Hé Mamzelle ! | Pindépine

Ven 01 Mar 2024, 19:53

Hé Mamzelle !
Pindépine & Grendel

☙ Mia Rodriguez - Psycho

« Et fouette cocher ! » m'exclamai-je. Debout sur la tête de Jezz, deux mèches de ses cheveux dans les mains en guise de rênes, je piétinai son crâne pour l'encourager à se bouger un peu. « Ah, t'es encore là ? » Le Démon bailla et s'étira tranquillement en émettant des gargouillis de gorge. Je vis alors sa grosse main aux ongles sales s'approcher dangereusement de moi. Je rentrai le ventre et me tortillai pour échapper à ce monstre d'un nouveau genre mais il ne fit que se gratter la tête. « J'ai dormi longtemps ? » « Une éternité ! T'as même ronflé, j'en ai encore les oreilles qui vibrent. Bon je m'ennuie ! Bouge ton cul ! Allez ! Hue bourrichon ! » « Tes ailes sont là que pour faire joli ? » rétorqua-t-il un peu fraîchement. Il pouvait être grincheux au réveil. En me penchant, je le vis essuyer distraitement le filet de bave qui s'était déposé sur ses livres pendant sa sieste. Les Démons étaient tous des cochons (sauf Kitoe). « Ça va plus vite quand c'est toi qui marche. » « Tu voulais aller où ? » Il commença à ranger ses affaires. « LA SERRE LA SERRE LA SERRE !!! » m'excitai-je en sautillant. « Mouais. Pas chaud. Les fleurs, c'est pas mon délire. » Quelle audace d'oser dire ça à une Fae. Je lui décochai sèchement un coup de pied sur le crâne qu'il dut à peine sentir. Agacée de cette inefficacité, je sortis mon couteau et le lui plantai dans la forêt de ses cheveux épais. Cette fois, il sursauta et gloussa. « Hou ça chatouille, c'était quoi ? » Je jetai un regard dégoûté à ma lame sur laquelle je voyais plus de gras et de pellicules que de sang. C'était vraiment trop nul de faire la taille d'un doigt. « J'essayais de te tuer. » l'informai-je en essuyant mon couteau sur un mouchoir. « Ah ouais ? Trop marrant. » s'esclaffa-t-il. Il s'était levé et quittait la bibliothèque. Il ne s'y rendait que pour dormir, jamais pour étudier, avais-je remarqué. « Ce n'est pas marrant. J'ai déjà tué figures-toi ! » « Ah ouais ? Les pucerons ça compte pas hein. » « T'es vraiment un connard. J'ai déjà tué, même que c'était un enfant. » « Mais nan ? Tu racontes ? » Sur son chemin, ceux qui nous croisaient dévisageaient Jezeṃiās avec curiosité, sans doute étonnés de le voir parler apparemment tout seul. « C'était un matin froid comme un cul de vieille fille. Il n'avait pas de nom et il était roux comme une grosse carotte. » débutai-je avant de surprendre un éclat irisé voleter. Je tirai de toutes mes forces sur les cheveux du Démon. « STOOOOOOP ! » « Hein ? » « J'te laisse là mon grand, à plus ! Tu rentres quand ? » « Demain midi. Sois pas en retard parce que je t'attendrai pas. »

« Hé ! Hé Mamzelle ! » criai-je en me lançant à la poursuite de celle que j'avais reconnue comme étant une congénère. Je réussis à me mettre à sa hauteur et la détaillai de haut en bas avec une moue appréciatrice. Mignonne la violette. J'étais toute émoustillée à l'idée de rencontrer une autre Fae. Quand j'allais raconter ça aux autres. « T'es nouvelle, ici ? Tu t'appelles comment ? Moi c'est Grendel. »

Message I | 552 mots

Jeu 07 Mar 2024, 16:42

Image par Pauline Voss.

Hé Mamzelle
Grendel & Pindépine

Måneskin - HONEY (ARE U COMING?)
Pindépine ne voletait plus droit. Elle avait le teint rose et un sourire béat sur les lèvres. Ne vous imaginez pas n’importe quoi : elle n’avait pas abusé sur l’hydromel ni consommé de pollen. Elle en avait simplement pris plein les mirettes. C’est qu’elle avait aperçu Coline, alors forcément, elle avait décidé de suivre la princesse de Lieugro. Et puis, sans trop comprendre comment, elle s’était retrouvée dans une pièce, où plein de filles s’étaient mises à se déshabiller tout en discutant joyeusement. Perchée sur un portemanteau, elle avait écarquillé des yeux gros comme des bourgeons, alors qu’une première ôtait sa jupe et que la voisine déboutonnait sa chemise. Ses yeux avaient papillonné en découvrant leurs sous-vêtements et, sans réaliser l’affront qu’elle avait fait, elle les avait observées en silence se préparer pour leur entrainement de puff-puff gueurles.

La violette rentrait donc jusqu’à son tiroir, la tête remplie d’images peu chastes et les membres tous légers comme du coton. Forcément, des jolies filles en petite tenue, elle s’était imaginée plein de choses, beaucoup indécentes. Elle avait hâte de les coucher sur le papier, pendant que son esprit fantasmait des scènes torrides entre les héroïnes de sa prochaine fiction.

Perdue dans ses rêveries, la Fae ne réalisa pas immédiatement que c’était elle que l’on apostrophait d’une voix grasse. Elle jeta un regard flâneur par-dessus son épaule. « Oh ! » s’exclama-t-elle en réalisant qu’elle se trouvait face à une personne d’aussi petite taille qu’elle. Ca n’était pas tous les jours que ça arrivait.

Grendel, ça sonnait comme un nom de réprouvée mercenaire. Aussitôt, la volante lui imagina un passé rempli de beuveries, d’escroqueries et de bagarres féroces. Quelqu’un de peu fréquentable, qui crache et qui pue la transpiration. Aussitôt, l’autrice eut envie de disséquer sa vie, d’en apprendre les moindres détails, d’en découvrir chaque chapitre et de s’en inspirer pour créer un personnage aussi haut en couleur qu’elle semblait l’être. « Moi, c’est Pindépine ! » fit-elle avec excitation tout en s’approchant de la blonde aux pointes colorées. « Mais mes copines m’appellent Pine ! » se présenta-t-elle avant de se presser davantage vers sa camarade, réduisant encore plus l’espace entre elles. « Dis-moi, as-tu déjà embrassé langoureusement une magicienne et relevé sa crinoline juste pour voir si elle portait de la dentelle en dessous ? As-tu déjà gagné cent bras de fer contre des mâles en rut ? Est-ce que tu bois trois litres de bière chaque soir comme un marmot boit son petit lait ? Dis moi tout Grendel, je veux tout savoir ! » s’enjoua l’écrivaine en attrapant le visage de sa nouvelle copine entre ses doigts. « Jusqu’à tes moindres secrets. » murmura-t-elle tout en collant son front contre celui de l’autre Fae.

Merci Kyky

Avatar : Claudia Gironi

Mar 19 Mar 2024, 15:45

Hé Mamzelle !
Pindépine & Grendel

☙ Mother Mother - Hayloft I

« Pine... » Je fis la grimace. Pindépine, c'était aussi joli qu'elle. Le sobriquet pine en revanche m'évoquait les vilains pénis joufflus des Démons un peu trop nudistes. Pas top, surtout pour une meuf aussi fraîche. « Moi je t'appellerai Pipine car je ne suis pas n'importe quelle copine. » Un clin d'oeil se glissa à la fin de mon sous-entendu.

Son parfum agréable flotta sous mes narines quand son joli minois suivi d'un corps tout bien fait comme il faut se frotta contre moi. J'en eus les ailes qui frémirent d'excitation et le bas-ventre en sueur. Je lui aurais bien soulevé les pétales, dans un coin désert, là où même les fleurs ne pourraient nous voir, ou même, peu importe pour la plèbe, les coïts en public étaient fréquents en Enfer. De toute façon, les élèves ne nous voyaient même pas. J'eus une brève pensée pour Ortie, que je repoussai d'une pichenette mentale. J'avais d'autres choses à gérer, comme les curieuses interrogations de Pipine. Où diable allait-elle cueillir tout ça ? Je plaquai un index sur sa bouche, qu'elle avait jolie et charnue, et devait être aussi délicieuse qu'une tarte à la framboise.

« Doucement, tu es aussi énergique qu'une abeille née la semaine dernière. » Je reculai pour me donner un peu d'espace pour respirer. Ça allait trop vite, même pour moi. Je n'avais même pas eu le temps de déployer tous mes talents de séductrice qu'elle me tombait déjà dans les bras. Fille facile, classifiai-je en moi-même.

« Allons-nous installer dans un endroit tranquille. Suis-moi ! » Je lui pris la main et ensemble, nous volâmes jusqu'au dortoir de Jezeṃiās. Naturellement, j'évitais son lit car le Démon avait une hygiène franchement douteuse et choisis plutôt celui de Léonidas. En règle générale, j'avais remarqué que les Mages étaient plutôt propres. Je fis quelques sauts sur la couette pour en éprouver la qualité et m'y laissais ensuite tomber avec un pépiement de ravissement. « C'est quand même plus confortable ici et mate la place qu'on a. On peut faire toutes les galipettes qu'on veut ici. En plus, les dortoirs sont souvent déserts en journée, on ne sera pas dérangées. »

Je me réinstallai correctement, en tailleur et en profitai pour me repoudrer discrètement le nez avec une pincée de poussière dorée. Je ne me souvenais pas si je m'étais lavée le visage ce matin, et je me souvins avec un peu de dégoût avoir empoigné à pleines mains les cheveux de Jezeṃiās. Discrètement, j'essuyai mes paumes sur le lit et gratifiai la Fae d'un sourire en coin. « Je n'aurais pas pensé croiser une congénère ici, surtout aussi jolie. Tu es toute seule ? Tu as parlé de copines tout à l'heure ? Elles sont ici ? » Je me penchais ensuite pour chuchoter à son oreille. « Je te confierai mes secrets plus tard, quand tu l'auras mérité. »

Message II | 505 mots