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 [Q] Les illuminés nous envahissent !

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Mar 29 Juin 2021, 20:04

Alekto
Les illuminés nous envahissent !
Objectif : Top-Site n°59
Spoiler:

-Elle est folle ! Complètement folle ! Qu’on mette du cyanure dans son verre de vin à cette guenon ! Elle n’a plus rien dans la tête, je te dis ! C’est encore un coup des Magiciens, elle n’a jamais été nette celle-là ! Rhaaa, j’t’en foutrais d’la Magie Bleue ! Et puis quoi encore ? Offrir le gîte et le couvert aux gueux par charité ? Ha ! J’aimerais bien l’y voir, tiens.

Alekto la laissait déblatérer en silence, non pas parce qu’elle l’écoutait mais parce que Madame Trépière détestait que l’on fasse du bruit en buvant sa soupe. Et puis la vieille était remontée, alors elle ne voulait pas lui donner l’occasion de s’interrompre et de l’engueuler alors qu’elle était sur une si belle lancée. Cracher sur la voisine en oubliant sa propre assiette de potage qui refroidissait, c’était sûrement bien mieux que n’importe quoi d’autre.

-Franchement, une cruche pareille ! Quand s'est-elle juste fait la réflexion que son petit stratagème de traîtresse pourrait fonctionner ?

Bien qu'elle n'appréciât pas la compagnie de sa logeuse, Alekto était d'accord. Cette voisine, Jacqueline Glaïeul, était une conne. Les deux vieilles Sorcières se méprisaient depuis la seconde où elles s’étaient vues quelques décennies plus tôt, à l’emménagement de Jacqueline. Depuis quelques heures, cette haine s’était encore renforcée, et à raison. Les suspicions autour de cette mamie se multipliaient et Madame Trépière en était maintenant convaincue : c'était une Magicienne.

-Tout le monde sait que cette greluche est la seule Sorcière de sa famille – enfin, « Sorcière ». Ce n’est pas louche, peut-être ? Ils se croient tout permis, leur esprit benêt ne les réussit pas. Des amateurs, moi je te le dis ! C'est ridicule, que dis-je, pitoyable ! Et les gens osent les prendre au sérieux ensuite ? Ces pseudo gardiens du bien ne sont que des sales fouines naïves et sans intérêt !

Madame Trépière aimait beaucoup faire du détail une généralité, autant par facilité que parce que c’était un bon moyen de jaser et de brailler comme elle le faisait actuellement.

-Cette illuminée ne perd rien pour attendre. Je ne comprends même pas pourquoi elle habite encore à côté de chez moi. Elle peut compter sur moi pour l'éliminer d'Amestris et l'envoyer au cachot ! Elle ira y pourrir jusqu'à la fin de ses jours !

Gertrude en était tout à fait capable. Et si par malheur elle ne s'y mettait pas, ce serait parce qu'elle souffrait de rhumatismes. Après réflexion, Alekto songea que la vieillarde tenterait plutôt de faire marcher son réseau de commères afin de répandre des rumeurs toutes plus affreuses les unes que les autres sur sa pire ennemie. Dans le quartier, les ragots et les accusations douteuses étaient plus efficaces que n'importe quelle justice. La mère Trépière était une professionnelle dans le milieu de l'emmerde et du chipotage avec le voisinage. Puisqu'elle n'avait que ça à faire de ses journées, elle aimait leur chercher des ennuis pour tout et n'importe quoi. Par exemple, si un morceau de lierre de la maison mal entretenue du voisin de gauche avait le malheur de dépasser d'à peine un centimètre du côté de sa propriété, elle partait de ce pas lui faire un procès et exigeait qu'il se débarrasse du nuisible et lui rembourse les potentiels dégâts causés sur son mur. Si des passants restaient trop longtemps papoter devant chez elle, elle allait les rouspéter en les menaçant avec son balai, car ils faisaient trop de bruit. Si elle jugeait que les rideaux de la maison d'en face étaient moches et gâchaient sa vue depuis son salon, elle allait harceler l'habitant jusqu'à ce qu'il en change. Enfin, pendant des heures, elle s’affairait à sa fenêtre à la recherche du faux pas qui pourrait porter préjudice à qui que ce fût pour ensuite en faire un scandale avec ses copines. En bref, Gertrude Trépière était un véritable tyran. « L’affaire Glaïeul » était du pain bénit pour son appétit de mégère.

En effet, pas plus tard que tout à l'heure, Madame Glaïeul avait scandé que la fin des temps était venue. Ou plutôt, la fin de leurs temps. Elle avait crié dans toute la rue que la Magie Bleue avait envahi la ville, en affirmant que les fleurs rabougries de sa jardinière et les mauvaises herbes établies entre les pavés étaient devenues de cette même couleur. Mais ce n'était pas tout : elle avait évoqué des bestioles tout aussi bleues. Evidemment, ceux qu'elle était parvenue à faire sortir de chez eux - trois vieux et notre Gertrude nationale - l'avaient prise pour une folle, puisqu’ils n’avaient rien vu de tout ça.

« Vous ne voyez pas parce qu'ils veulent que vous ne vous doutiez de rien ! » Avait alors justifié Jacqueline. « Ou alors vous refusez de le voir et vous voulez me faire croire que j’ai perdu la tête, auquel cas, vous le regretterez amèrement ! Ils nous envahissent bel et bien et moi, je le vois et je le dis tout haut ! Ils ne m'ont pas eue, eux et leur magie blasphématoire, et je peux vous assurer que c'est vrai ! Regardez ! Cette luciole ! » S'était-elle exclamée en pointant une direction du doigt.

Il n'y avait eu aucune luciole.

~876 mots~

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Sam 03 Juil 2021, 23:36

Alekto
Les illuminés nous envahissent !
-Qu'est-ce que tu regardes comme ça ?

Alekto tressaillit à cause du ton gueulant de la grand-mère et battit des paupières. C’était le lendemain matin, au petit-déjeuner. La jeune Sorcière était assise à table, ses mains entourant sa tasse de thé fumante. Elle avait à peine touché à ses toasts, trop grillés et recouverts de confiture. Trop préoccupée, elle avait plus ou moins perdu la notion du reste.

-Rien, balbutia-t-elle, je repensais à Madame Glaïeul.

-Ah ! Gertrude ricana avec cynisme. À quoi bon s'attarder sur le sort de cette saleté de pie ! Elle ne mérite pas qu'on lui accorde une seule pensée ! Rétorqua celle qui ne ratait pas une occasion de cracher son venin sur le cas de la concernée.

Ne plus penser à elle, ce n'était malheureusement pas la volonté qui manquait. L'étudiante aurait aimé l'oublier, mais à ce stade, ce n'était pas vraiment possible. Au centre de la table à manger, le vieux pot de fleurs desséchées aux allures cauchemardesques avait soudainement viré au bleu, sous ses yeux.

-Tu devrais cesser de t’inquiéter pour elle si tu ne veux pas finir Magicienne toi aussi.

-Je n'ai pas l'intention de le devenir. Dit-elle en croquant dans une tartine.

Alors que Madame Trépière n'avait cessé de s'agiter à droite et à gauche pour effectuer mille tâches inutiles, elle tira soudainement une chaise et s'assit près d'Alekto pour ancrer ses pupilles dans les siennes.

-Bien, parce que tu sais où finissent ces ordures ?

-Non.

-Loin de chez moi ! Dehors !

Ses yeux révulsés et son doigt crochu pointé vers la porte d'entrée en disaient long sur l'intensité de sa haine envers l'autre race. La plus jeune ne sut pas trop comment réagir à cet avertissement. Devait-elle le prendre très personnellement, ou pas particulièrement ? Derrière ses airs trop crédules ou naïfs, sa volonté sans failles un peu agaçante et sa tendance à se faire harceler par ses paires, pourtant, ne se cachait pas une Mage Bleue. Alekto était principalement une façade d'indifférence quand il s'agissait de montrer de la compassion pour les autres et montrait un attrait certain pour la nécrologie. Ce n’était pas rien.

-Il est hors de question qu’une saloperie de Mage Bleue foule le sol de ma maison et encore moins celui de la chambre de ma pauvre Judith !

La fidèle d'Asresh soutint le regard de sa propriétaire, afin de lui signifier qu'elle n'avait rien à se reprocher, tandis que cette dernière développait sa complainte sur sa fille décédée. Alekto ne l’écoutait pas, car elle avait entendu son histoire mille fois, au point qu’elle aurait été capable de la réciter de tête. En fait, ça la refroidissait que cette dernière l'accuse ainsi. Au bout d'un moment, l'horloge sonna. Alekto baissa les yeux vers son petit déjeuner seulement à moitié consommé, puis se leva, coupant court au monologue.

-J'y vais.

Il était l’heure et elle n’était plus d’humeur à tolérer cette vieille potiche ingrate. Elle la laisserait débarrasser son assiette. Ca lui occuperait la matinée, en plus de lui passer l’idée que sa locataire était trop soucieuse envers les autres.

À dix mètres de la maison, Alekto s'était encore arrêtée, inquiète, rivée sur le vilain lierre du voisin. Bleu. En continuant son parcours, ses yeux avaient constaté la même chose avec les autres mauvaises herbes et les fleurs au rebord de quelques fenêtres. Madame Glaïeul avait-elle raison ? Se faisaient-ils envahir ? Ou bien au contraire, devenait-elle aussi folle que cette dernière ? Quand bien même l’une ou l’autre de ces réponses était la bonne, elle ne pouvait pas en parler ici, surtout pas à sa propriétaire. Ce qui la turlupinait, c’était qu’elles étaient au moins deux à avoir vu la même chose. Délirait-elle en s’inspirant inconsciemment des dires de la voisine ? Cela lui semblait trop alambiqué pour être vrai. Et si elle était en train de rêver ? Dans le doute, la jeune femme choisit de se pincer.

-Aïe !

Mince. Elle n’était pas dans un rêve. Ou alors, un rêve très réaliste et très lucide. S’assurant que personne aux alentours ne pouvait la voir, l’étudiante se pencha vers le phénomène. Elle fit la moue, considérant avec plus de dégoût ces saletés de plantes bleues qui souillaient la capitale. D’un geste sec, elle s’empara de l’une des branches de lierre et l’arracha. C’avait été plus fort qu’elle, comme un besoin de se débarrasser d’une présence intruse, qui n’avait rien à faire là. En jetant la plante sur le pavé, elle réalisa la violence de son comportement : elle n’était pas sûre que quiconque vit la même chose qu’elle. Perturbée, Alekto lissa sa tenue du plat de la main et remit correctement son sac sur son épaule. Elle reprit sa route vers l’université.


~791 mots~


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Dim 04 Juil 2021, 20:59

Alekto
Les illuminés nous envahissent !
-Qu'est-ce que tu fais, la grise ?

En plein milieu du couloir, Cordèle s'était plantée devant elle en la dévisageant, tandis qu'Alekto était fichée près d'une fenêtre, le regard porté vers l'extérieur. Cordèle était une adolescente de taille moyenne, blonde à la tignasse terne, presque grise, et crispée en permanence. Elle maintenait ses livres de cours plaqués contre elle, comme si quelqu'un était susceptible de les lui voler à tout moment. Alekto s’était détournée pour lui rendre son regard trop sévère. Les deux étudiantes ne s'appréciaient pas spécialement. Du moins, elles ne se connaissaient pas assez pour s'apprécier correctement. Cordèle faisait partie de ces gens étranges et socialement peu adaptés que l'on préférait éviter de fréquenter, soit par peur, soit par dédain. Alekto, elle, faisait partie de la caste voisine : celle des gens également étranges, mais qui n'étaient pas aussi craints. Depuis ses premiers enseignements, la réputation de cette dernière ne s'était pas beaucoup améliorée. Elle restait dépréciée de la majorité. Néanmoins, Alekto pouvait constater une progression. Elle était minime, mais immense à ses yeux : c'était cette once de respect qu'on tendait à lui accorder. En entrant à Asresh, la Sorcière avait retrouvé ces groupes de pestes, notamment Liliana et ses amies, qui lui avaient mené la vie dure durant son enseignement de premier cycle. Maintenant qu'elle avait passé ce cap et fait ses preuves, on ne la considérait plus comme si idiote que cela. Lorsqu'on la croisait dans les couloirs de l'université, les remarques nauséabondes étaient encore suffisamment fréquentes pour lui miner le moral de temps à autres, mais elles tendaient à s'espacer progressivement.

Ce harcèlement régulier avait, dès son entrée à Asresh, marginalisé l'étudiante, qui avait alors évolué – comme pour le reste de sa vie – en solitaire. Dans sa bulle, elle s'était créé un cocon qu'elle étoffait pour qu'il devienne totalement imperméable au venin des autres. Mais au fil du temps, c'était également ainsi qu'elle s'était rapprochée de quelques autres rejetés de promotion, comme Cordèle. Comme évoqué plus tôt, celle-ci n'était pas particulièrement amicale à son égard, ce qui était réciproque. Elle appelait rarement Alekto par son prénom et préférait la surnommer "la grise", surnom qu'elle avait directement piqué à ces pestes populaires avec lesquelles elle l'avait vu interagir. Il s'était répandu dans toute l'école comme une mauvaise maladie et depuis, ceux qui la fréquentaient la prénommaient couramment ainsi.

-Je me pose une question.

-... Quoi ? Demanda-t-elle avec ennui et en l'examinant de la tête aux pieds.

-Tu ne lanceras pas des rumeurs fumeuses à mon égard si je te la pose ?

Cordèle haussa les épaules, son visage empreint par l'indifférence.

-Ça dépend.

Si c'était rentable, elle serait tentée de le faire. Alekto hocha la tête. Ce qu'elle appréciait chez sa camarade était sa franchise, bien que cela lui porterait sûrement préjudice à l'avenir – ce qui n'était pas son problème dans l'absolu. La grise haussa les épaules à son tour.

-Bon. Peu importe en fait. Elle pointa quelque chose du doigt à travers la fenêtre. Tu vois cet arbre là-bas ? De quelle couleur le vois-tu ?

-Pourquoi tu me demandes ça ?

-Réponds juste à la question.

-Hm. Elle fit une moue. Bah je sais pas, il est normal. Brun et vert. Pourquoi, je suis censée voir autre chose ?

-Non. Non, c'est très bien. Enfin, c'est normal.

La plus jeune se pinça les lèvres, suspicieuse.

-Hm. C'est tout ?

-Oui.

-... T'es bizarre.

Contrariée d’avoir perdu son temps pour un sujet aussi stupide, dégoûtée par cette étrangeté, elle tourna les talons. Alekto n'en fit rien, plongée dans sa réflexion. Alors elle était seule à voir cet arbre bleu, encore ? Elle ne comprenait pas pourquoi. Elle ne se sentait pas folle. Combien de temps cette illusion durerait-elle ? Et s'il s'agissait plutôt d'un don ou d'une malédiction ? Et si c'était ainsi que les Mages Bleus voyaient le monde ? Cette théorie lui arracha un frisson. Impossible. Elle était loin de se sentir Magicienne, elle refusait cette hypothèse avec force. Alekto se frotta les yeux. Maintenant, le phénomène l'énervait. Si c'était réellement une menace, un signe d’invasion, elle ne voulait plus la voir. Elle désirait être comme tout le monde, suivre le cours de sa vie ici et ne pas avoir affaire à leurs ennemis naturels. Elle hésitait pourtant. Devait-elle se renseigner sur le sujet, ou tout cela s'arrêterait-il de lui-même si elle décidait de l'ignorer ? Que se passerait-il ? Au fond d’elle, elle voulait savoir, car elle se sentait en danger.

~751 mots~


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Ven 09 Juil 2021, 19:16

Alekto
Les illuminés nous envahissent !
Elle voulait des réponses. Le seul moyen d'en trouver était de se rapprocher de ceux qui la croiraient. En l’occurrence, ceux qui avaient vécu la même chose qu'elle. Et en l'occurrence, Madame Glaïeul. Seulement, Alekto devait éviter de se faire voir par sa propriétaire, qui aurait tôt fait de fourrer le nez dans ses affaires si elle la voyait en compagnie de leur ennemie de voisine. Risquer de perdre son logement était impensable, car jamais elle n'aurait les moyens de trouver un toit ailleurs.

-Bonjour Madame Glaïeul.

Alors qu'elle lorgnait des champignons sur un étalage de fruits et légumes de moindre qualité un jour de marché, Jacqueline avait sursauté de plus belle. Il s’agissait d’une petite dame toute courbée cachée sous un large manteau et un chapeau noirs.

-Par Ethelba, ça vous amuse de faire peur à des petites vieilles comme moi ? S'écria-t-elle de sa voix nasillarde. Montrez un peu de respect, pardi ! Et puis qui êtes-vous ? On se connaît ?

-Excusez-moi. Je suis Alekto Selvius. Je loue une chambre chez Madame Trépière.

La voisine manqua de s'étouffer avec sa propre salive. En même temps qu'elle cachait sa bouche avec son poing pour tousser, son autre main effectuait un mouvement d'avant en arrière comme pour lui dire de dégager.

-Qu'est-ce que vous me voulez ? Je ne veux pas vous parler, ni à vous, ni à qui que ce soit qui soit lié à cette gredine.

-Mais c'est à propos de ce que vous avez vu, les plantes bleues. La coupa presque Alekto.

-Raison de plus ! Vous me prenez pour une folle vous aussi, hein ?

La vieille avait ancré ses mires dans mes siennes. Celles-ci, pénétrantes, sérieuses, sévères, semblaient assurer que toute cette histoire était entièrement fausse. Mais elles savaient toutes les deux que ça ne l'était pas.

-Je les ai vues aussi.

Cette lueur de colère se changea en surprise, puis en incompréhension.

-Vous les avez vues... Répéta Jacqueline.

-Oui, les plantes bleues. Les créatures étranges qui se faufilaient dans la végétation. Plus maintenant, le phénomène s'est arrêté, mais je l'ai vu.

Elle ignorait pourquoi le phénomène avait cessé, d’ailleurs. Ça aussi, elle souhaitait comprendre. Pour éviter de montrer sa décontenance, la voisine s'en était remis à l'examen des légumes de l'étal.

-Je voulais vous en parler pour savoir si vous en saviez plus à ce sujet.

-Non.

C'était prévisible, mais Alekto était quand même un peu déçue. Alors que la grand-mère s'éloignait pas à pas, l'étudiante la suivit. Madame Glaïeul fronça le nez.

-Je ne sais rien, je vous dis. Maintenant laissez-moi, il n'y a rien à dire.

-Mais nous sommes au moins deux à avoir vu cela, ça ne peut pas être qu'une coïncidence...

-Alors quoi ? Que voulez-vous en faire ? La devança-t-elle en plaçant ses poings sur ses hanches.

-Je ne sais p-.

-Êtes-vous prête à essayer de propager la vérité et mettre votre vie en l'air en vous faisant passer pour une folle ? Pas pauvre, vous n'avez pas inventé le poison, ça se voit. Mon exemple ne vous a pas suffi ?

Alekto baissa les yeux et joignit ses mains, se sentant effectivement bête à présent.

-Et puis au final, qui sait ? Peut-être que nous étions victimes d'hallucinations. D'un sort ou d'une potion.

La fidèle d'Asresh haussa les sourcils. Une exclamation étonnée lui échappa.

-Un sort ? Qui s'intéresserait à nous ?

Elles n'étaient ni connues, ni puissantes, ni menaçantes dans l'absolu. Ca lui paraissait absurde à cette échelle.

-A votre avis ? Grogna la vieille.

-...

-...

-...

-... Trépière !

La théorie la fit reculer d'un pas, libérant enfin l'espace vital de Jacqueline. C'était impossible, Gertrude n'était pas du genre à jouer l'offensive aussi finement ! Alekto la connaissait plus franche et brute de décoffrage. C'était sûrement pourquoi elle n'avait jamais réussi à faire grande carrière.

-Evidemment, pauvre cloche ! Réfléchissez un peu, cette mégère essaie de se débarrasser de moi depuis le jour où l'on s'est rencontrées. Quant à vous, eh bien je ne sais pas, peut-être cherche-t-elle une preuve suffisante pour vous expulser de chez elle !

-Mais...

-Vous avez une autre hypothèse plus cohérente ?

Madame Trépière n’avait jamais digéré le décès de sa fille, dont elle lui louait la chambre.

-... non...

-Eh bien voilà. Maintenant, lâchez moi la grappe. Et allez soigner votre teint, je n’ai jamais vu une mine aussi grise, surtout à votre âge. On ne vous l’a jamais dit, que vous étiez grise ?

Sans attendre de réponse, la dame s'éloigna pour poursuivre son tour de marché. En plan, les bras balans devant un étalage qui ne l'intéressait pas, Alekto resta bouche bée. Puis, doucement, ses sourcils se froncèrent. Et si elle avait raison ? Si sa propriétaire était derrière tout ça ? Ses poings se serrèrent. Cette vieille truite allait payer. Elle ne savait pas encore comment, mais elle payerait. Dégoûtée, elle rentra chez elle.

~819 mots~

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