Un cookie pour un sourire
Andrea & Marie-Jane

« Bien, tout le monde a sa réserve de cookies ? » demanda Candice en observant les membres du club associatif. Les enfants du cœur s'étaient réunis pour faire ce qu'ils faisaient de mieux. Organiser une récolte de fonds pour une organisation caritative. Les élèves s'étaient rassemblés dans la matinée pour cuisiner des pâtisseries - il arrivait qu'ils préparassent des crêpes, des tartes ou bien des gâteaux à la banane, mais ce jour-là, ils avaient fait des sablés aux pépites de chocolats - et il était désormais temps de les vendre aux autres élèves. Une partie des bénévoles se répartissait aux fourneaux, l'autre sur le terrain, à aborder leurs camarades. Marie-Jane restait d'habitude en cuisine, bien trop intimidée pour oser aller à la rencontre des autres étudiants. Ce jour là, cependant, elle avait décidé de braver son anxiété et de sauter le pas. Cette fois-ci, elle irait discuter avec les autres élèves de l'académie.

La Rose caressa les pétales de la fleur qu'elle portait en boutonnière, comme on effleure la jour d'un être cher : avec la tendresse de l'affection, la délicatesse d'un baiser, la légèreté d'un souffle sur la peau. C'était toujours ainsi, avec elle. Malgré sa maladresse, malgré ses timidités et ses hésitations, la Lyrienne savait faire preuve d'une infinie douceur et d'un savoir-faire qui ne se laissait pas ralentir par le doute dès lors qu'il s'agissait des plantes. Un léger sourire se dessina sur son visage tandis qu'elle répétait l'opération sur la fleur dans ses cheveux. Ce simple geste la rassurait, lui donnait davantage de confiance en elle. « Bien, dans ce cas, allons-y ! » décréta la cheffe en tapant dans ses mains : ce fut le signal, et les âmes charitables se dispersèrent comme des feuilles soufflées par une brise.

La fille de la Craie, serrant contre elle un cahier et un stylo, avançait d'un pas timide, sondant la foule des étudiants d'un air apeuré. Elle essayait de capter un regard, de voir quels visages lui paraissaient abordables et sympathiques. Surtout, elle cherchait des personnes familières, des camarades de la Craie ou bien ses frères et sœurs. Pourtant, autour d'elle, ne semblaient y avoir que des élèves de l'obsidienne ou des élèves bien plus grands qu'elle et qui lui semblaient bien trop intimidants. Le cœur battant la jeune fille avançait timidement, essayant de ne pas s'attirer les foudres des plus mesquins.

Finalement, à travers cet océan de visages intimidants, la Rose capta un faciès bienveillant. Prenant son courage à deux mains, la jeune fille fonça droit sur lui. « Bonjour ! » lança-t-elle du plus fort qu'elle put - de sa voix fluette qui, ainsi, sonnait à peine plus forte que la moyenne. « Est ce que tu voudrais un cookie ? C'est pour le club des enfants du cœur. On en a au chocolat noir, au chocolat au lait, au chocolat blanc avec de la fraise... Et... Aux noix de pécans ! Aujourd'hui, nous récoltons des dons pour un orphelinat. » La demoiselle observait l'adolescent avec passion et espoir. « Et si tu en achète un, tu pourras avoir ce petit ruban pour témoigner de ta bonne action. » Elle récupéra l'accessoire dans sa poche : un petit ruban doré avait été accroché à une épingle à nourrisse, en symbole de l'infini.

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Un cookie pour un sourire
Andrea & Marie-Jane

Marie-Jane observait le garçon avec intérêt. Il se dégageait de lui une candeur qui lui était familière et qui l'attirait. Il était un peu comme elle, un bouton de fleur sur le point d'éclore. De quelle fleur exactement, se questionna la Lyrienne. Peut-être une marguerite, fraiche et délicate, discrète mais attendrissante. La Rose promena son regard sur l'accoutrement non protocolaire de son interlocuteur. Elle n'y avait pas fait attention, plus tôt, mais il ne portait pas l'uniforme. C'était une sorte de robe, cintrée à la taille.

« Oh ! » La jeune fille écarquilla les yeux, comme si elle avait du mal à croire qu'il eut accepté sa proposition. Ebahie, elle tendit la main pour récupérer sa pièce puis esquissa un sourire ravi. « Merci beaucoup ! » fit-elle dans un souffle timide mais enjoué. Le rose au joue d'excitation, elle traça une barre verticale sur son carnet, sous le titre Pécan, puis coinça son matériel entre ses genoux. Là, elle farfouilla dans son sac en bandoulière : différents bocaux contenaient les sablés qu'avaient préparés les autres membres. Elle dévissa celui contenant le gâteau aux noix puis le donna à son premier acheteur, le cœur battant la chamade. Sa toute première transaction. Elle était un peu émue, et ne s'en remettait pas tout à fait. Elle avait envie de sautiller sur place, et peut-être de serrer le garçon dans ses bras, mais se retint de l'un comme de l'autre, se contentant d'afficher une mine rêveuse. « Grâce à toi, l'orphelinat pourra organiser davantage de sessions de rencontres avec des parents, et tu participes à la scolarité des plus jeunes. » récita-t-elle de bon cœur. Elle devait forcer sur sa voix pour se faire entendre mais, face à l'adolescent, la tâche lui paraissait légèrement moins ardue que d'habitude.

« Oh, c'est gentil... » Marie-Jane avait recommencé à caresser la fleur sur sa poitrine. « Oui, l'école est un peu grande, j'avais du mal au début, moi aussi. » confessa-t-elle en baissant la tête vers ses souliers. « Tu es un nouvel élève ? » La fille de la Lumière se tourna et pointa son doigt en direction d'un bâtiment lointain. « Les serres sont là-bas. Tu y trouveras surement le professeur Jil. Elle est très gentille. » La timide serra son carnet entre ses bras, comme pour chercher à se donner du courage. Elle n'avait pas répondu à la première question mais, maintenant, elle n'osait plus avouer que c'était elle, qui avait fait pousser ces fleurs. A la place, elle lui tendit le ruban qu'elle avait promis en échange de son soutien. « Oh, oui, je peux t'aider. » Elle attrapa la broche et, maladroitement, l'épingla à la tenue du garçon. Elle avait les mains qui tremblait d'être aussi proche de lui.

« Merci. » souffla-t-elle avant de s'incliner, comme elle l'avait vu faire lorsqu'elle l'avait aborder. Puis, au dernier moment, elle se ravisa à tourner les talons. Elle s'avança de nouveau vers le blond, et leva l'index vers le sommet de sa tête - elle dû se jucher sur la pointe des pieds pour y arriver. Là, une couronne de marguerites germa. « Bonne journée. » chuchota-t-elle avant de faire demi tour et de s'en aller en courant. Elle n'avait pas osé lui demander son prénom. Elle espérait qu'ils se recroiseraient bientôt.

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