Un homme se retourna avant de partir en courant à la vue de Kolio. Lorsque nous ne parlions pas mentalement, les phrases de Kolio étaient en fait des rugissements sonores, de quoi faire fuir tous ceux qui ne connaissaient pas le langage des félins! Kolio avait aperçu une affiche dans la taverne de Megido qui promettait une forme sorte d'argent ainsi que la reconnaissance du groupe "Ripper". Ce clan était un des plus connues de Megido. Mais pas pour des habituels meurtres ou tortures comme les autres groupe de la ville. Non, ce groupe volait l'argent pour le redonner aux orphelinats. Bien sûr, avec comme chef un Démon, ce n'étaient pas non plus des âges il fallait l'avouer, ils tuaient bien sur, mais jamais pour le plaisir ou des personnes innocentes et c'était quelque chose qui était bien rare dans cette maudite ville.
"Bon, et il faut faire quoi déjà?"
"Délivrer leur chef, Garet, je crois. Le Démon!"
"Il est à la prison de Megido?"
"Oui!"
Kolio était enchanté à l'idée d'accomplir cette mission. Il est vrai que cela faisait longtemps que nous n'avions pas exécuté une mission de cet ordre. Pourquoi pas, après tout, nous n'avions rien à perdre! Kolio ne cacha pas son enthousiasme et ne cessait de tourner autour de moi en faisant des bonds. Ce qui effrayait relativement bien les passants en fin de compte. Il est vrai que ce n'était pas non plus commun de voir une jeune femme aux longs cheveux noires et aux yeux rouges armée jusqu'au dents -oui parce que je portais mon épée de feu au côté droit, mon carquois et mon arc d'acier en bandoulière, mes griffes d'acier accrochées sur ma ceinture du côté gauche et ma hache/hallebarde dans le dos!- accompagnée d'un lion qui faisait deux fois la taille normal des membres de sa race, et qui, de plus sautais partout tel un chaton s'amuse avec une souris! J'avais aussi mon armure mais elle était moins visible, les plaques de métal noire se fondaient sous ma cape de cuir de la même teinte sombre, je laissais toujours mon casque dans ma besace, ne l'enfilant que pour combattre.
Nous nous dirigeâmes donc vers la prison de la ville, au fur et à mesure que nous arrivions vers cette dernière, les personnes croisées se faisaient de moins en moins rares. Je marchais d'un pas rapides, Kolio à mes côtés, excitée à l'idée d'entrer dans une prison. Le lion, malgré son apparence plutôt sauvage, était encore jeune et joueur bien qu'il sache se montrer sérieux lorsque la situation le demandait. Nous arrivâmes bientôt devant l'immense bâtisse sombre. Un immense pont-levis en bloquait l'entrée, les douves étaient quasiment infranchissables et on pouvait apercevoir des canons par des trous placés aléatoirement dans différentes partie de la muraille.
"C'est un château-fort ou une prison!" maugréais-je en examinant les différentes façons d'accéder aux cellules
"Je dois dire que ça rassure sur la nature des personnes enfermées là dedans..." rajouta Kolio
Comme pour confirmer ses dires, un cri lugubre sortit de la bâtisse suivit de sons métalliques comme si un prisonnier se débattait, ce qui était surement le cas!
"J'imagine qu'il faudra que tu te transformes pour pouvoir entrer...nous passerons par la voie des airs! Mais il faudra attendre la nuit, comme cela ta peau noire ne se verra pas dans l'obscurité!"
Nous n'avions pas le choix, il fallait que Kolio se transforme en dragon pour pouvoir entrer là dedans. Le soleil commençait à se coucher et bientôt nous pourrions commencer cette mission qui s'avérait être des plus compliqués! Nous décidâmes de faire le tour de la prison histoire de voir s'il n'y avait pas d'autres moyens moins risqués. C'est alors que Kolio sentit une odeur...Je me tournai vivement vers les fourrées derrière nous. Il y avait quelqu'un, ou quelque chose dedans! Je dégainais mon épée qui s'enflamme au contact de ma main et, me mettant en garde je dis d'une voix forte:
"Qui est là! Je sais qu'il y a quelqu'un, inutile de vous cacher...et si vous ne sortez pas je fous le feu aux buissons!"
Menaces prononcées avec force et pas avec beaucoup de sympathie mais si nous étions repérés, c'était nous qui allions finir dans cette maudite prison!
Dernière édition par Takias le Mer 30 Mai 2012, 16:56, édité 1 fois
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Mar 08 Mai 2012, 20:15
"Et tu penses qu'agire ainsi, sans son aval, ne t'exposerait à aucunes représailles ? Même si tu réussissais un tel tour de force ? Anakiel, ne crois pas que ta position te permet une telle myriade d'esbrouffe."
Sa lourde chaise en bois d'ébène se balançant doucement, le jeune Incube ne semblait accorder qu'une attention partielle aux paroles d'Epykras, son hôte de la journée. Adossé, dans l'une de ses postures habituellement désinvolte: ses bottes sombres reposant félinement sur le rebord de la table, le jeune tueur semblait perdu dans ses pensées, un sourire perplexe figés sur ses lèvres pâles. L'éclat des torches qui chatoyaient le long des murs de la taverne jetait des reflets lustrés sur sa fine chevelure d'un noir de jais et attisait la pâleur opaline de son doux faciès aux traits séduisants. Son regard était celui d'un prédateur...miroitant d'un jaune liquide dans la semi-pénombre des lieux. Epykras réprima un frisson... ...Anakiel était l'une des dernière figures à avoir eut accès aux secrets de l'Aubes Mythique et à son lot d'intrigues perpétuelles. Recruté par Enarion lui-même, il avait acquis, au cours des premiers mois de son arrivé une notoriété qui lui avait valut in peto les faveurs et la sympathie du chef de guilde.
*Plus que les faveurs en réalité...*
Songea Epykras. Enarion en avait fait son élève. Parachevant des connaissances que le talent et l'habileté d'Anakiel avait anormalement tréfilé au cours des brèves années qui avaient succédé à son ascension au sein des ombres de Megido. Brillant, ce garçon l'était sans aucun doute... ...mais chargé à l'excès d'une arrogance que seule la jeunesse et l'ambition pouvait édicter avec une telle ferveur.
*...trop impétueux.*
Et c'était bien la raison pour laquelle on le dépêchait parfois, afin d'agir à ses côtés durant les absences d'Enarion. Quoique, le terme de partenaire semblait inaproprié. Epykras n'agissait jamais en comune mesure avec Anakiel lorsque ce dernier oeuvrait sur le terrain. Il se contentait de le surveiller de loin en transmettant des rapports réguliers aux hautes sphères de leur groupuscule. D'une part parce que l'assassin était un solitaire, ensuite parce qu'il le savait assez doué pour miner ses tentatives de filature à chaque fois qu'il se montrait trop insistant dans ses manoeuvres pour se rapprocher d'Anakiel.
Anakiel : "Te méprendrais-tu ?"
Murmura le ténébreux. Ses yeux de braises analysaient de loin la silhouette gracile d'une inconnue au fond de la taverne. Suspicieux, Epykras suivit son regard et arqua un sourcille réprobateur en avisant Takias et son félidé. Il crut d'abord à un désire lubrique de la part d'Anakiel, mais se ravisa très vite en décelant l'expression froide et calculatrice qui marquait ses traits.
Anakiel : "...il n'est question d'esbrouffe que lorsqu'il y a inconscience."
Lentement, il fit glisser ses jambes sous la tables de bois vermoulu et s'accouda dans une attitude pragmatique. Son visage reposant dans une main, tandis que l'autre triturait négligeament une mèche de sa chevelure aile-de-corbeau.
Anakiel : "Hors, m'as-tu seulement vu faire preuve d'inconscience ?"
"D'inconscience non...d'arrogance oui."
Anakiel : "..."
"Les Ripper sont un organisme dangereux. De plus, je doute sincérement que leur objectifs pérorent en commune mesure avec nos propres desseins. Et si seulement c'était le cas... La prison de Megido est un forteresse imprenable. S'y infiltrer est chose aisée je te l'accorde...mais pour en ressortir, c'est une autre paire de manche." Rire sarcastique. "Surtout avec une figure aussi emblématique que Garet...La Masse." Prononça-t-il avec un mépris non-dissimulé. Le sobriquet en disait long sur le personnage. "À la différence que..."
Anakiel : "Tu m'agaces Epykras..."
Coupa sèchement Anakiel. Le jeu de mots fit sourciller son compagnon. Inclinant lascivement son minois vers l'homme incommodé, l'assassin laissa un bref silence s'immicier entre eux et reprit avec calme.
Anakiel : "Vois-tu, les Ripper sont un gang très particulier, car leurs méthodes divergent quelque peu des autres groupuscules. Ce sont des idéalistes tu sais...naïfs dans leur précepts...mais idéalistes tout de même. Ce qui signifie que si quelqu'un parvenait à s'introduire dans le niz pour en libérer l'oisillon, l'ampleur d'une telle résussite ne pourrait être traitée à la légère..."
Il parlait par énigmes, mais Epykras pouvait clairement saisir la subtilité de ses propos.
Anakiel : "...et personne n'y trouverait à redire."
L'autre soupira.
"Donc, tu comptes réellement tenter pareille folie...seul ?"
L'intention d'Anakiel se reporta sur l'Élémentale au loin. Son sourire s'évapora doucement mais ses prunelles continuèrent de scintiller.
Anakiel : "Non...pas seul."
Rectifia l'assassin en se levant.
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L'après-midi semblait déjà bien entamé lorsqu'Anakiel s'extirpa du décore urbain, à la suite de Takias. Il avait suivit la jeune femme par la voie des airs, évoluant à travers balcons et promontoires avec l'agilité d'un matassin. L'escalade ne lui posait pas vraiment de problèmes, et au fil du temps, il avait vite saisi les avantages subtiles d'une telle méthode. Personne pour vous repérer, personne pour vous importuner. Bref...personne pour vous mettre des bâtons dans les roues. Mais c'était sans compter sur la prescience de son familier. Tôt ou tard, le jeune Incube savait qu'il allait être repéré, aussi avait-t-il choisit le moment opportun pour se dévoiler aux yeux de l'Élémentale. Subrepticement, il s'était laissé glisser jusqu'aux fourrés en attendant l'invitation...
...qui n'avait pas tardé à se faire entendre.
Takias : "Qui est là! Je sais qu'il y a quelqu'un, inutile de vous cacher...et si vous ne sortez pas je fous le feu aux buissons!"
*Vraiment...?*
Songea Anakiel, dérisoir.
Anakiel : "J'apprécie votre sollicitude, mais je ne pense guère le moment avisé pour un spectacle de pyrotechnie..."
Lui répondit l'assassin en s'extrayant de sa cachette. Il avait rabattut son capuchon, offrant à l'inconnu la lumière sur son visage. Son regard était sombre, et une expression froide et impassible maculait l'albâtre de ses lignes raffinées.
Anakiel : "...sauf, bien sûre, si la perspective d'affronter un contaguent d'hommes armés ne vous effrais pas."
Murmura-t-il en rivant ses yeux ambres sur la forteresse.
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Dim 13 Mai 2012, 01:24
Ce fut un homme des plus charmants qui sortit des fourrées avec une expression arrogante imprimé sur son visage. Il avait les traits fins, le regard sombre et malgré son expression d'arrogance que je pensais lire sur son visage, il était impassible.
"J'apprécie votre sollicitude, mais je ne pense guère le moment avisé pour un spectacle de pyrotechnie..." Je lui jetais un regard méfiant et Kolio n'était pas à son aise non plus. Le félin grattait le sol nerveusement avec ses immenses griffes aiguisées. Il était grand, très grand même. Disons deux mètre au garrot. L'une de ses griffes tenait dans mon poing. Je tournais des yeux menaçant vers l'inconnu qui était sorti des buissons. Qui était-il? Et pourquoi nous suivait-il? Je comptais lui posé la question mais il posa son beau regard sur la grande prison avant de murmurer d'une voix juste audible à ma distance:
"...sauf, bien sûre, si la perspective d'affronter un contaguent d'hommes armés ne vous effrais pas." J'eus un petit rire sarcastique et je repris en plongeant mon regard de braise dans ceux du charmant jeune homme:
"M'effrayer? Une armée sortie droit de l'Enfer n'y parviendrait guère!"
Et c'était pourtant vrai. Je n'étais pas prétentieuse en disant cela. Mais ce n'était pas forcément une qualité...J'avais toujours tendance à foncer dans le tas sans forcément réfléchir aux actes que j'allais effectuer et cela m'avais valu un bon nombre de blessure. Rien qu'en pensant à ce mot, ma brûlure à la base du coup, juste au dessus de la poitrine se mit à briller doucement. La malédiction de ce foutu sorcier était encore d’aplomb même dix ans plus tard. Je remontais mon corset pour cacher l'espèce de sceau lumineux qui m'avait transformé en un monstre de feu dix ans plus tôt. Entreprise bien inutile car il fallait être aveugle pour ne pas la remarquer. Mais peu m'importais, de toutes façons cela ne servait à rien. Je laissais ma main retomber le long de mon corps dans un geste d'agacement. L'homme semblait armé et il me faisait drôlement pensé à Enarion. Je ne savais d'ailleurs pas ce qu'était devenu le Drow...mais je m'en fichais. Je me concentrais de nouveau sur la grande bâtisse. Il restait encore une bonne heure avant que le soleil ne se couche et donc avant que nous ne passions à l'attaque. De quoi interroger le jeune homme sur les raison de cette traque. Je me tournais vers lui et le dévisageais avec attention avant de demander:
"Mais que me vaut l'honneur de votre présence ici? Vous me suiviez... qui êtes vous donc?"
*Une seule question à la fois Takias...!* m'intima mentalement Kolio
J'acquiesçai silencieusement et me tus en attendant déjà les réponses à ces questions. Le lion passa derrière moi d'un geste protecteur en toisant du regard l'homme. Du haut de ses deux mètres, le lion était bien plus impressionnant qu'un lion normal. Mais j'avais l'habitude de ces gestes de "possession" et de protection. Je ne bougeais donc pas en attendant le verdict. Une légère brise soufflait faisant vire-volter mes longs cheveux d'ébène aux étranges reflets de sang. Par pure précaution et parce que le jeune homme bien que d'une beauté intéressante ne m'inspirait pas confiance, j'avais posé ma main sur la garde de mon fleuret à la poignée finement taillé et entre-lacée. Je me demandais bien ce qu'il allait faire. Me proposer un duel, il n'avait pas l'air de vouloir se battre. Et ses précédentes remarques m'obligeraient plus à croire que lui aussi était intéressé par la rançon de ce fameux groupe du Démon Garet La Masse. Si c'était le cas il y avait donc deux solutions: soit nous nous alliions, soit il devenait un adversaire potentiel pour toucher l'argent. Personnellement, cette mission me paraissait déjà bien assez complexe pour ne pas y ajouter un autre ennemi. Je préférais plutôt le compter parmi mes alliés, surtout que je n'avais strictement aucune idée sur ses manières de procéder que ce soit au combat ou pour des plans tactiques. Kolio qui lisait dans mes pensées finit par intervenir mentalement dans ma tête:
*Je ne suis pas sûr que de faire équipe avec lui nous apporte grand chose...*
*Tu as peut-être un mauvais pressentiment mais pour ma part, je ne veux pas d'un ennemi de plus dans mes pattes, c'est déjà bien assez compliqué comme cela et puis...*
*Et puis?* m'encouragea Kolio
*Et puis il m'a l'air charmant!* répondis-je avec avec malice.
Le lion leva les yeux au ciel avant de se concentrer de nouveau sur le jeune homme tout en veillant à rester proche de moi.
