-J'ai besoin d'un massage...

Nastaé s'étala sur son lit, comme un gros sac de pommes de terre. Il avait mal aux dos et des hématomes étaient apparus sur ses bras, suite à certains combats non désirés. C'est finalement pas si simple de fuir, c'est même tout un art parfois !
La taverne qui l'accueillait était bondé de monde dans la salle principale, mais les chambres étaient libres, et tan mieux pour lui ! Affalé dans le grand lit rudimentaire, Tora s'était allongé de l'autre côté. Lui caressant la tête en lui faisant des bisous il dit :

-Mmmooo oui que a fait longtemps que t'as pas dormis dans un vrai lit toi aussi hein !

Se collant à elle, ils s'amusèrent, se chatouillèrent et finirent par s'endormir.
Le lendemain un grabuge monstrueux se fit entendre en bas mais cela ne dérangea pas notre homme pour autant. Il était arrivé il y avait déjà deux jours, ici, en terre d'Avalon. Les deux compères avaient beaucoup marché et braver bien du danger pour se réfugier dans cette ville, dont il en appris l'histoire seulement la veille. Ainsi elle était censé être une terre d'accueil, aux mille et uns plaisirs ? Parfait, l'ondin adorait ça ! Il comptait bien profiter de ces prochains jours qui se profilaient à l'horizon pour explorer toute la ville de fond en comble, longer la grande rivière, et voir le fameux palais. Oui un parfait touriste, mais un touriste de qualité ! Attention !

Finissant par se lever, il eu vent qu'un grand bâtiment très architectural, au centre de la ville, accueillait des baigneurs, désireux de détente de repos. Le jeune homme se prépara donc pour y aller. Ayant un peu d'argent suite à des objets vendus il y a quelques jours, il passa chez un alchimiste pour acheter une potion l'empêchant de se transformer au contact de l'eau. Mais celle ci lui couta un œil, et il ne lui resta que quelques pièces de valeur quasiment nulle. Soupirant il sortit de là et se dirigea vers le centre de ses intérêts. Tora elle, était allé faire son petit marché de son côté, préférant s'adonner à une bonne chasse.
Une fois aux thermes, Nastaé apprit qu'il fallait se vêtir seulement d'une serviette et aller dans le côté réservé aux hommes. Rentrant dans la pièce principale, il suffoqua tout d'abord, s'habituant à la chaleur qu'il y faisait, et ses yeux s'adaptèrent au brouillard. De la vapeur inondait la pièce déjà immaculée, et tout types d'hommes se trouvaient dans le bassin. Bien sur, ce dernier était bien assez grand pour accueillir plusieurs personnes, et le jeune homme fut rassuré de voir qu'il lui restait de la place. Arrêtant de scruter la pièce, il bu tout d'abord la décoction avant de se plonger dans l'eau bouillante. Des regards se tournèrent vers lui quand il enleva le linge qui couvrait son intimité. Mais une fois dans l'eau, miracle, ses jambes ne mutèrent pas ! C'était bien la première fois ! Souriant, il pu alors marcher jusqu'à un bord tranquille, et s'y reposer. Ayant gardé une broche dans sa main, il attacha ses cheveux de manière à ne pas les tremper. A côté de lui se trouvait un type de race blanche, évaluant du regard l'ondin, avant de lui faire un sourire. Poliment Nastaé le lui rendit avant de tourner la tête. Mais quand ses yeux se détournèrent, il cru voir un changement de couleur. Zyeutant à nouveau il aperçut les iris couleur rubis de l'homme, et quand sa langue passa sur ses lèvres, de petits crocs étaient en train de se dévoiler. Mais là, ce n'était pas le seul vampire qu'il avait connu par le passé, alors il ne pouvait avoir confiance en ce type. Restant calme, il regarda l'eau devant lui, ne sachant plus vraiment où se mettre. Puis une voix retentit à son oreille. Il connaissait ce timbre, cette intonation, cette espèce de langueur dans ce ton... Le jeune aurait parié que son propriétaire était bronzé et bien plus âgé que lui. Tournant la tête, il eu de suite le jackpot.

-Qu'est ce que tu fais là ?

Il avait connu cet orisha il y a un petit moment maintenant, au milieu d'une taverne, dans une nuit de désespoir.

-Je ne savais pas que tu venais ici, je ne pensais pas que c'était ton genre.

Nastaé ne répondit pas, évaluant plus en détails son interlocuteur. Bronzé, plus musclé que les deux seuls hommes qu'il avait connu, avec des cicatrices sur le torse, de ci de là.

-Je suis venu en touriste !

Il fronça les sourcils, commençant à désespérer de ce qu'il était en train de vivre. Les thermes, c'était l'Enfer ! Alors il sentit l'homme plus proche de lui encore, lui soufflait à l'oreille, alors qu'il passait un bras autour de sa taille fine :

-Je peux te faire visiter...

Ok, la ça puait grave. Nastaé fit volte face, commençant à rejoindre l'autre bord à reculons. Cependant le vampire de tout à l'heure ne l'avait pas oublié. Coincé entre deux espèces de géants, il était au bord de l'évanouissement. Mais le bronzé commença à se disputer le butin, en disant qu'il ne partageait pas avec un suceur de sang. Pendant le vacarme, Nastaé fila en douce.

Une fois sortit de ce qui ressemblait plus à un bordel qu'à des bains publics, il alla directement vers le palais. Il le visiterait et s'en irait. A ce compte là, il préférait écourter son séjour.

*Je suis au Palais d'Orae, poulette*

*Attend moi j'arrive !*

Une fois devant la grande bâtisse, il s'assit sur les marches, attendent sa tigresse.

Nastaé attendait Tora sur les grandes marches du palais. Il regardait le sol composé de dallage propre et ouvragé. Avait-il réellement marché dessus sans s'apercevoir de la finesse de cette roche ? Mais il n'eu pas vraiment le temps d'y penser plus, que Tora arriva en courant près de lui. Il la caressa vivement, ébourrifant son pelage roux, heureux qu'elle soit là.

-Devine qui j'ai croisé ?

*Morvan ?*

-Non nunuche, sinon je serai rester avec ! L'orisha dans l'auberge du port... Tu sais ?

*Oh oui... Je ne l'aime pas ce type, il ne ta rien fais j'espère ?!*

-Non, il a eu une altercation avec un vampire, et j'ai filé en douce.

Elle émit un feulement, traduisant plus le soulagement qu'autre chose. Tournant la tête, elle visa un point un peu plus loin.

*En parlant de vampire...*

Lorsque Nastaé tourna la tête, il vit un homme. Un homme qui lui donnait l'impression d'être un roi, un seigneur, de par sa démarche et sa prestance. Comme si son cerveau voulait sombrer un peu plus dans cette admiration on feinte, des flash-back emplirent son esprit, lui rappelant la dernière aventure -dans tous les sens du terme- vécue avec lui. Ses joues s'empourprèrent, et il du faire un effort monstre pour se lever, quand il le vit s'approcher de plus en plus de lui. Son sang commença à bouillir dans ses veines, ses artères, sentant sa présence se rapprocher, sans même regarder dans sa direction. Lorsqu'il tourna à nouveau ses prunelles vers celui qu'il avait connu vampire, il fit en sorte de ne pas resté bouche bée non plus, de manière à ne pas passer pour un idiot. L'ondin voulu arracher son regard de son ami, mais c'était tout bonnement impossible. Il resta bloqué. Alors quand celui-ci le prit dans ses bras, pour le saluer tendrement, Nastaé reprit conscience, et pressa son corps contre le sien, avec une force sous entendant plus qu'une simple amitié. Malgré tout, il ne rechigna pas à se décoller de lui, quand ce dernier voulut lui parler. Le jeune homme s'était un peu calmé. Remettant quelques mèches de cheveux derrière son oreille, et les maintenant avec sa main, il prononça avec un sourire, et d'un ton doux :

-Alec...

Bon, on avait plus eu l'impression qu'il avait chanté son prénom, mais l'intention y était. Sa gorge se nouait à moitié tellement il était nerveux. Mais pourquoi ? Comment se faisait-il que son ami suscite chez lui un tel désir ? C'était incompréhensible. Quand il parlait, sa voix envahissait sa tête, résonant dans sa boite crânienne, pour ne plus sortir. Et puis petit à petit, son cœur reprit une cadence normale, son souffle aussi, et il n'avait plus besoin de regarder ailleurs. S'asseyant alors l'un à côté de l'autre, Nastaé annihila la distance entre les deux, se collant à son si bel ami. Il appréciait le fait d'être "familier" avec lui, de pouvoir avec un contact physique quand qu'il ne dise rien. Mais soudain, son cerveau, au milieu de tous ces flash back, lui envoya l'image de ce même homme, crocs en avant, yeux rouges, collé contre la paroi d'une grotte. Se reculant légèrement il dit un peu surpris :

-Tu... Tu n'as pas envie de me tuer ?

En même temps, en y regardant de plus près, quelque chose avait réellement changé. Comme s'il était le même, sans l'être. C'était étrange, que lui était-il arrivé ?
Se posant alors à nouveau comme il était, il dit en souriant :

-Je suis venu ici en touriste ! Mais la ville n'est pas très sure... Je suis allé aux bains publics où j'ai failli me faire dévoré par un vampire, et abusé par un orisha. Apparemment, je ressemblait plus à un tas de chair fraîche qu'autre chose.

Soupirant, il se reprit quand même en disant :

-Je suis tellement content de te voir, tu es vraiment la dernière personne que je m'attendais à croiser ici, qu'est ce qui t'emmène ?

Il était tellement heureux de le revoir. Outre les battements accélérés de son coeur, qu'il faisait naître, Alec était pour Nastaé, un ami qui était devenu cher à ses yeux, et important. Malgré tout, il savait qu'ils ne pouvaient se voir souvent, aux vues des vies qu'ils menaient, mais ce genre de moments étaient totalement appréciable. L'ondin écoutait l'ancien vampire parler, avec un sourire greffé au visage, heureux de sa présence. C'était assez rare de la part de Nastaé d'être autant captivé par quelqu'un, d'habitude, c'était lui qui captivait les gens -et ce de plus en plus-, mais à chaque fois qu'il posait ses yeux sur Alec, il avait envie de le toucher, de le sentir. Dès que ses lèvres bougeaient pour s'exprimer, il devait mordre les siennes, réfrénant ainsi le désir de l'embrasser, et de se jeter sur lui. Bien qu'il paraissait calme, son cerveau, lui, de le marteler d'images de sa dernière union avec lui. Il était assis là, si près de lui et il avait l'impression de ne pas pouvoir le toucher. Mais alors qu'il l'écoutait, sa main se leva et frôla sa joue, touchant une petite mèche de cheveux. Retirant vivement celle ci, il se leva et tourna le dos à Alec.

-Ex... Excuse moi... Ce...

Devait-il lui dire ? Ca n'allait pas faire étrange de balancer cette info d'un coup ? Ils venaient à peine de se retrouver, et ça ne le faisait pas vraiment de dire quelque chose comme ça, comment lui allait il le prendre ? Mais même en se mordant la lèvre inférieure jusqu'au sang, les mots s'échappèrent, espiègles :

-Je... Je ne peux pas te regarder... J'ai tellement envie de te toucher, ça fait tellement longtemps... Excuse moi, je ne voulais pas paraître vulgaire...

Il était rouge pivoine. Son cœur avait repris sa course folle, dû au fait de s'être révélé de la sorte. Il était empreint de désir pour Alec, et même si c'était un ami, il ne pouvait résister à l'envie de l'embrasser, et de le sentir près de lui, contre lui. Nastaé le voulait à chaque fois qu'il le regardait mais il ne pouvait se permettre d'avoir ce genre d'attitude. Soupirant -et se trouvant indiscipliné au possible- il releva la tête, souffla un bon coup et dit, en restant à une petite distance, ayant plus peur pour Alec que pour lui même :


-Et... Au sujet de cette couronne alors... Tu as appris des choses intéressantes dessus ?

Nastaé fit une petite moue. Lui qui pensait bien faire en demandant à Alec comment il allait, de manière à ne pas le faire souffrir en respirant son odeur, il lui fit plus de peine qu'autre chose. Enfin c'était comment l'interprétait Nastaé.
En attendant, l'ondin eu raison de se poser des questions, car Alec avait apparemment bien changé. Lorsqu'il lui dit que le problème était en quelque sorte résolut, le jeune homme toucha sa main pour sentir sa peau et une chaleur en émanant :

-Mais alors... Qu'es tu devenu ?

Il était curieux de savoir à quel peuple il appartenait maintenant, et comment il avait fais, mais il préféra se mordre la langue, plutôt que d'être trop curieux. L'ancien vampire était très fort pour éviter de parler de ce dont il ne voulait pas, et Nastaé n'avait pas à le forcer. Alors il préférait se taire par moment.

Quand il en vint à lui dire son désastre touristique, du moins dans les bains publics, il s'amusa un peu à voir la réaction d'Alec. Toujours assis, appuyant ses coudes sur les marches supérieure, de manière à se mettre en position quasiment horizontale, il renchérit :

-Tu sais... Ce n'est pas tant des foules que j'aimerai déchaîner...

Bha si ça c'était pas un appel du pied !
En cet instant, il avait repris un peu confiance en lui, en ce qu'il désirait vraiment, et surtout QUI il désirait vraiment. Dévorant délibérément Alec du regard l'ondin ne pu retenir une espèce de râle, qui effleura ses lèvres, pour quitter sa bouche. Dans sa tête, ce petit bruit résonna et il fut légèrement gêné, mais pour le commun des mortels, qui ne lui prêtait pas attention, il avait était inaudible.

Comme ça il était venu voir une connaissance ? Qui pouvait-il bien connaitre dans cette ville ? Nastaé se posa quelques questions, sans grande importance au final. Debout, en face de son ami, il essayait de se concentrer sur ses paroles, calmant le désir qui le consumait. Mais apparemment il dissimula piètrement ses sentiments et envies. La confiance qu'il avait en sa propre personne subissait des hauts et des bas, ne sachant pas ce que ressentait vraiment Alec, ni comment il devait agir avec lui. Mais quand il fut en face de lui, il sentit la main de son ami sur son poignet. Des frissons parcoururent son corps, et il ne pu soutenir bien longtemps son regard. Là, maintenant, il brûlait d'envie de se jeter sur lui mais, pour eux, pour les passants, il se devait de se contenir un minimum. La tentation était forte, trop forte. Quand le génie passa sa main dans son cou, sa nuque, Nastaé le regarda, ne tenant pas plus. Son esprit, ses lèvres, sa peau, son corps tout entier désirait cet homme. Les mots qu'il prononça ricochèrent sur la bouche de l'ondin, qui se mit à esquisser un sourire en les entendant. Ainsi, il n'avait jamais cessé d'avoir autant envie que lui de l'embrasser. Et puis dans un geste vif, son corps se pressa contre celui d'Alec, et ses lèvres contre les siennes. Un courant électrique, plus fort que les précédents, imprégna son sang, et broya ses veines d'une intense chaleur. Son corps frémissait sous le poids du plaisir qui commençait à naître. L'ondin passa une main dans les cheveux de son ami -ou son amant pour le coup- et ferma le poing, sans lui faire mal, tenant comme en otage sa tête, pour ne pas qu'elle en vienne à se décoller de lui. De l'autre main, ses doigts glissèrent de sa hanche à sa taille, puis passèrent dans son dos, détaillant chaque parcelle de peau, de muscles, sous ses vêtements.

Comment avait-il pu oublier l'effet que lui conférait sa langue, caressant la sienne, puis venant lécher ses lèvres mouillées et rosies de plaisir ? En tout les cas, maintenant, cette sensation était bien encrée dans sa tête et quand Alec commença à se retirer, Nastaé s'aperçut qu'il avait retenu sa respiration depuis le début. Quand sa bouche ne fut plus en contact avec la sienne, l'ondin lâcha un gémissement -qui là aussi lui parut trop fort-, et passa la main qu'il avait dans ses cheveux, rejoindre l'autre dans dos. Posant la tête sur son épaule, il devina que son visage devait être aussi rouge qu'un feu ardent, et son souffle brûlant, sortait de sa gorge avec un rythme légèrement saccadé, pour envahir le cou d'Alec. Fermant un peu les mains, il froissa les vêtements d'Alec, ne réfléchissant plus à s'ils étaient dehors ou dedans, si on pouvait les voir ou non. Ce baiser enflammé avait réveillé son corps fin et blanc, et il n'osa pas se décoller de son ami. Les paroles d'Alec n'arrangèrent rien, même s'il cru s'étouffer de bonheur en les entendant.

-Je euh... attend...

Sa voix le surprit lui même, trahissant que trop bien ses pensées, ce qui le fit rougir encore plus. Même si son cerveau le commandait, il ne préféra pas s'éloigner. Il se doutait que le génie devait se demander ce qu'il faisait -s'il n'avait encore rien senti, ou deviné, de son côté- mais Nastaé du prendre une petite minute pour que ses membres l'obéissent.
Il desserra les poings, lâcha progressivement le dos de son amant, et se décala lentement. Leurs joues se frôlèrent -celle de l'ondin était brûlante- et il arriva à se mettre en face de lui, sans aucun distance entre eux. Cette fois ci, son être ne voulait pas s'éloigner d'Alec. Le jeune homme fut gêné de ce corps capricieux, mais révélateur, et s'arracha d'un coup sec. Les joues rouges, il tira son t-shirt vers le bas, de manière à se dissimuler derrière, et mit une main devant sa bouche. Il avait honte qu'Alec -et tout le reste de la cité- le voit dans cet état.

-Tu... Ca ne te dis pas qu'on aille ailleurs ?

Devant la description, Nastaé fut d'abord perplexe. Il ne se nourrissait même pas ? Mais... En quoi s'était-il transformé ? Puis au fur et à mesure que les mots sortaient de sa bouche, il réalisait. C'était Alec, le même, mais il était devenu un génie. Un vrai. Comme Narcisse. L'ondin fut tout d'abord un peu surpris. Pourquoi ? Pourquoi s'être transformé de la sorte ? L'avait-il seulement voulu ? Alors il sortit, naïvement, quasiment du tac-o-tac :

-Et si je te demandais de me revenir ?

Levant les yeux, il mit une main sur sa bouche, puis sourit en disant :

-Désolé, je... C'est sortit tout seul... !

Non pas qu'il le préférait en vampire, mais depuis qu'il avait rencontré un génie, il trouvait que d'un côté, c'était des personnes éteintes. Alors oui, ça vie, ça attaque, ça passe à l'action mais dans sa tête, c'était sa représentation. Alors le fait que Alec, soit dans cette condition, il trouvait ça triste pour lui. Mais d'un autre côté, il l'appréciait aussi, sous n'importe quelle forme.

Une fois que le baiser passionné fut fini, l'ondin se retrouva dans une excitation la plus totale. Ses sens étaient exacerbés, ses hormones s'évaporait de son corps en criant leur désir, comme si, tout à coup, tout dans Nastaé n'était que tentation. Il n'osait même plus regarder son ami, brûlant de passion charnelle pour lui. Il pensait que ça se serait atténué, que ça irait, que... Mais non. Non. Dès que leur peau se touchaient, dès que leur personne étaient un peu trop rapprochée, le corps de l'ondin se mettait à vibrer intérieurement, réclament celui de l'ancien vampire. Ce n'était pas quelque chose qu'un cœur, qu'un cerveau, qu'une peau, pouvait oublier. Même si il se disait que tout allait bien, son être entier le faisait mentir. Alors se battre était inutile. Le seul moyen de résister à la tentation, n'était-il pas d'y céder ?
Mais ce que dit son ami le troubla légèrement. Comment ça les autres ne voyaient que deux personnes qui discutaient ? Justement ! Ne venait-il pas de faire un échange de passion torride ? Comment les gens auraient-ils pu rater cela ?
Même s'il ne voulait pas se creuser le cerveau, une évidence se posa à lui : une illusion. Alec était capable d'en créer, vu ce qu'il était, alors oui... Les gens se faisaient avoir.

Nastaé se mit à sourire quand il lui parla du palais, calmant peu à peu ses pulsions, de manière à lâcher son t-shirt. Il devait se contenir. Ainsi il accepta volontiers la proposition, essayant de se concentrer sur l'architecture, les décors, les plantes, les soldats bref, tout sauf Alec. Dès qu'il posait ses prunelles sur lui, tous ses efforts pour résister étaient réduit à néant. Alors autant se ménager.
Après plusieurs couloirs, corridors, et autres salles gigantesques qui n'en finissaient plus, le génie eu la bonne idée de demander à un garde, -le bluffant un peu par la même occasion- pour enfin pouvoir accéder aux chambres. Ainsi, ils étaient comme deux ronds de flans, devant une lignée de portes, menant à des chambres. Le jeune homme était un peu nerveux. Il se rappelait de la dernière fois et, la nervosité laissa finalement place à de l'excitation, alors il sourit à Alec, lui prit la main, et l'emmena dans une chambre, un peu plus loin, vers le milieu du couloir. Alors oui, la pièce était surement, très belle, et tout devait être particulièrement bien ouvragé, mais Nastaé n'en n'avait que faire. Dès que la porte fut ouverte, il donna un grand coup de main dedans, pour la claquer, alors qu'il se jetait sur Alec.

Son sang circulait dans ses veines tellement vite, qu'il fut pris d'un vertige. Il sentait les bras et les mains du génie le tenir alors il n'en tint pas compte, posant ses lèvres sur les siennes. Une main se glissa jusqu'à sa nuque, alors que l'autre parcourait son dos. Plus il le touchait, le regardait, plus il le trouvait magnifique. Quelle chance pour lui d'être dans ses bras !
L'ondin avait l'impression de l'avoir dans la peau, c'était très agréable et en même temps très difficile, car il savait que la séparation était toujours déchirante, au point d'avoir une petite mine pendant les trois jours à venir. Mais qu'importait, il profitait du moment présent.
Alors qu'il filait une main sous son haut, dans son dos, et qu'il toucha enfin sa peau, il sentit le goût du sang sur sa langue. Se reculant, il dit, paniqué :

-Excuse moi... Je...

Oui, de passion ardente, il avait mordu la lèvre d'Alec, lui faisant une entaille, de manière à ce que quelques globules rouges se fassent la malle.
Un peu pantois, mais au bord du suicide émotionnel, il resta un peu écarté, de peur que son ami ne soit en colère. Ou alors, allait-il en être autrement ?

Nastaé avait envie de hurler. Hurler de tristesse, de rage, de désespoir. Et c’était ce qu’il aurait fais si une jeune femme n’avait pas atterrit à côté de lui. D’ailleurs, il ne fit même pas attention à elle, voulant à tout prix sortir pour voir où son si bel ami avait été sauvagement emmené.
Mais en ramassant les affaires pour les fourrer dans son sac, il se tourna vers la femme qui avait pris la parole. Misaka ? Partager son corps ? Etait-ce pour ça qu’il lui avait demandé de fermer les yeux ? Pour ne pas qu’il sache que l’ancien vampire était un tourmenté, qui se défaisait de ses plus profonds états-d ‘âmes, pour n’être qu’avec lui ? Nastaé ne pouvait s’empêcher de s’attendrir si c’était réellement cela, et de ce dire qu’Alec était vraiment quelqu’un d’unique. Unique pour lui. Mais l’heure n’était pas aux tirades dégoulinantes d’affection, mais à la recherche ardente d’une personne disparu subitement.

-Je… M’appelle Nastaé et je ne partage le corps de personne. Enchanté.

Il dit ça comme il aurait dis son âge, ou ses passions. L’ondin était parfois naïf, et encore plus en présence du génie, sachant pertinemment que ce dernier était assez fort pour le protéger. Mais il restait très affolé, et tordait ses doigts dans tous les sens, indiquant clairement son impatience. Il ne voulait pas rester là à parler, alors que son amant était surement enfoui quelque part, à se faire torturer. Faisant un signe de tête, il commença à avancer, sortant de la chambre, pour arpenter les couloirs à la recherche d’indices.

-On était tous les deux, et dans ce genre de moments, il a pris pour habitude de mettre sa couronne. Et puis des déchus sont arrivés et l’ont téléporté avec eux. Enfin des gardes. Je ne sais pas où ils sont allés.

Son discours était un peu bancal, décousu presque, car il était particulièrement angoissé. Alec avait disparut. A par l’évaporation des océans, il pensait qu’il ne pouvait pas y avoir pire cataclysme. Et encore, il avait à peu près la certitude qu’il soit dans le palais, vu que les types semblaient être de la milice. Evidemment, ça n’enlevait rien au fait qu’il soit retourné.

S’étant enfoncé dans le grand bâtiment, plus qu’il ne le fallait, les deux jeunes gens faisaient en sorte de passer inaperçu aux yeux des vigiles gardant chaque porte. Ils devaient clairement se rapprocher d’un point sensible, car ils étaient de plus en plus nombreux. Quand bien même elle parlait, Nastaé écoutait Misaka, qui était une proche alliée dans cette recherche. Lui était arrivé à contrôler sa nervosité et son stress, assez du moins, pour faire attention à qui il croisait, comment l’éviter, et être apte à répliquer en cas de problème, sans s’évanouir à la moindre émotion. Va y avoir un petit travail sur lui-même à faire, une fois sortit de là.

Arrivé devant un couloir qui se séparait en deux, l’ondin hésita. Il regarda son amie d’un jour, savoir si elle avait une idée, puis finit par dire :

-On a exploré tout l’Est et le Sud du château… Tu sais s’il y a des sous-sols ? Où comment y aller ? J’ai tellement l’impression qu’on tourne en rond…

Il ne fallait pas se décourager c’était certain. C’était grand, spacieux, monotone, joli, mais l’ondin était assez fort pour ne pas baisser les bras. Et puis il se battrai jusqu’au bout pour lui. Pour Alec. Il donnerait tout pour le génie.
Une fois qu’ils eurent choisi, ils s’engouffrèrent dans un des deux couloirs, et un escalier, descendant dans les profondeurs, se profilant devant eux. Misaka le suivait, et plus il s'enfonçait dans la prison sous-terraine, plus il accélérait, se demandant si Alec était là, où s'il allait encore devoir visiter en courant les profondeurs du Palais. Marchant sur le sol terreux, les constructeurs n'ayant surement pas prit la peine de le daller, au vue de la salle des tortures qui se profilait au loin, -après tout, pourquoi embellir le dernier endroit que la voyait avant de mourir ?-, l'Ondin débarqua en pleine séance. Le génie, blanc comme une Ange, était sauvagement attaché par des chaines rouillées et lourdes, à un mur scabreux, pendant que quelques gardes se faisaient plaisir avec son corps. Nastaé, à cette vision, sentit la colère et la haine l'envahir, et de ses mains, jaillirent sans ménagement, deux jets d'eau, dont le débit et la pression s'intensifia au fur et à mesure qu'il créait l'élément. Les gardes se retrouvèrent vite douchés, et submergés, et le jeune homme laissa Misaka se charger des finitions, pendant qu'il fonçait détacher son bel amant. Avant de toucher ses poignets, il prit délicatement son visage entre ses mains, caressant ses joues qu'il aimait temps :

-Alec... Oh...

Il était attristé et désolé, plus que jamais, de le voir dans un tel état de souffrance, et en même temps il aurait aimé revenir dans le temps, pour pallier à ce genre d'erreur.
Avec l'aide de la jeune femme, ils délivrèrent le génie, et Nastaé l'aida de tout ce qu'il pu pour le soutenir, l'aider autant sur le plan physique que moral, et aussi à se vêtir.

Il était vraiment temps qu'ils sortent de là...