Transmutation d'essence, enfin une solution [Aaliah]

Lun 20 Juin 2011, 13:19

Je marchais dans cette immense bibliothèque qu'était celle de Megido quand enfin je pensa tomber sur un livre d'intéressant. Un livre parlant des légendes et des pouvoirs extraordinaires. Je cherchais un tel livre, car un de mes pouvoirs était pour moi un fardeau : L'empathie. Ce pouvoir me permettait de ressentir la douleur à la place des gens et il était tout le temps actif. Par conséquent lorsque je gagnais mon pain en plantant une dague sous la veste d'un corps, je ressentais cette même douleur, et j'en avais marre. Je feuilleta le livre et tomba sur un passage intéressant :

Ekrapam le bossu :

Il y a longtemps vivait Ekrapam (...) le bossu. (...) Celui ci était exclu depuis sa naissance. Son horrible physique faisait reculer les gens devant lui. Et les plus courageux qui ne reculaient pas se mettaient à cracher des grenouilles ou d'autres sauterelles en s'approchant de lui. (...) Il (...) était (...) seul et abandonné. Puis un jour, alors qu'il songeait à ne plus continuer cette vie, un homme s'approcha de lui et sans reculer devant son horreur (...) lui proposa de changer ses pouvoirs. (...) Il est encore en vie aujourd'hui, et en échange d'un petit pactole ou d'un petit service il pourrait utiliser son savoir pour changer un de vos pouvoirs.

Ces quelques lignes me firent sourire, comme rarement un membre de la famille Mangetsu souriait, ce même sourire qui s'affichait sur mon visage juste avant de sentir le sang couler de ma dague, sang que j'avais moi-même fait couler, quelle joie immense. Je referma le livre et partit en direction de l'université de magie.

C'est quelques jours plus tard que je me retrouvais, toute équipée, devant les deux imposantes portes de ce bâtiment. Je les poussa énergiquement et rentra, toujours le sourire aux lèvres, attendant une manifestation quelconque de ce Ekrapam.

Ven 24 Juin 2011, 23:20

Vêtu d'une longue cape couleur grisâtre, probablement aussi vieille que lui, Ekrapam errait au cœur de l'université de magie telle une ombre. Plus qu'une errance, il s'agissait d'une véritable existence au sein de la grande bâtisse. L'homme étrange y vivait depuis des lustres, cherchant chaque jour après une chose qu'il ne possédait pas et ne parvenait pas à acquérir. Il cherchait à percer le mystère d'une étrange chimie qu'un inconnu lui avait vaguement parlé. Rencontré par hasard, au détour d'un couloir de l’université, l'homme divaguait rendu fou par les lieux, prétendant dur comme du fer, qu'une pierre pouvait transformer le plomb en or. Ekrapam n'avait que faire de l'or, la fortune ne l'intéressait pas, mais la connaissance de se savoir, si! Il voulait comprendre, il voulait tenter l'expérience... Peut être que ce lieu étrange l'avait rendu fou également, car il ne démordait pas de sa rechercher. Après tout, il ne vivait que pour cela. Acquérir, encore et toujours plus de savoir, de connaissance. Il savait déjà bien des choses, mais cela ne l'empêchait pas de chercher encore après de futiles gouttes de savoir, aussi infime soient telles! Peu importe si la magie de cette pierre semblait folle et utopique. Il ne pouvait pas admettre qu'un autre homme puisse savoir une chose donc il ignorait tout! Il était Ekrapam!

Plongé au dessus de livres anciens rédigés dans une langue latine aux lettres cyrilliques, le vieil homme déchiffrait phrase après phrase, le mystère de la transmutation. Autour de lui, des fioles sifflaient sous le feu qui faisait bouillir le liquide coloré qu'elles contenaient. Certaines étaient reliées entre elles par des mécanismes complexes et complétement fou, au point que l'on pouvait se demander s'il fallait réellement tous ces tubes métalliques qui dessinaient des arabesques interminables dans les airs. Certaines fioles étaient renversées, le liquide négligemment abandonné sur le sol, déjà souillé par d'ancienne tâches. Ekrapam n'était pas là pour faire du ménage, ni pour ranger les objets. Tout trainait ci et là, dans un désordre sans nom, recouvert parfois de toile d'araignée... Mais cela ne dérangeait nullement le vieil homme, sauf peut être lorsqu'il devait retrouver dans l'urgence quelque chose d'important...

Lorsqu'il entendit les portes de l'université s'ouvrir, l'homme daigna lever un œil au dessus de son livre, laissant ses fines oreilles lui donner les informations essentielles. Il ne compta les pas que d'une seule personne. Une femme vu la légèreté de la marche, mais certainement très décidé vu l'énergie qu'elle mettait dans ses déplacements. Cependant, Ekrapam ne s'y attarda pas plus. Il savait très bien pourquoi la jeune femme était là... Ekrapam était loin d'être devin, mais il avait assez d'intelligence pour savoir que l'on ne venait dans ces lieux que pour le voir, et plus particulièrement, pour lui demander de l'aide grâce à son savoir... L'homme avait la possibilité de changer le pouvoir d'une personne... Un savoir que plus d'un était déjà venu lui demander par le passé. Il pensa d'ailleurs que, puisqu'il possédait déjà ce savoir là, pourquoi ne parviendrait-il pas à acquérir cet autre savoir? Transmutation pour transmutation. Entre plomb et or, pouvoir et autre pouvoir, il n'y avait finalement que peu de différence... Ekrapam grogna sous sa cape poussiéreuse. Il n'y avait vraiment pas moyen de travailler tranquillement! Il n'aimait pas être dérangé lorsqu'il était dans la salle d'expérimentation, et comme il y était tout le temps, on le dérangeait forcément toujours au mauvais moment...

Il replongea dans sa lecture silencieuse, bercé par les sifflements de ses fioles aux liquides multicolores et à l'aspect parfois baveux. Ekrapam ne fit qu'un dernier geste, avec nonchalance et dans un soupir profond... Ses doigts claquèrent et toutes les portes qui menèrent jusqu'à lui s’ouvrit, comme sous l'effet d'un souffle invisible. L'inconnue n'avait qu'à venir jusqu'à lui... Ekrapam refusait les déplacements inutiles et fatiguant. Bien qu'il savait pourquoi elle était là, il la laisserait le lui dire, afin d'en savoir un peu plus sur elle. Même si la lecture de son livre abimé par le temps était bien plus intéressant pour le moment...

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Lun 27 Juin 2011, 10:51

Je fus plutôt surprise, il faut l'admettre, lorsque rien ne se passa...Rien? non, il s'était passé un petit quelque chose. La porte derrière moi s'était fermée et une série de porte devant moi s'était ouverte. Ce Ekrapam était sans gêne ! C'est sans un mot qu'il accueillait la future cheffe du clan Mangetsu, dernière héritière de ce même clan. Je souris, je ne pouvais faire que cela, je le pris en riant, mais certains étaient mort des mains de L’Ombre De Lune pour moins que ça, or lui m'était utile.

Je m'avança donc très tranquillement avec tout de même mes deux dagues prêtes à tuer. En effet dans ce monde il n'y avait pas trente-six solutions : Nous n'avons pas le choix désormais c'est tué ou être tué. Le clan Mangetsu était irrémédiablement dans la première catégorie de gens : Ceux qui tuent.

Je traversa les portes avec ce même calme froid qui me caractérise de manière permanente. J'arrivais enfin devant la dernière porte, porte derrière laquelle ne trônait qu'un maigre bougie à la flamme souffreteuse. La bougie reflétait-elle l'âme de ce vieil homme ? Je ne le savais pas plus que quiconque venait dans ce lieu pour la première fois, mais je décida de m'approcher à mes risque et périls.

La pièce était très désordonnée. Des papiers jonchaient le sol et à côté les potions bouillaient et étaient renversées partout. Je ne souris pas, je resta calme, limite froide et dit :

" Bonjour, avant que vous ne me le demandiez et pour économiser mon précieux temps, je veux que vous m'enleviez le pouvoir d'empathie. "

Mar 28 Juin 2011, 00:11

Absorbé par son livre ancestral, l'homme encapuchonné ne posa pas le moindre regard vers la jeune femme qui s'adressa à lui. Malgré son ton froid, le début de sa requête avait bien commencer. Elle lui avait au moins souhaité bonjour, mais là s'arrête la politesse de l'inconnu qui ne daigna même pas se présenter à vieux homme. Elle souhaitait apparemment économiser son temps. Un temps précieux d'après elle... Sous sa cape, l'homme ne put s'empêcher de sourire. Un fin sourire ironique et quelque peu sournois. Qu'espérait donc cette femme? Qu'il claque des doigts pour lui ôter le pouvoir d'empathie qui ne lui plaisait guère! Ekrapam n'était pas ainsi. Il n'exauçait pas les vœux à la première demande. Il fallait le mériter...

"Et mon temps? Crois-tu qu'il est moins précieux que le tien?" Demanda-t-il d'une voix rauque et lente, prenant le temps de bien prononcer chaque syllabe. Le temps d'Ekrapam était bien plus précieux que celui de la jeune femme. Chaque seconde écoulée inutilement était une seconde de savoir en plus perdu. Un gâchis que le vieil homme refusait d'accepter sans aucune compensation. Si la jeune femme voulait de l'aide d'Ekrapam, il lui faudra la payer pour palier à la perte de son temps! D'un geste précautionneux, Ekrapam ferma son livre et une fine couche de poussière s'échappa des pages pour virevolter à travers la pièce. L'homme y attacha peu d'importance, comme la présence de la femme... Il prenait d'ailleurs un malin plaisir à l'ignoré superbement, comme s'il cherchait à l'irriter. Ekrapam n'avait pas peur d'elle, il ne l'a craignait nullement. Pas plus que les attaques qu'elle pourrait tenter contre lui. Premièrement parce qu'elle avait besoin de lui et donc, en toute logique n'essayerait pas de le tuer avant d'avoir obtenue ce qu'elle souhaitait. Et deuxièmement, l'homme avait accumulé assez de savoir et de puissance pour parer aux attaques, même les plus traitres... D'ailleurs, il ne craignait pas de lui tourner le dos afin de ranger son livre dans une armoire aux étagères déjà bien remplies de grimoire en tout genre et pliant dangereusement depuis des années sous le poids de ses nombreux et précieux livres. Ekrapam se tourna ensuite vers la jeune femme, mais son regard se posa sur la fiole qui bouillait à ses côtés. Silencieux, il ôta le récipient de la source de chaleur et le posa sur la table. Il plaça sa main au dessus du liquide qui continuait à produire des bulles et à siffler. Le vieil homme prononça quelques mots dans une langue ancienne, voir même ancestrale. Le liquide orangé se mit alors à étinceler de mille feus comme de l'or, avant de s'élever dans les airs et de s'entourer autour des doigts d'Ekrapam. Ce dernier daigna enfin lever ses yeux diaphanes vers la jeune femme, la dévisageant sans aucune pudeur.

"Nul ne peut changer son pouvoir avec aisance et insouciance, juste parce qu'il le désire, jeune pécore¹!" Lança-t-il sur un ton sarcastique, un fin sourire se dessinant sous sa cape grisâtre. Son regard se posa sur le liquide désormais totalement évaporé et qui dessinait un cercle au dessus de sa paume. De sa main gauche, il enveloppa le nuage doré qui venait de former et quelques secondes après, il coassement s'échappa de ses paumes. A l'intérieur de ses mains, se trouvait désormais un crapaud de taille moyenne à la peau couleur d'or et étincelant de mille feux. L'homme regarda l'animal, l'air satisfait. Il lui manquait de la bave de crapaud doré pour terminer ses expériences. Il avait maintenant de quoi remplir sa réserve de bave et la possibilité de continuer ses expérimentations. Encore fallait-il pour cela, que l'on le laisse tranquille...

"Apprend donc à vivre avec ton pouvoir. Car si tu veux le changer, il te faudra en payer le prix... Mon temps est précieux et chaque seconde écoulée pour satisfaire à ta requête me devra être rendue..." Lança-t-il sans même regarder la jeune femme. Mais malgré l'absence de son regard, l'on pouvait aisément deviner tout la puissance et toute exigence du prix d'Ekrapam. Il n'offrirait pas son savoir ainsi, et la jeune femme devait bien le savoir. Tous ceux qui apprenaient l'existence du vieil Ekrapam et de son étonnante magie sur la transmutation des pouvoirs, savaient également qu'il ne le faisait pas pour rien. C'était écrit dans les livres. C'était murmuré de bouches à oreilles...

Retournant à ses expérimentations, le vieil homme appuya sur la gorge de la créature qu'il avait matérialisé afin de récolter un filet de bave dans l'une de ses éprouvettes encore vide. Comme l'animal, la bave secrétée étincelait, parsemé de fine paillette d'or. Plus que de la simple bave de crapaud, il s'agissait également d'un poison si mortel que même le parfum suffisait à tuer celui qui avait le malheur de le respirer. Cependant, Ekrapam avait assez travaillé avec des poisons et autres produits dangereux pour se procurer un antidote universel qu'il le protégeait de ses extravagantes et folles expériences...

¹ Injure qui désigne une personne stupide.

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Dim 10 Juil 2011, 23:32

Je fus étonné par le langage de cet homme, il vivait dans un livre sûrement. Il n'allait pas être déçu s'il voulait parler. Donc je ris puis dis :

" Je crois que tu ne m'a pas bien compris vieille branche, je suis une assassin, si je veux te tuer je le fais donc on va faire ça d'une manière un peu différente. Tu vas m'enlever ce pouvoir de m*rde, tu vas me laisser le pouvoir de lire dans les pensées ou de télékinésie, je ne sais pas encore. Or mis ce détail tu vas arrêter de me parler comme tu parles à une p*te parce que tu n'as sûrement rien à faire de tes journées. "

Je lui ris au nez et lui lança un crachat. Je voulais qu'il comprenne tout de suite que c'était moi qui menait la danse. Je tourna donc autour de son petit corps plutôt frêle. Il était temps qu'il ait plutôt peur, qu'il ressente une soumission absolue. Je lui tira donc une petite claque derrière la tête puis sortit mes deux dagues.

" Bien maintenant tu vas m'enlever cette empathie, et vite. "

Il ne bougea pas et cela m'agaça au plus haut point. Je ris donc et cria :

" BOUGE CONN*RD ! "

Jeu 14 Juil 2011, 22:38

Alors que le vieil homme continuait de manipuler ses produits avec calme et concentration, la jeune femme s'emporta. Ekrapam ne réagit pas, restant apathique devant les paroles de celle qui ce disait être un assassin. Il ne la regarda même pas, ses yeux délavé étant déjà concentrer sur une chose plus intéressante... Les menaces de l'assassin ne l'effrayait pas. En ce lieu, il était le maître. Il était chez lui et il connaissait tout le potentiel magique de chaque pièce. Chaque endroit, chaque meuble, chaque objet. Il connaissait tout et savait où tout se trouvait. D'ailleurs, sous sa cape, un sourire ironique se dessina. Comme pouvait-elle croire que menacer Ekrapam ferait avancer les choses? Le vieil homme l'entendit rire et reçu un crachat de la part de la jeune femme. D'un simple geste nonchalant, il frotta le crachat pour le faire disparaitre. Il ne réagit pas. Il était bien trop malin et bien trop sage à la fois pour entrer dans le jeu de la jeune femme. La violence ne résolvait rien. Seule la patience venait à bout de toute chose... Pourquoi s'acharner à tuer une personne? Il suffisait d'attendre et le temps ferait un jour son devoir. La mort était inéluctable pour ceux qui n'avaient pas acquit la connaissance pour éviter cette fatalité. La patience... Tout n'était que patience et à celui qui savait patienter avec calme et sérénité, tout lui appartiendrait... Il ne fallait pas être l'ennemi du temps, mais bien son ami et se laisser porter sagement par celui-ci.

Ekrapam restait sagement à sa place, ignorant superbement la jeune femme qui lui parlait tout en tournant autour de lui. Espérait-elle vraiment lui faire peur? Avait-elle donc oublié qui il était? Avait-elle oublié qu'ici, à l'université de magie, elle était dans le royaume d'Ekrapam? Il était le maître des lieux, le maître du jeu et un maître ne se soumettait pas à une telle vulgarité. D'ailleurs, Ekrapam était près à soupirer devant un si triste perte... La jeune femme lui avait plut lors de son entrée, un pas sûr et léger, rehaussé d'un joli minois. Elle aurait put faire un magnifique assassin si elle ne se comportait par comme une enfant gâtée et capricieuse. Elle avait tout simplement raté le test d'Ekrapam. Il voulait connaitre sa réaction devant son refus de modifier son pouvoir tout de suite et sa proposition de vivre avec le pouvoir que la nature lui avait offert... Il était servi et déçu à la fois. Tant d'énervement, tant de vulgarité, tant d'empressement. C'était navrant. La voix de la jeune femme raisonna dans la pièce, lui ordonnant vulgairement de bouger. Cependant le vieil homme n'obtempéra pas ou du moins, pas immédiatement... Il se contenta de relever légèrement la tête, laissant de côté ses manipulations expérimentales.

"L'une des règles fondamentale des assassins est de se détacher de toutes émotions. Un assassin confirmé ne laisse jamais sa haine l'emporter sur la raison... Car la colère aveugle et embrouille l'esprit. De plus, nul assassins confirmés ne prendraient la peine d'avertir ou de menacer sa proie. Un assassin frappe et tue sans se soucier du reste..." Lança Ekrapam d'une voix solennel, tel un précepteur enseignant à son jeune apprenti les règles de la vie. "Avertir sa proie, c'est lui donner la possibilité de se défendre..." Rajouta-il à l'attention de la jeune femme avant de se retourner avec une étonnante souplesse vu son très grand âge. Avant que la jeune femme ne puisse réagir, il la frappa d'une main au niveau du cou. Un geste vif, sûr et fort, comme s'il s'était entrainé toute une vie au combat. Frappée en plein cou, la jeune femme ne pouvait que sentir sa respiration se stopper soudainement sous le coup donné et perdre ses forces. Avant que la jeune femme puis récupérer ses forces et se défendre, Ekrapam usa de ses pouvoirs pour immobiliser la jeune femme qui avait eu l'audace de la menacer et de l'insulter. Accoler au murs, la jeune femme n'était plus maitre de son corps, immobilisé par une force invisible. Laissant la jeune femme pester devant cette posture peut favorable pour mettre ses menaces précédentes à exécution, le vieil homme ramassa les dagues qui étaient tombées sur le sol. Il les déposa simplement sur un coin libre de la table, avec nonchalance, se moquant du temps et peut être de la jeune femme. La patience était une vertu et le temps précieux. Surtout celui d'Ekrapam...

Le vieil homme se retourna vers la jeune femme toujours immobilisé contre le mur de la salle d'expérimentation. Elle était à sa merci, sans aucun moyen de se défendre. Pourtant, Ekrapam ne la nargua pas, ni ne se vanta de cette situation. Il se contenta de la dévisager de ses yeux délavés par le temps, sans prononcer le moindre mot. Il l'avait prévenu, un assassin ne menaçait jamais sa victime... Un assassin frappait au bon moment, prenant sa victime au dépourvu, afin d'être sûr de bien exécuté sa tâche. Une leçon que la jeune femme allait apprendre, mais il était désormais trop tard pour elle de l'appliquer un jour. Les leçons sur la vie que donnait Ekrapam coûtait plus cher encore que le changement de pouvoir...

"Tu m'as demandé de t'ôter le pouvoir d'empathie... Et bien soit, je le ferai! Sache pourtant, qu'un tel pouvoir t'aurait permis de devenir un grand assassin si tu avais prit la peine d'apprendre à le maîtriser et mieux l'apprécier. Connaitre la douleur des uns, c'est connaitre leur point faible et savoir où frapper pour les affaiblir afin de mieux les tuer..." Dit-il sur un ton sentencieux comme si la jeune femme avait été son apprenti et qu'elle n'avait pas retenu une des leçons principales de ses cours...

Ekrapam s'approcha d'elle, tendant la main vers son cœur afin d'y ôter le pouvoir qui lui déplaisait tant. De la poitrine de la jeune femme s'échappa des minces filet argentés s’entremêlant de manière chaotique et ondulant vers les doigts du vieil homme. Le pouvoir d'empathie de la jeune femme disparaissait petit à petit, tandis que le long du bras d'Ekrapam, les fils argentés et étincelant avancèrent vers son cœur. Ekrapam n'aimait pas détruire les pouvoirs, aussi il absorbait les pouvoirs que les autres ne voulaient plus. Lui, savait apprécier les possibilités magiques de chaque pouvoir... Non seulement cela lui permettait de devenir plus fort, d'acquérir encore plus de pouvoir, mais surtout, il se délectait à chaque fois de cette sensation agréable d'absorber un pouvoir. C'était une nourriture rare et spirituelle. Il prit le temps de bien s'imprégner de ce nouveau pouvoir qui vint agrandir le pouvoir d'empathie qu'il possédait déjà. Lorsqu'il fut totalement imprégné du pouvoir et qu'il n'en restât plus aucunes gouttes dans le corps de la jeune femme, le vieil homme posa son regard sur elle.

"J'ai répondu à tes attentes! Le pouvoir d'empathie qui t'était insupportable n'est désormais plus tien... Maintenant je te réclame mon dû..." Lança-t-il sur un ton péremptoire. La jeune femme n'avait pas le choix, elle devait payer le prix demandé par Ekrapam. D'ailleurs, il ne la laissa pas répliquer et repris bien vite la parole. "J'ai usé de mon précieux temps à écouter tes vulgarités, à supporter tes râlements et à te libérer de ton pouvoir... En remplacement de mon temps perdu, offre-moi le tien... Tel est le prix d'Ekrapam!" Et pour la première fois, sa voix claqua dans l'air, nette, puissance, imposante et surtout angoissante...

Œil pour œil, dent pour dent. Telle était la Loi du Talion... Et Ekrapam s'en était largement inspiré pour imposer sa propre loi au sein de l'université de magie. Ainsi, le temps que perdait le vieil homme à s'occuper des affaires d'une autre personne devait être payé, non en or, mais bien en temps! Habituellement, il prenait aux gens l'équivalent d'une journée par seconde écoulées, estimant que son temps était bien plus précieux que celui des autres... Ainsi, la plupart des gens qui faisait appel à ses services perdaient des mois de vie, voir pour certains une à deux années de vie. Une bagatelle en échange du service rendu, la plupart de ces personnes se moquant de perdre un an de vie, persuadé d'en avoir bien assez devant eux... Cependant, il y avait quelques exceptions. Certaines personnes perdaient plus que quelques années de leur vie... Certaines perdaient totalement la vie, l'offrant entièrement au vieil Ekrapam qui avait jugé qu'il ne méritait pas le temps qui leur avait accordé. Et c'était le cas pour cette jeune femme qui se prétendait assassin. Elle n'avait malheureusement pas su aborder les choses avec calme et sérénité. Elle s'était emportée, énervée et finalement, Ekrapam l'avait jugé irresponsable et incapable de comprendre la portée de certaine chose. Le vieil homme avait usé de son temps, un temps précieux et inestimable... Perdu à cause d'une jeune femme qui ne méritait pas le temps et l'intérêt qu'il lui avait porté. Aussi, allait-il tout simplement récupérer ce qu'il avait perdu pour elle...

Il tendit une seconde fois la main vers la jeune femme, la posa sur son cœur afin de lui ôter le temps de vie que la nature lui avait offert. L'échange n'était pas plus douloureux que le précédent. Cette fois, c'était une lueur diaphane aux reflets azurés qui s'échappa de la poitrine de la jeune femme pour disparaître à travers la peau du vieil homme. Lentement et inlassablement, la source de vie qui faisait battre le cœur de la jeune femme s'envola à tout jamais, absorber par Ekrapam, qui gagnait ainsi quelques années de vie. La jeune femme ne pouvait rien faire pour empêcher le processus magique. Toujours immobilisée contre le mur, elle ne pouvait que contempler sa peau se rider au fur et à mesure que les années s'écoulaient en elle. Ses cheveux perdirent leur couleur mèches après mèches, prenant des reflets grisâtre de plus en plus prononcé. La jeune femme vieillissait à une étonnante vitesse, devant une vieille femme à l'aspect squelettique et à la peau blanchâtre. Ses muscles faiblirent et bientôt, le cœur qui consommait de plus en plus d'énergie pour battre, fini par lâcher. Lentement, tout simplement... En douceur. La vie de la jeune femme s'était éteinte, consumée en quelques secondes. D'elle, il ne restait désormais qu'un simple tas de poussière, sa vie entière appartenant désormais à Ekrapam. Ce dernier fit un geste de la main et le petit tas de poussière s’envolèrent dans les airs, un halo doré l'entourant à la manière d'un serpent. Il y eu un flash lumineux qui étincela à travers la pièce avant de disparaitre en laissant place à un étrange sablier. Le viel homme tendit la main pour le saisir et posa son regard un instant dessus. La vie de la jeune femme était en lui et son corps désormais devenu poussière remplissait un sablier. Sur le haut de ce dernier, était gravé les mots: Ferza Mangetsu

Le vieil retourna ensuite à ses expériences afin de terminer celle qui tenter de faire lorsque la jeune femme était entrée. Il se servi de son nouveau sablier pour chronométrer le temps nécessaire à la cuisson de certaines substances. Il termina finalement son expérience dans un délai raisonnable et fut satisfait de la pierre qu'il était parvenu à créer. Il avait réussi et c'était tout ce qui comptait. Aussi, il déposa la pierre dans un coin avant de ranger le sablier dans une des nombreuses armoires qui décorait un mur de la pièce. Les portes du meubles grincèrent lorsque l'homme les ouvrir, libérant un nuage de poussières. Sur les étagères, était rangé l'un à côté de l'autre un nombre impressionnant de sablier tout semblable. La seule chose qui permettait de les différencier était le nom gravé sur le haut... Le vieil homme rangea le sablier fraichement créer à coté des autres et referma les portes du meuble. Il avait fini pour aujourd'hui, son temps avait finalement bien été utilisé. Et pensant à sa prochaine expérience, Ekrapam quitta la salle d'expérimentation, disparaissant dans les nombreux couloirs de l'université de magie...

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