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 | Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition |

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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

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Mitsu
Dim 05 Fév 2023, 15:16


Image par Joelin Tan

Explications


Bonjour à tous et bienvenue dans cette partie de transition du RD !  | Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | 1628

Il se passe quoi ? : On est une bonne semaine après le bal. Trois jours après la mort de Montarville. C'est un jour pluvieux. La nouvelle de la mort de Montarville s'est répandue dans les chaumières (et sa mort fait l'objet de beaucoup de rumeurs horribles). Tout le monde sait que Judas a tué Montarville. Tout le monde sait également que Zébella et Merlin sont à présent les souverains du Royaume de Lieugro. Ils ne l'ont pas encore renommé. Judas a demandé aux habitants du Royaume de faire un choix entre rester ou partir mais on n'en sait pas plus sur la façon de régner ou bien les mesures qui risquent d'être prises par le Roi et la Reine. Votre personnage doit donc faire un choix : prêter allégeance à Zébella et Merlin ou tout quitter et partir. Il a deux jours.

Voici comment le rp commence : J'ai fait des groupes (de parole pour le trauma) afin que vous puissiez commencer avec un contexte. Vous êtes, bien entendu, libres d'emmener votre personnage où vous voulez ensuite.

- Montarville est mort. Son corps a vraisemblablement été enterré. Sa tête est en possession de Judas.
- Merlin et Zébella sont ensemble au palais. Vraisemblablement, ils devraient discuter de leur situation x)
- Ezidor loge chez Irène
- Judas et Coline sont ensemble dans la maison de campagne de Judas. Alembert est dans la maison juste à côté. Garance n'est pas revenu depuis un certain temps et Alembert commence à s'inquiéter.
- Gustave, Eléontine, Hermilius, Ludoric, Elzibert, Yvonelle et Adénaïs sont chez les De Tuorp. Ludoric est enfermé avec Gustave dans le bureau de ce dernier. Les autres prennent le goûter.
- Rosette est avec Clémentin et Natanaël chez les d'Eruxul. On n'a pas vu ni Madeline ni Ernelle depuis au moins deux jours.
- Garance, Placide, Lambert, Clémentine et Childéric sont chez les d'Ukok après que l'ancienne famille royale ait été chassée du palais. On n'a pas vu ni Madeline ni Ernelle depuis au moins deux jours.
- Adolestine est dans la pampa, elle peut croiser Lénora (je n'étais pas certaine que vous vouliez les jouer pour la transition / alliez continuer à les jouer donc j'ai fait ça au cas où xD)
- Déodatus a probablement été empaillé par Merlin. Qui sait ?

Rps importants
- Le Royaume de Lieugro - Partie I
- La mort de Montarville et la prise de Lieugro

Longueur des messages ? - 720 mots minimum.

Objectif secret : N'hésitez pas à le relire et à mettre tout en oeuvre pour le réaliser. À partir de la prochaine partie du RD, je modifierai vos objectifs secrets (ou j'en rajouterai un à votre personnage ^^)

Secret : Pareil, n'hésitez pas à vous en servir lâchement. Idem, À partir de la prochaine partie du RD, je vous rajouterai des secrets.

Voilà !  | Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | 002

Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! Amusez-vous bien  | Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | 1628

Participants


La liste des participants est >> ICI << avec les rôles associés.

- Babelda (Montarville) : XI
- Hélène (Garance) : I
- Kiara (Coline) : I
- Kyra (Adolestine) : I
- Ikar (Placide) : XIII
- Faust (Gustave) : I
- Lucillia (Eléontine) : XII
- Laen (Hermilius) : I
- Dastan (Ludoric) : I
- Latone (Madeline) : 0
- Adriaen (Lambert) : I
- Yngvild (Rosette) : I
- Chelae (Clémentine) : XIII
- Léto (Ernelle) : II
- Tekoa (Childéric) : II
- Min (Natanaël) : X
- Eibhlin (Adénaïs) : I
- Lucius (Elzibert) : I
- Stanislav (Déodatus) : IX
- Lana (Yvonnelle) : I
- Thessalia (Irène) : IV
- Chuan (Lénora) : II
- Dorian (Ezidor) : XI
- Gyzyl (Judas) : II
- Wao (Merlin) : X
- Susannah (Zébella) : I
- Erasme (Clémentin) : I

Deadline Tour n°1


Dimanche 12 février à 18H

Pour information, le rp durera 4 tours =)

Gain Tour n°1


- 1 point de spécialité au choix
ET
- Des ailes de Fae

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En ligne
Min Shào
~ Orine ~ Niveau II ~

~ Orine ~ Niveau II ~
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◈ YinYanisé(e) le : 25/03/2022
◈ Âme(s) Soeur(s) : Elle m'attend quelque part.
Min Shào
Dim 05 Fév 2023, 20:46


Les Portes - V


Alors que Merlin accompagnait Zébella vers les écuries, il s'aperçut que sa manche était tachée de sang. Ce dernier la retroussa, mine de rien. Depuis son accession au trône avec sa fiancée, il s'amusait comme un petit fou. En se levant, il était allé pisser sur le cadavre de Déodatus, son oeuvre étant fièrement exposée sur une pique à l'entrée du domaine De Lieugro. Il se défigurait un peu plus chaque jour, par la décomposition et les miettes emportées par les corbeaux. Ensuite, le Roi s'était rendu aux cachots et avait torturé son geôlier. Ce dernier avait multiplié les erreurs pendant sa captivité. Il avait refusé ses offres de pots-de-vin, de lui donner une ration de nourriture en plus et une couverture. Désormais, il le payait au triple. Merlin avait été emprisonné trois jours et comptait le faire survivre neuf jours. Sa victime égayait son quotidien, et il était plus joyeux que jamais. Il avait commencé par le gaver de nourriture jusqu'à ce qu'il en vomisse. Ensuite, il avait cousu des pièces d'or dans son ventre et d'autres parties de son corps, laissant libre cours à son imagination. Il ne savait pas encore ce qu'il ferait pour se venger de la couverture, mais son grand final était déjà prévu : Merlin ferait entrer un autre prisonnier dans la cellule en l'armant d'un couteau. Il lui proposerait de le libérer s'il trouvait les dix pièces d'or cachées dans son corps.

Pendant qu'il s'occupait à ses méfaits, lui et Zébella étaient entrés dans une période de trêve qui lui était salvatrice. Judas ayant annexé lui-même le Royaume, ses enfants n'avaient pas encore acquis l'autorité nécessaire pour asseoir leur autorité –d'autant que leurs sujets de la Cour D'Uobmab étaient encore en chemin vers leur nouveau territoire. Cela laissait le couple avec le groupuscule amené par eux et Judas avant l'événement, désormais désigné comme "Bal sanglant" par les villageois. Mais Merlin avait une confiance totale en lui pour mater la moindre opposition, avec ou sans armée pour le servir. Si la couronne avait fait germer son ego, l'expérience du plan à trois y avait versé un engrais particulièrement efficace. Il prévoyait d'ailleurs d'envoyer des missives à Eléontine et Madeline pour leur proposer de devenir ses maîtresses. Le torse bombé, excité à l'idée de ce qui allait suivre, Merlin s'immobilisa devant la porte qui menait au jardin et aux écuries du palais. « Mon cadeau pour toi se trouve derrière cette porte. Ferme les yeux, ma chérie... »

Le regard que lui lança sa sœur le stoppa net. Merlin afficha un air contrarié face à son refus. Il tapa dans ses mains, en souvenir à leur jeu préféré auquel elle refusait de se plier aujourd'hui, et ouvrit la porte. Zébella semblait méfiante, mais elle continua à le suivre. Ils arrivèrent dans les écuries. Tous leurs sujets s'inclinèrent et tournèrent les talons sur leur passage. Merlin avait fait savoir qu'il désirait un moment de tranquillité avec sa fiancée. Il s'arrêta au fond du couloir et ouvrit la porte d'un box, laissant Zébella s'y engouffrer. Un étalon y avait été amené ; il était majestueux, à la robe noire parfaitement lustrée. Merlin l'avait réquisitionné au domaine de D'Eruxul, puis l'avait fait panser en préparation de sa surprise. Enfin, il y avait apporté sa touche personnelle : l'armoirie de la famille D'Uobmab, marquée au fer rouge sur la croupe du cheval. Il avait effectué la démarche lui-même, avec beaucoup d'amour. Cette touche n'était pas sans arrière-pensée : grâce à elle, personne ne pourrait ignorer l'appartenance de la cavalière à la famille D'Uobmab et, par extension, à lui.

« Ce cheval est pour toi. Il s'appelle Tonnerre, mais tu pourras lui donner le nom que tu veux. » Ce dernier émit un geste évasif pour montrer son manque d'intérêt face à de telles frivolités. Il s'approcha d'elle et poursuivit : « Nous pourrions le monter ensemble, aussi. Ce serait une belle entrée pour notre cérémonie de mariage, tu ne trouves pas ? » Leurs conseillers n'avaient plus que le mariage à la bouche, et Merlin avait appris par une domestique que sa sœur songeait enfin à se plier à son devoir. Il s'était donc hâté de formaliser une demande. Cette dernière entra dans une profonde réflexion à son dernier sous-entendu et s'approcha du cheval. Il remarqua avec amertume qu'elle regardait l'animal avec plus de désir qu'elle lui avait jamais témoigné. Merlin tiqua. Le carnasson réagit à son contact et pencha la tête vers elle, prenant jalousement toute son attention. La brune lui tournait le dos et il ne résista pas à la tentation de profiter de cette ouverture pour s'y engouffrer. Sa tenue dévoilait ses épaules blanches et mettait en valeur ses courbes. Depuis sa première fois, les fantasmes de Merlin à l'encontre de sa sœur avaient changé de nature, mais pas d'intensité.

Les esquisses étaient devenues des tableaux bien précis. Merlin pouvait plus aisément imaginer ses formes, la couleur de ses tétons et la chaleur de son entrejambe. Son regard détailla sa silhouette de bas en haut et il frémit. Merlin écourta la distance qui les séparait et murmura à son oreille : « Le cheval pourrait aussi nous accompagner à notre nuit de noces. T'as jamais rêvé de baiser dessus ? Avoue-le. » Ravi de son effet, il tenta de dérober un baiser sur son épaule si tentante, mais elle le lui en empêcha, sans surprise. Depuis l'annexion, la confiance de Merlin avait gravi des sommets si hauts qu'il se considérait invincible contre l'ire de Zébella. Il se prépara mentalement à parer son coup, parfaitement conscient qu'il outrepassait la limite. Elle faisait l'effrontée mais, mais petit à petit, cédait du terrain. Et chaque jour qui passait les rapprochait de leur lune de miel, où il aurait l'espace pour enfin prendre son dû, de gré ou de force. S'il le fallait, il n'aurait aucun mal à régner sur son territoire avec une Reine séquestrée dans sa chambre, tant qu'elle fasse son devoir de femme et de mère. Son moment approchait. Si elle se montrait docile, néanmoins, il n'aurait pas besoin de se résoudre à de telles extrémités... c'était ce qu'il espérait.

Mots: +900

Rôle:

Le mois des bisous:

Pour les D'Eruxul:
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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
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Kitoe
Lun 06 Fév 2023, 11:03

Faust
Les Portes V
TW : Homophobie


Un gloussement retentit et deux doigts fins caressèrent la ligne de sa mâchoire. Gustave sourit, puis dévoila ses dents. Il rit avec elle et elle se colla un peu plus contre lui. Il était difficile de ne pas bander dans ces conditions, surtout avec un canon de beauté pareil entre les mains. Un visage radieux, des cheveux blonds et lumineux, des seins fermes et généreux, une taille anormalement fine suivie de hanches généreuses sur lesquelles il lui plaisait de poser ses mains.

-Tu m'as écouté, au moins ?

Sa prise sur son basin se resserra. Elle perdit ses bras autour de son cou. Ses gestes étaient souples et doux, suaves. Il n’y avait rien de lourds dans ses manières. Elle lui évoquait les douces caresses de l’eau, lorsque les vaguelettes prenaient d’assaut les plages. La jeune femme était parfaite en tout point, pour ne pas dire époustouflante. Si Gustave ne se l’était pas encore tapée, il l’avait pourtant déjà vue nue. C’était la raison pour laquelle il l’avait choisie.

-Évidemment. Susurra-t-elle en passant une main dans ses cheveux. Je suis une bonne élève.

Elle se mit sur la pointe des pieds pour lui voler un baiser, mais il plaça ses doigts contre ses lèvres avant qu’elle n’eût atteint les siennes. Elle l'excitait beaucoup trop.

-Dans ce cas, je t'écoute.

-J'ai déjà aidé des timides, Gustave. Elle pencha la tête sur le côté. Ses doigts coururent contre son torse. Il ne pourra pas résister à mes charmes.

-Ce n'est pas ce que je t'ai demandé.

Feignant l’ennui, elle se ramollit comme une guimauve sur ses épaules, son corps coulant contre le sien comme pour le supplier d'arrêter de la faire languir. Elle était douée. Très douée. Sa tête bascula en arrière et elle leva les yeux au ciel.

-S'il refuse, je dois insister. Même si ça me met mal à l'aise, je dois insister jusqu'à ce que j'y parvienne.

-Bien.

Elle essaya de l'embrasser une seconde fois, mais il la repoussa doucement.

-Tut tut tut. Ce n'est pas pour ça que je te paie, ma belle. Puis, en s'approchant de son oreille, il chuchota. Mais peut-être plus tard, si tu fais du bon travail.

Cela eut l'air de lui plaire à sa manière de frétiller. Soudain, on frappa à son bureau. Gustave se détacha de la prostituée.

-Entre, Ludoric.

Quand le garçon eut refermé la porte derrière lui, le paternel s'était écarté de la femme de deux bons mètres et ses mains étaient sagement plongées dans ses poches. Il vînt à son fils. Gustave souriait, comme s'il avait s'agit d'une radieuse journée de printemps, un jour où il avait été à la chasse le matin, avait fait l'amour à sa fidèle femme avant le déjeuner, puis avait mangé un délicieux rôti en compagnie de sa gentille famille, avant d'aller enseigner le tir à l'arc à son hétérosexuel de fils, et qu'Elzibert n'était qu'un lointain nuage sur le tableau de cette vie parfaite. Le tout dans un royaume en paix où le roi dépressif n'avait peut-être plus ses couilles, mais encore sa tête. Gustave posa une main ferme sur l'épaule de Ludoric.

-Avec tous les tragiques événements que notre famille a traversé dernièrement, par tragique, l'orientation sexuelle de son fils était aussi concernée, nous n'avons pas eu le temps de discuter. De père en fils. Dis-moi, comment vas-tu ?

Il lui accorda une petite tape sur la nuque. C’était ce que les hommes virils faisaient entre eux, et le père s’attachait à ce que son fils en gardait. Au vu de son allure, il estimait qu’il pouvait encore le sauver. Ludoric n’était pas complètement une tafiole.

-J'imagine que tu n'as pas l'intention de rester vivre dans ce royaume, je me trompe ?

Ce n'était pas son cas non plus. Gustave ne souhaitait pas se tracasser de la tyrannie d'autrui, d'autant plus que ce coup d'état était l'occasion parfaite de faire table rase. Il réfléchissait encore à ce qu'il comptait faire. Rester avec Éléontine, ou bien la laisser à son cousin et à leurs affres dégueulasses ? Cela pouvait paraître absurde, mais il considérait pourtant la question avec le plus grand sérieux. Malgré les années et le mal qu'ils s'étaient fait l’un l’autre, malgré l'amour sulfureux qu'ils avaient laissé mourir, il y était encore attaché. Pour ce qui était de Ludoric, Gustave était conscient que l’événement était pour lui le moment opportun pour s'échapper du destin qu'on avait voulu lui attribuer. Le De Tuorp n'y voyait plus véritablement d'inconvénient, dans la mesure où ses relations vis-à-vis de la royauté étaient fortement compromises.

-Je ne te cache pas que j'ai été très surpris, concernant toi et... le prince. Il contint difficilement une grimace. C'était écœurant. J'admets avoir un peu de mal à comprendre ton choix. Il me semble qu'il n'y a rien de naturel pour deux hommes de s'adonner à de telles pratiques. Tout comme il n'y a rien de naturel à voir deux femmes dans les mêmes circonstances.

Toutefois, cette seconde image le stimulait davantage. Là, il passa derrière son fils et ferma la porte du bureau à clef, gardant cette dernière dans son poing fermé. On ne la lui déroberait pas cette fois-ci.

-A mon avis, ton choix est erroné. Il me tient donc à cœur que tu puisses te faire un avis tranché sur ce que tu désires vraiment.

Après tout, on ne pouvait pas prétendre ne pas aimer les légumes si on n’y avait jamais goûté. Gustave tendit sa main libre en direction de la jeune femme, qui s'était assise sur le bord du bureau dans une pose suggestive.

-Je te présente Ésabelle. Elle te trouve très attirant et elle est là pour s'occuper de toi aujourd'hui.

Il offrit un clin d'œil à son fils, croisa les bras et se recula dans un coin. Ésabelle, quant à elle, s'approchait de sa proie avec un déhanché irrésistible, qui amusa le père. Il n'avait pas l'intention de partir avant d'avoir vu ce qu'il voulait voir.

993 mots



Bijin
nastae:
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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3806
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Lun 06 Fév 2023, 14:46



Unknown

Les Portes – Chapitre V

En groupe | Dastan


Rôle :


Les récents événements avaient tout bouleversé. Ceux du bal, bien sûr, mais aussi le meurtre de Montarville, exécuté de la main de Judas lui-même, et la prise de pouvoir de ces deux enfants, aussi tyrannique l’un que l’autre, avaient remis en perspective presque l’ensemble de la vie de Ludoric. Une seule certitude subsistait, par-delà les doutes qui le pressaient de toute part : il aimait Placide et il le suivrait où qu’il allât, quoi qu’il fît. Leur secret dévoilé, il lui semblait que plus personne ne pouvait les arrêter. Pourtant, il redoutait le moment de la confrontation avec son père, ce père qui l’avait évité ou qu’il avait lui-même préféré ne pas croiser. Chacun de leur côté, ils s’étaient adonnés à un balai de chassés-croisés. Durant les repas, le silence avait dominé les conversations, faiblement animé par sa mère ou les invités – quand le père ou le fils n’était pas absent pour une raison ou une autre. Personne n’abordait le sujet, et cela pas seulement parce que les événements du bal ou, quelques jours après, la mort de Montarville, avaient étendu leur emprise sur les discussions. Le jeune de Tuorp n’avait pas eu le courage d’affronter Gustave. Il l’avait senti profondément affecté par cette révélation, tout comme par le tournant que prenait sa relation avec sa mère. Sa famille lui paraissait être en plein délitement – plus encore que ces dernières années. Il avait envie de partir, et il espérait que la lignée royale, Placide surtout, déciderait de mettre les voiles, afin qu’il pût les suivre. Pour le moment, il attendait ; et plus précisément, il attendait devant la porte du bureau de son père, le cœur battant et le sang bouillonnant. Il n’imaginait pas un seul instant Gustave accepter les faits sans les contester. Mais il était prêt : il se défendrait, il lui tiendrait tête, et il camperait sur ses positions. Il leva le poing et frappa doucement – mais fermement – à la porte.

Lorsqu’il l’ouvrit, il sentit une faiblesse se répandre dans ses jambes. Toutefois, il avança, pénétrant le bureau de son paternel avec une certaine timidité. Son regard embrassa la pièce et, presque aussitôt, se figea sur la jeune femme qui se dirigeait vers le bureau. Ludoric tourna un regard aussi interrogateur qu’accusateur vers son père. L’invitait-il juste après avoir baisé une prostituée ? Se foutait-il de lui ? La colère monta aussitôt, par vagues venant se fracasser contre l’instabilité actuelle de ses émotions. Sa main posée sur son épaule le révulsa. Il la darda d’un œil noir, avant de relever le visage vers son interlocuteur. « De père en fils ? » répéta-t-il, l’agacement largement perceptible dans sa voix. « Bien. » Son ton était sec. Avant même d’avoir atteint le cœur du problème, Gustave se révélait être une déception sans fond. « Je resterai si Placide reste, mais je pense qu’il va partir. » Il appuya sur son prénom. Inutile de tourner autour du pot. Son paternel avait vraisemblablement décidé qu’ils n’auraient pas une discussion saine entre un père et son fils, ni même une discussion tout court. Le roux jeta un nouveau regard à la femme blonde, assise sur le bureau de façon parfaitement lascive. « Elle peut partir, non ? » lança-t-il, sans que sa requête ne reçût de réponse de l’un ou de l’autre.

Il inspira et regarda à nouveau son géniteur. Surpris ? Il avait été « très surpris » ? Son visage n’exprimait que le dégoût. Il avait beau essayer de le cacher, Ludoric le connaissait suffisamment, l’avait assez longuement côtoyé, presque étudié, pour reconnaître la vibration de sa bouche, prise entre l’épanouissement naturel d’une grimace et le contrôle qu’il essayait d’exercer sur celle-ci. Il serra les dents. Peut-être qu’il l’avait évité parce qu’il lui était plus facile de s’imaginer la répulsion et la déception qu’il devait lui inspirer plutôt que de les éprouver dans la réalité. Son discours les énonçait clairement. Il n’était plus le père aimant et admiratif qu’il avait pu être par le passé. C’était une époque révolue, dont il lui faudrait aussi faire le deuil. « Ce n’est pas un choix. » glissa-t-il entre deux phrases. On ne l’écoutait pas. Le brun parlait, et la prostituée l’observait avec un mélange de condescendance, de pitié et d’amusement. Il tourna la tête vers elle, comme si elle avait pu être d’un quelconque soutien. En croisant brièvement son regard, sur fond des paroles de Gustave et du cliquetis de la clef dans la serrure, il comprit.

Le jeune homme se sentit tanguer ; la colère le fortifia. Il pivota vers son père, visiblement fier de son plan. Il secoua la tête, entre ire et désarroi. Lorsque la femme posa une première main sur lui, il la repoussa virulemment. Il n’était pas dans ses habitudes de se comporter ainsi, mais à cet instant précis, il n’en éprouva aucun remords. « Ne me touchez pas. » cracha-t-il à son intention, avant de se détourner. En quelques enjambées, il fut devant Gustave. Il le dépassait d’environ une tête. « Laisse-moi sortir. » Sa respiration était lourde, vivace. « Je ne vais pas la baiser. Je m’en fiche, de ta pute. » La vulgarité non plus, ça n’était pas lui. « J’en ai jamais rien eu à foutre, parce qu’aucune femme ne me fait envie. Aucune. J’ai jamais bandé devant une seule d’entre elle, et ça n’arrivera jamais. » Adénaïs en avait été la témoin directe. « J’ai essayé pendant des années parce que j’avais envie de te faire plaisir, te rendre fier, et parce que je voulais être comme tous les autres garçons, mais voilà : je ne suis pas comme tous les autres garçons, et ça n’a rien d’un choix. Tu comprends ? J’aime les hommes. C’est comme ça depuis toujours et ça ne changera jamais. » Il ne put retenir les larmes de venir border ses yeux. Dans ceux de son vis-à-vis, il lui semblait que la fierté et l’amour paternels avaient disparu. « Je n’espérais pas que tu comprendrais tout de suite, mais j’espérais au moins qu’on puisse en parler. Je vois que c’est inutile. Alors maintenant, donne-moi cette clef et laisse-moi sortir. » exigea-t-il.



Message I – 1025 mots




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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Lun 06 Fév 2023, 15:33


Les portes - Chapitre V
Thessalia

Rôle:
Irène se précipita sur la porte, qu'elle ouvrit d'un grand geste, dévoilant la silhouette de l'homme qui avait toqué. « Ezidor ! » s'exclama-t-elle, radieuse, en voyant le faciès du médecin. Enthousiaste, elle se jeta sur lui et l'enlaça fermement. C'était un peu étrange : il était plus grand qu'elle, et sa tenue de voyage épaississait sa silhouette. L'étreinte était un peu bancale. La D'Errazib ne s'en offusqua pas, en réalité, elle ne remarqua même pas tous les détails qui aurait mis quelqu'un d'autre mal à l'aise. « Vous avez reçu ma lettre ! » pépia-t-elle à l'oreille de l'homme, avant de s'écarter aussi brusquement qu'elle s'était imposée. « Mon pauvre, ce devait être absolument terrible, de devoir loger chez cette vieille femme. » Il n'y avait aucun bon sentiment pour la mère en deuil, aucune compassion pour ses sentiments, aucun remord face à la tragédie d'une famille en ruine. « L'ambiance devait y être désastreuse. Une femme en pleur, à cet âge, ce ne doit vraiment rien avoir d'attirant. » L'adolescente fit la moue, visiblement répulsée par la pensée. « Mais heureusement, vous êtes ici, désormais ! » La Blanche attrapa le vieux loup par la main et l'attira à l'intérieur du manoir, sans prendre le temps de s'inquiéter pour ses valises. « Venez, je vais vous faire visiter ! » Telle une enfant, elle se mit à trottiner, embarquant l'empoisonneur dans son sillage. « Ici, c'est le salon ! » La pièce était élégamment décorée. C'était, avec la cuisine, la seule pièce qui n'avait pas été redécorée à la mort de ses parents et, de ce fait, qui ressemblait à ce que l'on attendait d'une telle pièce. Pourtant, on pouvait remarquer les affres de sa folie et du temps. Le mobilier qui avait été brisé n'avait jamais été réparé ; le ménage, quand à lui, laissait à désirer, résultat des nombreux renvois qu'elle avait proclamé. Ne restait plus que deux domestiques qui se relayaient de temps à autres, lorsque la maîtresse de maison était d'humeur à les voir sans leur jeter d'objets à la figure.

La jeune femme ne s'arrêta pas, traversant la pièce pour rejoindre un large couloir, donnant sur plusieurs salles. Elle entra dans la première pièce. Blanche. Comme la plus belle du royaume. « Voici la chambre sur Coline ! » Plusieurs portraits de la Princesse De Lieugro étaient accrochés, ainsi que divers objets qu'Irène associait à sa sœur. La jeune femme lâcha la main de son invité pour s'approcher d'un mannequin soutenant une robe d'enfant. « Voici la robe qu'elle portait, lorsque nous nous sommes rencontrées pour la première fois. C'est ce jour là que j'ai compris... La vérité. » Il n'y avait nul besoin d'explications. Elles se ressemblaient tant que seul un aveugle ou un crétin ne comprendrait pas ce à quoi elle faisait référence. « Et ça, c'est son premier archet de violoncelle. » La Blanche continua quelques secondes à montrer les divers objets qu'elle avait dérobé à la Princesse au fil des ans. De temps en temps, elle caressait amoureusement le bracelet de cheveux blancs tressés qu'elle portait autour du poignet. « Alors ? » demanda-t-elle subitement en se retournant vers l'homme. De quelques pas, elle avala la distance qui les séparait pour se retrouver de nouveau nez à nez avec lui. Avec un sourire radieux, elle attrapa ses mains entre les siennes. « N'est ce pas magnifique ? Oh, mais attendez, ne soyez pas jaloux ! » La tornade se remit à courir, retournant dans le couloir qu'elle avait emprunté plus tôt. Elle ignora plusieurs portes avant d'en emprunter une sur la gauche. La pièce était plus petite, plus sombre également. Il y avait moins d'objets, mais plus de papiers et de livres. Des plantes avaient été suspendues au plafond. Irène s'avança, seule, au centre de la pièce, où elle se mit à tourner sur elle-même, laissant un rire enfantin lui échapper et résonner dans la pièce. Elle s'arrêta, légèrement déboussolée, gloussant tout en se mordillant la lèvre. Elle laissa son regard azuré se porter sur la silhouette austère du fou. Ce n'était pas la crainte mais l'admiration, la passion qu'on pouvait y lire. « Elle vous plait ? » Un pas pour se rapprocher. « J'ai mis beaucoup de temps pour retrouver vos traces. » Nouveau gloussement, tandis qu'elle se rapprochait toujours plus. « Vous êtes très discret. » murmura-t-elle, maintenant qu'elle se trouvait juste devant lui. « Très doué, aussi. » Elle se mordit la lèvre si fort qu'elle s'arracha un bout de peau, qui se mit à saigner. Elle avait du mal à croire que cet homme qui la fascinait tant se trouvait véritablement face à elle. Elle lutait pour ne pas poser les mains sur lui, pour ne pas redessiner son visage du bout des doigts. « J'ai essayé moi aussi, mais mes poisons ne sont pas aussi efficaces. » révéla-t-elle en faisant la moue, penchant la tête sur le côté, comme pour se rendre plus vulnérable. « Vous voudriez me montrer comment vous faites ? »

Irène leva subitement les mains devant son visage. « AH ! » cria-t-elle. « Mais où sont mes manières ? Vous devez avoir faim, n'est ce pas ? » La Blanche passa la tête dans le couloir. « MARTIIIIINE ! Apportez nous le repas dans la chambre noire ! » La couleur indiquait celle de la porte. Les domestiques n'étaient pas autorisées dans ses pièces spéciales. Une fois, une sotte s'y était risqué. Elle n'avait pas été en état de témoigner de ce qu'elle avait vu.
906 mots



Merci Kyky  nastae
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Kaahl Paiberym
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Lun 06 Fév 2023, 18:54



Les Portes


Mes doigts se refermèrent vivement sur la main de Coline. J’ouvris les yeux, ancrai mon regard au sien et souris. Mon pouce s’enfonça dans son poignet, pour la forcer à lâcher sa prise. Le couteau tomba sans bruit sur le matelas. Il y eut un temps de vide, un temps de rien. Puis, mon bras impulsa la bascule de nos deux corps. La Princesse était légère, contrairement à ma fille qui avait appris bien vite qu’il valait mieux alimenter ses muscles que son élégance. Sous moi, elle n’était qu’une proie coincée dans les entrailles coupantes d’un piège venant tout juste de se refermer sur elle. Je la regardai, tout en lui maintenant les poignets. Nos relations s’étaient quelque peu tendues depuis que j’avais ramené la tête de son paternel. Ses réactions premières vis-à-vis de moi n’avaient fait que me conforter dans l’idée que Montarville avait bien trop couvé sa fille chérie. C’était pour cette raison que cette dernière avait été rapidement excitée par l’autorité que j’avais exercée sur elle. Le danger l’avait émoustillée, parce qu’elle n’y avait jamais véritablement été confrontée. La baiser n’avait pas été bien compliqué. Elle s’était débattue au début puis, son ambiguïté passée, son désir avait fait céder toutes ses barrières. Jusqu’à la mort de son père. « Crois-moi, si c’était si facile de me tuer, je serais déjà mort. » lui dis-je, proche de ses lèvres. Elle désirait introduire des objets dans ma peau ? Très bien, j’allais lui rendre la pareille. Je réunis ses deux poignets dans l’entrave d’une seule de mes mains. Mes doigts caressèrent ses cheveux puis descendirent le long de son corps. J’écartai le tissu qui couvrait son entre-jambe et y fourrai mon index et mon majeur. « Estime-toi heureuse. » ajoutai-je, après quelques va-et-vient. J’aurais très bien pu utiliser le manche du couteau… ou la lame.

Lorsque j’estimai qu’elle avait assez payé l’offense, je me relevai, en attrapant le couteau au passage. Nu, je sortis du lit. Mon corps entier était recouvert des cicatrices de mes précédents combats. Celui de Montarville n’en comportait pas autant, parce qu’il n’avait probablement jamais provoqué lui-même des situations pouvant le mener à sa perte. Lorsque je l’avais enculé, j’avais observé longuement son dos et les muscles qui auraient pu se bander s’il avait été encore vivant à ce moment-là. Le Roi de Lieugro avait encore de beaux restes et je regrettais que sa faiblesse d’esprit eût pu le réduire à l’état de larve incapable de prendre les bonnes décisions au bon moment. « Je sais que tu m’en veux. » dis-je, en direction de la Princesse, tout en faisant tournoyer la lame entre mes doigts. Je me dirigeai tranquillement vers la carte du monde afin de l’observer. Cette maison de campagne était vieille. Je l’avais acquise durant ma puberté et avais fait graver la plupart des Royaumes sur le mur de la chambre, juste en face de mon lit. Tous les matins, bien avant que le soleil ne se levât, je l’avais longuement observée, en me promettant de marcher sur chaque terre qui n’était pas encore en ma possession. Petit à petit, j’avais rayé les anciennes nominations pour les remplacer par mon nom. Je ne m’étais jamais arrêté. Récemment, et en peu de temps, deux Royaumes étaient tombés : celui d’Arthur et celui de Montarville. « Mais c’est dans l’ordre des choses. Tu dois le comprendre. Si tu deviens Reine un jour, tu devras être assez forte pour veiller sur ta vie. Et sur celle de tes enfants. » Pas comme son père, en somme.

Je me tournai vers elle et m’appuyai contre le buffet, placé sous la carte. J’allais m’habiller mais pas tout de suite. Le fait qu’elle me vît sans vêtement ne me dérangeait pas le moins du monde. Nous n’en étions plus à ce stade. Je l’avais fait crier quelques fois depuis que je l’avais enlevée. Elle n’était qu’un petit orage, aux muscles atrophiés et à l’esprit retors, à tort parfois, mais son con avait une saveur exquise. « Je vais te rendre ta liberté. Le défi que j’ai offert à mes enfants ne sera un défi que s’ils ont de réels opposants. » Je me retournai, plantai le couteau dans le bois du meuble et appuyai mes mains à plat sur sa surface lisse. Mes enfants étaient capables de s’entretuer. Ils pouvaient également choisir de comploter pour me nuire. Tuer le père. Cependant, sans les sous-estimer, je doutais qu’ils eussent les moyens de me faire ne serait-ce que trembler. Roi et Reine de leur lopin de terre, ils en demeuraient peu établis, peu stables et, surtout, peu expérimentés. L’orgueil qui les rongeait pourrait causer leur perte. Qu’importât. S’ils perdaient, ils mourraient probablement. « Ce sera aussi l’occasion de me prouver que tu es bien plus qu’un petit orage qui tente de tonner à mon oreille. » la provoquai-je, en lui faisant face à nouveau. L’observer me faisait bander. Néanmoins, elle n’avait pas l’étoffe d’une Reine pour Uobmab. Je me remarierais avec quelqu’un d’autre, quelqu’un qui pouvait tuer, quelqu’un d’efficace et de probablement plus âgé. « Je repartirai bientôt pour mon Royaume. » conclus-je sur le sujet, avant de rattraper l’arme. Je tendis la main devant moi. « Prends-le et réessaye. » lui envoyai-je, un sourire insolent collé aux lèvres. Si elle ratait, ce ne serait peut-être pas mes doigts qui la pénétreraient cette fois.

863 mots
Judas (Kaahl):

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Mar 07 Fév 2023, 13:07

| Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | Yg7e
Les Portes V - Le Conte II
Zébella




Rôle:

« N'y compte pas. » Déclara sèchement Zébella. Quand Merlin était là, elle aurait même voulu avoir une seconde paire d'yeux dans le dos pour surveiller le sournois. Son invitation l'avait rendue suspicieuse et elle s'attendait à moitié à découvrir dans les décombres le cadavre torturé et humilié d'un palefrenier qu'il avait déjà menacé par le passé. Or, la nouvellement nommée reine avait prévu de s'occuper elle-même de son cas. Désormais la cible autant du frère que de la soeur, Clémentin avait eu le bon sens de disparaître et, prise dans le tourbillon des derniers jours, le temps lui avait manqué pour envoyer des espions sur ses talons et ramener l'insubordonné à ses pieds pour une punition bien méritée.

Il ne restait des écuries qu'une ossature carbonisée qui ne tenait encore debout que grâce aux efforts d'Adolestine pour arrêter l'incendie. Le toit calciné avait été retiré pour éviter qu'il ne s'écroule complètement, remplacé par le squelette de poutres neuves. Par manque de place, la majorité des chevaux survivants avaient été installés dans des prés alentour en attendant que les travaux soient terminés mais c'est à l'intérieur que Merlin la menât, jusqu'à atteindre les box encore fonctionnels.

« ... » Au lieu d'un cadavre, une monture aux lignes puissantes et élégantes lui rendit son regard après avoir cessé de renifler la paille, ses deux oreilles dressées marquant sa curiosité. Même dans la pénombre, sa robe prenait des éclats bleutés aile de corbeau. Fascinée, la bleue en oublia la présence de son frère et tendit une main pour laisser l'animal sentir sa main avant de venir passer sa main le long de son encolure soyeuse. Les muscles qu'elle sentit courir sous ses doigts lui arrachèrent un sourire ravi qui disparut presque aussitôt que Merlin rappela son existence dans son dos. « ... » C'était à peine si elle montra l'avoir entendu. L'ignorer était devenue sa tactique. Pour la première fois peut-être depuis sa naissance, une passivité maussade avait étouffé son tempérament impétueux. Enfermée dans une bulle la tenant à distance de la réalité, l'ancienne princesse accusait le coup de tout ce qu'il s'était passé. Sans cesse, le bal se rejouait dans sa tête et sans cesse, les mêmes doutes la tenaillait. Quelle erreur avait été commise pour en arriver là ? La mort de Déodatus n'avait pas réussi à lever le poids engourdissant sa poitrine et son fantôme s'introduisait dans ses cauchemars la nuit. Elle réagissait juste suffisamment pour doucher l'ardeur de Merlin qui confondait son calme apparent avec le consentement dont il rêvait. Il n'avait pas été long à parler de mariage. Sa nuque s'habituait tout juste au poids de la couronne qu'il l'avait sous-entendu en surveillant sa réaction. Écœurée, elle avait détourné le regard sans répondre. Elle n'avait pas le goût de poursuivre leur petite guerre mais sa présence n'en était pas moins odieuse pour autant.

Dès qu'elle sentit sa respiration dans son cou, son coude partit vers l'arrière. « Tu me dégoûtes. » Articula-t-elle en pivotant pour lui faire face. Elle le repoussa des deux mains jusqu'à ce qu'il trébuche en arrière. « Approche-toi encore et je te fais avaler ta couronne. » Le prévint-elle. « Et garde tes fantasmes tordus pour toi. Tu essaies tellement d'être comme père que ça en devient ridicule. Tu es pathétique. Il n'attend pas de toi que tu sois une copie du monstre qu'il est. Il veut que tu montres que tu es capable de gouverner. » Ses bras se croisèrent et ses sourcils se froncèrent. « Bien entendu, il n'a pas jugé bon de me consulter. Tu n'es pas prêt pour cette couronne et tu ne le seras jamais, petit frère. Nul un jour, nul toujours. » C'était le slogan qu'elle s'amusait à lui scander enfant dès qu'elle lui se prouvait supérieure à lui dans une discipline, c'est-à-dire souvent. « Et il y a plus important. Les Lieugro ne peuvent pas rester en vie. Ils étaient aimés du peuple et tant qu'ils vivront, ils voudront les revoir sur le trône. Père nous a déjà mâché le travail en s'occupant de Montarville, même si ce n'était pas franchement l'obstacle le plus problématique. Et Lambert, il était son conseiller, il faudrait certainement s'occuper de lui aussi. C'est dommage, je l'aimais bien. » Elle jeta un coup d'oeil dédaigneux à son frère, agacée de devoir souligner l'évidence. Cet incapable allait causer leur mort et le pouvoir était un casse-tête dont elle se serait bien passé. « Je ne fais pas non plus confiance à l'armée ici et j'ai pris la décision de demander à quelques garnisons d'Uobmab de venir. Ils arriveront demain. Je serai plus tranquille avec une vingtaine de loyaux soldats à nos côtés. Il nous faudrait peut-être nommer un nouveau commandant des armées, je ne suis pas sûre de quoi faire de Childéric. Il n'a pas brillé par son efficacité au bal ou lorsque son roi était en danger, mais il faudrait quand même le rencontrer. Je ne le veux pas comme ennemi non plus, nous avons besoin d'alliés ou nous ne tiendrons pas un mois. »

Message I | 896 mots


| Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | 7qoc
Merci Jil  | Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | 009 :
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Dorian Lang
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Dorian Lang
Mar 07 Fév 2023, 15:02

| Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | G7pa
Les Portes V - Le Conte II
Ezidor




Rôle:

Un seul coup d'oeil sur la vaste demeure suffit à Ezidor pour constater que la richesse de la d'Errazib supplantait largement celle de la famille quittée au matin. C'est sans regret qu'il avait déserté les lieux, abandonnant la maîtresse de maison à son chagrin en murmurant ses condoléances du bout des lèvres sans en penser un mot. Il serait bien resté pour lui offrir des fortifiants qui l'auraient en fait engluée au fond du trou où elle se trouvait jusqu'à ce que la mort devienne désirable et inéluctable. C'était sans compter Childéric qui la couvait avec la férocité d'un dragon sur son trésor. Le docteur se rembrunit en songeant au soldat et à sa mauvaise surprise le soir du bal et c'est cette expression qu'il offrit à Irène quand elle lui ouvrit. « Mademoiselle. » Eut-il le temps de dire avant de chanceler sous l'impact de son corps. Pris de court, il demeura immobile et raide dans ses bras jusqu'à ce qu'elle le lâche et c'est un peu décontenancé qu'il se laissa entraîner à l'intérieur. Sans manquer un seul battement de la partition folle sur laquelle elle dansait, la jeune femme entama la visite. Son enthousiasme et son énergie était si envahissants qu'il ressentit en miroir tout le poids des années sur ses propres épaules. Ses articulations craquaient le matin désormais, ou quand il devait gravir des escaliers. Il avait même commencé à consommer quelques breuvages pour se redonner l'illusion de sa jeunesse lors des matins les plus difficiles.

Interloqué, le docteur parcourut des yeux la chambre blanche. « Coline ? » Avait-il répété avant d'apercevoir les peintures. Au milieu de cet autel, la folle s'épanouissait en exhibant les trésors de son obsession malsaine et peu à peu, il commença à comprendre à qui il avait affaire. Après avoir reçu sa lettre, il avait mené une enquête discrète sur Irène avant d'y donner suite. Ce qu'il avait appris était basé sur des ragots majoritairement mais il y avait toujours un fond de vérité dans ces derniers. Sa fortune pour commencer, et sa folie. Il pouvait composer avec, il suffisait d'aller dans son sens et c'est ce qu'il s'employa à faire.

Il fut difficile de ne pas reculer quand elle revint tout près, apparemment peu concernée par les distances sociales. « Oui, c'est très beau. » Approuva-t-il à mi-voix. Entraîné par la flamme vivace, il pénétra ensuite dans une pièce plus étroite, aussi sombre qu'une grotte et fournie avec soin. Une fois de plus pris de court, il pivota lentement vers elle. « Vous avez fait ça pour moi ? » À nouveau, l'espace entre eux se réduisit. Il ne pouvait nier que sa jeunesse et sa beauté ne le laissaient pas indifférent mais il n'avait pas la tête à l'imaginer dans cette configuration. La situation le dépassait encore trop pour envisager de droguer la riche héritière, d'autant plus qu'elle en savait beaucoup trop sur son compte. Il n'était donc pas nécessaire de l'endormir, sauf pour dompter sa force si elle venait à se débattre.

Pensif, il contempla les choix qui s'offraient à lui et quand Irène revint après avoir instruit ses domestiques, il lui prit le bras. « Venez vous asseoir, nous avons à parler. » Il prit place sur le sofa appuyé au pied du lit. « Vous voulez apprendre mon métier ? Ce n'est pas facile vous savez. J'ai souvent essayé d'enseigner mais je n'ai eu qu'un seul véritable disciple. » Il pencha la tête sur le côté, comme pour l'évaluer. « Vous me faites penser à lui. Lui aussi était venu à moi, épris par la curiosité. Nous avons fait de grandes choses. Mais je suppose que vous savez déjà tout ça. » Ezidor remonta les lunettes sur son nez et laissa son regard se perdre sur la bibliothèque partant à l'assaut du plafond malgré ses entrailles alourdies de livres. « Je ne vous ai même pas demandé, comment avez-vous vécu la mort du roi ? Qu'allez-vous faire désormais ? Rester ? Vous pourriez vendre cette maison et partir vous établir ailleurs. Ou voyager ? C'est très enrichissant vous savez, vous qui voulez apprendre. Même si ce n'est pas ce que je conseille à une femme seule. » Mais c'était sans doute mieux que de vivre sous la coupe d'Uobmab.

« Je suis curieux de voir ce que vous avez essayé de faire toute seule. Montrez-moi. » Il réfléchit un instant puis l'ombre d'un sourire apparut au coin de ses lèvres. « Tenez-vous à votre domestique ? » Martine pouvait se révéler bien plus utile qu'à apporter le repas. Ezidor se leva et contourna le lit pour s'approcher d'une armoire dont il ouvrit les pans. Il fouilla à l'intérieur jusqu'à trouver une paire de ceintures. « Cela devrait suffire à la maintenir si jamais votre poison manque d'efficacité. » Il l'interrogea du regard même s'il était convaincu qu'elle n'hésiterait pas à se soumettre à cet examen. Aucune limite ne l'entravait, c'était la théorie que le docteur voulait vérifier.

Message I | 872 mots


| Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | O5u6
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Priam et Laëth
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Mar 07 Fév 2023, 17:08




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Hélène


Rôle :


Assise au bureau de Childéric, Garance trempa sa plume dans l’encrier. Elle s’était isolée pour réfléchir, et surtout, pour écrire à Alembert. Depuis la prise de pouvoir des d’Uobmab, elle n’avait pas eu de temps pour elle. Le bal avait largement bouleversé son train de vie : il avait fallu gérer les retombées des divers incidents survenus, se lancer à la recherche d’Adolestine, mobiliser le corps diplomatique pour récupérer Coline – trop lentement, puisque Judas avait assassiné Montarville avant même de rencontrer les émissaires –, lancer des travaux pour réparer les dégâts causés par l’incendie des écuries, et gérer les affaires courantes du royaume – tâche que lui avait légué son frère, anéanti par la perte de ses deux filles.

Le meurtre orchestré par Judas avait renversé une nouvelle fois l’échiquier. Pour le moment, ses enfants n’avaient pas tenté de faire disparaître le reste de la famille de Lieugro. Cependant, si elle avait été à leur place, elle aurait agi en ce sens ; aussi, elle prenait ses dispositions pour garder une longueur d’avance. Dès la mort de son frère, elle avait été alertée par Childéric et avait quitté le palais, emmenant Placide avec elle. L’y laisser aux mains de l’ennemi aurait été une erreur stratégique écrasante. Elle aurait perdu un appui – aussi léger et futile était-il – et de la crédibilité auprès du peuple. Les d’Ukok les hébergeaient gracieusement. Elle leur en était reconnaissante, mais avait conscience que cette situation ne pourrait pas durer. Childéric était toujours chef des armées et, même si elle pensait sa loyauté acquise, elle ne perdait pas de vue la possibilité qu’il pût se retourner contre elle – ou perdre son poste et sa tête dans la foulée. Clémentine pouvait parler, aussi. Garance gardait même un œil sur les « morts » et les disparus. Ernelle d’Ukok, mais aussi et surtout Madeline d’Eruxul. Elle avait tout intérêt à se taire, parce qu’en tant qu’épouse de Lambert, elle était autant en danger que lui, mais la blonde se méfiait de la bêtise de cette femme.

Quant à son fils, aucun danger immédiat ne pesait dessus. Toutefois, la maison de campagne de Judas se situant juste à côté de la sienne, il n’était pas en sécurité non plus. Elle devait le rassurer et faire en sorte qu’il ne se fasse pas remarquer, au cas où le souverain aurait l’idée de séjourner dans sa demeure.

Mon cher fils,

J’espère que tu te portes bien. Prends-tu plaisir à lire l’ouvrage que je t’ai laissé la dernière fois ? Arrives-tu à avancer sur tes leçons ? J’aimerais pouvoir être auprès de toi pour t’y aider, et passer du temps avec toi. Malheureusement, beaucoup de choses ont changé ici, et m’ont contraint à rester.

Le souverain d’Uobmab a assassiné ton oncle et placé ses deux enfants à la tête de Lieugro. Il a aussi enlevé ta cousine Coline, qui devait être nommée héritière légitime de Montarville. Quant à Adolestine, elle a disparu lors du dernier bal organisé. Celui-ci a été placé sous le signe du chaos. Je te raconterai lorsque nous nous verrons.

Seul demeure Placide, qui a miraculeusement réchappé d’une tentative d’assassinat. Il est avec moi. Nous sommes en sécurité et nous allons bien. Je viendrai dès que possible. N’essaie pas de me joindre et, je t’en supplie, fais attention à toi. Ne prends pas de risque inutile. Je ne pense pas que tu sois en danger immédiat, mais reste le plus discret possible.

Je t’embrasse,

Ta mère qui t’aime

Elle n’allait pas seulement passer le voir. Ils allaient préparer ses affaires et partir. Fuir. Rester n’était pas une option, et cette fuite n’en serait pas vraiment une. Il était hors de question que ce royaume demeurât entre les mains d’Uobmab. Lieugro avait des alliés, et ces alliés devaient de plus en plus se sentir comme des proies : Judas était vorace. Sa politique, ces dernières années, prouvait à quel point il répugnait à s’arrêter aux frontières. Il semblait les assimiler aux conventions sociales les plus basiques : il les écrasait sans se soucier des cris offusqués qui s’élevaient tout autour de lui. Si elle avait vaguement cru en la tentative de rapprochement entamée par son frère, Garance voyait désormais les choses clairement : il n’y avait aucun pacte, aucune alliance, aucune trêve à espérer de cette couronne. Ils prendraient tout.

Après avoir plié sa lettre et l’avoir glissée dans une enveloppe, elle se leva et retourna dans le salon principal. En chemin, elle songea une nouvelle fois à Clémentin. Si Silas avait encore été en vie, elle l’aurait envoyé à sa recherche. Malheureusement, il avait été retrouvé mort. Judas, ou quelqu’un le soutenant, l’avait assassiné et ainsi empêché de protéger Coline. C’était une perte profondément désagréable, car il s’agissait de l’un de ses meilleurs espions. La blonde en avait cependant envoyé d’autres à la recherche du Prince-palefrenier. Ils avaient pour mission de le lui ramener. Elle voulait lui parler.

Parvenue dans le salon, elle croisa d’abord le regard de Lambert, puis celui de Childéric. Clémentine et Placide étaient aussi présents. « J’ai bien réfléchi. » débuta-t-elle. Entre ses doigts, elle tenait une liasse d’enveloppes. « Les d’Uobmab ont toutes les raisons du monde de nous éliminer. Nous partons. » Elle avait pris la décision seule, de son côté. Elle n’avait pas jugé utile de consulter Childéric ou Lambert. Son regard glissa sur ce dernier, avant d’embrasser à nouveau l’assemblée. « J’ai préparé des lettres pour demander l’hospitalité de nos alliés de Narfas, Erréil et Tahc. » Elle n’avait pas contacté Cit, Esirec et Reimlap. Ils étaient trop vulnérables. La jeune femme prit place sur un fauteuil et tourna le visage vers son neveu. « Ce n’est pas une fuite. Je n’ai pas l’intention de laisser Lieugro entre les mains des deux enfants de Judas. Il revient aux fils et filles de sang de Lieugro. Cependant, il sera plus aisé d’agir pour les contrer dans un royaume où prendre le risque de respirer l’air libre ne nous coûtera pas la vie. Je continuerai à faire chercher Coline et Adolestine. » La blonde s’humecta les lèvres. Elle avait son port de tête habituel, droit et princier, presque impassible ; cependant, ceux qui la connaissaient bien pouvaient déceler l’agacement et la détermination dans ses prunelles céruléennes. « J’ai aussi missionné des espions pour retrouver Clémentin. Je lui proposerai de se joindre à nous. Lambert, si tu souhaites nous suivre – et étant donné ta position, je te le conseille –, sache que la porte est ouverte. Childéric, il en va de même pour vous, Clémentine et le reste de vos proches. Votre marge de manœuvre me paraît plus ample, mais je ne vous crois pas moins menacé. Les enfants d’Uobmab pourraient parfaitement vouloir vous éliminer. » D’autant plus qu’il avait failli à ses missions. Elle n’eut pas l’indélicatesse de le souligner. Ses yeux clairs balayèrent à nouveau l’assemblée. « Que comptez-vous faire ? » leur demanda-t-elle. « Et, j’espère une réponse honnête de votre part : si vous restez ici, continuerez-vous à soutenir le nom de Lieugro ? Nous aiderez-vous à reprendre notre royaume ? » S’ils ne s’y engageaient pas, elle devrait les faire surveiller. Peut-être même les tuer. Pour le moment, en vertu de leurs services rendus à la couronne et de leurs caractères, elle leur faisait confiance. Autant qu’elle en était capable.



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| Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | 1628 :


| Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | 2289842337 :
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Mar 07 Fév 2023, 20:50



Les Portes


Dans le salon de la demeure des d’Erexul, je faisais les cent pas. Mes jambes me conduisaient d’un coin à l’autre de la pièce sans que je n’eusse à leur ordonner quoi que ce fût. Mon esprit, lui, était occupé à ressasser les derniers événements. Une pointe de culpabilité ne cessait de me transpercer le cœur. J’aurais peut-être dû. J’aurais peut-être dû le tuer. Aurais-je pu ? Aurait-ce arrangé les choses ? Je n’en étais pas certain. Je ne regrettais pas les instants volés dans les bras de Rosette mais… Je soupirai et m’arrêtai face à la fenêtre. Je posai mes mains sur son rebord et amenai mon front contre le verre froid. Sur les carreaux, des chemins d’eau se formaient presqu’en continu. J’avais été écarté de la sphère publique par Lambert. Les aveux qu’il m’avait fait m’avaient… je n’avais pas les mots. J’avais gagné un père en même temps que j’en perdais un. Le deuil du Roi m’était difficilement supportable. Il me l’était parce que j’avais eu la confirmation que ma mère n’était pas si folle. Les années qu’elle avait passé à tenter de convaincre les autres que j’étais de sang noble, en ne recevant que des moqueries en retour, avaient probablement fini de la détruire psychologiquement. En ce sens, j’en voulais particulièrement à Montarville. J’aurais aimé pouvoir m’expliquer avec lui mais Judas m’avait enlevé cette possibilité. Il n’y avait plus personne pour supporter ma colère. L’ire qui me gonflait le cœur ne pouvait plus s’exprimer. J’aurais confronté mon père. Je lui aurais demandé de rattraper le temps perdu, de s’excuser. Néanmoins, à présent, j’étais un Prince illégitime sans Royaume. Je n’étais même pas certain que le Monarque m’aurait reconnu s'il en avait eu la possibilité. Peut-être aurais-je continué à n'être qu’un bâtard, sans nom et sans propriété. Les choses ne m’auraient peut-être pas dérangées. J’aurais peut-être préféré ne rien savoir. Dans ces conditions ma vie n’aurait pas été autant en danger. Lambert m’avait demandé de ne pas en parler et j’avais gardé le silence. Je n’avais rien dit à Rosette. Moins mes origines se sauraient, mieux ce serait.

Je décollai ma tête de la vitre et me dirigeai vers un bureau. Je devais écrire à Zébella, afin de m’excuser. Étais-je désolé ? Je n’en savais rien. Elle était Reine aujourd’hui. Si je l’avais aidée à tuer Merlin, peut-être que les choses auraient été différentes. Je ne pouvais pas non plus lui avouer que Montarville m’avait demandé de veiller sur elle et sur Adolestine. Ma mission avait été un échec complet. Je m’inquiétais pour la Princesse et je portais sur mes épaules une culpabilité poignante pour le viol de la nouvelle Reine. Je n’aurais pas dû me laisser divertir. Pourtant, lorsque j’y réfléchissais longuement, le constat poignant de mon incompétence de base à m’occuper de surveillance me frappait. Mon père m’avait confié une tâche bien trop lourde pour moi. Je soupirai et me penchai sur le papier. Ce serait une lettre sommaire, très peu protocolaire.

À l’attention de la Reine Zébella d’Uobmab,

Je tenais à m’excuser de n’avoir pu me montrer à la hauteur de vos attentes. J’espère avoir une seconde chance de réaliser vos vœux.

Clémentin.


Je laissai ma plume en suspension un instant, avant de rajouter :

La liberté est comme un cheval lancé en plein galop,
Dans sa course, nul cavalier ne saurait le dompter,
Il avance, sans un regard vers les blessures du passé,
Il s’est libéré de ses chaînes et de sa prison de barreaux.


Je repensai à ce qu’elle m’avait dit lorsque nous nous étions rencontrés. Elle m’avait demandé de l’attraper. Puis, plus tard, lorsque nous nous étions retrouvés seuls, elle m’avait décrit son frère et avait qualifié ce qu’il désirait lui faire d’horrible. Elle m’avait demandé mon aide avant de me menacer. Aurais-je été plus prompt à réaliser ses souhaits si elle n’avait pas mis directement ma vie en danger ? À présent, ça n’avait plus d’importance. Si elle ne me tuait pas, son frère le ferait probablement. Il leur suffisait d’apprendre que le sang de Montarville coulait dans mes veines pour avoir dans l’idée de m’éliminer. Cette stratégie serait la plus logique. Alors que faire ? Les tuer le premier ? Fuir ? Les secondes passèrent puis, pris d'une pulsion de folie, un sourire se forma sur mes lèvres. Je lui écrivis mot pour mot ce qu’elle m’avait proposé lorsque nous étions encore à cheval.

Est-ce que vous aimez jouer, ma Reine ? Essayez de me rattraper si vous le pouvez. Seule. Il paraît que vous avez un talent dans toutes les disciplines. Est-ce que la chasse au palefrenier en fait partie ?

Je pliai la lettre et la cachetai, avant de la confier à un domestique. « Merci. » lui dis-je, après qu’il eût accepter ma demande. Rosette n’était toujours pas revenue. Elle avait évoqué Natanaël d’Ukok, avant de me laisser dans le salon. Il fallait que je la vois, afin de lui dire que j’allais devoir partir rapidement. Je n’avais aucune idée de comment réagirait Zébella et rester avec elle la mettait en danger davantage.

811 mots
Erasme (Clémentin)

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mar 07 Fév 2023, 22:57



Les Portes


Mon regard monta vers le plafond. À l’étage, ma tafiole de demi-frère devait vivre un moment désagréable. J’espérais pour lui que Gustave réussirait à lui remettre les idées en place. Une grimace de dégoût commença à se former sur mon visage à la pensée de ce que lui et le Prince avaient pu faire. Ils étaient dégueulasses. Les imaginer s’embrasser avait de quoi me faire passer l’envie de manger la nourriture présente sur la table. Je n’avais pas le moindre désir d’appartenir à la même famille que ce dégénéré. Néanmoins, je voulais bien lui donner le bénéfice du doute. L’ancien Prince l’avait peut-être forcé. Lorsqu’il verrait la femme qui se trouvait dans le bureau de notre père, il changerait probablement d’avis. Elle était désirable. Je pensai à elle un instant, en me questionnant sur ce qu’il serait éventuellement possible de lui demander. De se faire attacher ? Je m’humectai les lèvres avant de jeter un coup d’œil à ma mère. Je m’étais comme éloigné. Le déni de la mort de Déodatus me tenait sans doute mais ce que j’avais trouvé sous le lit de ce dernier m’avait convaincu de certaines choses que je n’avais pas partagées avec Yvonelle. Notre mère avait posé pour lui. L’avait-il niquée ? Les penchants pervers de notre frère m’avaient éclaté au visage lorsque je l’avais vu essayer de regarder la blonde en train de se laver. Était-ce de la faute d’Adénaïs ? L’avait-elle initié à ce genre de pratiques ? L’avait-elle accueilli entre ses cuisses ? S’était-elle laissé prendre sur la toile même du tableau de son corps dénudé ? J’avais remis la peinture là où je l’avais trouvée. Depuis, la vision sexualisée de la femme qui m’avait porté dans son ventre ne cessait de me hanter. J’en cauchemardais. Je n’arrivais plus à la regarder. Je n’y arrivais d’autant plus que j’étais à présent certain qu’elle avait trainé son cul partout. Des jours plus tôt, j’aurais probablement cherché à la soutenir, à lui trouver des excuses. Au fond, j’avais toujours su qu’il se passait quelque chose. Je culpabilisais peut-être de n’avoir rien fait. Mes yeux se posèrent sur Hermilius de Tuorp. L’avait-il baisée, lui-aussi ? Je soupirai. Ça ne servait à rien. Tout était vain. Ma mère était une pute et mon frère était mort après avoir violé la femme qui était à présent Reine du Royaume. Il valait mieux me concentrer sur la branche paternelle de ma généalogie, malgré la présence de la tapette.

J’amenai mon verre à mes lèvres. Ma main libre était sous la table et caressait discrètement la cuisse d’Yvonelle. Je n’appréciais pas la présence d’Eléontine. J’avais envie de l’étrangler. Je m’étais senti spécial, plus jeune, lorsqu’elle m’avait initié aux plaisirs de la chair. J’avais peut-être même été amoureux… ou amoureux de l’idée que je me faisais de l’amour et de celle d’avoir de la chance qu’une femme comme elle s’intéressât à un garçon comme moi. Néanmoins, plus j’y songeais, plus le malaise grandissait. J’avais été vulnérable face à elle. Je lui aurais mangé dans la main. Maintenant, je désirais le lui faire payer. J’espérais ardemment que Gustave la frapperait de nouveau, devant moi si possible. Je tournai le visage vers Yvonelle et lui souris. Le silence avait remplacé le peu de conversation qui avait survécu jusqu’ici. Dès que tout serait officiel, je pourrais épouser la blonde. C’était tout ce qui m’importait vraiment. La mort de Montarville ne m’avait pas perturbé. Qu’importât la Royauté, je n’avais pas envie de quitter Lieugro. De plus, je trouvais que les nouveaux Souverains avaient bien plus de classe que l'ancienne tête couronnée. Restait le comportement de Déodatus avant sa mort. Si je restais, j’espérais que les d’Uobmab ne reporteraient pas la faute de ce pervers sur moi. Zébella m’avait vu me battre avec lui. Elle était donc au courant de notre inimitié, ou de ce qui pouvait s’y apparenter. La vérité était différente. J’avais profondément aimé mon frère avant de le surprendre dans sa perversion. Yvonelle était à moi, à moi et à personne d’autre. Mes doigts se resserrèrent légèrement sur sa cuisse.

« Vous pensez partir ou rester ? » finis-je par demander. Personne n’avait posé la question jusqu’ici. Cette réunion de famille improvisée était déjà suffisamment malaisante. « Je me demande ce que les Uobmab ont à offrir… » laissai-je planer. Ils auraient besoin de soutien et peut-être qu’un ou deux postes intéressants se libéreraient bientôt. Il y aurait probablement des opportunités à saisir. En côtoyant Gustave, j’avais fini par comprendre qu’il me fallait avoir de l’ambition. Travailler avec les livres… c’était un rêve d’enfant.

759 mots
Elzibert (Lucius)

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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Mer 08 Fév 2023, 12:02


Images par Irina Mayorova & Akin A..
Les portes - Chapitre V
Stanislav

Rôle - Alembert De Lieugro:
« Sir Lieugro. » Alembert ne redressa pas tout de suite la tête, ignorant le domestique. Il était concentré sur son travail. Sa dernière collection de poupées était sa plus belle réussite. Il avait fait de nets progrès, ces derniers temps. Il aurait été dommage de faire une bavure sur son œuvre, si tardivement dans le processus : cela aurait signifié devoir tout recommencer. Autrement dit, la moindre erreur aurait été très contrariante. Mieux valait, donc, ignorer l'idiot qui venait le déranger en dehors de ses heures de leçons. Puisqu'il ne s'agissait pas de l'un de ses précepteurs, l'adolescent se permettait une pointe d'insolence. On ne lui dirait rien : même s'il n'était pas le fils de Montarville, il partageait son sang. Mieux encore : il était né pour régner, à la mort du roi ou à la suite de sa mère. Toujours était-il qu'un jour, il les gouvernerait tous, et personne dans la maisonnée n'était assez sot pour oublier ce détail d'importance. On le laissait donc à ses caprices, dans la mesure où ceux-ci ne devenaient pas de l'insubordination envers ses enseignants. « Hmm-hmm. » insista néanmoins le domestique. Le brun ferma les yeux puis laissa un soupire lui échapper. Las, il reposa son pinceau et attrapa un chiffon pour s'essuyer les mains. « Qu'y a-t-il, Albus ? » Le valet s'approcha, tenant un petit plateau d'argent sur lequel était soigneusement posé une missive. « Sir, Dame Garance votre mère vous a fait parvenir une correspondance. » Le fils se leva de son tabouret avec empressement, se jetant précipitamment sur le plateau pour s'emparer de la lettre, qu'il déplia et lu d'une traite.

L'absence de sa mère avait quelque peu angoissé le garçon. S'il était habitué à la distance et à ne pas la voir durant de longues périodes, il supportait moins ses silences prolongés. D'autant plus qu'elle lui avait promis une visite après le bal organisé en l'honneur des invités royaux. Or, elle n'était jamais venue le retrouver. L'angoisse l'avait fait tourner en rond, l'avait empêcher de dormir. Lorsqu'il s'était confié à ses tuteurs, tous l'avaient dissuadé de réagir de manière inconsidérée, tous avaient refusé de le laisser rejoindre le palais pour voir ce qu'il s'y passait. Bien que la fougue l'eut fait imaginer mille plans risqués pour retourner auprès de sa mère, il avait hérité de sa sagesse et, finalement, toutes ces paroles n'avaient été que cela : des fables pour alléger son esprit.

« Le roi est mort. » Alembert releva la tête vers le domestique, qui n'avait visiblement pas été mis au courant de la situation du royaume. « Les enfants D'Uobmab sont à la tête du pays. » Plusieurs choses n'allaient pas. L'héritier n'était pas tant bouleversé par l'assassinat de son oncle : il calquait son comportement sur celui de Garance et, puisqu'elle ne s'était pas répandue en lamentation, il ne verserait pas de larmes. Son éducation avait été teintée de la jalousie éprouvée par sa mère et il avait méticuleusement appris des erreurs stratégiques que l'homme avait commis, afin de ne pas les refaire à son tour lorsqu'il serait monté sur le trône. Il restait néanmoins son oncle et il avait appris de l'importance de la famille, bien qu'il ne l'eut jamais éprouvée en réalité. La disparition de Coline et Adolestine, si elles étaient inquiétantes pour la stabilité du royaume, représentaient une voie libre pour son ascension au titre de Roi. Quand à Placide... Il ne l'avait jamais considéré comme une menace. Toujours était-il qu'une pointe de jalousie lui cisaillait le coeur. Le prince n'avait rien fait pour mériter la présence de sa mère à ses côtés, et pourtant, il pouvait l'apprécier sans effort. Réalisait-il la chance qu'il avait ? Probablement pas. Ses cousins avaient toujours été habitués à tout avoir, sans rien faire en retour. Lui avait dû apprendre la valeur des choses et des gens. Il avait conscience des choses et de ses devoirs, desquels découleraient un jour ses droits. Il comprenait donc la position de Garance. Veiller sur les trois enfants du roi légitime était une priorité : si elle parvenait à tous les récupérer saints et saufs, elle serait reconnue comme leur sauveuse, et personne n'oserait remettre en doute sa valeur.

Alembert s'installa à son bureau, attrapa un parchemin et une plume.
Ma chère mère,

Je me porte bien, mieux en tout cas que le reste de notre famille, grâce à votre sage décision : me rendre au bal était, en effet, une terrible idée. L'ouvrage que vous m'avez laissé était une véritable pépite. Je l'ai dévoré en quelques heures et, arrivé à la dernière page, j'étais triste de découvrir que la suite ne m'attendait pas encore. Vous me connaissez si bien. Quand à mes leçons, vous avez choisi les meilleurs pour m'enseigner et ils s'efforcent d'être à la hauteur. Personne n'a l'esprit aussi vif que le vôtre mais leur savoir est non négligeable et je continue à m'instruire à leurs côtés.

Je suis navré d'apprendre le décès de notre roi, et de découvrir la tyrannie qui lui succède. Je suis cependant rassuré de savoir que mon cousin est en sécurité à vos côtés. J'espère que ses sœurs se trouveront bientôt sous votre protection également.

Je resterai sage. Je sais être discret, comme vous me l'avez enseigné. Je ne ferai rien d'inconsidéré, qui pourrait mettre notre famille en péril. Prenez soin de votre neveux mais, surtout, faites attention à vous : aucune vie ne m'est plus précieuse que la votre.

Je vous embrasse tendrement,
Alembert.
L'adolescent donna sa missive au coursier, lui demandant de la transmettre à sa mère dans les plus brefs délais. Puis il se rendit dans la salle de vie principale. Hector et Julien se trouvaient là également. « Ma mère vous a déjà mis au courant. » Ce n'était pas une question : le fils était persuadé que ses enseignants étaient déjà au fait de la situation dans laquelle se trouvait le royaume. Garance leur avait sans doute ordonné de ne rien lui dire. « Dame De Lieugro nous a demandé de continuer les leçons, comme à notre habitude. D'ailleurs, la notre commencera d'ici quelques minutes. J'espère que vous avez révisé correctement. Je ne me montrerai pas moins exigeant que d'habitude, malgré les tristes nouvelles dont vous a fait part votre mère. » Alembert ignora la remarque de son professeur d'histoire et de géopolitique. « Le Roi d'Uobmab réside dans la propriété proche de la notre. » rappela l'adolescent. « Il ne s'y trouve pas seul. » Le brun avait aperçu plusieurs silhouettes, qui n'étaient pas celles de domestiques - il avait appris à faire la différence, avec le temps. Il repensait au monarque, et à toutes ces horribles choses qu'il avait entendu à son sujet. L'Usurpateur avait mis ses enfants sur son trône. La pensée lui était difficilement supportable. Il ne s'inquiétait cependant pas. Il savait que sa mère trouverait une solution pour rétablir l'ordre. « Les filles de nos campagnes sont tout à fait charmantes. » « La Princesse a été enlevée. A-t-on informé les autorités de la présence d'une compagnie ici ? » Sans doute. Mais qui oserait envahir la demeure du tyran et risquer son courroux ? Personne ne s'y risquait sous l'illusion de la protection de Montarville ; personne n'essayerait maintenant. Personne à part lui.
1271mots.



Merci Kyky  nastae
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mer 08 Fév 2023, 14:24



Unknown

Les Portes – Chapitre V

En groupe | Freyja


Rôle :


Coincée sous Judas, Coline suspendit sa respiration. Les poignets bloqués au-dessus de sa tête, elle n’avait aucun moyen de se défendre. Elle aurait pu essayer de renverser leurs positions d’un coup de bassin ou d’une torsion du buste, mais elle connaissait déjà l’issue de ces tentatives : l’échec. On lui avait appris à avoir du maintien et à danser, pas à échapper au poids écrasant d’un homme. Encore moins à le tuer. Pourtant, ce désir brûlait dans ses yeux. S’il avait suffi, le souverain serait mort mille fois. Toute sa vie, elle se souviendrait des sensations qui l’avaient terrassée lorsqu’elle l’avait vu rentrer ce jour-là, après qu’il lui avait dit partir chasser. La tête de son père trônant dans ses mains. Le visage de Montarville défiguré par la mort. Cette vision avait annihilé toute son envie de passer du temps avec le brun, de l’accueillir dans son lit et d’apprendre à ses côtés. Elle avait hurlé, pleuré, juré. À chaque fois qu’elle devait passer dans le salon ou devant ses portes grandes ouvertes sur le crâne de plus en plus putréfié de son père, ces ressentis revenaient au galop, et s’accompagnaient immanquablement d’une nausée qui la purgeait de ses repas. Non seulement, elle n’était pas taillée pour le combat, mais en plus, elle avait perdu des forces. « Ils ont juste trop peur d’essayer. » cracha-t-elle, furieuse. Apeurée, aussi. Il n’allait sans doute pas la laisser en vie. Coline avait agi sous l’impulsion d’une forme de désespoir. Puisqu’il avait tué son père, puisqu’il avait placé ses enfants sur le trône, il n’y avait aucune raison de l’épargner. Elle constituait une menace, comme tous les autres membres de la famille royale. Son cœur battait, fort, vite. Elle savait ce qui l’attendait.

L’instinct étant plus fort que la résignation, elle eut un mouvement de défense lorsqu’il fit courir ses doigts dans ses cheveux et son corps. Elle ne s’attendait cependant pas à ce qu’il introduisit ses deux doigts dans son entrejambe. Aussitôt, elle émit une plainte, et remua pour essayer de se défaire de cette violation. Rien n’y fit. Elle le sentit aller et venir, plusieurs fois, comme il aimait le faire de temps en temps, avant de plonger entre ses cuisses. Allait-il le faire ? Elle n’en avait pas envie, mais elle était assez réaliste – et avait acquis suffisamment d’expérience à ses côtés – pour savoir que son consentement était le dernier de ses soucis. Il était déjà nu. « Arrête. » exigea-t-elle. Il ne le fit que lorsqu’il estima que la punition était suffisante. La Princesse se redressa aussitôt. Son expression s’attachait à demeurer noble, assurée et féroce. Elle avait déjà trop pleuré devant cet homme. Son orgueil la poussait à ne plus vouloir lui accorder la moindre miette de son désespoir et de sa misère. Elle devait être forte, au moins en apparence.

Ses iris le dardèrent. « Le mot est faible. » Elle ne lui en voulait pas. Elle le désirait mort. Non, pire. Elle le désirait mort et vivant à la fois. Par devoir, il lui fallait venger son père. Cela ne pouvait passer que par le trépas de Judas. Mais cet assassinat lui coûterait. Elle répugnait à l’admettre et elle avait lutté contre durant les derniers jours, cependant, le constat était sans appel. Il lui avait fait quelque chose qui lui rendait l’image de sa mort pénible. Malgré elle, ses yeux glissaient sur les courbes de sa silhouette dénudée. Elle lui en voulait et elle le voulait. « Mon père aurait surtout dû engager un chef des armées qui soit moins incompétent que ce Childéric d’Ukok. » Si elle rentrait, elle lui ferait percer le cœur d’une lance. Cet incapable était responsable de tous les maux actuels du royaume. Coline jeta un coup d’œil au couteau qui dansait entre les doigts de Judas. Qu’attendait-il pour le lui planter en pleine poitrine ? La réponse tomba rapidement, en même temps que son masque fortifié, remplacé par l’étonnement. « Comment ? » Elle cligna des paupières, bien qu’il lui fallût peu de temps pour que le raisonnement du roi ne se mêlât au sien. Si la fille de Lieugro optait parfois pour une attitude capricieuse qui la confinait presque à la bêtise, elle était loin d’être stupide. Les hypothèses quant à son retour s’enchaînèrent dans son esprit à une allure folle.

Son regard tomba sur l’entrejambe de Judas. Ce qu’elle y vit la fit rougir. Son éducation ne l’avait pas habituée à ce genre d’images ou de configurations. Jeune, elle portait encore l’empreinte farouche de ceux qui connaissaient leurs premiers émois. La Princesse détourna le regard et s’humecta les lèvres, avant de ramener vivement son attention sur l’homme. Elle détailla le couteau, avant de relever les yeux vers lui. Sans un mot, elle se mit debout et franchit la distance qui les séparait. Son entrejambe ne lui faisait pas spécialement mal. Elle avait simplement l’impression qu’une chose n’y ayant pas sa place s’y était logée. Elle inspira, avant de refermer ses doigts sur le manche du couteau. D’un geste sec, elle l’arracha à l’emprise de Judas, qui n’opposa aucune résistance. Il aurait aisément pu le garder. Ou la désarmer, encore. Durant une seconde, elle haït tous ces précepteurs qui s’échinaient à ne leur apprendre que les bonnes manières et à leur enseigner les vertus de l’art. Dans ces situations-là, tout cela ne servait à rien du tout. Quelqu’un qui n’avait que de l’esprit se retrouvait presque démuni. On ne négocie pas avec la mort. « Si je te tue, je ne pourrai rien te prouver. » Elle jeta le couteau derrière elle. Il cliqueta sur le sol et glissa sous le lit. « Quand pars-tu ? » demanda-t-elle. « J’ai besoin de temps pour préparer mon retour. Si je réapparais comme ça, tes enfants me feront assassiner. Si je retrouve ma tante, elle risque aussi d’achever ce que tu n’auras pas fait pour elle. » Que les enfants d’Uobmab dominassent le royaume la dégoûtait. Imaginer leurs grossiers séants sur le trône raffiné de ses parents la révoltait. Quant à Garance, la savoir en vie l’énervait. À défaut d’être une tante et une sœur appréciable, elle aurait pu faire l’effort de mourir durant la prise de pouvoir d’Uobmab. « Et quand penses-tu revenir ? » Les mots lui râpèrent la langue. Elle avait envie de savoir, pourtant. « N’essaieras-tu pas de me tuer si j’assassine tes enfants entre temps ? » Coline se rapprocha encore d’un pas. « Et si je ne suis plus un petit orage ? »



Message I – 1089 mots

Pour la cohérence (*wink wink Irène*) et ne pas vous perturber, je garde les mêmes images <3




| Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | 1628 :


| Les Portes Chapitre V - Quand Lieugro devint Uobmab - Transition | 2289842337 :
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Mer 08 Fév 2023, 19:18


Les Portes - Chapitre V


Rôle:

 « Je vous remercie, Jacques. Vous pouvez disposer. » Natanaël se pencha vers le domestique. « Et je prie pour que votre voyage soit de bon augure. » Le servant grisonnant des D'Eruxul s'inclina, tremblant, et sortit de sa chambre. Exceptionnellement, Natanaël était retombé dans ses travers. Il avait piqué le bout de l'index de son cobaye et aspiré un filet de sang salvateur. Pendant un court instant, le blond était retombé dans l'insouciance bénie de son enfance. Jacques s'était docilement soumis à l'exercice et était généreusement récompensé. Le château était sa demeure depuis une décennie, mais il avait décidé de partir pour un Royaume voisin sous peu, accompagné de sa famille et de domestiques d'autres domaines. Alors que des opportunistes affluaient, désireux de piocher leur part de butin dans le sillon frais de la terre souillée par les D'Uobmab, d'autres auraient tout sacrifié pour ne pas subir le joug de la cruelle famille.

Natanaël, pour sa part, tanguait d'un côté comme de l'autre. Au début, le blond avait fait ses valises pour fuir aussi tôt que possible avec Ernelle. Puis, sa mère avait disparu. Natanaël s'était retrouvé seul, livré à lui-même, son esprit hanté par les morts. La terre de l'innocence lui semblait si loin, désormais. Merlin lui avait arraché son ancre. Judas avait soufflé ses espoirs de justice. Depuis, de violents courants assaillaient sa coque fracturée de toutes parts. Une tempête grondait dans son esprit. Ses journées étaient mêlées de tristesse et de colère. Natanaël se retrouvait à la dérive dans un océan d'incertitudes. Mais le temps était compté. Plus il s'égrainait, plus le D'Ukok s'enfonçait dans un maëlstrom prêt à l'engloutir tout entier. Et aujourd'hui, il avait décidé d'agir.

Le blond se rendit au bout du couloir et s'arrêta devant la porte de la chambre de Rosette. Il ajusta son col et se redressa en inspirant un bon coup, s'armant de toute la force dont il était capable. Il frappa à la porte et entra quand il entendit une voix fluette étouffée par le bois. Il avait profité du domaine D'Eruxul comme refuge pour faire son deuil dans le calme. C'était du moins son argument officiel. Fuir sous le toit de Rosette lui avait habilement permis d'éviter toute confrontation avec sa fiancée, par la même occasion. Car le souffle glacé de la faucheuse s'était immiscé entre eux et craquelé un lien qu'il croyait indéfectible. Natanaël s'était fermé, ses lèvres scellées par un secret. Il s'en estimait entièrement responsable et cela le rongeait autant que le deuil. Mais il n'avait pas la force de mener cette bataille. « Je ne serai pas long », s'excusa le blond en entrant. Il afficha une expression parfaitement neutre. Son comportement était devenu automatique, mécanique, comme ces objets articulés que sa mère fabriquait.

« Il est temps pour moi d'écourter mon séjour. Je te suis reconnaissant de m'avoir prêté refuge. » Elle semblait si... entière. Rosette avait tenu bon après le bal. Sa force n'était pas brute comme Elzibert, ni froide comme Yvonelle. Elle était silencieuse, mais solide. Son amie d'enfance était résiliente. A moins que sa résistance était due à la passion qui l'enflammait pour cet aimant rustre qu'elle avait pêché il ne savait où. Clémentin était le cadet de ses soucis : le monde de Natanaël s'était étriqué dans les recoins de sa personne. Sa seule priorité était sa survie. Pour autant qu'il en sache, Ernelle avait été enlevée par Merlin, en tant qu'avertissement. Il était peut-être surveillé par ses espions.

Soudain inquiet, le blond s'écarta de l'ouverture et s'approcha de Rosette. Son regard se perdit un instant dans le cocon de la rousse, comme pour en graver ses détails sur sa rétine. Enfin, il se posa sur son air inquisiteur. Natanaël serra les dents. Il s'efforçait de garder le contrôle. « Je suis sur le départ. » Son interlocutrice le connaissait par cœur et comprit certainement qu'il ne parlait pas de revenir chez lui. « Je me rends au Domaine Royal. » Il l'annonça sans la moindre émotion, mais laissa ses derniers mots en suspens. Le nom des D'Uobmab ne pouvait franchir ses lèvres. « Je dois retrouver Ernelle. Si elle est emprisonnée là-bas, je dois y aller avant que les Lieugro ne soient arrêtés. Je ne veux pas qu'elle se retrouve au milieu d'une boucherie. » Judas avait gracié les familles d'un délai pour se décider, mais sa promesse n'engageait pas forcément ses enfants.

Il soupira et s'adossa contre le mur. Ses forces l'abandonnaient. Un silence de plomb s'abattit sur le duo. Il lui semblât que leur amourette remontait à une éternité. Natanaël serra le poing. Il ne devait pas craquer. Pas devant elle. *Tu crois que je suis un traître ?* Songea-t-il amèrement. Lui-même n'avait pas la réponse. « J'ai conscience que je me jette dans la gueule du loup. » En réalité, il n'y allait que pour voir une personne : Zébella. Elle était la clé de sa liberté. Sinon pour toujours, au moins pour fuir l'œil du cyclone. Mais si sa présence était annoncée au mauvais moment et qu'il tombait sur Merlin, son plan serait compromis. Aurait-il seulement la force de plier le genou face à ce fou ?

Ce dernier réalisa que leurs chemins se séparaient maintenant. Il s'approcha encore et la dévora des yeux. Il espérait vraiment tout le meilleur pour elle. Si elle était heureuse, même avec cet homme, même malgré la tragédie qui les secouait, tant mieux. « Et toi ? » Lui demanda-t-il, évitant toujours le sujet de sa fiancée. Un reliquat de leur relation intime le poussa à poser sa main sur son bras. Il la laissa glisser jusqu'au dos de sa main et y noua ses doigts. *Me trouve-tu lâche ?* « Que vas-tu faire ? »

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Mer 08 Fév 2023, 20:43



Les Portes



Le regard perdu dans le vide, mes pensées étaient tournées vers le souvenir du corps impuissant d’Ezidor. Je l’avais rattrapé avec souplesse. Sa silhouette m’avait semblée légère. Dans mes bras, il n’avait été qu’une poupée de chiffon. Je l’avais admiré longuement, après l’avoir posé sur le canapé. Cette vision, depuis, s’infiltrait souvent dans mon imaginaire. À ce moment-là, je m’étais senti étrangement puissant. Trop puissant. Avoir eu la possibilité de disposer de lui avait fait éclater certaines de mes limites. La situation m’avait effrayée. J’aurais pu l’abuser dix fois avant qu’il ne s’éveillât. Mes doigts avaient couru sur son visage vieilli par le poids des années. Nos rapports passés n’existaient plus à présent. Jadis, il me dominait entièrement. Aujourd’hui, il ne dominait que mon cœur. Dans ce cœur résidait l’adolescent que j’avais été, moi plus jeune et avide d’apprendre son art. Je ne savais que penser de tout ça. Finalement, je n’avais rien fait. Je ne l’avais pas dénoncé pour le crime qu’il avait probablement commis. Je n’en avais pas ressenti l’envie. Je voulais… Je ne savais pas ce que je désirais. Peut-être souhaitais-je retrouver le goût de ce passé que nous avions vécu en commun ? Peut-être avais-je envie qu’il me regardât abuser autrui, comme j’avais pu le regarder lui des années auparavant ? En ce sens, la mort de Montarville avait ébranlé la partie de moi-même que j’avais construite, celle qui était lisse, celle qui se battait pour une forme de justice, celle qui était droite et devait le demeurer. La nouvelle avait brisé le reflet parfait que j’avais fabriqué. Je n’avais plus de Roi à servir, plus de Royaume à protéger. Je n’avais pourtant toujours pas été déchu de mes fonctions. Le temps était comme en suspension. La sentence des Uobmab finirait probablement par tomber. La solidité même de mon identité s’en retrouvait ébranlée. Si l’on me retirait titre et rang, alors qui deviendrais-je ?  

Mes yeux remontèrent sur Garance. J’avançai mes mains liées sur la table. En tant que soldat, il me fallait rester loyal à la famille de Lieugro. Néanmoins, j’avais bien trop côtoyé Ezidor pour être certain que ce fût la bonne tactique. J’hésitais. Me jeter corps et âme dans la reprise du Royaume perdu ou capituler devant l’envahisseur en priant pour garder ma place ? Les soldats ne me le pardonneraient probablement pas. Néanmoins, beaucoup mourraient et le pardon des morts n’était qu’un piètre tribut. Si je décédais, ce même pardon me deviendrait inutile. Mon maître avait survécu longtemps parce qu’il avait su s’entourer de secret et agir pour tous les camps sans jamais prendre parti ou presque. Était-ce là la solution ? Je pensais pourtant nos situations distinctes. Lui était médecin, formé pour soigner. J’étais Chef des Armées, formé pour obéir aux ordres d’un Monarque. Mon Roi était mort et, par voie de conséquence, ma vie aurait dû s’arrêter en même temps que la sienne. Cependant, je n’avais aucune envie de mourir et ma loyauté s’était progressivement déplacée vers Garance. Je devais également penser à Adénaïs et, plus globalement, à ma famille. Le chagrin de la femme que j’aimais était le mien et je regrettais de ne pas être à ses côtés actuellement. J’avais également eu vent du fait que Gustave de Tuorp comptait reconnaître Elzibert. Je n’étais pas certain de désirer le laisser faire. À vrai dire, je n'étais pas certain de vouloir le laisser vivre tout court.

Je me levai après les questions de Garance, afin de m’approcher du secrétaire. Je pris une feuille et inscrivis quelques mots dessus. Combien de temps te faudrait-il pour empoisonner les eaux du Royaume ? Je pliai la missive et la confiai à une domestique. Le mot n’était pas signé mais Ezidor comprendrait en posant les yeux sur mon écriture. Je me déplaçai encore et m’assis sur le rebord de la fenêtre. Derrière mon dos, la pluie frappait aux carreaux. Je croisai les bras sur mon torse. « La fuite est, en effet, la meilleure solution. » dis-je. « Une grande partie de l’armée suivra sans doute… Le problème c’est que si chacun de nous part, nous n’aurons plus d’oreilles à l’intérieur. Peut-être serait-il plus stratégique de faire en sorte que l’un de nous prête faussement allégeance à la nouvelle couronne ? » Adénaïs serait-elle plus en sécurité si nous restions là ou si nous partions ? Et Clémentine ? Et Ernelle ? J’essayais de m’inquiéter mais une partie de moi me riait au nez. Elle prononçait l’imprononçable, me plaçait face à mes contradictions. Aimais-je vraiment mes sœurs ? Aurais-je été capable d’offrir Ernelle à Ezidor si je l’avais réellement aimée ? Et aujourd'hui, s'il me fallait choisir entre mes sœurs et lui, que ferais-je ?

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