Les choses s’étaient déroulées plus ou moins de la façon dont je les avais imaginées. Je venais de gagner en puissance hiérarchique et j’allais pouvoir, dans un premier temps, propulser Mitsuko au sommet de la race des vampires pour finalement l’assister dans ses démarches. Nous étions dorénavant fin prêt pour entamer cette longue période de cohabitation elle et moi. Les vampires allaient enfin pouvoir retrouver leur gloire perdue, le respect qu’on leur montrait et la crainte qu’ils inspiraient de par leur simple nom. La génération actuelle de vampires craintifs et caricaturaux allait enfin s’éteindre. Ma maitresse et moi-même pourrons très bientôt poser les toutes nouvelles pierres de cet édifice majestueux. Grâce à nous, le règne des vampires s’apprêtait à refaire surface. Bien qu’à vrai dire, c’était à Mitsuko de faire le plus gros du travail. C’était à elle qu’advenait l’obligation de tuer l’actuel roi des vampires, quel qu’il soit. C’est ainsi que refit surface les doutes que m’avait dit Limerick sur le seigneur de la nuit. D’après ses dernières informations, cette personne était tombée au combat lors d’un duel de passation. Un tout nouveau roi des damnés avait donc prit place sur le trône. Un individu plus dangereux, plus puissant. Mais qu’à cela ne tienne : j’avais mon idée sur l’étendue des pouvoirs de ma maitresse. Je ne pouvais qu’avoir une confiance aveugle en ses capacités.
Cela faisait à présent une petite heure que je m’étais éloigné du manoir de Dante de Mallet. Cet homme, rappelons-le, s’était introduit chez nous pour me kidnapper sans que je ne puisse réagir. Ce kidnapping, finalement s’était fini agréablement bien si l’on oubliait mon bras gauche cassé. Je venais de me faire à la fois un ennemi, comme un allié. Dans tous les cas, je savais que j’allais revoir cet homme très rapidement. Bref, c’est pourquoi je devais retourner chez moi au plus vite afin de revoir ma maitresse dont la réaction ne s’était pas fait attendre. Parmi les étoiles qui ponctuaient ce voile sombre de nuit, je volais majestueusement à l’aide des mes ailes aux plumes reflétant les rayonnements de la lune. Le ciel était parfaitement dégagé, il était très agréable de parcourir les cieux dans de telles conditions.
Spoiler:
Ambiance ->
La ville humaine défilait sous mon corps. J’avais approximativement fait la moitié du chemin lorsque mon regard se posa de manière mécanique sur le parc de cette cité. Inévitablement, d’innombrables sensations s’emparèrent de tout mon corps, ne laissant de moi qu’une misérable enveloppe mélancolique. Les souvenirs remontèrent à moi comme si je venais de vivre ces événements. Sans attendre plus longtemps, je me laissai guider par l’attraction de ce lieu si symbolique à mes yeux. Je posais alors les pieds à terre tout en laissant mes ailes en suspend le long de mon dos. Je regardais la grande étendue d’herbe finement coupée à ras du sol agrémenté de quelques chemins de pavés et de bancs en bois vieilli. C’était à cet endroit que ma vie avait retrouvé son sens.
Ce soir là… je me souviens...
Une sombre nuit s'était abattu cette soirée là oui. Un voile foncé avait recouvert le ciel où seule la lune perçait et éclairait péniblement le parc. Il faisait frais et l'herbe était humide. On n'entendait aucun bruit, les insectes avaient eux aussi déserté le parc. Pourtant un bruissement d'ailes s’était fait entendre dans le ciel. Une silhouette ailée apparaissait très lentement, perdant de plus en plus d'altitude. La chose se rapprochait à grande vitesse du sol sans vraiment ralentir. Il ne fallut seulement quelque secondes avant qu'elle ne tombe sur le sol dans un bruit sourd. Cette chose ressemblait fortement à un homme, un homme vraiment mal en point. Son corps était face contre terre, les bras dans une position très inconfortable. Ses cheveux frétillaient encore sous le vent. Mais au bout de quelques minutes d'inactivité, les doigts de sa main s’étaient refermés en un poing. Il reprenait conscience. Je reprenais conscience.
J’avais ouvert les yeux brusquement sans faire un seul mouvement. Allongé et totalement déboussolé, je ne savais pas du tout où je me trouvais à ce moment là. Qui aurait pu pensé que dans quelques instants, j’allais faire la rencontre qui allait faire de moi ce que j’étais aujourd’hui ? Je m'étais levé péniblement, souffrant de multiples fractures. Mais je devais aller de l'avant, je devais regagner en puissance. C'est ainsi que nos chemins se croisèrent. Elle, cette sorcière à la chevelure blonde qui semblait tout savoir de moi. Un seul regard m'avait permis de comprendre qu'elle n'était pas une personne comme les autres. Un seul regard, et j'étais tombé sous son charme sans même m'en être rendu compte.
Perdu dans ces pensées chaleureuses avec un sourire stupide au coin des lèvres, je restais debout au beau milieu du parc en oubliant toute notion du temps et de l'espace.
Dernière édition par Vlad Sparrow le Mer 13 Juil 2011, 11:14, édité 1 fois
L'impératrice de la nuit se trouvait dans l'enceinte de sa demeure, testant l'étendue de ses pouvoirs sur la race vampirique, s'amusant à trouver chaque vampire existant sur les terres du yin et du yang, un verre de vin à la main. Elle les repérait sans avoir besoin d'une concentration extrême, il lui suffisait de fermer les yeux et de voyager à travers les quatre continents pour les observer, les sentir. Elle les voyait bouger, des petits points de lumière parmi des points neutres, et elle pouvait suivre leur avancée. Aussi, elle avait le don de sentir chaque mort et chaque naissance, comme s'ils étaient tous reliés à elle. Durant ces moment, elle sentait l'étendu de sa puissance, elle se sentait mère de plusieurs milliers d'individus et, curieusement, cette sensation lui plaisait énormément.
Et alors qu'elle parcourait le parc dans son monde imaginaire, le monde de ces sortes de songes éveillés dans lesquels elle réussissait à se plonger, elle le sentit, lui, son père, un vampire d'une puissance maintenant à la hauteur de ses espérances. Elle n'avait pas besoin de se trouver auprès de lui pour connaître la moindre de ses pensées, le moindre de ses sentiments, il lui suffisait d'user de l'empathie qu'elle avait acquis avec tous les siens pour le sentir, sentir qu'il pensait à elle. Elle craignait pour le lien qui les unissait, cela faisait un moment qu'elle y pensait, et pourtant, chaque nuit, elle rêvait de lui comme si le destin ne voulait pas les séparer.
Cependant, l'heure était venue, l'heure où elle lui rendrait ce qui lui appartenait de droit. Inconsciemment, la reine de la nuit savait qu'elle le verrait sans doute pour la dernière fois avant un long moment, mais elle ne pouvait dire pourquoi, ni même trouver une raison au fait qu'elle avait à présent envie de le serrer dans ses bras. Un fin sourire apparut sur son visage alors qu'elle prenait la décision de le rejoindre sans plus tarder. Cette nuit allait être longue, elle le savait, et surement riche en révélations. Pourtant, tout ce qu'elle voulait c'était lui. Elle en avait réellement pris conscience lorsque le jeune homme s'était fait enlevé par Dante. Et, curieusement, elle n'avait pas crains pour sa vie, non, mais elle avait éprouvé une sorte de manque de le savoir dans les griffes de quelqu'un d'autre. Il était à elle et pour la première fois sans doute, elle ressentait un sentiment possessif très violent à son égard. Le message qu'elle avait envoyé au messie des ténèbres plus tôt n'avait fait que révéler ce sentiment étrange et, maintenant qu'elle savait son futur roi hors de danger, libre de ses mouvements, elle n'avait qu'une envie : le rejoindre.
Mitsuko posa son verre de vin et invoqua le démon qui l'avait tant servi jadis. Elle ne voulait pas prendre le temps de faire le voyage, elle voulait être auprès de lui aussi rapidement qu'elle le pouvait, et c'est pour cela que le démon l'embrassa, la prenant dans ses larges bras d'un noir d'ébène avant de disparaître, emportant cette femme près de son esclave.
Doucement, un corps apparut juste derrière celui du vampire qui se trouvait debout, pensif, dans le parc. Mitsuko était arrivée avec un extrême douceur afin qu'il sache qu'il s'agissait d'elle, qu'elle ne lui voulait aucun mal. A peine dans le dos du jeune homme, le parfum de celui-ci vint enivré ses narines, si bien qu'elle ferma les yeux pour en apprécier l'essence, garder cette odeur en mémoire. Il était bien plus grand qu'elle, aussi, la jeune femme posa se tête contre le dos du vampire lentement, avec une délicatesse rare, l'enlaçant de ses bras, posant ses deux mains sur son torse. Et alors que le silence du parc sous cette nuit étoilée les berçait, la voix de la reine résonna, tel un semi murmure, sur le ton du secret, de la confidence :
« J'ai eu peur pour vous Vlad... »
Et la pression qu'elle exerçait sur le corps du jeune homme avec ses bras augmenta légèrement, comme si elle ne souhaitait pas le perdre, comme si elle souhaitait le serrer comme cela pendant des heures et des heures. Ses yeux s'ouvrir lentement, elle savait qu'elle devait lui avouer mais comment faire? Elle avait tellement envie que ce moment dure que parler, et lui révéler qu'il y avait plus qu'un simple lien d'esclave à maîtresse entre eux, était une véritable épreuve. C'est pour cela qu'elle choisit ses mots minutieusement avant de murmurer une nouvelle fois :
« J'ai récupéré ce qui vous appartient et...je souhaite vous le rendre à présent... »
Peut-être avait-il l'intention de bouger, de l'écarter de lui, mais elle ne souhaitait point pareille acte, c'est pour cela qu'elle continua, le son de sa voix raisonnant dans la nuit noire :
« Ne bougez pas...ou sinon, retournez vous simplement et serrez moi dans vos bras...juste quelques instants... »
Elle n'avait que faire de ce qu'il penserait de cet élan affectif et, à vrai dire, elle ne savait pas quoi en penser non plus mais, pour une fois, elle aspirait juste à un moment de calme, dans les bras d'un homme qui était pour elle tant de choses à la fois. Et puis, lorsqu'elle voudrait se dégager de son étreinte, elle reprendrait son habituelle sens de la répartie, son habituel mordant qui l'avait séduit lors de leur première rencontre. Elle se plaisait à paraître irrésistible aux yeux du jeune homme, à jouer au jeu de la séduction, un jeu excitant et remplit de sensations, mais, cette fois, juste ces quelques minutes, elle voulait simplement être une femme fragile et se retrouver dans les bras rassurants d'un homme. Pour jouer? Peut-être, mais, étrangement, ce jeu lui tenait à cœur.
Invité Invité
Ven 15 Juil 2011, 12:58
Spoiler:
Ambiance ->
La nuit avait beau être tiède et sèche comme ce soir, cela n’empêcha pas mon corps d’être parcouru d’un intense frisson lorsque mes narines furent envahies du parfum de ma maitresse, une senteur exquise apportée par la légère brise qui venait de se lever sur le parc. Je frissonnais d’autant plus à l’idée qu’elle se tenait certainement derrière moi, arrivée de nulle part à l’aide de ses petites invocations démoniaques. Mais ça n’était ni ce frisson, ni cette sensation d’être observé qui fit sursauter mon cœur. Non. Ce fût le contact à la fois chaleureux et improbable de son corps contre le mien, de sentir sa tête se nicher entre mes ailes. Un geste que je ne pensais pas vivre aussi tôt.
Je n’entendais plus rien autour de moi. Seuls les battements affolés de mon thorax inondaient mon cerveau, m’empêchant alors de réagir. Même si, à vrai dire, je ne voyais pas ce que j’aurai bien pu faire d’autre. Je restais droit, laissant les mains de ma compagne se blottir contre mon torse. Sa respiration réchauffant mon dos à travers le faible tissus qui m’habillait. Mais alors qu’elle intensifiait son étreinte, Mitsuko chuchota faiblement son inquiétude quant à ma disparition. Etonné de cette révélation, je posai à mon tour l’une de mes mains sur celle qui recouvrait mon cœur. A cet instant précis, les dessins de nos gants se mirent à briller d’une lueur agréable. Et sans user de mots, ni même de télépathie, la jeune femme comprit ce à quoi je pensais, elle le sentait, le savait. Un message qui se traduisait par une impression d’extrême conviction mais qui, avec des mots, aurait très bien pu ressembler à : « Mitsuko, rien ne m’arrachera à vous. N’oubliez pas qui j’ai été, et qui je deviens. »
Bien entendu, j’aurai très bien pu mourir chez Dante. Sa puissance était hors norme et mon bras s’en souvenait encore. Il allait me falloir un peu de temps pour récupérer la totale motricité de mon membre.
C’est alors que ma maitresse se mit à parler de me rendre ce qui m’appartenait. Honnêtement, je ne comprit pas ce qu’elle voulait me faire comprendre ainsi. Avait-elle trouvé quelque chose qui m’appartenait auparavant ? Je n’avais pas le temps de me creuser la tête sur ce problème et je me décidai alors à mettre cet élément de côté pour le moment afin de croiser mes doigts avec ceux de la jeune fille. Je soulevais alors sa main délicatement et me tournais lentement afin de ne pas lui faire mal. Mes doigts glissèrent entre les siens et quittèrent sa main afin de rejoindre l’arrière de sa tête. D’une légère pression, je l’attirait contre moi, laissant pendre mon bras cassé le long de mon corps. Nos corps ainsi rapprochés ne semblaient ne former qu’une seule personne. Et durant tout ce temps, nos gants continuaient leur communion, permettant alors à ma maitresse de lire la moindre parcelle de mon esprit. C’est d’ailleurs sereinement que je continuais ce câlin affectueux, nous entourant cette fois-ci de mes ailes aux plumes sombres. Oui, car je n’avais absolument rien à cacher.
Quoi que…
Mon esprit était toujours rongé par deux choses. La première était ce doute, ce trouble qu’elle venait de générer en moi avec cette chose qui m’était due, mais la seconde concernait Akito Jun Soma, l’homme que je devais tuer à tout prix si je voulais conserver ma relation intacte. Il se pouvait qu’inconsciemment, je me mette à penser à lui. Imaginant un monde sans Mitsuko, un monde sans pouvoirs, un monde sans puissance. Tout ce que j’avais à faire, était de l’éliminer dans le plus grand des secrets avec l’aide de Seth.
« Mitsuko » lui-murmurais-je.
« Vous m’avez terriblement manqué ces derniers temps. Nous n’avons plus eu un seul moment pour vraiment pouvoir passer du temps ensemble »
Celui là, dans l'ordre chronologique, c'est mon dernier rp en tant que vampire ^^
Le trouble qui étreignait Vlad n'était point inconnu par la jeune femme qui se laissait aller dans ses bras. A vrai dire, Mitsuko le sentait, savait de quoi il en retournait et cela, sans même le vouloir. Peut-être est ce ici qu'une révélation lui vint : s'ils restaient tout deux vampires, en plus du lien qu'ils entretenaient depuis cette nuit si chère à son corps, le lien de la royauté viendrait à bout de leur harmonie si parfaite. Oui, elle ne pouvait se permettre de contrôler chacune des pensées de cet homme, ni même de les connaître toutes car, sinon, le mystère disparaîtrait, jouer n'aurait plus aucun goût et le questionner ne déboucherait sur rien car elle connaîtrait les réponses bien avant qu'il ne prononce quoi que ce soit. C'était une évidence, sa puissance actuelle à lui ne suffirait pas pour contrer la sienne. Elle se demandait quand est ce que cela était arrivé, quand sa puissance était-elle devenue si grande? Bien entendu l'accès au trône lui avait donné des avantages considérables, les vampires lui étant soumis, Vlad lui étant soumis, mais il n'y avait pas que cela et, quelque part, la jeune femme avait conscience que sa puissance n'était pas dû uniquement à cela, mais à quelque chose d'autre, quelque chose qui vivait en elle et qui ne mourrait pas. Plus elle avançait, plus elle sentait les volontés de son ancêtre, sa puissance à elle, l'entraîner vers un point de non retour où la vie lui paraîtrait fade car plus aucun être ne pourrait s'opposer à elle. Et, plus que tout, plus que de vouloir toujours trouver des adversaires à sa taille, Mitsuko voulait conserver la magie qui existait entre le jeune homme qui la tenait dans ses bras, caressant ses cheveux tendrement, et elle. Non, elle ne voulait le perdre pour rien au monde mais si les choses continuaient ainsi, c'était surement ce qui allait se produire.
Cette nuit, elle lui révélerait bien des choses, des choses importantes sans doute, des choses qui changerait la vie du vampire, qui changerait la sienne. Mais jamais, oh non jamais, elle ne lui dirait ce qu'elle avait l'intention de faire bientôt : changer de race par n'importe quel moyen. C'était la meilleure façon de les sauver tous les deux, de sauver les sentiments qui grandissaient petit à petit, des sentiments si étranges qu'elle préférait les ignorer, les refouler, comme le reste de ceux qui lui était donné d'éprouver sans artifice. Elle écoutait le doux son de la voix de Vlad s'élever dans ce lieu silencieux, révélant la vérité. Oui, il lui avait manqué à elle aussi et, sans le savoir, le jeune homme venait de lui ouvrir une porte sur ce qu'elle avait à dire. C'est alors que sa voix à elle résonna doucement :
« C'est exact, disons que depuis notre quête à la tour inconnue, j'ai été des plus occupée. Je suppose que cela est pareil de votre côté, nous ne nous trouvons jamais au manoir ensemble et nos chemins ne font que se croiser inlassablement. Cela dit, nous nous sommes revus une fois depuis, sans que vous ne le sachiez... »
Lentement, elle se décolla de son étreinte afin de plonger ses yeux dans les siens, posant ses deux mains sur ses joues, ne lui laissant aucun échappatoire possible. Elle voulait voir sa réaction mais, avant, elle devait le prévenir, justifier son acte.
« Sachez que je n'ai gardé le secret uniquement dans le but qui m'amène à vous cette nuit... »
Puis, après une courte pause, elle reprit :
« Nous nous sommes revus lorsque Limerick vous a amené devant le roi des vampires Azriel afin qu'il valide votre accession à une plus haute échelle de la hiérarchie vampirique... »
Là, un petit silence se fit avant que la jeune femme semblant si frêle ne se transforme en l'ancien seigneur de la nuit. Puis, d'une voix bien plus grave et masculine, Azriel se mit à parler à Vlad :
« Cela fait un moment que je me cache sous ses traits, un moment que je suis reine dans le plus grand secret. Lorsque nous cherchions la potion de goût, je l'étais déjà mais il m'était aisé de vous le cacher, mes pouvoirs n'étant point si importants à l'époque. »
Puis, Mitsuko reprit son apparence d'origine, sa voix cristalline résonnant de nouveau :
« Aujourd'hui, cela m'est impossible et, vous avez acquis assez de puissance pour que le trône vous revienne de droit Vlad...cette nuit représentera votre dernier test, le test ultime qui vous ramènera à votre gloire passée, où les vampires du monde entier vous reconnaîtront de nouveau comme leur souverain, celui ayant écrasé Azriel et celui qui redonnera sa gloire passée à ce peuple... »
La jeune femme n'avait pas mentionné comment elle avait tué l'ancien souverain mais ce souvenir lui était douloureux et, cette nuit, Vlad effacerait toute trace de cet homme détestable de son corps. En cette nuit, beaucoup de choses allaient changer : le vampire deviendrait roi, ses pouvoirs seraient libérés de l'emprise de la jeune femme et il pourrait célébrer son couronnement. Quand à elle, son sang perdrait sans doute en saveur et, plus que tout, elle pourrait disparaître au petit matin pour embrasser sa propre destinée.
Invité Invité
Mar 26 Juil 2011, 18:04
Spoiler:
Ambiance ->
Je la tenais contre moi comme si c’était la première fois que je la touchais, je la regardais comme si c’était la première fois que je la voyais. Mitsuko… c’était une femme au caractère imprévisible, une terrible séductrice, une manipulatrice hors pair, et j’en passe. Cette jeune et magnifique femme pourrait parfaitement endosser le rôle de femme fatale, et pourtant à ma grande surprise, elle était ce soir aussi vulnérable que n’importe quelle autre personne. Ce soir, elle semblait totalement différente des autres nuits. La vampire avait abandonné ses réactions défensives, elle était sortie de la carapace qu’elle s’était créée dès notre rencontre. Que dis-je… cet abri ne datait pas seulement de cette soirée où je l’ai rencontrée, non, il était bien plus ancien que ça. C’est à ce moment là que je me rendis compte à quel point j’ignorais qui elle était réellement. Je suis son serviteur, son esclave… bref, quel que soit mon statut, j’étais la personne qui actuellement était la plus proche d’elle. Je m’étais fait à l’idée que je pouvais ne jamais être rien de plus que cela, rien de plus qu’un simple familier.
Cette nuit était calme. A vrai dire cela ne me dérangeait pas même si cette sérénité entraina en moi une forme de léger stress. D’autant plus que ma compagne avait laissé planer un trouble inattendu. J’appréhendais la suite des événements avec une petite boule au ventre. Qu’allait-il pouvoir me tomber dessus cette nuit ? D’autant plus que le comportement de la jeune femme était des plus suspects. Je ne m’en plaignais pas pour autant. Après tout, Mitsuko n’avait pas encore montré une telle marque d’affection envers moi. Probablement même envers personne. Quoi qu’il en soit, je laissais le temps faire son travail. Cette solution s’avéra d’ailleurs payante puisque ma jeune maitresse me répondit que de son côté également, elle avait subit quelques petits contretemps. Puis, elle conclu par une parole qui eu pour effet d’alimenter encore plus la femme de ce trouble grandissant en tréfonds de mon âme.
« Que voulez-vous dire ? »
Questionnais-je ma maitresse en baissant mon visage vers elle. Mes occupations furent intenses, mais je n’avais pas eu le souvenir d’avoir vu Mitsuko dans les parages aussi bien durant mon épreuve avec le vampire Limerick, que lorsque Dante m’avait capturé. Ainsi, je me tu afin d’écouter ce qu’elle avait à dire. Le stress monta d’un cran lorsqu’elle plongea à son tour le regard dans le mien et que ses mains se collèrent à mes joues. Petit à petit, mot par mot, phrase par phrase, elle amenait le dénouement de ces longues minutes de torture. J’avais envie de lui dire d’aller droit au but, mais il me fallait garder mon sang froid. Après tout, Mitsuko était ma maitresse, je lui devais respect et allégeance. Et ce, quoi qu’il advienne…
Mais, alors que je m’attendais à entendre le pire de sa bouche, ce sont mes yeux qui me firent défaut. « Mi… » Balbutiais-je alors que mes pupilles fixaient le corps de Mitsuko et ses courbes parfaites disparaitre lentement pour laisser place à de nouvelles formes. Des formes droites et dures, un visage qui n’avait plus rien à voir, les mains douces qui me tenaient fermement devinrent rugueuses. Puis finalement, les détails se rajoutèrent. Ces yeux, cette peau, ce nez, ces cheveux, cette bouche… cela ne faisait aucun doute. Azriel était en face de moi. Il s’agissait du seigneur de la nuit, le vampire qui régnait sur ma race. Une personne qui ne m’inspirait que dégout et haine.
L’homme s’adressa à moi avec une voix qui réveilla presque en moi cette haine que je lui portais. En réalité, j’étais bien trop étonné pour dire quoi que ce soit pour le moment. Et aussi bizarre que cela puisse être, je n’étais pas non plus en colère. Après tout, c’est ce que nous nous étions dit : emmener Mitsuko au sommet de la race. La jeune femme ne pouvait pas être plus haute. Et pourtant, elle n’en avait pas voulu la reconnaissance.
Finalement, ma maitresse reprit son apparence originelle. Revoir son visage fût comme une bouffée d’air frais pour moi. Je pouvais à nouveau m’ancrer sur des bases connues et solides. C’était ce qu’il me fallait pour revenir à la réalité et quitter un peu le monde abstrait de mes pensées. Ainsi, je pu reprendre mes esprits et répondre à la jeune femme qui me dévisageait toujours autant.
« Comptez-vous réellement me laisser devenir seigneur à votre place ? Mesurez-vous l’impact de ce choix ? »
Lui dis-je non sans sérieux. Je laissais un léger silence compléter mes paroles avant d’ajouter d’une voix hésitante.
« Si j’obtiens cette puissance, vous savez ce qu’il risque d’arriver ? Vous perdrez tout contrôle sur mes pouvoirs et je serais à nouveau libre. Pensez-vous un seul instant que je suis prêt à maîtriser toute cette puissance seul ? »
Puis, comme si un flash venait de m’éclairer, je plantais mon regard inquiet dans les yeux de Mitsuko.
Mitsuko sourit simplement aux remarques de Vlad. Il posait tant de questions, soulevait tellement de problèmes qu'elle trouvait cela amusant. Parfois, bien malgré elle, elle trouvait que cet homme ressemblait à un enfant devant elle, comme si ses inquiétudes à son sujet lui donnait un côté attachant. Néanmoins, elle savait pertinemment qui il était et son statut d'homme n'était pas un élément sur lequel la jeune femme doutait. Et en plus d'être un homme, il avait quelque chose de spécial, une prestance qui la faisait parfois frissonner et la reine qu'elle était encore trouvait alors qu'elle ressemblait à bien d'autres femmes. Peut-être était-ce une faiblesse que son corps réagisse si bien au contact de ce vampire mais, curieusement, c'était une délicieuse faiblesse dont elle n'avait point envi de se délivrer cette nuit.
La reine sourit, réfléchissant à la première série de questions de Vlad. Bien sûr qu'elle souhaitait lui léguer le trône. L'impact de ce choix? Hé bien, elle n'y voyait rien de négatif à vrai dire, bien au contraire. Elle savait que le jeune homme ferait un bon roi, bien meilleur qu'elle car, même si elle faisait partie des vampires, elle doutait d'en être une dans toute sa splendeur. Bien entendu, cette race était sombre, mystérieuse mais, était-elle vraiment faite pour y appartenir? Elle s'était posée la question à plusieurs reprises et la réponse ne changeait jamais. Et de cette fatalité, Mitsuko avait construit un tout autre plan pour sa personne, quelque chose à laquelle elle était certaine de correspondre parfaitement, une chose à jamais secrète mais qui lui conférerait un pouvoir qu'elle avait toujours souhaité posséder. Bien entendu, elle n'avait pas encore idée de comment mettre à exécution ses projets mais on lui avait appris à prendre son temps car ne dit on pas que chaque chose vient à point à qui sait attendre? Oui...ce qui importait en ce moment à la jeune femme n'était pas ses souhaits personnels mais bien de franchir l'étape de cette nuit, cette nuit où Vlad monterait sur le trône des vampires. Aussi, elle répondit simplement à cette première série de question, s'écartant des bras du jeune homme pour le regarder dans les yeux :
« Bien entendu que je mesure l'impact du fait de vous laisser accéder à la place de seigneur de la nuit. J'y ai réfléchis avant de prendre cette décision et je pense réellement que c'est la meilleure chose à faire. Vous méritez ce rang Vlad et vous seul êtes dignes pour incarner ce rôle, il est fait pour vous, rien que pour vous. Et j'ose espérer que vous ramènerez les vampires à leur gloire passée. »
Quant à la seconde série de question, Mitsuko fit un geste très simple qui montrait l'étendue de sa décision. Doucement, elle ôta le gant qui la liait à Vlad et lui permettait de contrôler ses pouvoirs et lui tendit avec une expression à la fois douce, déterminée mais nostalgique sur le visage. Puis, elle reprit la parole, sa voix ne trahissant aucun signe d'une émotion quelconque :
« Je n'ai plus besoin de vous comme esclave en réalité. Votre destin vous appartient et pour gouverner correctement, votre puissance ne devra en aucun car être bridée à l'avenir. J'ai beaucoup réfléchit sur le lien qui nous unissait et je pense qu'il est bien plus fort que le seul lien de maîtresse et d'esclave. Voyez y l'occasion de ne plus représenter qu'un homme et une femme l'un pour l'autre. C'est une relation simple mais pourtant, croyez moi, terriblement compliquée. »
Mitsuko fit une petite pause avant de reprendre :
« Quant à la maîtrise de votre puissance, je pense que vous y arriverez seul. Vous êtes assez puissant pour cela à présent. »
La jeune femme s'écarta un peu plus des bras du vampire lorsqu'il posa sa dernière question. Ce geste, elle ne l'avait pas fait inconsciemment, et elle était certaine qu'il comprendrait que pour quelques temps, ils devraient être séparés. C'était ainsi qu'allaient se passer les choses : pour l'accomplissement de son projet à elle, ils ne devraient plus se voir un moment, car ce projet, elle devait l'accomplir seule. Cependant, elle ne voulait pas le quitter à jamais, non, elle ne le pourrait certainement pas, mais il fallait qu'il comprenne que même pour lui c'était mieux ainsi. Son statut de roi allait lui prendre du temps et il n'avait pas besoin d'elle. Ainsi, elle prit doucement la parole :
« Je crains fort que ce soir soit la dernière fois que nous nous voyons avant longtemps Vlad. Il ne sert à rien de discuter sur cela car ma décision est prise. Cependant, je tiens à vous offrir quelque chose pour vous prouver à quel point vous comptez pour moi, une chose que vous serez le seul à posséder. »
Elle fit une pause de nouveau avant de reprendre :
« Plus tard dans la soirée, je vous proclamerai roi en réunissant les chefs de clans vampiriques afin qu'ils constatent ce fait par eux-même. Il sera alors temps de nous dire au revoir pour un petit moment mais qui ne sera pas éternel. J'ai un projet important à réaliser et il faudra que je m'éloigner de vous, mais je reviendrai un jour, je vous le promet. Je ne vous demande pas de m'attendre, je ne suis pas aussi égoïste que cela. »
Le silence régna un instant puis la jeune femme conclut :
« Le présent que je veux vous faire fera également office de test ultime. Souhaitez vous le connaître? »
Et elle attendit qu'il se décide, qu'il réponde par l'affirmatif à sa question. Elle savait qu'il le ferait, il était intelligent et comprendrait, même si au fond, il serait surement blessé de par la nouvelle précédente.
Invité Invité
Mar 13 Sep 2011, 02:59
Afin d’avoir un impact plus grand sur notre discussion, Mitsuko s’était légèrement écartée de moi pour me fixer bien droit dans les yeux. J’aimais ce regard. J’aimais sentir cette importance qu’elle daignait m’accorder. Je me sentais plus fier, plus fort, plus courageux. Après tout il fallait bien l’avouer et le reconnaitre : ma maitresse m’obnubilait. Mais les récents événements méritaient quelques éclaircissements. Il s’agissait d’un sujet sérieux et important qui demandait toute ma concentration et mon implication. J’allais reprendre le contrôle sur ma vie, j’allais reprendre le contrôle sur ma race. La vie telle que je l’avais connue allait disparaitre du jour au lendemain. Je n’étais pas certain d’être prêt pour ça… mais Mitsuko le pensait, elle. Elle avait confiance en l’homme que j’étais. Se rendait-elle compte de la différence importante qui régnait entre l’homme que j’ai été, et celui que je suis désormais ? Quoi qu’il en soit, j’avais le potentiel d’un chef en moi. J’avais cette âme de conquérant qui brûlait dans mon corps. J’avais foi en ce que Mitsuko avait fait de moi. Les compliments à mon égard fusaient de sa bouche. Il fallait avouer que la dame savait me flatter et me caresser dans le sens du poil. Pourtant je ne réagissais pas. J’étais probablement trop occupé par le mouvement suave de ses lèvres comme un enfant aurait été hypnotisé par une sucrerie.
Puis soudain, mes yeux furent arrachés à leur objet de désir pour se retrouver posés sur la main de Mitsuko. Elle venait de retirer le gant que je lui avais offert. Ce gant qui servait à la fois de symbole d’allégeance comme de catalyseur à mes pouvoirs. Le sceau qui y siégeait devait être raccordé à son jumeau afin que mes pouvoirs puissent se révéler au grand jour. Grâce à cela, Mitsuko avait été maître de faire ce qu’elle voulait de moi. Depuis mon réveil dans ce monde, mes pouvoirs n’ont jamais été libérés. Les situations ne s’y étaient jamais réellement prêtés il fallait dire. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle mon visage fût creusé par une expression réticente. Et si je n’arrivais pas à contrôler ce qui sommeillait en moi ? Et si ces pouvoirs me consument petit à petit ? J’étais effrayé à l’idée de devoir affronter cela tout seul.
« Ainsi je ne suis plus votre… »
Soupirais-je en fixant le gant blanc qu’elle me tendait. Mon regard se dirigea lentement vers celui de la jeune femme tandis que ma main déliait délicatement ses doigts afin de s’emparer du morceau de tissus.
« Quel dommage. » Continuais-je sur un ton intentionnellement déçu. « Moi qui trouvait cette situation monstrueusement excitante. »
J’ajoutais alors un peu de sérieux suite à cette remarque quelque peu mal placée.
« Sachez que cette action est irréversible. Mais vous avez déjà l’air bien décidée. Je n’ose imaginer les longues nuits pénibles bercées de songes et d’incertitudes que vous avez sans doute traversées. »
De telles révélations impliquaient une chute en conséquence. Je sentais le pire arriver. Mitsuko comptait me rendre le trône, me rendre mes pouvoirs, me rendre ma liberté. Quelque chose allait se passer. Et mon petit doigt me disait que ce moment pourrait très bien être l’un des derniers que je passerai à ses côtés. Et étrangement, au moment même où je commençais à y songer, mon ancienne maitresse fit un nouveau pas en arrière, prenant la parole une fois de plus. Une fois de trop. Mes doutes se vérifièrent. La jeune fille commençait à m’annoncer qu’elle ne reviendrait plus et qu’il m’était impossible de la raisonner. Je l’avais bien comprit… Mitsuko était une femme indépendante après tout. Je ne pouvais pas la garder à mes côtés éternellement. Et pourtant… la jeune vampire portera à jamais la marque qui nous liera. Cette marque que je lui ai donnée lors de notre première rencontre la suivra jusqu’à sa mort, et plus encore.
Spoiler:
Je n'ai pas pu faire mon choix du coup je te propose d'écouter celle qui te plait le plus ^^
« Vous avez raison Mitsuko. »
La coupais-je alors qu’elle me parlait du présent qu’elle comptait m’offrir.
« Il ne sert à rien de discuter. Plus maintenant. »
Mes yeux se plantèrent dans les siens. Etrangement, une attraction naissait petit à petit tandis que mon regard se faisait de plus en plus lourd et envoutant. Je balayais son visage de mes pupilles rouge pourpre. Ses lèvres, ses joues, son cou… petit à petit je perdais le contrôle de mon corps. Mais c’est à ce moment là que je songeais à ce qu’un homme avait dit un jour : quoique vous fassiez ce sera insignifiant, mais il est très important de le faire parce que personne d’autre ne le fera.
« Mitsuko… est-ce que je peux faire quelque chose ? »
J’avalais ma salive afin d’humidifier ma gorge sèche avant de compléter.
« Est-ce que je peux faire quelque chose d’insensé ? »
Et sans attendre la réponse, je laissais mon visage engloutir la distance qui séparait nos lèvres d’une délivrance sans précédents. Mon désir d’elle avait atteint un sommet qui n’était plus négociable. Et puis après tout, je ne pouvais pas la laisser partir ainsi. Je voulais lui laisser un souvenir qu’elle n’oubliera pas. Un souvenir qui sera gravé dans sa mémoire à jamais. Quelque chose qui fera de moi non plus une simple connaissance, mais également une personne qui a su jouer un rôle plus ou moins important dans sa vie. C’est ainsi que, le corps légèrement tremblant et la respiration saccadé par le rythme de mon coeur, je jouais avec les lèvres de Mitsuko. Mes mains se placèrent machinalement autour de son visage, caressant ce dernier du bout des doigts afin d’en savourer la douceur. Ensuite, c’est dans son cheveu que j’entortillais sensuellement mes extrémités. Je tenais à rendre ce baiser d’un sensuel enivrant.
Puis, sans qu’elle ne puisse s’y attendre, je repoussai la jeune fille contre le tronc d’un arbre d’un geste violent mais contrôlé. J’approchais d’elle avec un air menaçant, provocateur et terriblement excitant.
« Vous voyez… »
Lui dis-je alors en souriant tout en posant mon front contre le sien.
« J’avais dit que c’était insensé. »
Mon cœur battait sans s’arrêter à ce moment là. A vrai dire, j’avais envie d’elle. Peu importe ce qu’elle comptait faire, j’avais besoin de lui faire l’amour sur le champ. Ce désir qui m’animait, ce feu qui brûlait en moi, rien ne pouvait plus être arrêté. J’avais déjà oublié toute notre précédente discussion. Plus rien d’autre n’importait pour moi. J’attendais ce moment depuis très longtemps. Le stress était présent oui, mais il rendait la chose encore plus excitante qu’elle ne l’était déjà. Il y avait fort longtemps que je n’avais plus ressentit cette sensation. Cette fille me faisait me sentir vivant. Aussi douloureuse fût son annonce. Mais à vrai dire, elle pouvait très bien partir… je la retrouverai toujours. J’étais ce genre d’homme, je ne laisse pas ce qui m’appartient tomber entre de mauvaises mains. Mais pour le moment, je m’apprêtais à faire connaitre à Mitsuko, une chaleur qu’elle n’oubliera pour rien au monde.
« Je veux vous garder près de moi », « je ne veux pas que les évènements prennent cette tournure »...oui, peut-être que Mitsuko aurait pu prononcer ces paroles, peut-être. Mais, était-elle seulement certaine que l'utilisation de ces mots était la bonne? Etait-elle au moins sûre de ce qu'elle ressentait au fond d'elle? Non, et c'est pour cela qu'elle ne disait rien, qu'elle ne disait pas ce qu'elle pensait. Pour d'autres, de telles paroles auraient semblé enfantines, faciles, mais ces mêmes paroles restaient coincées en travers de sa gorge comme si quelque chose d'inexpliqué les empêcher de sortir. Oui, le destin était fait de telle façon qu'il était impossible que les évènements se produisent comme elle le souhaitait. Alors, elle écoutait Vlad parler, plaisanter, semblant en tout point l'écouter. Cependant, il n'en était rien, elle ne faisait que le regarder et songer à ce que leurs vies auraient été si... Et ce « si » si cruel semblait ici rien que pour lui signaler que toutes tentatives seraient vaines, que cela ne mènerait à rien hormis à une impasse.
D'ici quelques temps, elle deviendrait la reine des Ombres, du moins, si elle réussissait ce qu'elle souhaitait entreprendre. Et, cet élément ne devrait jamais être amené à la connaissance de Vlad. Plus encore, elle orchestrerait sa propre mort afin que dans l'esprit de tous, Mitsuko, cette femme aux cheveux blonds comme les champs de blés au soleil, cette femme qui pouvait changer du tout au tout si rapidement, cette femme que beaucoup d'êtres détestaient ou adoraient, disparaîtrait à jamais. Et si elle devait s'éclipser pour toutes les personnes qu'elle avait un jour rencontré, cela valait également pour le vampire qui se trouvait en face d'elle, ce vampire qui, lui, retrouverait bientôt sa place parmi les siens. Alors, elle avait décidé de le laisser partir, de ne pas lutter contre le destin, de briser les liens qu'ils entretenaient, de tirer un trait, de l'oublier.
Ce soir serait le dernier soir qu'ils passeraient ensembles.
Et c'est à ce moment là qu'elle entendit Vlad dire quelque chose qu'elle ne saisit qu'une fois les lèvres du vampire sur les siennes. Elle voulait reculer en fait, le repousser, suivre ce que la raison lui dictait de faire, mais à quoi bon résister alors que son corps tout entier ne réclamait que le contact de cet homme? Elle le laissa donc faire, ne répondant pas de suite à son baiser, un frisson la parcourant lorsqu'il posa ses mains doucement sur ses joues avant de les balader délicatement dans sa chevelure. Elle semblait figée peut-être, fragile, qui sait? Cependant, son esprit essayait de réfléchir, de réfléchir alors que ces choses là ne demandaient aucune méditation. Elle souhaitait encore le repousser, sachant pertinemment qu'elle n'en ferait rien.
Le moment où il la plaqua contre l'arbre qui se trouvait derrière elle passa à une vitesse prodigieuse mais étrangement, outre le léger écarquillement de ses yeux, cet acte avait éveillé une bien autre chose en elle : un désir qu'elle ne pouvait maintenant plus ignorer. A ce moment là, les doutes n'avaient plus leur place, de toute manière, elle n'avait plus envie de réfléchir, plus envie d'être ce qu'on attendait d'elle, elle avait envie de vivre, de ne pas perdre son temps à hésiter sur quelque chose qu'elle regretterait toute sa vie si celle-ci ne se produisait point. Elle le voulait, lui, lui et personne d'autre, le fixant avec un regard qui était plutôt claire quant à ce qu'elle souhaitait. Pourtant, avec Mitsuko, rien n'était jamais gratuit, rien ne s'obtenait si facilement, surtout en ce qui concernait ce domaine. Si Vlad la voulait, il devrait la convaincre. Oh, bien sûr, elle savait pertinemment qu'il finirait par arriver à ses fins, tout simplement parce que, ce qu'il souhaitait, elle le souhaitait aussi. Simplement, elle avait un avantage, celui de savoir ce qu'il désirait éperdument, alors que lui ne pouvait que supposer ce qu'elle convoitait.
Le contact entre leurs fronts se fit, Vlad s'étant dirigé vers elle en conquérant, avec un air provocateur qu'elle aimait lui voir prendre. Et c'était justement cet air menaçant qui éveillait en la jeune femme un côté joueur, un côté où les défis régnaient en maîtres absolus. Oui, ce que venait de faire le vampire était insensé et pourtant, ça lui plaisait. Combien d'êtres dans son entourage osaient s'aventurer sur des terrains tortueux? Combien osaient la défier? Combien osaient braver les interdits? Le comportement du jeune homme l'excitait, d'autant plus qu'il agissait avec une imperfection qui frôlait la perfection justement. Mitsuko avait perçu les légers tremblements dont le corps du vampire avait été victime et sa respiration légèrement saccadée...cette petite pointe d'appréhension d'oser quelque chose, de ressentir des émotions si fortes, faisait que le moment était parfait, oui, réellement. Et alors que les yeux de Vlad ne traduisaient que son désir pour elle, Mitsuko se concentra afin de réunir sa magie noire pour créer une vague de puissance qui éloigna le vampire d'elle. Oh, ce n'était pas méchant, non, ou peut-être pour les vêtements du jeune homme qui devaient à présent comporter quelques petites entailles à certains endroits. Cependant, si la vampire avait usé de ses pouvoirs, cela n'avait rien à voir avec un quelconque désir de déshabiller Vlad. Si elle avait fait cela, c'était bel et bien pour l'éloigner d'elle.
La future Ombre regardait à présent son interlocuteur avec un air provoquant. C'est alors qu'elle dit, n'usant point du « vous » habituel qu'elle prenait le soin d'employer quand elle parlait au vampire :
« Vlad, si tu me veux, viens me chercher! »
Et elle le fixait toujours avec le même air. Ils s'étaient déjà battus par le passé, oui, mais cette fois, ce serait différent, les enjeux n'étaient plus les mêmes.
Invité Invité
Ven 14 Oct 2011, 14:55
HRP : Hum tu m'excuseras je n'ai pas eu beaucoup d'inspiration pour le coup =/
Éjecté par une force dont je ne soupçonnais pas la venue, mon corps se retrouva quelques mètres plus loin. Fort heureusement cette projection ne m'avait pas blessé et je pu me relever aussi facilement que j'étais tombé. J'agitais alors mes mains contre mes vêtements afin d'en retirer les brins d'herbes et autres tâches de terres avant de lever ma tête en direction de Mitsuko. C'était bel et bien un défis qui m'était lancé. La jeune femme ne comptait pas me laisser le trône sans voir si j'en étais réellement méritant. Un sourire se dessina sur mon visage pâle alors que je passais l'une de mes mains dans mes cheveux. Nul doute que Mitsuko était dès à présent sur ses gardes. Elle me connaissais, elle savait comme j'allais réagir. Elle savait pertinemment que je l'attaquerais à mon tour. Et elle n'avait pas tord. C'était exactement ce que j'allais lui donner.
Je plongeais une main dans ma poche afin d'en sortir le morceau de tissus blanc qui me servait de gant. Il s'agissait de celui qui avait appartenu à la jeune vampire. Je n'avais aucune idée de ce qui allait se passer une fois le gant à ma main. Mais je n'allais pas tarder à le savoir.
Spoiler:
Mais d'abord, il fallait que j'aille ardemment faire pipi parce que ça fait 5-6 ans que je n'ai pas fait pipi.
Je l'enfilais alors doucement comme si ce bout de tissus était ce que j'avais de plus précieux au monde. Comme si la moindre erreur pouvait me tuer à tout instant. Puis, alors que mes doigts vinrent enfin à chatouiller le fond douillet du gant, les sceaux qui étaient apposés se mirent à briller d'une lueur rougeâtre. Ce phénomène fût rapidement suivi et complété par d'innombrables vagues sombres qui s'enroulaient tout autour de moi. Mon sourire s'intensifia. Je ressentais un plaisir monstre alors que mes pouvoirs inondaient la moindre pore de mon corps. Étrangement, j'avais l'impression de connaitre mes nouveaux pouvoirs comme si je les utilisais de manière récurrente. Quoi qu'il en soit, j'étais fin prêt pour engager le combat de la façon la plus optimale possible.
"Il ne vaudrait mieux pas pour toi que je t'attrape dans ce cas."
Rétorquais-je finalement à la jeune et charmante vampire. Et sans attendre plus longtemps, j'expérimentais l'un des mes pouvoirs disparu. Au creux de ma main se formait une petite boule de feu pas plus grosse qu'un galet. J'envoyais cette dernière en direction de mon adversaire de manière assez sèche afin de lui donner force et vitesse. Mais à quelques mètres de sa cible, un coup de vent se propagea dans la direction de Mitsuko, transformant ainsi la petite boule de feu en un mur de flammes qui n'avait rien perdu de sa vitesse. Restant en arrière, je m'apprêtais à anticiper l'esquive de ma chère compagne.
Ce combat remettait beaucoup de choses en jeu. Mais il était certain qu'après cette soirée rien ne sera plus jamais pareil.
Tant mieux, comme ça j'ai pas la pression...hum hum! En plus, si on fait des plus petits postes, on finira plus vite ^^
C'était amusant comme d'un seul tour de main, les situations pouvaient changer...si évident de se faire haïr après s'être fait aimer, de se déchirer alors que quelques temps avant les corps des protagonistes se mêlaient, si facile de passer du rire aux larmes, de l'amour à la haine. Mitsuko aimait observer les comportements humains, ce qu'une toute petite réaction, une parole ou un acte, pouvait faire lorsqu'il était placé au bon moment. En fait, elle avait toujours pensé qu'il existait deux possibilités au lien qu'elle entretenait avec Vlad, mais, à présent, elle en doutait. Tellement de choix s'offraient à eux qu'elle ne savait même pas de quoi serait fait l'avenir, et si elle avait décidé de se faire passer pour morte auprès de lui dans un futur proche, elle ne savait comment se déroulerait l'avenir.
Et c'est donc tout simplement pour observer la réaction de Vlad qu'elle avait voulu commencer ce duel, sauf que, étrangement, ce n'était pas tant sa force qu'elle voulait vérifier, mais bien autre chose et, cette chose, n'avait strictement rien à voir avec le trône. Oh, elle ne disait pas qu'elle n'allait pas le tester, car il le faudrait bien, mais elle voulait être sûre d'un autre élément avant, un élément bien plus personnel.
Ainsi, elle regarda le vampire enfiler son deuxième gant, le gant qu'elle avait gardé depuis si longtemps, un temps qui avait signifié la soumission du jeune homme à son autorité. Mais, à présent, ce gant ne signifiait plus rien pour elle, et tout pour lui : sa liberté, ses pouvoirs, un futur radieux. La jeune femme détourna le regard une fois celui-ci enfilé, laissant à Vlad le loisir de se délecter de la situation. A vrai dire, elle y prenait plaisir aussi car était le commencement d'une histoire nouvelle entre lui et elle, une histoire où ils seraient égaux et non plus soumis à une quelconque hiérarchie. Il était vrai que la situation avait été plus d'une fois excitante par le passé mais, il était temps de rompre avec tout cela et de repartir sur des bases nouvelles.
Puis, prenant en compte la remarque que la jeune femme avait fait plus tôt, le vampire attaqua. L'offensive? Hum...Mitsuko n'en avait que faire pour une simple et bonne raison : elle ne chercherait pas à se défendre, et ne bougerait pas non plus de sa position actuelle, même si les flammes devaient la heurter de plein fouet.
Une seconde? Qu'est ce qu'une seconde? On se dit que c'est peu et c'est exact parce que rien que le fait de la nommer fait qu'elle s'est déjà écoulée. Cependant, une seule seconde peu tout changer, une seconde où l'on se dit « ça y est, j'y vais, il faut que j'agisse ». Une seconde peut changer une vie, un destin, modifier le regard que porte quelqu'un sur vous. Et lorsque seulement quelques secondes s'offrent à vous, il faut savoir réagir au plus vite. Et ces quelques secondes étaient justement celles qui séparaient Mitsuko de la collision avec le mur de flamme de Vlad. Alors, qui changerait les choses en une seconde? Vlad respectait-il au moins assez son chef pour cesser l'attaque ou pour se prendre cette dernière à sa place? Respectait-il assez la jeune femme pour faire en sorte de ne pas la blesser? L'aimait-il assez? Ou alors, seul l'idée du pouvoir l'intéressait-il, et ce, peu importe ce qu'il devait laisser sur sa route?
Mitsuko ne bougeait donc pas, stoïque, aucune once de peur dans son regard où se reflétait les lueurs rouges des flammes dansantes...
Invité Invité
Mer 19 Oct 2011, 14:07
Mon corps frissonnait de ce pouvoir grandissant. Chaque seconde écoulée semblait alimenter ma puissance de manière exponentielle. Je ne savais pas trop quoi en penser, mais la sensation que je vivais n'avait pas d'égal. J'avais oublié à quel point on pouvait se sentir bien lorsque l'on détenait du pouvoir. Je pouvais sentir la chaleur des flammes que j'avais lancé sur Mitsuko, je pouvais les contrôler, les manipuler. Elles étaient comme une partie de moi. Une partie qui n'avait demandé qu'à sortir. Pourtant, quelque chose ne se passait pas comme je l'avais prévu. Mon regard balayait la zone et la jeune vampire n'avait pas bougé. Elle était resté droite, fixant mon mur enflammé sans froncer le moindre sourcil. Les flammes s'approchaient dangereusement d'elle, il était difficile de comprendre pourquoi la jeune femme ne s'en échappait pas. Serait-ce à nouveau un test ? Voulait-elle savoir si j'avais le courage d'aller au bout des choses ? D'affronter l'insurmontable ? Je regardais ma magie consumer les derniers mètres qui les séparaient. Bientôt, il n'y aurait plus aucune marche arrière possible. Je devais me décider rapidement. Faire des choix dans le feu de l'action seront des soucis auxquels je ferait également face lorsque je serais devenu, ou plutôt redevenu, seigneur des vampires.
Le point de non retour allait être atteint. A travers mon mur de flammes je pu apercevoir les yeux rougeoyant de la jeune femme, reflétant le feu qui se rapprochait inéluctablement. C'est à ce moment même que ma décision fût prise. D'un geste bref, je mis fin à la présence de ces flammes brûlantes, ne laissant ainsi que ce coup de vent inébranlable se cogner contre la reine de la nuit, la faisant chuter au sol.
Je m'approchais ainsi de la zone d'impact, le visage emplit de colère et d'amertume.
« Combien de fois vas-tu encore me tester ? Et si je n'avais pas su contrôler mes pouvoirs, qu'aurais-tu fait ? »
Je plantais alors mon regard dans ses yeux inexpressifs.
« Tu veux mourir ou quoi ? »
Le corps de la jeune femme était étendu au sol, ses cheveux éparpillés tout autour de son visage. Qu'avait-elle en tête ? Je m'approchais encore un peu d'elle puis passa mes jambes de pars et d'autre de ses hanches avant de me pencher à genou sur elle, mes mains maintenant fermement ses poignets contre l'herbe fraiche.
« Je pourrais te tuer Mitsuko. Je pourrais le faire. J'en suis capable désormais, je le sens. Je t'ai déjà blessé par le passé, je ne voudrais pas que ça se reproduise. »
Je redressais mon dos afin de me donner cette impression de grandeur par rapport à elle tout en continuant de maintenir ses bras. Mon visage s'adoucissait tel le calme après la tempête.
« Et maintenant que je te tiens, que comptes-tu faire Mitsuko ? »
J'ai piqué ta musique pour faire mon poste, je l'adore ^^
Mitsuko regardait les flammes se rapprocher, regardant la scène comme un spectacle qu'elle verrait au ralenti. Etait-elle folle au point de se laisse percuter par ce mur brûlant qui avançait droit vers elle? Hum...rien ne pouvait être sûr car, après tout, qui pouvait prétendre pouvoir lire en elle? Peut-être était-ce complètement démesuré mais la jeune femme voyait la plupart des êtres de ce monde comme de vulgaires insectes incapables d'entrer dans son jeu, de se mesurer à elle, ne serait-ce qu'un seul instant. Elle n'était pas faite pour ressembler à ces personnes, elle était différente, l'avait toujours su et même si ce qu'elle pensait était totalement faux, elle en était persuadée. Son sang était spéciale, son existence avait un but et ceux qui pensaient pouvoir la détruire se trompaient, oui, ils commettaient une erreur fatale. La jeune femme était telle une mauvaise herbe, elle s'enroulait peu à peu autour des êtres jusqu'à prendre une place si importante dans leurs existences qu'ils ne pouvaient plus envisager de lui faire le moindre mal ou, s'ils pouvaient l'envisager, cela leur était totalement impossible. Car, pire qu'une mauvaise herbe, Mitsuko possédait une puissance phénoménale et un savoir immense. Son ancêtre n'était qu'une sorte de succube séduisant ses proies à ses yeux mais elle s'était employé à faire bien mieux que cette dernière. Enfin, cela n'avait plus d'importance car, si elle suivait ses projets, d'ici peu elle aurait atteint un seuil de puissance hors du commun qui n'allait pas cesser de croitre.
Ainsi, se laissant balayer par les pouvoirs de Vlad, les pouvoirs qu'il n'avait pas annihilé, elle tomba dans l'herbe du parc. Elle n'avait absolument pas résisté, pourquoi faire? Elle l'attendait, sagement, aucune expression sur le visage. Peut-être s'était-elle égratignée en tombant? Et alors? Doucement, elle pompa l'énergie de la nature l'entourant, ses petites plaies se refermant en un instant alors que l'herbe mourrait doucement. Ses traits toujours neutres, elle regarda le vampire arriver vers elle, le jeune homme affichant quant à lui parfaitement ses sentiments. Elle l'écouta parler, sans un mouvement, même lorsque ce dernier se pencha vers elle, emprisonnant ses poignets sous son étreinte. La vampire regardait Vlad la dominer, sa prestance ne pouvant faire débat. Il était terriblement attirant, au point de lui en donner un léger frisson. Pourtant, s'il pensait avoir le dessus sur elle, il se trompait. Ainsi, une fois qu'il eut finis de parler, la jeune femme prit la parole :
« Mais tu contrôles tes pouvoirs Vlad et c'est pour cela que tu es incapable de me tuer. Et quand bien même, ne comprends tu pas que ta magie est impuissante contre moi? »
Elle avait dit cela d'un ton assuré, comme si elle était certaine de ce qu'elle avançait. Et puis, en quelques secondes, ce fut fait. Après un petit sourire, la jeune femme utilisa « humanité », l'un de ses plus puissants pouvoir. C'était amusant cette sensation de vide qui s'engouffrait dans les victimes de ce don. Oui, car ce dernier privait quiconque se trouvait en présence de Mitsuko de la moindre parcelle de magie. Ainsi, tels des humains, ces personnes voyaient leurs pouvoirs disparaître en un éclair. La jeune femme sourit, cela devait faire étrange à Vlad de perdre la totalité des pouvoirs qu'il venait de retrouver à l'instant. Bien entendu, la vampire était elle même soumise à son sort, sauf qu'elle y était habituée.
Elle continua :
« En un instant je peux faire disparaître tes pouvoirs Vlad. Je n'ai pas besoin de te dominer pour ce faire. Saches juste qu'il ne sert à rien d'essayer de les utiliser, la magie n'existera plus pour un moment assez long. »
Bien entendu, elle ne lui disait pas qu'elle non plus ne possédait plus de pouvoirs, à quoi bon? Et puis, seuls les objets magiques ou les fragments du cristal maître fonctionnaient à présent, choses qu'elle possédait mais qu'elle n'utiliserait pas, sauf s'il l'obligeait. Non, elle avait autre chose en tête. Elle le regardait dans les yeux, ne cherchant pas à se débattre le moins du monde.
« Maintenant que tu me tiens Vlad, fais en sorte de ne pas me laisser m'échapper car tu me perdrais à jamais. »
Elle fit une courte pause puis finit par dire, plantant son regard dans les yeux de Vlad d'une manière quasi hypnotisante :
« Fais moi tienne... »
Elle semblait ne pas prendre en compte leur perte de pouvoir, le fait qu'ils se retrouvent vulnérables au milieu d'un parc, le fait que des passants puissent les apercevoir. Elle n'en avait rien à faire, ils étaient seuls ce soir et cela faisait longtemps qu'ils n'avaient plus été seuls comme à présent.
Invité Invité
Jeu 03 Nov 2011, 18:20
L’ancienne sorcière s’adressa à moi de manière aussi arrogante que sure d’elle. L’assurance qu’elle dégageait ne laissait aucun doute planer sur sa vision des choses. Mitsuko était persuadée et avait cette intime et extrême conviction qu’elle m’était supérieure. Cette déclaration m’irritait. Moi, Vlad Sparrow, vampire au passé aussi glorieux que tortueux, dont les mérites et les pouvoirs s’étaient rependus sur toutes les bouches des contrées du Yin et du Yang. Elle s’attaquait à ma fierté, à mon cœur et à mon âme. Il fallait bien l’avouer, cette femme me connaissait bien. Y comprit en ce qui concerne mes points faibles. Sur le coup, je n’avais qu’une envie. Je voulais lui prouver que ma puissance n’avait rien à envier à la sienne. Cela dit, je devais regarder les choses comme elles étaient et me faire une raison. En ce jour, Mitsuko me surpassait. Mais je ne voyais qu’un obstacle temporel. Seul le temps me séparait de cette égalité que je commençais à rechercher sans même m’en rendre compte. Puis, alors que j’étais perdu dans mes pensées, alors que je cherchais une réplique cinglante à lui envoyer, je me sentis comme aspiré, happé par une main invisible qui m’arrachait ma force, ma vitalité et mes pouvoirs récemment reconquis. Cette sensation de vide fade et terne qui était laissé en moi après le passage de cet étrange phénomène, m’avait abandonné dans un état plus que perplexe. J’avais l’impression d’être coupé du monde. L’énergie qui m’entourait constamment semblait avoir disparu. Je ne ressentais plus rien… oui, vraiment. Je ne percevais ni l’odeur de Mitsuko, ni les battements de son cœur. J’avais cette nette impression d’être devenu… humain. Serais-je par la même occasion redevenu mortel ? C’était une question à laquelle je ne voulais trouver aucune réponse de peur de ne pas être satisfait.
Mais c’est en recentrant mon regard sur Mitsuko que je compris ce qui venait de se passer. Il y a de ça quelques temps, j’avais pu observer quelques uns des pouvoirs de mon ancienne maitresse. A cette époque, elle avait cette capacité d’absorber l’énergie de ce qu’elle touchait. Je me trompais peut-être, mais Mitsuko a probablement pu améliorer cette capacité pour en créer une autre au fonctionnement similaire. Sauf qu’aulieu de se nourrir de la vie, elle se nourrissait des pouvoirs de la personne qu’elle touchait. A cet instant, mes yeux s’écarquillèrent. Venait-elle de me voler mes pouvoirs ? Si cela s’avérait vrai, elle était en disposition d’un pouvoir immense et cela confirmerait ses précédentes paroles.
Complété par un sourire, Mitsuko s’expliqua partiellement sur ce qu’il venait de se passer. Je l’écoutais. Oui… comme si je pouvais faire autre chose à présent…
« C’est lâche. Aurais-tu tellement peur de ce dont je suis capable qu’il te faut me priver de mes pouvoirs ? »
Répondis-je à peine avait-elle finit sa phrase. Je contemplais mon corps d’humain, si faible, si vulnérable. Par ailleurs, je trouvais ça étrange de ne plus sentir l’odeur du sang. Cette odeur qui m’accompagnait partout où j’allais. Même le contact du vent sur ma peau semblait différent.
Mitsuko planta ensuite son regard dans le mien. Je connaissais cette approche. Elle voulait se faire désirante, elle voulait me défier, me faire rentrer dans son jeu. Mais comment pourrais-je rentrer dans un quelconque jeu alors que cette harpie venait de me priver de mon identité et de ma fierté ? Autant les règles du jeu m’auraient plu un peu plus tôt, autant je me retrouvais désormais perdu. Longtemps l’idée de parcourir son corps de caresses toutes plus exquises les unes que les autres traversait mon esprit. Longtemps j’aurai voulu découvrir les recoins les plus intimes de son enveloppe aux formes idylliques. Pourtant cette fois, c’était la colère qui montait en moi. Je serrais ma main droite, laissant apparaitre à la surface de ma peau les ondulations des veines dont le sang qu’elles véhiculaient bouillait ardemment. Puis, sans aucun signe avant-gardiste j’abattis mon poing contre le sol, effleurant à peine le visage de la jeune femme. Une douleur remontait le long de mon bras tandis que le sang se mit à couler de mes phalanges sur les petits graviers qui se mêlaient aux herbes du parc.
« Comment peux-tu me traiter de la sorte ? Tu es incompréhensible. Tu comptes m’abandonner et tu veux qu’on fasse comme si de rien n’était ? Je ne suis pas un jouet, je ne l’ai jamais été. Tu veux disparaitre ? Et bien disparait. Je ne veux plus te voir. Dans tous les cas, ta disparition laissera le trône libre, alors quoi qu’il arrive je reprendrais la place qui m’appartient. »
Toujours sous l’impulsion du moment, j’entourais le cou de Mitsuko des doigts de ma main gauche que je venais de serrer sur sa gorge.
« Maintenant rend-moi mes pouvoirs. »
Ajoutais-je d’une voix déterminée et agacée tandis que mes yeux s'emplissait d'une folie qui ne m'était pas si étrangère qu'on aurait pu le penser.
« C’est lâche. Aurais-tu tellement peur de ce dont je suis capable qu’il te faut me priver de mes pouvoirs ? »
La dague du temps se trouvait maintenant juste à côté du visage de la jeune femme, étant apparue ici comme par enchantement alors que le vampire finissait de dire ces mots. Oui, Mitsuko avait utilisé une source de magie impropre, contenue dans un objet qui, lui, gardait tout son pouvoir même en présence de son sortilège. La jeune femme avait décidé de remonter le temps et regardait maintenant Vlad avec un léger sourire, libérant sa main gauche de l'emprise du vampire doucement, puis venant lui attraper la main droite, la main qu'il s'apprêtait à abattre sur le sol. Elle ne souhaitait pas qu'il se blesse, non, et c'est pour cette raison qu'elle plaça cette main sur son sein gauche, sein derrière lequel se cachait son cœur, un cœur qui battait à rythme régulier. La vampire finit par soupirer, son regard toujours planté dans celui de l'homme au dessus d'elle.
« Ainsi tu ne comprends pas... »
Elle fit une petite pause, tournant son regard vers la dague du temps qui se trouvait à ses côtés puis reportant son attention sur Vlad.
« Tu penses que je te traite comme un moins que rien, que je n'ai aucune estime pour toi et que tout ce que je veux c'est te laisser en plan, ne plus jamais te revoir. Tu ne comprends pas. »
Lâchant la main du vampire, lui laissant ainsi libre choix de la laisser sur elle ou non, elle avança celle-ci vers la joue de Vlad sur laquelle elle la posa avec une délicatesse qui ne lui ressemblait sans doute pas.
« Si je t'ai rendu ta liberté, c'est pour que ce lien qui veut que je te sois supérieure disparaisse. Bien entendu que je disparaîtrais mais ne va pas croire que ce sera à jamais. Je ne veux pas que tu me retrouves mais je finirai par venir te chercher. Ne crois pas que je souhaite que tu restes enfermer dans tes souvenirs, que tu sois hanté par mon fantôme...je veux juste te laisser le choix. Te rendre cette liberté me coûte beaucoup mais soyons réaliste, un chef de race ne peut pas être sous la dominance d'une autre personne. Quant à régner ensemble, ne nous faisons pas d'idées, chacun de nous est bien trop égoïste et fier. Nous finirons par nous haïr, par nous entre-tuer. »
Elle marqua une pause avant de reprendre rapidement, ne lui laissant pas le temps de prendre à son tour la parole. Sa main glissa doucement dans les cheveux de Vlad et elle continua ses explications.
« Quant à tes pouvoirs, je suis navrée mais je ne peux pas te les rendre pour le moment. J'aimerai, vraiment, mais le soucis c'est que je n'en possède plus non plus et, de ce fait, je ne peux pas contrôler combien de temps nous resterons sans puissance magique. »
Sa main continuait de caresser le cuir chevelu du jeune homme, effectuant des mouvements lent de la pointe des ongles. Elle aimait vraiment son contact et en profitait car elle savait que d'ici quelques temps, elle ne pourrait plus se le permettre. Elle reprit la parole, après un petit sourire mélancolique. Elle savait pertinemment que le soucis du vampire était de ne plus avoir de pouvoir, de se sentir tel un animal blessé, mais ses préoccupations à elle étaient bien différentes, en ce sens qu'elle savait bien qu'elle ne le reverrait pas avant longtemps. De plus, elle savait pertinemment que personne n'oserait venir les attaquer maintenant et même si cela se produisait, elle avait bien assez d'objets magiques pour en venir à bout.
« Si je nous ai privé de nos pouvoirs c'est pour deux raisons. Une que tu as parfaitement compris et qui te déplait. Oui, ça ne sert à rien d'essayer de te battre avec moi puisque tu perdrais. Mais non, ce n'est pas la raison principale. Car si je t'ai rendu ta liberté, j'avais aussi envie, rien qu'une fois, de me retrouver dans la position d'une femme, rien que d'une femme, aux côtés d'un homme. »
Elle marqua encore une pause puis ajouta :
« Vlad...ta puissance ne m'importe pas, ce que j'aime c'est toi, pas celui que tu montres aux yeux du monde. Je ne suis pas impressionnée par la gloire et la victoire puisque je connais ces deux menteurs bien plus que quiconque. Si je tiens à toi, c'est uniquement pour celui que tu es, et je voulais juste voir s'il en était de même de ton côté. Es tu attiré par ma réussite ou es tu simplement attiré par moi? »
En fait, cette question ne demandait pas de réponse, seulement la main de la jeune femme quitta la main du vampire pour venir saisir la dague et la lui tendre :
« Si tu m'en veux tellement de t'avoir privé de tes chers pouvoirs, de t'abandonner et de te traiter comme un moins que rien, tu n'as qu'à me tuer puisque l'opportunité s'offre à toi...ainsi tu récupérera ton trône... »
Et la jeune femme ferma les yeux, laissant à Vlad le choix de faire ce qu'il souhaitait.
Invité Invité
Jeu 10 Nov 2011, 17:58
Je sentais monter en moi la colère. Je savais qu’elle allait atteindre un tel point, que j’en deviendrais violent. Mais peu importe. J’avais besoin de m’énerver, cela me soulagerait probablement. Je regardais le sol tandis que ma main s’emplissait peu à peu de fourmis. Je me laissais persuader par l’idée qu’en frappant cette terre du poing j’allais mieux me sentir. Mais à peine mon esprit venait-il d’être traversé par cette idée, que Mitsuko attrapa délicatement ma main telle une mère qui retirait un objet dangereux des mains de son enfant. Sans même m’en rendre compte, la jeune femme venait d’apaiser mon corps et mon esprit de ce simple geste, sans un mot, seulement des sensations implicites. Elle appuya ensuite ma main contre le moelleux de sa poitrine, me forçant à sentir et à ressentir les battements réguliers de son cœur. Toujours dans le même élan de tendresse, Mitsuko s’exprima calmement.
« Comment le pourrais-je, Mitsuko… » Lui répondis-je tandis que mon corps et ma voix tremblaient de paire. En effet, comment pourrais-je comprendre cette envie soudaine de disparaitre, de partir et de laisser en plan tout ce qui a mit tellement de temps à être construit ? Non, il était impossible de comprendre, surtout sans explications. La chaleur que je ressentais sur le revers de ma main s’estompa en même temps que la main qui me tenait s’éloignait pour se rapprocher de mon visage glacé par les événements et le vent qui balayait de temps en temps le parc. Je me questionnais tout de même sur la raison qui me poussait à garder ma main sur son sein. Il est vrai que cette sensation était tout à fait agréable, mais la situation avait presque viré au drame… en réalité, je ressentais ce besoin de le toucher, de le sentir. Aucune autre explication n’était possible. J’en avais envie, quand bien même les choses avaient été catastrophiques quelques secondes plus tôt.
Je détournais mon regard de sien, gêné et honteux alors que la jeune vampire m’expliquais la raison pour laquelle elle avait décidé de supprimer le lien qui nous unissait. Du moins partiellement. Tant que le sceau que je lui avais apposé restait en place, elle restera la légitime détentrice de mes pouvoirs. Mon visage était parcouru de la douceur de sa main tandis qu’elle continuait de parler, ne me laissant aucune ouverture. Cela dit, même si elle m’avait laissé la parole, je n’aurai su quoi dire.
Mitsuko était elle aussi sans pouvoir. Elle voulait se sentir humaine, fragile. La séparation se ressentait dans le bout de ses ongles. Ses actions de tendresse cachaient son désir de faire ce qu’elle n’a jamais osé et voulu faire alors que l’éternité l’attendait. Maintenant que le temps était compté et que nos routes allaient se séparer, elle voulait profiter de moi et de ma présence comme jamais elle ne l’avait fait. Caresse, attention, calme, des traits que je n’avais que rarement vu chez la jeune femme. Quoi qu’il en soit, j’appréciais ce moment jusqu’à ce qu’elle me tendit la dague qu’elle avait dans sa main pour me proposer un ultimatum.
Les secondes parurent des heures. Qu’avais-je à y gagner d’un côté comme de l’autre ? J’attrapais lentement la garde de la lame que me tendait Mitsuko. J’étais à présent possesseur d’un pouvoir de vie ou de mort, un pouvoir terrible à porter. Je m’adressais alors à la jeune vampire.
« Celui que je montre aux yeux du monde ma passionne plus que l’homme que je suis. Tu as fait des choix que je ne comprendrais pas, et pour cette raison, je dois te faire payer… »
Les yeux de celle que je surplombais se fermaient alors. J’apposais lentement la pointe de la lame à la base de sa gorge. Mais aulieu de planter la dague dans sa gorge, je glissais le tranchant de la lame dans son décolleté avant de jeter l’arme plus loin. Ce dernier fût sectionné jusqu’au nombril aussi simplement que l’aurait été une feuille de papier.
« Mais je n’en ai pas la force. En revanche, je peux te donner quelque chose que tu n’oublieras pas. »
Expliquais-je à Mitsuko en plaçant ma main entre ses seins a présent libérés de toutes contraintes.
