Marie-Jane était nerveuse. Son teint était encore plus rosé qu'à l'accoutumée et elle avait l'impression de se sentir au bord de la défaillance. Un speed dating, c'était un peu comme des rendez-vous amoureux, non ? Le souci, c'est qu'elle n'avait jamais été amoureuse de personne et qu'elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle était censée faire ou dire. Bien sûr, elle avait déjà lu beaucoup d'histoires de romance. Mais dans les contes, les choses se passaient différemment. Personne en venait chercher l'héroïne ou le héro comme on l'avait fait avec elle, et encore moins pour se retrouver dans un endroit comme celui-ci. La Lyrienne soupira. Comme pour essayer de se rassurer, elle vint trouver la fleur qu'elle s'était fait pousser en boutonnière. Un hortensia bleuté. Puis elle passa la main dans ses cheveux, qu'elle avait attaché en couronne de tresses, comme pour vérifier qu'aucune mèche rebelle ne venait en défaire l'ordre. Là aussi, elle avait disséminé quelques fleurs. Cette fois-ci, il s'agissait de violettes. Quand à la petite robe blanche qu'elle avait revêtue, des motifs de fleurs de toutes les couleurs avaient été brodés prêt de la bordure des jambes - elles ne se voyaient cependant pas, lorsqu'elle restait assise sur sa chaise. Avant de partir, Mélusine lui avait dit qu'elle ressemblait à un bouquet de fleur, apprêtée comme ça. La fille de la nature avait pris sa remarque comme un compliment, ou un encouragement tout du moins. Ca l'avait un peu rassurée mais l'angoisse avait vite reprit sa place, dès lors que le membre de l'AAAP l'avait conduite jusqu'à sa place.
Nerveuse, l'adolescente porta sa main à la fleur qui reposait dans un vase, en guise de décoration. Elle faisait triste mine, aussi la Rosée porta-t-elle délicatement son doigt vers ses pétales, comme pour leur redonner une meilleure mine : la fleur retrouva de sa fraîcheur presque aussitôt.
Une silhouette traversa le mur de draps. Marie-Jane redressa subitement la tête pour voir de qui il s'agissait. « B-Bonjour. » croassa-t-elle d'une petite voix. Son teint s'empourpra tout à fait lorsque leurs regards se croisèrent. Elle trouvait ce garçon mignon. « Bien, je vous laisse faire connaissance tous les deux ! Amusez-vous bien. » lança l'organisateur avant de s'éclipser, satisfait, persuadé d'avoir fait un merveilleux duo. Intimidée, la fille de la Craie observa son partenaire s'installer en face d'elle, sans oser débuter la conversation.
L’impatience grignotait Alcide, à défaut d’engloutir le temps. Les minutes s’écoulaient trop lentement à son goût. À l’inverse de beaucoup d’autres élèves, il n’éprouvait pas d’appréhension ou de peur. Il ne craignait pas de tomber face à quelqu’un avec qui les choses pourraient mal se dérouler, parce qu’il n’éprouvait aucune difficulté à s’entendre avec les autres et parce que, en général, ceux qui le rencontraient l’appréciaient. On le décrivait comme lumineux, solaire, léger – ce jour-là, son comportement ne dérogeait pas aux caractéristiques qu’on lui accordait. Il avait hâte de faire la connaissance de son premier « rendez-vous ». Peut-être était-il moins stressé que les autres parce qu’il ne percevait pas ces speed-datings comme des jeux de séduction ? Peu lui importait de trouver l’âme sœur. Certes, le sujet de l’amour le rendait de plus en plus curieux. Les questionnements de ses pairs à son égard se répercutaient sur lui et, même s’il ne s’inquiétait pas de ne pas s’y intéresser outre mesure, constater que cela constituait l’une des préoccupations majeures de ses camarades commençait à le troubler. Plus le temps passait, moins ils avaient envie de parler de contes et d’aventures. Parfois, même Rose-Abelle lui semblait un peu à l’ouest. Il avait réfléchi et s’était dit que, peut-être, il était celui qui nageait à contre-courant. Il avait beau se sentir comme un poisson dans l’eau, il n’était pas suffisamment bête pour ne pas s’interroger. Les speed-datings lui paraissaient être une bonne entrée en matière. Mais il y participait avec pour idée principale de faire de nouvelles rencontres et de se faire des amis.
Lorsqu’enfin un membre de l’AAAP vint le chercher pour le guider jusqu’à son premier rendez-vous, il sautilla presque derrière lui. Il tira le rideau et le blond entra dans le semblant d’alcôve aménagée, un grand sourire aux lèvres. « Bonjour. » répondit-il, les yeux brillants. Il avait joué le jeu : ses cheveux étaient peignés et grâce à quelques sortilèges – et des amis plus doués que lui –, il avait arrangé son uniforme pour que le bleu en fût la couleur principale. Il avait aussi ciré ses bottes – mais ça, il le faisait souvent. « Merci ! » adressa-t-il à l’organisateur, avant de se tourner vers la jeune fille. Elle avait des cheveux étonnants : rose vif ! L’adolescent s’assit face elle. Elle avait l’air timide. « Enchanté, je m’appelle Alcide, du département de l’Étain. Et toi ? » Il ne lui semblait pas l’avoir déjà vue. Son regard détailla encore sa chevelure. Sa coiffure lui rappelait Boraür. Certaines de ses sœurs la reproduisaient. Ça le fit sourire. Puis, ses yeux descendirent sur la fleur qu’elle portait. « Elle est super belle, ta fleur. C’est quoi ? Un hortensia ? » Il attendit la réponse, puis attrapa celle qui ponctuait la distance entre eux et la glissa dans sa propre boutonnière. « Et voilà, comme ça, on est assortis. » dit-il en souriant un peu plus. « Alors, qu’est-ce que tu aimes faire, dans la vie ? Personnellement, j’adore lire des contes. »
Message I – 506 mots
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Quand je vois une bêtise plus grosse que moi et que je décide de la faire.
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Merci Kaahlinou
Claer ~ Lyrienn ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 126 ◈ YinYanisé(e) le : 10/02/2023
« Je suis Marie-Jane... De la Craie. » répondit la rose dans un filet de voix, si bien que son département avait été murmuré plus qu'énoncé. Son cœur tambourinait dans sa cage thoracique : elle se demandait ce qu'elle devait dire, ce qu'elle devait faire : comment relancer la discussion, lorsque sa tête tournait comment emportée dans une tornade de pensées parasites ? « Oui... C'est bien ça. » fit-elle, légèrement étonnée lorsque le blond lui parla de la fleur sur sa poitrine. Un élan d'affection s'échappa de son cœur : son camarade aimait-il également les fleurs, et le jardinage ? Son action suivante lui arracha même un timide rire. « Elle te va bien. » complimenta-t-elle, avant de baisser la tête sur ses mains nouées sur ses genoux. Elle se sentait embarrasser de faire des compliments à un inconnu : penserait-il qu'elle ne lui disait cela que pour le séduire, là où l'honnêteté avait fait bourgeonner sa langue ? Heureusement, le bavard ne semblait pas le moins du monde déstabilisé par la remarque de la Lyrienne, et avait déjà rattaqué une autre conversation.
« Les contes ? » Marie-Jane laissa s'épanouir un autre sourire attendri. Les histoires pour enfant n'étaient plus de leur âge, mais elle les appréciait également. « Quel genre de conte ? » s'intéressa-t-elle avant de répondre aux questions qui lui avaient été posées. « Pour ma part, j'aime beaucoup la botanique. Les fleurs sont tout à fait passionnantes et elles possèdent leur propre langue. » Les messages étaient parfois cachés mais, si l'on savait les décrypter, tout un univers s'ouvrait à nous. Peut-être était-ce pour cela que la rose avait tant d'affection pour la flore : ses problèmes de communication se trouvaient effacés, dans cet univers de pétales et de tiges. « Je... » Marie-Jane inspira profondément. Elle avait révisé un petit texte d'introduction, avant de venir ici. C'était le moment idéal pour le réciter. « Je suis membre des enfants du cœur, et... Et j'aime aussi lire, de la poésie mais aussi des romans et... » Ses idées commençaient à s'embrouiller légèrement et, à chaque bafouillement, la pigmentation ravivait ses pommettes. « J'aime chanter et... Mais je ne suis pas très douée, c'est juste... Enfin, j'aime bien les jeux de société aussi. » termina-t-elle dans un sifflet de voix aigue. Elle se mordit férocement la lèvre inférieure, mécontente de son discours. Elle s'était pourtant entraînée devant son miroir ! Se grattant légèrement la tête, la rose soupira. Elle aurait voulu lui parler de la chorale, qu'elle venait d'intégrer depuis la semaine passée, ou plus lui parler de son travail avec l'association. « C'est quoi, tes matières préférées ? » demanda-t-elle finalement, pour essayer de faire diversion.
463 mots
Priam et Laëth ~ Ange ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 3861 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes ◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
« Les contes d’aventure ! » s’exclama Alcide. « Avec des chevaliers qui mènent de grandes quêtes. » Un large sourire s’épanouit sur son visage. Petit, après une telle déclaration, il s’adonnait souvent à une imitation de ceux-ci, avant d’affirmer qu’il souhaitait en faire son métier. Malgré le défilement des années, l’idée ne l’avait pas quitté. Il ne l’affirmait plus à voix haute, parce qu’il voyait bien que personne ne le croyait – ou qu’on le prenait pour un idiot. Il en avait parlé avec son père, et depuis, il le formulait autrement, comme ça : « Ils sont une source d’inspiration. Plus tard, j’aimerais pouvoir aider mon prochain autant qu’eux. Peut-être devenir un guerrier, comme Laëth Belegad ! » Dans sa bouche, son nom revenait souvent. Il adorait l’Ange, pour la personne publique qu’elle était – il ne croyait jamais toutes les méchancetés que l’on racontait à son sujet – et pour celle qu’elle était vraiment, celle qu’il connaissait. Elle n’avait toujours pas répondu à sa lettre – son père non plus. Il écarta cette pensée d’un froncement de nez, avant de retrouver le sourire. « D’ailleurs, je me suis engagé à passer les sélections pour intégrer l’équipe de Puffball. C’est vrai que je ne fais pas beaucoup de sport, alors que bon, si je veux pouvoir sauver des gens, ce serait mieux ! C’est Zeryel, qui m’a proposé. Zeryel Belegad. C’est un cousin de Laëth, justement. C’est marrant, non ? En tout cas, c’est comme ça que je l’ai rencontré. Ça m’a intrigué, alors je suis allé le voir. » Il se tut. « Enfin, je m’arrête : c’est à ton tour de parler, moi je parle trop. Désolé ! » Il lui sourit encore, pas vraiment penaud. Il aimait trop discuter, c’était plus fort que lui. « Ah bon ? Leur propre langue ? Trop fort ! » s’extasia-t-il. Alcide ne connaissait rien aux plantes ; enfin, pas grand-chose. Il avait suivi quelques cours de botanique avec Jil, mais l’experte en plantes, c’était plutôt Hélène. Plus le temps passait, plus elle était experte en tout. C’était simple : presque à chaque fois qu’il allait la trouver, elle avait le nez plongé dans un livre. Il paraissait que son père avait été comme ça, aussi. Son père à lui… il n’était sans doute pas très studieux. Il savait plein de choses, mais parce qu’il était vieux. Il préférait jouer, comme lui.
« Ça ne m’étonne pas. » fit-il, le menton posé dans le creux de ses paumes jointes à la jonction des poignets, une lueur bienveillante dans les yeux. Cette fille avait l’air adorable. Qu’elle fît partie d’une association caritative n’avait rien de surprenant. « J’aime bien chanter aussi ! » Dans un élan d’enthousiasme, toutes ses dents se dévoilèrent. Il voyait bien qu’elle n’était pas très à l’aise, et souhaitait qu’elle se sentît mieux en sa compagnie. « Et les jeux de société. Ça nous fait pas mal de points communs. Même si j’avoue que question fleurs, je ne suis pas du tout un expert. » Cela étant, il s’opposait rarement au fait d’en apprendre plus. « Mes matières préférées ? Hum… J’aime bien les cours de magie. C’est passionnant ! Chez moi, à Boraür, la magie… Elle est partout, mais personne n’en a. Alors quand je suis arrivé ici, ça m’a fait bizarre. Mais maint- » Quelqu’un passa sa tête entre deux rideaux. « Le premier tour prend fin. Je vais vous demander de vous saluer et de vous séparer. » La fille leur adressa un sourire complice, puis disparut. « Ah, zut. » dit Alcide, avant de reporter son attention sur la rose. « Bon mais, c’est pas grave. On pourra toujours reprendre cette conversation plus tard. En tout cas, moi, je serai ravi de le faire ! T’auras qu’à me rejoindre à la fin d’un cours de magie. » proposa-t-il, en se levant. Il exécuta une petite révérence, un sourire mutin collé au visage, puis s’éclipsa en lançant : « Au revoir, Marie-Jane ! »
Fin
Message II – 667 mots
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Quand je vois une bêtise plus grosse que moi et que je décide de la faire.
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Merci Kaahlinou
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[Speed-Dating] Bouquet d'épées | Alcide & Marie Jane
Marie-Jane était nerveuse. Son teint était encore plus rosé qu'à l'accoutumée et elle avait l'impression de se sentir au bord de la défaillance. Un speed dating, c'était un peu comme des rendez-vous amoureux, non ? Le souci, c'est qu'elle n'avait jamais été amoureuse de personne et qu'elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle était censée faire ou dire. Bien sûr, elle avait déjà lu beaucoup d'histoires de romance. Mais dans les contes, les choses se passaient différemment. Personne en venait chercher l'héroïne ou le héro comme on l'avait fait avec elle, et encore moins pour se retrouver dans un endroit comme celui-ci. La Lyrienne soupira. Comme pour essayer de se rassurer, elle vint trouver la fleur qu'elle s'était fait pousser en boutonnière. Un hortensia bleuté. Puis elle passa la main dans ses cheveux, qu'elle avait attaché en couronne de tresses, comme pour vérifier qu'aucune mèche rebelle ne venait en défaire l'ordre. Là aussi, elle avait disséminé quelques fleurs. Cette fois-ci, il s'agissait de violettes. Quand à la petite robe blanche qu'elle avait revêtue, des motifs de fleurs de toutes les couleurs avaient été brodés prêt de la bordure des jambes - elles ne se voyaient cependant pas, lorsqu'elle restait assise sur sa chaise. Avant de partir, Mélusine lui avait dit qu'elle ressemblait à un bouquet de fleur, apprêtée comme ça. La fille de la nature avait pris sa remarque comme un compliment, ou un encouragement tout du moins. Ca l'avait un peu rassurée mais l'angoisse avait vite reprit sa place, dès lors que le membre de l'AAAP l'avait conduite jusqu'à sa place.
L’impatience grignotait Alcide, à défaut d’engloutir le temps. Les minutes s’écoulaient trop lentement à son goût. À l’inverse de beaucoup d’autres élèves, il n’éprouvait pas d’appréhension ou de peur. Il ne craignait pas de tomber face à quelqu’un avec qui les choses pourraient mal se dérouler, parce qu’il n’éprouvait aucune difficulté à s’entendre avec les autres et parce que, en général, ceux qui le rencontraient l’appréciaient. On le décrivait comme lumineux, solaire, léger – ce jour-là, son comportement ne dérogeait pas aux caractéristiques qu’on lui accordait. Il avait hâte de faire la connaissance de son premier « rendez-vous ». Peut-être était-il moins stressé que les autres parce qu’il ne percevait pas ces speed-datings comme des jeux de séduction ? Peu lui importait de trouver l’âme sœur. Certes, le sujet de l’amour le rendait de plus en plus curieux. Les questionnements de ses pairs à son égard se répercutaient sur lui et, même s’il ne s’inquiétait pas de ne pas s’y intéresser outre mesure, constater que cela constituait l’une des préoccupations majeures de ses camarades commençait à le troubler. Plus le temps passait, moins ils avaient envie de parler de contes et d’aventures. Parfois, même Rose-Abelle lui semblait un peu à l’ouest. Il avait réfléchi et s’était dit que, peut-être, il était celui qui nageait à contre-courant. Il avait beau se sentir comme un poisson dans l’eau, il n’était pas suffisamment bête pour ne pas s’interroger. Les speed-datings lui paraissaient être une bonne entrée en matière. Mais il y participait avec pour idée principale de faire de nouvelles rencontres et de se faire des amis.
![[Speed-Dating] Bouquet d'épées | Alcide & Marie Jane 1628](/users/3014/30/04/80/smiles/1628.gif)
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![[Speed-Dating] Bouquet d'épées | Alcide & Marie Jane 2289842337](/users/3014/30/04/80/smiles/2289842337.gif)
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