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 Les rêves ne sont plus que lointains ... | PV [Finito]

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Ven 25 Jan 2013 - 19:18


Je ne l'avais même pas imaginé dans mes rêves les plus fous ...
Qui ne sont déjà plus de ce monde ni de ma personne , kidnappé par la réalité .


« Tout me semble si différent dorénavant ... » Je regardais l'horizon sans bouger , me demandant encore ce qui m'avait amené là . C'était Maika , qui se promenait de plus en plus librement sans moi en parfaite autonomie qui avait entendu cette rumeur mi-légende mi-réalité . Ce qui m’inquiétait un peu d'ailleurs . La voir grandir et m'être attachée à cette fillette teigneuse ... Elle me quitterait un jour ou l'autre et sans me laisser le choix , c'était son destin , autant que celle d’emprunter des vœux avait été le mien . Cette simple pensée me fit soupirer à nouveau , lançant quelque chose plus pour moi-même sans m'attarder à ce que ma phrase ai du sens pour qui l'eut entendu . « Mais au fond ... Le monde est toujours , pareil , il n'y a que moi qui ai changée , juste moi ... »

Je disais donc que la fillette , subtile et entreprenante comme jamais , s'était présentée à moi , revenant d'une promenade en ville avec quelque chose qu'elle avait ouï de-ci de-là et qui était susceptible de m'intéresser . J'avais tendu l'oreille et tout de suite poser la typique question , mais comme à son habitude , elle fit la démonstration , frottant mon habitacle et souhaitant se rendre au lieu dit "Somnium" comme elle le nomma dans sa formule .

J'étais assise sur le bord de cette falaise , silencieuse comme tout . Cet endroit , dans lequel nous avions atterri pour découvrir que cette rumeur n'était donc pas que pure invention , était vraiment magnifique . Après avoir habilement escaladé ou dégringolé en glissade agile sur les talons quelques petites plaines et falaises où étaient pendus plusieurs ponts lumineux , le soleil se couchait sur cette île qu'on découvrait flottante en se postant ici , près de ces étranges falaises . En dégradé d'une pierre brune presque noire telle une vague rude figée par le temps , des nuages se glissaient entre les fentes , indiquant la fin de la terre et le début du vide , démarqué aussi , quand on levait le nez , par un fabuleux cerisier en fleur qui avait poussé là , et on se demandait bien comment vu la consistante de cette étrange et sombre caillasse .

« C'est donc ça la terre le refuge des génies ... » Je haussais un sourcil , ma tête pivotant immédiatement vers Maika , tandis qu'elle poursuivait en regardant l'horizon . « N'y a t-il pas meilleur refuge pour le rêve et les souhaits que s'élever dans les nuages au milieu du ciel hein ? Cet endroit est magique et digne de la marginale imagination de ceux à qui il est destiné . »

Je soupirais , regardant toujours le ciel de même que mes compagnes , Maika debout bien droite , tandis que j'arrêtais de m'adosser à cet arbre en fleur , me mettant digne de ma posture , droite et la tête haute , le regard perdu aussi , dans la même direction qu'elle . Tandis que Saya-kan , renarde jaune perchée dans les bras de la gamine blonde , ne bronchait pas , ce qui était d'un fait exceptionnel vu l'habituelle commentatrice de compétition qu'elle faisait à chacun de nos faits et gestes . Coupant le silence , je changeais quelques peu de sujet bien que ce ne soit pas si éloigné que ça de la situation actuelle .

« Il n'y a plus rien que je puisse craindre sur ses hauteurs sans doute hein ? Si moi j'ai peur du lendemain ... De sa réaction à lui . » Mon regard se baissa au sol et ce fut bien la première fois que je vis Maika me fixer d'un air compatissant et désolé plutôt que moqueur . « Hey si il respecte pas ton choix c'est assez clair pour prendre une décision . Néanmoins , je pense que le lien est maintenant trop fort pour le briser d'un simple changement de camp . » Je soupirais encore une fois , doucement , cependant lui souriant comme pour la remercier en silence mais je savais que ça ne suffisait pas . Néanmoins elle était compréhensive , je pouvais tout lui dire alors je finissais par lui avouer le reste de mes doutes .

« Et que sa femme soit privée de rêver ? De ressentir et de liberté ? Je suis pas certaine que ça , il l'acceptera aussi bien . » Comme seule réponse , elle baissa la tête et se tût , sans doute à court d'arguments pour solliciter ma confiance en moi . Pour ne pas lui abattre le moral , je conclus , simplement : « De toute façon , s'il ne l'accepte pas , il aura peut-être un peu raison et je ne pourrais pas lui en vouloir ... Mais avant d'en arriver là , je passerais par tous les moyens à ma disposition pour tout lui expliquer . Il y a toujours une solution à tout les maux , les réconciliations ... Comme les séparations malheureusement . » Glissais-je en avalant durement ma salive , ouïssant un bruit derrière moi auquel je ne fis même pas attention .
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Lun 28 Jan 2013 - 0:43

    Ce monde était en constante évolution, il tournait, tournait sans cesse, me donnant la nausée, tout allant si vite, un manège aux tours infinis, sur mon cheval de bois tout allait si vite et pourtant, j’avais choisi de me hisser si haut qu’on ne puisse venir nous interpeller, qu’on soit libre de se couper de toute réalité, c’était aussi un peu ça Somnium, un repos nécessaire de de l’esprit lorsque celui-ci montrait les premiers signes de faiblesses. Cela faisait six mois jour pour jour que j’étais devenu Mârid à la place de mon père, cela faisait six mois que j’étais devenu orphelin, sans racine, sans famille, sans lien avec un passé perdu depuis tellement longtemps ; je peinai encore à me rappeler mes souvenirs heureux, mes relations humaines étaient annihilées dans la folie de détruire un mal dont j’étais gladiateur. J’avais vécu des ennemis invisibles et de nouvelles menaces se profilaient déjà à l’horizon. Je ne savais le détour de tous mes lendemains, je ne connaissais l’avenir, si imprévisible, il me réservait le meilleur et le pire et pourtant, j’en espérais encore de beaux contours, de belles surprises, j’étais parfois si naïf.

    Un ancien conseiller de l’ancien Mârid m’avait prévenu que mon nouveau titre allait changer beaucoup de choses, que mon couronnement allait provoquer des changements inattendus dans mon corps et ce fut vrai. Chaque génie naissant provoquait un frisson indescriptible, mon corps en tremblait, comme si j’étais relié à chacun d’eux, cela m’effrayait. Parfois alors, lorsque des transformations particulières se faisaient ressentir, alors mon corps semblait imploser de terribles crevasses grandissantes, lorsqu’un être d’une puissance remarquable venait de nous rejoindre notamment ; c’est cette douloureuse sensation qui vint m’apporter la nouvelle d’une ombre presque couronnée, une ombre qui nous avait rejoint. Je ne comprenais pas encore grand-chose de tous ces ressentiments, je ne pouvais rien interpréter, juste ressentir sans pour autant l’expliquer. Pourtant, ce fut une révélation à demi-étonnement lorsque je sus qu’à son approche je devais la rencontrer.
    -------------
    Une petite fille d’une innocence rare s’avança de roches en roches en gambadant l’air docile et le regard sauvage. Elle s’approcha doucement de Sora, prenant une voix des plus mielleuses et enfantines, saluant les deux personnes et le renard qui se trouvait là avant de s’intéresser au nouveau génie.

    « Bonjour, je me nomme Alice. Heureuse de te rencontrer, Sora. Mon père sait que tu es là, il est impatient. Tu me suis ? » et sans vraiment attendre de réponse, elle prit innocemment la main de Sora.

    « Mon père m’a interdit de faire ça mais bon, c’est trop loin pour y aller à pied. Tenez-vous tous par la main ça risque de secouer. » Prononça-t-elle avec un rire cristallin et une mine réjouie. Tenant toujours la main de Sora, elle fit quelques pas en sautillant, haute comme trois pommes avant de se retourner vers la demoiselle et de sourire avec plus de malice qu’attendue par une jeune fille de son âge. Alors tout le décor se mit à trembler, à se secouer dans tous les sens, comme si Sora regardait une peinture devant elle, tout se fissura, laissant de larges fentes de néant entre les parties visibles du paysage imaginaire de Somnium. Alice continua d’avancer dans cet étrange chamboulement presque apocalyptique alors que tout semblait s’enrouler et se dérouler, le ciel devenait terre et vice versa, les horizons comme des murs se mirent à tourner autour d’eux à grande vitesse, prenant des couleurs bien plus vives, presque aveuglantes. Ceci dura quelques minutes avant que le décor ne soit transformé et ne se stabilise pour laisser place à une sorte d’immense manoir au cœur d’une ville où on entendait des cris festifs au loin d’une population qui semblait festoyer toute la nuit. La fillette laissa ces deux convives se remettre de l’expérience avant d’élever une voix douce : « C’est par ici, suivez-moi. » et de lâcher la main de Sora avant de sautiller devant eux et de passer les portes du bâtiment.

    A l’intérieur, il n’y avait qu’un hall d’entrée sans grande prétention, d’immenses tapis aux allures de rubans rouges longeaient les murs et des vitraux laissaient passer les faibles rayons de la lune. Devant un immense chandelier flottant sans accroche au plafond s’étendait un escalier qui montait jusqu’à un pallier intermédiaire, qui lui laissait entrevoir deux autres escaliers se fondant dans les ténèbres de l’obscurité. La fillette avait disparu mais un homme avait pris place sur le palier intermédiaire. Je descendis les marches en me tenant au rebord, mon long manteau trainant sur les marches, je m’arrêtai juste avant la dernière marche.

    « Bienvenue à Somnium, Sora. J’espère que tu as fait bon voyage. Laisse-moi me présenter. Je m’appelle Naram. Je dois avouer avoir attendu ta visite. Après tout, des comme toi, il n’y en a pas deux et j’étais quelque peu intrigué par ton histoire. As-tu un peu de temps à m’accorder ? »
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Jeu 31 Jan 2013 - 18:35


« Bonjour, je me nomme Alice. Heureuse de te rencontrer, Sora. Mon père sait que tu es là, il est impatient. Tu me suis ? »

Une voix raisonna dans le silence , me forçant à écarquiller les yeux l'espace d'un millième de secondes , tandis que je reprenais un air calme et plat , enclin à toutes sortes de situations , me retournant . Une fillette , venait de lui poser une question dont elle n'avait nullement jugé utile d'attendre la réponse de son interlocutrice vu qu'elle l'avait déjà saisi dans sa petite paume .

« Mon père m’a interdit de faire ça mais bon, c’est trop loin pour y aller à pied. Tenez-vous tous par la main ça risque de secouer. »

Je haussais un sourcil , encore soucieuse de ce qu'elle comptait faire mais vu sa façn de venir sûre d'elle et de m'emmener je ne sais où avec la même sûreté dans le regard , je ne pouvais que l'écouter ... Non ? Je craignais pas les enfants t'façon , pas ceux qu'ont pas une tête de psychopathe en fait surtout . J'obéissais donc sagement , laissant Saya-kan s’agripper à mon épaule , Mao se cramponner dans les bras de Maika qui me tenait la main .

Le monde changea alors du tout au tout , on croyait être les derniers survivants de la fin d'un monde mais c'était juste le décor qui changeait , pour de vrai pas comme dans une pièce de théâtre . Qu'une enfant ai ce genre de pouvoirs était stupéfiant , d'autant plus qu'elle m'intriguait . Nous nous retrouvâmes après un changement chaotique de fond de scène devant un manoir dans lequel elle nous fit entrer d'une simple commande :

« C’est par ici, suivez-moi. »

Sans aucune manifestation d'un quelconque refus ou même acceptation , nous la suivîmes dans un parfait silence , déboulant dans le hall du somptueux manoir qui nous avait été apparu après l'utilisation de ce pouvoir magique qui permet de se téléporter sans doute ... Bien que de manière plus marginale que ça , quasiment étonnante . Le temps d'observer cette entrée somptueuse , bien que quelques secondes à peine y suffire , la fillette avait disparu sans aucun autre mot , un homme se présenta alors devant nous . Présenter est un bien grand mot cependant , car il ne nous donna pas vraiment son identité bien qu'on pouvait avoir son idée sur la question sans aucun problème , j'avais déjà entendu ce nom quelque part .

« Bienvenue à Somnium, Sora. J’espère que tu as fait bon voyage. Laisse-moi me présenter. Je m’appelle Naram. Je dois avouer avoir attendu ta visite. Après tout, des comme toi, il n’y en a pas deux et j’étais quelque peu intrigué par ton histoire. As-tu un peu de temps à m’accorder ? »

Je m'avançais un peu , me courbant légèrement , signe d'une petite révérence , répliquant d'un sourire .

« M'avez-vous réellement laissé le choix en m'envoyant chercher ? Quelque soit le moyen de ma venue ici , je suis ravie de vous rencontrer Naram . Et vous épargnerais ses présentations inutiles si j'ai bien cru ouïr mon nom dans vos paroles . »

Maika , Saya-kan et le chat noir les saluèrent en restant derrière moi , je n'avais pas encore pris la peine de leur expliquer mais cela n'avait pas grande importance , elles sauraient tout ... Asses tôt .

« C'est une bien jolie demeure que vous avez là , je vous envie car comme vous le savez sans doute , je suis passée si près d'un beau château pour siéger moi-même auprès de mes sujets . Il faut croire que cette destinée n'était que préventive vis-à-vis d’événements futurs qui auraient pu être regrettables mais qui sait ce que l'avenir m'aurait réservé dans le cas échéant , autant ne pas y penser . »
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Ven 1 Fév 2013 - 1:13

    Le génie esquissa un large sourire lorsqu’elle entreprit une courte et pourtant remarquable révérence, celui lui fit tout drôle pour la simple raison qu’il s’agissait de la première fois. A vrai dire, le génie avait immédiatement posé les termes des bonnes mesures en interdisant à quiconque tel geste, car à Somnium, chaque génie valait autant qu’un autre et vu l’amour que portait Naram pour ses sujets, il se sentait plutôt lui toujours d’humeur à faire même révérence. Raison pour laquelle il rit un instant avant de la reprendre, le sourire en coin : « Ne prends plus cette peine à l’avenir, nous ne sommes à la cour des grandes mondanités, j’ai une vision quelque peu plus populaire et citoyenne du pouvoir dirigeant et elle implique en premier lieu que tu me tutoies sans gêne et en deuxième lieu car nous sommes égaux. » et lorsqu’il finit ceci, il descendit la dernière marche sur laquelle il s’était arrêté, après quoi les escaliers se mirent à se mouvoir dans tous les sens pour se fondre dans le néant.

    « Il est vrai, j’ai demandé à ma fille adoptive de te conduire à moi. Somnium est en constante évolution, cette île croit chaque jour de nouveaux lieux de notre imagination et je suis partout et nulle part à la fois. Mais vois ceci comme un honneur, je la laisse peu s’exposer au monde. C’est un génie originel, et j’ai peur de la réaction des autres génies qui pourraient ne pas l’accepter comme elle est, si fabuleuse petit brin de femme, pourtant. » Il avait dit ceci comme si quelque part, il pensait que Sora pourrait le comprendre sur ce point, la peur que l’on s’en prenne à un être cher.

    « J’aimerais justement que nous y pensions. Enfin si tu me le permets. » Soumit-il avant de s’avancer vers elle, posant délicatement sa main derrière son dos pour l’inviter à marcher vers l’extérieur de la demeure avec lui. Lorsqu’ils se mirent à avancer, les murs se mirent alors à se faire dévorer par le sol dans lequel ils descendirent comme sur du sable mouvant, le toit disparaissant dans la nuit, il n’y eut qu’une nuit étoilée au loin et de l’herbe fraiche comme seule horizon.

    « C’est un gros défaut de ma personne. Je suis quelque peu occupé ces temps-ci mais dès qu’il est question de rencontrer un nouveau génie, je disparais dans la nature sans prévenir pour venir saluer ce que je me permets d’appeler à titre peut-être un peu abusif, un frère ou une sœur, car je ne vois tous ainsi, comme une grande famille où nous devons tous veiller les uns sur les autres, pour demeurer plus puissants que toutes ces races qui se battent inutilement entre elles. » Commença-t-il pour introduire.

    « Ce qui ne veut pas dire qu’on ne puisse prendre part à leur guerre, pour nous amuser, mais de façon indépendante, car nous n’avons de compte à rendre à personne diplomatiquement parlant alors nous sommes libres du chaos. Tu sais Sora, j’ai vécu des siècles en pensant être le seul génie de ce monde, je me sentais seul, dans ma manière de vivre, sans faim ni sommeil, et si l’exception de vie a du style, sur la durée, ça ne fait que renforcer une douloureuse solitude selon laquelle personne ne nous comprend. Mais de nous voir tous ici, je me dis qu’on n’est pas si seul, nous nous comprenons, nous fêtons tous ensemble, nous buvons jusqu’à plus soif d’ivresse et nous nous amusons en attendant la fin du temps, je trouve ça plus drôle que ce que font les autres à limer leurs épées pour trancher la gorge de leur voisin. » il tenait à lui expliquer un peu la politique de la race pour commencer, il savait que si Sora avait tenté le couronnement de sa race, elle s’y connaissait ou moins un peu en politique et serait alors intéressée de savoir pourquoi les génies restaient ainsi à une place profitable pour admirer les désolations et les spectaculaires combats des autres, n’y prenant part que pour s’occuper avant de disparaître sans demander son reste.

    « Je crois sincèrement que tu ne perds rien en nous rejoignant. J’ai un respect infini pour la race que tu as quitté, les ombres auront à jamais mon admiration. Mais ils ne sont qu’une huile qui permet aux engrenages du monde de bien tourner. Et je crois que toutes ces règles, ces recherches toujours plus compliquées où on superpose des couches de consignes, oui, tout ça devient ennuyeux à force. Nous avons aussi nos règles mais elles ne concernent que notre bien être personnel, pour ainsi dire, on s’en fiche complètement du sort du monde. Enfin moi je m’y intéresse mais c’est à titre tout à fait personnel. » il faisait en sorte de parler beaucoup, déjà parce que c’était une fâcheuse habitude chez lui, mais aussi pour permettre à Sora de ne pas être intimidée, il remarquait souvent que le dialogue servait à décoincer les choses les plus envenimées.

    « Mais peut-être avais-tu une raison magnifique pour nous rejoindre. J’aimerais l’entendre, j’aime les belles histoires, je suis un vieux grincheux qui a encore besoin de lire des contes enchanteurs pour s’endormir mais ne le dis à personne. » et lorsqu’il finit sa phrase, un somptueux jardin avait pris la place du manoir, des fleurs grimpantes aux murs et des fontaines par dizaines par des sculptures aux représentations originales et sans sens particuliers qui agrémentaient le lieu. C’était une question de goût, Naram aimait se promener à l’air libre dans des jardins, même imaginaires, perdu au milieu de Somnium.
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Ven 1 Fév 2013 - 21:18


« Ne prends plus cette peine à l’avenir, nous ne sommes à la cour des grandes mondanités, j’ai une vision quelque peu plus populaire et citoyenne du pouvoir dirigeant et elle implique en premier lieu que tu me tutoies sans gêne et en deuxième lieu car nous sommes égaux. »

Dit-il tandis qu'il arrivait à la même hauteur que moi , les escaliers disparaissant déjà . Un rêve trop réaliste pour y croire , avec cette caractéristique d'un décor tourbillonnant et changeant de fonds des plus marginaux au possible . Il semblait avoir beaucoup à dire alors je me contentais de me montrer attentive à ses paroles , tentant de-ci de-là de sortir quelque chose d'intelligent sur mon point de vue , une bonne compréhension de chaque chose commençant par une simple mais concentrée écoute .

« Il est vrai, j’ai demandé à ma fille adoptive de te conduire à moi. Somnium est en constante évolution, cette île croit chaque jour de nouveaux lieux de notre imagination et je suis partout et nulle part à la fois. Mais vois ceci comme un honneur, je la laisse peu s’exposer au monde. C’est un génie originel, et j’ai peur de la réaction des autres génies qui pourraient ne pas l’accepter comme elle est, si fabuleuse petit brin de femme, pourtant. »

Je hochais la tête , sachant désormais ce que c'était que de protéger les êtres de sa propre chair ou ceux qui nous sont simplement plus précieux que n'importe quel pouvoir ou trésor . Il répliqua à mon envie de taire le sujet d'une montée sur le trône brusquement stoppé , et j'évitais une grimace , poussant un discret soupir .

« J’aimerais justement que nous y pensions. Enfin si tu me le permets. »

Lança t-il donc comme requête d'en savoir plus à ce sujet . Tandis qu'il me poussait simplement vers la sortie en sa compagnie , le décor changeait déjà à toute vitesse , sans pour autant en être étourdissant . J'allais vite prendre goût à ce monde d'originalités et beautés changeantes ...

« Si ça vous intéresse tant que ça , marchons un peu pour en parler . »

Il aborda par la suite le sujet de la politique . J'étais toujours très attentive , prête à lui répondre bien sagement , mettant un pied devant l'autre , regardant futilement autour de moi , y posant mon attention sans pour autant la laisser s'y éterniser . Attendant qu'il finisse d'abord la sentence qu'il venait d'entamer :

« Ce qui ne veut pas dire qu’on ne puisse prendre part à leur guerre, pour nous amuser, mais de façon indépendante, car nous n’avons de compte à rendre à personne diplomatiquement parlant alors nous sommes libres du chaos. Tu sais Sora, j’ai vécu des siècles en pensant être le seul génie de ce monde, je me sentais seul, dans ma manière de vivre, sans faim ni sommeil, et si l’exception de vie a du style, sur la durée, ça ne fait que renforcer une douloureuse solitude selon laquelle personne ne nous comprend. Mais de nous voir tous ici, je me dis qu’on n’est pas si seul, nous nous comprenons, nous fêtons tous ensemble, nous buvons jusqu’à plus soif d’ivresse et nous nous amusons en attendant la fin du temps, je trouve ça plus drôle que ce que font les autres à limer leurs épées pour trancher la gorge de leur voisin. »

« Je connais un génie qui craignait que les relations "positives" de notre race pouvaient susciter l'intérêt du Marîd en personne et pourquoi pas être le prologue d'une histoire d'ennuis qui n'aurait aucune autre fin qu'une Mort douloureuse et longue . Je ne savais pas tous des génies , bien que j'ai appris à les connaître pendant un moment , j'ignorais qu'ils pouvaient être solidaires et vivrent tous ensemble tout en étant en-dehors de tout conflit avec les diverses espèces qui peuplent ces terres . »


Tout ce que je disais était vrai . J'étais réputée d'une personnalité très franche , un de mes plus gros défauts qui était , du tout au tout et surtout selon la situation , un atout et une qualité . Bien sûr , personne dans ce monde n'avait jamais menti de sa vie , nous l'avions tous fait au moins une fois , juste une ... Mais je me testais à le faire le plus possible dans le but de préserver ceux que j'aime . Non de leur faire du mal mais la vérité est trop souvent fatale à mon goût , à qui veut l'entendre .

« Je crois sincèrement que tu ne perds rien en nous rejoignant. J’ai un respect infini pour la race que tu as quitté, les ombres auront à jamais mon admiration. Mais ils ne sont qu’une huile qui permet aux engrenages du monde de bien tourner. Et je crois que toutes ces règles, ces recherches toujours plus compliquées où on superpose des couches de consignes, oui, tout ça devient ennuyeux à force. Nous avons aussi nos règles mais elles ne concernent que notre bien être personnel, pour ainsi dire, on s’en fiche complètement du sort du monde. Enfin moi je m’y intéresse mais c’est à titre tout à fait personnel. »

Oh les Ombres oui ... C'était un rouage dans celui de la vie sur ces terres , et on se demandait encore si le monde pourrait continuer à tourner si elles venaient à disparaître mais la réponse jusqu'à ces jours a toujours été non et je doute que ça change de sitôt . C'est sans doute qui m'a pesé , d'être le corps d'une machine qui était un maillon essentiel pour l'humanité bien que l'ayant actuellement quitté , je n'en ai pas vu grand changement ... Mais un maillon de moins ou de plus dans la chaîne , c'est surtout cette partie là qui compte , pas forcément chacun des éléments qui la composent .

« J'avoue m'y intéresser selon le moment et les nouvelles qui parviennent à nos oreilles , qu'on souhaitent les entendre ou pas . Mais d'un certain sens ... Je suis bien plus libre en génie qu'en Ombre sur la chaîne de l'humanité , mais à titre tout à fait unique , je suis condamnée à une servitude sans nom ... »

Je soupirais tandis qu'il reprenait , infatigable , posant une question plutôt qu'un discours de sa propre personne , me rendant tout au même temps compte que le décor avait pour de bon changé , un superbe jardin fleuri s'offrait désormais à notre regard encore susceptible de l'émerveillement de la beauté des choses , même rêvées . Mais rêverais-je encore une fois au moins ?

« Mais peut-être avais-tu une raison magnifique pour nous rejoindre. J’aimerais l’entendre, j’aime les belles histoires, je suis un vieux grincheux qui a encore besoin de lire des contes enchanteurs pour s’endormir mais ne le dis à personne. »

J'étouffais un rire moqueur dans quelque chose de plus doux , regardant autour de moi pour prendre le temps de répondre posée et calme , reprenant mon souffle dans ce rêve qui était encore incertain pour moi . Génie peut-être j'étais , mais novice du terrain sans doute , et je prendrais un peu de temps à m'habituer à ce genre d'atmosphère entre deux mondes ...

« Ma nouvelle famille est composée d'êtres de notre race . Ainsi , je me sens plus proche de cette servitude que cet homme m'a souvent décrite comme un châtiment dont la souffrance est indicible à qui veut la connaître , alors j'ai pris la voie que je jugeais juste . Peut-être parviendrais-je à mieux comprendre tout ce qu'il voulait dire , peut-être que je verrais mieux les choses telles qu'il me les a décrites mais je doute que ce soit de son goût , le simple choix d'emprunter une telle voie . C'est sans doute ce que je redoute le plus , pour le reste je ne crains rien ni personne , j'ai toujours été quelqu'un d'assez agressif et têtu et je doute que le caractère qui est destiné aux génies comme on me l'a expliqué , arrange la présente chose . »



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Sam 2 Fév 2013 - 20:44

    « Il est vrai, notre race n’est pas immuable. Le défunt Mârid a été aussi intelligent que cruel le temps de son règne. Il a fait de grandes choses, nous n’étions que des esclaves avant lui, il nous a appris à nous défendre contre les rêveurs qui asservissaient. Mais le temps l’a rendu si... Amer. Il a tué tellement des nôtres, ceux qui ne respectaient pas les règles qu’il avait lui-même instauré, il rêvait d’une race ordonnée sans comprendre que c’était antagoniste à notre race. » suggéra-t-il tout en repensant à tous ceux qu’il avait vu mourir de la main de son père, la haine ne l’avait jamais vraiment quitté, il avait vengé les victimes de ce tyran mais au fond de lui, il ne lui pardonnerait jamais pour tout le mal qu’il avait causé, toute la torture infligée à une race entière dont il devait à présent, lui, son fils, recoller les morceaux.

    « Le génie qui t’a dit tout ça a raison. Il a tout fait pour que ce que nous étions ne soit qu’un fléau. Mais j’aspire à tout autre chose et la tâche sera pénible car c’est une race traumatisée que je reprends en main. Nous nous sommes tous campés sur nos différences, nous sommes tous uniques et il a profité de cette division pour mieux régner. C’est en unissant les génies que j’ai renversé son régime, qu’une guerre civile a éclaté, qu’il a été destitué. C’est au bien être de mon peuple que j’aspire à présent, leur faire comprendre à quel point chaque génie est exceptionnel et qu’il faut qu’il en ait conscience, pour mieux accepter une condition difficile comme tu as déjà pu le constater. » Puis il laissa l’ancienne ombre entreprendre son histoire, celle du pourquoi et non du comment car ça au fond, le génie s’en fichait, lui ne voulait connaitre que les intentions et lorsqu’il les entendit, il fut intrigué et à la fois pensif.

    « Moi je pense qu’il t’acceptera ainsi. Les génies ont toujours eu des parcours sentimentaux plutôt complexes et problématiques. Nous manquons de réalité et l’amour ne s’exporte que dans la réalité, l’être a besoin de sécurité, de paroles concrètes et sincères, des domaines où nous peinons souvent. » Lançait-il avec légèreté, il n’était pas un bon exemple en soit, son parcours sentimental comme il l’avait appelé avait été pour sa part complétement chaotique alors il n’était pas la référence dans le domaine, ou peut-être bien que si quand il y repensait.

    « Les génies sont sensibles aux mots employés, tu le découvriras vite en te promenant à Somnium. Tu lui parleras et il saura. Les ombres ont toujours eu la fâcheuse tendance de ne jamais être heureux. Si tu réussis à t’épanouir ici, avec nous, chose que j’espère de tout cœur, alors il ne saurait contredire ton choix, un homme, quoi qu’il dise, n’aspire qu’au bonheur de l’autre, peu importe l’égoïsme qu’il emploie à prouver le contraire, souvent par fierté semble-t-il. »

    Le décor changea à nouveau et les deux génies se retrouvèrent en plein centre-ville de Destati. Autour d’eux, les génies se promenaient allégrement, certains dansaient au milieu de la grande place au rythme de verres et autres chopes qui ne cessaient de se percuter entre elles avant d’être englouties de toute part. Naram quant à lui se diriger vers un petit café avec une terrasse, ouverte toute la nuit évidemment, les génies ne dormaient jamais. Il invita Sora à s’y asseoir en reculant une chose pour qu’elle y prenne place, en parfait gentleman, avant de prendre place juste en face. Une demoiselle à peine aussi âgée que Sora vint prendre commande et le Mârid prit sa commande habituelle, un alcool brunâtre plutôt puissant au goût en invitant Sora à prendre ce qu’elle voulait. Puis, lorsque la serveuse s’en alla chercher ladite commande, Naram se remit à parler à travers le brouhaha ambiant.

    « Je pense que tu es arrivée au bon moment Sora. Le règne de la terreur est terminé, c’est un monde nouveau que nous avons créé pour cette race et où nous aspirons à plus de joie dans ce monde si gris, si triste. Et tu étais une ombre puissante, alors forcément, la conversion en génie fait que tu resteras puissante. Tu n’auras de problème de perte de goût ou tu ne verras en noir et blanc comme cela arrive à beaucoup de génies naissants. Enfin peut-être en as-tu mais si c’est le cas, ça ne sera que très temporaire. A ton niveau, la contrepartie est cependant obligatoire mais je pense que tu es déjà au courant d tout ça, tu me feras bientôt la preuve de ta qualité dans le domaine d’ailleurs. » Glissait-il à la fin sans expliquer et préciser la chose, de façon plutôt mesquine, comme il en avait l’habitude, comme s’il avait déjà une idée précise en tête qu’il ne voulait pas encore révéler. La serveuse revint apporter les boissons, Naram la remercia et tendit le verre à Sora du contenu qu’elle avait elle-même commandé en faisant bien attention à ne pas inter-changer les liquides, c’est-à-dire qu’il n’était pas sûr qu’elle apprécie ce que lui avait choisi.

    « A la tienne Sora. A ta nouvelle vie qui commence et ne se finira probablement jamais. » Dit-il solennellement en levant son verre en sa direction, ce après quoi il se tenta à une infime gorgée, il savait qu’à cet endroit, ce qu’ils servaient était de nature plutôt corsée, même pour des personnes comme Naram.

    « Alors dis-moi. Que prévois-tu de faire maintenant que tu es un génie ? Erreras-tu sans but comme certains le font, incapables d’accepter ce qu’ils sont ou au contraire, as-tu des projets ? Si c’est trop personnel, tu as le droit à ton joker, ma foi, il faut bien discuter un peu, la nuit est à nous. »


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Sam 2 Fév 2013 - 22:38



Alors c'était pour ça tous ses reproches à la race des génies et de leur concept selon Narcisse . Apparemment , Naram disait que la façon de régner de l'ancien Marid qui lui avait précédé était par la terreur et la division . Mais selon le jeune homme aux cheveux bleus , cette ère était révolue elle aussi , tout changerait , il réparerait les liens indestructibles usés par le temps entre les génies , divisés par leur ancien souverain , pour qu'ils vivent solidaires , en paix et heureux .

« Moi je pense qu’il t’acceptera ainsi. Les génies ont toujours eu des parcours sentimentaux plutôt complexes et problématiques. Nous manquons de réalité et l’amour ne s’exporte que dans la réalité, l’être a besoin de sécurité, de paroles concrètes et sincères, des domaines où nous peinons souvent. »

J'aurais pu en rire , car la blague était bien mauvaise mais ce n'en était pas une quand on connaissait notre histoire sur le bout des doigts . Et ce n'était le cas de personne , même pas Saya-kan , Maika ou Rhys , il n'y avait que les concernés qui en connaissaient les détours , les virages et puis les dérapages surtout . Je répliquais , peu convaincue mais d'un sourire qui se voulait compatissant … Même si c'était pour moi qu'on s'inquiétait .

« Si tout était aussi facile . Enfin ce n'est qu'un point de vue externe , il est normal que je n'y crois pas une seule seconde ni même un mot … Néanmoins vous n'y êtes pour rien mais … Merci quand même . »

Il répliqua bien vite , et je l'écoutais sagement . La description d'un ancien Marid tyran me donnait une impression de total opposé de celui avec qui je dialoguais , bien que je ne me sois jamais vraiment fiée aux apparences .

« Les génies sont sensibles aux mots employés, tu le découvriras vite en te promenant à Somnium. Tu lui parleras et il saura. Les ombres ont toujours eu la fâcheuse tendance de ne jamais être heureux. Si tu réussis à t’épanouir ici, avec nous, chose que j’espère de tout cœur, alors il ne saurait contredire ton choix, un homme, quoi qu’il dise, n’aspire qu’au bonheur de l’autre, peu importe l’égoïsme qu’il emploie à prouver le contraire, souvent par fierté semble-t-il. »

Le décor changea encore mais je n'y fis attention que du coin de l’œil , mon regard perdu dans le vague . La fierté … C'était quelque chose qui exprimait une certaine noblesse de soi , bien que personnellement depuis quelques temps , elle ne faisait que me mener droit au mur , sans vraiment chercher à m'aider . Je m'asseyais sur la chaise que le « jeune » -apparence apparence vous ne me trompez déjà plus- Marid me proposait , à la terrasse d'un bar encore ouvert .

On ne tarda pas à venir nous chercher la commande , et je demandais un simple cocktail moyennement alcoolisé . La serveuse repartit gentiment et ce fut ce moment que l'homme aux cheveux bleus choisit pour poursuivre , expliquant le fait qu'une Ombre puissante , passant dans un autre clan , ne perdait pas de cette force . Je hochais la tête tandis qu'on nous apportait déjà nos verres , Naram me tendit le mien que je pris sans rechigner alors qu'il prononçai l'habituel vœu à l'aube d'un verre .

« A la tienne Sora. A ta nouvelle vie qui commence et ne se finira probablement jamais. »

Ça c'était bien possible . Mais je ne craignais rien alors c'est dans un sourire , que je faisais légèrement tinter les deux verres pour lancer avant d'en boire une gorgée .

« Alors à votre nouveau règne , qui j'espère , sera rempli de bonnes résolutions envers ce magnifique peuple de rêves . »

À peine eus-je finis la gorgée ce cocktail qui n'était pas mauvais , d'un goût sucré et piquant à la fois , il reprit , posant une simple question qui pourtant … Annonçait une réponse plutôt complexe .

« Alors dis-moi. Que prévois-tu de faire maintenant que tu es un génie ? Erreras-tu sans but comme certains le font, incapables d’accepter ce qu’ils sont ou au contraire, as-tu des projets ? Si c’est trop personnel, tu as le droit à ton joker, ma foi, il faut bien discuter un peu, la nuit est à nous. »

Je croisais les jambes , posant un coude sur l'accoudoir , regardant le ciel étoilé pour répondre , comme … Perdue dans mes pensées , et c'était presque le cas . Une telle question m'emmenait loin dans mes plus sombres raisonnements .

« C'est encore assez flou pour moi je pense . Mais je pense commencer par rester sage et approfondir un concept qu'on m'a déjà enseignée , bien qu'externe à la race . J'étais incapable d'en comprendre certaines choses sans les vivre , c'est maintenant ou jamais . Mais le reste le plus concret … Ne l'est point . Désolée de ne pas pouvoir t'éclairer . »


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Sam 9 Fév 2013 - 0:42

    « Tu me tutoies, c’est au moins ça. » en guise de seule réponse de la part du génie qui regardait au loin, le centre-ville qui battait toujours son plein au rythme des éclats de joie. Le génie lui était joyeux sans l’être, un être lui manquait toujours et quelque part, lui ne pourrait jamais avoir ces problèmes dont Sora parlait en demi-mesure, car la solution finale avait été radicale et que plus rien ne restait de la belle idylle oubliée.

    « Pourtant, c’est alors sûrement malgré ta volonté que je vais t’obliger à ne pas rester sage. Je pense qu’il n’y a pas mieux qu’en embrassant ta race que tu lui rendras honneur. Tu vas rendre une petite visite à ton cher et tendre, demain. Qu’il te montre ce que c’est qu’un vrai génie, un génie comme tu n’en verras pas deux, Sora. Qu’il te montre et que tu l’acceptes enfin, lui, toi, peu m’importe. Qu’il en ressorte plus fort et grandi, qu’il t’accepte. » Lançait-il, une main cachant sa bouche, sans la regarder, comme s’il savait.

    « Il te manque quelque chose pour être des nôtres, et il doit lui manquer exactement la même chose. Le Yin a nécessairement besoin de son yang, c’est un équilibre qu’on ne peut renier. Sans cette étape, vous ne passerez jamais le cap de la prospérité et j’en serai attristé, vraiment. » Pourtant, aucune émotion n’était palpable dans sa voix, devenue terne.

    « Peu m’importe la manière tant que l’objectif est atteint. N’échoue pas car je ne suis pas partisan des deuxièmes chances. » Suggéra-t-il alors même qu’il y était pourtant plutôt favorable mais il ne voulait pas que ça se sache alors il préférait faire s’emporter la fierté du dirigeant analyste.

    Virant son assassin regard en direction de l’ombre que produisait Sora avec les lumières de la ville, il entreprit : « Je n’ai rien à t’apprendre car tout ce que j’ai à te dire ne s’apprend pas par les mots. Tu devras les apprendre de toi-même comme nous l’avons tous fait ici, nos propres pas à travers l’ombre, recherchant une lumière même infime que nous ne sommes même pas sûrs d’avoir réellement trouvé, ici rien n’est réel et tout l’est. Une fois que tu sauras ce qu’il en est avec ce génie, alors tu seras des nôtres mais pour moi, à cette heure et cet endroit, l’ombre que tu projettes encore transpire de la race que tu as quittée et ceci ne peut perdurer sous peine qu’une lente et douloureuse schizophrénie ne finisse par dévorer ton âme. » Oui bon, il aimait bien faire peur mais dans le fond, il était plutôt optimiste, vraiment.

    « A bientôt Sora, reviens-moi entière, les génies morcelés finissent tous comme l’ancien Mârid, fous à lier et dangereux pour notre communauté. Et je sais de quoi je parle, il s’agissait de mon père, paix à son âme. » son sourire revint, il n’aimait jamais parler sérieusement de la mort, aussi ne se l’avouait-il jamais, pour lui, tout avait une fin sauf sa propre existence qu’il voulait toujours continuelle, au-delà des aléas du monde, comme si lui ne passerait pas, que le temps faucherait tout et le monde mais le laisserait tranquille, aussi ses rêves étaient particuliers et celui-ci en faisait partie, utopique sûrement mais cela lui allait bien car après tout, il était toujours là. Son verre vide, il le posa d’une main ferme puis se releva, se courbant légèrement pour lui faire ses adieux éphémères, il s’éclipsa ensuite dans l’ombre d’une réelle qui dévora son corps et sa présence, à travers les méandres de Somnium.



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Les rêves ne sont plus que lointains ... | PV [Finito]

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