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 [Q] Glissade contrôlée | Isaris

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Min Shào
~ Orine ~ Niveau II ~

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◈ YinYanisé(e) le : 25/03/2022
◈ Âme(s) Soeur(s) : Elle m'attend quelque part.
Min Shào
Ven 03 Fév 2023, 21:57


Glissade contrôlée
Suite de On ne choisit pas sa famille.

Objectif : Chuan fait un entraînement de taï-chi et rencontre Isaris.

Je chassai mes pensées parasites en inspirant un bon coup. L'air frais du matin emplit mes poumons et me fit frémir. J'étais à bout de souffle ; j'avais couru de la maison de ma tante jusqu'au sommet de la colline. Les Orines ne transpiraient pas beaucoup, et pourtant, quelques gouttes de sueur avaient perlé sur mon front. Ma colère avait donné une impulsion naturelle à mes jambes. Je tentais de l'évacuer à chaque souffle, mais l'impulsion revenait sans cesse avec la même rengaine. Même Pouic avait atteint les limites de son endurance ; je l'avais pris dans mes bras et terminé ma course un peu plus lentement, jusqu'à arriver au sommet. Et puis, il n'y avait plus nulle part où courir. Je m'étais allongée dans l'herbe avec mon ami de toujours et l'avais regardé s'endormir dans le creux de mon ventre, ponctuant ses respirations de bisous apposés sur sa patte. Plus que la course, c'était lui qui était parvenu à me calmer, sans même qu'il ne s'en rende compte. Sa vie à lui était si simple. Il n'avait pas une mère qui l'affichait devant tout le monde, ni des chiennes hypocrites qui lui cassaient du sucre dans le dos.

Un goût d'amertume revint à la charge et pourrit mon humeur. *Concentre-toi. Allez. Inspire. Expire. Encore.* Je m'étais hissée sur une pierre qui divisait un ruisseau en deux et m'étais posée en équilibre sur un pied, les bras croisés en cintre. Devant moi, la plaine s'étendait dans une marinière de vert et de bleu. Puisque la course n'avait pas suffi, j'avais décidé de méditer en faisant du taï-chi. L'île de Su me fascinait : l'eau était omniprésente, des grottes jusqu'aux maisons. Les villes n'obéissaient à aucune structure logique. Elles s'étendaient sur de très longues distances, fluides comme le courant. Je pouvais apercevoir leurs toits bleus, qui contrastaient à peine avec le paysage, ici et là. Même vu de si haut, je n'arrivais pas à trouver le connecteur logique de ces constructions. A Onikareni, il était essentiel de se fondre dans le paysage, et je pensais que nous étions les Maîtresses incontestées de cet art. Il était évident que je me trompais. Je bougeai mes bras lentement et employai la position de la grue. La sensation de mes muscles me détourna de mes sombres pensées, mais l'effet fut trop fugace.

« J'ai vu le dernier origami de sa mère, et il se dépliait au moindre mouvement. Quel dommage de perdre son Art ainsi, et ça pour prendre des tâches subalternes à la place... il paraît même qu'elle couche avec son Aisuru. »  Les commérages effroyables de ces pimbêches résonnèrent dans mon esprit. Je les avais confrontées, mais ça n'avait pas suffi à éteindre mon feu intérieur. Le goût amer de l'injustice restait dans ma bouche, et ce malgré le sport, la discussion, le chien et la méditation. *Il faudrait que je perde la mémoire. Je ne vois que ça.* Un soupir à la hauteur de mon mal-être s'échappa de mes lèvres. Il fut tellement puissant que je me courbai sous l'impulsion de mon souffle et perdis l'équilibre. *Oh non.* Mon regard se porta sur l'eau alors que mon corps se tordait. Je visualisai ma chute et tentai de l'arrêter en tendant les mains. Mon geste était futile. La gravité m'attirait, imperturbable.

Splash ! Je plongeai les mains la première. L'eau n'était pas très profonde ; mes mains s'enfoncèrent dans la vase et mon visage s'arrêta à quelques centimètres de l'eau glacée. Les pointes de mes cheveux trempaient dans l'eau, et je sentis une morsure glaçante me prendre le bas du corps. Des gouttelettes atterrirent sur Pouic, qui fut dérangé dans son sommeil. Ce dernier s'ébroua, leva les oreilles, l'air alerte, et décida de s'en aller lâchement. « Merci de ton soutien, hein ! » Maugréai-je à son attention. Je me relevai difficilement, honteuse d'avoir ainsi perdu le contrôle. J'imaginais déjà la voix de mon mentor qui me reprenait. « Regarde toujours devant toi avant de fermer les yeux ! Garde des mouvements symétriques ! » Quand mes jambes sortirent de l'eau, l'air frais mordit violemment ma peau. Et quand le tissu de ma tenue se colla à mon tibia, la sensation fut encore plus désagréable.

*Même ici, ces pimbêches m'ont ruiné ma matinée !* Pensai-je amèrement. Je grelottais déjà. Je réfléchis à un haiku pour que la nature me vienne en aide, mais il m'était devenu impossible de me concentrer. Cette journée ne s'annonçait pas meilleure que la précédente, même sur une île différente... je me retournai et foudroyai le rocher du regard. *Pffff. Un Sorcier m'a jeté une malédiction aujourd'hui ? Mon thé était empoisonné ?!* En serrant les poings, je plaquai mes bras contre mon torse pour me réchauffer. Cela eut comme seul effet de me mouiller le torse et d'empirer la situation. « Pouic, viens ! Je vais hiberner jusqu'à la prochaine lune. » Repliée sur moi-même pour tenter de garder un maximum de chaleur corporelle, je commençai à me diriger vers le bas de la colline. Mais Pouic ne venait pas. « Pouic ? Tu vas pas t'y mettre aussi ! » Je le cherchai des yeux et vis son derrière poilu se secouer dans un arbuste.

« Qu'est-ce que t'as trouvé encore ? Du gibier ? J'ai dit au pied ! »  Mais il ne réagissait pas. Ce qu'il avait trouvé devait être fort intéressant pour qu'il brave mon autorité. Je me dirigeai vers lui et, soudain, me pétrifiai. Un être humain venait de surgir. Pouic essayait de lui sauter dessus et aboyait d'excitation. « Pas sauter, Pouic ! » Maugréai-je. Cette fois, c'était la meilleure. Tomber comme idiote avait asséné un coup à mon amour propre. Mais savoir que quelqu'un m'avait vue dans cette situation... et dans cet accoutrement peu grâcieux... c'était encore pire. Ma tenue blanche était à moitié transparente, imbibée d'eau, et des mèches de cheveux étaient inégalement collés à mon visage rougi par la honte. « Je... euh... » balbutiai-je. J'avais réponse à tout, d'accoutumée. Mais là, maintenant, plus aucun son ne pouvait franchir mes lèvres. Je voulais juste me téléporter loin d'ici, dans mon lit, et rester à jamais cachée sous ma couette.
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Wakiya
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Wakiya
Dim 09 Avr 2023, 22:06




L'eau se souleva soudainement face à lui, un geyser qui le menaçait afin de tester ses réflexes. Sans sommation, Isaris amorça le mouvement de son bassin, raffermit la prise sur le manche de son épée factice, avant d'asséner le coup horizontal. La brève cascade s'était déjà effondrée à ses pieds avant qu'il n'ait eu le temps de l'atteindre. Transposé dans une situation de guerre, son père adoptif lui affirmerait qu'il serait mort. Face à ce constant sans appel, le Lyrienn n'étira qu'un maigre sourire résigné avant de reprendre son sérieux. Il n'était pas soldat et n'avait – pour le moment – pas vocation à le devenir. En temps de paix, il lui paraissait plutôt inconcevable d'aller chercher la guerre ; surtout lorsque la menace semblait venir par-delà la mer de nuages. Il se félicitait alors de n'être ni un Réprouvé, ni un Sorcier… ni un Ange. Ses frères l'étaient, des soldats, et conservaient l'emblème de l'armée encore à l'heure actuelle. Apprendre leurs liens de sang l'avait inexplicablement poussé à renforcer son entraînement aux arts martiaux. Tout bon Élémentaire savait se défendre rien qu'en se fondant dans les bras de son Élément. Ainsi isolés sur leur Archipel, ils avaient l'air d'être enfermés dans de multiples camps militaires. Ils s'y complaisaient pourtant bien : qui oserait venir fouler leurs terres pour les conquérir ? Ils pouvaient paraître inatteignables, mais au-delà, ils demeuraient à la merci de tous les cataclysmes, y compris celles engendrées par les Hommes. En ce sens, Leonhard avait raison, ses pairs avaient raison… Ses frères avaient raison. Il consolida sa posture offensive et le geyser jaillit. Raté.

Calme, concentré, sage, le Kaesra réunit toutes les qualités de son Être pour poursuivre son exercice. Su l'aidait à se perfectionner constamment, sans qu'il n'ait à lever le petit doigt. Il ne fallait pas croire que seuls les Lyrienns s'animaient au sein de l'Archipel : l'ensemble des îles formaient un biome en évolution, réactive à ses descendants et à leurs besoins. Les Élémentaires de la Nature aimaient bien faire l'analogie avec une mère enceinte, c'était ce que lui avait rapporté Aura lors de leurs récentes altercations. Isaris trouvait l'image très belle mais c'était sans compter la brutalité parasite des jumeaux Syn qui écrasèrent cette beauté par leurs jeux de mots douteux. Un instant de distraction, il rata encore plus lamentablement son attaque. Un soupir et il se remettait en position. Il ne devait pas laisser autrui le déconcentrer, même lorsqu'ils n'étaient pas présents. Tiens, d'ailleurs… Où est Nuaz ? Cette nouvelle hésitation bien plus impactante fit imploser le geyser juste sous ses pieds, il tomba à la renverse sans trop de casse mais quelle surprise !

Le voilà tout trempé en fin de compte. Ceci n'était point anodin en tant que Lyrienn de l'Eau mais bon, ce n'était pas non plus coutumier de se trimballer avec les chausses gorgées à ce point. Le jeune homme passa une main dans ses cheveux pour les rapatrier en arrière et chasser une bonne partie de cette nuisance aqueuse. Avec un brin de capitulation, il fixa ce bout de bois qui lui servait d'arme, éloigné de plusieurs mètres de sa portée. Ce résultat semblait signer la fin de ses efforts ; ou celle de sa vie, insisterait encore son paternel de substitution. Rien de tel qu'une bonne dose déprimante pour mettre un terme à cette activité. Puis en tout pour tout, Isaris se questionnait vraiment sur la situation de Nuaz. D'ordinaire, il ne le lâchait pas d'une semelle, même si ces entraînements avaient tendance à le gonfler – à tel point qu'il devenait un énorme cumulus tout cotonneux – mais il revenait aussi vite qu'il disparaissait. Quelqu'un ou quelque chose aurait attiré son attention ? Il semblerait que le Kaesra devait en avoir le cœur net.

Durant sa pérégrination, le Lyrienn opta pour les fourrées et recoins plus sinueux dans l'espoir de localiser son compagnon de toujours, certain qu'il finissait par être trop avide de cache-cache. Dans le même temps, il lui semblait avoir entendu du grabuge non loin d'ici. Si quelqu'un avait pu ne serait-ce que l'apercevoir, cela l'arrangerait. Ainsi se dirigea-t-il droit vers la source du boucan et termina nez à museau avec une singulière frimousse. Le chien – dont il n'identifiait aucunement la race, on aurait dit un renard à ses yeux – étirait sa langue comme s'il s'apprêtait à le dévorer en une bonne lampée dans sa gamelle d'eau. La vision d'horreur s'éteignit aussitôt sous une voix féminine, et ne souhaitant entretenir trop de mystère, le Lyrienn s'extirpa de sa modeste cachette, un sourire avenant éclairant son visage.

" Bonj— " À peine eut-il le temps de se présenter que le fameux Pouic tenta de lui grimper dessus. Heureusement que ce brave toutou n'était pas bien grand par rapport à lui !

Ne voulant pas paraître menaçant, il apposa son arme factice sur l'épaule et parut le plus détendu possible. Peut-être que le chien surveillait sa maîtresse, dans ce cas Isaris demeurerait le plus naturel possible afin de n'incommoder ni l'une, ni l'autre. Malgré tout son savoir-être, ses iris claires ne purent que chuter sur les sections humides de sa tenue, dont la naissance de ses jambes qu'il devinait à travers la transparence du tissu. D'ordinaire, ce genre de situation agrémentait le quotidien des natifs de Su, même si le respect et la cordialité primaient sur toute source de conflit. Néanmoins, d'un coup d'œil plus approfondi sur le visage cramoisi de cette jeune femme lui fit comprendre qu'il n'avait vraisemblablement pas affaire avec une Lyrienne comme lui. Pris en flagrant délit, il actionna sans tarder ce fameux mécanisme que tout bon Lyrienn se devait d'exécuter dans une telle situation : il pivota trente degrés sur la droite par rapport à elle et demeura droit comme un piquet face à cette direction, sa vision périphérique lui permettait alors de capter les mimiques de son interlocutrice et éventuellement ses expressions faciales, mais pas le reste. Technique infaillible et propre aux gentilhommes de Su qui savaient respecter la pudicité d'autrui.

" Navré, je n'ai remarqué que trop tard vous étiez en train de vous hydrater. Il souriait et fixait sans faillir ce rocher là-bas, comme s'il lui parlait franchement. Le ridicule ne tuait pas et il ne cherchait qu'à amenuiser l'embarras. Je ne faisais que passer à la recherche de mon ami, avant d'être trouvé par… Ses yeux tombèrent sur le dénommé : Pouic ? "

Ce dernier réagit aussitôt à son nom, ses grandes oreilles dressées. L'espace d'un instant, Isaris redoutait tout de même que Nuaz ait fini en sucrerie pour le chien.

" Haha… Je suis plutôt habitué à me faire chatouiller les chevilles par des poissons. Il n'est pas du genre à mordre au moins ? " Avec sa chance négative, il pourrait finir en pâture pour Pouic à la place de Nuaz, ce qui ne serait qu'un moindre sacrifice pour son fidèle compagnon.


1217 mots ~


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