Voilà donc le visage du chaos, voici donc les traits de l'homme qui avait causé la perte de tant d'innocent : Orion Shidori. Elle avait entendu de lui qu'il fut un puissant magicien, mais qu'il se perdit, lui et sa connaissance dans les ténèbres pour devenir un sorcier, le Roi des sorciers... Comment un homme tel que lui avait pu ainsi être déchu? Que lui était-il arrivé pour... être ce qu'il était devenu? Un homme réduit au néant, à la seule punition de connaître la peine, la douleur, la haine et le chagrin de tous les êtres vivants. N'y avait-il pas sort plus misérable pour quelqu'un de son statut?

Noah se tenait parmi la foule, comme des milliers d'autres, à écouter alors la sentence qui lui avait été donnée. Mon dieu qu'elle se sentait insignifiante parmi tous ces gens, cette fourmilière vociférante. Car en effet, dès que la punition fut annoncée, beaucoup s'écrièrent de colère et de rage. Ne méritait-il pas la mort, disaient les uns? Il faudrait le torturer bien plus, disaient les autres... Tant d'individus réclamant la justice par la mort, d'autre par la vengeance. Même ici, face au chaos, ce n'était pas le meilleur des hommes qui étaient mis en avant, même au travers de la décision des chefs. L'ombre, fine et frêle, ne pouvait que percevoir le visage des individus se déformer sous leurs hurlements et leurs insultes, d'autres pleuraient, attristés que si peu de chose ne soit imposés au célèbre couturier. Elle se contenait tant bien que mal pour ne pas se laisser submerger par toutes ces vives émotions, ne pas se laisser entrainer. Alors, au contraire des autres, elle s'enferma dans un cocon invisible et ne détourna son regard de la silhouette du condamné. Son regard bleu ne pouvait se détourner de lui, à la fois malsainement fasciner par toutes l'énergie qu'il déploya pour commettre ses forfaits, mais aussi par le personnage en lui même qui lui paraissait être une personnalité torturée.

Ho, bien évidemment, aucun sentiment ne pouvait sincèrement l'atteindre car il avait sans nul doute oublié, oublié ce que représentait le verbe aimer, et tous les autres qui avaient une connotation émotionnelle. Il avait dû balayer toute son humanité pour son étrange entreprise... mais Noah ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas à quoi cela aurait pu lui servir de n'avoir à sa disposition que des êtres qui n'en étaient plus... si il était arrivé au bout de sa manœuvre, n'aurait-il pas été le seul être conscient? N'avait-il envisagé que le poids de la solitude aurait pu avoir raison de lui? L'ombre avait pitié de l'homme, elle avait pitié de lui. Nulle haine, nulle colère, malgré les conséquences qu'elle avait pu observer de ses actes. Pourquoi? Parce qu'elle ne pouvait se mettre à sa place et elle aimait à penser qu'il y avait une explication logique à tout cela. Et si il n'y en avait pas, alors Orion était perdu depuis déjà bien longtemps et qu'importe le châtiment qui serait le sien, il avait déjà perdu le plus important : son humanité.

On invita alors chacun d'entre eux à venir à la rencontre du nouvel Orion, Orion le condamné. L'ombre n'aimait guère trop le procédé, d'exposer ainsi le puni comme une bête de foire, mais cela lui permettrait de mieux observer la créature car, au final, elle n'était pas meilleure que les autres, et elle le savait pertinemment. Lorsqu'elle parvint alors face à lui, avec un mystère étrange, elle conserva son silence pendant une longue et interminable minute. Elle se plongea simplement dans le vert infini des yeux du coupable, comme si elle cherchait éperdument à y voir quelque chose.

" Je ne vous offrirais nulle haine et colère car vous en recevrez bien assez de la part des autres. Je ne peux malheureusement n’éprouver aujourd'hui que de la pitié, et il m'est aisé de supposer que cela vous sera d'autant plus douloureux qu'insultant mais... mais ce n'est guère voulu. Nous nous connaissons pas mais... je suis désolée, désolée pour l'homme que vous étiez d'être réduit à cela. Si vous veniez un jour à avoir une autre vie, si cela vous ait accordé, je prie pour que vous ne preniez plus de mauvaises décisions. Que la folie ne vous emporte pas... "

Le regard en peine, Noah eut l'étrange respect de saluer le Roi sorcier, même si il ne l'était plus. De la compassion? Peut-être. L'ombre aurait pu être un ange formidable mais le sort en avait décidé autrement... mais elle le savait, elle n'était pas une bonne femme, mais elle n'était pas mauvaise non plus. Qui sait ce qu'elle aurait fait si elle avait été à la place d'Orion?

Lynn croisait les bras d'un air irrité, son index tapant furieusement contre son coude. Un accent circonflexe au-dessus de son nez froncé lui donnait un air qu'on ne lui reconnaissait pas. L'Ultimage exprimait clairement sa désapprobation mais ne rompait pas les rangs pour autant. Il fallait qu'elle donne le change ; qu'elle fasse croire au peuple que la décision du jugement était unanime et approuvée par tous les chefs de race. Ce qui était très loin d'être le cas.

Cette mascarade donnait un arrière goût amer à la jeune femme qui était obligé de faire semblant d'être d'accord avec toutes les horreurs qu'on allait infliger à ce garçon. Lynn regarda le sorcier avec pitié et un sentiment de colère s'empara d'elle. Pas envers lui mais envers les soi-disant juges qui l'avaient condamné à une sentence cruelle et inutile.

Ceux qui confondent Justice et Vengeance ne devraient pouvoir exercer ni l'un ni l'autre. La vengeance est bon pour les bêtes sauvages et n'a rien à faire dans les mœurs d'une civilisation qui se respect. Or qu'est-ce que ce jugement à part une vengeance furieuse et impitoyable sur un homme qui ne pouvait plus nuire. Orion ne ferait plus de mal à personne maintenant, mais de toute évidence, ce n'était pas suffisant. Il fallait lui faire payer tout en ayant l'hypocrisie de faire passer cela pour de la justice. Maudis soient-ils!

Lynn inspira profondément pour calmer la rage qui commençait à faire trembler sa main et attendit la fin de cette immonde tartuferie. Toutefois, elle ne put tenir plus longtemps lorsque le nouveau roi des anges livra Orion à la vindicte populaire comme un vulgaire voleur de poule attaché au pilori sur la place du village. Il ne manquerait plus qu'on distribue des fruits pourris à lui lancer. Cette fois le ridicule de la situation eut raison de son sang froid.

-C'est intolérable ! Cracha-t-elle assez fort pour que les autres chefs de race l'entendent.

Puis, elle tourna furieusement les talons pour quitter l'arène. Il y avait une limite à ce qu'elle pouvait endurer, et dans sa colère passagère, Lynn se promit une chose : ce monde allait changer, de gré ou de force. Mais pour cela, il lui fallait étendre son influence par le biais de son territoire. Les plus grands troubles apportent les plus grands changements. Pas seulement pendant, mais aussi après. L'Ultimage ferait croitre son égide et dirigerait les hommes, supprimant les bas instincts qui parasitent leur quête du bonheur. Elle guidera les peuples, s'assurant que sa bannière claque aux vents de chaque continents. Sur son empire, jamais le soleil ne se couche.

Lynn secoua la tête avec lassitude tandis que sa colère retombait. Parfois, elle se faisait peur à elle-même.

Thème :

Comment décrire la fin d'une guerre ? Comment faire le choix entre la joie et le deuil ? Appuyé contre le mur au fond de la salle bondée, Koal se contentait de croiser les bras en attendant. Orion, le félon responsable de tous ces morts, de tous ces innocents massacrés au nom de quoi ? Il n'en savait finalement rien. Comme une foule d'enfant devant la cage d'un lion, des centaines d'hommes et de femmes, de guerriers, de veuves, de héros et de soldats comme tant d'autre s'amassaient pour voir leur bourreau être jugé et condamné. Si tant est que l'on pouvait appeler ça un jugement. Il n'était pas pour la clémence, mais la justice avait ses principes que l'on ne pouvait enfreindre. D'aucuns l'aurait laissé simplement faible et sans pouvoirs, mais pas le roi des anges. Humilier et réduire à néant l'esprit de ses ennemis, même lorsqu'ils étaient au sol, enchainés et dénués de dignité, voilà donc la fameuse clémence angélique. Des loups s'acharnant sur une brebis estropiée, voilà ce qu'ils étaient. Lorsque l'élu des Cieux eut fini de parler, il vit Lynn, la reine magicienne, partir en pestant. Au moins une personne qui voyait d'un œil avisé ce qui se tramait devant eux.

Koal reporta son attention sur l'ancien roi Sorcier. A cause de lui, des familles avaient été tuées, massacrées. Rien de plus que du dégoût ne venait à ses lèvres pour parler d'Orion, et pourtant, l'œuvre même de ceux qui se prétendait du bon côté faisait planer l'ombre de la pitié au-dessus de lui. Ces gens, ces "juges", en avaient fait un Martyr, et à cause d'eux on se souviendrait autant de la cruauté du nécromancien que de celle de ses bourreaux. Ils avaient transformé le responsable de cette guerre en victime de la barbarie. Alors qu’on aurait dû profiter de la paix pour critiquer l’hérésie du souverain, la rumeur se répandrait dans les tavernes, et certains plaindrait le Sorcier, alors qu’il ne méritait pas la moindre compassion. Avec un sourire sarcastique, il observait les badauds se jeter sur lui comme un charognard sur un cadavre encore frais. Bien sûr, ils voulaient lui cracher leur haine au visage. Bien sûr, il les comprenait, lui aussi aurait voulu transpercer lui-même son crâne d’une unique flèche. Mais tous, plus ou moins consciemment, participaient à son entrée dans la légende.

C’était ici que commençait l’histoire d’Orion, le roi fou, mage sanguinaire et victime de la vengeance cruelle des dieux eux-mêmes. Bientôt, on verrait des clans se fonder sur cette humiliation, en l’utilisant comme raison pour piller et massacrer. Bientôt, on oublierait les morts, et on chanterait la mascarade du jugement d’un roi. Koal se redressa, et se dirigea vers la sortie. Non, bien sûr, son geste n’aurait jamais autant d’importance que celui de l’Ultimage, mais si d’autre pouvaient prendre conscience de ce qu’on était contraint d’appeler injustice, alors peut-être que les choses auraient changé. Mais il en doutait.

Il jeta un dernier regard sur la silhouette courbée au sol, faisant face aux crachats acerbes de ses victimes, et tourna enfin la tête, en espérant que quelqu’un dans cette foule serait assez clément pour abréger ses souffrances et l’achever d’un coup de dague. Alors peut-être pourrait-on penser à reconstruire, à oublier les tyrans et penser aux oppressés. Peut-être alors pourrait-on recommencer à vivre comme avant.

Alec était là, incognito, le visage couvert par une fine mais ample capuche noire, habillé de façon sobre mais propre. Il était un être parmi tant d’autres, à ceci près qu’il était couvert d’un paquet de bandages. Son enveloppe charnelle avait beaucoup de mal à se faire à la nouvelle âme qui l’habitait et son corps en était encore trop fragile pour qu’il puisse faire quoi que ce soit sans porter de quoi le maintenir en un seul morceau.

La situation le faisait à la fois rire, mais lui causait aussi une grande pitié, mêlée à une vague de colère passagère. Bien sûr, il aurait du lui en vouloir parce qu’à cause de lui, le vampire avait perdu son corps ainsi que son trône, et même ceux qu’il considérait comme ses amis, mais cela n’avait en réalité pas tant d’importance. La seule vraie raison de sa colère, c’est qu’il l’ait en un sens forcé à tuer encore une fois celle à qui il tenait tant. Réduire son corps en cendres avait été une déchirure pour Alec et il ne s’en était pas encore remis.

Les personnalités avaient fait leur petit show, chacun tentant de faire preuve d’assurance et d’autorité dans ce monde devenu fou. Peut être qu’ils n’avaient finalement pas le choix, ou peut être qu’Orion en avait subi assez et que leurs moqueries ne devaient même plus l’atteindre. En un sens, il le comprenait presque, cet être attaché de toutes part, sujet à des moqueries, à de l’indifférence, à de la rancœur ou une haine profonde. Le vampire n’était pas empathique et il ne cherchait pas à l’être, mais il ne fallait pas être idiot pour comprendre que cette mascarade ne servait qu’à rediriger la haine de tous contre une seule personne. Après tout, ils auraient pu l’enfermer à double tour dans les enfers ou simplement l’achever, mais non. Il devait servir d’exemple, devenir un vulgaire objet destiné à rassurer les foules et en un sens, Alec trouva cela aussi dégueulasse que ce qu’avait fait le mage noir lui-même.

Quand sa chance se présenta, il avança, sans un mot, jusqu’à celui qui avait volé l’âme de sa petite cinglée, puis le toisa longuement, son regard se perdant petit à petit dans des souvenirs douloureux qui lui revinrent presque aussitôt. Il ne le faisait pas exprès, après tout, qui voudrait réellement faire souffrir autrui à coup de nos propres souvenirs ? De véritables psychopathes sadiques peut-être ? Mais dans tous les cas, il ne prononça nul mot, repenser instinctivement au passé était largement pire pour celui qui ressentait à présent tout. Alors qu’il avait commencé à faire son pas pour quitter ces lieux, il se ravisa et revint à sa place, puis daigna enfin articuler quelques mots, que lui seul pourrait entendre.

- Comme - je suppose - tout le monde ici présent, je ressens de la haine à votre égard. Tout comme la mort, vous m’avez volé des êtres chers et je pense que je vous en voudrai pour un moment.

- Mais … Je ne vous connais pas assez pour porter un jugement qu’on pourrait qualifier d’objectif, alors je ne vous jugerai pas. Vous avez voulu votre dose de bonheur et le seule chose dont on peut vous blâmer, c’est de la méthode utilisée.

Il prit alors une grosse inspiration et commença à sangloter. C’était peut être idiot, ou tout simplement pathétique, mais il s’en foutait. Après une dizaine de secondes, il articula enfin quelques mots tandis que la souffrance avait enroué sa gorge. Il savait qu’il allait, plus tard, regretter ce qu’il allait dire à l’instant suivant, mais ne pas le dire aurait sûrement fait de lui un monstre encore pire qu’Orion lui-même.

- Je … Je vous … Je vous pardonne.

Prenant une nouvelle et dernière inspiration, il quitta ensuite les lieux, sans se retourner, en espérant que les autres auraient la même lucidité en comprenant ce qu’il se passait réellement ici et que c’était l’unique occasion de soulager leurs cœurs, mais pas de la façon basique, bestiale et inhumaine à laquelle ils pensaient.

Assis au fond de l’arène, le visage caché par une lourde capuche, le roi des réprouvés suivait le jugement d’Orion. Alors tous ces ravages la cause d’un seul et même homme ? Zéleph ne c’était pas investi dans cette « guerre », en réalité il c’était bien moquer de ce qui aller arriver aux terres du Yin et du Yang. Après tout qui c’était soucié de ses problèmes autres fois ? Alors pourquoi lui aurait fait ? La question ne se poser même pas, tout cela était dû passer à présent, du moins une fois qu’Orion connaitrait sa sentence. Zéleph le savait, une fois le « monstre » dompté les gens finiront par oublier. Avec le temps, petit à petit. Il fallait les voir lancer des regards de haine ou de peur au coupable, première victime de sa folie. Tout cela n’était qu’un spectacle, quelque chose pour se divertir, il ne fallait pas lui dire autre chose. A travers les siècles les comportements n’avaient pas changé. Juger ou venger, la frontière était mince et les juges pas toujours impartiaux, pour le plus grand plaisir des victimes. Alors lors ce que la sentence tomba, Zéleph ne bougea pas. Ce n’était pas la pire des punitions qu’il est vue, au final Orion s’en sortait pas mal, pour avoir ravagé ces terres. Le roi des réprouvés sourit, il n’était pas sûr que le roi des anges ais raison. Tout le monde n’était pas aussi impliquer que l’on voulait bien le dire dans cette histoire, rien n’était vraiment jouer, des gens pouvait encore faire confiance a un homme tel que Orion. Lui le premier. Les âmes les plus repoussé étaient celle qu’il préférait. Lui-même avait était un laisser pour compte, sous prétexte qu’il descendait d’un des pires démons de ce monde. N’était-ce pas injuste ? Mais le monde n’était fait que d’injustice, le jugement d’Orion en était la preuve.

Après la sentence, l’ancien roi sorcier fut jeté aux lions. La foule allait s‘en donner à cœur joie. Zéleph trouva cela pathétique. Les gens s’agglutinèrent si vite pour approcher le coupable. Comme une bête au zoo. Le roi des sorciers était devenu une bête de foire, purement et simplement, une bête. Qui ici avait encore un sentiment humain à son égard ? Très peu était ceux qui pouvait ce venter d’avoir était impartial dans leur jugement sur les actes d’Orion. La majorité qui descendait ce ni pour se plaindre, ni cracher sur son nom ou se défouler mais bien pour l’humilier un peu plus. Qu’on ne lui dise pas, ce peuple n’était pas là pour confier sa douleur, la plu part était simplement passé pour dire qu’ils avaient était là, qu’ils avaient vue Orion ce faire punir. Peut-être était-ce une page d’histoire de ce monde qui ce tourné, et ceux-là l’avait bien comprit. Zéleph pour sa part avait autre chose à faire que de regardé ce triste spectacle. Orion était assez punie comme ça, ce n’était pas la peine de s’intéresser a de tel actes de bassesses. Il se leva et jetant un dernier regard a la fausse aux lions, il quitta l’arène de cristal dans le plus grand secret qui soit. Orion avait joué ses cartes, il avait perdu, c’était le jeu, et maintenant tout était fini.

« Orion Shidori, vous êtes auteur d'un des plus graves crimes contre l'humanité. De par votre folie, vous avez failli détruire toute trace de vie en ce monde. »

« Wah ... C'est sérieux comme histoire ... »

« Chut . »

Sifflais-je à l'animal couché sur mon épaule . Je tenais à écouter un minimum même si ce genre d'évènements , je faisais plus que tache une fois que je m'y incrustais . Mais j'y étais conviée , ayant participé au combat contre ce gouffre qu'avait ouvert cet Orion pour nous plonger dans la folie ... Le juge qui exprimait la sentence n'était personne d'autre qu'Adam , nouveau roi des Anges . Il poursuivit , lâchant quelques constatations que n'importe qui aurait pu faire mais celle sur le fait que certains Chef des Races avait péri , ça , je l'ignorais encore .

« Ben heureusement que tu es résistante ou j'aurais été hébergée dans l'âme puante d'un zombie pour un bout de temps ... »

« Je crois que les zombies n'ont pas d'âme à proprement parler ... »

« Tu crois ... ? C'est vrai que pour baver , réclamer de la chair fraîche , la bouffer ensuite et se battre à la vitesse d'un escargot , pas besoin de cerveau ou quoique ce soit ... »

« Cependant, votre manque d'émotions ne peut être que le reflet d'une grande souffrance. Vous avez cherché à vous oublier tout en vous nourrissant des souvenirs heureux que les esprits dans les âmes contenaient. N'importe quelle peine dans l'état actuel de votre conscience ne serait qu'inutile. C'est pourquoi, sur la réunion du conseil des chefs de races ayant souhaité délibérés sur votre cas, nous avons décidé... »

Lança Adam à l'assemblée et à l'accusé comme pour couper court à notre conversation . Même si j'étais très concentrée à ce que je faisais , je ne perdis pas une miette de sa longue et impénétrable sentence qui tomba comme une guillotine tombe lourdement sur la tête de la pauvre victime . C'était bien à la mort d'avoir peur d'un objet pareil ... Je tendis l'oreille , tenant à savoir la sentence qui allait lui être donnée . Parce que la Mort était facilitée , je lutterais si c'était sa seule punition , croyez-moi .

« De vous déchoir de votre royauté, de détruire l'atelier qui porte votre nom et de modifier votre esprit afin d'y incorporer un don d'empathie puissant. Vous serez condamné à ressentir la souffrance d'autrui sans que nul rédemption ne vous soit offerte. Vous ne pourrez vous suicider et devrez vivre avec les remords de ce que vous avez fait, endossant toutes les responsabilités qui vous incombent. Vous ressentirez la souffrance de chaque être qui a connu le malheur à cause de vous et serez condamné à essayer d'aider les autres en vain puisque personne n'acceptera cette aide. »

« Bien heureusement qu'il est déchu de sa royauté ... En tout cas , ils n'y sont pas allés de main morte pour la sentence ... C'est balèze de l'empêcher de se suicider quand même . Son erreur va rester dans son esprit à jamais ... Pauvre tit' bonhomme . »

« ... »

Je ne trouvais rien à rajouter , heureuse de savoir que sa punition était exemplaire ...

« Pour ce qui concerne les individus s'étant fait décapités sous une forme de mort-vivant, avec la coopération des ombres et de tous les chefs de races présents, il a été décidé qu'un objet de réincarnation serait créé. Les ombres rattraperont les âmes sans corps et les mettront dans le corps d'un enfant à naître. Cet enfant vivra sa vie, se forgeant un esprit jusqu'à l'âge de 16 années. A partir de ce moment, l'esprit de la personne décédée fusionnera avec l'esprit de l'adolescent pour ne former qu'un. Ces enfants à naître deviendront des personnes puissantes une fois que les esprits auront fusionné mais c'est un moyen de réparer le mal qui a été causé en donnant une seconde chance aux individus qui n'ont pas eu la chance de vivre plus longtemps. »

« Tu vas avoir de quoi t'occuper ma jolie !! Collecter les âmes et leur donner un nouveau corps , une nouvelle vie ... Peut-être même celle de tes coéquipiers que tu retrouveras ... Un guerrier qui lance des éclairs un peu partout , une jeune fille rousse , un génie blond même . »

Je crispais mes mains sur elles-même , respirant à fond , m'empêchant de verser une larme sans aucun doute , ce qui serait vraiment idiot ...

« Je sais qu'il s'en est sorti , arrête tes bêtises ... »

« J'invite maintenant toutes les personnes qui le souhaitent à faire la queue pour faire face à l'homme qui vous a causé du tord. Dîtes lui ce que vous ressentez, dîtes lui ce que vous éprouvez et, croyez moi, jamais plus il ne regardera personne sans rien ressentir. »

« On y va dis ... ? »

Comme seule réponse , je me levais et m'approchais , me mettant à la queue le regard baissé vers le sol , attendant tranquillement . Ce ne fut que face à ce Shidori que je relevais la tête , lui lançant un regard de marbre , instaurant un long silence , ne quittant pas son regard du mien . Mais je rebaissais la tête , cachant sans doute la haine dans mon regard , laissant seulement un sourire empli de vengeance transparaître .

« ... La Mort de certains proches , la perte de quelque chose , la séparation et tout ce genre de choses nous conduisent à des fins bien miséreuses , à faire des actes impardonnables . Vous êtes tomber bien bas . Je me fiche pas mal de savoir ce qui vous amenez là . Soit nous les Ombres , orchestreront notre nouveau boulot sans broncher . Tâchez de finir votre sale petite existence assez vite car je m'occuperais de votre âme pourrie jusqu'à la moëlle personnellement . La Mort ne sera plus un repos mais un éternel enfer . Sur ce , profitez bien de votre punition qui anéantira le reste de votre vie , qui sera , à mon humble avis , un paradis à côté des tréfonds de l'enfer . »

Je m'éloignais en silence , tandis que Saya-kan était retournée sur mon épaule , la tête dans mon dos , regardant encore Orion Shidori . Elle lui tira sa langue bien pendue de petite bestiole dans son genre et je l'attrapais en ricanant , sortant de la salle de jugement .