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 La rencontre d'une vie [test III]

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Sam 27 Avr 2013, 22:47

« Moi ? Qui suis-je ? Je ne suis personne. Ou tout du moins, je crois bien que je n'ai jamais réussis à être quelqu'un. Il n'y a rien dans mon insipide existence dont je pourrais être fière. J'ai beau chercher des heures durant, rien ne me vient à l'esprit, alors autant me faire à l'évidence : je n'ai jamais rien accompli de bien, ni même de mauvais, d'ailleurs. Je n'ai jamais rien fait de ma vie. C'est triste à dire, mais je crains de ne pas encore avoir vécu pour moi. Pendant plus de seize ans, je suis restée cloîtrée dans le grand manoir familiale à moitié délabré, caché dans les tréfonds d'une forêt, à l'abri des regards curieux et envieux. Je ne connaissais personne d'autre que ma famille et nos domestique, et autant dire que cela ne faisait guère de monde. A cette époque, j'étais toute autre. Je suivais une éducation sévère et rigoureuse destinée à faire de moi une jeune femme belle, cruelle et sans sentiment, et entièrement dévouée aux siens. En y repensant, tout cela avait des allures sectaires. Je réfléchissais à peine, je me contentais de faire ce qu'on me disait, alors que cela ne me plaisait pas. Pire, ça me répugnait. Ils étaient tous si mauvais, pleins de haine et de rancœur, enchaînés à un passé pourtant si vieux et lointain qui ne nous concernait en rien. Il y a de ça des siècles, un membre de ma famille était au pouvoir. Il régnait en maître tout puissant sur les Sorciers, et sa puissance lui permettait d'écraser les autres peuples. Tous se soulevèrent, et ils finirent par déchoir le Roi maudit et le bannir, lui ainsi que tout ces descendants, à une vie d'exil. C'était il y a si longtemps … Aujourd'hui encore, je reste persuadée que l'on aurait pu vivre au grand jour sans aucun problème. Les gens ont oublié, en majorité. Mais ma famille non, et ils voulaient détruire ceux qui avaient osé les humilier. Mes frères avaient été formé au combat, pour devenir de puissants guerriers destructeurs et des mages noirs redoutables. Quant à moi, ils voulaient que j'infiltre le beau monde, que je sois désirée et convoitée par les grands de ces terres, et que par mon intermédiaire, ils se vengent. Ils ont bien dû se rendre compte, et ce au bout de quelques années seulement, que je n'étais pas faite pour le plan. Dès mon plus jeune âge, j'ai été rêveuse et douce, et je pleurais si mes frères tuaient un oiseau. Le chef de ma famille était un homme très violent, et face à l'échec cuisant que je représentais, il ne pouvait que devenir plus colérique. Il me frappait sans cesse. Lui comme la plupart des membres de ma famille. J'étais en quelque sorte le souffre-douleur. Je m'entendais cependant bien avec certains de mes frères, qui sans être des Anges, m'appréciait, moi, leur petite sœur adorée.» Pandora fit une petite pause dans son monologue. Des larmes discrètes et silencieuses coulaient le long de ses joues blêmes, et du revers de la main, elle essuya ses grands yeux verts de petite poupée de porcelaine brisée d'avoir été bien trop malmenée. Parler d'elle était dur, mais elle en avait besoin. Cette oreille attentive était inespérée, elle ne pouvait la refuser. Elle avait tant besoin d'un ami.

« J'étais une Sorcière. Je suis née ainsi.» Ce n'était pas la vérité, seulement, elle l'ignorait. Pandora avait toujours été une demoiselle frêle et douce, et le mal avait bien du mal à laisser son emprunte en elle. Elle avait toujours été du côté du bien. « Mais tout changea cette nuit-là. Le manoir fut attaqué. Quelques familles se souvenaient encore des Cerridwenn, et que l'on soit encore en vie était une épine dans la plante de leur pied. L'on nous a envoyé un génie. Il a fait un travail remarquable quoique absolument horrible. Quand je me suis réveillée, il avait déjà tué la plupart des membres de ma famille. Je ne sais même pas qui a survécu, ce souvenir est flou dans mon esprit. Le génie est entré dans ma chambre, c'était à mon tour. Mais je crois que je lui ai fait pitié, il n'a pas eu le courage d'en finir avec moi, et au lieu de m'assassiner froidement comme il l'avait fait juste avant avec les autres, il me changea de race. Je ne sais pas exactement pourquoi il a choisis de faire de moi une Orine. Le fait est que c'est ce que je suis à présent. Rubis, qui était l'Orine des Cerridwenn, m'emmena à Maëlith pour que je rencontre la Reine et qu'elle me vienne en aide. La Vénus était avec moi d'une douceur incomparable. Jamais personne ne s'était comporté ainsi avec moi, et j'en fus touchée. Elle ne s'offusqua pas même que je ne sois pas vraiment Orine, et elle passa énormément de temps avec moi, à me former pour que je fasse réellement partie de son peuple. Et je suis partie à mon dix-septième anniversaire, comme le veut la tradition. J'ai beaucoup apprécié mon séjour au village. Je m'y sentais chez moi, bien que je n'ai presque fait qu'étudier. J'étais libre.» Un maigre sourire étira lentement ses lèvres pâles. C'était peut-être le seul moment doux de son existence.

« Mais je n'ai pu vivre normalement. Je n'avais jamais connu le monde. Seize ans dans un manoir, seule avec ma famille, une autre année dans un village seulement constitué de femmes, voguer dans le monde réel fut très dur pour moi. Ça l'est encore maintenant, je crois que je n'ai jamais pu m'y faire. J'ai travaillé très durement. Je suis honteuse de beaucoup de ce que j'ai pu faire. Mais aujourd'hui, je veux changer. En définitive, pour l'instant, je ne suis personne. Je n'ai à moi que mon nom, et dieu que je le trouve long et pompeux. Je suis Pandora Jézabel Leucosie Elwé De Cerridwen.» La jeune femme tourna très légèrement la tête vers le jeune homme assis à côté d'elle, sur les grands escaliers d'une demeure du quartier résidentiel. Il était vraiment beau, semblable à Pandora sur certains points. Ses cheveux étaient d'un blanc argenté et ses yeux pâles comme la lune. Contrairement à la demoiselle qui était vêtue en toute simplicité dans une petite robe en dentelle blanche, lui s'habillait de façon recherchée. Grand et musclé, il était imposant mais élancé, élégant. Il souriait avec compassion. « Et toi, qui es-tu ?» Il passa rapidement une main dans sa chevelure claire.

« Nous nous ressemblons, Pandora. Moi non plus, je ne suis personne. Haziel Taiji est mon nom. Mais je suis un homme sans passé et au présent douteux, à l'avenir plus qu'incertain. Je ne sais rien de moi, si ce n'est comment je m'appelle. Je doute de moi, de ce dont je me souviens. Tout me paraît trop lisse, trop parfait, mais c'est ma vérité. Quel âge semble avoir ? La vingtaine ? La trentaine ? En tout cas, je me rappelle avoir vécu pendant vingt-six ans. Et je m'accroche au fil de ma mémoire. Mais je suis avide d'en apprendre plus, car ce que mes pensées me dictent ne m'est pas suffisant.» Il secoua la tête, dédaigneux. « J'aime ma mère. Si elle l'est vraiment. Mitsuko Taiji est son nom. Je vivais avec elle, jusqu'à alors, dans sa demeure, entouré de tout mes frères. Je les déteste. Ils sont avides de pouvoirs et plus stupides les uns que les autres. Je ne me sens pas proche d'eux. Mais le plus étonnant, c'est que nous sommes tous de race différente, et je me refuse à penser que ma douce mère est une catin qui s'est amusé avec autant d'hommes différents. Je ne sais pas quoi penser, alors je me contente de les oublier et de garder mes tendres sentiments pour Mitsuko. Malgré tout, je n'ai pas pu continuer à vivre à ces côtés, l'ambiance a la maison était bien trop lourde.» Il soupira. « J'ai encore du mal à savoir quoi penser de tout cela. Il y a tant d'incohérence. J'hésite à aller de l'avant sans me préoccuper des Taijis, ou de chercher à lever le voile, à découvrir la vérité. Par contre, je souhaite ardemment trouvé mon père. Je veux savoir qui il était. Le connaître, éventuellement, s'il est encore en vie. Me renseigner sur son existence passée dans le cas contraire.» - « C'est triste ...» murmura Pandora dans un souffle.

Et le silence s'installa durant quelques longues secondes, qui s'écoulèrent, pesantes. « Pandora, as-tu faim ?» demanda-t-il soudainement. « Un peu.» Elle mentait, elle mourrait presque tant elle ne mangeait pas à sa fin. « Et toi ?» - « Oui, je t'invite.» Il se releva d'un bond, souriant à la jeune femme toujours assise, il lui tendit les mains. Face à ses hésitations évidentes, Haziel ajouta : « Je peux bien faire ça pour toi, ma belle. J'ai beaucoup d'argent. La famille Taiji est riche, et je ne suis pas partie du manoir les mains vides. Allez, viens.» Il ne demandait pas vraiment son amie à la demoiselle qu'il saisit par le bras pour l'entraîner à travers les rues du quartier résidentiel, à la recherche d'un petit restaurant sympathique où ils pourraient s'installer tout deux. « Tu sais, Pandora, tu es la première femme que je connais et que j'apprécie réellement. Tu es différente des gens que j'ai croisé jusqu'alors, et si éloignée du comportement de mes frères. Un vrai petit rayon de soleil.» Il avançait d'un bon pas, un sourire aux lèvres. « Moi aussi je t'aime bien.» dit la jeune femme d'une petite voix claire et tremblante. « Tu ne te comportes pas avec moi comme les autres hommes. Et j'en suis touchée.» - « On devrait faire un petit bout de chemin ensemble. Ne prends pas cet air étonné. Nous avons beaucoup de points communs. Nous sommes des Orines qui ne l'étaient pas au commencement. Nous nous comprendrons. Je n'ai pas à douter de ta personne car j'ai l'impression de t'avoir toujours connu, et toi, tu n'as pas à me craindre. À présent, je serais là, avec toi, et je te protégerais. Ton existence passée est terminée. Et j'entrevois une bride d'avenir pour ma part. N'est-ce pas merveilleux ?»

Tout semblait irréel. Pandora n'en croyait pas ses oreilles, et sans réellement s'en rendre compte, elle ralentit l'allure jusqu'à s'arrêter, larmoyante. « Pourquoi tu pleures ?» s'éloigna le jeune homme en se retournant vers la petite Orine. Elle ne répondit pas, se contentant d'essuyer ses larmes, la tête basse. Et ainsi, elle ne put pas voir le sourire attendri d'Haziel, qui finit par enlacer tendrement la demoiselle dans ses bras, caressant du bout des doigts sa chevelure blonde. « Tu n'es pas heureuse de m'avoir à tes côtés ? J'aimerais que nous soyons comme des frères et sœurs, à présent.»
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