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 Les pilleurs de tombeaux [Syn]

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Mar 30 Avr 2013, 02:37

« Que faisons-nous là, grand frère ?» me glissa à l'oreille Myosotis dans un murmure fébrile et inquiet, fermement accroché à mon bras, elle ne semblait vouloir s'écarter ne serait-ce d'un centimètre de ma personne et s'entêtait à m’agripper, ces longs doigts pâles cramponnés au tissu blanc de ma chemise. Ces grands yeux bleus vagabondaient avec une certaine terreur sur les environs pour le moins morbide que constituait le Cimetière du Matin Calme durant une belle nuit d'été. « Sois tranquille.» lui répondis-je simplement dans un souffle, car je ne souhaitais en aucun cas briser la quiétude des lieux et le repos des morts. « Je suis venu voir quelqu'un qui me tient à cœur. Voilà tout.» - « Et tu m'as demandé de t'accompagner. Je ne comprends pas. C'est Alice qui te suit partout, habituellement, et où que tu ailles, qui te colle sans relâche comme un fidèle chien. Oui, c'est ce qu'elle est. Un chien.» - « J'ai l'impression que tu ne l'apprécie guère.» ajoutais-je avec un maigre sourire aux lèvres. « C'est tout naturel, je suis un chat.» Je hochais distraitement la tête. Il ne m'avait pas fallu plus d'une semaine pour abandonner le combat concernant cette étrange demoiselle délurée au comportement déplacé pourtant si belle et gracieuse à en faire pâlir les Dieux. « Alice n'est pas au courant de mes visites au cimetière. Je n'ai guère envie qu'elle vienne avec moi ici. Elle ne comprendrait pas, et aussi, je ne veux pas qu'elle sache qui est celle à qui je viens rendre hommage.» - « Evite-tu les questions indiscrètes ?» - « Oui.» - « Moi je ne t'en poserai pas.» Je tournais très légèrement la tête, la gratifiant d'un sourire plus lumineux et plus sincère, tout en glissant mes doigts dans son espèce cheveux couleur chocolat. « Je sais.» Et c'était bien pour cela que sa compagnie me plaisait. Elle ne cherchait pas à tout savoir, apaisait par sa simple présence agréable mon esprit malade.

« J'ai l'impression qu'on nous épie, grand frère. On nous observe. Nous ne sommes pas seuls.» Elle enfouie sa tête dans mon épaule alors que nous continuons à marcher d'un pas lent et tranquille. « Que t'ai-je dis, Myosotis. Tu te fais des idées. Peut-être que quelques Ombres rôdent dans les parages, ou bien deux ou trois esprits, un fantôme, ou une bande de démons mal intentionnés. Quoiqu'il en soit, je doute que nous soyons des proies alléchantes pour ces curieux personnages.» - « Tu sais, ça ne me rassure pas ce que tu dis. Je suis un chat peureux, je fuis le danger.» - « Je te protégerai si besoin est.» - « Promis ?» - « Aujourd'hui et pour toujours.» Et je lui souris une dernière fois avant que mes yeux ocres viennent se planter sur l'horizon noire, sans se soucier du décors macabre et des corbeaux qui rôdaient, pensif.

Cela faisait longtemps que je n'étais pas venue la voir. Sayori. Son doux visage vint hanter mes pensées. J'évitais le plus souvent de songer à elle. Je crois que ce n'était pas très plaisant de ressasser ce vieux passé douloureux. Mais je me refusais de l'oublier, je ne le devais pas. Malgré que ma dernière visite devait remonter à une vingtaine d'années, je connaissais le chemin de sa tombe, et sans même y réfléchir, mes pas me guidèrent jusqu'à elle. Je baissais lentement les yeux pour contempler, un éclat désolé au fond de mes prunelles couleur miel, sa pierre tombale. Myosotis fit un petit bond sur le côté pour me donner, un air tout à fait ravissant sur les traits qui se voulait sérieux, le gros bouquet de fleurs blanches que je lui avais confier. Je le pris délicatement pour le déposer dans le vase en porcelaine sombre remplie d'eau de pluie, avant d'allumer un bâton d’encens.

Et petit à petit, mes sourcils se fronçaient à mesure que je cherchais des yeux un objet que je ne trouvais pas. « Quelque chose ne va pas, grand frère ?» - « Je ne suis pas sûr.» Et sans plus tarder, je m'accroupis, pour écarter les feuilles mortes qui jonchaient les environs, de plus en plus brusques. « Quoi ?» A peine audible, un murmure qu'on n'entendait pas qui aussi déchirant que si je l'avais crié. Je ne prêtais pas même attention à tout ce qui m'entourait, perdu dans mes recherches, des secondes s'écoulèrent, peut-être même des minutes. Mais je n'étais plus moi même. Je ne voyais plus, je n'entendais plus et je restais silencieux, à fouiller les parages, animé par un espoir fou et une douleur sans nom. Les suppliques de Myosotis ne parvenaient pas même à mes oreilles. « Grand frère ! Il y a quelqu'un ! Je l'ai vu.» Elle était à genoux près de moi, tirant sur ma chemise pour me faire réagir. Mais il faut dire que je n'avais jamais été très sain d'esprit. Il avait dû être facile pour le Malin de me posséder.

Comment avait-il pu disparaître ? Ce n'était pas possible. Le monstre tapis au fond de moi riait, satisfait de mon désarroi, et les flammes de l'Enfer qui me dévoraient, calmes depuis quelques temps, se ravivèrent avec cette plaie béante, pour mieux me consumer.
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Mar 30 Avr 2013, 04:34

Evanyl me regarde de ses yeux orangés. Je ne comprends pas pourquoi elle me regarde ainsi mais elle semble attendre quelque chose de moi. Lentement, je remontais mon capuchon et celui-ci retombait contre mes épaules frêles. Je levais les mains en sa direction, que légèrement et un sourire à peine présent apparut sur ses lèvres. Je me promène ici depuis si longtemps que j'en perds souvent souvent le fil du temps et surtout de ma propre identité. Je suis devenue une ombre parmi les ombres, voilà qui je suis. Je ne suis que la brume du cimetière. Je suis la dame des tombes. La peine m'envahit à longueur de mes journées, la culpabilité me brûle les veines alors que j'essaie tout simplement de penser à autre chose mais je suis destinée à revivre éternellement les jours de ma mort et ce que j'ai fais. Il y a des meurtres que je ne regrette pas, comme ma mère, cette femme qui avait osé séduire l'homme que jadis j'eus aimé et cet homme a qui j'avais donné mon cœur. Ce fut la plus grosse bêtise de toute ma vie. Et je le regrette sincèrement. La nuit tombait et j'observe le cimetière comme à tous les soirs.

Soudain, quelque chose attire mon regard. Lentement, je m'avance pas à pas vers une tombe. Celle-ci semblait différente des autres. Je plis mes genoux afin de me mettre à la hauteur de la tombe et je m'aperçois avec horreur qu'elle a été vandalisée. Comment avais-je fait pour ne pas remarquer ces malfaiteurs auparavant? Un éclair surgit droit dans mon esprit et je me transformait en brume. Mon corps gazeux se dirigeait à travers le vent et je repris forme humaine devant une autre tombe. La pierre tombale était vandalisée. Baissant les yeux sur le nom de la première tombe, je vis le nom Indarys indiqué. L'autre juste à côté était nommé Verendas. C'était les tombes de mes parents et quelqu'un les avait vandalisé. Ma sœur avait été enterrée plus loin mais je n'osais même pas aller la voir, car je ne l'ai jamais aimé. Toutefois, j'avais toujours aimé un peu mes parents, surtout mon père. Mais le jour où il m'avait repoussé et abandonné pour ma sœur, je ne l'ai plus porté dans mon cœur. Depuis sa mort, les choses semblent avoir changé. Je l'aime, certes, mais je le préfère parmi les morts. Je parle des vrais morts. Pas de ceux qui ne meurent pas totalement, comme moi.

Je suis devenue une ombre. La blessure physique à mon cœur est toujours visible. Mais je porte une longue cape, ce qui la masque totalement jusqu'à présent. Si je me serais tranchée la gorge, mon apparence physique aurait été toute autre chose. Alors que mes yeux ne quittaient pas les tombes de mes parents, j'entendis des bruits au loin et je tournais la tête dans cette direction. Quelqu'un approchait par ici. D'un geste instinctif, je rabats le capuchon d'un noir corbeau sur mes cheveux d'ébène et je me fonds dans la masse de l'ombre. Je ne suis que ténèbres et désolations. Calmement je marche et je fuis les passants qui viennent se recueillir sur les tombes. Mais je me suis trompée de direction et je suis tombée sur un homme accompagné d'une jeune femme. Je vis l'expression sur son visage lorsqu'il regarda la pierre tombale devant lui. L'horreur s'y lisait. Il était scandalisé lui aussi par ces méfaits. Il m'avait vu. Je dois disparaître. Et je me fonds dans l'ombre, complètement évanouit dans les ténèbres les plus profondes.

Mais alors que je réapparais plus loin grâce aux ombres, je me rends compte que je ne suis pas assez loin. J'ai mal calculé la distance. Je ne suis pas encore assez puissante pour contrôler parfaitement mes pouvoirs. Ma masse noire se dressait plus loin devant les inconnus. Je n'ose plus bouger. Je les fixe tout simplement de mes yeux d'un rouge rubescent. Toutefois, mon capuchon sur ma tête les empêche de voir mon visage, mes yeux et mes expressions. Seules mes lèvres d'un rouge carmin est visible. Mes mains sont cachées par des gants en cuir noir alors que le reste n'est qu'une immense cape d'un noir comme la nuit. À quoi dois-je m'attendre de cet inconnu? Serais-je attaquée? Moi qui ne voulait que la paix, je suis dérangée et surtout effrayée par cette nouvelle rencontre. Je n'ai jamais aimé autrui... parce qu'ils sont violents, cause la zizanie et surtout ils ne font que du mal un jour ou l'autre. Quel malheureux destin m'attend?
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