Druv... Où est Druv ? s’inquiéta alors Kaldra en se tapotant frénétiquement à la recherche de son rat squelette. Pas là... Disparu... Danger !

– Tout va bien, Kaldra. Ne t'agite pas, je vais t'aider. Tu me reconnais ? demanda-t-il l'air inquiet en se penchant immédiatement vers sa fille pour la libérer de ses entraves de tissus.

La jeune vampire avait de plus en plus de mal à respirer tandis que toutes ces pensées saumâtres tournaient et se retournaient dans son esprit de plus en plus fort. N'en pouvant plus, Kaldra finit par se prendre la tête dans les mains et elle poussa un long gémissement plaintif dans l'espoir de les faire taire ; sans succès. C'est alors qu'elle se leva précipitamment du lit et se cogna sur la table de chevet qu'elle renversa sans s'en rendre compte. Il lui fallait sa trousse à scalpels – immédiatement – afin de tenter d'apaiser ce tourbillon qui la rongeait. Kaldra tituba jusqu'à la table ronde mais il n'y avait rien ni dessus, ni dessous, de même sur les chaises qui tombèrent au sol dans sa recherche brusque et hâtive. La jeune femme se dirigea ensuite vers le sofa sans plus de réussite. Elle revint enfin vers le lit – la chambre était relativement petite – qu'elle mit sans dessus-dessous, envoyant voler les coussins et tirant sur les draps. De sa gorge encore douloureuse ne sortaient que des sons inarticulés et lamentables. À bout de souffle et de pugnacité, Kaldra s’écroula sur le plancher dans un râle d'agonie, prête à accepter sa défaite et à perdre pied. Néanmoins, c'est ainsi qu'elle découvrit l'objet tant convoité. Il avait roulé sous le lit lorsque la table de chevet avait basculée. La Vampire se précipita aussitôt dessus en rampant et malgré ses mouvements frénétiques, elle parvint à en sortir une lame. Adossée contre le lit, Kaldra remonta alors sa robe pour dénuder l'une de ses cuisses pâles et sans se soucier de la douleur – qu'elle ne sentait plus depuis bien longtemps lors de ces rituels sanglants – elle traça une ligne écarlate profondément dans sa chair. Un rire dément accompagna le sang qui s’écoulait abondamment et chassait avec lui toutes ses mauvaises pensées. Cependant, à l'instant où l'ancienne Sorcière pensait pouvoir souffler, son nouveau corps se rappela à elle et toute sa bouche s'enflamma sous la poussée de ses crocs. Il lui fallait du sang, mais cette fois-ci du sang coulant le long de son œsophage.

– Je... Je suis désolé, je ne mérite pas l'honneur que vous m'avez fait. Je vous en supplie, tuez-moi... Je n'ai ma place nulle part, ânonna la jeune femme entre deux sanglots.