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 [Q - Le mois des Musées] La Machinerie

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Babelda
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Babelda
Mer 20 Juil 2022, 10:12


La Machinerie
Le mois des musées - Babelda

Intrigue ; Camille et Babelda sont invitées à bord d'un Navire de Yanna pour participer à un projet commun.


Le groupuscule de voyageurs s'arrêta à quelques mètres de la gigantesque forteresse. « C'est donc ça, l'Omeolix... » laissa échapper Camille dans un murmure impressionné. Babelda, qui se tenait à côté d'elle, acquiesça silencieusement, comme pour montrer qu'elle partageait son opinion. Le Navire possédait des dimensions vertigineuses, au moins aussi grande qu'une cité voire qu'une capitale. Mais ce n'était pas tant sa taille qui la rendait splendide : il s'agissait d'un monstre de fer, crachant de la vapeur et de la fumée par ses nombreuses cheminées. Un ronronnement métallique résonnait, malgré la distance qui les séparait encore de la ville itinérante. « Une forteresse imprenable... » récita la Lyrienne : c'était ce que l'on disait souvent de ce Bâtiment. Pour cause, son imposante composition suffisait à dissuader quiconque d'essayer de s'y faufiler sans y avoir au préalable avoir été invité. L'atmosphère qui en émanait laissait comprendre que si ses remparts vous avalaient, ils ne vous laisseraient pas vous en échapper aussi facilement. Saṭāra s’ébroua nerveusement, secouant sa tête de droite à gauche, piétinant sur ses deux pattes. Le Lien qui l'unissait à son humaine informa celle-ci que la créature n'était pas à l'aise. Elle n'avait aucunement l'envie de se diriger vers cet enfer. Babelda passa une main dans le plumage de sa monture, pour essayer de la rassurer. « Ne t'en fais pas, on ne craint rien. » lui murmura-t-elle en se penchant près de sa tête. Peut-être aurait-elle été plus convaincante si elle n'avait pas éprouvé autant d'intimidation devant ce géant de métal. Se redressant sur sa scelle, la Mahdif s'adressa à sa camarade, installée derrière elle. « Comment entre-t-on ? » demanda-t-elle. « Il y a une entrée de ce côté. » indiqua Camille en pointant le versant ouest de la montagne ferrailleuse. Son interlocutrice acquiesça et, d'une légère pression sur les flancs de l'animal, lui indiqua de reprendre la route.

Une fois arrivées à bord du Navire, les deux visiteuses furent accueillies par un homme entre deux âges, à la chevelure et la barbe argentée. Il portait sur la tête des lunettes qui semblaient à la fois servir de loupe et de protection. « Camille ! » salua jovialement leur hôte, forçant sur sa voix afin de recouvrir le brouhaha ambiant. « Camiël ! » imita la Lyrienne en serrant la main que lui avait tendu son partenaire. « Vous avez fait bon voyage ? » s'inquiéta l'inventeur en saluant sa seconde invité d'un signe de tête. Cette dernière lui retourna la politesse avant de se détourner des bavardages de courtoisie. Son attention avait été accaparée par ce qu'il se cachait derrière les hauts murs de métal. Elle n'en avait pas eu la moindre idée : malgré ses nombreuses tentatives, elle n'avait pas réussi à communiquer avec les étoiles. Ses visions s'étaient éteintes en même temps que les constellations s'étaient reconstituées, et le silence de la voûte l'avait rendu nerveuse. Il avait cependant fallut faire bonne figure et lorsque la Casdír l'avait réquisitionné pour l'accompagner, la Rehla n'avait pas eu l'opportunité d'interroger le ciel pour savoir ce qui l'attendrait à l'intérieur.

L'Omelix portait son surnom de Machinerie à la perfection. Le Navire semblait n'être qu'une gigantesque machine. Partout où le regard se posait, on pouvait apercevoir des engrenages, des rails ou des pistons. Un capharnaüm composé de cliquetis, de crissements et de sifflements résonnait joyeusement. Des roues tournoyaient à des cadences différentes sur les façades des bâtiments. Les rues pavées restaient étroites et, bien qu'il fit encore jour, des luminaires magiques étaient nécessaires afin d'illuminer les ruelles où l'astre solaire ne parvenait plus à percer - les étages étaient trop nombreux, plongeant dans l'ombre les niveaux inférieurs. Babelda eut la désagréable impression de s'être faite dévorer par un monstre. Le regard de la jeune femme fut attiré par une étrangeté : une silhouette de métal rampait le long d'une façade verticale. Plissant les yeux pour mieux voir dans la semi obscurité, l'érudite réalisa qu'il s'agissait d'une fourmi, aussi disproportionnée que le reste du lieu. Ses pattes claquaient à un rythme régulier sur les rails qu'elle suivait et, en quelques enjambées, l'insecte fut avalé par les méandres de la cité.

« Retournons à mon atelier, il sera plus simple d'y parler. » proposa l'inventeur. Camille approuva et attira l'attention de sa subordonnée d'une pression sur le coude. Le trio se dirigea vers un chemin de rail et, à la surprise des deux étrangères, une autre bête métallique les attendait, celui-ci parfaitement immobile. L'homme enjamba le siège sur le dos de la chenille et invita les deux femmes à en faire de même : des scelles étaient réparties le long du corps mécanique. La fille de Yanna sentit une étrange sensation vibrer autour d'elle : Camiël, percevant son trouble, partit dans un grand rire : « Un sort d'attraction, pour s'assurer que vous ne dégringoliez pas lorsqu'on se retrouvera la tête à l'envers. » Sur ces paroles pas si rassurantes que ça, le conducteur actionna une pédale et l'insecte se mit en marche. Il rampait le long d'un chemin de fer, encastré dans les ruelles. Les deux ingénieurs discutaient avec passion à l'avant, tandis que la Mousse admirait la vue. Elle découvrait avec stupéfaction de plus en plus d'animaux mécanisés. Certains transportaient des passagers, d'autres du matériel. D'autres encore se déplaçaient sans que la femme n'ait pu deviner leurs fonctions. Parfois, le mécaniste tirait sur un levier ou activait un interrupteur : la chenille changeait alors de direction, tournant subitement dans une allée ou bien escaladant un mur. Curieuse, l'observatrice jetait quelques coups d’œil à travers les quelques fenêtres ouvertes. Elle apercevait alors des forges ou des ateliers de construction : on assemblait des pièces, taillait des matériaux, calculait des angles à reporter sur des plans... Tout cela avait quelque chose de familier, et pourtant si différent de ce à quoi elle était habituée. L'atmosphère était totalement différente sur le Tellus. A mesure qu'ils remontaient dans les étages, l'éclairage naturel reprenait peu à peu le pas sur les feux magiques. A tel point qu'au détour d'un croisement, l'inventrice se retrouva éblouie. Elle dû plisser les yeux mais, à travers ses sourcils, elle parvint tout de même à apercevoir la tour qui s'érigeait au centre de l'Usine.

Non, pas une tour. L'Arbre. Un gigantesque arbre, qui trônait au milieu du Navire. Il s'élevait majestueusement : ses racines étaient composées de petits bâtiments qui s'agglutinaient les uns à côtés des autres, entrecoupés par des ruelles sillonnantes. Les immeubles alentours étaient donc espacés par une distance qui permettait d'admirer toute la majesté de la végétation artificielle. Car oui, comme tout ici, le végétal était construit de fer, d'acier, de bronze et de métaux. Les ramures semblaient être faites à partir de verres de différentes couleur, jetant des éclairages multicolores en contrebas.

Babelda n'eut pas l'occasion d'admirer davantage la construction : leur chenille venait de s'engouffrer dans un tunnel. Quelques minutes plus tard, Camiël immobilisa son transport et invita ses camarades à descendre sur un quai - la Rehla eu du mal à se défaire du sort d'attraction et l'artisan dû la tirer de là pour l'en extirper. « C'est un étrange moyen de locomotion. » commenta-t-elle en jetant un regard accusateur vers l'insecte. Ce coup d’œil n'échappa pas à l'homme, qui partit dans un grand rire. « Tu n'aimes pas nos Mécanimaux ? C'est pourtant plus rapide qu'à pied, et plus simple que de voler - les ruelles étroites ne permettent pas tout le temps de passer confortablement et à plusieurs, à moins d'éviter les détours. Bien sûr, les chanceux capables de se téléporter n'ont pas ce problème mais ce n'est pas le cas de tout le monde. » Les choses auraient été plus simples si tout le monde possédait cette capacité. « Aädroe travaille en ce moment sur un Télétransporteur mais il n'est pas encore tout à fait au point - une sensiblerie au niveau du cadrant de localisation, mais il ne devrait pas tarder à régler le souci. Une fois qu'il aura mis ça au point, il faudra encore régler le souci de la reproduction à grande échelle, mais ce sera un autre sujet, n'est ce pas ? » L'inventeur s'était remis en marche, dirigeant ses invités hors de la gare où étaient entreposées plusieurs bestioles : en plus de leur chenille, il y avait quelques fourmis et ce que la visiteuse supposa être des coccinelles. Ils dépassèrent quelques hangars et, finalement, l'homme entra dans l'un d'eux.

Dès que la porte fut refermée, le silence retomba et Babelda réalisa à quel point l'agitation extérieur avait été oppressante. A tel point que cette soudaine absence de bruit paraissait oppressante. La jeune femme passa une main sur l'une de ses oreilles, rendue douloureuse par la saturation sonore qu'elle avait subit. « Bien, maintenant que nous y sommes enfin, nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses, n'est ce pas ? » se réjouit le guide, se frottant les mains d'un air impatient. tournant les talons pour s'enfoncer dans son atelier, il s'empara d'un tablier de cuir qu'il passa autour de son cou et noua dans son dos. « Tenez, vous risquez d'en avoir également besoin. » invita-t-il ses camarades. Ces dernières s'emparèrent des protections indiquées par le fabricant, avant de le rejoindre. Il s'était déjà attablé à l'un de ses établi - il travaillait visiblement sur plusieurs projets à la fois : le hangar dans lequel ils se trouvaient possédait plusieurs zones, où étaient entreposées différentes carcasses mécaniques, certaines reposant sur le sol, d'autre étant accrochées à d'épais câbles, suspendues au plafond. La curiosité rongea l'apprentie inventrice et l'envie d'aller explorer ces travaux la titilla. Elle avait envie de dénicher ces secrets, découvrir avec émerveillement l'ingéniosité déployée pour réaliser ces imposantes créatures de fer. A quoi servaient-elles ? Comment fonctionnaient-elles ? Quand seraient-elles opérationnelles ? Sans doute la Caeli n'aurait-elle pas été aussi dispersée si elle avait été en mesure d'interroger, en amont, les étoiles. Elle leur aurait alors demandé toutes les questions qui grouillaient en ce moment dans ses pensées, parasitant sa concentration. Le fait que ses interrogations ne trouvassent pas de réponse avait quelque chose de frustrant. Peut-être pourrait-elle en trouver plus tard, en demandant directement au créateur. Mais cela nécessiterait un effort de sociabilisation qu'elle n'était pas habituée à fournir.

Babelda soupira et, à contre cœur, se détourna des silhouettes intrigantes pour suivre sa mentor.
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Babelda
Mer 20 Juil 2022, 10:36


La Machinerie
Le mois des musées - Babelda
Inspiration ; Image 11 - 頭像練習 - Tina Yeh

« Laissez-moi vous présenter notre nouveau prototype ! » Camiël retira le drap qui avait dissimulé son établi, dévoilant un modeste tas de ferraille. Le résultat était presque décevant, à côté des structures gigantesques qui les entouraient. L'objet, d'à peine quelques dizaines de centimètres de haut, était bien moins impressionnant que ses voisins. Babelda essaya de masquer sa déception. Elle savait que le projet partagé par les deux inventeurs passionnait la petite fille de Rhéa depuis des semaines maintenant. Fort heureusement, la jeune femme n'avait jamais été très expressive et sa critique resta donc soigneusement protégée dans le couvert de ses pensées. Camille applaudit dans ses mains, manifestant son enthousiasme. « Superbe ! » s'exclama-t-elle tout en s'approchant pour inspecter la création de son partenaire. Elle se permettait quelques commentaires approbatifs, tel que : « Oh, astucieux ! », « C'est fait avec minutie ! » ou encore « Je n'aurais pas eu l'idée de régler le souci de la sorte, ton astuce relève du pur génie ! » La Mousse s'était également approchée et, malgré son peu d'intérêt, avait également commencé à examiner l'invention. C'était après tout la raison de sa venue. Apprendre de ses aînés, découvrir de nouvelles techniques, étudier comment d'autres inventeurs réfléchissaient. « As-tu apporté la pièce manquante ? » demanda l'ingénieur en indiquant l'intérieur de l'objet. « Oui, la voilà ! » répondit sa collaboratrice en farfouillant l'intérieur de son sac puis en tendant sa propre fabrication. Elle plaça soigneusement son mécanisme à l'emplacement qui lui était réservé. Par mesure de sécurité, Babelda fit un pas en arrière - sait-on jamais, que le tout prit feu ou explosa... Heureusement, ses craintes furent infondées. Le boîtier se contenta de trembler et de luire d'une lumière verdâtre. « Oui ! » s'exclama l'inventrice. « Ça fonctionne ! » continua-t-elle en se retournant vers son partenaire. « Allons l'essayer pour nous en assurer. » Le duo s'empara délicatement de l'objet et, parlant avec empressement, ils discutèrent des possibilités révolutionnaires que leur invention pourrait apporter. Ils disparurent dans une ruelle dérobée, derrière la bâtisse.

L'apprentie resta seule quelques secondes. Elle hésita à aller farfouiller dans les merveilles de l'atelier mais, au même instant où elle esquissait un pas, la porte principale du hangar se rouvrit : le bruit de l'extérieur empli l'atelier avant de s'étouffer lorsqu'on referma la salle. Babelda se tourna et aperçut la silhouette d'un jeune homme. Il s'avança d'une démarche chaloupée mais confiante, fouillant dans la ceinture à poche accrochée à sa taille. Il était grand, large d'épaules et musclé - parfait pour manipuler les lourds pans de métal à assembler. Sa tenue, autrefois blanche, était recouverte de suie et d'huile, noircie et trouée par son travail manuel. Tout comme son supérieur, le garçon revêtit son tablier pour protéger ce qu'il restait de sa tenue. Sa chevelure fauve reflétait la lueur des torches et des braseros qui illuminaient l'entrepôt. Lorsqu'il se retourna et remarqua la présence de l'inconnue, son visage tacheté de grains de peau fut traversé par la surprise. Ses yeux troublés détaillèrent la silhouette de celle qui se tenait debout à côté du plan de travail désormais vide. L'intruse lui retourna son regard intrigué. Elle s'attarda sur ses iris bicolores. L'un était d'un bleu céleste, le second d'un vert semblable à celles qui le toisaient. « Oh. Bonjour. » fit-il en s'approchant. « Vous êtes de l'équipage du Tellus, c'est ça ? Vous travaillez sur le réacteur magique ? » demanda l'adolescent. La Fille de Yanna papillonna des yeux quelques secondes, avant de répondre. « Ma mentor participe à sa conception. » Elle n'était là qu'en tant qu'accompagnatrice. « Hum... Et où sont-ils... » « Mener l'expérience. » dit la fille aux cheveux châtains en pointant la porte par laquelle ils étaient sortis. « Ah. J'imagine que ça touche au but, alors. » Babelda acquiesça. Les deux inventeurs se toisèrent quelques secondes, avant que l'artisan tende sa main. « Je suis Aädroe, le fils de Camiël. » « Jane. » fit l'inventrice en échangeant une poigne ferme avec sa nouvelle connaissance. Le rouquin fit une grimace, comme si quelque chose le dérangeait. Il ne fit cependant pas de commentaire, la taciturne ne chercha donc pas à engager davantage la conversation.

« Est ce que tu veux venir m'aider, en attendant que les autres reviennent ? » demanda l'Orisha. « Pourquoi pas. » accepta la plus âgée en s'approchant de l'établi sur lequel s'installait le bricoleur. « Je travaille sur un outil qui nous permettrait de ne plus à avoir à utiliser systématiquement les Mécanimaux. Une sorte de boîtier qui nous permettrait de nous téléporter n'importe où au sein de l'Omeolix. » « Le télétransporteur. » intervint la femme. « Oh... Mon père vous en a déjà parlé ? » L'inventrice acquiesça. « Ah... Et bien, le voilà, en ressorts et en engrenages. » L'adolescent sortit un petit boîtier, qui ressemblait à une imposante boussole. Il possédait plusieurs aiguilles, et le cadran était marqué d'étranges symboles que la jeune femme ne comprenait pas. Cela ne la troubla pas outre mesure. « Quel est son souci ? » Le créateur soupira et passa une main dans ses cheveux, visiblement exaspéré. « Il ne m'amène pas toujours là où je lui demande de me téléporter. Ce n'est pas forcément une question de destination, quoi que certaines soient pratiquement toujours un échec. Parfois, j'arrive pile devant la porte que j'avais demandé. D'autres fois... Je me retrouves dans un quartier totalement différent de celui que je visais. » Nouveau soupir. « Au moins, j'arrive toujours en un seul morceau, j'imagine que c'est une réussite. Mes premiers essais ont été quelque peu chaotique - je me suis retrouvé avec une épaule déboîtée à plusieurs reprises. Heureusement, nous avons de bonnes infirmeries. » plaisanta l'inventeur. Il était important de ne pas négliger la nécessiter des infirmeries à bord des Navires de l'Empire. Un accident était vite arrivé, lorsque l'esprit des créateurs s'emballait. « J'ai réussi à régler ce détail, mais maintenant, je me retrouve coincé avec cette histoire de coordonnées géographiques. J'ai d'abord pensé à un problème de calibrage, mais je l'ai vérifié plusieurs fois et tout me semble correct - j'ai demandé conseil à des collègues également, pour m'assurer que mes calculs n'étaient pas faux. J'ai aussi envisagé un problème d'interférences magiques, mais cette piste ne semble pas plus prometteuse... » Un léger silence s'installa entre les deux enfants de Yanna. Lorsque Babelda fut certaine que le roux n'avait pas d'autre élément à lui apporter, elle prit enfin la parole. « As-tu des plans ? » « Oui, bien sûr. Les voilà. » L'inventrice étudia les croquis, les commentaires qui avaient été ajoutés au fur et à mesure des essais, les rectifications qui avaient été apportées. Ici et là, quelques idées d'améliorations futures, ou bien des calculs complexes. « Qu'est-ce ? » demanda la Rehla en pointant une formule mathématique. « Le théorème d'Ashbane - Nedhe. Ça permet de calculer et de quantifier l'énergie magique nécessaire pour effectuer le voyage spatial. C'est de ça que je te parlais, pour mon souci de calibrage. » « Hum... » L'inventrice ne connaissait pas encore ce théorème. Il faudrait qu'elle aille faire des recherches plus approfondies sur le sujet, une fois qu'elle serait de retour au Tellus.

Babelda inspira profondément. « Est ce que je peux... » « Oh oui bien sûr, tiens. » Le garçon offrit le Télétransporteur à sa collègue temporaire. Celle-ci fit mine d'inspecter l'objet. Aussitôt imprégnées par sa curiosité et son excitation, les aiguilles se mirent à tourner d'elles-mêmes. Le phénomène n'échappa pas à son créateur, qui fronça des sourcils. « Pardon. » s'excusa la fautive avant de se concentrer pour mieux canaliser sa magie. Une fois que le cadrant fut remit en place, l'animiste ferma les yeux. Elle se laissa alors submerger par les sensations contenues entre les parois du boîtier. Curiosité ; agacement ; détermination ; déception ; espoir ; satisfaction triomphale ; douleur. Le méli-mélo d'émotions qui submergea la Liseuse lui indiqua depuis combien de temps l'adolescent s'acharnait sur ce projet. Il y avait mis du cœur, n'avait pas toujours été récompensé par les résultats qu'il attendait mais cela ne l'empêchait pas de fournir davantage d'efforts. Il y avait quelque chose de remarquable et de beau, dans cette obstination à comprendre et résoudre les problèmes qui se présentaient à chaque nouvelle étape. Quelque chose de sublime en constatant qu'il ne baissait pas les bras, ou plutôt qu'il retrouvait toujours le courage de se confronté aux obstacles. Fébrile, la tête douloureuse sous toutes les informations qu'elle venait de recevoir de plein fouet, la jeune femme reposa l'invention sur l'établi. « Tout va bien ? » demanda Aädroe, l'air inquiet en constatant que la Mousse subissait un début de migraine. « Aurais-tu de l'eau, s'il te plaît ? » Le garçon se leva pour aller chercher une cruche et un verre. Babelda en profita pour jeter un coup d’œil au plan que lui avait fourni le créateur. Elle feuilleta entre les différents parchemins avant de s'arrêter sur celui qui l'intéressait. L'adolescent revint et tendit un verre à son invitée. « Je pense qu'il s'agit d'un problème sur cette pièce. » informa-t-elle en guise de remerciement, pointant une pièce sur le schéma avant de boire d'une traite le liquide tiède. « Quoi ? » répliqua, surpris, le jeune inventeur. Il papillonna des yeux. « Qu'est ce qui ne va pas avec cette pièce en particulier ? » De l'extérieur, la Mousse pouvait donner l'impression de n'avoir jeté son dévolu sur cet élément que par pur hasard : elle n'avait pas démonté le mécanisme et son étude des plans avait été trop succincte pour qu'elle puisse en déduire cette conclusion avec autant d'aplomb. Elle devrait donner des arguments pour paraître crédible. « C'est bien un problème d'interférence avec la magie, simplement, pas avec l'extérieur. » commença-t-elle en passant son doigt sur les notes griffonnés à côté du plan. « Il y a une interaction élémentaire avec la magie utilisée. Je pense que c'est ça qui dérègle ta trajectoire. Essaye de trouver cette pièce dans un alliage semblable aux autres... » « Oh... Tu as peut-être raison. » fit le chercheur, se tenant le menton entre les doigts en signe de réflexion. « Maintenant que tu le dis... Je n'ai pas pris ce paramètre en compte lorsque j'ai calculé la variable de Collett... Attends, laisse-moi voir ça. » Le rouquin s'empara d'un épais grimoire dont il commença à tourner les pages. Lorsqu'il trouva celle qui le concernait, il attrapa une feuille, un crayon et commença à marmonner tout en réfléchissant. Un sourire s'étira sur les lèvres de Babelda. Elle avait presque l'impression de voir les engrenages tourner à l'intérieur du crâne du garçon.
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Mer 20 Juil 2022, 10:57


La Machinerie
Le mois des musées - Babelda


La Rehla laissa le scientifique à ses calculs et, discrètement - usant de l'Umbra Ora pour ne pas se faire remarquer - elle s'éclipsa pour retourner voir les gigantesques statues de métal entreposées dans le hangar. Maintenant que le mystère du télétransporteur était résolu, sa curiosité pour les titans de bronze s'était de nouveau éveillée. D'un pas déterminé, elle s'approcha jusqu'à la première machine. Comme les moyens de déplacements de l'extérieur, il s'agissait d'un animal. Ce n'était cependant pas un insecte : un panneau indiquait « Töh Taureau ». Et, effectivement, la silhouette caractéristique des géants des Plaines Rouges se laissait deviner. Elle n'était pas encore achevée - ici et là, quelques pièces manquaient encore - mais la structure dessinait bien les contours du ventre rond. Un sourire tendre s'étira sur le visage de la visiteuse, qui passa à la construction suivante. Toutes les machines n'étaient pas au même stade de développement. Certaines touchaient à la fin, n'attendant que la touche finale ; d'autres ne possédaient que la structure ou, au contraire, que l'assemblage d'engrenages ; les derniers n'était qu'à l'état embryonnaire, avec seulement quelques croquis détaillés bourrés d'annotation explicatives. Il était amusant d'étudier ces schémas et de voir le processus de création, de lire quel matériaux pensait utiliser Camiël et pour quelles raisons... Ça avait presque quelque chose d'intrusif, Babelda avait l'impression d'entrer dans l'esprit de l'ingénieur sans lui avoir demandé la permission. Pourtant, elle ne pouvait - ou plutôt ne souhaitait - pas s'en empêcher.

« Oui ! » hurla Aädroe d'un air glorieux et enthousiaste. « C'est ça ! Ça change tout ! » Le rouquin se leva de son tabouret et commença à agiter la tête dans tous les sens, à la recherche de sa collègue. « Jane ? Ah, Jane ! Tu avais raison ! C'était bien ça ! » dit-il en agitant les bras pour montrer son boîtier. Son euphorie redescendit lorsqu'il reprit la parole. « Père va me passer un sacré savon lorsque je vais lui dire ce qui clochait... Je l'imagine déjà, me rappeler qu'il est idiot de faire des approximations lorsqu'on ne travaille pas sur un modèle théorique, mais je ne pensais pas que la présence d'une seule pièce pourrait autant chambouler la symbiose du mécanisme. » Le rouquin soupira profondément. Babelda, elle, esquissa un sourire. Elle s'était de nouveau approchée du plan de travail où ils s'étaient installés. « Mais, comment as-tu deviné ? » interrogea l'Orisha en reportant son attention sur la jeune femme. « Je l'ai senti, en le touchant. » expliqua vaguement la fille de Yanna. Elle n'avait pas envie de s'étaler sur le sujet, parce qu'elle n'aimait pas parler d'elle même et surtout parce qu'elle n'avait aucun mérite. Elle avait simplement interrogé l'objet. C'était lui qui lui avait livré la réponse... Finalement, elle n'avait joué que le rôle d'interprète entre l'oeuvre et l'auteur. « Alors, vas-tu pouvoir régler le problème ? » « Oui, mais ça va demander pas mal d'ajustements. Il faudra que je revois le système de dosage de magie... Et sans doute aussi celui pour calculer l'itinéraire. » Babelda acquiesça de nouveau, comme pour montrer sa satisfaction.

« Es-tu intriguée par nos mécanimaux ? » demanda soudainement le roux en désignant les statues derrière la fille aux cheveux châtains. Il avait remarqué qu'elle s'y était perdue, lorsqu'il avait relevé le nez de ses calculs. « C'est la première fois que tu en vois, n'est ce pas ? » La réponse semblait évidente. « A quoi servent-ils ? » Il était évident que ces automates-ci n'étaient pas voués au transport d'habitants ni même à celui de matériel. « Oh, c'est simple : l'éducation. » La jeune femme haussa les sourcils, ce qui arracha un sourire mutin à l'érudit. « Nous voyageons de partout et, forcément, nous avons la chance de découvrir de nombreux paysages, mais également beaucoup de créatures ! Ce n'est pas le cas de tout le monde. Alors Père a décidé de créer de ces mécanimaux dans le but d'instruire les populations qui n'ont pas l'opportunité de se déplacer autant que nous. C'est plus intéressant et plus immersif que de devoir se plonger dans un bouquin.Et surtout, ces bêtes-ci n'essayeront pas de réduire les spectateurs en charpie. » L'idée arracha un rire franc à l'adolescent. « Nous avons déjà commencé à travailler sur une représentation. Je pense que cela plaira aux villageois... »

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