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 [Q] - Ce qui est fastidieux, c'est de s'arrêter

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Lun 05 Juil 2021, 20:09

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Ce qui est fastidieux,

c'est de s'arrêter.

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Violence

Objectif : Hadès donne à Erasme une mission jugée fastidieuse.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]« Normalement, on donne une mission plus légère, bien que difficile, à ceux qui désirent rejoindre l’Étoile Froide. Néanmoins, puisque vous êtes déjà au courant des ténèbres qui se cachent derrière le visage du Temple de Rhéa Latia, nous allons attaquer dans le vif du sujet. » Hadès Platurom marchait à côté de moi. Nous n’étions plus à Amestris. Je n’avais pourtant aucune idée de notre localisation. Les murs étaient noirâtres. Peu de luminosité filtrait par les fenêtres qui n’étaient en réalité que des lucarnes. Je le suivais en essayant de me repérer dans les longs couloirs, en vain. « J’espère que cela vous plaira. » Je n’arrivais pas à savoir ce qu’il pensait. Je n’étais qu’un enfant, ce qui ne me laissait pas le loisir d’imaginer ce qui se tramait dans son esprit. En réalité, il jubilait d’avance de me voir échouer. Il pensait que j’étais cruel mais pas au point de non-retour. Il se trompait, parce que j’étais prêt à toutes les bassesses. Je n’y réfléchissais pas, en réalité. J’aimais simplement faire le mal. Je n’éprouvais aucune honte à ça. Je ne théorisais pas le mal. J’étais le mal. J’étais né pour détruire et ma façon de fonctionner était celle du Chaos. Je n’avais pas honte. Je n’avais pas de remords. Je trouvais que la destruction était juste et belle, qu’il n’y avait rien de plus pur qu’elle. Ses pensées étaient bien au-delà des mots que j’aurais pu prononcer. Je n’étais pas en âge de pouvoir expliquer mes ressentis de façon complexe, que ce fût à l’oral ou à l’écrit. Le sang me rendait fou de joie, presque extatique. La mort ne m’effrayait pas en tant que concept. J’étais trop petit pour ça. La mort, pour moi, c’était abstrait. J’aimais brûler des plantes ou des animaux. L’acte me plaisait. Je me fichais qu’ils mourussent. Ça n’entrait pas en compte dans mon plaisir. J’aimais qu’ils souffrissent et, surtout, j’aimais qu’ils souffrissent à cause de moi. Ça me donnait l’impression d’être un Dieu tout puissant. Ce monde était à moi et si j’avais envie de le balayer alors je le ferais. C’était ça qui prédominait dans ma tête, cette sensation de pouvoir absolu. Du moins, c’était le cas lorsque j’étais seul ou que ma cible ne pouvait pas se défendre. Dès que d’autres posaient le regard sur moi, des adultes, je redevenais un enfant faible. Je les haïssais pour ça, parce que je voulais être un Æther surpuissant et m’amuser à torturer et détruire la création. Si j’avais dit à Hadès Platurom que je prendrais la place du Maître, ce n’étaient pas des paroles en l’air. Je voulais que les adultes crevassent. Je désirais qu’ils mourussent, tous. Je souhaitais être le seul survivant du plus gros massacre jamais vu, tellement gros que je serais obligé d’écrire moi-même l’Histoire. Et ainsi le monde finirait, à ma mort, lavé de tout ceux et celles qui puaient, qui parlaient fort et qui ne servaient à rien. Peut-être que je ferais une exception pour Oncle Cyrius mais c’était tout.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]« On va où ? » demandai-je, impatient. Je n’aimais pas marcher sans but. « Et qu’est-ce qui me plaira ? Parce que, là, ça ne me plait pas. J’ai mal aux pieds ! » me plaignis-je. J’avais compris, un jour, par hasard, que mes plaintes agaçaient les adultes, les exaspéraient, leur donnaient envie de mourir. Depuis, je prenais un malin plaisir à me plaindre, encore et toujours plus, avec une voix énervante et trainante. Je tapais du pied, adorais tapoter des objets avec mes doigts, dans l’objectif de produire des bruits stressants. Naturellement, je faisais toujours en sorte d’énerver les autres. Heureusement, mon intelligence était limitée et mes moyens d’autant plus. Pourtant, il y avait chez moi un grand potentiel de destruction. Il suffirait que le temps face son œuvre pour révéler la noirceur de mon esprit. J’étais tordu. « Patience. » me répondit l’homme sur un ton autoritaire qui me cloua le bec. Je me mis à le détester en silence, en me disant qu’un jour j’allais lui faire très mal. L’imaginer pleurer et supplier m’était facile. En fait, j’avais bien plus de facilité à penser à la destruction qu’à la construction. Penser à des scènes heureuses m’était presque impossible. C’était comme si je ne voulais pas ressentir la joie. Je ne voulais pas de tendresse, je ne voulais pas de sourires. Je voulais juste des pleurs et de la douleur, pour moi et pour les autres. Souffrir maintenait vivant et je ne cesserais jamais de penser ça. Je n’étais qu’au début de cette vision là de l’existence. Je tâtonnais mais, déjà, je ressentais que je n’étais pas comme tout le monde. Les Sorciers autour de moi agissaient de façon logique, pour obtenir le plus à moindre mal. Il y avait une balance. Moi, je m’en fichais de cette balance. Je voulais faire le mal et les conséquences ne m’importaient pas. Si je mourais alors tant pis, parce que je mourrais en faisant ce qui est juste. Ce serait ma manière de concevoir le monde et ce serait elle qui me rendrait effrayant : mon absence de limites, mon absence de raison. Juste faire le mal pour le mal, sans autre but que le mal lui-même. « On va oooooùùùùùù ?! » insistai-je, lorsque j’eus oublié le ton que l’homme avait employé plus tôt avec moi. J’avais peur puis, ensuite, j’oubliais ma peur et redevenais insupportable. C'était toujours comme ça. « J’ai mal aux pieds ! Je veux rentrer chez moi ! C’est nul ici ! C’est quand que je pourrai esclavager tout le monde ? Je veux pas rester dans ce couloir qui pue ! » me plaignis-je, en m’arrêtant pour taper des pieds et sauter sur place, comme un fou. Le pire c’est que je ne le faisais pas exprès. Mes accès de colère avaient tôt fait de réapparaître dès que je leur en donnais l’occasion. Ce qui commençait par une volonté de paraître chiant se terminait souvent en crise de colère où je griffais quiconque essayait de m’approcher et où je finissais par me faire du mal à moi-même. Une fois j’avais balancé ma tête dans un mur. On m’avait soigné tout de suite mais je m’étais évanoui dans le processus. Je les haïssais tous.

« Nous y sommes. » me dit-il, enfin. Peut-être redoutait-il une énième crise. Il avait dû faire preuve de patience pour ne pas m’attraper par le col et m’en coller une. Il savait que ce serait malvenu. Il y avait toujours mon statut tout particulier qui me tenait à l’abri du comportement de ceux qui n’étaient pas suffisamment puissants pour se permettre de m’écraser. Quant bien même l’Empereur Noir lui aurait-il dit de ne pas me faire de traitement de faveur, il aurait encore hésité. Il valait mieux qu’il reçût des ordres de sa propre hiérarchie me concernant, des ordres qui ne l’exposeraient pas directement à un éventuel courroux en cas de problème. « C’est vrai cette fois ? Parce que si ce n’est pas vrai, je m’en vais ! » Je ne pouvais pas partir. Je ne savais toujours pas où j’étais et je ne saurais probablement pas retrouver mon chemin. Heureusement, il ne mentait pas. « Voici votre épreuve. » me déclara-t-il, en me montrant un garçon un peu plus âgé que moi, étalé sur le sol, les mains attachées dans le dos. Je fis la moue. Je ne voyais pas « une épreuve ». Je voyais un prisonnier. Je ne compris donc pas où il voulait en venir. Je devais en faire quoi, de ce truc ? Le libérer ? Le donner à manger à des crocodiles ? Lui parler ? Lui marcher dessus ? Le réveiller ? Je croisai mes bras sur mon torse, mécontent. « C’est nul. » déclarai-je. L’adulte tourna les yeux vers moi. Je fis mine de ne pas le voir. Cette technique m’évitait d’avoir à supporter ses sourcils froncés et à me sentir mal. Ignorer le danger, c’était faire en sorte qu’il n’existât pas. « Comment ça, c’est nul ? » « Pfff… Je dois faire quoi avec ça ? C’est pas une épreuve votre truc ! C’est un homme attaché ! » « Justement. » « Quoi justement ? » « C’est lui, votre épreuve. » Il me prenait pour un idiot ou quoi ? « Vous devez le tuer. » Je restai interdit un instant, ce qui amusa le Sorcier. Un léger soupir sortit de mes lèvres, mais ce n’était pas un soupir de peine. C’était un soupir rassurant, précédant le ravissement qui ne tarda pas à éclairer mon visage. Je souris. « C’est vrai ? » Le tuer. Je n’avais jamais tué personne hormis Réta. Elle ne mourait pas vraiment, en plus. C’était pour de faux, même si elle poussait des cris horribles. Elle finissait toujours par revenir. Je trouvais ça très frustrant. « Trop bien ! » lâchai-je, à l’étonnement de l’homme. Hadès avait des enfants. Ils n’étaient pas comme moi. Ils possédaient une innocence relative, étant donné leur cadre d’existence, mais ils n’étaient pas terribles. Ils ne voulaient la mort de personne, ou pour de faux. Ils jouaient parfois à se faire mal mais ça s’arrêtait dès que l’un se mettait à pleurer. Moi je ne m’arrêtais pas quand l’autre pleurait. Je voulais qu’il pleurât encore plus. « Vous n’aurez qu’à sortir de la pièce lorsque vous aurez fini. » me souffla-t-il, perturbé.

Je ne sortis pas de la pièce. Il dut venir me chercher.

Lorsque je fus seul, je contournai le corps allongé au sol avec un air curieux. Je déplaçai mon pied jusqu’au visage de l’adolescent et lui envoyai un petit coup pour le réveiller. Lorsqu’il me vit, une lueur d’espoir naquit dans ses prunelles. Ça me fit jubiler. Je lui souris. Moi debout, lui couché, j’avais l’impression que chacun de nous était à sa juste place. J’étais le Dieu tout puissant et lui… lui, n’était qu’une création dérangeante que j’allais me faire un plaisir d’effacer. La salle regorgeait d’objets en tout genre, de ceux que personne n’a envie d’avoir plantés dans le corps. Malheureusement pour lui, je n’étais pas fort. Ça prendrait du temps, parce que je ne pouvais pas le tuer d’un coup sec. Honnêtement, je n’en avais pas envie non plus. Je ne pouvais et ne voulais pas. Je désirais voir s’éteindre l’espoir dans son regard. Je me fichais de qui il était, je me fichais de ses hurlements, je me fichais de ses excuses. Il aurait beau me crier qu’il avait des parents qui l’attendaient, je n’en aurais rien à faire.

Lorsque je commençai réellement à le frapper, je fus rapidement pris dans l’engrenage d’une extase meurtrière. Le reste me parut vite flou et secondaire. Je ne voyais plus que son corps, un tas de chair rempli d’une vie que j’allais prendre. Je vivais les coups que je lui donnais et plus je le frappais, plus j’aimais ça, plus je voulais continuer, quitte à me blesser moi-même, à avoir mal. Le rythme de ses plaintes et de ses gémissements sonna à mes oreilles comme une mélodie trop lente. Je voulus l’intensifier jusqu’à l’écœurement, jusqu’à sa complétude sonore. Ma faiblesse ne me donnait pas l’occasion de continuer de manière ininterrompue. Je tombai sur lui plusieurs fois, bien après qu’il fut mort. Je ne m’en rendis même pas compte. Je devins vite fou, comme possédé par les Ténèbres. Je voulais le réduire en charpie, le réduire à néant, de n’importe quelle manière. Quand Hadès me rejoignit, j’étais couvert de sang, plusieurs morceaux de chair dans la bouche, à hurler seul, comme un dément. Ce qui fut fastidieux, ce fut de me faire cesser. Je n’étais pas très fort mais j’étais en dehors de toute réalité. Je me débattis avec une détermination désespérée. Il fallait que je le mangeasse, pour qu’il disparût, pour que sa matière s’éteignît, pour qu’il succombât à la Valse Destructrice que je ne possédais pas encore dans sa forme la plus complète, celle qui ne laissait rien. J’avais besoin de ce vide, de cette non-existence de ma victime. Je voulais le priver de tout, qu’il n’apparût nulle part, que personne ne pût jamais le retrouver. Je voulais le manger en entier. Je pleurais. J'étais épuisé.

2017 mots
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[Q] - Ce qui est fastidieux, c'est de s'arrêter

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