« Je ne pensais pas qu’il vous frapperait. » Je ne répondis pas. Le Nylmord et moi avions une relation complexe, basée sur une méfiance perpétuelle. Si j’avais réussi à accuser Ârès d’être responsable de la tentative d’assassinat sur sa personne, je n’étais pas convaincu que cette version l’eût persuadé. « Bonjour Duc Paiberym. » Le domestique à la porte me sourit. Il était formel à cause de l’homme qui se trouvait à mes côtés. « Duc Vaughan, nous ne vous attendions pas. Nous espérons que vous pardonnerez la situation. » Je ne demandai pas ce qu’il se passait, las d’avance. Mes oreilles se chargèrent de m’apporter la réponse. « Il ne veut pas s’habiller. Cela fait deux heures. » Qui était il ? « Je vais m’en occuper, merci. » répondis-je. « Veuillez m’excuser Phédoras. Ce que vous cherchez se trouve dans la tour ouest si attendre est un problème pour vous. » « Non, ne vous inquiétez pas. J’ai pris ma journée en vue de notre réunion de ce matin. » S’il était poli, sa voix et son visage étaient secs et teintés d'ombres. Il n’était pas souriant et son timbre apportait avec lui ce qui semblait être un châtiment divin. Il aurait fait un Sorcier convaincant. En sa présence, j’évitais de trop penser, bien que sa magie ne fût pas aussi prégnante que la mienne. Sa vie avait été modelée dans l’horreur et ses instincts devaient être puissants.

Je poussai le battant derrière lequel les pleurs persistaient. L’enfant qui se trouvait derrière était haut comme trois pommes. Tant de bruit pour un si petit être était étonnant. En me voyant, il arrêta de pleurer et planta dans mes prunelles un regard de défi, comme s’il n’attendait que moi pour montrer l’étendue de son art. Mes yeux parcoururent sa chambre. Le chaos y régnait. La crevette nue qui se tenait au milieu du champs de ruines était l’archétype miniature du génie du mal. Comment pouvait-on tolérer un tel désordre ? Surtout, d’où sortait ce gosse ? « Je te prierais de t’habiller et de ranger ta chambre. » « NON ! » osa-t-il. Toute trace d’amabilité disparut de mon visage et je fronçai les sourcils. Il changea d’expression, comme s’il venait de se rappeler que son royaume en ruines ne se composait que de draps éparpillés et que ses victimes n’étaient que des jouets abandonnés sciemment çà et là. Surtout, lui et moi n’étions pas égaux. J’ignorais qui il était mais jusqu’à ce qu’il fût en âge de raisonner correctement, j’incarnerais l’autorité dont il aurait besoin pour se développer. Il répondrait aux valeurs que j’aurais envie de lui inculquer et son avis ne serait pas requis concernant tout un tas de sujets. Il s’affranchirait plus tard s’il le souhaitait. « Fais ce que je te dis. » Des questions me brûlaient les lèvres : qu’était-il ? Qui l’avait amené ici ? Depuis combien de temps y était-il ? Le temps m’échappait. Je n’avais aucune idée de l’étendue de mon absence. Je m’étais retrouvé ailleurs, dans un endroit incertain où la notion même de jour et de nuit était instable. « Si tu ne le fais pas, tu n’auras pas de dessert. » « J’aime même pas les desserts ! » hoqueta-t-il, trahissant son appréhension à cette idée. « Ah oui ? Tant mieux, ça en fera plus pour moi. » Je lui souris d’un air ravi et reculai. « Je te laisse méditer sur ce que tu préfères : le désordre ou les desserts. Les deux ne peuvent pas coexister. » Je sentis un pourquoi lui brûler les lèvres mais il ne le prononça pas. Il se sentait péteux depuis que la menace d’être privé de gourmandise flottait autour de lui. En sortant, j’adressai quelques mots à la jeune femme qui m’avait précédé à ses côtés. « Laissez-le seul jusqu’à ce qu’il ait rangé sa chambre et se soit habillé. »

Avant de rejoindre le Vallen, je passai par mon bureau. La pièce n’avait pas tant changé, ce qui me soulagea. Je m’approchai du meuble central et ouvris le carnet qui y reposait. S’il était bel et bien à moi, il faisait précédemment partie des fournitures encore vierges. Je parcourus les lignes. Il s’agissait d’un mélange de notes de performances physiques, de citations, d’idées, ainsi qu’une liste de livres à lire parmi ceux de ma bibliothèque et d’ouvrages déjà lus. Il y en avait une bonne vingtaine, ce qui me laissa craindre une disparition prolongée de ma part. Le dernier souvenir en ma possession datait de ma rencontre avec le Lucifer. Il m’était impossible de convoquer mes espions maintenant et, tout ce que je savais tenait en bien peu d’informations. J’avais annoncé la mort de la Reine Blanche aux Archimages, leur avais parlé de Beth, avais avoué posséder les Couronnes et avais vraisemblablement adopté un enfant. Je soupirai, conscient de la situation désastreuse dans laquelle je me trouvais.

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« C’est impressionnant. » Le Vallen avait les yeux fixés sur les artefacts que je possédais. Ils flottaient, liés par des volutes azurées. Protégés par un sort puissant, il n’avait pu s’en approcher. Sa magie s’était montrée inopérante. J’avais tout de suite senti le rejet de la mienne et avais quitté mon bureau pour le rejoindre. Muet, je me plaçai à son niveau. J’aurais pu le convaincre de ne pas les prendre en usant de certains maléfices mais l’entreprise n’aurait fait qu’ajouter un problème à ceux qui existaient déjà et que je ne tarderais pas à découvrir. « Je vous en prie. » me dit-il, avec un geste de la main. Je fermai un court instant les yeux. Je n’aimais pas l’idée de m’en défaire. « Avez-vous de quoi les garder en lieu sûr ? » le questionnai-je, pour la deuxième fois de la journée. « Je vous assure que oui. De plus, comme je vous l’ai déjà dit, dès que toute cette histoire aura été tirée au clair, nous vous les ramènerons. » Je souris, en songeant qu’un siècle risquait de s’écouler entre aujourd’hui et leur restitution. « Soit. » Je commençai à tracer un pentacle simple qui se complexifia petit à petit. « Votre femme est au courant ? » Mes gestes s’arrêtèrent nets. « Je vous demande pardon ? » Il me fixa. L’incertitude ne faisait pas partie de sa palette d’expressions faciales mais je lus tout de même un doute dans ses prunelles. « Eh bien… cela fait longtemps que Laëth Belegad et vous vous fréquentez. Je pensais qu’elle aurait pu savoir que vous possédez de tels objets, sans forcément être avisée du reste. » Je continuai mon geste. Ma femme. « Elle sait pour certains d’entre eux. Pas tous. » « Sait-elle pour le Démon ? » « Non. » Peut-être. Non. Je n’en avais aucune idée. Cette situation m’irritait profondément. Ne pas savoir revenait à ne pas pouvoir. Pour un espion, c’était synonyme de mort. « Il est évident que je ne peux pas tout lui dire. » « Et comment avez-vous réussi à les posséder ? » Le mensonge ne m’était pas permis avec lui. « Je n’ai pas cherché à les trouver. Pour la plupart en tout cas. Certains, très minoritaires, devaient servir à quelques unes de mes missions. Je les ai donc récupérés de façon volontaire. Les autres n’ont été que des trouvailles hasardeuses. » J’avais la sensation que plus j’en avais, plus les autres étaient attirés par moi. Je ne lui en fis cependant pas part. « Leur utilisation est-elle simple ? » « Non. Loin de là. Il est très facile de les mettre et de les retirer mais leur utilisation s’accompagne d’effets secondaires. » « Comme ? » Il commençait à sérieusement me taper sur les nerfs. « Des migraines, des évanouissements… » Je finis de défaire le sort. Les objets tombèrent doucement sur le sol. « Et si vous désirez vous en servir alors qu’on les a réquisitionnés, viendront-ils à vous ? » « Oui, pour la plupart. C’est la raison pour laquelle vous devez vous assurer de bien les protéger, même si je ne chercherai pas à les utiliser. » Normalement. « Il y a donc une reconnaissance du maître… » « En quelque sorte mais ça reste plus compliqué que ça. » Je fixai les objets. « Vous pouvez les prendre à présent. » Je le laissai faire et repris la conversation en main pour qu’il ne me posât pas plus de questions. « Je vous raccompagne. » « Je vous remercie. Nous vous tiendrons informé pour la suite. » « Je n’en doute pas. » lui assurai-je, tout en sachant pertinemment qu’ils mettraient du temps avant de prendre une décision. Me faire confiance ou non leur ferait produire des quantités faramineuses de salive.

Une fois seul, je ne convoquai pas tout de suite mes espions. Si je m’étais bel et bien marié, la presse devait en parler. Je me rendis donc dans le salon et demandai les journaux des dernières semaines. Il n’y avait pas que cette histoire de mariage. Il y avait le reste, tout ce que j’avais raté et dont je n’avais aucune connaissance. Une guerre avait pu éclater entre deux peuples, Cyrius avait très bien pu se faire renverser et les exemples de cette sorte ne faisaient que se bousculer dans mon esprit. Je devais rattraper le temps et tenter de tracer les grandes lignes afin de pouvoir poser des questions adéquates aux invisibles et de minimiser leur exposition à mes côtés. Il m’apparut clairement, après avoir posé les yeux sur la presse magicienne, que mon mariage avait fait couler beaucoup d’encre et était des plus scandaleux. Comment avais-je pu me réconcilier avec Freyja tout en étant un Démon et l’amener à m’épouser ? Les bases du puzzle n’avaient aucun sens.

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Je terminai la dernière page du volet initial du conte que m’avaient confié mes espions. Durant les premières heures de lecture, j’avais simplement compris le lien entre l’endroit dans lequel je me trouvais précédemment et le personnage dont il était question. La fin m’avait, en revanche, fait l’effet d’un coup de poing dans le diaphragme. Mon agacement et mon dégoût avaient grimpé en flèche au fur et à mesure de la révélation. J’avais véritablement incarné Judas d’Uobmab, le même Judas qui était craint par ceux qui vivaient dans ce que j’appelais « le monde de Gyzyl » et qui s’était absenté dès mon arrivé. Avec les indices trouvés chez moi et les explications de Jude, je n’avais plus aucun doute sur ce qu’il s’était produit : en plaçant la Couronne des Péchés sur ma tête, mon Esprit avait été envoyé dans le monde de Gyzyl et Judas m’avait remplacé dans mon corps. Contrairement à moi, il semblait avoir une connaissance ardue de mon histoire et une méconnaissance profonde de la magie. Ses notes à ce sujet étaient claires, tout comme celles dans lesquelles il parlait de Freyja. Ma main, armée d’une plume, s’avança vers les feuilles d’un carnet à dessins déjà rempli de textes. J’écrivis quelques mots. Rendre visite aux Faes ; Envoyer une copie du conte à Freyja. J’hésitai sur la pertinence de cette deuxième entrée mais choisis de ne pas la barrer. J’aviserais. Si j’avais incarné en partie Judas, j’étais certain qu’elle avait été Coline durant le même temps. Quant au reste des personnages, j’avais listé les correspondances probables. Certaines ne faisaient aucun doute. D’autres étaient plus difficiles à établir. J’écrivis de nouveau, à côté de l’envoi du conte : Pertinence de la mettre au courant, suivi d’un point d’interrogation. Avait-elle besoin de connaître cette réalité parallèle dans laquelle j’avais enculé son père et l’avait violée ? Je soupirai. Je connaissais en partie les Faes et leur fonctionnement. Les actes commis dans le conte n’étaient pas conscients. Ils faisaient partie d’une histoire, inventés de toutes pièces. Celles et ceux qui les avaient exécutés n’étaient pas fautifs. Seules les Faes l’étaient. Les autres n’étaient que des victimes. C’était la raison pour laquelle il me faudrait leur rendre visite, afin de discuter calmement avec elles et de les convaincre de ne plus me mêler, ni moi ni ma famille, à leurs contes. Je les savais néanmoins puissantes et l’opération serait complexe. Les menacer n’était pas une réelle option. Elles en savaient trop.

Je plaçai le livre loin de moi et rapprochai mon carnet pour le relire et poser correctement ce que je savais et ce qu’il me restait à découvrir. Judas avait vraisemblablement réussi à forcer Freyja à l’épouser en recourant à une forme de chantage. D’après mes espions, rien n’indiquait qu’elle eût su qu’il ne s’agissait pas de moi. Selon eux, elle avait également utilisé un artefact. Durant la soirée de mariage, le Démon avait dénoncé Mirabelle Vaughan. Elle était, depuis, chez les Sorciers. Sa fille avait été confié à l’Archimage Iten. Judas s’était déshabillé en pleine salle de bal et avait fini par partir, accompagné de l’Ange qui s’était ensuite transformée en Réprouvé. Ensemble, ils avaient gagné une fête paysanne et avaient copulé contre un arbre, avant de se marier sans formalisme. Rien n’allait et je n’arrivais pas à comprendre ce qu’il s’était passé dans la tête de celle qui était devenue ma femme. Comment avait-elle pu céder ? Comment avait-elle pu agir avec autant d’inconséquence ? L’envie de l’étrangler émergea de nouveau. Je la noyai à coups de magie. Je devais rester calme. Ce n’était qu’un mariage, un mariage dont nous avions déjà discuté longuement par le passé. Malgré nos disputes récentes… J’interrompis ma pensée. Je ne devais pas compatir. Elle avait passé du temps à Avalon chez Adam et j’étais au courant des dérives que la Couronne des Réprouvés avait engendrées. Elle avait couché avec plusieurs personnes, dont Alya, et cramé un bar. Il n’y avait pas que ça. Si je n’étais pas à l’origine de l’organisation de sa protection, je me serais questionné sur le miracle de sa survie durant tout ce temps. Je rajoutai une note. Réaction des Anges ? Que le mariage me mît dans une position bancale vis-à-vis des Magiciens était une chose déjà embarrassante. Néanmoins, ce n’était rien quant aux conséquences qui risquaient de s’abattre sur elle du côté angélique. Je plaçai mon index, mon majeur et mon annulaire sur mon front, soucieux. Il fallait que tout ceci s’arrêtât. Au moins, Adam et elle n’avaient pas couché ensemble. Je laissai échapper un rire. « Si seulement ça avait une importance… » murmurai-je. Ce n’était pas vraiment le sexe que je craignais.

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« Et donc tu t’appelles Jude ? » demandai-je à l’enfant. Ce dernier fit la moue. « Ben oui ! Je t’ai déjà dit ! » « T’es sûr que c’est ton prénom ? » Il fronça les sourcils, ce qui m’arracha un sourire. Je lui avais déjà plusieurs fois posé la question, pour le même résultat. Je trouvais la similitude entre Judas et Jude frappante. Ça ne pouvait pas être une coïncidence. Plus tard, j’utiliserais la magie pour en être certain. Pour le moment, je préférais l'interroger sur le ton du jeu. « Viens me voir. » Il se ramena. Dans son pyjama en forme de Cerfeuil d’Od, il ne ressemblait plus à un Seigneur du Chaos et de la Ruine. Tous les soirs, je lui demandais de ranger sa chambre et il s’exécutait. Dès qu’un autre que moi tentait, il s’y opposait systématiquement. Nous avions donc convenu, avec les domestiques, que je me chargerais de lui les jours où je serais disponible afin d’éviter que ses cris ne résonnassent dans tout le château. Petit à petit, je tentais de lui inculquer les bonnes manières, bien que l’entreprise fût ardue. Il avait du caractère et était trop petit pour se rendre compte qu’il pouvait se faire du mal à lui-même en piquant des colères dignes des plus grands Déchus du domaine. « Tu me montres tes ailes ? » l’interrogeai-je. Il me fit signe que non de la tête. Il n’était pas doué avec. Les sortir prenait toujours beaucoup de temps et il n’arrivait pas à les maîtriser. Elles constituaient un handicap. « Et toi ? Tu as des ailes ? » Il avait dû voir celles de Judas mais voulait sans doute vérifier. Les enfants étaient faits de répétitions. « Oui. » « Elles sont comment ? » « Tout dépend de ce que je veux. Je préfère les azurées. » « Tu me les montres ? » « Pourquoi je te les montrerais alors que tu ne veux pas me montrer les tiennes ? » le taquinai-je. La corde sensible fut pincée. Son expression de curiosité changea et redevient ténébreuse. Il croisa les bras sur son petit torse et me jaugea avec l’air d’un Empereur s’apprêtant à condamner un esclave à mort. « Tu sais que je ne veux pas voir ces vilains yeux. » lui signalai-je. Il fit une grimace, tendu des pieds à la tête. Je retins un rire. Parmi le désordre de mon existence, il était le chaos le plus supportable. Judas et Jude. Était-il une extension de Judas ? L’enfant de Judas, nommé d’après son nom ? L’enfant de Coline et Judas ? Il me ressemblait assez, ce qui m’étonnait. J’avais réfléchi aux différentes possibilités. Mes espions n’avaient commencé à le surveiller que lorsqu’il était entré dans ma vie, ou celle de Judas à ce moment-là. Je n’avais pas encore demandé de précisions quant à son passé. Il y avait plus important, notamment l’état actuel de la politique sorcière. D’après ce qui m’avait été indiqué, les complots pour renverser Cyrius se multipliaient. Celui-ci avait refusé de se rendre à Seaghdha, préférant un séjour à Onikareni qui s’était allongé au-delà de la Nuit des Étoiles. Mon Orine y était présente et l’avait aperçu. « Ils sont pas vilains ! Ce sont mes yeux nor-maux ! » « Tu sais… je connais un petit garçon qui boudait en grimaçant comme toi et qui est resté coincé toute sa vie comme ça. » Les adultes infligeaient parfois aux enfants des peurs irrationnelles en prononçant ce genre de phrases. Quelque chose me disait néanmoins qu’il s’en remettrait très vite, si la remarque ne lui glissait pas tout simplement dessus. J’essayais surtout d’apprendre à le connaître, de le tester et de me figurer ses limites. « Même pas vrai d’abord ! » « Ah bon ? » « C’est pas possible ! En plus moi je suis pas comme les autres ! » « En quoi es-tu différent ? » « Moi je vais devenir Roi du Monde ! » « C’est un objectif ambitieux mais, crois-mois, personne n’aimerait être Roi du Monde. » Un peuple à gérer était déjà éreintant, alors la totalité des races… « Pourquoi ? » « Parce que c’est très fatigant. » « Pourquoi ? » « Déjà, est-ce que tu connais tous les peuples ? » « … Oui. » « Menteur. » « Je suis PAS un MENTEUR ! » « Admettons que tu les connaisses tous, ne crois-tu pas que ces derniers ont des intérêts divergents ? Comment feras-tu si tu es à la fois le Roi des Anges et celui des Démons et qu’ils veulent se battre entre eux ? » « Je leur dira d’arrêter et ils le feront parce que je suis trop fort ! » Je ris. « Je vois. » affirmai-je, en hochant la tête d'un air faussement convaincu. Peut-être devrais-je simplement demander à Val’Aimé, Cyrius et tous les autres Mages Noirs de cesser leurs guerres intestines ? « On va lire une histoire ? » « D’accord mais alors celle avec les dragons ! » « Laquelle ? » Lucius avait eu des dizaines de livres sur le sujet enfant. « Le livre qui est rouge et y a des flammes ! » « Celui-là ? » « Oui ! » « Installe-toi et j’arrive. » Une fois que ce fut fait, je m’assis sur le bord de son lit et entamai ma lecture. Maintenant que je ne possédais plus d’artefacts, je ne pourrais pas me rendre chez les Sorciers en tant qu’Elias. Dans le cas où je voulais agir, il me faudrait le faire en étant Kaahl. Un certain doigté serait nécessaire.

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Fin