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Madame Mimme

La reine des Fées se réjouissait d'une pareille fête. Elle n'avait pas mit les pieds à un bal depuis, depuis toujours... Elle avait toujours rêvé de porter une magnifique robe, de danser jusqu'à ne plus pouvoir, de chanter, de jouer de la flute et de pouvoir rire en cœur au milieu de toutes les races de ces terres. Elle c'était donc arrangée avec le roi des elfes afin de préparer la décoration de la ville. Astaroth'Milel nous avait si gentiment prêté sa ville pour pouvoir y produire un bal qui resterait dans les mémoires. Le printemps était arrivé et comme toujours à cette époque de l'année, les elfes et les fées préparait une journée de fête qui se passait généralement entre eux. Sauf que cette année avec le climat de paix qui régnait sur les terres ils eurent envie de donner encore un peu plus de lumière à cette paix rayonnante en réunissant tout le monde pour une grande fête. La jolie Fée avait fait parvenir des centaines de fleurs qu'elle avait bien sur interdit de couper pour ne pas les tuer, elle avait fait attention à ce que tout soit replanté dans de magnifiques pots colorés. Les allées qui menaient à la piste de dansent étaient ornées de magnifiques plantation de rosiers aux couleurs éclatantes, des rouges, des roses, des blanches et d'autres couleurs constituant les couleurs fabuleuses de l'arc en ciel.

La jeune femme c'était elle même paraît de ces couleurs, elle portait une robe transparente au multiples voiles colorés qui constituaient un magnifique arc en ciel sur son corps bronzé. Elle avait attaché à ses cheveux de magnifiques fleurs en tissus et portait une belle couleur de fleurs faites de roses , de lilas et de boutons d'or. Elle avait apporté avec elle sa flute traversière bien décidée à en jouer pour le bonheur de l'assemblée. Sa flute était de couleurs argentées et elle y avait accroché un ruban de satin bleu qui virevoltait au vent pendant qu'elle jouait.

Elle était donc en pleins préparatifs surveillant le moindre petit soucis, laissant à la communauté des elfes le soin de s'occuper des préparatifs de grande envergure. Elle alla donc voir le stand où étaient étalé toutes les belles choses qui seraient proposées aux invités pour pouvoir encore mieux s’immiscer dans l'esprit du printemps. Il y avait là de magnifiques couronnes de fleurs de toutes les couleurs, des masques représentants diverses fleurs de façon joyeuse et attractive, mais aussi de belles écharpes de soie colorées à attacher autour des épaules ou de petits bracelets en rubans de satins virevoltants pour les poignets des demoiselles.

-"Tout est prêt ?"

-"Oui Madame, nous avons terminé les préparatifs."

-"C'est parfait alors que la fête commence!"

Elle était d'humeur joyeuse aujourd'hui et ne voulaient surtout pas voir une ombre venir ternir les festivités. Pour cela elle comptait sur la reine des Anges qui c'était proposé de s'occuper de la protection des personnes présentent aujourd'hui. Elle remarqua d'ailleurs que celle-ci c'était jointe à l'orchestre et nous faisait part de ses talents de musicienne, déjà attelée à sa harpe. Madame Mimme alla donc la rejoindre prenant sa flute entre ses doigts fins. Elle arriva à son tour au cœur de l'orchestre puis se joignit à la musique entrainante souriant d'abord à la reine des Anges puis portant sa flute à ses lèvres. Elle sifflotait gaiment et la musique entrainait déjà quelques personnes sur la piste de danse. Les cœurs étaient joyeux et la légèreté de ceux-ci les pousseraient surement à discuter et peut être même partager une danse.

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/!\ Aaliah Z’Odra participe à la fête sous les traits de Lysthe de Nâvox, une magicienne.

Ce qu’elle faisait là ? Elle l’ignorait totalement. Une idée absurde. Un coup de tête. Une impulsivité soudaine… Les endroits où le bonheur était instance, elle préférait les éviter. Ce ne lui allait tellement pas… Elle ne savait pas prendre part aux plaisirs et à la joie. Elle était encore bien trop sombre, et culpabilisait trop facilement. Elle était encore convaincue qu’elle ne pouvait profiter du bonheur. Car c’était comme oublier la mort de son aimé… Pour elle, bien évidement. Nul ne la jugerait probablement. Et certainement pas les gens qui participaient à la fête de Stefek ! Tout le monde avait le droit de profiter de la vie avec légèreté et de s’accorder un peu d’amusement. Etre heureux ne signifiait pas oublier ceux qui étaient partie trop tôt… Sauf pour Aaliah. Et puis, son errance dans le monde des ombres l’avaient rendue de moins en moins sympathique. Elle était devenue glaciale, agressive et impulsive. Elle avait opté pour la solitude, souhaitant vivre seule loin de tout avec pour seule compagnie sa louve et sa peine. Et cela lui allait très bien ! Jusqu’au jour où un étrange personnage lui offrir la possibilité d’opter pour un autre chemin. Etre une ombre, ne signifiait pas que malheur et désespoir. Les ombres étaient certes le symbole de la mort, mais elles ne faisaient pas que tuer… Elles aidaient aussi les âmes sur le chemin de l’Au-Delà… Un côté bien plus noble. Mais Aaliah Z’Odra avait toujours un peu de mal à croire que le bien était fait pour elle…

Cependant, aujourd’hui, elle s’était dit qu’elle allait essayer. Juste pour voir ce que cela faisait… S’amuser, rire, danser… Sans penser à sa peine. Sans penser à sa mort. Mais elle préférait rester discrète… Pas question que l’on puisse la reconnaitre. Pour le moment, elle préférait que nul ne sache le trouble qui s’immisçait dans son esprit. Parce qu’elle n’était pas encore prête à assumer entièrement son rôle. Elle devait d’abord être sûre… Trouver elle-même ses repères. Et puis seulement, elle verrait ce qu’elle ferait… Le temps lui avait déjà bien réservé des surprises, et il ne semblait toujours pas à court d’idée pour ce qu’il concernait son avenir. Si elle en avait un en tant que ombre…

En attendant, elle avait suivi sa curiosité soudaine et partie vers Stefek, avec dans le creux de la main, un étrange masque. Aaliah Z’Odra n’était pas faite pour prendre part à des joyeusetés… Mais pour Lysthe de Nâvox, ce n’était pas pareille ! C’était même tout le contraire ! D’ailleurs, n’avait-elle pas demandé à l’ombre de prendre son apparence pour faire croire à son existence. La magicienne ne voulait propager la nouvelle de sa mort. Aux yeux de tous ceux qui l’avaient connue, elle devait rester en vie. Cette fête, c’était donc l’occasion pour Aaliah d’essayer sa nouvelle identité. Et de voir ainsi ce que cela faisait d’être une autre personne pour une soirée…

Lorsqu’elle entendit la musique, l’ombre porta le masque à son visage et en un instant, devint Lysthe de Nâvox, la grande magicienne toujours prête à rendre service aux autres. Elle ne pouvait commettre aucun faux pas. Elle devait se comporter comme la jeune magicienne. Aussi, l’ombre inspira lentement et profondément. Elle passa une main dans ses cheveux aussi blancs que la neige et plissa légèrement les yeux lorsqu’elle croisa un rayon du soleil. Elle n’avait pas l’habitude d’avoir les yeux rouges, et même si elle ne voyait pas leur couleur, elle sentait aisément qu’il était différent des siens. La magicienne au physique atypique était sensible à la luminosité. Aaliah le savait très bien, mais ne s’était jamais rendu compte que le soleil pouvait autant briller. C’était la première fois qu’elle prenait conscience de sa luminosité. Elle avait l’impression de vivre dans un monde plus clair. Comme si elle avait quitté les ombres… Ce qui, d’une certaine manière, était vrai ! Elle n’était plus une ombre. Elle était désormais dans la peau d’une magicienne. Et aujourd’hui, ce n’était Aaliah Z’Odra qui allait à la fête, mais bien Lysthe de Nâvox. Celui lui donnait une certaine pression. C’était comme un défi. Et Aaliah avait assez de fierté pour vouloir surmonter n’importe quel défi que l’on lui imposerait.

Marchant d’un pas sur vers la fête, la jeune femme esquissa un sourire. Forcée au début durant le trajet, arrivé auprès de la foule, son sourire devint plus vrai et plus naturel. La musique et la gaité qui emmenait du lieu l’aidant à se laisser aller. Finalement, ce n’était pas si compliquer de sourire et d’avoir l’air heureuse. Surtout avec le visage d’une autre…

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A l'occasion de la fête du printemps Astaroth'Milel avait tenu à faire de ses terres un lieux de paix et de joie. Ainsi donc nous devions rejoindre le château de l'Échiquier afin de préparer les festivités. Masha m'avait fait part de la demande d'Astaroth concernant son envie de nous voir participer à la préparation de la fête, en tant que dirigeants de l’Échiquier il voulut avoir notre présence à ses côtés pour cet événement. Aya ne pouvant rien refuser ni à Masha ni à Astaroth elle ne pouvait donc que dire Amen et faire ses baguages pour rejoindre Stenfek. Elle était cependant enchantée pour une chose, la fête qui allait avoir lieux était un bal, elle pourrait donc sortir le grand jeu et porter une robe qu'elle avait gardé depuis longtemps pour une telle occasion. Les deux femmes étaient arrivées au château plusieurs jours avant afin de pouvoir participer un maximum aux préparatifs. Pendant que Masha se chargeait de commander tout ce qu'il fallait pour la décoration du château ainsi que les produits que nous offririons pour la fête, Aya elle s'occupait de diriger tout le peuple qui composait les domestiques du château afin qu'ils le remettent en état. C'était un véritable carnage! Ils avaient tout laissé à l'abandon pendant leurs absence et cela eut pour effet de mettre les deux jeunes femmes dans une folle rage. La belle déchue ordonnait que l'on nettoie les sols, que l'on époussette les moindres recoins, elle voulait que tout brille et que tout respire la fraicheur de printemps. Elles étaient revenues au château pour préparer une fête et se retrouver à devoir faire en plus le grand ménage de printemps! Aya avait hurlé en voyant l'état de sa chambre à coucher, les draps étaient poussiéreux et sentaient la vieille dame mal lavée. Elle fit tout changer et en profita pour donner un coup de jeune à la décoration. Elle fit commander à Masha des tentures, des rideaux et des draps de couleurs rouges et blancs. Le résultat était des plus parfait, elle se voyait désormais regagner ses appartements pour y travailler de nouveau. Le bureau où elle écrivait ses nombreuses missives était recouverts de nombreux papiers importants ou non, elle envoya tout valser et demanda à une servante de tout classer dans un dossier qu'elle enfermerait dans son placard.

Aya s'était ensuite rendue en ville accompagnée de sa sœur. Elles devaient aussi gérer certaines décorations pour Stenfek comme il était normalement prévue de le faire à la base. Les deux jeunes femmes prirent soin de faire positionner les tapis de couleur rouge aux bons emplacements, elles mirent en place les lieux où se tiendraient les stands de boisson et de nourriture puis se chargèrent de vérifier l'état des luminaires qui serviraient à éclairer l'immense place de la ville. Après plusieurs jours de travail intensif à entendre crier, à voir des gens se disputer, à devoir se mêler de différents conflits sans intérêts et à devoir régler des soucis d'emplacement, Aya était sur le point de craquer. Elle n'en pouvait plus. Elle ne comptait plus le nombre de verres que les domestiques avaient brisés sous son nez, le nombre de bouteilles dont le si précieux contenu c'était retrouvé renversé, le nombre de fleurs que l'on avait oublié de rempoté, le nombre de robes que les couturières n'avaient pas terminées, le nombre incalculable d'injures en tout genre que le monde avait prononcé. Mais une fois tout cela terminé elle put enfin aller se reposer dans sa chambre quelques instants. Elle savait que Masha était partie elle aussi faire une petite sieste d'une dizaine de minutes histoire de dire qu'elles avaient dormi un peu. Après cela elle prirent part à de plus agréables projets. Les deux jeunes femmes prirent un long bain à base de lait qui permettait à la peau d'être hydratée et absolument douce et veloutée. Après une séance de baignade dans ce liquide satiné elles se laissèrent masser par les mains expertes de leur domestique. Elles profitèrent d'une séance de manucure afin de cacher les horribles choses qu'elles avaient infligé à leurs mains ses derniers jours. Une fois les préparatifs terminés elles se rendirent chacune dans leur chambre pour le moment le plus agréable. Celui où enfin elles pourraient admirer la robe qu'elles avaient toujours rêvé de porter en l'admirant dans la vitrine de la boutique. Aya s'habilla donc, enfilant sa magnifique robe de bal. Elle était constituée d'un corsage en soie bleue nuit, décorée de dentelles et de roses de la même couleur. La jupe de la robe était constituée de plusieurs jupons de soie blanche transparente qui flottait au vent. Le drapé de sa traine était absolument somptueux. Elle avait ajouté une paire de gants blancs décorés eux aussi de roses bleues nuits. Elle portait un ras de coup en diamants et des boucles d'oreille assorties. Une fois s’être habillée, elle prit ses escarpins de couleur blancs et les mit aussitôt.

Elle alla s'assoir devant sa coiffeuse en marbre blanc et se laissa coiffer par sa servante. Elle releva sa longue chevelure blonde en un gros chignon qu'elle habilla d'un ruban de satin bleue nuit décoré lui aussi de quelques roses. Elle avait laissé quelques mèches s'échapper du chignon pour venir embellir son cou délicat. Il ne lui restait plus qu'à se maquiller, elle poudra ses yeux d'une scintillante poudre pailletée et redessina ses lèvres d'un magnifique rouge à lèvre carmin. Elle saupoudra légèrement ses joues de poupée d'une légère poudre satinée de couleur nacrée. Sa peau était magnifique mais pour l'occasion elle voulait accentuer encore plus sa beauté naturelle. Elle se leva et sa servante lui apporta la touche finale. Elle fit le tour de la belle déchue avec la bombonne de parfum à la main, l'aspergeant de cette douce fragrance d'essence de rose. Elle sentait désormais merveilleusement bon et serait surement l'une des plus belles fleurs de cette fête de printemps. Elle mit sa bague de diamant avant de partir et rejoignit Masha dans le salon commun. En arrivant devant sa sœur qui était déjà là, elle lui prit la main avec douceur puis l'entraina avec elle vers la fête qui commençait à l'extérieur. Elle lui fit un charmant sourire doux et amicale avant de lui dire d'une voix tendre et enjouée.

-"Tu es splendide! Comme toujours..."

Lison était carrément débordés ses derniers temps avec son travail d'Orishala. Une souveraine est toujours sollicitée n'importe où, surtout qu'elle avait la fâcheuse tendance à vouloir aider tout le monde ce qui l'épuisait encore plus. Entre les problèmes qu'elle rencontrait à Megido à cause de cette pauvre bande de Vampire qu'elle n'arrivait pas démanteler et les autres problèmes plus insignifiant mais toujours présent, elle n'en dormait plus beaucoup et ne s'amusait plus tellement. Sans parler de ses retrouvailles avec son frère. Elle qui était une femme-enfant avait du mal à s'y retrouver. Elle ne voyait quasiment plus son mari et elle était sûr que cela l'affectait beaucoup. Elle, elle parvenait à faire avec mais elle culpabilisait tout de même. Le pire, c'était Sunny. Si elle avait prit la responsabilité de l'adopter ce n'était pas pour le laisser à Jekey tous les jours. Elle devait aussi s'occuper de lui non?

Enfin bref, à cause de tout cela, elle avait besoin d'une pause. Un truc qui lui ferait oublier ses soucis comme toute personne normal en aurait besoin. Vous n'imaginez donc pas sa joie lorsqu'elle reçu une invitation pour une fête de printemps organisé par les chefs bénéfiques. C'était exactement ce qui lui fallait. Elle allait en profiter pour emmener Sunny qui s'amuserait beaucoup. Le petit garçon adorait faire de nouvelles rencontres et il était très social. Si elle l'écoutait, ils iraient à toutes les fêtes où ils sont invités, même ceux d'inconnus.

« Mon chérie!? » Appela-t-elle en entrant dans la chambre du garçon. « Tu viens, je t'emmène quelque part, c'est une surprise! »

Le garçonnet releva immédiatement la tête et fronça la sourcils. De un, parce qu'il se demanda bien où elle voulait l'emmener, de deux parce qu'elle avait une tenus tout à fait inhabituelle. En effet, sa mère avait pour habitude de mettre toujours la même tenue, soit un short avec de multiples poches et un corset qui changeait souvent de formes et de couleurs, et ce, ni plus ni moins. Aujourd'hui elle n'avait plus tout cela. En fait, elle arborait un vêtement plus classe. Elle portait un chemisier sans manche mais elle n'avait pas pu se priver de son corset habituel qu'elle avait mit par dessus. Puis, elle avait ajouté une cravate comme si elle assumait enfin son rôle de souveraine. Elle avait toujours un short mais celui ci n'avait plus aucune poche. Mais bien sûr, elle gardait toujours son fouet autour de sa cuisse, indissociable de sont corps.

tenue:

« Mais Lis'y... Pourquoi tu t'habilles comme ça? » Demanda-t-il plus surpris encore que l'annonce qu'elle avait faîte. « Qu'est-ce que cet endroit à de si spécial »

« Hum... toi aussi ça te fait bizarre... Orf, j'ai presque chaud avec cette chemise et je me sens toutes légère et nu sans mes poches... Je sens que demain, j'aurais hâte de retrouver mes bons vieux habits » dit elle avec une attitude qui n'était pas du tout la sienne. Elle semblait mal dans sa peau. Sunny la regardait toujours d'un air interrogateur, attendant une vrai réponse. Elle soupira alors et lui expliqua la situation. «  Et bien, J'ai envie de faire un teste. Tu vois, avec mon travail, je m'amuse plus du tout. On va à une fête organisée par les chefs bénéfiques et je ne veux pas qu'on me reconnaisse. J'ai envie de jouer une autre personne... Ca pourrait être drôle non? » Demanda-t-elle en se forçant à rire, pas très convaincu de ses paroles. « Ca ne peut me faire que du bien. Tu vas voir, dans tous les cas, on va s'amuser. »

Sunny finit par sourire. Il aimait bien quand sa mère redevenait un peu une enfant. Il se leva et alla attraper la main de Lison. La seconde d'après, ils avaient disparu de la chambre pour apparaître dans le jardin du château de Stenfek, en plein milieu de la fête. Ils restèrent là quelques secondes, le temps d'analyser la situation. Il avait pas mal de gens mais pas au point de se sentir étouffé. Les gens riaient et discutaient avec bonne humeur. En même temps, tout était fait en ce sens. Les lieux étaient ravissant. Lison qui était restée bien trop longtemps enfermée en ville ou dans sa forêt apprécia instantanément le paysage floral. Elle pris d'ailleurs une grande bouffé d'air frais avec le sourire.

« On fait quoi Lis'y ?» demanda Sunny, sa main toujours accroché à celle de sa mère. Cette dernière regarda les environs et repéra un banc libre tout décoré de marguerites.

« Je crois que je vais aller m'asseoir là. J'ai envie de faire comme avant. M'asseoir et observer les gens sans me préoccupé vraiment d'eux. Je le fais bien assez tous les jours. Toi fais ce que tu veux mon chéri. Il n'y a aucun danger ici. »

« Je crois que je vais rester près de toi aussi et après je verrais. »

Sur ce, ils allèrent tranquillement s'asseoir profitant pleinement de la compagnie l'un de l'autre et de ses petites vacances. Peut être qu'après, Lison irait voire les autres cheffes pour discuter un peu affaire... peut être.

Aaliah profita de la musique des lieux, ou du moins, essayait. Ce n’était pas facilement de se mettre dans la peau de quelqu’un d’autre. Bien sûr, si la magicienne lui avait permis de prendre son apparence, c’était certainement parce qu’on faut d’elle, elle savait que l’ombre était capable d’assumer ce rôle. Un rôle où il suffisait simple de sourire et d’être gentil. Mais pour Aaliah c’était loin d’être chose aisé, car cela n’était pas dans ses habitudes. Elle avait l’impression d’être fragile et hors de son monde. Comme un poisson hors de l’eau. C’était une très bonne image des choses… Aaliah avait appris à apprécier sa sphère solidaire et glaciale. Comme s’il n’existait rien d’autre. Et apprendre qu’elle pouvait choisir autre chose…C’était difficile et elle avait encore un long chemin à faire. Car pour le moment, elle n’était pas Aaliah la souriant, mais bien Lysthe. Lysthe la gentille magicienne au cœur pur. Malgré cela, elle prenait inconsciemment un peu de plaisir. C’était plaisant d’avancer le cœur léger. Il faut dire aussi que la nourriture du banquet n’était pas pour rien dans la fuite des sombres soucis de l’ombre…

D’ailleurs, l’ombre retourna auprès du banquet afin de gouter à cette délicieuse nourriture tout en effectuant quelques pas de danse au rythme de la musique. Lysthe avait confié une partie de sa vie, ses plaisirs, ses manières aussi l’ombre savait très bien qu’elle respectait l’identité de la magicienne. Tant qu’elle avait le sourire accroché aux lèvres, elle remplissait son rôle à merveille. Elle salua quelques personnes qu’elle croisait sur son chemin, rigolant et s’amusant comme l’autre fait la magicienne si elle avait encore été là pour profiter de l’événement. Finalement, elle s’en sortait bien. Ce n’était pas si compliquer de vivre à travers l’identité d’un autre… Et tandis qu’elle rejetait sa cascade de cheveux blancs en arrière, elle gouta un aliment qu’elle n’avait pas encore essayé. Elle en fut ravi, la nourriture était vraiment divin en ce jour de fête…

Soudain, son regard croisait deux visages connus et l’ombre se rappela un instant de son identité. Sous ce masque magique, elle était l’ombre qui avait vécu une intense aventure au cœur du désert, dans une dangereuse tour. Elle avait d’abord reconnu le jeune garçon, Sunny, mais avait dû regarder la jeune femme deux fois pour s’assurer qu’il s’agissait bien de la jeune Lison. Depuis cette aventure, elle ne les avait guère revues. Il faut dire qu’à l’époque, l’ombre avait une nette préférence pour la solitude et n’avait pas toujours été aimable avec l’orisha au cours de l’aventure. C’était l’occasion de prendre des nouvelles… Cependant, elle savait qu’ils ne la reconnaitraient pas. Mais se souvenaient-ils d’elle ? C’était peut-être l’occasion de voir ce qu’elles les gens pensaient d’elle… L’ombre n’hésita pas plus longtemps. De toute façon, elle était avant tout Lysthe de Nâvox.

« Bonjour ! » Dit-elle en s’approchant des deux jeunes gens, un large sourire aux lèvres. « Je m’appelle Lysthe de Nâvox » Rajouta-t-elle, non seulement pour se présenter, mais aussi pour rappeler qui elle était aujourd’hui. « Pourquoi rester assis alors que la musique nous invite à danser ? Tu veux danser avec moi Sunny ? » Lui demanda-t-elle, se rappelant légèrement trop tard que Lysthe n’était certainement pas censé connaitre le jeune garçon… Cependant, elle masqua son erreur derrière un petit rire amusé, rehaussé d’un large sourire. Elle savait comment récupérer son erreur. « Une personne m’a parlé de vous, je suis sûre que vous êtes Sunny et Lison » Dit-elle alors, les dévisageant de ses yeux rouges afin de mieux percevoir leur réaction. Ils pouvaient aussi bien être surpris que méfiant. Se moquer totalement ou être curieux. En attendant, ils ne devaient certainement pas se douter qu'il avait en face d'eux l'ombre Aaliah Z'Odra...

« Où on va Yoyo??? »

« Tu verras Violette, c'est une surprise! »

Moi, j'aimais les surprises! Et Yoyo m'en avait promis une si je faisais des efforts sur mon zozotement. Comme je savais qu'il ne me suffisait de pas grand chose pour arrêter de faire ce qui étais devenu une habitude chez moi, cela faisait plusieurs jours que je faisais exprès de parler normalement pour avoir ma surprise. Mais autant vous dire qu'une fois que je l'aurai eu, je me remettrai à parler en zozotant jusqu'à la promesse d'une nouvelle surprise! Eh oui, j'étais comme ça moi, une vraie petite friponne! Mais j'étais fière de l'être aussi! Je jouais avec un petit cailloux sur le chemin de l'endroit où se trouvait ma surprise, essayant de deviner ce que c'était sans poser de questions à Yoyo qui m'avait déjà dit de me montrer patiente. Comme j'avais peur qu'il m'enlève ma surprise si je me montrai « têtue comme un mule » comme il disait, je me tenais à carreaux tout en m'imaginant ce qui allait être mon nouveau terrain de jeu. J'avais un peu faim à vrai dire mais je ne disais rien, me projetant déjà dans un endroit plein de friandises en tout genre. Je tirai alors sur le vêtement de Yoyo qui me paraissait être un géant avant de demander :

« C'est encore loin? »

En effet, si nous avions volé jusque là, enfin, plutôt Yoyo en fait parce que moi j'étais restée sur son dos, à présent nous marchions. Et puis, moi, j'avais des petites jambes alors le chemin me paraissait loooooonng! Surtout que le monstre de mon ventre réclamait son dû! Son dû, c'était une partie de mes repas que je voulais bien lui donner! Parce que si je ne lui donnais pas, il n'était pas content, alors qu'une fois que j'avais mangé, il était heureux! C'était comme ça le monstre de mon ventre! Un vrai morfale celui-là!

« Non, on y est presque! »

Ca c'était des paroles de grande personne, ce qui signifiait en fait que ça allait être encore long. Pour pas que je me transforme en grande personne, Yoyo m'avait confisqué le masque et le pendentif que je gardais tout le temps sur moi. Il disait que c'était pour ne pas gâcher la surprise et que quand nous y serions, il me les rendrait. Il disait que pour un enfant, certaines choses semblaient plus magiques que pour un adulte même si je ne comprenais pas trop pourquoi en fait.

Nous rentrâmes bientôt dans une cité et la splendeur du lieu me fit ouvrir de grands yeux tout ronds! C'était tellement beau! Je regardais chacune des couronnes de fleurs qui décoraient l'endroit, c'était magnifique, ces fleurs attirant des papillons multicolore, des abeilles au pelage si doux, je regardai partout et tout me paraissait tellement beau!

« Waaa... »

Je me croyais dans un rêve! Le parfum de l'endroit était un mélange de fleurs, les boissons avaient des couleurs merveilleuses, les plats semblaient tous être aussi bons les uns que les autres. Je regardais des personnes danser joyeusement au rythme de la musique et, plus loin, des jeux m'attiraient vivement. Yoyo me regarda avant de dire :

« Tu peux faire ce que tu veux ici, tu seras en sécurité. Je vais aller me reposer un peu, je te laisse quartier libre! »

Je me mis alors à courir partout, ne regardant pas vraiment où j'allais et finis par rentrer dans une personne inconnue.