Alors que Cocoon expliquait à Yulenka que s’il disparaissait elle risquait d’en avoir gros sur la patate, sa si petite amie –toujours avec son doux visage d’arbre en fleur- passa sa main blanche dans la sienne, avant de se blottir contre lui. L’Orisha mit un bras autour de ses épaules, pour la coller un peu plus vers lui :

« La prochaine fois que tu ressentiras ça, c’est que je serais mort. »

Et c’était vrai, car il ne comptait absolument pas disparaître, ou lui dissimuler sa présence. Il ressentit toute l’angoisse croissante de la jeune femme et tenta de la rassurer. Non il ne le referait plus. Yulenka avait un côté fragile pour lui. Par le récent et douloureux passé qu’il lui connaissait mais surtout par son côté Saphir, blindé d’innocence. Pour le moment, Cocoon n’avait pas fait attention à ses autres personnalités, ni même à elle proprement parlé. Il avait agit sur un coup de tête et avait continué dans sa lancée. Mais il fallait bien qu’il se rapproche d’elle pour communier un peu mieux. En ce moment, il s’en voulait juste de lui avoir montré le vide que ça aurait été, s’il avait disparu de la surface de la terre. L’Eshu rajouta :

« Si tu avais décidé de briser le lien, voilà ce que tu aurais ressentit. Je pensais juste bon que tu le sache… »

Ce Lien était un fléau, mais au moins il avait sensibilisé sa moitié.

Lorsqu’ils parlèrent de Lyzzie, Cocoon avait accueilli la vampire entre ses bras. Il l’écouta puis fronça les sourcils :

« Je me doute que tu as fait ça par soucis de bien faire, de bien tuer le dragon, mais tu as failli mourir. Je n’ai pas de pouvoir de soin, je n’avais qu’un moyen c’était de te lier, et même moi je ne pouvais plus avancer. »

Et quand Cocoon ne peut même plus se relever, c’est la bestiole elle faisait sacrément mal. Mais non, il s’en ait sortit. Ils s’en sont sortit. Alors autant de ne plus y penser, ce n’était pas bon ni pour lui, ni pour elle. Voir ça comme une expérience et la prochaine fois, ils jugeront avant d’y aller. A se croire invincible, on finit par se faire tuer.

Mettant une main sur son front, il soupira et dit :

« Arraché aux bras de la Mort ? Si j’avais été carbonisé, ni toi ni personne n’aurait pu faire quelque chose. »

Fourrant son nez dans sa tignasse bleu, il finit par dire :

« Je suis désolé, mais il faut que je dorme. Mon corps hurle de sommeil. »

Cocoon déposa un baiser sur le front de la jeune fille, et la laissa se placer comme elle voulait, contre lui. Il s’endormit comme ça.

L’Orisha se réveilla doucement. Il faisait jour c’était certain, et il avait mal partout. Il était mâché, courbaturé, et juste tourner la tête était un supplice. Yulenka ne devait pas être mieux avec sa jambe de bois. Sur le ventre, il sentit le courant d’air lui caresser le dos, les jambes, puis les fesses. Hum… Visiblement le drap s’était fait la malle pendant la nuit. Inspirant longuement, il resta les yeux fermés, s’éveillant petit à petit. Ouais, il avait vraiment mal partout c’était horrible. Entrouvrant finalement les paupières, il laissa apparaître ses billes bicolores, et vit son amie à ses côtés. Sans prendre le temps de quoi que ce soit, il passa un bras puissant autour de sa taille, et la colla contre lui, mettant sa tête bronzée dans le creux de son cou. Les cheveux bleus de la jeune fille se mêlaient délicieusement avec les siens, blancs comme neige. Reposé, tranquille, il ferma à nouveau les yeux, se laissant bercé par le demi-sommeil.

Cocoon fut étonné de la réponse de son amie. Elle n'a pas mal comme lui a mal... Qu'est ce qu'elle racontait ? Il avait du mal à comprendre mais sentant qu'il toucherait un point sensible, il n'argumenta pas. Lorsqu'elle lui parla du repas et des anti-douleurs il dit :

« Non, je ne veux pas que tu utilises une quelconque magie sur moi. Repose toi, toi aussi. Et non je ne veux pas voir Eden. »

Oui c'était un peu brut dit comme ça mais, une fois le plateau sous le nez, il arracha un bout de viande séchée avec les dents et dit, une joue gonflée de nourriture :

« Il est peut être gentils mais... Ecoute il me fait peur. Il est... Etrange. »

Il est juste gay, c'est tout. Et pour Cocoon, un homme qui aime les hommes... Non, non et non. L'Orisha n'avait rien contre eux, mais il ne voulait pas avoir de mauvaises surprises.

« Une fois je me suis retrouvé à poil, dans le lit d'un type que je connaissais même pas, je ne me souvenais de rien. Il m'a dit qu'il m'avait récupéré la veille au Cabaret et que j'étais complètement sec. M'étais encore saoulé à Mégido tiens... Bref, depuis ce jour je flippe de ces hommes là. »

Avalant sa bouchée, il fit une grimace en repensant à cela. Il ne savait même pas finalement s'il s'était vraiment passé quelque chose ou pas. D'après le mec oui, d'après lui, non. Mais il ne saurait jamais.

Il remercia Yulenka pour son aide, et se débrouilla seul pour finir son plateau repas. L'orisha était rassasié, et il tenait vraiment à ce que son amie n'use pas de sa magie ni de rien d'autre et qu'elle se repose réellement.
A nouveau il s'assit sur le lit et attrapa un bijoux sur sa table de chevet. Le mettant autour du cou, il déploya ses ailes et dit à la jeune vampire :

« Tu pourrais demandé à ta jolie maison de pousser un peu ses murs ? J'aimerai tester quelque chose... »

Une fois ceci fait, l'Orisha se mit debout, et s'envola avant de s'effondrer. Il pouvait se déplacer de la sorte, en lévitant à l'aide de ses ailes bleu nuit. Souriant il se mit au moins un pantalon, et se tourna vers Yulenka pour s'approcher d'elle.

« Ca te dit un tour dans les jardins... ? »

Alors il la prit contre lui, en faisant attention à ses blessures, et sortit par la fenêtre. Cocoon vola par-dessus le toit de la forteresse, puis redescendit sur les balcons et les jardins. Eden était dans la serre transparente, et l'Orisha préféra aller vers le labyrinthe. De part et d'autres de l'énorme parc, était planté des bancs en pierre. L'Eshu alla vers l'un d'eux et assit délicatement Yulenka, avant de s'asseoir lui aussi à ses côtés.

« On est bien chez toi. Si seulement ma souveraine n'était pas aussi amère envers vous, je lui ferai entendre raison pour vous laissez la chance qu'elle ne vous a même pas donné... »

C'était un peu sortit spontanément. Cocoon avait dit ça d'une voix grave, et à la fois ce fut peu audible.

Cocoon fut interloqué par la réponse de Yulenka. Dormir avec Lyzzie et Nydelia. Non mais... MAIS RIEN A VOIR ! Lui ne se voyait pas se heurter à la testostérone d'un autre, et trainer entre balloches dans un lit. C'était archi-non ! Secouant la tête, il s'enleva ce genre de penser de la tête. Le visage de la vampire affichait une expression naturelle, qui avait une allure naïve et enfantine. Tout à coup, aux yeux de Cocoon, elle faisait réellement ses dix-sept ans. Ainsi, lorsqu'elle renchérit, il la prit contre lui, ferma les yeux en l'embrassant sur le front et en lui disant, plein d'amour fraternel :

« Faites que tu ne grandisses jamais ma jolie. »


Une fois dans les jardins, Cocoon soupira et appuya -avec tout l'effort que ça lui en coûtait- ses coudes sur ses genoux. Il écouta d'une oreille attentive Yulenka. Il ne s'attendait pas qu'une si petite phrase lancerait une si grande machine. Elle était faite pour gouverner cette fille, et elle était en train de lui prouver.

« Au conseil des chefs, même si j'avais l'air de n'y avoir rien à y faire, j'ai écouté tout le monde et j'ai retenu certaines choses. Notamment l'espèce de retournement de situation qu'il s'est passé avec les Humains. Comme si à la fin... C'était inévitable. Je ne suis pas très intelligent, mon rôle est juste de diriger l'armée Orisha et d'éviter les morts mais sérieusement... N'importe quel souverain sur le trône sait se retirer le moment venu. »

La petite réplique de la vampire le fit ricaner. Ouais, Lison n'avait pas un physique déplaisant mais malheureusement, Cocoon se demandait si ce n'était pas tout ce qu'elle avait. Il était entre deux feux et ne savait pas quoi faire. Dans l'absolue, rien ne changeait pour lui. Il restait le militaire et l'Eshu qu'il était, mais ça commençait à clairement le tarauder l'attitude passée et présente de son Orishala. Passant un bras autour des épaules de son amie, et l'attirance contre lui, il dit :

« Tu t'en fiche maintenant, tu as un lit où dormir et un toit sous lequel t'abriter. Le passé est à laisser au passé. Et moi, il faut que je me concentre sur l'avenir de mon peuple et du trône... Mon côté militaire gronde. »

Et il faisait vraiment la gueule d'ailleurs ce côté là.
Encore une fois il soupira et rajouta :

« Tu imagines... Y a quelques temps, un groupuscule de vampire a envahit Mégido, a commis d'horribles meurtres et a voulu prendre le pouvoir et renverser la ville. L'Orishala s'était sentie mal mais elle avait essayé de faire quelque chose. Au final, sur ces entrefaites, un sorcier maléfique du nom d'Orion a réveillé les morts, et les Zombies ont envahis les terres entières. Et elle, elle a détalé. Disparut, comme si elle n'avait jamais été là. »

Il passa une main sur son visage, sentant une certaine irritation monter en lui. Mais l'ignorant, il continua :

« Je ne sais pas où elle a pu aller, et à vrai dire je m'en fichais bien mal à l'époque. Puis j'ai voulu faire du social et non mais quelle idée sérieusement ! Donc je l'ai emmené voir Nydelia pour qu'elles concluent une alliance, lorsque les déchus attaqueront les anges pour la grande guerre, et on serait du côté des Anges. Mais là aussi elle a envoyé ses Eshus en guerre et... Voilà. Je n'en n'ai pas vu la couleur sur le champs de bataille. »

Cocoon fini par regarder Yulenka et dire :

« Elle est faible, fragile, avec un côté enfantin peut être trop présent, qui la fait s'écrouler dès qu'elle a trop de pression sur ses épaules, ou qu'elle se sent oppresser. Je ne devrais surement pas livrer les faiblesses de mon souverain à un peuple qu'elle considère comme son ennemi mais là aussi elle ne veut même pas m'écouter. Pour elle les vampires sont les méchants, et les Orishas ont peur. Je... Je ne devrais pas dire ça mais... »

Sa voix se tarit petit à petit et il dit :

« Sa place ne devrait pas être sur un trône. »

Malgré le chuchotement la dernière phrase a été dite avec énormément de conviction et d'assurance. Cocoon était déjà plein d'assurance mais lorsqu'il affirmait quelque chose, ça prenait certaines proportions.

Yulenka poussa un profond soupir lorsque Cocoon parla du conseil des chefs. Ça pour s'en souvenir.... Quelle cruelle déception que cette réunion. Il y avait eu tellement à tirer, et au final, plus qu'avoir tout perdu, les choses s'étaient envenimées de manière presque incompréhensible. Tant et si bien qu'elle en vint à acquiescer lorsque Cocoon lui dit que finalement, c'était surement inévitable. Cela dit elle poussa un petit soupir lorsqu'il lui dit qu'un souverain devrait savoir quand il était temps pour lui de se retirer. Là par contre c'était une réalité définitivement moins évidente. Quand elle voyait certaines mentalités, elle était persuadée que le titre de roi ou de reine n'avait de prestigieux que le nom et encore. Comment ne pas s'indigner face à ces dirigeants incompétents qui ne convoite que pouvoir et gloire, et n'apporte que désolation et chaos.....

-Si tu étais bête mon gros panda, tu ne comprendrais pas certaines vérités qui échappent à des personnes qui sont monarques, elles.... Crois moi tu es très loin d'être idiot. Tu as même très certainement plus les épaules pour être roi que ta reine, et bien d'autres encore. Il ne te manque que l'opportunité.

Alors qu'il l'avait attiré à lui, et qu’elle se blottissait docilement contre lui, elle l'écouta faire une parenthèse sur sa vie actuelle avant de lui répondre un doux sourire aux lèvres

-Tu sais, ce n'était pas si horrible que ça. Bon c'était un peu dur car il me fallait à tout prix me nourrir et me protéger du soleil une fois le matin venu, et j'ai plus d'une fois été brûlée, éprouvée la soif.... Mais j'ai connu ce qu'était la vraie liberté, je n'avais absolument aucune attache nul part, j'étais seule mais je n'avais jamais de compte à rendre à personne, je ne craignais rien pour personne. Je pouvais disparaître du jour au lendemain sans causer une larme à quiconque, une mort enveloppée dans l'anonymat. La liberté absolue est grisante, mais elle est solitaire et égoïste.

Lorsqu'il lui dit que son côté militaire grondait, la jeune fille tourna la tête vers lui intriguée. Mais elle était très loin de se douter de ce qu'il allait lui révéler. Elle était estomaquée et n'en croyait pas ses oreilles ! Comment une reine peut-elle disparaître dans ce genre de moment ?! Comment peut-elle abandonner son peuple et se pointer après comme une fleur, sans être accabler par la honte et les regrets ?! Non seulement elle sentait l'irritation de son ami qui montait, mais sa propre colère vint le rejoindre en plus de son indignation. Et ce n'était que le début ! Car voilà que Madame ne respectait pas ses accords en plus ! Scandaleux, il n'y avait pas d'autres mots ! Vraiment elle se demandait qui elle avait séduit ou corrompu pour avoir son trône ! Cocoon vint alors lui parler de son caractère, de ses faiblesses. Elle pouvait admettre que tout le monde ne pouvait pas avoir un tempérament du tonnerre des dieux et supporter le poids de la royauté. Mais à ce moment là on ne devenait pas reine ou on ne le restait pas.

Elle aurait presque sourit face au tableau stéréotypé que la reine orisha dressait des vampires jusqu'à ce que son ami finisse par lui confier quelque chose qui lui pesait sur la conscience. Elle vint placer sa main sur la joue de son ami et guider sa tête sur la sienne dans une caresse. Elle lui dit alors doucement.

-N'aies pas honte de tes convictions Cocoon.... Surtout lorsqu'elles sont justifiées. Tu sais être reine vampire c'est une curieuse mission. Tu es autant adorée que détestée de tes sujets. J'ai tellement de tentatives d'assassinat à mon encontre que je suis contrainte de dédier un groupe entier de mes vampires fidèles à ma protection et à la protection des autres fidèles. J'ai entendu plus que n'importe quel autre souverain que je n'étais pas digne de mon trône, que j'étais la honte de mon espèce et qu'il fallait me destituer avant que je ne joue les dictats. Et pourtant.... qu'importe cela je suis toujours là lorsqu'il s'agit d'épauler mon peuple et de l'accompagner dans les moments difficiles. Je n'ai pas encore eu à faire de guerre contre des nations étrangères. Mais je ne conçois pas un seul instant de ne pas me battre aux côtés des vampires qui prendraient le risque de se sacrifier pour notre peuple. Je comprends ta colère et ton sentiment de trahison.

Ho oui, ça elle les comprenait et elle les partageait !

Et j'admire ta patience. Je n'aurais très certainement pas tenue comme tu le fais, et j'aurais surement fais une bêtise. J'admire aussi Nydelia et la reconnais bien dans sa bonté, car ne pas venir aider des alliés en temps de guerre, pour moi ça méritait bien une guerre pour apprendre aux traîtres la loyauté. Je ne suis pas aussi douce que tout le monde le pense..... Je ne sais quoi te conseiller pour ta reine. Je doute qu'elle en soit encore au stade d'écouter tes conseils. Et je te vois mal lui coller une trempe pour qu'elle fasse ses devoirs hi hi ! Je ne sais pas si inciter ton peuple à la révolte serait suffisant. Car s'il ne la pas fait jusqu'ici, c'est tout de même étrange. A moins que ce peuple n'attende qu'un homme pour l'y guider.... Il faudrait que tu puisses sonder le cœur des Orishas. L'important au final, ce n'est pas ce que représente Lison. C'est comment le vit ton peuple. S'il souffre..... tu n'as pas à hésiter. Je suis peut-être un peu dure, et je me doute que ce n'est pas aussi simple. Mais sache que quoiqu'il arrive si jamais les temps deviennent obscures pour toi, les portes de la forteresse te seront ouvertes à toi et tes hommes.

C'était pas rien comme annonce, mais c'était sincère. Elle connaissait la valeur de Cocoon et celle que pouvait avoir chaque peuple à qui on en donnait la chance. Et il était inacceptable pour elle de faire un gâchis pareil et encore plus de laisser Cocoon dans l'embarras. Quitte à ce que cela aille plus loin.... Mais ils n'en étaient encore pas là, bien qu’elle aimait jouer avec deux tours d'avance. Pour l'heure elle tentait de réconforter et d'apaiser du mieux qu'elle pouvait son ami.

Panda ? Cocoon trouvait cela amusant. On ne lui avait jamais donné de surnom. Et pas aussi... Mignon. Il était du genre réfractaire à ce genre de chose et son physique ne s'y prêtait pas. Seules les filles avaient ce genre de tendances et venant de Yulenka, ça prenait limite une tournure agréable. Comme si tout à coup, il avait gagné de l'importance pour elle. Qu'ils s'étaient rapprochés l'un de l'autre psychiquement. Et justement ! Sur leur banc, côte à côte, plus ils parlaient, plus les deux amis se rapprochaient physiquement. L'Orisha ne s'en rendit pas compte et continuait de parler. La discussion suivait doucement son court, et la vampire vint lui toucher la joue. Fermant les yeux, il apprécia le courant d'air, la caresse... Tout ce qui pouvait émaner d'ici.

« Tu connais l'ampleur de mon intelligence. Ma propre souveraine ne le sait même pas. Elle me prend pour un pion sans cervelle, j'en suis persuadé. Elle est tellement naïve, qu'elle a l'impression de bien faire, sans prendre conscience que au fond d'elle, ses actes peuvent être mal interprétés. »

S'attardant sur l'histoire de la vampire, il joua avec une mèche bleu entre ses doigts bruns, avant d'en respirer discrètement l'odeur florale. Cette vampire respirait indirectement la séduction et même s'il ne la toucherait jamais, et qu'il n'éprouve pas ce genre de pulsions envers elle, il ne pouvait parfois s'empêcher de vouloir lui faire ressentir certaines choses. Des sentiments venu d'ailleurs, qui le rendent unique, et qu'elle ne pourra retrouver autre part. Lorsque Yulenka se redressa pour se rapprocher définitivement de lui, établissant un contact beaucoup plus franc et toujours aussi léger sur lui, les yeux de l'Orisha se sont mis à briller anormalement. Une petite lueur espiègle naquit au fond de ses pupilles, et sur un plan différent, l'homme qu'il était n'avait tout à coup pas honte de se rapprocher dangereusement de la douce jeune femme assise. L'Eshu écouta son amie parler, chaque mot qu'elle prononça avait une certaine connotation, et avant qu'elle fasse une pause, lui ne se décala pas vraiment d'elle. Si Eden passait par là, il aurait pu croire qu'ils étaient plus qu'en confidence, plus que complice car très proche, et quasiment joue contre joue.

Prenant alors son cou et le début de sa mâchoire dans une de ses mains, il caressa doucement de son pouce sa peau blanche et douce, avant de se pencher vers elle. Le faisant exprès, il démultiplia ses sentiments d'affections pour que sa partenaire soit écrasée et vulnérable, de manière à ce qu'elle ne cherche pas à se poser des questions au sujet de son attitude. Qu'elle ressente une certaine euphorie mélangée à un bien être. Le Lien se chargera d'amplifier et d'interprété la chose...
Penchant sa tête vers elle, il effleura sa joue de ses lèvres, avant de les faire atterrir sur son cou. Sans déposer de baiser, les laissant seulement glisser sur sa peau, il parla dans un souffle chaud, comme si le sujet se prêtait à la situation :

« Je t'admire pour tout ce que tu as fait, et pour tout ce que tu fais. Ta situation est difficile, la mienne est beaucoup plus douce, je n'ai juste qu'à me faire discret... Comme si je n'étais personne... Toi tu as toutes les lumières braquées sur tes actions. Mes sentiments de révolte ne sont pas assez forts pour le moment, alors je ne peux que me taire. Quand l'occasion se présentera, l'opportuniste que je suis, renversera la machine. »

Il martyrisa deux secondes de plus ses sens et sa peau avant de dire :

« Je connais mon peuple, je connais mes hommes et mes sujets. Je ne doute pas que la plupart soient des eux endormis. Ta proposition est alléchante et si ça ne tenait qu'à moi, j'établirai ma résidence ici... Mais je dois faire attention à ne pas créer de mutineries, ni d'être accuser de complots. Pour le moment mes hommes resteront où il sont et moi... Je viendrai te voir dès que l'un de nous aura envie de voir l'autre... »

Fixant son visage devant celui, de son amie, il l'embrassa sur le front en calmant ses émotions personnelles, pour ne pas qu'elle soit assaillie de toutes parts. Bien qu'il la lâcha il resta proche d'elle, avant de reprendre une voix normale et descente :

« S'il y a du changement, je t'avertirai. »

Il hésita à lui dire qu'elle ne pouvait pas le tuer, puis se rétracta. Rubis non plus ne pouvait pas le tuer. Les trois filles qui hantaient le corps de Yulenka étaient liées, et aucune ne pouvait lui planter un couteau dans le dos. Cependant, il se garda cette information, la jugeant inutile. Il ne voulait pas semer le désordre entre eux, en délivrant une information qu'il jugeait neutre, mais qui pouvait prêter à confusion en ce moment.

Puis le sourire aux lèvres, il entendit ses lèvres pour les refermer, comme si quelque chose l'avait gêné, avant de prendre la main de la vampire et de porter délicatement le dos de celle-ci à ses lèvres :

« Impératrice, je vous remercie de votre offre. Mes hommes ne répondront pas présent mais moi, je serai toujours là. »

Et l'Eshu lui fit un baise-main, signifiant la complicité entre eux et le respect qu'il lui portait.

Yuli sourit doucement à la remarque de l'Eshu sur la perspicacité inexistante de sa reine. Cela ne l'étonnait pas à vrai dire, s'en était presque dans la suite logique des choses. Mais dans un sens tant mieux, car s'était dans l'avantage de Cocoon. Moins on se méfiait de lui, plus il était libre d'agir sans surveillance. Après tout, n'avait-elle pas vécu ainsi jusqu'à ce qu'elle devienne reine ? Elle avait floué l'étape Haut Vampire, étant définitivement trop accroc à sa liberté pour s'affilier à un clan. Décision plutôt extraordinaire dans le monde vampire, surtout lorsqu'on aspire pas à devenir déserteur. Mais comme elle avait su jouer la carte de la discrétion et du mystère, se faisant passer pour une jeunette originale, mignonnette et sans prétention, personne n'avait trouvé à y redire. Et cela aurait pu durer des siècles si elle n'avait pas retrouvé Alec. Et s'ils n'avaient pas tout deux été alarmés par la sinistre conjoncture des choses à ce moment là.... Cela était d'ailleurs encore fragile aujourd'hui la guerre menaçant à chaque instant pour un oui ou pour un non. Elle en revint à Cocoon et lui dit doucement.

-Pourvu qu'elle reste dans sa bêtise et continue de te sous-estimer, le réveil n'en sera que plus douloureux, et la contre-attaque médiocre.... Et elle devrait apprendre à se remettre en question de temps en temps, paraîtrait que ça aide.

C'était le genre de propos qui était extrêmement paradoxal venant de la bouche d'une vampire, mais passons. Si Yulenka en bonne chipie savait parfaitement qu'elle était mignonne à croquer, elle n'avait pas encore conscience de l'ampleur et de l'étendue de ses capacités de séduction, qui feraient se damner plus d'un ange ! Elle avait déjà des attributs très généreux, mais pas trop non plus, bien placés et ses courbes étaient aussi douces et délicieuses qu'elles étaient fermes. Alors avec sa bouille d'arbre en fleur, il ne fut guère étonnant que les attraits de la demoiselle réveillent l'instinct joueur de Cocoon. Elle avait déjà de la chance de ne pas finir allongée sur ce banc, au vue de son physique et de sa proximité avec le Dom Juan Cocoonesque. Le côté polisson étant le plus fort, il vint flirter gentiment avec sa belle vampire, attrapant délicatement son cou et son visage, ses lèvres venant flatter sa joue avant d'aller titiller son cou.

La jeune Impératrice, pauvre innocente, ne vit rien venir du grand méchant loup de l'Eshu et se laissa griser par les agréables sensations qui émanaient de lui, rassurantes et enivrantes. Elle frissonna très légèrement lorsque le souffle chaud de Cocoon vint réchauffer sa peau plus fraîche que la moyenne. Et Yulenka souriait doucement et sagement, sa main caressant avec une extrême douceur la joue de l'orisha, s'attardant doucement sur son cou et sa nuque, le tout sans la moindre arrière pensée, l'innocence la plus pure. Comme quoi le plus pervers des deux n'était pas forcément le plus machiavélique. Elle savourait simplement son geste, comme une marque de tendresse un peu singulière mais tellement agréable. Mon dieu que c'est beau l'innocence.... Elle en revint tout de même à ce qu'il lui dit, aidé par le fait qu'il la libère enfin de son joug sentimental, le petit coquin !

-Ta situation n'a rien de simple, quoi de plus dur que de regarder son propre peuple sombrer, voir souffrir à cause de l'incompétence d'une personne qui ne se soucie même pas des conséquences de ses actes..... Tu sais que je ne te force à rien, et que les portes de ma maison te seront ouvertes surtout en tant que sortie de secours si les choses venaient à tourner mal.

Elle acquiesça lorsqu'il lui annonça qu'il la préviendrait en cas de changement, espérant au fond d'elle que tout s'arrange pour lui. Puis elle l'observa faire, en riant doucement alors qu'il l'appelait Impératrice. Tant de formalité de sa part, c'était juste comique ! Elle était habitué à ces marques de respect, mais venant de son ami ça perdait de son sens. Certes elle était l'Impératrice de la nuit, mais lorsqu'ils n'étaient que tout les deux, ils étaient avant tout et surtout des amis. Son rire fut enchainé par un sourire chaleureux et affectueux envers son gros panda alors qu'il lui baisait la main. Et alors qu'il en avait finit avec sa main et qu'il répondait officiellement présent à son appel, elle lui attrapa délicatement la tête pour l’amener à elle et lui déposer un baiser entre les deux yeux.

-Ce sera un délicieux plaisir que de vous compter parmi nous Eshu....
..... Altesse..... je dérange ?

Eden n'avait strictement rien perdu de l'échange, car si certains murmurent à l'oreille des cheveux, lui et ses plantes sont des commères finies ! Et autant dire qu'il est resté captivé tout le long du feuillton de leur conversation. Il avait vraiment cru que l'Orisha allait embrasser la jeune vampire ! Au quel cas, il serait bien entendu intervenu afin d'éviter un incident diplomatique par la suite avec Dame Nydelia. Il ne savait pas ce qu'il se passait entre ces deux là et ça le frustrait énormément ! Ils s'aimaient ? Ils s'aimaient ? Un petit peu ? Bref il ne saurait pas plus pour l'instant et se décida enfin à se montrer pour faire ce pourquoi il était venu initialement. Il avait avec lui un gros sac bien rempli et il dit.

Je voudrais changer vos pansements et vous prodiguer vos soins.

Le tout en feignant bien sûr la parfaite ignorance de tout ce qu'il venait de se passer.

Cocoon n'a jamais été quelqu'un de très réfléchi. Il comptait beaucoup sur son instinct de survie mais c'est tout. Seulement depuis quelques mois, il était devenu capital pour lui de faire marcher son cerveau. On ne dirigeait pas une armée, sans avoir une once de cervelle viable. Il avait pensé qu'il n'allait jamais y arriver, que Grey serait déçu de lui, que Lison le destituerait et qu'il serait tout de suite complètement renié. Oui, le pessimisme a toujours été son plus grand défaut. Seulement il avait évolué. Déjà, il ne serait pas devenu alchimiste, s'il n'était qu'une coquille vide. Alors en partant de ce principe, la porte de l'évolution lui a toujours été ouverte, et il l'a passé avec brio. Tellement que finalement ce n'était pas l'Orishala qui était déçu de lui en prenant du recul, mais lui qui était déçu d'elle. Cocoon avait appris a regarder derrière lui, et à se projeter assez loin pour se voir et réfléchir à certaines choses. Quand son amie lui soutenu qu'il était loin d'être bête, déjà en ayant remarqué ça, il hocha la tête en lui répondant, avant d'écouter sa réponse. De là, un soupir traversa ses lèvres.

Lorsque l'Eshu se décala du joli corps de poupée de la vampire, on aurait pu croire qu'il en voulait plus, qu'il allait l'allonger sur le banc pour... Mais non. Il avait soif. Essayant de lutter, il la regarda quand elle parlait, assez proche d'elle pour admirer ses iris bleus. Encore une fois il hocha doucement la tête pour approuver ses dires.

« Je ne regrette pas de t'en avoir parler et je te remercie encore de ta compréhension. »

Même s'il était assez formel, il était sincère dans ses paroles. C'était une douce manière de lui dire qu'elle était une fière amie pour lui, et qu'il n'avait pas honte ni peur de se confier.
Alors quand il lui baisa la main et qu'il se fit embrasser sur le visage en souriant par la remarque de la jeune fille, il entendit une voix dans son dos. Tournant la tête il fronça les sourcils en voyant le jardinier et se rembrunie. Depuis combien de temps il était là ? Il ne l'avait ni sentit et encore moins vu arriver. C'était bien sa veine... Lorsque l'elfe parla, Cocoon dit en se décalant complètement de la vampire :

« Et pourquoi pas Lyzzie ? »

Croisant les bras, malgré le petit banc en pierre, Cocoon prit tout à coup plus d'espace. Il défiait presque le type du regard, et son corps commençait doucement à chauffer, sentant la tension. Ses ailes étaient repliées, mais elles aussi, proportionnelles à sa taille, on avait tout à coup l'impression qu'elles étaient assez énormes. Seulement Eden n'était pas né de la dernière pluie et même si le corps de l'Orisha pouvait le tenter -Cocoon, lui, n'en savait rien et ne voulait pas le savoir- il ne se laissait pas impressionner par des gros bras. Alors haussant un sourcil il répondit :

« Et pourquoi pas moi ? »

L'Eshu le regarda d'un mauvais oeil et déplia ses bras. Sa cuisse touchait celle de Yulenka, et il dut se décaler pour laisser le champs libre a ce fichu homme. Personnellement, Cocoon ne se posait même pas la question de beau ou pas. C'était un homme, et les hommes c'est hors de question. Alors cette fois-ci il le laissera tranquille.

Plus l'Orisha le regardait d'un air mauvais et plus Eden souriait. Les effets qu'il avait sur l'Eshu l'amusaient comme un gosse et il ne cachait pas son plaisir. Cocoon étant égale à lui même, il commencerait par la jeune reine. Il s'approcha de cette dernière, déposant doucement son sac à terre, et commença par observer les blessures et les pansement de la jeune fille. La cicatrisation avait commencé grâce aux soins et à la désinfection, et également à la magie du mage de la veille. néanmoins il savait pertinemment qu'il ne devait en aucun cas relâcher le moindre de ses effort sur l'hygiène et le soin des blessures. La moindre fautes et c'était le risque d'infection voir de surinfection ! Il décida de commencer par le plus gros du problème de la jeune vampire, sa jambe qui avait été broyé. Il ne savait pas encore ce qu'il allait y voir, le magicien ayant concentré le plus gros de ses soins dessus. Il ôta les attelles de bois, puis défit doucement le bandage. Bon c'était encore un vrai champs de bataille là dessous, mais c'était définitivement mieux que la veille. Il n'y avait plus de morceaux d'os qui se baladait à droite à gauche, plus d'os éclatés qui transperçaient les chairs, bref ! Le mage n'avait pas chaumé.

Il y avait encore de belles balafres, et les enflures qu'il pouvait voir lui révélaient que la fracture était encore là. Il sorti un flacon au liquide argenté que lui avait remis le mage, et en versa le contenu sur la jambe de la demoiselle, avant d'en imbiber les bandages.  Yuli grimaça, sa peau lésées n'appréciant pas vraiment qu'on vienne l'embêter dans son état. Encore moins lorsque Eden vint remettre le bandage par dessus.

Courage altesse, le plus dur sera bientôt passé.

Yuli acquiesça en faisant tout de même une petite moue. Eden s'appliquait à lui faire le moins mal possible en remettant en place son bandage et ses attelles. Comme quoi quand il ne la grondait pas, il était très délicat et attentionné envers elle. Il vin ensuite appliquer un baume vert pastel sur ses brûlures, baume qui sembla soulager la jeune fille. Enfin un soin agréable, elle n'allait pas dire non. Il nettoya ensuite succinctement les plaies restantes, vérifiant que toutes se refermaient bien, avant de se tourner vers Cocoon.

Bien, au tour de Monsieur....

Yulenka secouait la tête sentant très clairement que son gros panda d'amour n'allait pas être de cet avis, mais lorsqu'elle vit Eden sortir une seringue encore plus grosse que sa main et dont l'aiguille avait la longueur d'un poignard, elle tira une tronche complètement catastrophée et effarée. Rubis en resta circonspecte, et Saphir.... était tombée de sa balançoire, évanouie, tandis que Alice et Rubis tentaient mentalement de la réveiller. D'un point de vue externe, Yuli demanda d'une petite voix, fixant l'appareil des yeux.

-T..... Tu vas enfoncer ça..... Dans..... Dans Cocoon ?!!!

Jusqu'ici Eden s'était montré neutre, restant à une certaine distance de l'Eshu tout de même. Mais lorsqu'il vit la tête des deux amis, il ne put se contenir davantage et éclata de rire. Et lorsque Yuli l'entendit rire, elle comprit tout de suite qu'il les avait fait marché et étrangement elle se sentit beaucoup mieux, comme ayant retrouvé sa faculté de respirer.

Non Altesse, je me sers de cet instrument pour injecter un antifongique aux arbres lorsqu'ils sont parasités, il me faut au moins ça pour traverser l'écorce. Rassurez-vous je ne malmènerai pas votre ami.

Il ouvrit la seringue et en sortit une petit cloche qu'il sonna. Lyzzie ouvrit une faille dimensionnelle, et apparut dans les jardins. Elle observa tout ce petit monde et tandis qu'Eden avait refermé sa seringue Lyzzie recula de trois pas en regardant l'engin horrifiée.

Au nom du ciel, qu'est-ce que tu comptes faire avec ça ?!
Mais rien voyons.
-Il s'est amusé à nous faire peur à moi et Cocoon....
Et tu te trouves intelligent ?! Non tu as quel âge ?! Enfin, pourquoi m'as-tu appelé ?

Eden n'avais pu réprimer un sourire en entendant Lyzzie le gronder. Le jeu en valait la chandelle même si elle lui avait adressé quelques remontrances

J'aurais besoin de ton aide pour soigner sire Eshu. Il est plutôt grognon... Pourrais-tu l'inciter à rester tranquille le temps que je m'affaire ?

Lyzzie observa Cocoon surprise de ce que Eden lui apprit mais après tout, maintenant qu'elle était là. Elle vint donc aux côtés de l'orisha, et lui prit doucement les mains dans les siennes. enfin, un bout de chaque seulement, c'est qu'il avait de sacrés paluches le monsieur ! Et lui souriait gentiment tandis que Eden commença là aussi par le plus gros du travail, les jambes de l'orisha. Elles aussi réagissaient bien au soin, et il nettoya rapidement les plaies avant de refaire les pansements, essayant une fois encore de faire le moins mal possible à son patient. Cela dit, si on lui demandait, il démentirait complètement la chose. Pas qu'il éprouvait quoique ce soit pour Cocoon, mais il veillait sur Yulenka, et puis il l'amusait à le craindre comme la peste. Un grand gaillard comme lui, ça rendait la chose que plus comique ! Il appliqua le même baume sur ses brûlures et vérifia que ses sutures étaient toujours intactes. Et finalement, il put le soigner tout en gardant sa tête. Il commença à ranger son matériel. Lyzzie offrit alors un large sourire à l'Eshu.

Bravo monsieur, vous avez été très courageux. Vous désirez boire quelque chose ? Vous semblez avoir soif.

La question à ne pas poser..... Mais au moins ça détendrait l'orisha. Après l'effort le réconfort ?

Cocoon regardait d'un mauvais oeil Eden. Il se méfiait de plus en plus de lui, et même quand il s'occupa de Yulenka, l'Orisha resta aussi éloigné que possible, regardant tout et n'importe quoi. MAis bien sur, Eden s'occupa de lui à un moment et sortit un engin assez mémorable de son sac. L'Eshu haussa un sourcil et jeta un coup d'oeil à son amie vampire. Elle et ses autres personnalités furent estomaquées, et la phrase qui en sortit fut tout aussi remplie de surprise. Cocoon fronça les sourcils et dit fermement :

« Tu n'auras même pas le temps de me toucher avec ton truc, que tu seras déjà en train de bouffer les pissenlits par la racine. »

La menace, ça marchait toujours. Et là, Cocoon était bien irrité. S'il n'avait pas envie de se faire soigner, il n'allait pas l'être et Eden, ou qui que ce soit d'autre pouvait bien faire des pieds et des mains, que ça lui aurait fait pareil.
Lorsque l'Elfe éclata de rire et répondit à Yulenka, l'Orisha se leva. Il usa toute sa magie, son énergie, et sa force pour tenir debout. Seulement il n'arrivait pas à marcher. Mais personne ne le vit, car Lyzzie arriva sur le champs, excédé par l'attitude d'Eden. L'Eshu écarta les ailes pour partir, mais il reçu la jolie gouvernante dans les bras. Ce dernier fut forcé de se rasseoir, et se laissa bercer par la belle brunette, pendant que l'autre s'occupait de lui.

Une fois que le travail fut terminé, Cocoon avait bien résisté à une douleur qu'il n'avait pas ressentit, il arriva à se mettre debout. Marcher lui demandait trop d'énergie, et le faisait quand même assez souffrir, mais c'était agréable de commencer à sentir à nouveau ses cuisses. Seulement lorsque la Lyzzie s'adressa à lui, il la regarda suspicieusement. Ouais, pour avoir soif il avait soif mais pas forcément d'eau. Alors restant un peu sur la défensive il lança juste :

« Ouais... Mais j'aime pas l'eau. »

Si le message passait il aurait de l'alcool, si rien ne passait il aurait du jus de goyave ou il ne savait qu'elle connerie de bonne femme.
Qu'elle vie de chien...

Une fois que les deux personnes furent parties, il attrapa Yulenka à bras le corps et lança :

« On remet ça ? »

Prenant l'impulsion sur ses jambes, il sauta doucement en décollant de là. Et survola à nouveau les jardins. Il vit des tâches de toutes les couleurs, désignant les fleurs et autres plantes qui poussaient là dedans.

« Nydelia adore ton jardin... Je comprends pourquoi maintenant... »

Bon sang, il en avait marre. Il était... Là, tranquillement et dans un coin de sa tête, cette soif qui n'arrêtait jamais de grandir, ce goût qui lui manquait, il trouvait qu'il avait la bouche sèche alors qu'il avait bu dix minutes plus tôt. C'était presque épuisant de ressentir ce manque. Et il se sentait mal à l'aise lorsqu'il y pensait. Cependant quelque chose attira son attention. En bas, alors qu'il volait doucement, un point brilla et se démarqua des autres.

« Regarde, il y a quelque chose là en bas. »

Descendant un peu plus vite, il atterrit en portant Yulenka pour que ses jambes ne touchent pas le sol. Lui il lévitait. Dans le creux d'une fleur, se cachait quelque chose, dont il laissa le soin à son amie, de découvrir, lui étant occupé à la porter.