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 [A] - Narantuuya

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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Mer 25 Mai 2022, 20:07



Partenaire : Solo
Intrigue/Objectif : Latone entame un pèlerinage qui lui servira à trouver le yack ainsi que l'ultime membre de sa caravane.

~~~


Ce sera un long, looong voyage. Un pèlerinage, disait-il. Les affaires déjà bien rassemblées, la motivation hissée comme à un mât, Latone s'éloigna peu à peu de la roulotte, son point de départ. Au lieu de rejoindre la civilisation de Ciel-Ouvert ou encore de trouver sa rivière favorite, ses pas la firent arpenter un recoin en plus reculé, plus dangereux : direction, les sommets de l'Edelweiss Enneigé.

Seule durant sa fameuse mission, l'Orisha se ressassait inlassablement les dires d'Odhéra pour combler le vide que lui imposait le vent frais contre son visage. C'était vers le Marcheur que s'était tournée en tout premier lieu la Hurabis en chef, bien au fait de son expertise sur les emblématiques bêtes de la Marche Terne. De tous temps, les yacks furent les compagnons des Libérateurs, autant pour les guider à travers les sentiers insoupçonnés du monde entier et à supporter le poids de leur caravane. Certains Marcheurs se tournèrent naturellement vers l'élevage de ces bovidés, pour le dressage et apprentissage en situation de stress fort – la guerre – ou pour leur lait. L'exploitation de leur viande se montrait plus rare, bien que plus populaire au fil du temps. Odhéra lui avait effectivement conté une légende sur eux ; un mythe, qu'en tant qu'effrontée, Latone comptait bien vérifier la véracité ou non. Dans tous les cas, le but de ce soi-disant pèlerinage servirait à sa cause contre le Bleu Roi : outre l'effectif insuffisant de sa caravane, cette dernière souffrait de l'absence d'un yack. Plus qu'une mascotte, la bête les dirigera droit jusqu'aux portes de l'Aulos, à travers les lignes parasites. Il lui fallait alors un buffle féroce, loin de l'ordinaire. Mambo aurait pu faire l'affaire à l'époque, étant donné sa longévité et sa robustesse ; hélas, l'Aile de Dothasi anéantit ses plans. Quant à Odhéra, aucune de ses bêtes ne semblait convenir à l'exigeante Hurabis…

Ainsi, les Ætheri célestes en seront témoins, Latone Kirzor ira chercher son propre yack dans la nature. Le pari revêtait deux facettes : d'une part, sélectionner un sauvage des sommets lui accordera le bénéfice du doute quant à sa capacité de survie et sa force, d'autre part, la légende de Narantuuya la guidera sur la bonne voie, en tant que fervente croyante des fables les plus folles. La Bleue était têtue, pourtant ce fut bien grâce à sa tête brûlée qu'elle parvînt à réunir sa modeste et prometteuse compagnie. Son dernier membre de caravane et son yack lui tendront forcément les bras dans les jours suivants. Une telle escapade dans la nature lui remémorait la première fois qu'elle s'était imprégnée du corps de Léto, offerte une bonne fois pour toute par cette dernière : l'Hozro était allée chercher un défi de taille, afin de tester les limites de la Sùlfr ; finalement, elle avait failli perdre l'enveloppe charnelle aux griffes d'un ours géant. De loin l'une de ses pires idées parmi la longue liste de caprices qui lui avaient traversés l'esprit. Pour cette ascension-ci, tout était différent : son objectif était clair, il servirait à la communauté et il élucidera – au moins de manière partielle – l'un des mystères de cette cité bâtie sur les ruines.

La Kirzor erra plusieurs heures à travers le sillage vers les hauteurs vertigineuses. Plus elle se rapprochera de ce couvre-chef nuageux, plus l'oxygène lui manquera. Telle une plongée dans les abysses… vers les astres. Outre la difficulté de cette ascension, lui offrant une opportunité de dépasser les ressources de son nouveau corps, la Lisènienne trépassée comprenait peu à peu l'enchantement que lui contait Odhéra. Rarement, elle croisait justement des voyageurs, ceux-ci n'empruntant pour autant pas la même route qu'elle. Ces quelques moments de sociabilité lui permirent de partager quelques conseils et souvenirs, avant de reprendre la voie vers la solitude et le dépassement de soi. Il ne fallait pas croire que, au sein de cette chaîne montagneuse, les montagnards émérites et l'instinct suffisaient à trouver son chemin. Les Hurabis eux-mêmes le savaient très bien que leur titre de Guides ne faisait guère le poids face à la grande sagesse des Arkhanëgh. De l'Arshalà "Sherpas de Roc", ces statues aiguillaient principalement les égarés du Voile Blanc, de même entre les hameaux de flanc de montagne. Pouvant avoisiner les deux mètres de haut, ces guides minéraux résistaient aux dévastations de Faugmi, leur unique bras tendu en une direction bien précise conservait le cap vers la civilisation la plus proche ou encore vers des sites méritant une attention toute particulière. C'était bien le cas de ceux que traquait Latone, puisque son but n'était point de faire du tourisme. Il lui arrivait alors quelquefois de remercier un Arkhanëgh de sa générosité – celui-ci pouvant aussi abriter des ressources précieuses comme de la nourriture, laissées par les chasseurs du coin pour soutenir les voyageurs – puis de tracer sa route, avant de rebrousser chemin car son indication ne lui convenait pas. Bien sûr, aucun sherpa digne de ce nom n'entraînera les nomades vers leur perte ; du moins, pas ceux encore à basse relative d'altitude. La Bleue avait besoin de trouver des Arkhanëgh plus spéciaux, ceux ayant moins guidé de visiteurs par le passé. Ceux érigés avant tout pour les pèlerins de Narantuuya.

Avec un calme olympien, Latone empruntait des sentiers plus périlleux et moins propices aux balades tranquilles. Certains chasseurs auraient pu passer par ici, elle n'espérait alors pas être sur la malencontreuse trajectoire d'une flèche. Au détour de certaines pentes plus escarpées, la Marcheuse redoublait de motivation en se ressassant les écrits sur ce culte à priori discret. Un sentiment se scindait en elle : d'un côté, elle était trop pieuse pour remettre en cause la véracité de cette légende, d'un autre, elle ne s'attendait guère à trouver un véritable cultiste de Narantuuya là-haut. Cela lui paraîtrait étrange de, comme par hasard, vérifier un mythe vieux comme Ciel-Ouvert… Mais après tout, c'était bien elle qui avait trouvé une porte géante scellant toute une cité antique dans la montagne. Ce devait peut-être être la destinée de la réincarnée de mettre en lumière les ombres de ce monde, tout comme la cantatrice était sortie de son passé étouffé. En tout cas, une telle épreuve n'était pas à la portée de n'importe qui ; Latone se sentait apte à pouvoir monter, encore et encore plus haut. Autrefois, gravir ces terres enneigées l'aurait mise à mal. Malgré tout, elle avait grandi et évolué. Elle était devenue également plus prudente, évitant alors de se frotter aux potentiels terrains de chasse des plus redoutables prédateurs. Ce devait être un pèlerinage, pas un massacre. Là où se trouvait un danger, un yack n'y serait guère. À moins que le yack lui-même fut le danger. L'idée la séduisait, la fit sourire et lui fit remonter ce sentier en dents de scie.

Au bout de deux jours sans piste, à dormir à la belle étoile ou dans des grottes inoccupées, la Marcheuse se confronta à un nouveau Arkhanëgh. Étant donné son état, il semblait bien plus ancien que ceux d'à basse altitude. D'autant plus qu'il ne renfermait aucun trésor laissé par un quelconque chasseur. Alors que Latone aurait pu sautiller de joie – et potentiellement se viander la tête la première dans la neige, faute d'équilibre – l'Éclat nota que le sherpa lui indiquait une route en contrebas. Cela ne lui plaisait guère, puisque son but était avant tout de monter ! Son cerveau tilta néanmoins, se remémorant l'un des conseils d'Asche : pour gravir une montagne sur une longue durée, il ne fallait jamais négliger les limites de son corps. Ainsi, une succession de descente et de remontée était nécessaire afin d'habituer ses poumons au manque d'air. Bien sûr, une magie élémentaire pourrait servir à contrer un tel procédé, Latone n'était hélas pas béni par les divinités d'Ajrov ou dans une moindre mesure d'Akull. Outre ce contretemps, la Bleue réussit à mettre de côté son entêtement pour s'en remettre pleinement aux mains des sherpas. Ils n'étaient pas encore debout par hasard, une volonté suprême devait la guider en ces hauteurs inexplorées.

La Marcheuse continuera sa route…

Des jours, un autre Arkhanëgh dans la vallée. Il lui indiquait une nouvelle ascension.

La Marcheuse poursuivit encore sa route…

Ainsi de suite, les sherpas se la relayèrent, durant ce qu'il lui parût être une éternité. Sans comprendre comment, la faim et la soif ne la tiraillaient plus, comme si elle renouait avec sa condition spectrale. Pourtant, la fatigue, elle, persistait à la faire abandonner. Latone était devenue une guerrière, une force de la nature, il était alors inconcevable qu'un tel pèlerinage eût raison de son courage. Si le silence la hantait, alors elle fredonnait. Si ses jambes lui parurent plus lourde, elle sifflait. Si son aventure perdait de la saveur, elle chantait. Toute initiative servait à tisser une nouvelle chronique au nom de la Marche.

~~~

On racontait dans les plus anciennes chansons de Ciel-Ouvert que Narantuuya était une Æther, mère protectrice des Yacks. Elle apparaîtrait colossale, bien plus que la Bleue en tout cas, Titanide comme elle était ; et que ses filles, des sortes d'hybrides, étaient également géantes mais beaucoup moins impressionnantes que leur génitrice. Elles auraient été mandatées pour façonner les terres de l'Edelweiss afin de les rendre propice aux yacks de leur mère. Pour un pèlerin, il n'était alors jamais aisé de trouver les terres sacrées des yacks. Mais on les reconnaissait de toutes lorsqu'on foulait ces plateaux à perte de vues, comme des ponts entre les crocs de la terre. La roche ancienne laissait place à une route lisse, couverte tout autant de neige et parsemées de végétations par moments.

En arrivant sur place, Latone avait l'impression de se trouver sur une assiette géante qu'on aurait déposé entre deux montagnes. Cela lui paraissait si impensable qu'un tel endroit existait juste au-dessus de leurs têtes. Elle n'osait estimer combien de lieux la séparaient de Ciel-Ouvert ; quand bien même elle parviendrait à réaliser le calcul. À une telle hauteur, le fameux couvre-chef de nuage semblait lui brouiller la vue, l'empêchant d'admirer les alentours vertigineux. Pourrait-elle trouver un autel ? Des voyageurs comme elle, en quête des yacks de la Mère Protectrice ? L'incessant panorama semblait l'inviter à avancer, alors ce fut ce qu'elle fît. Latone foula ces terres et ressentit la même pression sur ses épaules que lors de son entrée au Temple des Esprits.

Bientôt, en cherchant à suivre le soleil à son zénith, ses pas se firent lourds. Du moins, elle crut que ses bottes firent un boucan, puis un tremblement. Elle s'immobilisa et comprit qu'on avançait vers elle. Que quelque chose d'horriblement grand se rapprochait. Elle distingua d'avoir une fourrure reconnaissable : un premier yack. Suivit d'un autre, avant qu'une silhouette sans pareille traversa la brume, à ses pieds d'autres bêtes du même acabit. Latone fixa ses yeux incandescents, d'une lueur aussi remarquable que l'astre qui les couvrait de sa chaleur. Il n'y avait aucun doute sur l'identité de cette entité à l'allure de bergère, de matriarche toute puissante. Arrivée à ce stade, Latone savait que suivre la voie des pèlerins ne suffirait probablement pas. Pourtant, tout ce qu'elle avait à offrir, ce fut ce salut propre aux Marcheurs Ternes et cette flamme inextinguible au fond de ses iris bicolores. Durant cette résolution précise, elle pensa à Mambo. Narantuuya prit sa décision et se retourna avec ses compagnons pour s'enfoncer dans le tenace brouillard. Latone la suivit sans perdre de temps, hâte de découvrir ce que l'Æther – ou quelle entité qu'elle fût – lui réservait. Une épreuve, une audience, une faveur, tant de possibilités qui mèneront, contre toute attente, à la surprise de la Bleue.

Les arbres s'effondraient soudainement sur son passage et la brume se dissipa pour laisser place à une grande étendue enneigée, cernée par la chaîne montagneuse. Une nouvelle géante lui fit face, aussi mystérieuse que Narantuuya pourtant l'air plus humaine, plus accessible. D'ici, cette femme lui paraissait élégante, pouvant probablement avoir une place de choix parmi une quelconque noblesse. Sa respiration était forte et lui paraissait soulever des vents puissants.

" Ah… Latone préféra la laisser faire quoi que ce soit, avant d'aviser. Elle ne venait pas en ennemie et comptait bien le faire comprendre. Une Marcheuse a suivi la route de ses compagnons de toujours, après tant de temps. Sa voix était étrangement profonde, posée, sûrement désagréable pour des aigris de folklore horrifique. Quel est son nom ? "

Une chance semblait se profiler, une nouvelle opportunité de sacrer son fameux nom.

" Latone. Latone Kirzor. " La géante acquiesça.

" Narantuuya vous a laissée entre les mains d'une de ses filles. Ne soyez pas effrayée : je serai, à l'instar de ses créations, une guide pour vous. Elle baissa la tête, nimbée d'une singulière lueur, avant de rapetissir à vue d'œil afin de correspondre à la taille de l'Orisha. La voie du pèlerin est éprouvante, peu des vôtres s'y est confrontée. Nous nous sommes alors efforcées de guider les yacks vers vos contrées, afin qu'ils vous accompagnent vers votre destinée. "

Tant de questions lui brûlaient la langue, hélas chaque mot de l'entité alourdissait ses paupières et sa volonté.

" Ne luttez pas davantage, votre Corps et votre Esprit en ont assez fait. Fermez les yeux et laissez-vous porter par ma voix. " La Bleue, d'abord sceptique, obtempéra ; elle avait l'impression de se trouver dans un songe, déconnectée de son espace et de son temps.

~~~

" En arpentant la voie du pèlerinage, Narantuuya vous accorde sa bénédiction. Comme je vous l'ai promis, je serai votre guide. Narengawa, tel est mon nom. Quant à votre compagnon, vous le connaissez déjà. Nommez-le à nouveau Mambo, si vous le désirez, il se souviendra alors de la bonté que vous aviez fait preuve avec lui. Ensemble, nous vous emmènerons sans faillir aux portes de l'Aulos. Appelez-nous quand vous en aurez besoin et nous répondrons présents. "

Soudain, Latone émergea. Ses paupières papillonnèrent plusieurs fois, avant que la rugosité et le froid du bois démangèrent sa peau. Elle lutta contre la fatigue du réveil afin de se relever, prenant alors conscience qu'elle était entourée d'une toile colorée, mise à rude épreuve contre le souffle glacial. Cette configuration lui rappelait forcément une caravane. Elle descendit alors de celle-ci, notant alors les Marcheurs qui passaient à côté. La vie mélodieuse et pleine de vivacité de Ciel-Ouvert lui tendait à nouveau les bras. Assez surprise, ne répondant guère aux salutations de ses collègues qui la reconnurent, l'Orisha contourna le véhicule afin de trouver, à l'avant, son yack et le dernier membre de la Larka Sacrifiar, aux rennes de celle-ci.

" Nous sommes rentrées, Dévoreuse de Senere. "


2536 mots ~
(Participation éloquente de Miles pour les Arkhanëgh)



By Jil ♪
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