Cocoon fut accueillit par Lyzzie, une charmante femme, qui l'emmena de ci de là dans le chateau enchanté de Yulenka. Pour la seconde fois il découvrait cet endroit, mais en une toute autre circonstance. Pas d'agitation, pas de buffet, pas de gratin et autre gens huppé de la société non, seulement elle, ses intendants, et ses invités -quand bien même elle en avait-. A cette heure ci, Cocoon douta fortement jusqu'à se présence ici, alors de là à ce qu'elle reçoive du beau monde... Fallait pas abuser non plus. Silencieusement il suivit la jeune femme, regardant les murs de la maison se mouvoir à leur gré, comme ils l'entendaient et pour cause ! Les escaliers étaient vivants, et la rampe n'en faisait qu'à sa tête, cherchant à atteindre le lustre haut perché, qui se balançait sur ses suspensions pour fuir la bête. Haussant un sourcil, il se dit que vraiment, cette bâtisse était bien à l'image de sa propriétaire...

Parcourant des couloirs, et traversant des portes, il finit par arriver devant une, qu'il ne distingua absolument pas des autres, et écouta l'intendante lui parler. Yulenka se trouvait derrière ? Comment le savait-elle ? Tout se ressemblait depuis le début et franchement, si on devait lui demander de sortir d'ici, il opterait immédiatement pour la fenêtre. En plus comme un gros débile, il n'avait même pas fait attention au chemin emprunté jusqu'à là. Se morigénant intérieurement, il remercia Lyzzie avant que celle-ci ne disparaisse et frappa à la porte. Un "entrez" distrait vint à ses oreilles, et il tourna la poignée, craignant de déranger lançant en même temps :

« Salut Yul… »

BORDEL DE… !
Il s’arrêta net, sur le pas de la porte, alors que l’Impératrice le regardait, en avalant une bouchée de sa friandise. Le cœur de l’Orisha rata un battement, et il du faire appel aux plus grand des Aether, pour se retenir de se vautrer sur elle. Ses yeux remontèrent le long de ses jambes, habillées seulement de résilles, avant de s’arrêter sur ses cuisses vêtues –et bien heureuse soit-elle de s’être un minimum couverte…-, puis de lorgner sa taille, son buste, son buste, son buste, puis son cou, et en dernier son visage. Il ne savait pas quel genre d’expression il avait mais il savait bien que ça devait valoir le détour car après tout, soit c’était totalement visible qu’il la bouffait du regard, soit elle, elle était aveugle, et pouvait à tout les coups se foutre de lui pour l’expression faciale qu’il arborait. Dans tous les cas, son moi intérieur était sacrément chaviré et il finit par fermer les yeux, mettant une main dessus pour être sur de ne pas se laisser bêtement distraire :

« Désolé de venir à cette heure tardive. La route a été longue… J’espère que tu vas bien. »

Respirant un bon coup il se ressaisit, et prit une bonne dose de courage pour la regarder à nouveau. Alors fermant la porte d’un revers de main, il s’approcha d’elle et déposa un baiser sur son front, avant d’aller vers la fenêtre et dire :

« J’ai pris tes avances au sérieux et finalement, je me suis laissé tenter par tes mains de fée ! »

Combien de temps cela faisait qu'il n'avait pas montrer une telle marque d'affection à quelqu'un ? Depuis que Nydelia s'est mise en couple avec lui. C'était la seule qu'il adorait tellement, qu'il le lui montrait en l'embrassant sur cette partie du corps. C'était réservé aux gens spéciaux, et particulièrement aux filles -évidemment ! Les hommes ne méritaient que des tartes dans la tronche-.
Se mettant de dos, devant Yulenka il enleva sa veste et son débardeur pour dire :

« Touche ici, tu verras comment c’est chaud. »

Sa voix devenait suave et rauque dans cette ambiance rapproché. Bien sur lui, il voulait surtout montrer son dos et ses douleurs, et ne pensait pas à la proximité des deux êtres.
L’Orisha avait surement un échauffement, en plus de son mal chronique, et d’un bon bleu au niveau la vertèbre replacés, qui faisait se concentrer énormément de chaleur en ce point là. Tout ça devait être examiné de plus près, et il préféra attendre les bonnes indications de son hôte, remettant son simple haut noir.

Yulenka fut visiblement heureuse de voir Cocoon. Il ne savait pas si elle s’attendait à quelqu’un d’autre, mais qui que ce fut, elle avait l’air de préféré l’Orisha. La petite phrase qu’elle prononça, et qui accompagna la gêne de l’homme, le fit se paralyser légèrement, se doutant ainsi qu’il ne s’était absolument pas fait discret, pour le moins du monde. Mais la jeune femme eu l’air de comprendre rapidement que sa position était… Plutôt engageante, et qu’il valait mieux qu’elle se lève rapidement. Lorsqu’il ferma la porte, Cocoon ne vit absolument pas que l’Ange –plus ou moins discret- l’avait suivi et tentait tan bien que mal de pouvoir écouter aux portes.
La joie qu’il vit sur elle quand il se présenta et l’embrassa affectueusement, fut communicative, et il sourit à son tour, heureux de ne finalement pas déranger car effectivement, les heures tardives étaient purement relatives pour les vampires. Son sourire humain, malgré le fait qu’elle soit une vampire, à ce moment-là, fut pour Cocoon une vraie révélation. Autant il l’avait vu en colère, autant il la préférait, et de loin, dans une amitié sincère comme cela. Les enchainements de phrases qui suivirent furent plus des paroles à double sens que de vrais arguments, mais les deux protagonistes ne le faisaient pas exprès, vu que le sujet sur lequel ils discutaient, était en fait quelque chose de banal pour eux et qu’ils se comprenaient parfaitement. Seulement, le type derrière la porte était en train de s’étouffer d’entendre de telles choses, sans en avoir les images.

« La route fut longue parce que j’étais mal à l’aise, il me tardait d’arriver pour que tu me soulage… »

Pendant tout le trajet, il dut s’infliger des images de mains réparatrices, se baladant sur son dos endoloris en l’apaisant, pour lui-même faire, certaines fois, disparaitre la douleur de son propre dos.
Kahel devait surement découvrir deux autres personnalités chez ces gens là, lorsqu’ils étaient ensemble. Outre les propos qu’il pouvait déformer, il constatait surtout combien les deux amis étaient proches et totalement différent d’avec lui.

Quand Yulenka examina son dos et effleura quelques parties, avant de rendre son verdict, il se tourna vers elle en faisant la moue. Il avait mal et en même temps, il ne savait pas vraiment si elle allait s’en sortir au vue de sa réaction :

« Un tronc d’arbre… C’est assez proportionnel niveau taille, c’est vrai. »

Il parlait de la taille de son dos, évidemment.

« Et puis là, mon corps a besoin de tes compétences en la matière pour me faire du bien alors parfait si tu es toute à moi, je pourrais profiter de toi toute la nuit… »

Se mettant à ricaner, il accepta sa proposition pour aller prendre un bon bain chaud. Prenant sa veste et son débardeur, sans se vêtir, il sortit torse nu en sa compagnie, et la suivit en discutant, jusqu’à la chambre qui lui a été préparée, un peu plus loin. Hum, près des quartiers de l’Impératrice ? Ca lui plaisait fort bien ce genre d’endroit…
Côte à côte avec son amie, il vit Lyzzie sortir de la pièce et se tourner vers eux. La jeune femme resta bloquée quelques secondes sur le torse brun et dénudé, de Cocoon, avant de tourner les yeux vers sa maitresse, lui annonçant que tout était prêt. Entrant dans la chambre, l’Eshu ne se fit pas prier. Les odeurs des fragrances et des savons se firent sentir de là, et il fut immédiatement attiré dans la pièce, laissant ses affaires sur le sol petit à petit, en les dispersant comme des pétales de fleur. Yulenka pouvait bien voir ses fesses nues, qu’il s’en fichait totalement, étant ainsi le dernier des pudiques. C’était absolument pas important ce genre de chose. Mettant une jambe dans le bain il s’y « précipita » renservant de l’eau un peu partout.

« Yuli, ta baignoire est trop petite c’est… Quoi cette baignoire de poupée là !? Tu rentres là dedans toi ? Et puis toute cette mousse… »

C’était Nydelia qui aimait la mousse, lui ça le faisait carrément chier. Mais la scène était comique. L’Orisha avait dans l’eau la moitié des cuisses jusqu’à la taille, ou un peu plus haut, sa grande carcasse frottant contre les parois du meuble en porcelaine. Reposant alors les jambes de chaque côté du rebord, il soupira et dit :

« J’en ai marre… Il faudrait que je me baigne dans un bassin thermal, ou des sources chaudes… Enfin quelque chose de profond et grand. Après je ne critique pas ta baignoire, elle est de belle facture mais je s… Aïe ! »

Plongeant sa main dans l’eau il en tira un morceau de métal qui n’était rien d’autre que le bouchon d’une bouteille en verre de perles, là pour la soi-disant mousse du bain. Il grogna de s’y être assis dessus, et le balança sur la commode à côté.

« Promis la prochaine fois, je te donnerai mes mensurations pour que tu puisses te procurer quelque chose de plus… Adéquat pour moi. »

En même temps, chez lui, sa baignoire était plus grand certes, mais pas de beaucoup, alors bon ce serait un comble d’avoir le luxe de quelque chose chez quelqu’un d’autre que chez lui non ?!

Son amie vampire n’était pas resté de marbre devant la connerie du grand Orisha. Elle s’était mise à rire, et à lui lancer une petite vanne, l’appelant son poussin des îles. En sortant du bain, il ne put s’empêcher de ricaner en recevant un second exemplaire dans les mains, se disant que ça ferait plaisir à Hasnna et Alicia. Mais lorsqu’elle parla de Nydelia, Cocoon la regarda en agitant la main :

« Non, non, elle ne va rien me dire tu sais. Je l’ai averti. »

Derrière la porte, Kahel grimaça. Non il n’avait rien dis du tout à son Ange, pas plus qu’à d’autre car il ne voulait pas lui étaler ses problèmes de dos. Il savait qu’elle allait baliser, et l’enfermer dans une unité de soin à la Citadelle alors que lui tout ce qu’il voulait, c’était juste un remontant pour repartir à l’aventure. D’ailleurs en parlant de ça, il était certain que si elle pouvait, elle ferait aussi disparaitre cette vilaine cicatrice qui coupait son torse brun en deux. Le problème c’était que cette balafre faisait partie de lui… Et même si ça lui rappelait de mauvais souvenir, sans elle il se retrouverait nu, ou changé. Encore une vieille habitude…
De toute manière, si Yulenka savait combien il comblait son Ange quand il revenait chez lui, alors elle ne se ferait aucun souci. Seulement, il se tut et n’argumenta pas plus à ce sujet, comme il ne parla pas de sa vieille blessure, exposée aux yeux de qui pouvait la voir :

« Merci de ton hospitalité, je pense que tu verras souvent ma tronche dorénavant. »

Ricanant il dit :

« Tu me grimperas dessus ? On passe enfin à l’action… »

Se couchant sur le lit, il roula sur le ventre, et posa sa tête sur l’oreiller moelleux, avant de mettre ses bras le long du corps. Il entendit et la vit préparer certaines choses, allumer des bougies, et frictionner ses mains l’une contre l’autre, pour visiblement faire chauffer l’huile. Lorsqu’elle s’assit à cheval sur ses fesses, il sentit seulement sa présence et non son poids. Quand ses mains commencèrent à passer sur son dos, doucement, légèrement, son impatience s’agrandit. Son souffle se fit un peu plus long, se détendant petit à petit, et il ferma les yeux pour mieux apprécier le contact. Ses douleurs s’apaisèrent, et disparurent pour certains.

« Je ne pense pas que je m’endormirai, j’aime trop ce genre ce genre de chose pour que mes sens me laissent m’endormir… »

Il sentit ses mains se balader, se huiler, revenir sur son dos. Il avait chaud, il était détendu, il ne disant rien, il écoutait seulement leur peau glisser l’une contre l’autre, en respirant doucement. Plus de stress, plus de douleurs,plus rien ne comptait, c’était presque jouissif pour lui ce genre de rendez-vous. Et puis Yulenka savait s’y prendre.
Alors que la situation ne s’y prêtait surement pas, Cocoon pensa à ce qu’ils avaient vécu tous les deux, comme deux grands amis, deux grands gamins, et deux grands complices. Ayant peur de faire ressurgir de vieux sentiments étouffés, il se lança quand même :

« Tu sais sur la plage… Ce type avait dit quelque chose qui ta plongé dans une crise de tétanie. Tu ne veux pas m’en dire plus là-dessus… ? »

Il n’était pas particulièrement curieux de la vie des autres, mais elle c’était quelqu’un à qui il tenait, et éviter ce genre de sujet n’était guère bien car le jour où une situation similaire se présenterait à nouveau, il ne saurait toujours pas quoi faire et ça le dérangeait. Ainsi, si elle lui expliquait, ou du moins qu’elle lui en disait un peu plus, il pourrait mieux appréhender, et la connaitre comme deux amis devraient se connaitre.

Yulenka avait raison, les démons du passé revenaient et laissaient des marques qui restaient gravées a vie. Seulement lui, ses démons, le hantaient parfois, et c’était à cause d’eux qu’il disait qu’il ne pouvait pas se repentir. Même s’il était contrôlé, manipulé, que c’était son destin de se faire réduire en vil esclave, serviteur insignifiant, il avait fait des choses horribles qui l’avaient traumatisé au début. Et puis sans se rendre compte il s’était blindé, fermé, et avait durci son cœur. Maintenant, il ne savait même pas s’il aurait le courage de révéler à Nydelia une once de son passé. Repenssant à quelque chose il dit :

« Nydelia l’a rencontré une fois. Enfin… Rencontré est un bien grand mot, mais on avait besoin de son savoir et pour l'approcher, il fallait lui donner quelque chose. Il faisait énormément de potions avec des yeux d’animaux, et à côté de sa tour, il y avait une forêt. Quand j’ai du allé tuer des bêtes, pour prendre leurs yeux, je ne te dis pas la tronche de l’Ange. Je pense que si elle avait pu, elle l’aurait tué sur le champ, alors imagine une seconde si je lui raconte ce que j’ai infligé à des Hommes, et même à son propre peuple ? »

Lui en tout cas n’imaginait pas. Ce serait totalement impossible.

« C'est étrange de dire ça mais, je préfère la laisser dans l'ignorance de mon passé. Et puis après tout, elle ne m'aime pas pour ce que j'étais, mais pour ce que je suis, alors peut importe ce que j'ai pu faire. »

Sortant chacun de leurs réflexions quand elle ne sentit plus d’huile sur ses mains, elle intima à Cocoon qu’elle allait en chercher. Sautant sur ses pieds, elle s’essuya à une serviette non loin, et partit. L’Orisha se tourna en peu, faisant pivoter son bassin, en constatant les effets bénéfiques de tous ces gestes. Bon sang ! Il resterait comme ça pendant des heures.
Mais le cri qu’il entendit le fit bondir sur ses pieds. Coup de chance, la serviette enroulée à sa taille, tenue merveilleusement, et il fonça vers la porte. Dans l’encadrement, il voyait Yulenka se faire secouer comme un prunier. Seulement Cocoon arriva tellement vite, et son poing aussi, que le type du lâcher la jeune femme, pour se faire éclater la tronche. Souvent, une seule frappe suffisait, surtout au visage, pour bien retourner le cerveau :

« Lâche-là sale connard ! »

Le type recula de quelques pas, et l’Orisha se mit en bouclier devant Yulenka. Même à moitié nu, il était infranchissable. Se jetant alors sur l’homme, il l’attrapa par le col pour le soulever, et s’aperçut qu’ils faisaient casiment la même taille, qu’il était blond, qu’il avait le visage pâle et que…

« KAHEL ? »

Le lâchant instantanément, l’Ange s’écroula à terre en suffocant. Cocoon croisa les bras et haussa un sourcil :

« Je peux savoir ce que tu fiches ici ? »

Le type tenta de reprendre son souffle, puis se releva en disant :

« Et toi alors ? Je peux savoir pourquoi tu n’as pas dit à Nydelia qui tu allais fourrer ? »
« Hein ? »
« Ne fais pas l’innocent je te pris ! J’ai bien entendu vos gémissements bestiaux, vous croyez être discret ? C’est raté ! »
« …gémissements bestiaux… Oui, oui, oui… Je pense que tu fais erreur là mon bon Kahel… Je suis venu ici car Yulenka, ici présente, s’est porté volontaire pour soigner mes problèmes de dos. »

Il pouffa un peu en regardant son amie. Sentant la serviette glissée, il la retint d’une main un peu molle. Cependant, l’Ange attrapa le chiffon et le tira d’un coup sec, dévoilant Cocoon :

« Ah oui ? Problème de DOS NON ? Alors je peux savoir pourquoi tu es si peu couvert ? Un homme de convenance de reste pas dans une chambre à coucher avec une femme, dans une tenue si… Inadaptée ! »
« Eh bha ! T’as bouffé un lion ce matin ? Il est enragé ma parole… Je te rappelle que là c’est toi qui est en train de me faire passer pour un homme de petite vertu, devant une femme, qui plus est une Reine, alors… »

Il attrapa la serviette et la reprit pour la nouer à nouveau :

« …tu serais prié de me rendre ça. Sinon, à part te mêler des affaires des autres, t’as d’autres passions dans la vie ? »

Kahel le toisa du regard, peu enclin à rire à son sarcasme et dit :

« Sache que Dame Nydelia sera avertie. »

Reprenant son ton pour se moquer il enchaina :

« Sache que tu peux avertir Dame Nydelia que vu tout ce que l’on a essayé pour me soigner, il était beaucoup plus sage que je vienne ici sans l’en informé, pour ne pas qu’elle s’inquiète de mes maux. Allez oust espèce de concierge. »

Avant de finir sa phrase normalement. Cocoon adorait les combats de coqs de la sorte, ça le mettait toujours en joie de s'opposer en joute linguistique. Mais l’Ange, blessé dans sa fierté, regarda l’Impératrice. Quoi ? Parce qu'il voulait du soutient en plus ?