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 ~ Lieu du mois de mai : Le sixième maître du temps ~

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Mer 01 Mai 2013, 18:41

Lieu du mois - Le rocher au clair de lune
© Code réalisé par Alec.




Nous étions tous réunis au rocher au clair de lune, tous sauf un : lui, le dernier maître du temps qui avait trouvé refuge dans les jupons de la déesse Phoebe. Du moins, c'est ce que je me plaisais à penser car, la réalité n'était pas réellement celle-ci. En effet, le dernier maître du temps, le sixième en me comptant, bien que je n'étais qu'une sorte de faux maître, non assez puissant pour prétendre à ce titre, le dernier avait fusionné avec la lune blanche. Je soupirai, ayant donné de ma personne dans cette course à mes semblables, tous plus courageux les uns que les autres si je souhaitais être sarcastique. Pourtant, en cette nuit de pleine lune, nous étions apparus au sommet du rocher, ayant une vue imprenable sur tout le continent. Je n'avais pas appelé William cette fois-ci, n'ayant aucune confiance en lui, me doutant qu'il préparait quelque chose que je ne pourrais arrêter, une chose ignoble. Au lieu de cela, je laissais mes semblables invoquer Phoebe, celle-ci apparaissant devant nous quelques minutes après que nous avions formuler notre requête. De sa voix cristalline, elle refusa calmement notre demande quant à la livraison du dernier maître du temps. Seulement, nous insistions et elle finit par nous donner un défi, une chose qu'elle devait juger impossible. Pourtant, dans ces temps de chaos, rien n'était impossible pour l'homme courageux, pour l'homme qui espère.

« Je vous livrerai le dernier maître du temps si vous arrivez à convaincre une trentaine d'individus de sauter du haut de ce rocher sans que ces derniers n'usent d'un quelconque pouvoir ou d'une quelconque compétence physique. ».

Oui, ce défi était de taille. N'importe quel individu qui sauterait de cette hauteur périrait. Et puis, avant de sauter, il fallait gravir le rocher, une chose bien complexe, bien longue. « Bien entendu, si vous y arrivez, alors je ressusciterai les âmes courageuses qui ont donné de leur personne pour cela et leur octroierais un don. Mais si ce n'est pas le cas, alors vous aurez leur mort sur la conscience. ». Puis, elle disparut. J'aurai pu croire qu'elle était contre nous, cela était le cas au début, mais le fait qu'elle ne nous donne aucune limite de temps me fit penser le contraire. Non, elle nous soutenait mais elle devait nous montrer une petite résistance comme pour répondre au silence des dieux, à l'attente de ce qu'ils avaient dû décider. Au final, la version officielle les proclamait de marbre mais chacun aidait à sa façon, d'une manière plus que discrète.

Alors, je me tournai vers l'un des maîtres du temps, celui-ci ayant le pouvoir de généraliser les pouvoirs des autres. Nous allions passer un message et même si je ne le souhaitais pas, William serait, encore une fois, de la partie. Je sus qu'il nous avait surveillé lorsqu'il apparut, répondant au seul appel de ma pensée. C'était effrayant et mon instinct me dit qu'il devait être le plus puissant des aetheri... ou alors il en donnait parfaitement l'impression, désobéissant à sa propre règle : ne pas sortir du temple.

C'est alors que le message fut passé, directement dans la tête de tous les habitants des terres du Yin et du Yang. « Cette nuit sera la deuxième fois que je m'adresserai à vous. Cette nuit, je risque tout mais cela m'est égal puisque le chaos sur ce monde aura enfin une fin, avec votre aide. Si vous répondez à mon appel, alors tout s'arrêtera, mais si vous ne répondez pas, alors votre futur sera bien pire que tout ce que vous auriez pu imaginer. ». Et, demandant à mon collègue de généraliser mon pouvoir, dans l'esprit des êtres, apparurent les visions de ce futur, des visions horribles. « Je vous attends au rocher au clair de lune, lequel vous devrez gravir, duquel vous devrez sauter et mourir pour que votre futur puisse être. ». C'était paradoxal et je savais que sur toutes ces personnes, très peu viendraient. Mais peu importait, il en fallait trente, trente individus courageux, trente individus assez intelligents pour comprendre que l'avenir du monde dépendait d'eux. « Faites moi confiance, votre vie ne s'arrêtera pas après votre saut. ». Je n'en savais rien, ce n'était qu'un espoir, mais je voulais y croire.
Explications
Après avoir entendu l'appel du maître du temps dans votre esprit et vu l'horreur du futur, vous vous rendrez au rocher au clair de lune, le gravirez et vous retrouverez aux côtés des maîtres du temps (ICI si vous voulez voir leurs têtes XD). Vous n'aurez plus qu'à sauter dans le vide et mourir (ensuite votre corps disparaîtra et vous serez ressuscités par Phoebe plus loin sans que les maître du temps ne le sachent. Vous devrez faire 60 lignes soit 1080 mots et vous avez le choix entre trois gains :

~> L'éternité (confère à votre personnage le pouvoir de ne pas être sujet au temps qui passe. De ce fait, il ne pourra pas mourir de vieillesse - Utile uniquement pour les personnages qui ne sont pas : anges, génies, réprouvés, déchus, démons, ombres et vampires)

~> Le pouvoir de ramener une personne à la vie.

~> Le pouvoir d'invocation d'un animal (vous pourrez appeler tous les animaux d'une même espèce se trouvant dans les environs pour vous aider - espèce à choisir -).

Vous devrez donc noter le gain choisi et le nombre de mots exact que vous avez écrit.

Note : Si vous avez des questions, envoyez moi un mp sur Jun. Les missions sont à votre discrétion.

Récapitulatif des gains


  • Gains mis

    MAJ 04/05/2013

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Jeu 02 Mai 2013, 19:16

    J'étais tranquille dans ma chambre, assise dans un fauteuil en train de regarder mon noble dragon bleu avec des symboles mystérieux qui était en train de dormir paisiblement au pied de mon lit avec sa grosse tête qui reposait sur mon lit. J'aimais bien le voir ainsi, je me levais en jetant un coup d'oeil sur mon reflet dans le miroir. Mes cheveux roux étaient toujours aussi longs m'arrivant jusqu'au niveau de mes fesses, mes yeux étaient bleus électrique. Aujourd'hui j'étais habillée d'une longue jupe blanche avec un simple tissu blanc qui entourait ma poitrine. Je me retournais vers la porte de ma chambre qui venait de s'ouvrir, c'est alors que je vis une jeune femme avec les oreilles en pointes, de longs cheveux blonds qui lui arrivaient jusqu'au niveau de la pliure des genoux et ses prunelles noires magnifiques. C'était une Elfe du nom de Sierra qui était venue à Draguial il y a peu, elle était toute seule et surtout sans famille … comme moi. J'avais donc décidée de la prendre avec moi, ainsi je ne me sentirais moins seule, même si j'avais Kinoë mon fidèle dragon, et elle non plus. Sierra était toujours joyeuse, mais aussi débordante d'énergie, elle ferait n'importe quoi pour me faire faire de la gymnastique ou des figures ultra complexe pour moi rien que pour développer mon agilité. Je remarquais qu'aujourd'hui elle était habillée d'une petite robe bleuté toute simple. Avant que je ne pus dire quoi que se soit j'entendis une voix dans ma tête, celle d'un homme.

    « Cette nuit sera la deuxième fois que je m'adresserai à vous. Cette nuit, je risque tout mais cela m'est égal puisque le chaos sur ce monde aura enfin une fin, avec votre aide. Si vous répondez à mon appel, alors tout s'arrêtera, mais si vous ne répondez pas, alors votre futur sera bien pire que tout ce que vous auriez pu imaginer. ». 

    Je voyais le chaos total, Aeden complètement détruite, enflammée, dévastée … C'était de même pour le berceau cristallin où son habituelle eau claire était devenu rouge sang … Je ne voyais seulement le chaos qui ne cessait de s’accroître sur les terres du Yin et du Yang. Tout ce désastre me semblait irréel dans mon esprit, mais mon cœur disait tout le contraire … le futur de ces terres ne serra que chaos et destructions … Les images s'arrêtèrent lorsque la voix masculine retentit de nouveau.

    « Je vous attends au rocher au clair de lune, lequel vous devrez gravir, duquel vous devrez sauter et mourir pour que votre futur puisse être. ».

    Le rocher au clair de lune, c'est là où je devais me rendre si je voulais de le futur de devienne pas celui que je venais de voir.

    « Faites moi confiance, votre vie ne s'arrêtera pas après votre saut. ». 

    Il ne me restait plus qu'une chose à faire … faire le grand saut. Je regardais Sierra qui, apparemment, avait entendu et vu se que je venais de percevoir. Je ne savais pas trop quoi dire, mais les mots sortirent tout naturellement de ma bouche.

    - Sierra … Je dois y aller, il faut que je le fasse.

    - Je … je viens … avec toi.

    Je ne pouvais lui dire non, elle était comme une sœur pour moi. Je me demandais si on allait sauter toutes les deux ensembles. Je marchais en direction du grand balcon de ma chambre, là où mon dragon Kinoë venait à peine de s'y rendre. Il était beau et il avait surtout grandit, il mesurait maintenant quatre mètres au garrot. Je me hissais sur son dos, puis aida ma petite Sierra sur son dos. Il finit par agiter ses puissances ailes et décolla et s'envola en direction du rocher au clair de lune. Je ne savais pas du tout ce qui allait nous attendre là bas, j'avais un peu peur je dois l'avouer. Mais s'il fallait que je me sacrifie pour que le futur ne ressemble pas à celui que je venais de voir il y a peu, dans la vision qui m'avait été envoyé ainsi qu'à Sierra et sûrement à pleins d'autres personnes.

    Lorsque nous fûmes arrivé au rocher au clair de lune, je demandais gentiment à mon cher Kinoë de nous laisser en bas, afin que l'on puisse gravir la colline à pied. Je savais que j'allais mourir, je savais ce qui allait m'arriver. Je tremblais, j'avais vraiment peur, mais je gardais tout de même la tête haute face à la mort qui se dressait devant moi. Arrivées en haut du rocher au clair de lune, j'aperçus cinq hommes que je ne connaissais pas. Je savais ce que je devais faire à ce moment là, mon regard parcourut les hommes dressés devant moi, je me tournais pour voir une dernière fois mon dragon Kinoë et Sierra ma compagne elfique. Puis je me mis à fixer la lueur argenté de la lune ronde qui dominée le ciel, comme si elle guettait le moindre de mes gestes. Une larme coula sur ma joue, une larme de peur mêlée au courage et à la force. Je commençais à chanter une chanson pour me réconforter, comme si je priais pour que tout ce passe bien … tout en espérant que je vaincrais la mort même si c'était déjà perdu d'avance.



Dori me interine adapare dori me
Ameno ameno lantire lantiremo dori me
Amedo omenare imeravi ameno
Dimere dimere mantiro mantireno ameno
Omenare imperavi emulari ameno
Omenare imperavi emulari ameno
Ameno ameno dore ameno dori me ameno dori me …


    Je fermais les yeux, m'approchant du vide. Lorsque je sentis que j'étais juste au bord, mon cœur battait horriblement fort. Même si j'entendis la voix de Sierra qui hurlait « Non ! », je me propulsais délicatement afin de faire le saut de l'ange ...


    … J'ouvris les yeux. Etais-je morte ? Je n'en savais trop rien, la seule chose que je savais c'est que je n'avais pas souffert. Je voyais pour l'instant c'était une lumière forte mais douce à la fois. Une personne arriva vers moi tout en me disant d'une voix calme :

    - Jeune fille, tu as fait ce qu'il fallait. Tu n'as pas hésité une seule seconde à te sacrifier pour sauver le futur, cela montre que ton courage est grand ainsi que ton cœur. Tu as très bien agit, tu mérite de vivre pour apporter du réconfort et de l'aide à ceux qui en ont besoins. Aussi, avant que je ne te revoie dans le monde des vivants, je vais t'offrir un pouvoir chère Maîtresse des Dragons. Celui d'invoquer les dragons du lieu où tu te trouve pour te venir en aide.

    J'en restais bouche bée, je ne savais pas quoi dire, j'étais sous le choc. Cette personne qui me semblait divine, souffla délicatement sur moi. Je fermais les yeux, puis les rouvris doucement …



    Il faisait noir, seul la lumière de la lune apportait une touche de lumière. J'étais allongée à terre sur des rochers, toujours sous le choc de ce que je venais de vivre. Je décidais de me lever et de repartir à Draguial. Je savais que Sierra et Kinoë étaient partit là bas, il fallait absolument que je les retrouve et vite afin de leur expliquer ce qui venait de m'arriver.



HRP:
Traduction de la Chanson:
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Ven 03 Mai 2013, 00:04

Ce fut la deuxième fois. Que nous tous entendîmes sa voix. Et lorsque ce fut le cas, je me trouvais à Stenfek, cité des Réprouvés, dans une auberge au sein de laquelle Steel avait pour une fois accepté de crécher et de ne pas me laisser dormir seul dans ce milieu urbain qu'il exécrait pourtant. Peut-être était-il en mal d'amour, ou que ne sais-je encore. Toujours est-il que je n'étais pas seul lorsque de nouveau, la voix de cet être, cet homme aux longs cheveux ébène résonna dans nos oreilles. Je me trouvais dans la salle commune d'une auberge de la cité des Réprouvés, sirotant un verre de boisson non alcoolisée, passant le temps et laissant traîner mes oreilles jusqu'à tard dans la nuit, n'ayant pas vraiment trouvé le sommeil, pour une raison que j'ignorais. J'avais, au cours de cette soirée, adressé la parole à plusieurs individus fort sympathiques, auxquels j'avais parfois donné des conseils relevant de ma profession. Mais en cette heure tardive, il ne restait plus grand monde dans la salle commune.

« Cette nuit sera la deuxième fois que je m'adresserai à vous. Cette nuit, je risque tout mais cela m'est égal puisque le chaos sur ce monde aura enfin une fin, avec votre aide. Si vous répondez à mon appel, alors tout s'arrêtera, mais si vous ne répondez pas, alors votre futur sera bien pire que tout ce que vous auriez pu imaginer. »

Tels furent les propos de cet homme qui s'était déjà adressé à la quasi-totalité des terres du Yin et du Yang en projetant son image, visible aux yeux de tous, présentant aux plus aventuriers d'entre nous une requête concernant son héritage. Je devinai d'ores et déjà que la précédente fois n'avait été qu'une fois de demi-vérités et de mensonges blancs, mais je n'eus guère le loisir de songer à cela. Car dans mon esprit s'imposèrent brutalement des visions d'horreur, des visions que rien ne pouvait arrêter. La salle commune de l'auberge s'était soustraite à mon regard, et celui-ci se posait à présent sur des scènes macabres. Tout ce que je voyais n'était que souffrance et désespoir. Des hommes, des femmes, des enfants, enchaînés par l'esclavage des puissants d'un monde cruel. Des individus dont l'humanité avait été saccagée, violée, sans que, pour autant, la mort ne leur soit accordée. Pas la moindre Ombre ne rôdait, attendant d'accueillir les âmes en souffrance dans les bras reposants de la mort. Aucune blessure, aucune souffrance aussi grande soit-elle ne semblait pouvoir mettre un terme à l'agonie des habitants de ce monde. Si bien que semblait s'être élevé un culte, un culte de la mort, ne pouvant être donnée qu'aux privilégiés par des privilégiés. Souffrance. Pleurs. La maladie terrassait sans vergognes les plus faibles, leur volant leurs forces, sans jamais leur porter de coup de grâce. Des corps maladifs, des pauvres hères n'ayant plus que la peau sur les os. Et la souffrance.

La souffrance. La souffrance. La souffrance. La souffrance.

Au moment où je crus qu'un cri allait franchir mes lèvres, sortir de ma gorge afin de hurler au monde à quel point ces images terribles étaient insoutenables, la vision cessa. Je ravalai ce cri, et essuyai d'une main tremblante la sueur qui avait perlé sur mon front, avant de balayer les environs du regard. J'étais de retour. Ou tout du moins, je n'étais jamais parti. Autour de moi se trouvait toujours ce cadre chaleureux, quoiqu'un peu rustaud, de l'auberge de Stenfek dans laquelle j'avais décidé de passer la nuit. Comme un naufragé cherchant le moindre objet flottant pour se raccrocher à la vie, mon regard acier scruta la salle à la recherche d'une autre présence humanoïde. Et je finis par croiser le regard d'un Réprouvé assis deux tables plus loin, dont l'expression horrifiée traduisait l'expérience terrible qu'il venait de vivre, semblable à la mienne. Mais déjà, la voix de cet homme s'élevait de nouveau dans nos esprits :

« Je vous attends au rocher au clair de lune, lequel vous devrez gravir, duquel vous devrez sauter et mourir pour que votre futur puisse être. »

Un cri révolté s'éleva derrière moi, et mon regard se posa sur une Démone, laquelle venait de proférer un juron en entendant ce qu'elle croyait être une ineptie. Quant à moi, je ne savais comment considérer les propos de cet homme qui nous avait déjà menti une fois, à nous tous. Mais très probablement pour l'avenir de ce monde.

« Faites moi confiance, votre vie ne s'arrêtera pas après votre saut. »

C'était bien là une étrange manière de formuler les choses. Mais y avait-il une manière correcte de formuler les choses lorsque l'on annonçait au monde que son avenir n'était fait que de misère, et que le seul moyen de le sauver était de mourir – quand bien même temporairement ? Je me doutais déjà de la réponse, car je la connaissais pour des problèmes différents dans la forme, mais pas tellement dans le fond. Car le médecin que j'étais était aussi l'annonciateur des mauvais nouvelles, lesquelles ne pouvaient jamais être formulées correctement. Derrière moi, la Démone scandalisée se leva d'un bond, provoquant un bruit qui dû réveiller l'autre moitié de l'auberge dormant encore même après l'annonce du futur sombre de ces terres. Probablement que cette dernière avait dû être effectuée sous la forme d'un rêve, ou un truc du genre. M'enfin, ça ne me concernait que moyennement.

« C'est n'importe quoi ! ragea la Démone. Comme si on allait se suicider pour les rêves d'un taré ! »

J'observai silencieusement la Démone, qui, ayant probablement quelques grammes d'alcool dans le sang, monta se coucher en gravissant bruyamment les escaliers. De là-haut, où se trouvaient les chambres de l'auberge, provenaient d'ailleurs quelques sons traduisant l'agitation ayant fait suite à l'annonce de cet homme en kimono, qui ne courait pas après son héritage, mais après le futur d'un monde. Je ne savais pas réellement pourquoi, mais j'avais envie de croire ce type. C'était tout sauf rationnel. Un peu comme ma nature de bonne poire, en fait, qui me poussait également à tenter le coup. Oui, bon, je devais pas être très bien dans ma tête. Mais bon, ce sont les tarés qui changent le monde, alors pourquoi pas ? Cependant, il ne me servait à rien de me mettre en route à l'instant, alors que j'avais eu une journée plutôt chargée. Me levant plus précautionneusement de ma chaise que la Démone, j'abandonnais mon verre vide sur ma table et montai me coucher, Steel perché sur mon épaule.

Le lendemain, je me mettais en route. Ce n'était absolument pas la porte à côté, mais j'estimais que ceux qui étaient volontaires pour ce genre de choses n'étaient pas non plus légion, et que je pouvais me permettre d'accorder un peu d'importance à mon 'sacrifice'. Si cet homme avait besoin d'un certain nombre de volontaires pour arriver à ses fins, autant mettre à disposition toutes les ressources possibles, quand bien même devaient-elles venir des quatre coins des terres du Yin et du Yang. Bon, d'une manière un peu moins impressionnante, je venais juste de l'autre bout du continent, pas du monde. J'étais de toute façon habitué à parcourir celui-ci de long en large. Au bout d'un voyage qui ne fut pas franchement remarquable, j'arrivai enfin au pied du Rocher au Clair de Lune.

Le gravir ne serait pas une mince affaire, mais j'étais plutôt déterminé à le faire, m'étant décidé à croire en ce sentiment d'aveugle confiance envers cet être qui nous avait montré d'inoubliables images d'un futur qui ne devait pas être. Et apparemment, il semblait que Steel avait également décidé de croire, m'ayant accompagné jusque-là, et continuant de m'accompagner. Dormant une nuit au pied du Rocher, je décidai de commencer l'ascension le lendemain. Le début était plutôt aisé, mais je me doutais que la difficulté serait croissante au fut et à mesure que je montais en altitude. Et lorsque je trébuchai sur une pierre, et tombai dans le vide, menaçant de mourir avant l'heure adéquate, je serai dans ma main la pierre bleutée qui me permettait de fusionner avec Steel, si bien que c'est sous cette forme hybride que je parvins au sommet du Rocher, où semblaient attendre plusieurs individus, dont celui que j'avais déjà vu à la Pyramide.

Ils étaient cinq. Cinq, à attendre, et qui pourtant étaient apparemment décidés à agir pour le futur de ce monde. Je m'approchai du cercle qu'ils avaient formé, et posait directement mon regard sur celui qui m'intéressait : cet homme aux longs cheveux ébène, vêtu d'un kimono. Ignorant les autres, je décidai de m'adresser à lui, de cette voix étrange que me conférait ma forme hybride que j'avais lorsque je fusionnais avec Steel.

« Vous me rappelez quelqu'un. Je sais que c'est stupide, mais je crois que c'est pour ça que j'ai décidé de vous croire. »

Sans même attendre de réponse, je me détournai, me dirigeant vers cette sorte de sautoir naturel que semblait offrir le Rocher au Clair de Lune. Une invitation à se jeter dans cet océan de verdure qui s'étendait sans fin, en contrebas. Ce rocher pouvait signifier l'envol comme le plongeon. Quand bien même je sentis l'hésitation de Steel, je nous forçai à nous séparer. Notre corps fut illuminé d'une lueur argentée, et bientôt nous fûmes à nouveau distincts, deux êtres séparés, alors que dans ma main reposait la pierre bleutée nous permettant d'effectuer cette fusion si particulière. Je la glissai dans ma sacoche, de manière à ne pas la perdre, avant de poser mon regard acier sur mon compagnon animal, que je vins caresser d'une main.

« Tu t’inquiéterais pour moi, sale bête ? lui fis-je avec un sourire moqueur. Bah, dans l'pire des cas, on se reverra quand même, j'aurais juste un peu moins de consistance. »

Steel repoussa ma main, capricieux comme toujours. Je me détournai, et m'avançai vers le vide s'offrant à moi. Au pire, je deviendrais une Ombre. Tout ne se finirait pas. Dans tous les cas, j'espérai contribuer à l'amélioration de notre avenir, afin qu'il ne soit pas que cette souffrance que j'avais entrevue pendant quelques instants. Je m'approchai du vide. Et, sans fioritures, je répondis à l'appel du vide, effectuant un simple saut.

D'un calme olympien, je chus pendant ce qui me parut être une éternité, avant de m'écraser en contrebas, mon corps disloqué par la rencontre brutale avec le sol, tandis que ma conscience s'évadait. La douleur fut brève. J'eus la dernière pensée que, au moins, je ne m'étais pas loupé.

Je ne sais ce qu'il advint de mon âme pendant ce laps de temps durant lequel j'étais mort. Lorsque j'essaye de me souvenir de quelque chose, c'est le vide total, absolu. Un trou noir dans mon existence. Je ne sais pas non plus combien de temps s'écoula avant que je ne revienne à la vie, baigné par la lueur de l'astre sélène.

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Ven 03 Mai 2013, 13:46

C'était un message des plus surprenants qui apparut dans mon esprit en cette nuit alors que je marchais à la belle étoile, j'étais d'autant plus surpris que je n'avais pas l'habitude que quelqu'un puisse pénétré aussi facilement dans ma tête. Et pourtant cet homme dont je reconnu la voix comme celle du type de la pyramide parla dans mon esprit, non dans les esprits car ce message semblait généraliser. Pour être franc j'aurais préféré qu'il utilise un autre hologramme tant qu'à faire, c'était beaucoup moins intrusif ainsi mais ce qui suivit alors effaça bien vite ce détail de ma pensée. Le futur semblait sombre à ce qu'il nous annonça, non pas que cela me portait un quelconque problème en soit et il en appelait à nouveau à notre aide pour changer les choses. C'est alors que des images remplacèrent sa voix dans mon esprit faisant apparaître des images bonne à donner une crise cardiaque à tout le peuple des anges, des images d'une horreur et d'un chaos sans nom avec le règne des puissants et une torture éternelle des faibles. Je dois admettre que même si j'aime beaucoup qu'il y ait un certain chaos en ce monde, là c'était tout de même un peu trop "hardcore" à mon gout. Il n'y a pas que la torture dans la vie hors j'eus l'impression d'assister à une espèce d'orgie macabre, c'était très malsain d'ailleurs toute cette effusion de sang, de violence et de misère n'était vraiment pas ma tasse de thé.

Il voulait changer les choses, soit, j'écouterais à nouveau sa requête mais avec méfiance tout de même. Même si j'avais obtenu le pouvoir promis, la pyramide avait été très loin de me laisser de bons souvenirs... Je m'attendais d'ailleurs à beaucoup de chose pour la suite, les enfers ou l'antre des damnés peut-être. Hey bien non ce fut le rocher au clair de lune, plutôt gentil pour le moment, trop facile d'ailleurs. Grimper la montagne pour les rejoindre ? Là encore rien de bien insurmontable, pour les peuples ailés se serait même une tasse de thé. Sauter dans le vide et mourir... Pardon ? Ben voyons, il à besoin d'un quota en sacrifice humain pour un rituel ou quelque chose ? Je ne suis pas vraiment de ceux qui meurent pour que les autres puissent continuer à vivre, pas tu tout même. Il sembla tout de même insinuer que nous ne mourrons pas vraiment après le saut, c'était stupide ce serait sans moi. Hors de question que je fasse ça ! Surtout que même si le futur montré n'était pas fameux je ne le trouvais pas horrible à ce point ! Je n'irais pas...

Bon finalement j'avais pris la direction du rocher d'une marche un peu trainante, j'avais du mal à ignorer quelque chose de cette ampleur après tout et laissé le travail aux autres n'était pas mon genre. Je ne savais toujours pas si j'allais le faire ou pas peu persuadé que cela valait le coup de prendre un tel risque, mais je pouvais tout de même allez jeter un œil. Puis grimper le rocher du clair de lune n'était pas quelque chose de très simple après tout, oui j'y vais pour l'exercice voilà, en plus cet homme aux pouvoirs étranges m'intrigue toujours un peu alors j'irai voir sur place. Mais je ne sauterais pas, non je ne le ferai pas ce serait stupide, illogique, casse-cou, je ne le ferais pas. En tout cas j'essayais fortement de m'en convaincre ce qui me fit soupirer, ma raison avait beau me donner cette consigne une autre partie de moi me criait de le faire. C'est toujours une plaie quand l'instinct et la raison se retrouvent en conflit...

Je fini par arriver au pied de la montagne en question, voilà qui s'annonçait bien long d'ailleurs. Kuro volait au dessus de ma tête tout en poussant des cris, j'avais comme l'impression qu'il n'était pas non plus emballé par cette idée mais maintenant que j'étais là je n'allais pas reculer. Posant mes mains sur la paroi, j’entamai alors mon escalade la première partie étant assez simple. Les prises étaient nombreuses et la roche assez stable, je pouvais donc grimper de manière sereine même si j'aurais pu demander aux autochtones quel flanc de la montagne était le plus facile à attaquer. Si je ne l'avais pas fait était que d'abord je n'étais pas sûr que les béluas soient enchanté qu'on veuille monter leur montagne sacré, la seconde était que j'avais un atout dans ma manche qui faisait que peu importe oh ardu serait la pente je pourrais toujours avancer. Ma visite du manoir des cavaliers sans-tête avait beau avoir été assez mouvementé et un peu désagréable, j'avais quelque part l'espoir secret d'y retourner un jour dans de meilleures condition, j'avais acquis ce pouvoir assez pratique d'adhérer aux parois. Certes cela ne valait pas le pouvoir de voler pour grimper une montagne mais c'était largement mieux que rien. Ainsi quand la partie devint plus abrupte et les prises plus fuyantes, je me mis à poser les mains et pieds tout en utilisant de mon pouvoir afin de rester sur la paroi, j'avais l'impression d'être un lézard grimpant un mur. En me concentrant vraiment j'aurais même pu marcher sur la paroi comme s'il s'était agit du sol mais je n'avais pas encore trop confiance en mon pouvoir pour le faire sur une aussi longue ascension. De plus en restant collé près de la falaise je me protégeai en partie du vent et pouvais récupérer un peu d'énergie quand je trouvais des appuis stables.

Finalement après quelques heures de grimpette je fini par atteindre le sommet assez fatigué mais rien d'ingérable non plus. Je pus m'avancer dignement vers les étranges individus présent rejoint par Kuro qui se posa sur mon épaule. Ce dernier semblait nerveux d'ailleurs et je devais admettre que je l'étais aussi, car si l'homme au kimono que je connaissais était bien là il était accompagné par quatre autres personnes qui dégageait quelque chose de très puissant. Quoi je ne sais pas, mais ces types devaient avoir de grands pouvoirs aussi et cela me rassura un peu sur la tâche qui était demandé. Je m'approcha alors du bord de la falaise afin de regarder le saut demander et aussi pour me forcer à prendre une décision. Allais-je vraiment le faire ? Quand je me retourna vers les personnes présentes on pouvait y lire à la fois l'espoir mais en même temps des doutes voir un peu de surprise que je le fasse. J'imagine qu'ils ne s'attendaient pas à voir débarquer un elfe noir pour leur petite entreprise et moi même je me demandais encore un peu ce que je faisais ici. C'était pure folie et Kuro sembla s'envoler pour tourner face à moi et me le crier à la figure.

D'une certaine manière tant de raisons rationnelle pour ne pas sauter commençait à me donner sérieusement envie de le faire ne serait-ce que pour me rebeller contre les préjugés. Néanmoins si je le fis, car oui j'allais le faire, c'était pour me lancer un défi à moi même. Oui le monde du futur pour moi n'était pas si horrible, mais le fait était qu'il ne me plaisait pas. Allais-je rester à ne rien faire alors que le cours des évènements ne me plaisaient pas ? Je ne voulais pas être ce genre de personne, alors même si c'était de la folie, oui j'allais le faire. Maintenant que j'étais ici, j'avais décidé de les croire et donc j'allais faire ce qui était en mon pouvoir pour changer les choses aussi stupide cela pouvait paraître. Prenant une grande inspiration je me laissa alors tomber dans le vide tête la première et les yeux grands ouverts, le sort été jeté.

Le reste fut assez flou, je me suis réveillé dans une forêt assez loin du rocher mais mes souvenirs de ce qui c'était passé entre les deux restaient flou. C'était d'ailleurs assez rageant car l'une des raisons qui m'avait poussé à faire ce saut était de voir ce qui allait se passer mais visiblement cela serait impossible. J'entendis alors Kuro qui était perché à une branche hurler pour m'engueuler aussi fort qu'il pouvait. Cela me fit sourire, étrangement je me sentais très bien ne me souvenant même pas de la douleur du contact sur le sol. Tout ce qui me restait était une chaleur à l'intérieur de mon être ainsi qu'un sentiment de gratitude. Cette nuit là je resta toute la nuit à admirer la pleine lune sans que je sache pourquoi et le sourire aux lèvres, tout cela ne me ressemblait vraiment guère.


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Sam 04 Mai 2013, 11:43

Revenue à Earudien, Lully était en train de peindre, dans sa piteuse chambre d’hôtel. Elle avait grandement besoin d’argent, en ce moment : dans cette ville, ils ne devaient pas beaucoup apprécier la musique, puisqu’elle trouvait rarement un endroit où jouer, et il ne fallait même pas parler des musiciens de rue : la sirène ne pouvait pas faire de bon show toute seule avec son instrument, mais personne ne voulait s’allier avec elle. Et il ne fallait même pas parler de l’orchestre de la ville : évidemment, ils ne voulaient pas d’une voyageuse de passage. Ainsi, elle se rabattait sur la peinture. Elle venait de s’enfiler deux nuits blanches, emportée par l’inspiration. Sa chambre minuscule était tapissée de peintures, et elle n’était toujours pas rassasiée : sa quête du voleur de ciel avait débloqué quelque chose en Lully, elle ne savait pas pourquoi ni comment, mais les inspirations artistiques n’étaient jamais explicables. En tout cas, elle fut quelque peu désorientée quand une voix se fit entendre dans son esprit. « Cette nuit sera la deuxième fois que je m'adresserai à vous. Cette nuit, je risque tout mais cela m'est égal puisque le chaos sur ce monde aura enfin une fin, avec votre aide. Si vous répondez à mon appel, alors tout s'arrêtera, mais si vous ne répondez pas, alors votre futur sera bien pire que tout ce que vous auriez pu imaginer. » Tiens ! C’était encore ce mec qui parlait de chaos. Lully ne savait pas si c’était un nouveau personnage de sa vie spirituelle ou un véritable aetheri qui lui parlait. De toutes manières, elle n’avait jamais su faire la différence entre illusions et réalité. Elle prit donc cette chose bien au sérieux et lâcha d’un coup son pinceau et sa palette, tout se renversant sur son pantalon vert. « Je vous attends au rocher au clair de lune, lequel vous devrez gravir, duquel vous devrez sauter et mourir pour que votre futur puisse être. » Lully reformula ses dires : pour mettre fin au chaos, tout le monde devrait se suicider puis retourner à la vie. Rien de plus logique. Ou pas.

Reprenant ses esprits, la sirène nettoya l’aquarelle qui s’était déversée sur le sol et sur son pantalon, indifférente aux tâches qui le jonchait, puis regarda son œuvre inachevée. C’était un espèce de tunnel où s’entrelaçaient des créatures inconnues qui projetaient des lumières. C’était des illusions d’espoir, mais il n’y avait aucun moyen d’en sortir. Il était sans fin. Absorbée par sa peinture, Lully resta immobile quelques minutes, en imaginant des aventures au cœur du tunnel. Puis elle se ressaisit. Elle finirait cette peinture plus tard : son devoir l’appelait. Mais alors qu’elle rassemblait toutes ses affaires, prenant sa berceuse pour se donner du courage, elle eut une révélation : et si la voix du maître du temps était maligne ? Et si les méduses ne faisaient qu’en prendre l’apparence ? La sirène se rassit et réfléchit. Elle avait failli tomber dans le piège. Pour engager le débat, cette dernière invoqua les illusions de sa renarde et de son poisson-chat : eux savaient toujours quoi faire. Au bout d’un certain temps, la renarde arriva par la fenêtre et le poisson-chat s’infiltra sous la porte, par une goutte d’eau. Les deux la regardèrent et apprirent l’histoire. Ils se regardèrent et commencèrent à se disputer.

    « Les méduses ne connaissent même pas les maîtres du temps ! » se défendait la renarde.
    « Elles ne la harcèlent plus en ce moment, elles préparent un coup… » affirmait le poisson-chat.


Finalement, les trois convinrent d’envoyer des crevettes espionnes. Le poisson-chat alla s’en charger. Puis Lully ordonna à sa renarde d’aller au rocher du clair de lune, pour voir s’il y avait d’autres personnes qui avaient répondu à l’appel. Elle devrait s’assurer qu’ils n’étaient pas des ennemis des méduses, eux non plus. Les deux s’exécutèrent, et Lully se décida à aller faire une promenade nocturne. Quand elle avait de longues réflexions, elle avait besoin d’air frais.

Deux heures plus tard, Lully s’était assise dans l’herbe, juste en-dehors de la ville. Que faire ? Elle ne pouvait qu’attendre le retour de ses alliés : c’est qu’il y avait un sacré chemin à faire pour aller au rocher au clair de lune. Il fallait qu’elle passe par la forêt aux mille clochettes, puis par Dythis. En pensant à la forêt, Lully eut une pensée pour Ritournelle : avait-elle reçu l’appel, elle aussi ? Et où était-elle maintenant ? Ce qui était sûr, c’était que Lully découvrirait enfin la forêt. Alors que ses pensées divaguaient, elle vit que la pelouse, non loin d’elle, bougeait, comme si des petites créatures s’y faufilaient. Prise de peur, elle se rendit invisible quelques secondes, par réflexe. Puis elle vit que c’était les crevettes. Elles lui assurèrent que son appel venait vraiment du maître du temps, et non pas des méduses. Elles disaient que son poisson-chat les avait envoyées pour lire le message. Leur faisant confiance, Lully les remercia et leur donna une marguerite. Puis elles s’en allèrent
.


*

Essoufflée, Lully arriva en haut du rocher. Elle fut ravie de constater que les maîtres du temps étaient rassemblés. Etant seule, tous la regardèrent. Lully se demanda pour la dernière fois s’ils n’étaient pas des traîtres envoyés par les méduses : mais ils semblaient tellement réels qu’elle ne put s’y résoudre. Elle voyait qu’ils n’attendaient qu’une chose, sans un mot, sans un mouvement : qu’elle saute. Lentement, Lully alla s’asseoir sur le bord du rocher et regarda au-delà.

Maintenant, la vue qu’il offrait ne l’impressionnait plus. Elle resta tout de même longuement assise à observer les étoiles, immobiles, indifférentes. Dites, est-ce que je dois vraiment sauter ? Leur demandait-elle. Mais elles restaient horriblement silencieuses. Evidemment, Lully n’était pas un rehla : le ciel recelait des secrets innombrables qu’elle ne déchiffrerait jamais. De toutes manières, l’eau était son seul et unique élément. Ainsi, sauter dans le vide était une idée qui, soudainement, l’enchantait moins. Elle voyait le vide sous ses pieds, qui semblait prêt à l’engloutir. Est-ce que ça ferait mal, cette terre qui l’emporterait ? Lully se fichait complètement de mourir, mais elle avait peur de la souffrance. De toutes manières, si elle se suicidait, elle reviendrait en tant qu’ombre. Une alternative qui ne lui déplaisait pas non plus, sauf pour le fait qu’elle ne retrouverait plus jamais sa queue de sirène, ni ses branchies. L’Océan lui manquait horriblement, se rendit-elle compte. La terre, c’était bien deux minutes, mais les remous de l’Océan, ses odeurs, son silence, ses couleurs… tout cela lui manquait. Elle était triste. En regardant le vide, prise d’une peur incontrôlable, Lully repensait à ses temps bénis dans l’Orphelinat. Certains des enfants qu’elle connaissait s’assirent près d’elle. Sans qu’elle puisse expliquer pourquoi, ils étaient devenus des humains, eux aussi. Pourquoi avaient-ils quitté l’Océan ? Elle voulait leur dire d’y retourner, elle voulait leur dire que ce n’était pas ce qu’ils croyaient, non : c’était une terre vide. Elle n’offrait que la solitude. Son unique amie lui manquait, d’ailleurs. Il n’y avait qu’à ses côtés que Lully n’était plus seule. Même ses hantises et ses hallucinations lui offraient un moment de répit, quand elle était avec l’elfe.


Soudain, l’enfant à sa gauche parla. « Tu crois vraiment pouvoir venir nous voir ? ». Puis celui à sa droite, qui avait été son chouchou, restant toujours dans ses pattes, continua : « On veut pas d’une fuyarde. » Son ton était tellement cassant que cela l’avait blessée. Lully versa une larme.
    « Pourquoi vous êtes si méchants ?
    -Va-t’en ! On veut plus de toi !
    -Assume tes actes ! »


Et ils commençaient à la taper de leurs petites mains, s’acharnant sur elle. Et puis ils s’arrêtèrent, regardant derrière eux. Lully suivit leur regard, et elle se retrouva face à la directrice. « Maman… » mais cette dernière n’était pas là pour les retrouvailles. Lentement, elle posa ses mains sur son dos. Elle se mit à pousser. Lully tomba. L’air souleva son corps tout entier, et elle se mit à crier, tendant les mains vers le rocher qui s’éloignait à une vitesse surprenante. Puis, ce fut le néant. Et elle revint à la vie.

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Dim 05 Mai 2013, 12:10

Raeden était en train de dormir lorsque la voix du maître du temps avait résonné dans son esprit. Cela ne l'avait pas réveillé. Un songe, un rêve un peu étrange, voilà ce que c'était devenu. Un cauchemar aussi, avec les images du futur que le maître du temps avait transmis. A son réveil, il n'en avait qu'un souvenir un peu confus, quelques mots, une intonation, mais c'était tout, ça s'arrêtait là. Il mit rapidement cela sur le compte du sommeil et des songes mystérieux qu'il est parfois difficiles d'expliquer. Ainsi, il ne s'en formalisa pas et commença sa journée comme si de rien n'était. Lorsqu'il descendit prendre un petit déjeuner dans la salle de l'auberge, il n'y avait que deux personnes attablées dans un coin, en plus de l'aubergiste que l'on entendait s'affairer dans les cuisines, un sifflement sur le bout des lèvres. Les clients étaient penchés l'un vers l'autre et discutaient à voix basses et animées. Le Grand Faucheur ne leur prêta pas plus attention que cela. Après tout, il s'en moquait bien de ce qui pouvait les occuper. Il s'installa à une table et appela le chef pour commander un repas. Une bonne journée l'attendait. Enfin, il se disait ça, mais au final, il ne savait pas réellement ce qu'il allait faire. Cela dépendrait principalement de ce qui se présenterait à lui. Il faudrait quand même qu'il finisse par trouver une occupation un peu plus régulière et … constructive si on pouvait dire cela comme ça.

Un éclat un peu plus fort que les autres le sortit de sa léthargie. Le ton était en train de monter entre les deux autres clients attablés un peu plus loin. L'un d'eux s'était même violemment redressé, faisant tomber sa chaise en arrière. Visiblement, ils étaient en désaccord sur un sujet quelconque, et ça allait rapidement dégénérer. En laissant échapper un soupire l'Ombre, repoussa sa chaise et se leva, se dirigeant vers les les deux hommes. Ses deux là se criaient à moitié dessus maintenant, l'un traitant de l'autre de fou, tout ça à propos d'une histoire de voix entendue dans la tête demandant des vaillants pour se rendre au sommet du rocher au clair de lune … pour sauter dans le vide. Raeden fronça les sourcils. Cela lui rappelait étrangement quelque chose. Son songe de cette nuit. S'intercalant entre les deux hommes, il n'eut pas besoin de beaucoup d'user de beaucoup de persuasion pour faire revenir le calme. Il en profita d'ailleurs pour demander qu'elle était la teneur exact du message mental qui avait été transmis à tout le monde ce jour là.

Ainsi donc, le maître du temps, celui qui avait déjà fait appel à eux pour ses pierres dans la pyramide, avait encore besoin d'aide, pour une raison plus ou moins obscure. Car il avait beau dire que c'était pour sauver le futur de tous, l'ex-ange ne pouvait s'empêcher de penser que cela cachait quelque chose d'autre. Enfin, de toute façon, il n'avait aucune preuve sur cela, donc pourquoi s'y attarder. Par contre, même s'il pensait que toute la vérité n'était peut être pas dit, il ne pouvait décemment pas ne pas se rendre là-bas. Pas pour lui même, après tout, il n'avait plus vraiment de futur, mais pour le reste de l'humanité. Pour les familles heureuses, les gens simples qui n'avaient rien demandé d'autre que de vivre leur vie. C'était ce dont il avait rêvé une bonne partie de sa vie, surtout dès l'instant où ses enfants avaient vu le jour. Maintenant, il n'y avait plus tout ça pour lui, mais ce n'était pas une raison pour oublier les autres. Sur ce point là, il se montrait quand même plus qu'altruiste. Mourir pour autrui. Car ce n'était ni plus moins que cela. Quoique dise le maître du temps, tous les valeureux qui allaient répondre à son appel allaient tout simplement se suicider en se jetant du haut du rocher. D'ailleurs, ça posait quand même un problème. Car logiquement, ils devenaient tous ombre, ils ne mourraient pas puisque c'était un acte délibéré. Enfin, le maître du temps avait très certainement des pouvoirs qui dépassaient largement le Grand Faucheur, peut être était-il capable de changer cela. Enfin, il faudrait quand même qu'il lui en parle … et à Shiro, peut être aussi.

Il était à présent au pied du rocher. Qu'il fallait maintenant escalader.


Je t'attend là. De toute façon étant donné que tu as l'intention de redescendre plus vite que ton ascension, je ne vois pas pourquoi je me casserai la tête à essayer de trouver un chemin pour te retrouver là-haut.

Raeden secoua la tête en regardant le chien qui venait de lui adresser la parole, avant que son regard ne balaie la paroi en face d'eux.

Ca tombe bien, je ne te le demandais pas. Evite juste de te mettre dans les ennuis.

Après ses quelques mots, il se frotta les mains, faisant rouler un peu ses épaules pour s'échauffer. D'accord, il avait l'intention de se tuer de toute façon, mais ce n'était pas une raison pour le faire à moitié du parcours … ça n'aiderait en rien les autres. Une dernière caresse sur le sommet du crâne de l'animal et l'ascension commença. C'était loin d'être chose aisée. De nombreuses pierres se détachaient lorsque l'on prenait appui dessus et risquaient de vous emporter dans leur chute. Et puis, il y avait aussi toutes ses racines et ses plantes. Au lieu d'aider et de servir de support ou de point d'ancrage sur lesquels se reposer ou prendre appui, elles ne faisaient que gêner les prises, vous brouillez la vue, et vous faire glisser. Plus d'une fois, Raeden se retrouva suspendu dans le vide, accroché à la paroi simplement par la puissance de son bras. Heureusement, à chaque fois, avec un grognement, il arrivait à se remettre d'aplomb et ainsi, à continuer son chemin.

Enfin, la délivrance pointa le bout de son nez tandis qu'il prenait pied sur l'aplomb du rocher. Cinq personnes étaient présentes. Très certainement les maîtres du temps. Bien évidemment, l'Ombre reconnut celui auquel il avait déjà eu à faire. Les saluant tous d'un signe de tête, il leur fit part de la pensée qui lui était venu à l'esprit concernant la mort.


Je ne sais pas comment vous comptez vous y prendre, mais vous savez que normalement, toute personne qui va se jeter dans le vide depuis ce rocher va renaître en Ombre … hein?

Il laissa passer quelques secondes de silence, avant de hausser les épaules.

Enfin … j'vais pas me plaindre. C'est Shiro qui sera contente!

Et sans un mot de plus, il se mit à marcher, droit vers l'extrémité du rocher, et le vide. Sans sourciller ni montrer d'inquiétude, il continua tout simplement jusqu'à tomber. Et il se laissa ensuite porter par le vent, fermant les yeux tandis que le sol se rapprochait de lui à grande vitesse … voilà, c'était fini. Même pas de douleur. Et puis, les sons revinrent, ainsi que les sensations et il se redressa, vivant. Il n'était pas à l'endroit où il était tombé, mais un peu plus loin. Il voyait en effet le rocher de son emplacement. Leaic le rejoignit et ils s'éloignèrent tous les deux sans rien dire.

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Mer 08 Mai 2013, 13:26

« Ercaaaaaan ! »

La voix féminine résonna dans les tympans à moitié réveillés d'Ercan, qui se retint de grommeler quelque chose d'incompréhensible, et se retourna comme il le pouvait, tentant de regagner un sommeil qui semblait s'enfuir très loin de lui, à toute vitesse, sans qu'il ne puisse jamais le rattraper. En fait, depuis qu'il avait rencontré cette fille et qu'elle lui courait après, il avait l'impression que Morphée ne voulait plus de lui, et s'évertuait à le narguer à chaque fois qu'il croisait quelqu'un plongé dans un profond sommeil. Ou surtout, ce genre de phénomène avait tendance à arriver lorsque la Réprouvée était dans les environs, ce qui avait l'air d'arriver de plus en plus souvent, pour une raison assez mystérieuse. Et pourtant, ce n'était pas comme si il n'avait jamais tenté d'abandonner ce pot-de-colle en pleine nature. Xena étant d'une ténacité et d'une vivacité sans borne, il n'avait jamais pu en venir à bout, telle une mauvaise herbe. D'autant plus que les nuits passées en sa compagnie au sein d'une auberge tournaient souvent au ridicule, la jeune femme ne maîtrisant pas à la perfection son pouvoir, et infligeant à la moitié des voyageurs de passage une nuit blanche dont ils se seraient bien passés. Bon, d'accord, la première fois, ça avait été drôle à regarder, mais lorsqu'ils s'étaient tous deux fait jeter hors de l'établissement à cause de la Réprouvée, ça l'avait été un peu moins.

Du coup, il avait été obligé de multiplier ses nuits passées à la belle étoile, histoire d'éviter ce genre de désagrément. Enfin, passer les nuits à la belle étoile lorsqu'il ne parvenait pas à se débarrasser de la Réprouvée hyperactive. Et en vérité, il avait tenté cette nuit-là de la semer dans la forêt surplombée par le Rocher au clair de Lune, mais il semblait que la tentative s'était soldée par un échec. Quand bien même il avait pris la peine de s'aménager une couchette entre les branches d'un arbre, de manière à passer inaperçu et à pouvoir dormir tranquillement. Bon, d'accord, il avait quand même réussi à passer la moitié de la nuit en paix.

Et puis, il aurait été un peu abusif d'affirmer que son réveil avait été provoqué par la jeune femme hyperactive. Non, cette fois-ci, ce n'était pas de sa faute. Car le jeune 'homme' aux cheveux argent avait été tiré du sommeil d'une bien étrange manière, alors qu'il était plongé dans un rêve dont il ne se souvenait presque plus – mais qui concernait des petits pois, des chaussettes et des licornes. Ce rêve – aussi étrange soit-il – s'était mué en un cauchemar d'une réalité surprenante.

Et d'une réalité bien macabre. Une réalité au sein de laquelle joie, bonheur, ivresse et espoir n'étaient plus que des lointains souvenirs. Un monde où la grâce même de la mort s'était évanouie, ne laissant aucune porte de sortie à la souffrance qu'enduraient ses habitants. Maladies, peine et haine. Un monde régi par les facettes les plus viles de l'humanité. Un monde dans lequel la liberté n'était que le privilège d'un petit nombre. Un monde écrasant les générations futures sans jamais leur permettre de s'en échapper. Un monde à venir qui avait laissé grands ouverts les yeux vermeil de l'Elémental.

Lequel n'avait pourtant pas bondi hors de ses branches – pour s'écraser lamentablement en bas – afin d'agir. Car malgré tout, il restait lui-même, et ne jugeait pas que le problème était urgent au point de ne pas pouvoir finir sa nuit. Aussi avait-il refermé les yeux, alors que la voix d'un homme qu'il avait déjà vu expliquait au monde entier quel sacrifice il attendait de lui.

« Bouh. »

Les yeux du jeune 'homme' se rouvrirent brusquement, sans qu'il ne sursaute néanmoins. Et il se retrouva nez à nez avec le visage rieur de la jeune femme à la chevelure hétérochrome. Deux mèches de couleur neige et ébène dansaient devant les prunelles de l'Elémental, qui adressa mentalement un adieu à sa nuit de sommeil tranquille. Jamais, en dépit de tous ses efforts le jeune 'homme' n'avait pu éloigner Xena. Peut-être parce que dans le fond, il l'appréciait un peu – mais juste un peu. Penchée au-dessus de l'Elémental, la jeune femme était montée plus ou moins silencieusement aux branches de l'arbre dans lequel était niché Ercan, sans éprouver la moindre difficulté. Après tout, elle avait fait ce genre de chose toute sa vie.

« Hé, Ercan, t'as pas entendu ? Y'a un truc de dingue à faire ce soir ! »

La main de la jeune femme se posa sur l'épaule de l'Elémental, qu'elle secoua énergétiquement, au point d'en faire bouger toutes les branches de l'arbre au sein duquel ils se trouvaient perchés. Avec un grognement, le jeune 'homme' repoussa la main de la demoiselle, mais celle-ci, surprise – ou pas, allez savoir – bascula en avant sans faire exprès, déséquilibrée par ce soudain manque d'appui. Se vautrant sur Ercan, qui lui-même n'était supporté que par quelques branches, qui ne tardèrent pas à s'écarter devant le poids conjugué des deux humanoïdes.

« Bordeeeel ! jura Ercan alors qu'ils chutaient tous deux dans le vide – il n'avait pas choisi l'arbre le plus petit dans l'espoir d'être tranquille. »

Avant même qu'il n'ait pu faire appel à sa magie, Xena passa un bras autour de ses épaules, et un autre sous ses genoux, et se mit à battre frénétiquement des ailes, les sauvant de la chute. Et les présentant dans une situation parfaitement ridicule, dans laquelle la Réprouvée semblait être le prince charmant ayant sauvé sa princesse.

« Nom d'une chaussette pas trouée, tu d'vrais faire régime Ercan ! 
- Qu'est-ce tu peux être chiante... soupira l'Elémental. »

Par un miraculeux réflexe, le jeune 'homme' rattrapa sa lance au vol, qui l'aurait assommé s'il ne l'avait pas fait, avant de se concentrer quelque peu sur sa magie et aider l'effort de la Réprouvée en quémandant l'aide de l'air environnant, créant un petit vent leur permettant de maintenir un vol stationnaire. Le sourire de la jeune femme s'élargit, et elle finit par se poser délicatement sur le sol de la forêt, son prince charmant – ahem – dans les bras, avant que le courant d'air ne cesse d'exister. Lequel ne tarda pas à en sauter, avec un soupir. Avant de songer aux propos de Xena et à ceux de cet homme qu'il avait déjà entendu quelque part – mais il ne se souvenait plus exactement où. Demander aux gens de mourir était une requête plutôt insolite. Mais maintenant que Xena l'avait tiré des profondeurs de son sommeil et de sa flemme, il devait avouer que la chose l'intriguait. Qu'elle le rendait curieux, et que, pourquoi pas, il irait bien l'expérimenter – après tout, il aimait les trucs étranges. Et comme si la Réprouvée avait perçu la lueur d'intérêt ravivée dans les prunelles d'Ercan, elle l'entraîna sans plus attendre en direction du Rocher qui les surplombait.

L'escalade fut quelque peu... mouvementée. Mais en compagnie de Xena, il ne fallait pas s'attendre à grand chose d'autre. Car, bien évidemment, elle avait été la première à se jeter sur la paroi rocheuse pour l'escalader, ses mains trouvant prestement les prises adéquates. Elle ne tarda cependant pas à se faire dépasser par Ercan, qui avait passé son enfance dans la montagne, si bien qu'elle ne tarda pas à lancer tout un tas de défis plus débiles les uns que les autres à l'Elémental, qui se prit parfois au jeu, et ignora également les défis les plus classiques ou les plus irréalisables – il aimait bien tester les trucs étranges, mais pas au point d'essayer de grimper qu'avec les dents. Au bout de deux heures d'ascension, ils firent une pause, profitant d'une corniche assez large pour s'asseoir, les pieds dans le vide. Xena n'avait pas choisi le chemin le plus facile pour atteindre le sommet – faire de la marche au lieu de l'escalade était possible – mais sans cela, la jeune femme n'aurait pas savouré le défi comme elle se devait de le faire. Et vaincu par l'entrain de la demoiselle, Ercan l'avait suivie.

Au bout de plusieurs heures d'escalade, les deux jeunes gens atteignirent enfin le sommet, la sueur perlant de leurs fronts, mais un sourire se dessinant sur leurs lèvres. Ils étaient probablement les seuls à avoir autant apprécié leur ascension vers la mort non définitive... Passant devant les cinq individus semblant être ceux à l'origine de la requête, Ercan leur adressa un vague salut de la main avec nonchalance, avant de se diriger vers le bord de la falaise. Il s'apprêta à sauter sommairement, mais Xena courut vers lui telle une furie, lui crocheta le bras et l'entraîna dans son propre saut en poussant un joyeux :

« Yihaaaaaa ! »

La demoiselle ne se servit pas de ses ailes, pas plus que l'Elémental ne se servit du vent afin d'amortir la chute. Si bien que les deux s'écrasèrent ensemble en contrebas, comme des crêpes, dans un subtil mélange de bras et de jambes.

Un mélange qui fut téléporté, rafistolé, et ramené à la vie quelques instants plus tard.

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Ven 10 Mai 2013, 23:01

Comme si c'était pas d'jà assez d'entendre la voix d'Yrrah dans mon esprit à chaque fois qu'on fusionne, faut maint'nant qu'un soi disant maître du temps vienne rajouter la sienne ! L'a qu'ça à faire p't'être ?! Peut pas garder sa voix dans sa tête à lui ?! J'vais pas foutre la mienne dans la sienne moi, alors qu'est c'qu'il nous chante à la fin?! En plus, nous fait tout c'charabia simplement pour qu'on saute d'un rocher. L'aime s'moquer des gens c'type, c'pas possible autrement. Comme si des personnes allaient escalader une montagne pour ensuite s'jeter dans l'vide ! Tout l'monde va l'prendre pour un fou, oui ! L'aurait du y penser avant l'gars, là, y va avoir personne. Le pauvre. Ca doit pas être marrant d'se r'trouver tout seul là haut à attendre qu'des gens viennent vous voir, et vous aider. P't'être qu'il se rend même pas compte d'sa bêtise, c'maître du temps. Quelqu'un a pensé à lui dire?

Dis Yrrah … t'sais pas par hasard où c'est l'rocher au clair de lune?

Evidemment p'tit lapin ! Tu veux voir l'paysage ? Ah pardon, j'oubliais, t'es bicleux!

Ahaha ! Purée, j'vais m'le faire !!!! Bon, respire, ignore la fin d'sa phrase, reprend toi un bon coup, fait comme y'avait eu aucun sarcasme. C'est l'mieux. Voilà, comme ça, on s'détend.

Pourrais m'y emmener ?!

Pourquoi j'pose la question moi ?! J'dois pas lui laisser l'choix ! D'ailleurs, j'aurai mieux fait d'mander à Swiss, j'aurai été plus serein. L'autre à beau être mon compagnon esprit, j'arrive pas à lui faire confiance. J'essaye pourtant, mais ça veut pas. Ca bloque. L'est trop bizarre et malsain pour ça. Encore s'il faisait un effort pour tisser queque chose entre nous, ok. Mais même pas. A croire qu'ça l'amuse qu'j'me méfie d'lui sans cesse et qu'j'sois toujours sur mes gardes. C'est p't'être c'qu'il veut ! Enfin, pourquoi j'me tracasse la tête avec c'type ? J'arrête pas d'me remuer les méninges dans tous les sens, j'vais même finir par leur donner un torticolis et tout ça pour quoi ? Pour un sorcier qui s'fout sans cesse d'ma tronche. J'dois avoir un grain queque part, pas possible autrement! J'savais pas qu'j'étais maso à c'point. Faut qu'j'fasse attention avant qu'ça tourne au désastre ça.



Bon, nous voilà en ch'min. J'espère qu'on va pas mettre dix ans pour y arriver, ça s'rait quand même con qu'le type qui nous attend en haut soit tout décrépi et tout fanée lorsqu'on arrive. J'pas envie d'avoir fait tout c'trajet pour rien Surtout qu'c'est pour lui qu'j'me donne tout c'mal. Le pauvre, devait s'sentir bien seul pour passer une telle annonce. C'débile d'faire croire aux gens qu'c'est pour sauver l'humanité. L'aurait pas pu tout simplement d'mander un ou deux amis ? J'suis sur qu'il aurait obtenu beaucoup plus de réponse. Enfin, courage mec, j'arrive. Saute pas dans l'vide ! Mince, voilà qu'je met à faire comme si j'pouvais l'contacter par pensée ! Purée, c'est à cause de ses bêtises tout ça. M'a contaminé ! J'veux faire pareil moi!J'suis sur qu'on peut bien s'amuser avec ça ! Raahhh …. mais où est-ce qu'il nous mène comme ça Yrrah ! J'arrête pas d'trébucher sur des cailloux!!

C'est encore loin ?

...heures

Hein ? Quoi « heures » ? Une heure, deux heures, dix heures ? T'pourrais être un peu plus précis quand même!

Pff, voilà, réponse puérile de sa part, un grognement. L'est vraiment pas sociable c'type. Faudrait lui apprendre les bonnes manières ! Sa mère lui a rien éduqué à la fin ? P't'être qu'elle désespérait en voyant son fils. Ou alors … nan … c'pas possible qu'elle était comme lui, quand même pas. Pas toute une famille de taré et d'mal poli ! Rien qu'dit penser, j'ai des frissons dans l'dos. Franchement, j'espère qu'c'était pas ça parce qu'ça devait pas être beau à voir sinon. Enfin, au moins, on progresse vers ce rocher. Ca serait chouette quand même que ça soit plus une heure que dix. J'devrais p't'être lui faire un peu confiance. Et puis Swiss me l'f'rait savoir si Yrrah se moquait de moi et nous emmenait au mauvais endroit.



Faut grimper ? Et il a fait comment l'type pour s'foutre là-haut ? L'a des ailes ou quoi ? Moi j'pensais qu'y'avait un chemin praticable pour aller tout en haut ! Sinon, j'aurai pas fait l'déplacement ! Déjà, pour une personne normale, ça doit pas être d'la tarte, alors pour moi, c'est même pas la peine d'y penser. J'vois que dalle, comment j'vais faire pour trouver les prises et pas m'aplatir au sol dès l'début ? Là ça va encore j'serais pas trop haut, mais ça va vite changer!


J'suis sur qu'tu l'savais Yrrah ! T'aurais quand même pu prévenir!

Bon … j'fais quoi maintenant ? Ca m'ferait quand même suer d'avoir fait tout c'chemin et r'partir sans avoir vu c'type au final. Aller … j'crois qu'j'suis taré ! J'ai envie d'la grimper cette paroi ! Ca s'ra certainement la dernière chose que j'ferais dans ma foutu vie, mais au moins, ça sera fun …. j'espère!

Swiss. J'vais avoir besoin de toi. Tu pourras guider mes mains et mes pieds pour trouver des prises s'il te plait?

Bon, je prend cette explosion de babillage pour un oui. De toute façon, j'ai toujours pu compter sur lui, donc j'vois pas pourquoi ça changerait maintenant.

Tu fais plus confiance à cet hybride bizarre qu'à moi, p'tit lapin?

Sans commentaire ! Mais quand même … AHAHA, il a l'air vexé ! Bien fait pour lui, ça lui apprendra à se moquer de moi à la moindre occasion ! Et puis, j'espère comme ça qu'il comprendra un peu mieux qu'il n'est qu'un fantôme et qu'entre nous deux, c'est moi l'chef ! … Bon, une bonne respiration, et hop, on y va!

C'est parti!

Resté collé à la paroi … ne pas regarder en bas ...euh … cette dernière suggestion, j'pense que je peux la jeter à la poubelle, en tout cas pour mon cas. J'ai plus d'noeil, donc j'peux pas être sujet au vertige ! Enfin, j'crois pas. Et j'ai pas l'intention de le vérifier ! J'remercierai jamais assez P'pa d'm'avoir offert Swiss ! C'est une perle cet animal. J'sais pas depuis combien de temps on grimpe, mais à chaque fois qu'il m'prend la main pour la poser quelque part, il est aussi doux qu'un agneau. C'est certainement pas Yrrah qui agirait comme ça ! D'ailleurs, ça semble l'avoir mouffeté celui là qu'j'lui réponde pas tout à l'heure. Ca lui apprendra !

Tiens … y'a plus de paroi au dessu ! On … on est arrivé ?!


Youpiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

Ahaha, j'suis tellement content que j'peux pas m'empêcher de danser la gigue ! J'sais pas si tout ceux qui on grimpé l'on fait, mais ils auraient du, ça fait vachement du bien ! Bon, maintenant, trouver ce pauvre monsieur aux idées bizarres.

[size=10]Ma-ri-lyn

AAHHHHHHHHHHHHHHHH.... M*rde !! Y'a plus de sol sous mes pieds!!!!!

AAAAAHHHHH JE TOOOMBE!!!

Yrrah ! Sale fils de p*te ! En plus ça le fait rire ! J'me vengerai !! … Dis donc, en fait, c'est plutôt agréable comme expérience. Ca donne l'impression de voler. C'est trop bien ! Finalement, c'est une bonne journée. J'espère juste que le gars avait raison et qu'on va revivre!

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Sam 11 Mai 2013, 15:58

Ces instruments jouaient une musique rapide et endiablée. De nombreuse personnes chantaient dans le bar et quelques personnes dansaient même ensembles au rythmes des violons. On entendait des rires et des cris. Une personne totalement ivre venait d’être jetée à l’extérieur par la porte du bar. Bref, c’était une soirée normale dans une auberge qui accueillait des voyageurs venus d’un peu partout. Les chambres et le nourriture n’étaient pas de très bonnes qualités mais ca permettait de se reposer et de se nourrir un peu. De plus le rhum qu’il servait n’était pas le pire, mais Dash savait apprécier toutes les saveurs de ce dernier. Il saisit d’ailleurs son gobelet et porta son attention sur l’homme qui lui faisait face à table. Ce dernier jouer avec le tricorne du pirate : chose que ce dernier ne supportait pas.

- Tu peux me le rendre s’il te plait. Lui demanda t il alors.

- Ok, répondit Benjamin en faisant la moue.

Ca y est, il faisait la tête. Il y a deux secondes il était entrain de rire et maintenant il se refermait sur lui même. Dash ne le comprendrait jamais. Heureusement qu’ils étaient bons amis et qu’ils s’entendaient bien, parce que par moment sa bipolarité donnait envie au marin de tuer son ami. Il replaça son chapeau sur sa tête et reporta son attention sur son compagnon. Il avait eut de la chance de le rencontrer. Il était content de l’avoir fait sortir de la montagne de l’Eidelweiss enneigée. Il devait vraiment s’ennuyer chez les oracles. Et puis il avait aussi soif d’aventure. Même si son caractère ne permettait pas vraiment de savoir de quoi il avait envie. Il suivait juste Dash et contait l’aider dans sa quête. Il semblait s’être pris d’affection pour le pirate et ce dernier avait trouvé une personne de valeur et à qui il faisait confiance. Peut être d’ailleurs accepterait il de prendre la mer avec Dash. Mais son ami fit d’un coup la grimace en se tenant les côtes. Il avait subi de grave blessure avant qu’ils ne se rencontrent. Et elles cicatrisaient doucement lui faisant mal par moment.

- Elles te font encore souffrir ?

- Oui… Mais je pense que…

Ben avait cessé sa phrase alors qu’il était lancé. Apparemment il l’entendait aussi. Dans la tête de Dash résonnait une voix. C’était celle d’un homme :

- Cette nuit sera la deuxième fois que je m'adresserai à vous. Cette nuit, je risque tout mais cela m'est égal puisque le chaos sur ce monde aura enfin une fin, avec votre aide. Si vous répondez à mon appel, alors tout s'arrêtera, mais si vous ne répondez pas, alors votre futur sera bien pire que tout ce que vous auriez pu imaginer.

Alors l’esprit de Dash quitta son corps. Il n’était plus dans un bar à une table entrain de boire son rhum et Ben ne se tenait plus face à lui. Il était au dessus des terres du Yin et du Yang. Comment il le savait ? Il n’en avait aucune idée mais il le savait. Mais la vision qu’il eut du ce monde qu’il aimait tant était une vision d’horreur. C’était le chaos. Les terres d’émeraude ne méritaient plus leur nom, la montagne où vivaient les oracles ressemblait plus à un volcan. Megido était en ruine et en proie aux flammes. Des démons et autres créatures maléfiques parcouraient le monde en y semant le chaos avec pour seul but la destruction. L’antre de vulcain semblait être en perpétuelle éruption. Le ciel lui même semblait être atteint. Des éclaires zébraient l’horizon et des rafales balayaient des maisons. Alors les yeux de Dash se posèrent sur l’océan. Son cœur se serra et il eut envie de pleurer. Il n’avait plus rien d’attrayant. Il était sombre, triste et coléreux. De grandes vagues le balayaient et des créatures horribles y régnaient en maitres. Le marin vit un bateau coulé par de grosse tentacules et un autre frappé par la foudre tandis qu’un autre se faisait projeter contre des rochers. Il n’y avait plus de place pour les marins, plus pour les navires, plus pour la piraterie. Alors la voix résonna de nouveau et Dash se retrouva face à son ami dont une larme coulait sur sa joue. Même cette vision surpassait sa bipolarité.

- Je vous attends au rocher au clair de lune, lequel vous devrez gravir, duquel vous devrez sauter et mourir pour que votre futur puisse être.

Alors il y avait une chance de sauver ce futur. Il pouvait faire quelque chose. Il avait la possibilité de changer tout cela. Les Orishas sont des êtres libres et Dash voulait le rester. Il était libre de sauter ou pas il contait le faire. Mais à quelle prix ? La mort… Cela le priverait de toute liberté. Mais la voix revint dans son esprit :

- Faites moi confiance, votre vie ne s'arrêtera pas après votre saut.

Pouvait il vraiment faire confiance à cette homme ? Rien ne le lui prouvait. Mais il avait une chance d’agir sur sa destiné. Jamais il ne laisserait les océans devenir ainsi. Il attendit un peu, écoutant attentivement pour voir si l’homme avait fini ou pas. Au bout de quelques minutes il eut la certitude qu’il avait terminée. Ben s’adressa alors à lui :

- Tu compte y aller n’est ce pas ?

- Oui. Jamais je ne laisserais l’océan m’échapper. Jamais un Orisha ne se laissera prendre sa liberté.

- Alors je t’y amène. Je sais ou se trouve le rocher au clair de lune.

Ils sortirent tout deux du bar. Le reprouvé avait peur. Cela se sentait. Dash aussi n’était pas très rassuré. Alors son ami prit son envol et lui demanda de le suivre. Il allait le guider. Dash fit appelle à sa maitrise de l’air et s’envola à la suite du demi ange demi démon. Ce dernier volait à bon train et Dash le suivait comme soulevait par le vent. Il se demanda si il aurait le cran de sauter. Mais il ne devait pas douter. Alors au bout d’un moment, Ben le tira de ses pensées :

- On est arrivé, dit il maintenant enthousiaste.

Son caractère bipolaire était revenu. Ils se posèrent au sommet du rocher. Cinq personnes attendaient leur venu pour le sacrifice. A présent ils allaient devoir sauter. Dash s’inclina en signe de respect face à ses personnes qu’il ne connaissait pas mais qui semblait vouloir le bien de leur monde. Il avança alors vers le bord et regarda par dessus le rocher. Le précipice était plutôt impressionnant. En bas on pouvait apercevoir de nombreux rochers. Il était évident que la chute tuerait quiconque sauterait. Il risquait fort de ne pas rester grand chose de lui une fois en bas. Mais il devait le faire. Il se l’était promis. Son compagnon s’approcha du bord. Apparemment il voulait sauter le premier.

- Tu sais, tu n’es pas obligé… Je te comprendrais très bien…

En effet, son compagnon avait déjà chuté une fois. Il était tombé du ciel. Dash doutait qu’il veuille recommencer l’expérience. Alors son ami recula.

- Tu as raison… Je ne peux pas…

Personne ne pourrait le blâmer. Il avait déjà rencontré la mort.

- Je vais sauter. Rejoins moi en bas quand ce sera fini. Si jamais cela se passe mal… Rends mon corps à la mer s’il te plait.

Alors Dash recula et dis au revoir à son ami. Son cœur battait fort. Il avait l’impression de ne plus entendre que lui. Il avait peur mais il devait le faire. Et puis si il réussissait il serait le capitaine Jackdaw, celui qui avait vaincu la mort. Il souffla et essaya de se détendre. Son cœur battait à ses oreilles.

Puis il s’élança. Il se retenait pour ne pas crier. Le sol se rapprochait de plus en plus vite. Pendant l’espace d’une seconde il hésita à utiliser sa maitrise de l’air pour empêcher sa chute. Mais il reprit ses esprits et ne tenta rien. Il se laissa totalement aller et poussa un cri avant de rencontrer le sol. Il ressentit une grande douleur, puis plus rien. Il n’était plus et le noir l’entourait.

Il sentit une chaleur en son sein. Elle était douce et réconfortante. Etait il mort ? Il entendit son cœur cette fois apaisé. Non, il ne l’était pas. Alors qu’était ce ? Doucement il parvint à ouvrir les yeux. Une faible lumière l’éclairait, elle était agréable mais un peu trouble. Il reprit conscience petit à petit. Il se trouvait dans l’océan. C’était plutôt agréable comme sensation. Il flottait sans couler, l’eau caressait sa peau sans le mouiller et il n’avait pas froid dans les profondeurs. Loin au dessus de lui il y avait la surface. Du corail brillait loin en dessous de lui. Alors il entendit une autre voix. Cette fois c’était un femme. Il ne la voyait pas. C’était comme si l’océan lui parlait.

- Ainsi tu as sauté. C’est un acte courageux qui m’a montré que tu voulais sauver ton monde. Ton don ne sera pas vain. Pour ta bravoure tu seras récompensé jeune pirate. Je vais te ramener à la vie. Tu seras sauvé. Tu ne seras mort qu’une seconde. Aussi je t’accorde un don. Tu aimes l’océan. Tu rêverais de ne faire qu’un avec lui. Alors je te donne le pouvoir d’en contrôler sa faune. Ainsi tu pourras invoquer les aquapes qui se trouveront à proximité de toi.

Leau sembla tourner violement autour de Dash et l’emmener vers les profondeurs. Il ne voyait de nouveau plus rien. Il se réveilla alors d’un coup en sursaut, certain de s’étouffer dans l’océan. Mais il se tenait en fait aux milieux des rochers sur lesquels il s’était écrasé quelques instants plus tôt. Au dessus de lui, une ombre planait. Ben le rejoignait doucement en planant jusqu'à lui.

- Ca va Dash ? Je n’ai pas osé te regarder chuter.

- Oui ca va… Je suis juste un peu secoué. Mais tout c'est bien passé.

- Apparemment. Mais comment as tu survécu ?

- Eh bien c’est assez particulier… Viens Ben, je te raconterais en chemin.


Et partant ensemble ils quittèrent le lieu ou Dash avait survécu à la mort

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Sam 11 Mai 2013, 19:28

Ce soir là, tout avait commencé de manière parfaitement normale. Saani, la petite magicienne qui accompagnait Neige dans ses voyages, avait fait des merveilles dans la journée. A force d'entraînement, les poteries qu'elle confectionnait avec amour devenaient de meilleure qualité, de sorte qu'en un après-midi, elle réussit à en vendre suffisamment pour payer à elle et ses deux amis une soirée exquise : théâtre, restaurant, et fête dans une taverne chaleureuse et animée étaient au programme. Bien sûr, la magicienne n'avait pas pu choisir de partager les loisirs des rois : les établissements qu'elle avait choisis étaient bon marché, perdus dans les petites rues de Megido, mais ça n'avait pas empêché les trois camarades de bien s'amuser. C'étaient donc à la taverne qu'ils avaient fini, s'enivrant de danses endiablées et dépensant leurs derniers sous en boissons (non alcoolisées, bien sûr).

Lorsqu'il commença à se faire tard, la taverne se vidait petit à petit. Peu de gens étaient restés, mais ils étaient suffisamment bruyants pour recréer à eux seuls l'ambiance d'un établissement bondé, dansant et chantant encore malgré l'absence de musiciens. Saani, peu habituée à ce genre de soirée, était déjà épuisée et somnolait, la tête posée sur l'épaule de Neige. L'orisha, elle, regardait d'un air attendri Dragon, qui s'exerçait au nouveau pouvoir qu'il avait acquis elle ne savait comment : la petite chauve souris était désormais capable de prendre forme humaine, la forme d'un jeune garçon aux cheveux bruns en bataille et aux yeux noisettes. Il avait pu garder cette apparence pendant la plus grande partie de la soirée, rester assis à manger ou regarder une pièce de théâtre n'étant pas très compliqué, mais il tentait désormais de marcher correctement sur ses deux jambes. Encore quelques jours, et il serait un parfait petit humain, à volonté : la seule difficulté serait d'apprendre à parler, chose à laquelle il avait du mal à se résoudre, la langue humaine manquant beaucoup trop d'ultrasons à son goût.


"Cette nuit sera la deuxième fois que je m'adresserai à vous. Cette nuit, je risque tout mais cela m'est égal puisque le chaos sur ce monde aura enfin une fin, avec votre aide. Si vous répondez à mon appel, alors tout s'arrêtera, mais si vous ne répondez pas, alors votre futur sera bien pire que tout ce que vous auriez pu imaginer."

Neige et Saani sursautèrent, peu habituées d'entendre des voix dans leurs têtes, et se regardèrent, incrédules. Dragon était tombé à la renverse, surpris, et avais repris sa forme de chauve-souris afin de virevolter dans tous les sens en poussant des sifflements alarmés. Pensant que la suite serait simplement la même voix qui lui donnerait des instructions, l'orisha s'était détendue, attentive, mais elle ne put s'empêcher d'avoir un deuxième sursaut lorsque les visions de ce futur si chaotique dansèrent dans son esprit. Partout, il n'y avait que maladie, violence et désespoir. Les faibles étaient réduits en esclavage, les puissants savouraient la souffrance des autres. La mort elle-même ne sévissait même plus, délivrance réservée seulement à quelques privilégiés, laissant le monde dans une douleur infinie. Saani avait sans doute eu la même vision, car elle s'était tout à coup accrochée de toutes ses forces au bras de son amie. Et enfin, l'illusion se termina, laissant les trois amis dans la taverne dont ils n'avaient pas bougé. Elle était devenue calme, trop calme, comme si tout le monde avait vu la même chose, et avait perdu l'envie de faire la fête.


"Je vous attends au rocher au clair de lune, lequel vous devrez gravir, duquel vous devrez sauter et mourir pour que votre futur puisse être. Faites moi confiance, votre vie ne s'arrêtera pas après votre saut. "

Cette dernière révélation eut l'effet d'un petit tremblement de terre. Un homme qui était resté tranquille, seul dans son coin depuis le début de la soirée, s'était levé et était sorti sans dire un mot. Un groupe d'amis se mit à rire, d'abord de manière hésitante, puis de plus en plus fort pour finir dans un fou rire incontrôlable. Ils furent petit à petit suivis par les quelques personnes restantes, et bientôt l'ambiance était redevenue comme avant, comme si rien n'était venue la troubler.

Neige, Saani et Dragon restèrent silencieux un moment. Puis, ce fut la magicienne qui prit la parole, peu sûre d'elle :

"Neige... Et si on y allait? Je veux dire... On ne mourra pas de toute façon, hein? Et puis, ça peut être drôle!"

Dragon poussa quelques sifflements indignés. Neige, qui avait le don de le comprendre, fit la traduction :


"Monsieur dit qu'il n'a pas confiance. Oh, et qu'on peut y aller si on veut, mais que lui il le fera pas." Puis, en se levant d'un bond, un grand sourire sur les lèvres : "C'est décidé alors. C'est parti!"

L'orisha attrapa sa chauve-souris et la laissa s'accrocher gentiment dans ses cheveux, puis entraîna son amie vers la sortie, prête à aller se jeter dans le vide au nom du futur.

***

Le chemin jusqu'au rocher au clair de lune avait été fastidieux, mais finalement, les trois amis y étaient arrivés. En particulier, l'escalade du rocher avait pris énormément de temps : les deux jeunes filles n'étaient pas très fortes, elles avaient donc failli tomber un peu trop tôt plus d'une fois. Heureusement, Saani, qui contrôlait la terre, avait réussi à modeler le chemin pour le rendre un peu plus praticable, de temps en temps. Mais la fatigue finit par avoir raison d'elle, et ce fut sur le dos de Neige qu'elle dut parcourir la fin de la route qui les menait à leur destination. Elle ne descendit qu'une fois en face des maitres du temps, moment où elle prit également conscience de ce qu'elles étaient sur le point de faire. Et tout à coup, une foule de questions assaillit leurs esprits à toute les deux, les faisant douter. Et si cela se passait mal? Et si, par un curieux hasard, elles ne mouraient pas, et se contentaient de se briser les os en bas et de devoir vivre paralysées pour toujours? Ou pire, si l'une tombait sur l'autre et qu'une seule survivait? Instinctivement, leurs mains se cherchèrent, leurs regards se croisèrent. Elles devaient le faire, pour le futur. Dragon, comme pour rassurer son amie et lui montrer qu'il ne l'abandonnerait pas, s'accrocha encore plus aux cheveux de Neige, enfouissant sa tête dans les mèches blondes.

La partie la plus difficile était encore à venir. Bien sur, il avait fallu de la force physique pour escalader le rocher, mais il fallait énormément de force mentale pour se jeter dans le vide délibérément. Neige jeta un coup d'œil aux maitres du temps, qui les regardaient sans dire un mot. L'un d'eux lui adressa un léger hochement de tête, pour la rassurer.
"On y va?" Dit-elle à la magicienne. Avec un grand sourire, celle-ci acquiesça et, ensemble, main dans la main, les deux jeunes filles se mirent à courir en direction du bord, le cœur battant. Et au dernier moment, elles sautèrent, s'élançant dans le vide, cris de joie et de libération plutôt que de peur. Elles étaient ensemble : c'était tout ce qui comptait. Pendant quelques secondes qui semblèrent une éternité, c'était comme si elles volaient haut dans le ciel, puis le sol commença à se rapprocher, vite, si vite, et tout à coup, tout devint noir.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, Neige était allongée sur le dos, au milieu d'un tapis de feuilles, comme si rien ne s'était passé et qu'elle s'était simplement endormie là. Un coup d'œil à coté d'elle et une main passée dans ses cheveux lui assurèrent que ses deux amis étaient bien en vie. Puis ils reprirent leur chemin, retournant à Megido pour savourer la vie si précieuse qu'ils avaient sacrifié sans perdre.


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Sam 11 Mai 2013, 20:33

    "AAAAAAAAH"

    Ce n'était pas réel. Cela ne pouvait pas être réel et pourtant... cela semblait tellement l'être! Ces visions de morts, d'horreur de torture et de terreur hantait la jeune Reine cette nuit là, et plus que quiconque sur ces Terres elle souhaitait les apaiser, et apaiser sa conscience. Car le pire n'était pas de voir l'horreur future, elle en avait déjà vécu des semblables. Le pire était de savoir que c'était elle qui se chargerait de répandre cette terreur pour sauver son peuple et que cela arriverait réellement si elle n'agissait pas, comme le message du Maître du Temps l'en avait prévenu... Elle se redressa vivement dans son lit, les cheveux collés sur son front par la sueur qui donnait réponse à ses cauchemars. Elle haletait et son cri bien que réel n'avait pas transpercé les murs de son immense chambre... mais les liens qui l'unissait à Kolio et à Atläns les avait tout deux prévenus de l'état dans lequel se trouvait leur amie, ils arrivèrent en même temps dans la chambre. L'Elémentale du Feu réfléchissait en reprenant son souffle et ses esprits. Elle ne pouvait rester ici sans rien faire. Elle ramena ses jambes serrés contre sa poitrine, les enserrant de ses bras musclés avant de poser sa tête brûlante sur ses genoux. Elle ne savait pas quoi faire. Elle devait y aller, mais laisser ainsi le château alors qu'elle n'était même pas sûre de revenir. L'Esprit lui avait assuré que le saut fatal ne les tuerait pas, mais la peur de la jeune femme était fondée sur la hauteur du Rocher et sa dernière chute de ce genre l'avait longtemps éprouvée... la revivre ne lui disait trop rien... Elle se rendit à peine compte de la présence de ses deux compagnons. Kolio avait poussé son bras du bout de son museau et elle le regarda encore sous le cho, avant de poser sa main sur sa tête. Atläns, debout devant elle, en chemise de nuit orange et violette aux fleurs parfumés dansait d'un pieds sur l'autre en l'observant. Il finit par dire:

    "Je vais te préparer une tisane."


    Essayant de se persuader lui même qu'il ne pouvait rien d'autre pour aider sa souveraine en cet instant, il passa dans sa chambre adjacente et revint avec une petite théière qu'il déposa sur le feu et y faisant infuser diverses herbes dont l'origine échappait à la jeune femme. D'ailleurs elle ne s'en préoccupait pas vraiment. Il était question de prendre une décisions dont les conséquences pouvaient être graves d'un côté comme de l'autre. Elle finit par lâcher un profond soupir et se laissa glisser sur les dalles brûlantes de sa chambre pour enfouir son visage dans la crinière de son plus fidèle ami. Elle s'y laissa rassurer et envahir par cette chaleur apaisante et familière du puissant lion avant de se relever. Plus aucun tremblement n'agitait son dos et sa respiration était revenue à la normale et ... sa décision était prise:

    "Il faut que j'y aille, annonça-t-elle simplement, comme si c'était inévitable, je ne peux plus rester sourde aux appels. Il faut que j'y aille."

    Elle avait répété sa première phrase avec un peu plus de conviction et avait regardé tour à tour Atläns, son orine, puis Kolio. Elle ajouta d'une voix presque étranglée, qui démontrait combien il lui coûtait de prononcer ce mot simple:

    "Seule."

    Elle détourna le regard de ceux d'un rouge pur de ses deux compagnons. On aurait dit que c'était tout ce qui les unissait, le même regard ardent et vif de la couleur du rubis qui animait leur visage. Elle bloqua toute pensée de Kolio à son esprit et se ferma complètement. Il fallait qu'elle y aille seule, car elle connaissait la dureté de sa mission et surtout l'incapacité qu'elle aurait de l'accomplir sir Kolio et Atläns étaient présents, elle regretterait de sauter et aurait peur de faire du mal à ses amis, ou de ne jamais les revoir par son sacrifice. Il fallait donc qu'elle y aille toute seule pour une fois, et qu'elle affronte une part de ce futur qui la hantait maintenant. Elle se releva et stoppa son geste quand son Orine lui offrit une tasse de tisane en lui intimant:

    "Je crois que tu en auras besoin pour ce que tu dois accomplir... bois!"


    Elle accepta le breuvage et le vida d'une traite sans se soucier qu'il était brûlant, la chaleur, le feu et toutes ces sensations étaient pour elle un quotidien loin de la douleur. Elle n'était pas Elémentale du Feu pour rien. Elle prit une inspiration et offrit un regard rempli de gratitude à Atläns, avant de laisser s'échapper de ses barrière mentales cette petite pensée pour Kolio:

    *Je ne te rejettes pas mon ami, mais ce que je dois accomplir aujourd'hui, je dois le faire seule... je reviendrais vite...*


    Elle laissa ces paroles imaginaires en suspens dans le lien qui l'unissait à son compagnon de toujours et eut un sourire contrit. En voyant Kolio, suivit du jeune homme aux cheveux bleus sortirent de sa chambre pour qu'elle se prépare:

    "Bonne chance!"

    Leurs deux voix ainsi que leurs esprits s'étaient semblait-il presque fusionnés pour prononcer ces deux mots porteur d'un sens énorme. La jeune Reine se motiva, elle voulut se dire qu'après tout, ce n'était pas la mort mais cette expression lui arracha un sourire sarcastique devant sa situation: si justement, c'était la mort. Sauter du haut du Rocher au Clair de Lune était une mort assurée, mais la résurrection qui arrivait derrière emplissait l'Impératrice d'espoir: elle n'aurait plus à souffrir ces cauchemars et elle pourrait enfin laisser se reposer ses craintes et se concentrer sur les besoins de son peuple. Oui, c'était là sa motivation première qui arrivait juste avant celle de ne jamais vivre ce qu'elle avait vu. Jamais. Elle s'habilla rapidement, pressée d'en finir une bonne fois pour toutes. Elle saisit un pantalon de toile noire qui serrait bien ses jambes et lui permettait d'être libre de tout mouvement, contrairement aux draperies qu'elle portait à la cour. Elle mit ses longues et fidèles cuissardes de cuir huilées et serties d'or avant de passer sur sa poitrine une chemise de soie fine qu'elle rentra dans ses bas et boucla le tout avec son ceinturon. Elle avait accroché sa rapière à ce dernier et y ajoutais sa dague Royale. Elle décida de ne prendre que cela comme arme bien qu'elle hésitait à prendre son boomerang ou son arc, elle n'aimait pas partir sans armes de jet mais bon... pour ce qu'elle avait à faire, elle n'en aurait pas besoin. Elle passa donc sur ses épaules sa longue cape de velours noir aux reflets étrangement pourpres et enfila ses gants de cuir qu'elle portait pour manier sa rapière. Après tout, elle pouvait aussi craindre quelques mauvaises rencontres! Elle s'observa un instant dans la glace et grimaça en se rendant compte que sa fatigue et ses cauchemars avait rendu son teint encore plus pâle qu'il ne l'était auparavant. Plus que tout la jeune Reine ressemblait à un Vampire, alors qu'elle les détestait. Elle chassa rapidement ces pensées et rabattit sur ses longs cheveux tressés le capuchon noir. Elle se refusa de sortir par la porte. Le départ non prévu de la Reine ne créerait que des problèmes futiles et elle n'avait pas le temps de se préoccuper de cela, ni l'envie d'ailleurs. Elle ne désirait pas non plus sortir par la fenêtre, elle avait déjà accompli plusieurs fois ce geste, mais si elle pouvait se passer d'être confronter au vide avant de voir celui du Rocher, elle s'en accommoderait volontiers. Elle finit par se dire que créer le portail dans sa propre chambre n'était pas une idée totalement dénuée de sens et de raison. Elle décrocha donc sa dague forgée avec merveille par ses soins de sa cuisse et l'observa un instant avec nostalgie. La tête de lion qui constituait la majeure partie de cette dernière semblait s'être attristée de la non-présence de Kolio. Elle soupira devant ces pensées enfantines et secoua la tête pour s'en débarrasser. Après quelques mouvements et des tracés précis sur un mur dénudé dans lequel coulait la lave du Volcan Ardent, elle réussit l'entreprise d'ouvrir un portail qui menait jusqu'au Rocher au Clair de Lune. Elle eut un petit instant d'hésitation devant cette vision sereine du lieu puis d'un pas résolu le franchit en gardant bien dans sa tête l'image du Rocher en question. Elle atterri au pieds du Rocher qu'elle devait escalader avant de se jeter d'en haut. Elle observa la lune étrangement grande derrière cet amas de pierre qui pourrait peut-être la délivrer de ses visions nocturnes qu'elle ne supportait plus. Les paroles prononcées par le Maître du Temps résonnaient dans sa tête:

    " Je vous attends au rocher au clair de lune, lequel vous devrez gravir, duquel vous devrez sauter et mourir pour que votre futur puisse être. Faites moi confiance, votre vie ne s'arrêtera pas après votre saut."

    Lui faire confiance... Takias n'y arrivait pas, elle n'arrivait pas à se persuader qu'elle ne mourrait pas cette nuit en fait, elle n'en avait aucune idée, mais ce qu'elle savait, c'est qu'elle ne pourrait plus vivre sereinement si elle n'accomplissait pas ce geste et qu'elle pourrait peut-être reposer en paix si jamais la mort se trouvait au bout de ce chemin. Mais rien que l'ascension fut plus ardue que prévue et ce fut au moins ce point là qui l'aida à ne pas faire marche arrière: elle risquait presque plus à tenter de redescendre le sentier abrupte du rocher pour le chemin du retour que de sauter directement du Rocher lui même à dire vrai! Elle arriva près d'une heure plus tard au sommet de l'amas de pierre noire et glacé dans la nuit éclairée par la lune. Elle s'assit quelques instants sur le sol rocailleux pour reprendre son souffle avant de réfléchir à tout ce qu'elle n'avait pas fait, si elle mourrait maintenant. La première chose qui lui vint à l'esprit était sa vengeance et elle touchait au point le plus sensible de son être. Une larme de rage perla à ses yeux et elle frappa avec force la roche contre laquelle elle s'était appuyée, un geste futile puisque il lui valut une sale écorchure à la main gauche, et peut-être même quelques doigts cassés. Mais au moins la douleur avait-elle comme remède d'avoir effacer la fureur et l'incapacité de la jeune Reine devant ses actes manqués. Elle se refusa de penser à tous ceux à qui elle n'avait pas dit au revoir en commençant par son propre fils, héritier de son royaume... elle se surprit ensuite à lâcher s'échapper de sa bouche un cri plus bestial qu'humain. Pourquoi c'était si difficile? Elle n'avait qu'à sauter! Puis une sorte de farouche détermination la saisit: elle se laisserait tomber. Elle s'approcha du bord à pas cadencés comme si elle était condamné à sauter. Lorsqu'elle pencha la tête par dessus le bord de la roche, elle fut pris d'un haut le coeur. Elle n'y arriverait pas: sa dernière chute l'avait à demi tué et elle était aussi haute que celle ci. La chute de plus de cent mètre lorsqu'elle était testée pour son titre de Maître Elémental et qu'encore une fois, la rage et la colère avait eu raison d'elle... Désespéré et terrassé par une foule de sentiment, elle s'était volontairement laissé chuter en pensant pouvoir amortir sa chute grâce à ses ailes, peine perdu, elle se déplièrent trop tard, et la jeune femme s'évanouit avant même de sentir le sol. Elle fut sauvé par un Maître Elémental qu'elle avait finit par apprécier. Et voilà qu'elle devait recommencer cette expérience, mais c'était bien plus difficile, car toute la terreur et les sensations de cette longue chute lui revenait peu à peu, fissurant sa volonté de fer... Elle soupira encore une fois, vida une bonne fois pour toute le contenu de sa cage thoracique et se résolut à ne pas regarder le vide. Elle se mit dos à ce dernier et observa la roche dénudée en face d'elle. Elle posa son regard sur ses bottes bien huilées et hocha imperceptiblement la tête comme pour se donner un signal à elle même. Ses bras s'étendirent comme un oiseau étendant ses ailes avant de se laisser tomber et ses yeux se fermèrent au moment où elle se sentit chuter en arrière. Elle avait l'impression d'être aspiré par l'apesanteur terrestre et son coeur fit un bond dans sa poitrine lorsque, tête vers le bas, ses pieds ne trouvèrent plus la présence réconfortante d'un sol, ou d'un quelconque élément auquel se rattacher. Alors elle vida sa gorge et ses poumons d'un cri dont on ne savait pas s'il rappelait l'ultime cri d'un mourant, le cri de joie de adolescent prenant sa dose d'adrénaline ou le rugissement puissant d'un lion réclamant son droit. Des larmes perlèrent à ses yeux, mais elles n'étaient provoqués que par l'élan de vitesse qui piquait ses deux pupilles rouges . Elle s'était ferlé à toute pensée et ne voulait surtout pas voir sa vie défiler devant elle car en ce moment plus que toute autre chose, elle avait besoin, à défaut de se rattacher à la terre, au moins à l'espoir qu'elle ne mourrait pas en atteignant le sol. Elle sentait son corps désarticulé prendre de plus en plus de vitesse et elle regretta bien vite de ne pas s'être évanouie comme, la première fois, avant de toucher le sol. Elle n'avait pas connu plus douloureux de toute sa vie... A vrai dire, la sensation qu'elle avait perçu arrivait au même niveau qu'à sa transformation lorsque tout son corps et toute sa chair s'était consumé dans le feu. Qu'elle ressentait chaque douleur des petites flammes qui rongeaient sa chair alors que celle ci refusait de se décomposer et de laisser la fillette dans un mort douloureuse mais brève. La transformation avait été aussi douloureuse qu'une mort répété sans cesse et la jeune femme crut revivre cette expérience différemment ce soir là. Elle sentit en touchant le sol un bon nombre de ses os se briser et le craquement de sa colonne vertébrale lui arracha un gémissement de mourant. Elle sentit le peu d'air présent dans ses poumons s'en faire expulser violemment, tandis qu'elle pataugeait dans un marre de sang, coulant d'une fissure éprouvante de son crâne. Il lui semblait qu'une éternité se passa entre cette position étendue et disloquée de ses membres, jusqu'à ce que la Faucheuse vienne enfin la prendre et qu'elle soit libérer d'une douleur aussi intense.

    Elle toucha son visage, son crâne près de son front, certaine de pouvoir passer la main dans l'énorme fissure qui avait libérer son sang quelques instants auparavant. Elle fut presque choquée de toucher la peau lisse et brûlante de son front. D'ailleurs, elle se rendit vite compte que si elle bougeait son bras, elle n'était certainement pas dans le même état que tout à l'heure. Elle reprit sa respiration avec difficulté, elle n'avait pourtant pas rêvé. Elle ressentait encore dans son corps et dans chacun de ses membres les douleurs et les craquements sonores de son corps. Une sorte d'étrange lumière l'aveugla et une voix chaleureuse apporta réponses aux questions qui commençaient à la tourmenter:

    "Tu as accomplis ton devoir Fille du Feu! Votre monde n'est peut-être pas perdu si des gens avec autant de bravoure défendent une cause aussi noble... Tu as sauté et je t'offre la vie que tu aurais normalement perdu par ce geste avec un petit cadeau disons, pour ta confiance. Tu le découvriras bien assez vite, crois moi!"


    Si Takias avait pu voir devant elle, l'entité qui lui parlait, elle aurait été persuadée de voir la Déesse lui faire un clin d'oeil. Elle ne répondit rien, car elle savait que c'était inutile. Les humains ont besoin de paroles pour se comprendre, mais pas les Dieux. Elle resta longtemps ainsi un sourire béat aux lèvres en se disant que ses visions du futures ne se réaliseraient pas et qu'elle pourrait enfin profiter d'une véritable nuit sans cris ni sueur au front en se réveillant. Elle finit par se lever et reprendre le chemin à pieds pendant quelques instants. Elle ne voulait pas emprunter de nouveau un portail. Elle avait besoin de marcher et de sentir l'air frais parcourir ses membres bien vivants et agiter ses longs cheveux dans la nuit étrange qui continuait d'avancer. Takias ne regarderait plus jamais la lune de la même façon maintenant. Elle marchait déjà depuis quelques temps lorsqu'elle aperçut autour d'elle une vingtaine d'ombre s'approcher pour marcher à ses côtés, certains s'approchèrent assez pour qu'elle les distinguât.

    "Des Kéfirs!" murmura-t-elle les étoiles brillant d'admiration pour ces fauves, qui étaient semblait-il, déterminée à accompagner sa route jusqu'à Aeden. Elle eut un léger sourire et comprit enfin qui était la Déesse qui lui avait parler. Il n'y en avait qu'une seule capable de donner un tel pouvoir en rapport avec des animaux: Takias venait de rencontrer Phoebe!


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Dim 12 Mai 2013, 00:38

« Je te préviens, si tu entres là dedans, je te renie et je m'en vais définitivement ! »

Les paroles du petit animal tombèrent dans l'oreille d'un sourd – c'était le cas de le dire ! – et il décida d'abandonner le combat, perdu d'avance de toute façon... C'était toujours la même chose, toujours les mêmes discours inutiles et toujours une victoire d'Absynthe. A croire qu'il ne servait strictement à rien, sauf peut-être s'égosiller avant chacune folie, dans le vain espoir qu'elle ne l'écoute et décide de faire demi-tour, de retrouver raison et de choisir la raison et la prudence. Mais apparemment ce mot n'appartenait pas à son vocabulaire, et c'était peine perdue que de tenter de lui faire comprendre qu'elle avait tort, car elle ignorait toujours les conseils des autres... le pire ! Elle ne regrettait jamais ses folies, ou très rarement... A croire que le danger était une expérience incroyable et grisante. Pour une jeune femme à l'esprit enfantin et au cœur naïf, c'était plutôt paradoxal... Un moyen peut-être de se sentir vivante ? Zarig ne cherchait plus vraiment à comprendre... Il suivait le mouvement après avoir perdu son temps à chercher une solution pour lui faire rebrousser chemin, puis se résignait à la suivre, en priant pour ne pas périr avec elle.

La folie du moment : s'introduire dans la Prison. Quant à connaître la raison de ce désir inexplicable, Zarig n'en avait pas la moindre idée. Tout ce qu'il voyait, c'était les monstres tapis dans l'ombre de leur cellule, prêts à bondir pour étrangler son amie entre les barreaux, et tordre son petit cou frêle de fenec. Bon d'accord, c'était toujours moins terrifiant que d'entrer en chantant dans l'Antre des Damnés, ou se décider de visiter « par curiosité » la Forêt des Murmures... Mais la Prison ! Qu'y avait-il d'excitant à rencontrer des brutes soûles et complétement dénués de scrupules ? Absynthe voyait-elle là l'occasion de connaître du monde en plus ? D'élargir ses horizons ? Oui !

« J'aimerais connaître leur histoire, savoir comment ils sont arrivés là, ce qu'ils ont fait pour, et aussi comment il trouve l'endroit ! Après tout, c'est important d'être confortablement installé ! Et si je peux leur apporter du confort et chanter pour eux, je suis prêt à sacrifier de mon temps pour ça... »

Évidemment ! Tout le monde aurait été prêt à distraire des hommes sans coeur... C'était si logique que Zarig se demandait pourquoi il s'inquiétait de la santé morale de sa maîtresse... Aucune raison, vraiment ! Tout allait parfaitement bien chez elle. La douceur et la compassion incarnés ! Meilleure encore qu'un Ange ! … Il n'y avait pas à dire, cette fille était complétement cinglée !

Alors que le fenec paniquait toujours en attendait qu'elle daigne ouvrir la porte de la Prison – en évitant de se faire choper par la sécurité – un bruit mat résonna dans le silence de la nuit. Un chat s'enfuit dans la nuit en piaillant et Zarig fit le gros dos et se mit à trembler. Absynthe, qui n'avait rien entendu de tout ce vacarme, ne se retourna même pas. Elle continua de traficoter le verrou de la porte et un déclic rompit de nouveau le silence quelques secondes plus tard. La sirène eut un sourire de triomphe et elle s'introduit à l'intérieur du bâtiment sans un regard pour son compagnon. Le second, accroché comme une sangsue à sa jambe, couina en même temps que Zarig poussait un soupir. Ses relations étaient déjà complexes avec la jeune femme, et il avait fallut qu'elle s'amourache de ce Bélua collant. Un Koala aussi fou qu'elle, et qui passait son temps pendu à sa jambe ou enroulé dans son cou... Et elle ne disait rien, que des « Oooooh qu'il est mignon » et des câlins, et des chatouilles joueuses... Et lui passait à la trappe. Son cher Albani ! Pauvre crétin de Koala ! Lui elle l'aimait hein, parce qu'il n'allait jamais à l'encontre de ses décisions – à supposer qu'ils se rende compte de ce qui se passait autour de la sirène –.

Absynthe pénétra tant bien que mal – à cause du Bélua – dans le bâtiment. Il faisait nuit, et le noir régnait en maître sur les lieux. Un bruit cadencé de métal résonnait dans le silence, un silence éternel pour la sirène, sa cécité de lui permettant pas d'entendre le moindre son. Cela n'avait pourtant jamais fait peur à la jeune femme, qui voyait sa surdité comme une chance d'éviter d'écouter les atrocités de la vie et les bruits inquiétants. Bruits inquiétants du même genre que ceux qui venaient du fond de la Prison. Zarig tremblait, mais il resta le plus près possible d'Aby, dans l'idée de ne pas se perdre dans les ténèbres. Lorsqu'ils arrivèrent au niveau des cellules, la sirène eut un sourire radieux. Quelle joie de voir des soudards crasseux derrière des barreaux ! Pal-pi-tant !
Mais elle était heureuse, heureuse comme jamais. Elle aurait sautillé sur place si le fenec de l'avait pas retenue. Albani quant à lui, restait en mode sangsue et muet. Absynthe s'approcha des cellules, rayonnante, et appela les prisonniers en riant. « Je crois pas que ce soit une bonne idée... Absynthe... » Mort. La sirène fit apparaître des dizaines de fleurs autour d'elle et en tendit un bouquet à l'un des homme qui s'approchait, maigre et à l'air étrangement reconnaissant. Surpris par le geste de la jeune femme, il inclina la tête et eut un semblant de sourire édenté. « Merci ma petite... Elles sont ravissantes ! Mais que fais-tu ici ? Ce n'est pas un endroit pour les demoiselles... » Zarig retranscrit de mauvaise grâce et Aby sourit avec chaleur avant de s'asseoir devant la cellule et commencer à chanter doucement, une douce mélodie, claire et apaisante. Elle avait fermé les yeux, se délectant du silence ambiant et de son bien être. Lorsqu'elle eut terminé et qu'elle rouvrit les paupières, elle sursauta et éclata de rire ; tous les prisonniers étaient venus écouter sa chanson et la regardaient en rêvassant. Elle leur tendit à tous une fleur et accepta leurs étranges présents : des cuillers en bois, des sculptures de pierre... et toutes sortes d'objets insolites étonnants. Émue, Absynthe décida de rester, lorsqu'elle entendit l'appel. Clair et précis, elle crut pourtant qu'elle le rêvait et n'y prêta pas attention. Ce n'est que lorsqu'elle vit un homme s'agiter furieusement et un autre rire qu'elle comprit. Elle se tourna vers Zarig qui baissa la tête en soupirant, puis vers Albani qui s'agrippait à son cou, visiblement en panique. Elle n'avait pas rêvé ces mots... Les maîtres du temps appelaient à l'aide. La sirène ne pouvait ignorer cet appel. A sa plus grande surprise, son fenec ne chercha même pas à l'empêcher d'y aller, à croire qu'il avait enfin comprit que c'était inutile d'insister. Déçue et désolée de laisser ses nouveaux amis seuls, Absynthe leur adressa un signe de la main et fit promettre à Zarig pour elle qu'ils reviendraient. Ils n'eurent pas le temps de protester. La sirène avait déjà saisit son renard du désert dans ses bras et téléportait sa petite famille tout en haut du Rocher au Clair de Lune.

Ils se tenaient tous là, les cinq maîtres, alignés en face d'elle, le visage grave et apparemment heureux de la voir. Beaucoup de gens avaient-ils répondu à la détresse ? S'était-on déplacé pour mourir pour le Salut d'un monde ? Absynthe aimait à croire que les hommes tenaient à leur existence et au bonheur, mais rien n'était certain. La mort était certaine, alors que l'avenir de ces terres ne l'était pas. Chacun choisissait de croire au non aux visions et aux prophéties. La sirène avait décidé d'y croire. Parce qu'elle savait que le pire était résolution de toute chose. Le destin aussi avait sa part de « pire ». Et si se sacrifier pouvait aider à revenir au meilleur, alors elle le ferait avec amour. Et bizarrement, elle ne se sentait pas en danger. Non, elle n'avait aucune peur de plonger dans le vide, aucune peur de la mort... Son cœur était déjà mort, et elle n'avait rien à perdre. En vérité, ce sacrifice pouvait apparaître comme une opportunité, une chance de tout recommencer, ou de tout arrêter. C'était son alibi à un suicide pour une cause qu'elle jugeait essentielle, et juste.

Alors elle se jeta. Sans un regard pour les maîtres, sans une pensée pour quiconque, et après avoir déposé Albani aux côté de Zarig, et ignorés les suppliques des deux animaux, elle s'était jetée. Corps et âme dans ce vide accueillant, corps et âme dans ces ténèbres apaisantes... Elle volait ; un sourire apparut sur son visage. Elle n'avait pas peur. Elle se sentait libre, flottant dans un monde silencieux qui avait toujours été le sien, sans rien pour voiler son esprit, sans aucun filet pour la retenir, sans rien pour freiner sa chute rapide. Elle sembla durer une éternité, et elle ressemblait à un rêve. Un cauchemar aurait été douloureux, mais cette chute lui appartenait et la rendait vivante. Enfin, elle naissait.

Enfin, elle renaissait. Quelques instants après cela, la Lune lui sourit. Le noir avait fait place au noir. Et le bien être du vide était mort avec la sirène. On l'avait ramené à la vie. On l'avait damnée.

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Dim 12 Mai 2013, 22:57

La plupart des personnes disaient, que lorsque la mort était proche de vous, vous ouvrant la porte d'un sommeil éternel, les gens voyaient leurs vies défilaient en un éclair. Comme si les souvenirs les plus précieux et le plus enfuient de votre existence, vous rendez hommage une dernière fois. Cela était sûrement vrai et à vrai dire, la belle vampire n'allait sans doute pas tarder à le savoir. C'était une nuit, comme toutes les nuits qu'elle devait normalement passer. Sauf que cette nuit là n'était pas comme les autres. Non cette nuit là, vêtue d'une simple robe blanche et d'un long gilet noir qui flottaient sous le vent de la montagne. Elle était là, les yeux rivaient dans le vide immense et profond, face à eux, face à elle même. Le vent c'était élevée, faisant planer sa douce et longue chevelure dans le vide et diverses questions revenaient sans cesses la tourmentée. Mais parmi toutes ses questions qu'elle se posait, une seule la faisait douter : Avait elle le courage de croire en ces personnes et sauter afin d'enlacer la mort ?

...

Tout commençait par une soirée assez éprouvante. La mission qu'elle devait effectuer était assez périlleuse. Cela faisait peut être une bonne semaine qu'elle était dessus traquant sa cible nuit et jour. En ses temps de crise, le monde était devenus sombre et dur. Et les missions qu'elle devait effectuer, devenait de plus en plus dur. Épuisée par sa mission, la belle vampire c'était accordée une soirée de repos afin de récupérer ses forces. Allongée sur un divan, les yeux fermer, une main posait sur son ventre et la respiration régulière, Heavenly dormait tranquillement quand soudainement une voix claire et distincte, résonnaient dans sa tête. Une voix qui lui était si familière et inconnue à la fois. Un voix qui demandait de l'aide et qui semblait convaincu par ce qu'elle disait. C'était sans doute étrange, mais elle avait l'impression qu'elle n'était pas en train de rêver. Pourtant son esprit ne c'était pas alarmé pour autant. Oui c'était surement ça, elle était juste en train de songer. Et son esprit quelque peu fatigué, vagabondait sans doute dans ce qu'on pouvait appeler rêve et imagination. Mais alors que son esprit ne pensait déjà plus à rien, une vision venait d’apparaître dans son subconscient. Elle était là, debout dans un endroit qui lui était totalement inconnu, un paysage complètement dévasté. Le ciel était aussi sombre et aussi rouge que le sang et il y avait autour d'elle que le chaos et la mort. Des gens courraient, criaient, pleuraient et suppliait devant elle. Mais ce qui était encore le plus choquant, ce n'était pas le chaos qui y régnait ni même la vision des gens se faire tuer, ni bien les bâtiments qui tombaient en ruine sous les flammes ou bien encore les batailles sanglantes qui se passaient sous ses yeux. Non ce n'était pas ça, le plus choquant c'était le nombre de cadavres piétinaient et jonchant au sol presque méconnaissable et par centaines voir milliers. Et parmi tous ses cadavres inertes, il y avait un bras qui dépassait du lot, un bras inerte qui attirait son attention. Un bras qui portait un bracelet en argent avec une petite croix dessus....

Se réveillant en sursaut en haletant, la jeune femme regarda rapidement autour d'elle avant de plaquer ses deux mains sur son visage transpirant afin de reprendre ses esprits. Au bout d'un long moment, la belle c'était levée se dirigeant silencieusement à travers le noir vers la salle de bain. Laissant écouler l'eau du robinet, cette dernière s'aspergeait le visage. Alors que les gouttes d'eaux ruisselaient encore sur ses mèches, son regard ce porta sur son poignet, plus concrètement sur le petit bracelet en argent avec une petite croix dessus. Ce qu'elle venait de voir n'était pas un rêve mais la vision du futur. Et cette voix dans sa tête était bien réel et il semblerait que cette fois, elle allait devoir suivre ces instructions, afin d'aller à sa rencontre. Sortant discrètement de l'auberge, la lune était à présent à son zénith. Si elle n'avait pas envie de rencontrer le soleil, il valait mieux pour elle ne pas trop s’attarder. Elle pouvait d'ici, apercevoir au loin le rocher au clair de lune, c'était donc ici qu'elle devait aller. Après une heure à chevaucher jusqu'au lieu attendu avec un cheval qu'elle avait volée. Une fois arrivait au pied de la montagne, la belle regarda le sommet avant de soupirer. Forcément, il fallait montée hein ! Déjà que la voix lui demandait de mourir il faut en plus qu'avant elle souffrait bien, sinon c'était pas marrant. Soupirant cette dernière commença à s’accrocher contre les parois. Si au début, tout semblait facile quelques mètres plus haut les choses commençaient à se compliquer. Les pierres étaient devenus plus instables et un faux mouvement ou une fausse prise pourraient entraîner la mort à coup sur. Le paroi était froids et parfois les pierres sur lesquelles ses mains prenaient appuies, étaient assez tranchants. Mais alors qu'à mi-parcours, Heavenly était tranquillement en train de faire son chemin, que lorsqu'elle avait prit appui sur un rocher que ce dernier, glissait sur ses mains. Se sentant tomber...là s'en était trop ! Si elle ne faisait rien elle allait finir en charpie !

Utilisant son pouvoir acquis lors de son petit voyage dans le château des cavaliers sans tête, cette dernière arrêta sa chute en posant son pied sur la montagne. De ce fait non seulement elle avait le corps perpendiculaire à la montagne mais en plus, son champs de vision n'était plus désormais les parois mais le ciel et la limite de cette foutu montagne. Décidément elle aurait dû faire ça dès le départ, cela lui aurait épargnée de faire des efforts pour rien. Tapant des mains pour se donner du courage, c'était partit ! Courant sur la montagne comme si elle courait sur le sol, la belle évitait les rocher glissante. Même si parfois elle glissait, il lui suffisait de sauter sur une paroi plus solide pour continuer sa route. Et en rien temps, après avoir couru le plus rapidement possible histoire de ne pas finir épuisait et vider sa réserve de magie, la vampire voyait enfin son chemin se terminer. Courant plus vite afin de prendre l'élan cette dernière sautait alors dans le vide avant d'atterrir à nouveau sur le sol. Se relevant gracieusement avant de porter son regard de saphir devant elle, cinq personnes étaient là. Cinq personnes l’observant silencieusement avec une prestance et une grâce à couper le souple...C'étaient les maîtres du temps. Se rapprochant d'eux afin de les saluer d'un hochement de tête avec respect. Cette dernière regarda l'homme qu'elle avait par le passé croisée.

- Est cela le futur qui nous attends ? Etes vous si désespéré au point de demandez aux êtres de la terre du Yin et du Yang de sauter pour vous ?

Le voyant juste sourire sans lui répondre. Des mystères, encore des mystères. Soupirant une part en elle savait que ce qu'il l'avait montré était réel. Mais elle n'avait pas spécialement envie de mourir. Pourtant il lui disait de lui faire confiance, c'était sans doute qu'elle le devait pour leurs biens mais aussi pour le sien. Tournant son regard vers l'étendue du paysage, elle n'avait pas vu à quel point les lieux pouvaient tout simplement êtres magnifiques. Se dirigeant en silence vers les bords de la falaise. Elle ferma un moment les yeux histoire de ce concentrer. La mort, elle le frôlait tous les jours mais là...elle allait vraiment le vivre. Pourtant, ce n'était pas vraiment la peur qu'elle ressentait mais quelques chose d'étrange. Comme si elle réalisait enfin que lorsqu'on mourrait, c'était finis. Rouvrant les yeux avec un sourire avant de se retourner, la belle fit aux cinq maîtres du temps présents

- Vous savez, une personne m'a dit un jour que la mort n’es pas la pire chose dans la vie. Non le pire, c’est ce qui meure en nous quand on vit.

Sur ses mots, Heavenly se laissa alors tomber du dos dans le vide. Et à cet instant, tous les choses qu'elle avait vécu, tous les gens qu'elle avaient rencontrées toute sa vie défilaient inlassablement dans sa tête. Elle avait l'impression de ne plus respirer, elle avait l'impression de se vider, elle avait l'impression de perdre pied. Elle était tout simplement en train de mourir. Puis plus rien, c'était aussi simple que ça. Elle ne se souvenait pas de la douleurs ni même de la peur et la boule au ventre qu'elle avait ressentis. Cela c'était passé si rapidement et à la fois si lentement, puis plus rien. C'était le vide complet...le néant. Un sentiment de béatitude venait de l'envahir, de bien être. Quelque chose qu'elle n'avait jamais ressentis auparavant, comme une paix intérieur. Sans savoir comme ni pourquoi elle avait l'impression à nouveau de respirer, de sentit quelques chose battre en elle. Elle pouvait sentir une douce voix murmurer d'une voix rassurante

" C'est finis à présent, tu as été très courageuse. Tu peux te réveiller à présent... "

Oui elle pouvait sentir une main lui caresser la tête, avant de ne plus rien sentir du tout. Comme si cette douceur venait de disparaître. La lune brillait dans le ciel et elle était là, témoin de ce qui venait de se passer. Elle était là afin d'illuminait une jeune femme allongée sur un champ de fleur, les mains posaient sur son ventre. Le teint pâle et l'air sereine, elle semblait dormir paisiblement. Mais la réalité était autre chose, les yeux d'Heavenly s'ouvraient alors lentement. Car oui, elle n'était pas partie vers l'au delà, elle était juste revenue à la vie.

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