Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

Partagez
 

 Elle a cru c’était une lune de ielm ou quoi | Persy

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1708
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Lun 10 Juil 2023, 22:55

Persy & Faust
wesh
Airways - Me and My Brain


-...

Avec ses doigts, Faust triturait l’intérieur de ses poches. Il regardait le sol s’approcher doucement sous leurs pieds tandis que la montgolfière perdait en altitude. Les parents d’élèves devenaient reconnaissables. Faust balaya les visages levés en leur direction. Certains brandissaient déjà leurs bras de joie pour saluer leurs enfants, qui répondaient par des exclamations excitées. Le Démon n’était pas de ceux-là. Il s’attendait à ne pas voir la silhouette de sa mère. Celle-ci était toujours en retard quand il s’agissait de venir le chercher. Même s’il avait pris l’habitude, ça l’agaçait à chaque fois. Il passait sans arrêt pour un glandu à devoir attendre sa mère alors que tous les autres quittaient la plateforme d’atterrissage en à peine une dizaine de minutes.

Pour le coup, le Démon fut mauvaise langue. Mira se trouvait bel et bien parmi les autres adultes. Une main dans la poche de sa robe terne, l’autre main en visière, elle-même scrutait le contenu de la nacelle à la recherche de sa progéniture. Pas un sourire lorsqu’elle aperçut Faust, seulement un mouvement de menton qui attesta qu’elle l’avait bien repéré. Faust se retourna vers Perséphone.

-Elle est là, c’est bon.

Il le disait surtout pour se rassurer. L’adolescent avait déjà plus ou moins briefé la Sorcière sur la rencontre avec sa mère, de manière à assurer ses arrières si jamais elle décidait de lui foutre la honte. Une dizaine de jours avant le début des vacances, il avait aussi envoyé un courrier à sa mère pour lui annoncer qu’il invitait quelqu’un à venir passer les vacances scolaires à la maison. Comme elle n’avait pas répondu par une lettre acide ou amère, il en avait conclu qu’elle n’était pas contre l’idée, et sa présence à l’heure au point de dépôt de la montgolfière confirmait qu’elle avait bien assimilé l’information.

Dès lors qu’il avait compris que Persy n’avait aucune famille chez qui aller pour les vacances, l’étudiant lui avait proposé de passer du temps chez lui. Il savait que ça lui avait fait plaisir, et avant de penser au problème qu’allait être sa mère, ça lui faisait aussi plaisir de ne pas passer ces quelques jours de repos tout seul dans la campagne d’Avalon avec une tyran. Les invités avaient ce pouvoir d’adoucir les esprits.

Le panier toucha le sol et après avoir bien amarré l’engin, le capitaine ouvrit la porte d’accès. Les élèves se ruèrent à l’extérieur. Faust attendit qu’ils aient tous déguerpi avant de sortir lui-même. Une fois au niveau de sa mère, celle-ci lui offrit une petite tape sur l’épaule, puis une main dans ses cheveux.

-T’as encore grandi, toi.

En effet, elle ne le dépassait plus d’une tête, mais seulement d’une demi-tête. Si Mira était satisfaite de voir que la demi-portion qu’elle avait pondue puis emmenée à Basphel mangeait très bien là-bas, elle percevait aussi que sa domination physique finirait par s’essouffler un jour. Heureusement, Faust n’était pas encore aussi méchant que ce que sa race aurait dû faire de lui.

-Ouais, salut. Répliqua-t-il en se recoiffant. Il pivota vers sa camarade. Du coup c’est Perséphone. Et Perséphone, voilà ma mère.

-Enchantée Perséphone. Elle lui tendit sa main. Appelle-moi Mira. Faust, tu m’avais pas dit que c’était une fille.

Elle posa ses poings sur ses hanches. Curieusement, cette position la grandissait. C’était pour cela qu’elle l’aimait bien.

-J’ai pas dit non plus si c’était un gars. Qu’est-ce que ça peut te faire ? Répliqua le garçon, les épaules remontées.

A peine deux phrases et elle était déjà gênante.

-Ouais, bah t’aurais pu m’en dire plus sur qui c’était quand-même. Sans rancune, Perséphone, c’est pas contre toi. Mais c’est vrai qu’il aurait pu être plus spécifique en m’écrivant qu’il invitait “quelqu’un de sa classe” à venir. Un gugusse turbulent du Charbon, ça aurait pu mal partir. M’enfin, peu importe. On y va ? J’ai loué des chevaux à l’auberge, j’imagine que ta camarade sait pas voler. Elle sait monter au moins ?

La mère et le fils se tournèrent vers la violette comme un seul homme. Mira fit un geste de la main, abandonnant la question par-dessus son épaule. Elle faisait des efforts admirables et même invisibles pour rester calme, mais elle n’en était pas moins pressée.

-Bof, au pire tu monteras avec Faust. Faust, tu sais toujours faire, hein ? Ça te gêne pas ?

C’était clairement une raillerie pour le provoquer. Elle disait ça parce que Persy était une fille. Mais elle aurait trouvé un ton similaire s’il s’était agi d’un garçon. Le jeune Démon avait appris à monter très tôt avec les chevaux de l’auberge-relai où travaillait sa mère, et ce avant même de savoir voler ou ne serait-ce que faire apparaître ses ailes. Il n’en faisait plus depuis qu’il était entré à Basphel.

-Ouais c’est bon. Grogna-t-il.

Ils se dirigèrent vers les stalles aux abords de remparts d’Avalon. Faust aida Persy à monter en premier, puis se hissa derrière elle. Mira s’occupa du premier et du troisième canasson. Le Démon saisit la bride.

-Désolé.

Il n’était pas très à l’aise à devoir se coller au dos de la Sorcière et il espérait que ce n’était pas son cas non plus. Il serait bien embêté si elle se mettait à faire une crise de panique. Sa mère se moquerait encore plus.

-C’est un peu paumé chez moi, alors y’en a pour une demi-heure au galop. Accroche-toi.

Sa mère avait déjà détalé. Sans perdre davantage de temps, il pressa les flancs de la bête et partit la rattraper. Il n’était pas question de se ridiculiser dès la première étape.

926 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Persée
~ Génie ~ Niveau I ~

~ Génie ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 188
◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Persée
Ven 14 Juil 2023, 13:49

Elle a cru c’était une lune de ielm ou quoi | Persy 5t0n
... :I
Faust & Perséphone



Basphel s'éloignait dans le dos de Perséphone. L'île était devenue un petit point suspendu entre les nuages quand elle s'en détourna. Ses mains reposaient sur le rebord de la nacelle et elle se pencha dans le vide pour surveiller l'évolution de leur descente. La dernière fois aussi, elle avait effectué le trajet avec Faust, pour revenir du Fessetival. Désormais, le chemin en sens inverse les mènerait là où vivait sa mère pour les vacances scolaires. Ils étaient inséparables depuis quelques temps. Un petit sourire satisfait flottait sur ses lèvres. La proposition de son ami l'avait enchantée au delà des mots - elle n'avait articulé qu'un « Oui d'accord. » à peine audible - mais c'était loin d'être le cas pour Persée. Il avait compté sur le temps libre de la fille du Charbon pour explorer ensemble l'école, lui faire découvrir tous les lieux qu'il avait déniché quand Basphel dormait. Sa faculté à traverser les murs et les portes lui donnaient accès à de nombreux espaces non connus des élèves. Il aurait suffit que Perséphone trouve comment déverrouiller certaines portes et l'école aurait été à eux. Ils avaient passé du temps à se projeter sur ce qu'ils feraient et Persée avait organisé plusieurs parcours pour surprendre la sorcière, retrouver et cultiver cette complicité tissée par les années. Puis, elle lui avait annoncé froidement, sans paraître véritablement désolée, qu'ils n'auraient qu'à le faire une autre fois. Depuis, il observait un silence hostile quand elle l'invoquait, ce qui n'arrivait de toute façon plus aussi souvent qu'avant.

La montgolfière se posa en douceur, et relâcha au sol les vacanciers. Son sac sur l'épaule, Perséphone suivit Faust et leva les yeux sur sa mère, curieuse de mettre un visage sur celle dont il lui avait parlé. « Bonjour. » Souffla-t-elle, un peu impressionnée par son allure et l'évidente confiance en elle. Est-ce qu'elle était mécontente de sa présence ? Jusqu'à présent, le silence l'avait toujours bien servie et elle s'y réfugia, suivant religieusement l'échange entre Faust et sa mère. Il paraissait différent en sa présence, sur la défensive. Sa stratégie de spectatrice s'écroula quand Mira lui adressa la parole. « ... Non. » Elle n'avait même jamais vu de cheval, sinon de loin quand les cavaliers à Basphel partaient en promenade. Des bêtes aussi grosses et hautes ne lui inspiraient aucunement confiance et son avis s'en trouva renforcé quand elle se trouva assez près pour en toucher un, ce qu'elle se garda bien de faire. « ... » Plusieurs protestations se bousculaient contre la barrière de ses lèvres closes et elle se retrouva perchée sur le dos du cheval avant d'avoir pu émettre un son. Un instant plus tard, Faust l'enfourchait et se retrouvait collé à son dos. Son teint blêmit sensiblement. S'accrocher à quoi ? Affolée, elle regarda autour d'elle, affreusement consciente de la proximité de son ami, les sens en alerte dès que le cheval quitta la station immobile. L'animal prit le galop alors qu'un mugissement de panique germait dans son ventre. Tous ses muscles se crispèrent et son corps raidi se mit à rebondir alternativement sur la selle et contre Faust. Ses mains trouvèrent par réflexe la crinière et ses phalanges blanchirent dessus.

Une torture plus tard, sans chercher à cacher son soulagement, la violette se laissa glisser à terre sur des jambes devenues flageolantes. Elle se sentait comme une cloche trop agitée et manqua s'écrouler au sol. La course avait forcé des couleurs sur ses joues. « Je ne savais pas que tu savais monter. » Elle se sentait honteuse de ne pas savoir, et plus encore d'avoir été une gêne pendant le trajet. Elle n'en était pas sûre, mais il lui semblait même que son crâne s'était cogné contre son menton lors d'un rebond particulièrement mal accompagné. Sur la fin, elle avait su instinctivement comment adapter son corps au mouvement de balancier.

Mécaniquement, elle se laissa mener à l'intérieur de la maison, heureuse de s'éloigner des bêtes. Son regard se promena lentement autour d'elle. Sa bouche s'entrouvrit. D'extérieur comme d'intérieur, rien ne ressemblait à ce qu'elle avait pu connaître. Un autre monde s'offrait à elle. « Tu as grandi ici ? » Murmura-t-elle. Ni austère comme sa chambre de prison, ni comme Basphel où chaque pièce était pensée en grande dimension, la maison lui apparaissait aussi étrange que la neige lorsqu'elle l'avait vue pour la première fois. « C'est... bien. » Le constat tomba platement, traduisant mal son sentiment.

776 mots


Merci Jil  Elle a cru c’était une lune de ielm ou quoi | Persy 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39778-persee-persephone
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1708
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Dim 16 Juil 2023, 11:17

Persy & Faust
wesh
Airways - Me and My Brain


-Ouais. Dit-il en remettant ses mains dans ses poches dès lors que ses pieds touchèrent le sol.

Le voyage lui avait paru long, plus que d’habitude. Après le trajet en montgolfière, le trajet qu’il lui restait à faire n’était jamais agréable, comme s’il s’agissait d’une épreuve supplémentaire avant de véritablement se sentir en vacances.  C’était arriver à la maison sans tout à fait être arrivé à la maison. Aller à cheval avec Persy n’avait pas facilité la tâche. La selle n’avait pas été suffisamment large pour eux deux et il s’était retrouvé sur le bord postérieur à devoir serrer les jambes plus que d’usuelle. Pour couronner le tout, il s’était cogné le menton contre la tête de sa camarade au moins une fois.

Faust n’aida pas Persy à descendre du canasson. A la place, il déchargea ses affaires et se dirigea à l’intérieur.

-Ouais.

Il avait passé sa vie ici jusqu’à ses onze ans. Quand il se comparait à la Sorcière, il devait avouer qu’il avait été chanceux. Il n’avait pas vécu enfermé dans une chambre austère, et encore moins avec un père mauvais et dérangé. En fait, c’était tout l’inverse. Faust avait connu le grand air, l’herbe du Coeur Vert, avec une mère certes tyrannique, mais au bon fond.

La maison qui l’avait vue grandir n’était, elle, pas très grande. Son architecture basique, murs épais et pierres apparentes, était relevée par les encadrements de fenêtres en bois. Faust invita Perséphone à entrer.

-Tu peux poser tes affaires là, on les montera après.

Il pointa du doigt le pied des escaliers, où il abandonna son propre sac.

-Vos chaussures ! Cria Mira qui avait déjà disparu dans une autre pièce. J’ai passé le balais et la serpillère, c’est pas pour tout dégueulasser !

-Ouais.

La matriarche était maniaque sur le ménage dès lors qu’il y avait des invités qu’elle ne connaissait pas. Le sol était froid. L’entièreté du rez-de-chaussée était en carrelage de terre cuite. Au plafond, les poutres apparentes étaient sombres. Y régnaient quelques toiles d’araignées qui avaient malgré tout échappé à la vigilance de la propriétaire.

-Du coup, là c’est le salon.

L’intérieur n’était pas aussi lumineux que les grandes salles de Basphel, avec leurs hautes ouvertures. Les fenêtres étaient relativement petites en comparaison à la taille de la pièce. Le Démon désigna doigt un encadrement de porte à droite de l’entrée.

-Et là c’est la cuisine. Puis en face. Et là c’est les toilettes et la salle de bain. En haut c’est les chambres.

Il observa les expressions qui traversaient Persy à ce moment-là. Il n’y en eut aucune, hormis son commentaire monotone et hésitant. Il haussa les épaules.

-Oui, je sup-...

-Evidemment que c’est bien. L’interrompit sa mère, qui venait de faire irruption depuis la cuisine. Elle avait un torchon dans les mains. J’ai travaillé dur pour me payer cette baraque.

Elle ressortait régulièrement cet argument. Faust se demandait si travailler dur incluait coucher avec l’ancien propriétaire des lieux, qui était aussi son patron actuel.

-C’est peut-être pas grand-chose pour toi, mais c’est honnêtement gagné. On se contente de ce qu’on a et c’est très bien.

Elle s’essuya les mains, pivota sur ses talons et disparut dans les fourneaux.

-Faust ! Viens ici, y’a les courgettes à laver et à couper !

-Ouais. Puis à Persy. Bon bah tu peux t’installer et mettre tes affaires en haut si tu veux. La chambre est à droite. Sinon tu peux venir nous aider à faire à manger. Comme tu veux.

*


-Alors Perséphone, Faust m’a dit que vous étiez dans le même département.

Ils étaient tous les trois à table. Le riz aux courgettes était un peu trop cuit, mais comestible. Du plus loin qu’il se souvenait, Faust avait toujours mangé le riz trop cuit à la maison. Parfois trop salé aussi. A certains égards, le réfectoire de Basphel avait changé son avis sur la nourriture.

-T’es de quelle race si c’est pas trop indiscret ?

Faust fit mine de ne pas s’en occuper. Il n’aimait pas quand sa mère se prenait à ce genre d’interrogatoire.

-Tes parents étaient d’accord pour que tu viennes ici j’imagine. Ça doit pas être n’importe qui pour accepter que tu passes du temps parmi un peuple de débauche, hein ?

-Maman.

Son sarcasme prenait trop souvent des tournures passives-agressives qui n’étaient pas les bienvenues ici. Persy allait se sentir mal si elle continuait.

-Quoi ? C’est juste des questions, ça va. Elle râla encore à base de quelques onomatopées, puis le silence s’imposa une minute. Les couverts tintaient dans les assiettes. Bon et du coup dites-moi, vous êtes juste amis, ou un petit peu plus… ?

-Arrête !

-Roh, mais ça va oui ? C’est juste des questions, je te dis. Encore un silence. C’est la première fois que t’invite quelqu’un de Basphel à venir. Et puis à voir comment tu la défends, ça pourrait prêter à confusion.

-J’la défends pas.

Elle ricana et termina la bouchée qu’elle venait de prendre.

-Bouuh maman, arrête, c’est bien trop indiscret. Imita-t-elle avec une voix aiguë avant de reprendre son sérieux. Continue comme ça mon poupou et tu seras un bon Démon comme ton père.

Faust serra ses couverts dans ses poings. Ce n’était pas le moment de s’énerver, mais sa mère enfonçait des clous avec une masse d'armes et c’était extrêmement douloureux pour son esprit et son égo.

-T’es juste gênante, c’est tout.

Dans d’autres circonstances, elle lui aurait probablement collé une soufflante, mais Mira était bien lunée.

-J’essaie juste de faire la conversation, ça va. A ton âge, t’aurais tout à fait pu avoir un copain ou une copine.

-Nan. J’ai personne. Grogna-t-il.

-Très bien. Elle abandonna son air amusé, termina son assiette avant de relever le nez vers leur invitée. Et toi Perséphone ? Tu as un amoureux ou une amoureuse ?

970 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Persée
~ Génie ~ Niveau I ~

~ Génie ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 188
◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Persée
Dim 16 Juil 2023, 20:47

Elle a cru c’était une lune de ielm ou quoi | Persy 5t0n
Cent vingt-quatre grains de riz et sept rondelles de courgettes
Faust & Perséphone



« Je veux bien aider. » Elle n'ajouta pas qu'en plus de ne pas savoir monter à cheval, elle échouait aussi à cuisiner. Il lui semblait qu'à trop cumuler des mauvais points auprès de Mira, quelque chose de mauvais se produirait, sans savoir quoi exactement. Peut-être dormir dehors ? Ca n'avait pas l'air trop mal. Le temps paraissait clément, et elle aimait contempler le ciel, de jour comme de nuit. Perséphone s'arracha à ses pronostics de punition hypothétique pour faute d'être une bonne à rien et se rendit en cuisine, résolue à se rendre utile à tout prix.




Au final, Perséphone avait surtout lavé les courgettes et mis le couvert. Puis elle avait attendu, collée à un mur qu'on lui assigne une autre tâche, tout en priant qu'on oublie son existence. C'était déjà la première fois qu'elle touchait à une courgette, elle ignorait plus encore tout de comment la rendre comestible. Une fois dans son assiette, elle reconnut le légume pour l'avoir déjà goûté à Basphel. Une rondelle se fit embrocher et Mira lui posa une première question au moment où la sorcière ouvrait la bouche. Posément, elle abaissa sa fourchette. « Oui. » Elle réussit à mettre une rondelle dans sa bouche et se hâta de mâcher alors que la seconde question arrivait. « Je suis une Sorcière. » Le personnel enseignant de Basphel réservait plus de doutes que Perséphone sur ce sujet mais elle n'était pas certaine de comprendre cette histoire de revirement de magie. Si magie bleue il y avait, elle était trop enfouie en elle pour se révéler et elle n'était pas certaine de savoir quelle position adopter sur la possibilité d'être une Magicienne davantage qu'une Sorcière. Les premiers semblaient davantage appréciés en moyenne, mais en dehors de cela, elle ne voyait pas ce qui était le mieux.

« ... » Faust intervint avant qu'elle ne puisse corriger les suppositions de sa mère. Mira n'était pas la première à présumer que Perséphone avait vécu dans le cadre normal d'une famille. Parfois, il était plus simple de laisser dire, d'autres fois, elle donnait des bribes de réponse mais les curieux ne s'en satisfaisaient jamais. Une réponse générait plus de questions et Perséphone finissait par invoquer un motif pour partir. En dehors de sa consultante thérapeutique, Faust était celui qui en savait le plus. Elle le remercia en silence d'un timide sourire et revint à son assiette, le seul élément stable à cet instant. Les grains de riz dansaient devant ses yeux. Plus blancs que l'assette sur laquelle ils reposaient, elle se perdit dans une fascination sans mesure pour ces derniers alors que le ton montait entre la mère et le fils. Un peu déconnectée, Perséphone leva un regard vague sur eux au moment où Mira révélait le petit diminutif de Faust. « Poupou ? » Releva-t-elle, intriguée. La sonorité était étrange. Les grains de riz l'étaient moins et elle se replongea dans sa contemplation obsessive. Elle avait séparé le riz des légumes dans son assiettes et interrompit pendant une seconde son tri en entendant la réponse de Faust. L'absence d'amoureuse dans la vie du Démon était-il un sujet de contrariété pour sa mère ? Inquiète qu'elle ne le pousse à s'en trouver une, elle commença à faire nerveusement des petit tas égaux de riz dans son assiette. Chaque tas était composé d'exactement vingt-cinq grains de riz, ce qui rendrait l'addition plus facile ensuite. Les courgettes devaient être classées de la tranche la plus fine à la plus épaisse. S'occuper ainsi à cette mission empêchait ses pensées de se disperser. Elle suivait toujours la conversation, de loin, ce qui lui permit de noter quand on s'adressa à nouveau à elle. « Non. Je suis comme Faust. Pas intéressée. » Elle hésita une seconde, puis ajouta pour lui rendre la politesse : « Et vous ? »

Cette fois-ci, elle ne rebaissa pas le nez sur son assiette, déplaçant son étude jusqu'au visage de Mira. Il y avait quelques ressemblances avec Faust. Dans l'attitude en premier lieu, cette nonchalance qui dissimulait mal un tempérament volcanique, quelques mimiques aussi. Elle repensa à la façon dont Mira insistait depuis le début sur Faust et les filles et son inquiétude la reprit, plus violemment encore. « Est-ce que... vous souhaitez que Faust ait une amoureuse ? » Elle prit sa fourchette et commença à râcler le sel et le poivre collé aux légumes. Elle avait toujours été habituée à une nourriture fade et sans goût. En résultat, son estomac ne supportait aucune épice et son palais n'appréciait guère les assaisonnements élémentaires. « Je ne vois pas bien l'intérêt... » Marmotta-t-elle, ennuyée de l'importance que sa mère paraissait y attacher. « Je trouve que ceux qui sont amoureux sont aussi les plus bêtes. » Conclut-elle. « Cela les distrait de leurs études. Je ne crois pas qu'il faut encourager cela. »

828 mots


Merci Jil  Elle a cru c’était une lune de ielm ou quoi | Persy 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39778-persee-persephone
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1708
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Dim 30 Juil 2023, 18:31

Persy & Faust
ugh
NOT A TOY - BAD MOOD


-Oh, très bien.

Mira respectait le choix des deux enfants. Toutefois elle les trouvait particulièrement… calmes sur le plan relationnel. Elle qui avait toujours parié sur son petit con de fils pour lui faire des petits enfants à droite à gauche, la voilà qui était surprise. La Déchue regardait Perséphone, mais plus elle le faisait, plus ses pupilles se baissaient sur l’assiette que la Sorcière avait transformé en une sorte de laboratoire culinaire. Sa méticulosité la faisait tiquer.

-Moi ? J’ai quelques relations, mais rien de sentimental.

Mira aimait bien parler librement de son mode de vie. On ne lui posait jamais la question en général. Faust espérait qu’elle ne s’étendrait pas sur le sujet. Il n’y avait pas lieu de parler de Dred, ni de Luke et encore moins de Douglas. Surtout pas Douglas. Avec un peu de chances, Mira et lui ne se fréquentaient plus, qui savait ?

-Faust fait ce qu’il veut, ça m’est égal. Ses relations sont ses affaires. Tant qu’il me ramène pas un benêt ou une nénette qui me fout le souk à la maison, j’ai rien à redire. Le principal, c’est qu’il soit content. Et que son ou sa partenaire soit content aussi. Le consentement, c’est important.

Elle appuya cette dernière phrase en articulant davantage. La présence de deux êtres maléfiques dans sa maison devait y être pour quelque chose. Son fils ne fit aucun commentaire. Il était passé au second plan de la conversation aussi rapidement qu’il y était rentré plus tôt.

-Il y a une différence entre être amoureux et se laisser aller à quelques libertés. Le tout est de s’épanouir tout en excellant dans ses études. C’est pas si compliqué avec de la volonté.

Mira haussa les épaules. Elle supposait qu’une Sorcière ne pouvait pas comprendre ce genre de raisonnement. Elle s’en foutait pas mal. Quelque chose d’autre la tracassait à l’heure actuelle. Quelque chose sur lequel son regard était revenu plusieurs fois au cours de la conversation. Quelque chose qui se trouvait dans un cercle de porcelaine blanche, juste devant la violette.

-T’aimes pas ?

Elle se leva pour débarrasser sa propre assiette et celle de son fils. Elle posa sur Perséphone un regard dédaigneux malgré tous ses efforts pour ne pas l’exprimer ainsi.

-Fallait me le dire. J’aime pas le gaspillage. Tiens d’ailleurs, t’as des allergies ? Que je t’empoisonne pas par accident lors des prochains repas.

Elle partit faire tremper la vaisselle. A son retour, elle était munie d’un panier en osier qu’elle déposa directement sur la table. La présentation avait toujours laissé à désirer lors de ses repas.

-Il y a des fruits pour le dessert. C’est les pêches et les abricots du voisin. Servez-vous.

La mère pointa nonchalamment leur invitée à l’aide de son couteau, avec lequel elle avait commencé à couper une pêche.

-Et pas de vous qui tienne ici. Tu me tutoies la prochaine fois. Compris ?

Faust pensait que c’était une mauvaise idée de l’annoncer comme ça, mais à la place de se plaindre, il prit lui-même un fruit. Ce dessert était nul. Il préférait les pâtisseries à la cantine de Basphel.

-Alors Faust, t’as prévu de vous occuper comment ?

-J’sais pas. Il n’y avait pas vraiment réfléchi. Il ne réfléchissait jamais à ça quand il rentrait pour les vacances. On va faire un tour dans le Cœur Vert. On verra pour le reste.

-Ouais, vous pouvez aller voir les Wëltpuffs. Ils viennent d’être sortis. T’en a déjà vu Perséphone ? D’ailleurs, tu pourras en profiter pour aller voir ton oncle. Ça fait longtemps, non ? Puis à la Sorcière. Mon frère est berger. Je suis sûre que ça lui ferait plaisir de vous voir. Vous avez prévu d’aller à Avalon aussi ? C’est une belle cité à visiter pour les étrangers.

Le garçon regarda sa camarade. Est-ce qu’il avait envie de lui présenter d’autres membres de sa famille ? Est-ce qu’être confrontée à la foule permanente de la capitale allait plaire à Persy ?

-J’sais pas. On verra.

Il ne comprenait pas en quoi ça pouvait intéresser sa mère. Celle-ci allait être absente la plupart du temps à cause du travail. C’était pas comme si elle allait devoir se les coltiner toute la journée.

-Si je vous laisse un cheval, vous pouvez même pousser jusqu’à la côte et aller à la plage.

-On verra. Répéta Faust en terminant son fruit. Il l’avait ingéré à la vitesse de l’éclair.

-Oh, et vous irez faire les courses au marché tant que vous y êtes. J’veux bien vous accueillir, mais c’est pas l’auberge ici. Je vous ferai une liste. Bon. Et toi Perséphone, qu’est-ce que t’en penses ?

Faust sortit de table. Il en avait assez de cette conversation. Sa mère lui pompait l’air.

-J’vais monter nos affaires.

Il n’avait pas envie d’attendre que son amie eût terminé. Elle était trop longue et elle ne tardait jamais à le rejoindre de toute façon.

821 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Persée
~ Génie ~ Niveau I ~

~ Génie ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 188
◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Persée
Sam 05 Aoû 2023, 20:44

Elle a cru c’était une lune de ielm ou quoi | Persy 5t0n
Noyau : 1 | 0 : Perséphone
Faust & Perséphone



Perséphone n'était pas certaine de savoir en quoi consistait une nénette mais elle n'en voulait pas non plus près de Faust. Pour un peu, Mira lui apparaissait presque sympathique. Presque. Elle lui faisait surtout peur. Puis elle cilla quelque peu à la notion de consentement. Qu'est-ce que ça avait à voir avec la discussion ? Perplexe, la Sorcière chercha la réponse dans son assiette, sans succès. Elle sursauta à la question posée, et le reproche brûla à vif sa conscience. « ... Non, ce n'est pas ça. Je n'ai pas beaucoup d'appétit. Ne jetez pas, je mangerai mon assiette plus tard. » Rendue nerveuse par cette rencontre, elle en récoltait un estomac noué et même de l'eau aurait traversé avec difficulté l'étau d'acier serrant sa gorge. Elle secoua la tête négativement. « Pas à ma connaissance, non mais il y a de nombreux aliments que je n'ai jamais goûté. »

Craignant une nouvelle remarque, Perséphone se décida à attraper un abricot, le plus petit. Avec curiosité, elle examina sa peau veloutée comme de la peau. Circonspecte, elle y croqua un morceau et le mâcha pensivement. Un couteau dansant sous son nez le lui fit relever. Elle déglutit. Subitement, elle n'avait plus envie de manger son dessert. « Compris. » répondit-elle automatiquement. On ne discutait pas avec les adultes. Si elle lui avait demandé de danser la gigue, Perséphone l'aurait fait sans tarder. Elle croqua à nouveau et manqua se briser une dent sur le noyau. Refroidie par cet obstacle imprévu, elle reposa son abricot et entreprit de le couper avec un couteau pour séparer soigneusement l'ovale dur de la chair du fruit.

La femme parla à son fils et la violette glissa un regard dans sa direction. Accaparée par sa mère, elle en avait presque oublié sa présence. Il avait un air plus renfrogné que d'habitude et Perséphone se mordit l'intérieur de la joue. Elle était certaine d'avoir commis au moins dix impairs. Est-ce qu'il attendait qu'ils soient seuls pour l'accabler de reproches ? Il regrettait sûrement de l'avoir invitée. Le coeur boursouflé de dépit, Perséphone se prépara psychologiquement à devoir repartir en sens inverse jusqu'à Basphel, redoutant une seconde chevauchée. Mais si son postérieur avait supporté son père, il supporterait le voyage du retour à cheval.

« Des Wëlt... ? Non. » L'étendue de son ignorance l'étonnait toujours. Chaque fois qu'elle croyait bien s'adapter à son environnement, un nouveau terme jaillissait, la laissant encore plus coite que d'habitude. Récemment, elle en éprouvait une frustration plus vive, envers elle, mais aussi envers celui qui l'avait privée de vie toutes ces années. Il lui semblait que quels que soient ses efforts, elle serait toujours à la ramasse, pour reprendre une expression entendue dans une conversation. Même les subtilités du langage adolescent lui échappaient.

La mention du cheval fit pâlir Perséphone. Oh non, pas encore. En revanche, elle nota mentalement qu'il y avait une plage non loin. Elle n'avait jamais approché aucun rivage, à quoi pouvait ressembler la plage ? Est-ce que ça ne valait pas la peine de passer un moment désagréable à rebondir sur un cheval ? Si Faust aimait la plage, elle irait. Satisfaite d'avoir trouvé un compromis à son dilemme interne, elle offrit même un début de sourire à Mira. « Oui. » Ce qui ne répondait en rien à sa question, mais résumait globalement son état d'esprit. Elle se laisserait porter, et se contenterait de suivre docilement son ami. Ce dernier se leva brusquement et prit congé d'elles, avec un air toujours plus sombre. Aussitôt, Perséphone avala les morceaux restants d'abricots, littéralement, sans mâcher, car ils avaient été coupés en minuscule portions, puis s'essuya les doigts sur une serviette. Sans un mot, elle se leva, laissa passer un moment de silence durant lequel elle ne sut quoi dire à Mira. « ... » Elle partit, le visage toujours inexpressif.

Au pied des escaliers, Perséphone récupéra ses affaires et gravit les escaliers. Au bruit, elle retrouva où Faust était. Elle poussa la porte et leva ses affaires en évidence. « Où est-ce que je dors ? » Elle se tut, parcourant les lieux du regard. La curiosité agrandissait ses yeux. « C'est ta chambre ? » Elle s'avança et la porte se referma dans son dos. Prise d'un doute, elle mit un terme à son examen et pivota vers le Démon. « Est-ce qu'on va dormir ensemble ? » Les filles dans son dortoir lui avaient posé la question, avec un air entendu qui avait rebondi sur le bouclier d'incompréhension de la sorcière. Elle ne comprenait jamais leurs sous-entendus. « Ce sera plus simple. » Elle le fixa droit dans les yeux. « Pour s'embrasser. » précisa-t-elle au cas où il n'aurait pas compris. Ils n'avaient pas réessayé depuis les souterrains mais elle n'avait pas oublié sa suggestion. « J'aimerais bien me laver quand même, avant. »

828 mots


Merci Jil  Elle a cru c’était une lune de ielm ou quoi | Persy 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39778-persee-persephone
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1708
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Lun 14 Aoû 2023, 20:24

Persy & Faust
ugh
Miko - I Wasn't Made to Fall in Love


En ouvrant la porte de sa chambre, Faust prit une grande inspiration. Aussitôt, l’odeur de l’enfance, des souvenirs, et d’un confort qui ne lui appartenait plus tout à fait enivra ses narines. C’était un mélange entre de bois, de sec, de linge propre et de la poussière d’un espace abandonné pour des études ailleurs. Depuis qu’il vivait à Basphel, la chambre du Démon paraissait vide. La porte de son armoire à vêtements était entrouverte et laissait deviner le néant qui s’y trouvait. Son petit bureau, disposé sous son unique fenêtre, était dégagé, et son lit simple avait été refait avec des draps neufs. Au pied de celui-ci, sa mère avait posé un matelas et des couvertures.

Faust se retourna vers Persy, qui venait d’arriver. Il la laissa explorer la pièce.

-Comme tu veux. Tu peux prendre le lit. Je dormirai par terre.

Ce n’était pas par bonté de cœur qu’il lui accordait le confort d’un sommier, mais parce que s’il ne le lui proposait pas, il savait que sa mère lui retomberait dessus. Quand il s’agissait de son fils, Mira était très à cheval sur la politesse. Malheureusement elle portrait également dans son cœur une citation célèbre : "Faites ce que je dis ; pas ce que je fais".

-Dans la même chambre, oui. On n’en a que deux.

Et aucun d’entre eux ne voulait dormir avec Mira – en plus d’être envahissante, elle ronflait parfois. Quant au canapé, en bas, c’était un véritable enfer pour le dos.

-Ah…

Il ne s’était pas attendu à ce que Perséphone parlât de s’embrasser. Il n’y avait plus trop pensé depuis leur expérience dans les sous-sols de l’école, mais le sujet remis sur la table ne le laissait pas indifférent. Son pouls s’était accéléré et comme la première fois, son cerveau se mit à spéculer sur toutes les manières possibles de s’y prendre. Il eut d’abord peur puis petit-à-petit, il eut envie de réessayer.

-Tu… Faust arrêta sa proposition, puis la modifia. Ses joues avaient rosi. Tu veux te laver maintenant ? Viens, je vais te montrer.

Il l’entraina jusqu’à la salle de bain. Mettre à exécution les envies de la Sorcière lui permettait de camoufler son malaise.

-Maman, Persy prend la salle de bain !

Il prévenait parce que le verrou de la porte ne fonctionnait pas très bien – il se garda cependant d’en informer Perséphone, la maison était suffisamment modeste comme ça – et que Mira faisait attention à sa consommation d’eau. Faust indiqua à sa camarade où se trouvaient les serviettes tandis que lui s’occupait de remplir la baignoire. Le système était très rudimentaire en comparaison aux douches de Basphel. Le Démon maniait les seaux d’eau avec une habitude ancrée, répétée des centaines de fois au cours des années.

-Fais comme chez toi. Tu peux étendre ta serviette là quand t’as fini.

Il lui indiqua la rampe qui servait d’étendoir et quitta la pièce et prenant soin de bien fermer la porte derrière lui.

-C’est mignon son petit surnom à ta copine.

Sa mère surgit de la cuisine. Elle avait terminé de débarrasser et avait retrouvé son sourire narquois. Faust se tourna vers elle avec la posture que celui qu’elle venait de le prendre en flagrant délit de pas-grand-chose.

-Quoi ?

-Persy. Ça lui va bien. C’est toi qui l’as trouvé ?

Il se renfrogna. Oui, c’était lui qui avait trouvé mais ça ne voulait rien dire. Persy, c’était juste plus court à dire et aussi beaucoup moins pompeux. Il préférait le naturel aux formulations compliquées. Parfois, il en oubliait qu’elle était une Mage Noire.

-C’est pas ma copine.

-T’es sûr ? Insista Mira, les poings sur les hanches. Tu es très consciencieux avec elle. Je t’ai jamais vu comme ça. C’est mignon.

-N’importe quoi ! Ses joues étaient passées du rose au rouge. Ses sourcils étaient froncés. T’as vraiment un problème ! Laisse-moi tranquille. Et à elle aussi, tu me fous la honte !

Elle leva les yeux au ciel en soupirant. Ils discutaient devant la salle de bain et Faust espérait que Persy ne les écoutait pas.

-Ça va, j’ai vu qu’elle était coincée.

-Eh ben on dirait pas. Tu la mets mal à l’aise.

La conversation s’arrêta l-...

-Et t’avises pas à lui demander à travers la porte maman, ça se fait pas !

Mira asséna un regard courroucé à son fils et s’éloigna de la porte de la salle de bain.

-Bon, Faust, c’est bon je peux respirer ? Elle braillait. Ça le gêna encore plus : impossible que Perséphone n'entendît pas ce qu’il se passait. Il me semble que je suis sous mon toit, donc dans mon bon droit ! Non mais !

… La conversation s’arrêta là. Le Démon s’enferma dans sa chambre en grommelant quelques jurons sur le chemin.

794 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Persée
~ Génie ~ Niveau I ~

~ Génie ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 188
◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Persée
Mar 15 Aoû 2023, 08:40

Elle a cru c’était une lune de ielm ou quoi | Persy 5t0n
Quiproquo
Faust & Perséphone



« Merci. » Sa suggestion avant de quitter la salle de bain la laissa songeuse. Comment pouvait-elle faire comme chez elle quand rien ici ne ressemblait à ce qu'elle avait pu connaître ? Elle n'avait découvert le luxe d'une salle de bain qu'à Basphel, s'étant contentée auparavant d'une éponge grossière et d'un broc d'eau que son père avait eu la présence d'esprit d'enchanter pour que l'eau reste toujours propre. Elle espérait bien ne plus jamais avoir à faire comme chez elle, non.

Après s'être dévêtue, la sorcière se laissa aller dans l'eau. La température élevée dénoua des tensions qu'elle ignorait posséder. Son regard s'accrocha sur les volutes dansant paresseusement à la surface de l'eau. Quand on lui avait expliqué le principe de vacances, tout le monde lui avait répondu que c'était l'occasion de profiter de ne plus avoir cours pour se détendre. Il n'y avait pourtant aucune détente jusqu'à présent. Elle restait sans cesse sur ses gardes, vigilante à toutes ses actions, à tout ce qui pouvait sortir de sa bouche. Pour autant, elle ne regrettait pas d'avoir accepté de venir. Mira était déconcertante, cette maison aussi l'était, et chevaucher... Non elle préférait ne pas y repenser. Elle gigota dans son bain, grimaçant quand les muscles de ses fesses et de ses cuisses protestèrent.

Des voix filtrèrent à travers la porte et Perséphone se figea pour tendre l'oreille. Elle se surprit à sourire. Elle aussi aimait bien son surnom, elle le préférait même à son prénom. Elle détestait tout ce qui lui provenait de son père et était heureuse de ne pas connaître son nom afin de ne jamais avoir à le porter. Il lui avait déjà suffisamment légué. Elle avait d'ailleurs tôt fait de brûler les vêtements qu'elle avait sur le dos en quittant Amestris. Sa garde-robe était exclusivement constituée d'uniformes de Basphel, et du manteau qu'elle avait acheté pour le Fessetival et qu'elle conservait précieusement, pour tous les souvenirs dont il était tissé.

Son sourire se figea de stupeur. Comment ça "pas sa copine" ? N'étaient-ils pas amis ? Une pierre alourdit son estomac. Elle avait pourtant fini par s'en persuader et cela avait pris du temps. Qu'étaient-ils alors ? Pourquoi l'inviter ? Des flammes naquirent les parties de son corps qui n'étaient pas immergées et elle s'empressa d'étouffer sa magie avant de mettre le feu à la maison. Elle devait cesser de nourrir sa magie avec ses émotions, ses professeurs l'avaient avertie qu'elle devait toujours garder le contrôle avant de provoquer un accident. Surprise par l'ampleur de sa propre colère, la violette s'empara d'un savon qu'elle fit mousser. Elle se frotta ensuite avec assez de force pour s'écorcher la peau avec ses ongles. Comment pouvait-il lui mentir ? Lui donner de faux-espoirs ? Avait-il fait tout ça pour se moquer d'elle ? Des gouttes de sang se mêlèrent à l'eau quand elle se rinça. Après avoir mené quelques recherches autour de la baignoire, elle trouva comment vider la baignoire et enfila une ample chemise de nuit qui descendait jusqu'à ses chevilles. Par habitude, elle referma les boutons jusque sous le menton. Sur le tissu crème, des points rouges apparurent là où elle s'était grattée jusqu'au sang mais elle ne les vit pas.

Perséphone sortit ensuite pour rejoindre la chambre, le visage fermé et l'œil noir. Dans un silence hostile, elle rangea avec soin ses affaires puis s'assit sur le lit. Ses doigts effleurèrent la couverture, puis l'oreiller. Il avait l'habitude de dormir ici. Cette association lui avait fait tout chaud dans la poitrine tout à l'heure, comme quand il lui avait proposé de passer les vacances ensemble. Elle se sentait idiote désormais. Elle croisa les bras sous sa poitrine et leva les yeux sur Faust. « Tu es un menteur. » articula-t-elle enfin. Verbaliser l'accusation renouvela sa colère et elle se leva pour lui faire face. « Pourquoi tu m'as laissé croire qu'on étaient amis ? Si j'avais su qu'au final, tu ne me considérais même pas comme une copine, je ne t'aurais pas suivi. » Elle avait envie de le gifler. Elle avait vu des élèves le faire parfois à Basphel et à cet instant, elle comprenait pourquoi le geste pouvait être cathartique. « Tout ce temps, j'ai cru que... Je ne comprends même pas pourquoi je suis ici. Je ne te comprends pas. » Et lui ne mesurait pas à quel point elle tenait à leur relation. Ses poings se serrèrent sur ses côtes. Une solitude sans nom l'envahissait brusquement.

797 mots


Merci Jil  Elle a cru c’était une lune de ielm ou quoi | Persy 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39778-persee-persephone
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1708
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Mar 15 Aoû 2023, 14:50

Persy & Faust
putain
Normandie - Blood In The Water

Grossièretés


Le Démon se laissa tomber sur le matelas disposé au sol. Il était temps que cette journée se terminât. Le voyage l’avait éprouvé et la confrontation avec sa mère avait terminé le travail. C’était souvent comme ça quand il rentrait : il lui fallait un ou deux jours pour récupérer.

-Je comprends mieux pourquoi t’es comme ça.

Faust était trop fatigué pour être surpris par l’apparition de Peniel. Il se contenta de soupirer face à son intrusion. Il était le dernier interlocuteur qu’il souhaitait avoir en cette fin de journée.

-Tu comprends mieux quoi ?

-C’est ta mère le problème. Elle est chiante.

-Va te faire foutre.

Faust n’aimait pas qu’autrui s’en prît à sa mère. Ils n’y connaissaient rien. Lui seul était autorisé à cracher sur son dos.

-Elle veut tout contrôler. Elle a voulu faire de toi un petit chien sage, alors qu’elle est aussi persuadée qu’elle n’y parviendra jamais. Parce que tu es un Démon.

-Ferme-la.

-C’est vrai et tu le sais.

L’Archonte, qui se tenait alors à l’autre bout de la pièce, flotta jusqu’à lui. Il voulait que son champion le regardât dans les yeux. Ses pupilles dilatées étaient terrifiantes. Faust n’osa pas rétorquer.

-Elle a fait de toi un garçon poli mine de rien. Elle peut être fière d’elle. Quant à toi, ça ne peut que t’être utile dans la vie mon garçon. En revanche, cela justifie ta difficulté à contrôler tes émotions.

-...

-On avance, Faust.

Avancer à quoi ? Depuis qu’ils se connaissaient, l’étudiant n’approuvait pas la présence de l’entité à ses côtés. S’il avait su être de bon conseil par le passé, il n’aimait pas sa volonté d’influencer ses faits et gestes.

-Arrête de dire des conneries.

-Si, je t’assure. Je ne t’ai jamais vu autant sur la défensive qu’avec ta mère… hormis avec moi, mais c’est différent. Moi, tu ne m’aimes pas.

-...

-Ce que je veux te dire par là, c’est que tu devrais essayer autre chose. Plutôt que de tout nier en bloc, tu devrais jouer avec ses remarques et lui renvoyer la balle.

Faust se leva et fit un tour de pièce à la recherche d’une occupation. Il ne voulait plus l’écouter. Ce n’était pas le moment de parler de tout ça de toute manière. L’adolescent choisit de se changer et de revêtir son pyjama. Il n’aimait pas quand Peniel était là, mais il savait que celui-ci l’avait déjà vu nu, alors ça n’avait pas vraiment d’importance.

Quelques minutes plus tard, Persy entra dans la pièce et le garçon lui lança à peine un regard. Peniel était toujours dans la pièce et Faust essayait, du mieux qu’il pouvait, de l’ignorer. La Sorcière l’arracha soudain à ses ruminations. Un premier pic de glace transperça son corps pour le geler sur place. Il eut raison de maintenir son dos tourné tant qu’elle n’eût pas terminé. Une pluie de pic s’ensuivit, des pics qu’il aurait eu du mal à encaisser de face. Il ne pouvait pas la regarder dans les yeux pendant qu’elle l’accusait. A cause de la surprise, il se serait senti trop con. Ses doigts s’étaient accrochés de rage au rebord de son bureau. Même Peniel s’était tût sous le torrent de critiques. Un commentaire de sa part ne ferait qu’empirer la situation. Il s’était placé près de son protégé. Le silence retomba aussi vite qu’il avait été brisé, mais plus froid.

-Moi non plus je ne te comprends pas.

Ça lui faisait tout drôle de l’avouer. C’était la première fois qu’il le faisait et aussi la première fois qu’il réalisait à quel point il ne l’avait jamais comprise. C’était quoi ces vacances de merde ? Pourquoi est-ce qu’il l’avait invitée ? Et dire qu’il l’avait embrassée. Il avait été stupide.

-J’ai jamais rien de putain de compris à tout ce que tu fais.

Il se retourna. Son visage était déformé par la frustration, la fatigue et l’outrage de ces fausses accusations. Il en avait assez.

-Quand j’ai dit à ma mère que t’es pas ma copine, ça veut dire qu’on n’est pas en couple. On est juste amis, et ça ma putain de mère veut pas le comprendre. J’ai dit ça pour qu’elle nous foute la paix, tu captes ça, au moins ?

Peniel croisa les bras, interloqué. Il aimait bien ce qu’il se passait. Faust dégageait une fougue insoupçonnée quand il le voulait.

-Persy, est-ce que t’es amoureuse de moi ?

Peniel se mit à sourire. Il aimait beaucoup ce qu’il se passait.

-Est-ce que t’es une menteuse, toi aussi ? Je croyais qu’on était clair là-dessus mais visiblement tu profites de ma naïveté.

Le garçon n’avait jamais pensé utiliser le mot naïveté pour parler de lui. Il ne savait plus comment être clair. Il avait l’impression que Perséphone ne comprenait rien et que quoi qu’il dît, ils ne se retrouveraient pas sur la même longueur d’onde.

-On a dit qu’on ne voulait rien et que ce serait plus simple. Putain. J’ai fait des putains d’efforts pour t’apprécier et là t’es en train de tout foutre en l’air à cause des remarques à la con de ma mère ? Fais chier !

Il oubliait encore qu’elle était une Sorcière. Et si c’était elle qui le trompait depuis le début ? Peut-être qu’elle était tout le temps stoïque pour se payer sa tête. Pourquoi ce serait forcément lui le fautif ? Il n’avait rien tenté de mal à son égard.

-C’est quoi la prochaine étape ? Dans le sous-sol, je croyais que c’était des conneries. Mais en fait, depuis le début, t’es en train de me dire que t’es vraiment capable de me balancer par la fenêtre par jalousie, c’est ça ? La jalousie de quoi ? De qui ? Des mots de ma daronne ? Putain de merde, Persy, c’est quoi ton problème ? On n’est pas dans un putain de rêve ! J’étais pas moi-même, d’accord ? J’étais pas moi. On dormait. J’étais un gros con, niais, et je pensais que c’était pareil pour toi ! Je pensais que c’était pas tout à fait toi.

Il fit le tour de la chambre. Ses poings étaient serrés, une tension étirait tous ses muscles.

-Tu crois que j’aurais eu que ça à foutre de t’inviter si j’en n’avais pas eu un minimum envie ? Bon, ok, je vais te dire la vérité : je t’ai aussi invitée parce que tu me faisais pitié, comme t'as pas de famille. Mais je t’aurais pas proposé de venir si on n’était pas amis. Si j’avais eu du temps à perdre, je l’aurais gaspillé autrement. T’es la première personne de Basphel que j’invite.

Faust reprit son souffle. Il avait beaucoup parlé et maintenant qu’il avait dit ce qu’il avait sur le cœur, ça allait mieux. Il n’était pas moins énervé cependant. Il considéra Perséphone.

-Comment t’as fait pour te blesser ?

Il n’avait pas remarqué les taches de sang jusqu’ici. Maintenant, il trouvait ça effrayant. Est-ce qu’elle s’était fait ça à cause de lui ? Elle risquait de tacher les draps, c’était sûr.

-Putain. Reste là.

Il redescendit à toute vitesse dans la salle de bain chercher des bandages et de l’alcool à désinfecter. A son retour, son Archonte avait disparu.

-Relève tes manches. Ordonna-t-il froidement.

Il nettoya les plaies puis les couvrit le plus rapidement qu’il put. Heureusement, elles n’étaient que superficielles. Dès lors qu’il eut fini, il retourna à son lit, déplia les couvertures et souffla les chandelles qui gardaient la pièce illuminée.

-Bonne nuit.

Il s’allongea sur le côté, tournant le dos à sa camarade. Il avait eu son quota d’emmerdes pour la journée.

1263 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Persée
~ Génie ~ Niveau I ~

~ Génie ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 188
◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Persée
Mer 16 Aoû 2023, 09:39

Elle a cru c’était une lune de ielm ou quoi | Persy 5t0n
Oops
Faust & Perséphone



Perséphone ne réagit pas. À peine cilla-t-elle. Que Faust ne la comprenne pas ne la choquait pas. La plupart ne comprenait pas, par méconnaissance la plupart des temps. En dehors de Persée, le Démon était celui qui en savait le plus, mais pour autant, elle n'attendait pas de lui qu'il comprenne. Elle-même n'était pas certaine de se comprendre. Elle voulait juste son amitié, qu'il reste près d'elle, pour toujours. Elle chérissait plus que tout au monde ces moments où ils restaient sans parler, occupés à autre chose mais juste satisfaits de la compagnie de l'autre. Et, en outre, là n'était pas ce qu'elle lui reprochait. Ce ne fut qu'ensuite qu'elle commença à comprendre qu'il était irrité. Peut-être même plus que ça. Ses pieds reculèrent et butèrent jusqu'au lit. Son visage métamorphosé la tétanisa. Jamais il ne l'avait regardée ainsi. Un froid glacial rigidifia tout son corps et même la clarification du quiproquo ne put le ranimer. Sous le choc, la violette se réfugia dans une immobilité totale, si totale qu'elle fut incapable de répondre à sa question. Elle avait pourtant la réponse. Dans les rêves, elle l'avait aimé, indéniablement, de cet amour que tous semblaient chercher autour d'elle. Mais la réalité était plus complexe. Elle l'aimait, mais pas de la façon dont Faust le croyait. Elle l'aimait comme elle aimait Persée, parce qu'elle avait besoin de lui pour survivre et qu'il n'y avait que lui pour lui rendre la vie supportable et confortable.

Les accusations s'enchaînèrent et Perséphone commença à se détacher. Elle n'avait jamais compris ce mécanisme automatique. Son père avait toujours détesté qu'elle restât stoïque lorsqu'il passait ses nerfs sur elle, mais elle découvrait que c'était la seule façon d'encaisser les émotions sans s'écrouler. En donnant l'impression d'être indifférente, elle pouvait s'auto-convaincre en son for intérieur qu'elle était extérieure à tout ça, qu'elle ne ressentait rien, que rien n'avait réellement d'importance, que les mots ne blessaient pas. Bien sûr, son père avait trouvé d'autres façons de lui arracher une réaction. Faust ferait-il pareil ? Est-ce que lui aussi lèverait la main sur elle ou pire ? Elle tressaillit. Cette fois, elle ne se laisserait plus faire. Il avait l'air fort, mais pas autant que son père. Elle lui arracherait les yeux, même si elle l'aimait. Elle avait aimé son père aussi, d'une certaine façon, sans doute de la seule façon que les Sorciers puissent aimer. En dehors de Persée, il avait été la seule personne à donner un sens à son existence et à se soucier d'elle de l'enfance à l'adolescence. Il l'avait éduquée et rendue ainsi, pour le meilleur comme pour le pire. Il lui était parfois arrivé de le provoquer juste pour obtenir quelques miettes de son attention même si elle en ressortait brisée à chaque fois. Mieux valait souffrir que ne rien ressentir et se sentir vide, si vide qu'elle avait souvent douté de son existence dans sa chambre-cellule.

Sans que sa tête bougeât, les yeux de Perséphone suivirent le trajet de Faust. Déformé par la rage, elle ne le reconnaissait plus. Les mots qui sortaient de sa bouche se fichaient dans son cœur et la tuaient petit à petit sans qu'elle n'en montrât rien. Elle fut surprise qu'il reparle des rêves. Si ces derniers avaient pu la troubler auparavant, elle les avaient déjà remisés dans l'oubli, les considérant trop flous, trop fous, pour consacrer davantage de temps à les interpréter. Elle ne pouvait même pas se confier à Persée, qui adorait pourtant parler de ses rêves, car il ignorait à quel point Faust hantait sa conscience comme son inconscient.

Quand il parut avoir terminé, Perséphone voulut ouvrir la bouche. « ... » Elle soutint son regard, la langue bloquée comme si on avait rempli sa bouche de plomb. Il y avait tant à dire, et rien à la fois. Le confort du silence lui apparaissait plus sensé et salvateur que n'importe quel mot qu'elle aurait pu prononcer. Sans protester, elle exécuta ses ordres machinalement, tâchant autant que possible de se réfugier au plus profond d'elle-même, loin de lui, de cette chambre, de la prison de son corps. Il lui arrivait de faire ça parfois, auparavant. Elle s'imaginait alors, projection astrale invisible, traversant les murs de sa chambre pour découvrir ce monde tel que Persée avait pu le lui décrire.

La chambre s'effaça dans le noir et Perséphone resta figée, assise sur le lit, sans bouger, les yeux fixés sur là où elle avait entendu les couvertures frotter contre Faust alors qu'il s'était allongé dans son lit. Au bout de longues minutes, longtemps après que la respiration du Démon soit devenue régulière, elle se libéra de sa torpeur en commençant à commander aux muscles de ses mains et de ses pieds de bouger. Cette chambre l'étouffait soudainement. Sans un bruit, elle quitta la pièce et descendit jusqu'au rez-de-chaussée. Pieds nus et toujours en s'efforçant de ne pas faire de bruit, elle se rendit à l'extérieur. L'air frais gonfla ses poumons et refroidit son visage brûlant et elle soupira de soulagement. Le dos de sa main se colla à son front et le découvrit anormalement chaud. Pourtant elle frissonnait, comme si le froid venait d'elle-même et non des températures nocturnes.

À la lueur de la lune, Perséphone longea la maison et finit par trouver un banc bas où elle s'assit, puis s'allongea. Les mains croisées sur l'abdomen, elle se noya dans l'immensité étoilée, n'écoutant que les bruits de la nuit et de son cœur qui se réveillait de la transe dans laquelle elle l'avait plongé. Ses doigts effleurèrent son collier. Elle savait qu'elle faisait une erreur, mais il n'y avait que lui pour la réconforter. « On est où ? » Un silence. « Ce n'est pas Basphel. » Nouveau silence. « Qu'est-ce qu'il y a ? » Persée s'éloigna de quelques mètres comme elle ne répondait pas. L'herbe ne pliait pas sous son poids. Le vent n'agitait pas ses boucles brunes. Il finit par revenir près de la Sorcière. Un pli soucieux barrait son front et ses yeux sans âge dénotaient sur son faciès enfantin. « Explique-moi. » « Tu te souviens quand tu me parlais de comment c'était dehors ? » Il acquiesça, perdu. « Tu m'as décrit les arbres, expliqué qu'il y avait des endroits où il n'y avait que ça, des milliers et des milliers et qu'on pouvait s'y perdre. Tu m'as parlé du soleil et de la lune, des lumières dans le ciel la nuit, puis tu m'as parlé des différences entre le jour et la nuit. Les saisons. Tu m'as dit qu'on pouvait trouver de la nourriture sur des arbres, et qu'on tuait des animaux pour les manger. Tu m'as parlé des mers et océans. » « Oui. » Il lui avait décrit ce dont il se souvenait, pour ne pas oublier, et pour lui nourrir l'esprit, éviter qu'elle ne sombre complètement dans la folie. Enfant, sa curiosité était dévorante. En grandissant, elle avait commencé à lui reprocher de lui parler de tout ça, car maintenant elle souffrait de savoir que tout ça lui était interdit. Il avait été content qu'elle partage sa douleur d'être prisonnier.

« Le reste, je l'ai appris dans les livres, même si papa ne me donnait que des manuels pour apprendre à compter. Et j'ai appris à lire avec les livres expliquant comment prier Ethelba. Tu te souviens ? » « Oui. » « Mais tu ne m'as jamais parlé des hommes. » « ... » « Pourquoi ? » « Il n'y en a pas où je vis. » éluda-t-il. « Ah. D'accord. » Elle oubliait parfois qu'il n'était pas réel. « Per', où est-ce qu'on est ? Est-ce que quelqu'un t'a fait du mal ? » Il regardait ses bras bandés. « Per'... » Elle préférait Persy. « Oui. » « Qui ? Ils sont à l'intérieur ? » Elle sourit. « Ça n'a pas d'importance. » Il ne pouvait rien faire. Elle était persuadée qu'elle était la seule à pouvoir le voir, à l'entendre et à lui parler. Elle le savait aussi immatériel. Même le vent avait plus d'impact que Persée. « Est-ce que tu vas bien ? » « Tu sais bien que non. Mais ce n'est pas nouveau. » « Tu veux en parler ? » « Non. Je veux juste que tu restes là. » « ... D'accord. » « J'ai froid. » ajouta-t-elle dans un frisson. Il ne répondit pas, il savait qu'elle aimait avoir froid. « Tu vas rester avec moi jusqu'à ce que je m'endorme ? Et après ? » « Je reste là toute la nuit. » Il aurait voulu la serrer contre lui, mais il savait qu'elle aurait détesté ça. Il ne précisa pas qu'il n'était pas capable de rester dans ce monde aussi longtemps. Les traits apaisés, l'adolescente avait fermé les yeux. « J'aime bien dormir dehors. Je crois que je ne veux plus jamais dormir dans une chambre. » Il sourit tristement. Il comprenait. Lui aussi ne voulait plus jamais retourner dans sa Tour Cramoisie. Si c'était possible, il passerait tout son temps ici, près d'elle. Il avait besoin qu'elle ait besoin de lui.




Perséphone s'éveilla alors que l'horizon s'éclaircissait. Elle était trempée de rosée. Persée avait disparut. Un éternuement finit de la ramener à la réalité. Elle s'assit lentement et tout son corps protesta d'avoir dormi sur un support aussi dur. Ses courbatures s'étaient amplifiées. Elle se sentait vivante. Elle éternua de nouveau. Elle devina avoir pris froid. Ça lui arrivait souvent et elle n'en conçut aucune irritation. Le soleil se levait et elle restât à l'admirer jusqu'à sentir ses rayons commencer à lustrer sa peau, séchant le film humide de rosée. Au bout d'un moment, quand elle sut qu'elle ne pouvait pas repousser davantage cet instant avant qu'on ne s'interroge sur sa disparition et qu'on vienne la chercher, Perséphone rassembla son courage et se leva pour rentrer dans la maison. Aussi discrète et silencieuse qu'un fantôme, elle se glissa à l'étage et dans sa chambre pour y récupérer des vêtements, se préparant psychologiquement à affronter Faust. En entrant, ses forces l'abandonnèrent et elle échoua à le regarder. « Je vais me changer. » marmonna-t-elle, désireuse de rapidement quitter la pièce pour retrouver sa confortable solitude.

1788 mots (Ha Ha...)


Merci Jil  Elle a cru c’était une lune de ielm ou quoi | Persy 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39778-persee-persephone
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1708
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Jeu 07 Sep 2023, 21:01

Persy & Faust
:/
Nothing But Thieves - Keeping You Around


Il n’était pas très tard lorsque Faust se réveilla. Le nouvel environnement hors Basphel, couplé à la tension d’accueillir une invitée, l’avait privé d’une grasse matinée. Il était plus fatigué que lorsqu’il s’était couché. S’étirant lentement sous sa couverture, le garçon se retourna. Il découvrit l’absence de Perséphone. Il ignorait si elle était matinale ou pas. Peut-être qu’elle était simplement allée aux toilettes et qu’elle allait revenir. Il ne s’inquiéta pas. Si elle était suffisamment à l’aise pour se déplacer dans la maison sans attendre que lui ne fût levé, ça n’était pas plus mal. Cette forme de timidité était désagréable pour tout le monde. Le Démon choisit de profiter encore de la chaleur de son lit. Ce qu’il aimait chez sa mère, c’était cette douceur le matin, lorsque le soleil commençait tout juste à taper contre sa fenêtre et à traverser le rideau. Il adorait que sa chambre fut sous les combles. Il n’avait pas accès à ce genre de petits plaisirs à Basphel, où les dortoirs étaient étendus et plus hauts de plafond, et où l’air d’altitude était plus froid et désagréable comme un mistral de montagne.
Il entendit à peine Persy revenir. Quand il rouvrit les yeux par hasard, elle était là. Il ne croisa pas son regard, n’eut même pas l’occasion de la saluer, qu’elle repartait déjà avec des vêtements propres.

-Ok.

Il trouvait curieux sa détermination à se lever mais ne s’en préoccupa pas. Doucement, l’adolescent s’extirpa de l’étreinte de ses draps. Il aurait aimé que la Sorcière lui laissât la salle de bain pour qu’il put se laver.

-Tu l’as blessée.

-Hein ?

-Deux.

Les paupières du brun s’abaissèrent. Que l’Archonte s’abaissât à ce genre de blagues le faisait douter quant à sa capacité à le rendre meilleur. Faust fouilla dans ses valises.

-Elle avait l’air normale. Elle est toujours comme ça.

Il ne prêta pas attention aux bras croisés du grand blond. Les deux étudiants s’étaient disputés la veille au soir, mais Faust savait qu’il avait raison et que pour une fois, Peniel s’inquiétait trop. Il connaissait Perséphone mieux que quiconque.

*


Faust quitta la salle de bain et rejoignit son amie dans le salon. Il remarqua le drôle de silence entre eux, mais décida que c’était normal. A l’école, ils se retrouvaient souvent à deux pour ne rien faire, pas même pour discuter, et c’était très bien. Il appréciait d’ailleurs beaucoup ces moments qu’ils passaient ensemble à ne rien faire. C’était reposant.

-Tu veux manger un truc ?

Il n’avait ni vu ni entendu sa mère depuis qu’il s’était levé. Elle était probablement dehors. Mira restait rarement plusieurs heures d’affilée dans la maison. Ça la rendait folle. Pour sa part, le Démon s’aventura dans la cuisine à la recherche de pain et de confiture. Puisqu’il ne voyait jamais Persy à la cantine, il était possible qu’elle ne mangeât rien le matin. Lui, il avait la dalle.

-Tu veux faire quoi aujourd’hui ?

Il trancha la miche de pain fraîche en plusieurs grands morceaux. Il étala généreusement la confiture sur la surface de plusieurs d’entre elles. Il posait la question à Persy tout en connaissant la réponse : un silence ou un haussement d’épaules, au mieux un "Je ne sais pas" qui lui laisserait l’embarras du choix.

-On peut juste se promener.

La matinée était fraîche. Il supposait que ça leur ferait du bien à tous les deux. Faust avait envie de lui montrer le lieu où il avait grandi, les grandes étendues vertes et dorées à perte de vue, le calme de la vie champêtre. C’était un paysage différent de ce qu’ils avaient l’habitude de voir à Basphel et il pensait que ça pouvait lui plaire.

Après le petit-déjeuner, les deux adolescents enfilèrent leurs chaussures et s’aventurèrent à l’extérieur. Faust indiqua un large chemin de terre qu’ils empruntèrent sans échanger un mot. Le garçon commençait à avoir un mauvais pressentiment. La remarque de Peniel lui était restée dans la tête. Peut-être qu’effectivement, Persy était plus morne et silencieuse que d’usuelle. Au bout d’un moment, il céda.

-T’es fâchée ?

Il regarda ailleurs. Peut-être que c’était un peu de sa faute pour hier, mais elle l’avait aussi bien cherché. Quoi qu’il en fût, il avait classé cela à l’ordre des histoires anciennes. Il était parfaitement conscient que ce genre de problème était récurrent avec la Sorcière et il savait que ce n’était pas son coup de gueule du soir qui allait changer la face du monde. Il avait été en colère pour plein de raisons et c’était passé.

-Excuse-moi pour hier soir. J’étais énervé à cause de ma mère.

Il ne souhaitait pas tergiverser sur la question. Une excuse spontanée, c’était déjà beaucoup lui demander. Faust enfonça ses mains dans ses poches. Si Perséphone avait quelque chose à y redire, elle pouvait, mais ça ne changerait rien. Il s’était fait son avis. Au bout d’un moment, il pointa du doigt une clôture, et derrière la créature qui se tenait là.

-C’est ça un Wëltpuff. Indiqua-t-il.

Le gros mouton sphérique les observa circuler en mâchant mollement. Il poussa un bêlement gras et rauque. D’autres bêtes le relayèrent et quelques-unes s’approchèrent de leurs visiteurs avec curiosité.

861 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Persée
~ Génie ~ Niveau I ~

~ Génie ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 188
◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Persée
Dim 10 Sep 2023, 07:04

Elle a cru c’était une lune de ielm ou quoi | Persy 5t0n
Omo omo, il s'est excusé
Faust & Perséphone



Perséphone entretenait l'espoir d'être changée en petite souris, vraiment minuscule, presque invisible. Elle serait une chic souris, elle ne rongerait même pas les provisions des Slyther, elle ne ferait pas le moindre bruit, n'importe quoi pour essayer d'effacer l'atmosphère de bourdon qui pesait par sa faute. Elle regrettait s'être emportée la veille. Son cœur avait parlé le premier et avait payé le prix de son impulsivité de sévères balafres qui se rouvraient dès qu'elle se souvenait des mots du brun. Le masque de ses traits ravagés de colère l'avait effrayée et elle avait eu envie de mourir.

Le cours de ses réflexions nocturnes l'avaient menée à la conclusion que communiquer ne provoquait que d'atroces disputes. Elle s'en était convaincue depuis longtemps, mais cet épisode était une efficace piqûre de rappel sur la valeur du silence. Silence qu'elle observa religieusement toute la matinée, se contentant de répondre par onomatopées lorsque Faust lui adressait la parole, comme au tout début de leur relation, et même parfois après sauf que le silence était alors confortable. Celui-ci crépitait comme un mauvais augure, crissait désagréablement sur sa peau.

L'estomac étranglé par les mains invisibles du remord, Perséphone avait décliné sa question et avait regardé par la fenêtre le temps qu'il se restaure. Elle avait éludé sa question d'un haussement d'épaule qui voulait tout et rien dire. Le programme de la journée ne l'intéressait pas, ils pouvaient tout aussi bien rien faire, ou descendre la liste suggérée la veille par Mira, Perséphone avait de toute façon décidé de ne plus prendre la moindre initiative ou décision. Mieux valait être une plante dans les situations critiques, cela avait plutôt bien fonctionné par le passé.

Elle peaufinait son rôle passif en marchant et le paysage contribuait à ses efforts en happant son regard partout où il se portait. Enumérer la palette de couleurs n'aurait pas su rendre justice aux plaines s'étirant à perte de vue jusqu'à rencontrer la barrière longiligne de l'horizon. La voix de Faust l'arracha à ses contemplations. « ... » Prise de court, elle ne put que le regarder, les pupilles élargies par la surprise. « ... » Cette fois, sa mâchoire se décrocha. Le sifflet coupé, elle suivit comme un automate la direction qu'il désignait pour y découvrir les animaux qui paissaient avec toute la sérénité du monde. « Oh. » Mais malgré la nouveauté qu'ils présentaient, elle ne put s'y concentrer. « Pour hier soir... » Elle butait sur ses mots, les remâchant avec prudence au moins dix fois avant d'oser les lâcher dans la nature. « Je ne suis pas fâchée. » Si, mais contre elle-même. Son idiotie avait failli lui coûter ce qu'elle avait de plus précieux au monde. « N'en parlons plus, d'accord ? Ni des rêves. Et si c'est source de problème, on ne devrait plus aller dans les sous-sols non plus. » Puisque c'était ce tout qu'il lui avait jeté à la tête. Tout cela lui encombrait aussi l'esprit et lui faisait considérer Faust différemment. Il l'attirait, cela au moins était évident mais peut-être qu'avec le temps, ses réminiscences des rêves s'évanouiraient et elle reviendrait à le voir simplement comme un ami, et non plus à la sensation enivrante de ses lèvres sur les siennes et de ses bras autour d'elle. S'embrasser avait sans doute était une erreur, même si sur le moment, elle avait pensé l'inverse. La mine pensive, elle alla s'agenouiller dans l'herbe pour observer les herbivores qui l'observaient en retour avec l'espoir dans leurs yeux qu'elle ait une friandise pour eux. Elle n'osa pas tendre une main vers leurs museaux tendus. En fait, elle repensait encore à ce qu'il lui avait dit, la veille. Une question la chiffonnait encore. « Si j'étais amoureuse, est-ce que ça changerait quelque chose ? » Elle arracha une poignée d'herbes et mena sa paume ouverte à hauteur d'yeux. Les brins verdoyants noircirent et se recroquevillèrent sur eux-mêmes alors qu'un léger filet de fumée s'en échappait. « Je ne sais pas si je le suis. Je sais que je ne pourrais pas supporter de te perdre, et que j'aime être avec toi. » Lentement, elle tourna la tête vers lui. « Mais c'est vrai aussi pour toi, sinon je ne serais pas ici. » La question non formulée flottait dans l'air. Que ressentait-il, lui ? N'était-ce pas lui qui avait proposé de continuer à s'embrasser ? Qui l'avait invitée à venir ici ? Ça ne lui plairait peut-être pas de le reconnaître, mais il semblait à Perséphone qu'elle n'était pas le seul à avoir le cœur embourbé.

800 mots


Merci Jil  Elle a cru c’était une lune de ielm ou quoi | Persy 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39778-persee-persephone
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1708
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Jeu 05 Oct 2023, 21:38

Persy & Faust
:/
Nothing But Thieves - Keeping You Around


Sa main tendue de l’autre côté de la clôture se laissait docilement renifler par les museaux curieux des ovidés. Parfois, ses doigts gratouillaient les narines les plus audacieuses, et se retiraient avant qu’ils ne fussent croqués par l’une des bêtes.

-D’accord. Répondit Faust.

Ça lui faisait un petit pincement au cœur de l'admettre, mais Persy avait sûrement raison : leurs rêves, tout comme l’épisode du sous-sols, n’étaient que des souvenirs avec lesquels ils se polluaient mutuellement. Faust n’avait pas envie que leur relation se terminât ainsi, sous prétexte de songes tout à fait fictifs. Il plongea ses pensées dans l’amas cotonneux de Wëltpuffs. Ils avaient déjà parlé de tout ça, de leur volonté de maintenir une relation simple, et ça ne les empêchait pas de se prendre la tête avec les mêmes problèmes.

-Hein ?

La question sur l’amour l’extirpa tout à coup de sa torpeur. Une sensation de vulnérabilité l’enveloppa et était sur le point de le mettre tout nu. Perséphone le plaçait dans une sale position.

-Oui, évidemment que ça changerait quelque chose. Dit-il en fronçant les sourcils.

Il ne réfléchit qu’après à la justification de sa réponse. Rétorquer vite l’avait libéré de cette situation inconfortable le temps d’articuler. Il bougea un peu.

-J’aime bien être avec toi, mais c’est pas pareil. Je trouverais pas insupportable de te voir avec quelqu’un d’autre. Tant que ça te convient, je m’en ficherais.

Persy avait sa vie et lui la sienne, et ça lui allait très bien. S’ils avaient l’occasion de se retrouver de temps à autres, alors il était content et il appréciait grandement sa compagnie. Les séparations étaient à chaque fois un petit peu difficiles, mais il se faisait une raison et finissait par passer à autre chose.

-Pour de vrai, qu’est-ce que tu serais prête à faire pour ne pas me perdre ?

Il avait déjà eu la réponse, plus ou moins, mais il voulait l’entendre clairement, une nouvelle fois, en espérant pouvoir démêler le vrai du faux.

-Je me sentirais mal de ne plus pouvoir te voir, mais je pense qu’au final, ça irait.

Il mentait et il le savait. En réalité, il ne s’imaginait pas vraiment la perdre et si cela devait arriver, ça le rendrait morose, son quotidien devenant plus monotone qu’il ne l’était déjà. Pas une seule journée ne passait sans qu’il ne pensât à elle. Mais c’était aussi parce qu’ils se voyaient presque tous les jours.

-J'aimerais bien savoir si t'es amoureuse de moi. Parce que si c'est pas le cas, je vois pas pourquoi je m'empêcherais d'avoir une copine.

Ou un copain. Mais il comprenait que le sujet était sensible pour la Sorcière. En plus, il n’était pas trop sûr pour les garçons. Il la regarda dans les yeux.

-C'est pas une menace et je suis pas en train de te demander de sortir avec moi. Je veux éviter que tu sois étonnée si ça arrive. Et que tu réagisses mal et que tu me pourrisse la vie.

Il ignorait avec qui ça pourrait arriver. Personne à Basphel ne l’intéressait. Quoi qu'il en fût, Faust n'avait pas l'intention de rester vierge toute sa vie. S'il ne trouvait pas de copine, il se procurerait ses expériences ailleurs. Le Démon avait récemment découvert qu'il avait le don d'invoquer des prostitués. Il n'y avait pas encore touché, mais ce n'était qu'un pour l'instant.

-Parce que si tu me pourris la vie, on ne pourra plus être amis. J’ai d’autres choses à faire plus intéressantes que de me disputer. Et toi aussi.

Sans prévenir, Faust reprit leur promenade. Les Wëltpuff bêlèrent leur départ et certains individus les suivirent sur quelques mètres avant de trouver un bien meilleur parti dans l’herbe sous leurs pieds. L’oncle du Démon n’habitait pas très loin d’ici. Il ne savait pas s’il avait envie d’aller le voir.

-T’aimes bien cet endroit ? Demanda-t-il.

Il se sentait gêné de demander, mais l’intérêt de sa camarade était important pour lui. C’était les vacances et il voulait passer un bon moment.

666 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Persée
~ Génie ~ Niveau I ~

~ Génie ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 188
◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Persée
Jeu 12 Oct 2023, 20:20

Elle a cru c’était une lune de ielm ou quoi | Persy 5t0n
Interrogatoire
Faust & Perséphone



Perséphone baissa les yeux sur les brins d'herbes noircis et secs. Sa main s'inclina pour les laisser flotter jusqu'au sol. « Je n'ai pas envie d'être avec quelqu'un d'autre. » Pas depuis ce jour au Fessetival. « Je ne peux pas promettre que ce sera toujours vrai. Ça l'est aujourd'hui. Demain, je ne sais pas. Avec les autres, ce n'est jamais pareil. Je n'aime pas être avec eux. Ils sont bruyants, trop présents. » L'alchimie ne résonnait jamais pareil. Il y avait toujours une dissonance quelconque qui lui donnait envie de couper court à la conversation. Brusquement, inexplicablement, un irrépressible besoin de s'éloigner et de s'isoler l'enfermaient en elle-même.

La sorcière se leva et essuya ses mains entre elles. Il avait posé beaucoup de questions. Il fallait faire le tri. Marcher aidait à réorganiser ses pensées. Elle regarda leurs foulées prendre inconsciemment la même cadence, puis le paysage, puisqu'il posait la question.

« Il a l'air important pour toi. » dit-elle sans chercher à être mystérieuse en ne répondant pas clairement. « Je trouve que c'est... grand. C'est différent de Basphel. » Parfois, Perséphone voyait chaque endroit comme un emboîtement de boites. Certaines plus vastes que d'autres. Celle-ci était la plus large, tellement que c'en devenait étouffant. Comme une immense bouche dont elle ne voyait pas la sortie. Il n'y avait aucune porte par laquelle s'échapper. Et si elle n'avait jamais cessé d'être dans sa chambre ? Que son père avait colorié les murs, que sa magie avait peint le plafond pour lui donner l'impression d'agrandir la pièce puis qu'elle s'était inventé de nouveaux amis imaginaires car un seul ne faisait qu'accentuer son sentiment de solitude ? Éprise d'un soudain effroi, le souffle court, elle prit la main du démon pour s'assurer de sa substantialité. Auparavant, son contact avait été difficile à supporter. À présent, il la calmait, tant qu'il ne s'éternisait pas. Rassurée, elle relâcha sa prise. « Je préfère ta maison. » conclut-elle sobrement avant de s'arrêter. « J'aimerais rentrer. » Elle attendit qu'il l'imita pour plonger son regard dans le sien. Ses traits étaient sérieux plutôt qu'inexpressifs, presque solennels. Elle ne souriait jamais, n'en voyant pas l'intérêt. Cela avait tendance à décontenancer les autres élèves mais elle n'avait pas grandi avec les mêmes codes sociétaux et le réflexe était difficile à adopter. Il n'y avait de toute façon pas matière à sourire. Elle ne se sentait pas heureuse. La plupart du temps, elle se sentait grise. Elle n'arrivait pas à l'expliquer. Sa thérapeute avait suggéré la mélancolie. Perséphone se moquait du nom qu'on pouvait donner à cela.

« Pour le reste, pour tout ce que tu m'as dit tout à l'heure, je pense que tu le sais déjà. Pourquoi tu veux tant me l'entendre dire ? » Sa main se posa avec légèreté sur la joue du démon. Malgré ce qu'ils venaient juste de décider, elle voulait encore se sentir vibrer de vie en pressant leurs lèvres ensemble. C'était seulement aux sous-sols qu'elle avait compris que son corps était comme mort ; et qu'il n'avait pas à l'être. « Je ne me fixe aucune limite. S'il faut faire mal, s'il faut détruire, s'il faut reconstruire, s'il faut te toucher, je le ferai. Je suis persévérante. Je ne possède pas grand chose. Si j'obtiens ton cœur, je ne le lâcherai pas si aisément. Je préfère le briser plutôt qu'y renoncer. » De sa joue, sa main avait glissé jusqu'au torse de l'adolescent, là où, si elle se concentrait, elle savait qu'elle pourrait en compter les palpitations. Puis elle se recula et cessa de le regarder pour fixer l'horizon. Une étrange sérénité s'était emparée d'elle. Parce qu'elle croyait en ce qu'elle venait de dire. C'était sa vérité, et elle ne plairait peut-être pas au démon, mais elle ne pouvait pas s'en détacher. Ce n'était pas un vêtement dont elle pouvait se séparer pour en essayer un autre. Elle pouvait essayer, et prétendre, mais à quoi bon ?

715 mots


Merci Jil  Elle a cru c’était une lune de ielm ou quoi | Persy 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39778-persee-persephone
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1708
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Jeu 12 Oct 2023, 22:23

Persy & Faust
Hm hm
TXT - LO$ER=LO♡ER


Le Démon afficha une moue qui se voulait indifférente. Il était un peu déçu que Persy n’éprouvât pas le même enthousiasme que lui à la vue de ces plaines verdoyantes.

-C’est là où j’ai grandi.

Faust avait tout appris au Cœur Vert. Le grand air, les champs, les Wëltpuffs, la vie de campagne et l’effervescence d’Avalon en retrait, c’était tout ce qu’il avait jamais connu avant de mettre les pieds à Basphel. Malgré les états d’âme de sa mère, il avait bénéficié d’une grande liberté, pouvant jouer dans les prés sur plusieurs kilomètres et rentrer jusqu’à pas d’heure, passer les vacances chez son oncle, venir aider sa mère à l’auberge les jours d’affluence… Toujours heureux de trouver une occupation, il ne s’était jamais découvert solitaire avant de débarquer sur l’île-école.

Faust tressaillit au contact que lui imposa sa camarade et à la première réflexion, sa main faillit chasser la sienne avant que la Sorcière ne s’engouffre dans un fâcheux malentendu. A la seconde, il dût résister à l’envie de la lui serrer avec affection. La chaleur contre sa paume était inhabituelle et il ne savait pas quoi en faire.

-D’accord. Balbutia-t-il.

Leurs regards se croisant lui clouèrent le bec. Il ne trouva pas la réponse à la question suivante. Elle avait raison : il l’interrogeait sur des éléments qu’il connaissait déjà, mais il avait besoin de l’entendre encore pour être sûr, comme si lui-même n’y croyait pas vraiment. En fait, ne pas y croire était selon lui la meilleure façon de rester dans la configuration la plus simple de leur relation : une amitié tout ce qu’il y avait de plus banal. La main sur sa joue l’électrifia. Faust sentit son rythme cardiaque s’emballer et il paniqua légèrement. Est-ce qu’il respirait trop fort ? Il ne savait plus quoi faire et pourtant son corps lui hurlait de faire quelque chose. La tension partait de sa nuque et descendait dans ses épaules et jusque dans ses doigts. Le garçon eut une impression de déjà-vu. La scène de leur chute par-dessus la rambarde lui revînt. Il était de retour dans cette bulle où le temps, l’espace, plus rien n’avait d’importance. La chaleur se répandit dans tout son buste tandis que la Sorcière y passait sa main. Dans un geste dont il avait à peine conscience, il se pencha vers elle, mais elle détourna son attention avant qu’il n’eût pu l’atteindre. Faust se redressa vivement et s’éclaircit la voix. Il manquait d’air parce qu’il essayait toujours de ne pas respirer trop fort. Il prenait l’oxygène par petites goulées, comme un hamster après une course folle à l’intérieur de sa roue. Il ne parvenait pas à décrocher son regard de la violette. Il avait peur. Si lui aussi décidait de s’attarder sur la ligne d’horizon, il craignait de mettre fin à quelque chose d’important et de tout rater. Il se mordit l’intérieur de la joue. Après moulte réflexions mais quelques secondes écoulées, sa main se fraya un chemin jusqu’à son visage qu’il réorienta vers le sien. Là, Faust mit enfin un terme à la distance entre leurs lèvres. Ses doigts derrière la nuque de sa camarade coulèrent sur son cou et il rapprocha leurs corps. A mesure qu’il l’embrassait, sa flamme intérieure prenait un peu plus de place et lui demandait d’aller plus loin. Les baisers n’étaient, objectivement, pas extraordinaires, mais il voulait à chaque fois revenir à la charge avec plus d’intensité. Quand il sentit la tension franchir un nouveau seuil, le Démon mit fin à l’échange. Le souffle court, il se tourna vers les Wëltpuffs, qui s’étaient définitivement désintéressés de leur cas.

-Hm. Il se racla sa gorge. On rentre ?

Il ignorait si Perséphone en avait eu envie. De son côté, c’avait été plus fort que lui. S’il s’était complètement écouté, il aurait continué. Il se serait perdu dans le brouhaha incessant de la passion et de l’indécence. Il n’en aurait eu rien à faire d’être en public – il avait déjà vu des amants batifoler dans les champs, c’était chose courante. Il aurait descendu ses mains dans le dos de la violette et l’aurait acculée à une barrière. Puis il se serait glissé sous son haut et…

Faust secoua la tête et enfonça ses mains dans ses poches. Il cligna plusieurs fois des yeux pour chasser ses fantasmes délirants. D’un même temps, il ouvrit la marche. Quelques coups d'œil incertains se perdirent du côté de son amie. Il se demandait si elle avait aimé ou si au contraire, il l’avait trop brusquée. Il n’espérait pas, ou du moins pas trop, car une partie basse de son corps ne serait pas d’accord avec une telle réaction. D’ailleurs, par une sorte de miracle qu’il ne s’expliquait pas, le Démon était parvenu à ne pas être trahi par son anatomie. Par sécurité néanmoins, il prit un mètre d’avance.

804 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Elle a cru c’était une lune de ielm ou quoi | Persy

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

 Sujets similaires

-
» Un quoi ?? Un serial killer !! Un quoi ??? UN VAMPIRE .... [PV araya]
» Conseils d'amis | Persy
» Plus elle est défendue et plus elle est désirée... [PV Masha]
» Parc au clair de lune. [Lily-Lune]
» | Et si Y&Y était, GIFS |
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Côtes de Maübee-