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 [Q] Disciple d'Ajrov

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Claer
~ Lyrienn ~ Niveau I ~

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◈ Parchemins usagés : 121
◈ YinYanisé(e) le : 10/02/2023
Claer
Lun 21 Aoû 2023, 16:48


Disciple d'Ajrov
Claer
Intrigue ; Claer a sa révélation à Basphel. [RP flashback]

Claer éternua bruyamment, tout en essayant de retenir l'air afin de ne pas postillonner de partout. Ca lui remonta jusque dans le haut des sinus, la pression désagréable venant compresser ses narines, lui ramenant presque les larmes aux yeux. Elle sentit une seconde salve arriver, aussi tourna-t-elle cette fois-ci la tête avant d'expirer l'air. Légèrement soulagée, elle s'empara de sa serviette qu'elle vint tamponner au dessus de sa lèvre. Elle renifla disgracieusement : elle se souciait peu de paraître élégante, en cet instant plus que tout autre, trop préoccupée par son état. « Désolée. » marmonna-t-elle en se retournant face à son plateau. Maelstörm, les sourcils froncés, formula quelques signes. « Oui, on dirait que j'ai pris froid. » confirma la concernée en accompagnant ses paroles d'un signe de tête. Elle s'empara de sa fourchette puis, du bout des dents, poussa une fleurette de brocoli. Elle la fit rouler d'un rebord à l'autre avant de reposer le couvert. « Je n'ai pas très faim... Je crois que je vais retourner aux dortoirs. » souffla la magicienne tout en se passant une main sur le front - elle commençait à ressentir un mal de crâne qui, si elle ne se couchait pas rapidement, lui broierait probablement les tempes d'ici peu. Son camarade s'inquiéta un peu plus qu'il ne l'était déjà. Ce n'était pas un comportement habituel chez la blonde, qui aimait habituellement bavarder avec lui de tout ce qu'elle avait appris sur les créatures fantastiques - tellement qu'il n'était pas rare que les encadrants leur demande de débarrasser leurs plateau et de continuer leur discussion en rentrant aux dortoirs. Aussi, l'adolescent se pencha en avant et alla coller sa main contre le front de la Risva. Lorsqu'il se rassit, il gesticula de nouveau des mains. « Ah ? Ah oui. » fit Claer en allant coller sa propre paume contre le haut de son visage. « J'ai peut-être un peu de fièvre, tu as raison. » approuva-t-elle platement. Elle était souvent sujette à ce genre de désagrément, aussi ne s'inquiétait-elle pas. Elle secoua même la tête négativement après avoir vu la réponse de son ami. « Non, je n'ai pas besoin d'aller à l'infirmerie. Ce n'est rien qu'une nuit de sommeil ne saurait pas réparer. » assura-t-elle en se levant, fébrile. Devant l'inquiétude de son meilleur ami, elle esquissa un sourire qu'elle voulu rassurant. « Mais si les choses empirent, je n'hésiterai pas à y aller. »



La chambre était plongée dans la pénombre de début de soirée. On y voyait encore clairement, mais il aurait par exemple été compliqué de lire. Les autres filles n'étaient pas encore là - sans doute étaient-elles encore au réfectoire, ou bien peut-être étaient-elles dans une salle commune, en train de bavarder ou de jouer aux cartes. Claer en profita pour quitter son uniforme qu'elle abandonna sur le dossier de sa chaise de bureau. Elle s'empara de son pyjama, puis s'accorda un brin de toilette. Elle effectuait tout en gestes mécaniques, effectués davantage par l'habitude que par la conscience, bien qu'elle réalisa rapidement que des crampes et des courbatures s'invitaient dans ses muscles et venaient ralentir ses habitudes.

Finalement, la blonde regagna son lit, dans lequel elle se coucha - elle avait préparé un verre d'eau qu'elle avait déposé sur sa table de chevet pour la nuit, et serré contre sa poitrine son doudou d'enfance, un dragon au museau et aux cornes usés, et dont l'aile droite avait été à moitié arrachée. Elle lâcha un soupir, alors que la nausée venait s'ajouter à la liste des désagréments. Elle avait l'impression qu'un sorcier s'amusait à utiliser son estomac comme un chaudron, et y mélangeait différentes potions toxiques. Ou qu'une tornade brassait son ventre dans tous les sens. Essayant d'ignorer ses symptômes, la malade inspira profondément par le nez, puis expulsa lentement l'air par la bouche. Elle répéta l'opération plusieurs fois, puis se mit à compter les Weltpuffs pour essayer de trouver rapidement le sommeil. Elle dû compter plus de dix ruminants, chose inhabituelle, aussi devina-t-elle que la nuit s'annonçait longue et difficile.

Elle n'avait pas idée que cette nuit-là serait tout à fait unique.



Claer ne parvenait pas à dormir profondément. Elle somnolait, et parfois avait-elle même l'impression d'oublier qu'elle se sentait mal en point. Mais le moindre bruit la réveillait, et les maux s'imposaient de nouveau à elle. Elle sursauta lorsque la porte s'ouvrit une première fois et que l'une de ses colocataires entra dans la chambre. La couchée grommela et se tourna sous ses couvertures, plaquant le drap jusque sur ses oreilles. La nouvelle venue devait avoir deviné sa présence, car elle s'efforça de ne plus faire de bruit après cela, et Claer en fut reconnaissante. Elle avait de nouveau froid; elle sentait de longs frissons lui dévaler le dos, comme si un courant d'air désagréable lui soufflait dessus de manière constante. Un Weltpuff rose, deux weltpuffs verts, trois weltpuffs violets... se mit-elle à compter.

La porte se rouvrit à nouveau, et des éclats de voix et de rire lui parvinrent depuis le couloir. Les gens étaient-ils toujours aussi bruyants ? C'était sans doute hypocrite de penser cela, puisqu'elle provoquait elle-même un sacré capharnaüm, lorsqu'elle n'était pas clouée au lit. Elle n'était habituellement pas si sensible aux affaires des autres mais, ce soir-là, un rien la mettait dans tous ses états. Une conversation débuta entre les deux coturnes. L'alitée parvint à discerner un "Claer dort" mais le reste des murmures lui sembla brouillé, lointain. En fait, elle avait l'impression d'être prise en plein milieu d'une tornade et que le vent hachait, coupait, tranchait les voix de ses voisines. Des éclats de voix saccadés lui revenaient, sans que cela ne forme de mots ou de sens. Le tout bourdonnait bruyamment jusqu'à ses tympans. Elle avait l'impression que ses oreilles étaient en train de se boucher. Un weltpuff gardien des pontons, deux weltpuffs écrivains, trois weltpuff census... récita-t-elle.

La porte s'ouvrit une troisième fois. C'est la dernière fois, pensa Claer après s'être de nouveau éveillée en sursaut. Du moins, elle l'espérait. Elle se sentait de pire en pis. Ses courbatures s'étaient aggravées, si bien qu'il lui semblait que ses articulations étaient tirées, comme si l'on tentait de l'écarteler. La malade se laissa tomber sur le dos, et elle plaça une main sur ses yeux. Aussitôt, elle eut l'impression de tanguer violemment, comme si elle se trouvait dans la cale d'un navire - ou bien qu'elle tombait en chute libre et inarrêtable : bien qu'elle garda les yeux clos, elle eu le vertige et sa tête se mit à tourner dans un tourbillon multicolore. La peau de son corps était transi d'une sensibilité accrue qui rendait le moindre contact désagréable. Comme si elle avait trop longtemps été exposée à un vent violent, et que la plus douce des caresse en devenait douloureuse à force d'avoir laissé son épiderme trop livré aux caprices des éléments. La blonde essaya de repousser ses draps d'un coup de pied, mais ce simple geste raviva sa nausée et la sensation de choir sans fin. Elle abandonna l'idée et resta le plus immobile possible pour limiter les frottements. Un weltpuff au marché, deux weltpuffs à l'école, trois weltpuff au lac... se força-t-elle à penser.



Une nouvelle quinte de toux secoua la malade. Ça avait été récurant, durant la nuit. Il y avait eu des fois où elle avait essayé de contenir l'assaut de ses poumons - elle s'était encore plus étouffée et avait fini par propulser l'air encore plus bruyamment. Cette secousse-là, cependant, était beaucoup plus insistante. Son souffle se faisait sifflant, sa respiration saccadée et laborieuse.

Puis, soudainement, tout s'empira. Claer eu d'abord très chaud, si bien qu'un filet de sueur se mis à péguer sur sa peau. Puis ses sueurs devinrent glacières et l'endormie se mit à trembler de façon incontrôlable, malgré les couvertures épaisses. La quinte de toux se stoppa violemment. Tout l'air qu'elle avait encore dans les poumons fut expulsé d'un seul coup, à la façon que l'on à d'expirer jusqu'à son souffle de vie lorsque l'on tombe sur le dos, comme si l'on recevait une claque monumentale. Ce fut cela qui réveilla totalement Claer - elle écarquilla les yeux et, dans l'obscurité, essaya de comprendre ce qui lui arrivait. Elle ne parvenait plus à respirer, incapable d'aspirer l'air ambiant. Sa gorge se mit à lui bruler, son palpitant s'affolait nerveusement dans sa poitrine, ses yeux larmoyèrent. La jeune fille se redressa en position assise, tant bien que mal, pour essayer de faciliter sa respiration. La terreur s'infiltrait dans ses veines en même temps que l'adrénaline - des pensées parasites venaient flotter dans sa tête : vais-je mourir en m'étouffant, pourquoi je n'arrive plus à sentir mes jambes, oh par sympan, je vais mourir, qu'est ce qu'il m'arrive ? La paniquée se mit à se frapper le torse, pour essayer de dégager sa trachée, comme pour faire passer un morceau de pain imaginaire qui lui aurait bouché les voies respiratoires. Mais il n'y avait rien à faire passer, car elle n'avait rien avalé. Son corps manifestait ses propres tourments.

Dans un élan de lucidité, l'adolescente essaya d'allumer la bougie enchantée de sa table de chevet. Elle se pencha sur le côté puis tendit le bras pour essayer de la toucher - à la place, elle donna un coup dans le verre d'eau qu'elle avait préparé en cas de soif. Le récipient bascula dans le vide et s'éclata en petits fragments sur le sol, dans un bruit cristallin. La Risva se sentie perdre l'équilibre mais, dans sa panique, elle gesticulait trop pour parvenir à se retenir. Elle chuta du lit. L'eau trempa son pyjama, et des fragments de verre brisés la coupèrent. Claer entendit un cri, sans savoir s'il s'agissait du sien - elle avait toujours l'impression de suffoquer, mais peut-être avait-elle réussi à prendre une inspiration salvatrice en tombant, ou que la douleur lui avait arraché un dernier écho de souffrance - ou de ses colocataires. Cette fois-ci, les larmes dégringolèrent le long de ses joues et Claer céda totalement face à la panique qui grandissait exponentiellement en elle. Elle ne voulait pas mourir. Elle n'arrivait pas à respirer. Une lumière s'alluma, puis une autre, et elle croisa un regard, semblant supplier muettement que quelqu'un lui vienne en aide. Elle remarqua une silhouette s'avançant vers elle, lui demandant ce qu'il lui arrivait. Mais la blonde sentit son esprit sombrer.
1861 mots
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Claer
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Claer
Lun 21 Aoû 2023, 16:56


Disciple d'Ajrov
Claer

Claer ouvrit les yeux. Elle avait mal de partout, comme si elle avait fait trop de sport la veille. Ses membres étaient ankylosés, comme si l'immobilité nocturne les avait engourdi pour de bon. Mais elle ne s'attarda pas sur ce détail. Elle n'était pas dans sa chambre. Ni celle de Basphel, ni celle de sa maison, chez ses parents. Surprise, elle observa autour d'elle. Elle était allongée dans des draps bleutés et légers, doux. En face d'elle, une horloge indiquait deux-heures, mais compte tenu de la luminosité ambiante, ce n'était pas du matin. Par la fenêtre, elle voyait les gros nuages gris, et la pluie qui s'abattait dehors et sur les carreaux. Deux heures de l'après-midi. Elle avait donc tant dormi que ça ? Pourtant, elle avait l'impression de manquer cruellement de sommeil. L'adolescente fronça les sourcils. Elle observa le rideau qui séparait son lit du reste de la pièce. Elle était déjà venue ici : c'était l'infirmerie. Alors, ce qui s'était passé depuis la veille lui revint en mémoire : le chaud-froid, les frisson, les courbatures, les éternuements et les toux, l'épiderme en feu, mais surtout, surtout, son étouffement. L'affolement de ses colocataires, qui lui répétaient que tout irait bien, qu'elle devait se forcer à respirer. Il faut aller chercher un surveillant ! Non l'infirmière. Elle ne savait plus qui avait dit ça. Peu importait. La magicienne sentit une légère contraction dans la nuque à la pensée des douleurs passées. Heureusement, à part cet engourdissement généralisé, elle ne souffrait plus. Rassurée, elle prit une longue inspiration, qu'elle savoura. Puis elle se redressa en position assise. En s'appuyant sur ses mains, elle sentit quelque chose de visqueux sur sa paume droite. Elle la regarda : une pommade avait été appliqué en dessous de son pouce, et sur son avant-bras. La blonde se rappela s'être coupée, mais l'onguent avait fait son effet et les plaies avaient disparues.

« Tu est réveillée. » Claer redressa la tête vers l'adulte qui venait de s'adresser à elle, avec un sourire réconfortant, comme certaines maman font pour ne pas inquiéter leurs enfants. Ne sachant quoi répondre - la réponse était somme toute évidente - l'adolescente se contenta d'acquiescer en silence. « Comment te sens-tu ? » « Mieux. » La patiente rapprocha ses jambes, en tailleur et s'attrapa les chevilles. « Je n'ai plus mal et... J'ai l'impression de ne plus avoir de problème pour respirer. » Elle n'osait toujours pas y croire et une part d'elle-même craignait encore que le phénomène se répète d'un moment à l'autre. Durant la nuit, cela lui avait parut durent pendant toute une éternité. Elle avait oscillé entre conscience douloureuse et comas, se crispant de douleur, et hurlant lorsqu'elle avait suffisamment de souffle pour témoigner de sa souffrance. Cette accalmie n'était peut-être qu'un court moment de répit avant que l'enfer ne lui retombe dessus, avec autant voire plus d'intensité. « C'est bien. » se contenta de répondre la femme. « J'ai un petit peu soif. » fit savoir la malade. L'infirmière alla lui chercher de quoi se désaltérer et lui tendit le verre. « Merci. » L'adolescente bu d'une traite tout le liquide. Puis elle reposa son verre et se laissa ausculter par la dame, se laissant palper les ganglions, prendre la tension ou la température avant de respirer selon les instructions.

« Qu'est ce qu'il m'est arrivé ? » voulut savoir la convalescente. C'était une question naturelle après ce qu'il venait de lui arriver. Elle n'avait pas compris le phénomène et cela la tracassait. « Si c'était une grippe, elle était sacrément grosse. Un peu trop pour être naturelle. » La future zoomage avait toujours eu une santé plutôt fragile, et sa mère la sermonnait régulièrement lorsqu'elle attrapait un rhume après avoir traîné trop longtemps les cheveux humides, ou lorsqu'elle attrapait une gastro après avoir essayé de lécher quelque chose sur le sol pour trouver la piste d'un animal sauvage. Les maladies, elle les avait collectionné toute sa petite enfance, et elle en avait subit des sacrément pas rigolotes. Mais cette grippe-ci, ç'avait été une autre paire de manche. « Est-ce un virus ? Une autre maladie ? Ou bien est ce que quelqu'un m'a lancé un sortilège ? » La blonde leva la tête et fit mine de réfléchir. « Je n'ai pourtant embêté personne. Ce serait étrange que quelqu'un m'en lance un. Mais peut-être que je n'étais pas la cible visée. Ca arrive parfois. De se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. C'est comme ça que ma cousine Marsuline a attrapé un cancer - une sorcière visait son amie, qui lui a piqué un amoureux je crois, et finalement c'est sur ma cousine que c'est tombé. Heureusement, elle a reçut des soins. Elle est encore en vie. » La femme s'était posée sur le bord du lit et avait écouté patiemment les babillages de l'adolescente et attendit qu'elle se tut pour lui faire un compte rendu de la situation. « Ce n'était ni une maladie, ni un sortilège, Claer. » « Ah bon ? » « Oui. Claer, tu as subit une révélation. » lui annonça gravement l'infirmière.

« Une révélation ? » Claer cligna des yeux. Elle n'avait rien appris de cette histoire, à part peut-être qu'elle avait une sacrée apnée du tonnerre qui était encore pire que celle de son oncle Renand. Mais la façon dont l'avait prononcé l'adulte lui indiquait qu'il ne s'agissait pas de quelque chose d'aussi simpliste. Alors la blonde se mit à cogiter, essayant de chercher dans sa mémoire ce que cela pouvait signifier. Elle avait une vague sensation de connaître la réponse, sans parvenir à la retrouver - comme lorsque l'on cherche un mot dans une langue étrangère mais que l'on ne retrouve pas même en étant certain de l'avoir déjà appris pour un contrôle. Devant son manque de réaction, l'infirmière reprit ses explications. « C'est comme ça qu'on appelle ce que tu viens de vivre, le passage d'un être lorsqu'il se révèle être un Lyrienn. » Il fallut plusieurs secondes pour que l'alitée comprenne ce que cette explication impliquait. Elle se contenta d'abord de regarder fixement son interlocutrice, avant de froncer les sourcils. « Vous voulez dire que je... Que moi... Je suis... Une Lyrienne ? » La femme acquiesça, et Claer sentit un drôle de papillonnement dans son estomac. Ce n'était pas agréable. L'idée lui paraissait absurde - non, elle était magicienne, comme ses parents. L'absurdité de la situation lui arracha un rire nerveux, mais en voyant le visage désolé de la femme, la blonde se ressaisit. « Oh. » Oh, ce n'était pas une blague. Oh, elle était vraiment une Lyrienne. Sans trop savoir pourquoi, l'adolescente sentit un poids tomber sur ses épaules. Elle ne comprenait pas tout ce que ce fait pouvait impliquer ou changer dans sa vie, mais il lui procurait un profond sentiment de malaise. Comme si on lui avait mentit toute sa vie. Comme si on lui annonçait soudainement qu'elle n'était plus une fille mais qu'à partir de ce jour, elle devrait être un garçon. Cela lui semblait aberrant, tout à fait idiot aussi. Elle avait été une fille toute sa vie. Et elle avait été une magicienne toute sa vie. Du moins, c'est ce qu'on lui avait toujours dit. « J'imagine que ça explique pourquoi j'étais aussi nulle pour la magie bleue et tous les trucs de magiciens... » commenta la blonde d'un air las et un peu abasourdi. Perdue, elle inspira profondément. « Et... Je suis une Lyrienne de quoi, du coup ? Enfin je veux dire, de quel élément ? » interrogea-t-elle. « Je ne suis pas une experte, mais d'après les symptômes que tu as expérimentés hier, j'imagine que tu as été révélée par Ajrov... L'Æther de l'Air. Mais je suis loin d'être une spécialiste. Des experts viendront bientôt t'ausculter pour s'en assurer. » Claer acquiesça, pour signifier qu'elle avait entendu. « Tes parents ont aussi été prévenus. Ils ne devraient pas tarder à arriver. » « Maman doit être dans tous ses états. » pensa Claer à haute voix.



« Claer ! » La voix de madame Risva résonna dans l'infirmerie. Avant qu'elle ne pusse réagir, la blonde se retrouva ensevelie sous les couches de froufrous et de dentelles de la robe maternelle. « Ma chérie, tu n'as rien ? » s'inquiéta la mère, prenant le visage de son enfant entre ses mains pour la scruter sous tous les angles. Elle regarda un profil, puis l'autre, s'empara d'une main pour regarder sous ses bras et dans son dos, comme si elle s'attendait à trouver une paire d'ailes. Sa fille, pourtant, restait semblable à elle-même, et n'avait que peu changer. Ses cheveux blonds, couleurs de blés, s'étaient faits plus clairs, presque blancs, et son teint était devenu plus pâle qu'il ne l'était déjà. Mis à part cela, elle n'avait pas subit de métamorphose magique. L'adolescente, qui s'était attendu à une telle fouille, ne résista pas. Elle se laissa manipuler, se contenant de répéter « Je vais bien. » à chaque fois que sa génitrice lui demandait son état.

Le père de Claer s'approcha à son tour. Il sourit légèrement en remarquant la gazette que sa fille avait été occupée à lire en les attendant. C'était encore au sujet d'animaux étranges. Son sourire s'allongea lorsqu'il croisa le regard de l'adolescente, visiblement dépassée par la réaction excessive de sa femme. Non, sa fille n'avait pas changé. Soulagé, il posa une main sur l'épaule de son épouse. « Calme-toi Magnolia, tout va bien. Claer se porte bien. » « Mais ils nous ont dit... On nous as dit que tu étais... » L'adolescente haussa les épaules. Elle avait visiblement eu un peu de temps pour se faire à la nouvelle. Ou bien peut-être avait-elle conclut qu'elle ne pouvait tout simplement rien faire pour lutter contre son état. Elle n'était pas magicienne, c'était comme ça. Elle tenait cela de lui, cette faculté à accepter les évènements, à se résilier face au sort que le destin lui réservait. Les nouvelles n'étaient mauvaises que si vous les laissiez avoir une telle influence. « Une Lyrienne, oui. De l'Air, à en croire l'infirmière. J'imagine que ce n'est pas un mauvais élément. Je pourrait aller haut dans le ciel pour voler avec les oiseaux. Mais j'avoue que j'aurais bien aimé être une Lyrienne de l'eau. Pour pouvoir respirer dans la mer et explorer les fonds marins. » De nouveau, elle haussa les épaules. Ce n'était pas comme si elle pouvait avoir son mot à dire sur le sujet. « Au moins, je ne suis pas une Lyrienne du feu. J'aurais sans doute été un danger public, si ça avait été le cas. Le vent, ça a l'air assez inoffensif pour que je ne fasse pas trop de dégâts. » Sa réflexion arracha un rire étranglé à sa mère, qui la serra fortement contre elle. Son père lui ébouriffa les cheveux. « Ne parle pas trop vite. On ne sait pas encore quelle tornade tu vas devenir. »
1905 mots
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◈ YinYanisé(e) le : 10/02/2023
Claer
Lun 21 Aoû 2023, 20:56


Disciple d'Ajrov
Claer

« As-tu déjà manifesté des aptitudes pour contrôler un élément en particulier ? » « Non... » « Toute cette affaire n'a commencé qu'hier. » intervint la mère de famille, qui avait insisté pour être présente. Elle était à bout de nerfs. Son époux et elle avaient loué une chambre dans une auberge de la cité école, mais Claer doutait qu'elle ait fermé l'œil de la nuit, malgré son visage pouponné et son chignon impeccablement attaché. La nouvelle mage des éléments observa le Lyrienn d'un air curieux. Il était venu avec toute une panoplie d'objets, en cuivres et métaux, qui intriguaient grandement l'apprentie Zoomage. Elle se retenait de toucher à tout et de poser ses questions - l'homme avait un air austère qui était plutôt dissuasif. L'adolescente restait donc sagement installée sur son tabouret, en attendant de pouvoir être auscultée. Sa mère, à côté d'elle, était tout autant nerveuse, quoi que pour d'autres raisons. Elle avait le sentiment que cet homme, cet étranger, s'apprêtait à lui arracher sa fille pour de bon. Jusqu'ici, il n'y avait rien eu de certain. Il ne s'était agit que de suspicions, des dires de l'infirmière qui, bien qu'elle eut assuré avoir déjà rencontré ce phénomène dans sa carrière, avait également avoué ne pas être une experte dans le domaine. Alors peut-être s'était-elle trompée. Peut-être Claer n'avait-elle pas eu de Révélation du tout. Mais si cet homme confirmait ses dires, il n'y aurait plus de marche en arrière : le résultat serait définitif, incontestable. Et une fois que son verdict tomberait, une fois qu'il affirmerait que la jeune Risva n'était pas une Magicienne, alors il y aurait un gouffre qui se créerait quelque part entre elles. Et cette idée terrifiait la mère. Loin de rester inactive, Madame Risva laissait courir son regard inquisiteur sur les instruments de torture du médecin, avec une once de jugement. « Et vous faites ça souvent ? » questionna-t-elle d'un air innocent. La blonde se retint de lever les yeux en l'air. Ca y était : l'interrogatoire avait débuté, et dans ces moments là, chaque mot avait son importance, plus rien n'était innocent. Un mot de travers, et l'homme ne toucherait pas à un seul cheveu de sa progéniture. L'homme s'arrêta de désinfecter son matériel, qu'il déposa sur le bureau, pour pouvoir se retourner face à la femme. Il la regarda droit dans les yeux. Il l'avait trop longtemps ignoré, et avait attendu ce genre de réaction parentale typiquement magicien. « La plupart des Asgjës sont des descendants de notre propre peuple, comme chez beaucoup d'autres races. » commença-t-il à expliquer. « Là-bas, les communions, ou révélations comme vous les avez appelé, sont directement monitorées par des gens concernés qui savent repérer les signes des éléments. Une révélation au sein d'un peuple extérieur, si elles ne sont pas rares à proprement parler, restent moins courantes. » Il glissa son regard sur la jeune disciple, avec indifférence. Pourtant, traversée par ces prunelles anthracites, Claer eu l'impression de discerner une pointe de curiosité. A moins qu'il ne s'agisse que du reflet de sa propre soif de compréhension. « Je n'examine pas de jeunes Asgjës tous les jours, mais j'ai déjà réalisé ces procédures de nombreuses fois, suffisamment pour savoir exactement ce que je fais. » rassura-t-il. Magnolia Risva ne trouva rien à redire, aussi se contenta-t-elle de presser ses lèvres l'une contre l'autre, d'un air borné.

« Et à quoi cela sert-il ? » demanda-t-elle en désignant un drôle d'objet. C'était un étrange outillage tétraédrique, à deux pyramides collées, composé de huit faces en verre. Les arêtes étaient en métal doré, aux reflets cuivrés. Si l'on regardait au travers des semblant de fenêtres, on pouvait voir différents éléments. Ici, une mer calme; là, un orage sombre qui n'a pas encore éclaté; la face voisine contenait un feu crépitant ou une bouture bourgeonnant paresseusement. « Ca, c'est ce qui va me permettre de vérifier la complémentarité élémentaire de votre fille. » « Ca a l'air dangereux. » objecta la mère. « C'est sans risque. » nia le scientifique. « Comment ça marche ? » intervint la nouvelle Lyrienne, sa curiosité exacerbée par la présentation de l'homme. « Il me faudra un peu de ton sang, et je le mettrai en contact avec des éléments. En fonction de leurs réactions, cela permettra de déduire ton alignement. » « Et comment vous avez pu mettre autant d'éléments dans un seul objet ? » « C'est grâce aux pierres élém- » « Vous avez besoin de son sang ? » s'horrifia madame Risva, qui avait eu du mal à retrouver la parole. « Juste quelques gouttes, pas d'inquiétude. Ce n'est qu'une simple piqûre, rien de plus. » assura l'homme. Claer releva aussitôt sa manche et tandis son bras. « Je n'ai pas peur. » assura-t-elle sereinement. Peut-être aurait-elle dû, mais elle était trop habituée aux inquiétudes de sa parente pour que son comportement ne continue de l'influencer. Qui plus est, elle devenait curieuse des possibilités qui s'ouvraient désormais à elle. L'aplomb de l'Asgjë arracha un sourire à l'homme.

« Tu es très courageuse. » complimenta le soigneur. Il avait été surpris de ne pas voir flancher la jeune fille, qui avait regardé l'opération avec attention. « Je crois que c'est surtout ma mère que vous devriez essayer de rassurer. » La femme s'était tenue derrière son enfant et la tenait par les épaules. Elle avait tressailli et resserré sa prise lorsque l'aiguille s'était planté dans le bras et que le sang avait commencé à être aspiré, comme si c'était elle qui avait ressentit la douleur. Magnolia lâcha un rire d'apparat. « Ne raconte pas n'importe quoi, voyons. » « Les parents sont souvent inquiets. C'est normal, lorsqu'un futur qu'on n'avait pas envisagé s'impose à ceux que l'on veut protéger. » « Mmh... » L'homme retira l'outillage de la chaire puis se tourna vers son étrange matériel. Il ouvrit la fenêtre qui semblait renfermer du vide - à part une étrange pierre translucide. Il ouvrit la vitre, poussa le piston de la seringue, délivrant ainsi quelques gouttes de sang dans la machinerie. L'homme ne s'attarda pas et referma vivement la fenêtre. Celle-ci se mit rapidement à trembler, comme si un vent puissant poussait depuis l'intérieur de l'appareil. Claer ne résista pas et se leva pour assister elle-même au phénomène. Dans cette boîte qui avait auparavant semblée vide, une tornade miniature s'était élevée. « Wouah, c'est moi qui ai fait ça ? » fit Claer, impressionnée. « C'est toi. » confirma l'analyste. « Alors ? » pressa madame Risva. « Qu'est ce que ça signifie ? » « C'est indiscutable. Votre fille est une Lyrienne de Sowo. »



Claer s'était posée sur un banc dans la cité, avec son père. Ils avaient passé la fin de l'après-midi ensemble, après que les deux parents se soient longuement entretenus ensemble. « Alors ? » demanda la blonde. Ils avaient tournés autour du sujet sans l'aborder directement durant toute leur promenade. Il était temps. « Qu'est ce que je dois faire, maintenant ? » Monsieur Risva retint un soupir et passa un bras autour des épaules de sa fille. « J'imagine que tout cela dépend de ce que tu décideras. Nous avons discuté avec l'administration de l'école. Tu peux tout à fait terminer ta scolarité ici, à Basphel. Si tu le préfères, tu peux rentrer à la maison avec nous... Ou bien... » Il y eut un léger silence. « Je peux aller à Aeden. » supposa-t-elle. Son papa acquiesça. « Le médecin nous a parlé de quelques écoles spécialisées dans l'accueil des Asgjës dans ta situation. Cela leur permet d'en apprendre davantage sur la culture de leur peuple, de mieux s'intégrer... » « Mmh... J'imagine que ça ne me changerait pas beaucoup de Basphel : je resterais en internat là-bas. » Nouveau mouvement de tête affirmatif. « J'ai l'impression que cette solution ne conviendrait pas à Maman. » « Tu connais ta mère. Elle restera inquiète quoi qu'il arrive. Mais c'est à toi de faire ton choix. Pour ce qui sera le mieux pour toi. » Cette réflexion arracha un léger rire à la Lyrienne. Puis elle inspira profondément, se plongeant dans une intense réflexion. Elle ne s'était jamais trop intéressée à ce peuple. Les Lyrienns. Ils lui semblaient presque étrangers. Bien sûr, elle en connaissait ce que le commun des mortels en connaissait. Elle pouvait réciter leurs éléments, se souvenait de quelques noms d'îles de leur archipel, mais à part cela, ils étaient des inconnus. Une part d'elle restait encore hermétique à ces gens, mais elle avait conscience que la curiosité grandirait sans doute, ne serait-ce que pour apprendre à renouer avec ses racines magiques. Retourner aux Palais de Coleya lui aurait permit d'être plus souvent au contact de ses parents, mais cela représentait justement une part de son problème. Elle aurait eu l'impression de s'y rendre pour être mieux surveillée, presque comme une prisonnière. Or, elle n'avait commis aucun crime : elle avait subit la situation autant que ses parents. Quand à Basphel... Elle aimait bien l'académie. Elle s'y sentait désormais à l'aise et appréciait le cursus qu'ils proposaient. Elle y avait ses meilleurs amis, et puis il y avait le club des chasseurs de trolls et puis c'était ici qu'elle avait commencé à étudier. « Mmh... Je pense que j'aimerais continuer à étudier ici, pour l'instant. » conclut-elle. « Finalement, que je sois Magicienne ou Lyrienne... Ca ne change rien pour cette école. » fit-elle en haussant les épaules. « Peut-être qu'on pourra aller visiter Aeden ensemble, pendant les vacances ? » proposa l'adolescente. La proposition sembla attendrir l'homme. « C'est une très bonne idée. » « Tu penses que je pourrai apprendre à voler ? » « Ca s'est déjà vu. Et je te connais. Rien ne t'arrête plus une fois que tu t'es mis quelque chose en tête. Il faut simplement que tu te décides à en avoir envie. » C'était d'ailleurs le principal problème de l'étudiante - le manque de motivation la privait souvent de concentration. Mais la nouveauté avait quelque chose d'exaltant. « Je pourrais demander à Titouan. C'est un Lyrienn de l'air, lui aussi. Je ne lui ai pas encore dit, pour moi. » Elle n'avait eu le temps de le dire à personne, mis à part ses colocataires. « Mmh... Je serais plus rassuré si tu étais sous la supervision d'un entraîneur certifié... Mais puisque je te connais comme si je t'avais fait, et que je sais que tu n'en feras qu'à ta tête, promets-moi une chose : penses à porter des protections en t'entraînant. » Claer esquissa un sourire. « C'est promis. »
1829 mots
Fin
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[Q] Disciple d'Ajrov

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