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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Jeu 10 Juin 2021, 21:06



Car, ce soir, je t'écrase.


« Tiens… Depuis quand suis-je ici ? » C’était une bonne question. J’étais au beau milieu d’une rue, semblable à celle de Vervallée. Tout était calme. D’abord statique, je me mis à marcher vers une direction inconnue, en chipant quelques fraises en passant à côté d’un étal. Je trouverais probablement une réponse à ma question plus tard. Les rêves ont ceci de naïf.

Si le décor était tranquille et chaleureux au départ, je notai rapidement un changement. Une vague s’empara du chemin, le gommant au profit d’un long tapis rouge. La salle qui bannit le ciel de l'horizon m’était familière, sans que je ne fusse capable de dire en quoi. Peut-être m’en étais-je inspiré pour l’une de mes peintures ? L’ambiance devint étouffante, sans que je ne comprisse en quoi. Était-ce parce que la pièce avait la couleur des Ténèbres ? Était-ce à cause de l’homme qui était assis dans le trône qui se trouvait au loin ? Je ne le connaissais pas. Il me fixait pourtant avec un air aussi surpris que curieux. Dans ses yeux, que je n’aurais normalement pu contempler en raison des centaines de mètres qui nous séparaient, il y avait l’horreur pure. Je sentis un frisson désagréable s’immiscer jusque dans mes entrailles. Qui était-ce ? « À genoux, esclave. » Le son retentit et fit vibrer les murs. Il n’avait pas parlé fort mais l’écho se répercuta violemment. Il semblait sûr de lui, comme si mon apparence ne lui importait pas tant que ça, finalement. Il ne savait pas. Peut-être pensait-il qu’il s’agissait là d’une nouvelle fantaisie, d’un essai de le fuir. La vérité était terrible, même si j’ignorais cette dernière. À chaque fois que nous nous étions retrouvés ainsi, dans le Monde des Rêves, il m’avait torturé, violé, humilié, démembré, tué. Il ne s’arrêtait jamais. Il continuait jusqu’à ce que je pleurasse et me rendisse, jusqu’à ce que je m’écrasasse devant lui. Il voulait me conditionner, pour que je le craignisse dans la réalité, pour que je ne pusse plus le vaincre, pour que mon corps refusât de combattre. Nous n’avions pas encore pu tester le succès de sa théorie mais, au fond, je savais qu’elle fonctionnait. Je voulais le tuer mais, nuit après nuit, j’avais commencé à me sentir amoindri. Je savais comment le vaincre, je le savais. Pourtant, je redoutais de plus en plus la confrontation, comme un enfant redoute le monstre caché sous son lit. Mon monstre à moi était réel mais, ça, je ne le savais pas, actuellement.

« Hein ? » questionnai-je. « Ploie le genou devant ton Roi. » Je ne comprenais pas. Était-il l’Empereur Blanc ? Clairement pas. « Tu n’es pas mon Roi. » répondis-je, en employant la même familiarité que lui par mimétisme. Je n’étais pas à cheval là-dessus. Malgré le contexte étrange, je ne m’étais pas arrêté de marcher. « C’est dommage que nous en soyons toujours à ce stade. Je vais devoir te faire mal. » Je plissai les yeux. Il n’était pas plus l’Ultimage Blanc qu’il n’était un Magicien. « Personne ne fera mal à personne. Je te prie de te calmer. » articulai-je, avec un air sérieux qui n’avait jamais encore figuré sur mon visage bénéfique. Il y avait de l’orage dans mes yeux bleutés. Ils n’en ressortaient que davantage. À ce moment précis, je sentis en moi ma magie s’armer contre cet intrus. Discrète, elle grondait à l’intérieur de mon cœur, comme un ouragan en préparation, comme les quelques secondes de silence avant l’attaque de la foudre. Il était un cauchemar qu'il me fallait supprimer. Je le promettais : je sècherais les larmes des êtres qu'il avait terrorisé et écarterais la menace pour toujours.

Au lieu d’obtempérer, il se leva de sa chaise royale, pour marcher vers moi. Derrière lui, le trône disparut, engloutit par la noirceur. Sa démarche était celle d’un prince. Il me toisait depuis le lointain. J’inspirai profondément, tout en continuant mon chemin. « À genoux. » répéta-t-il. « Non. » Il y avait quelque chose de personnel dans ses ordres. Il en avait après moi sans que je ne susse pourquoi. C’était moi qu’il désirait soumettre avant tout. Cependant, je sentais sans difficulté une volonté plus grande et générale. Cet homme, si personne ne l’arrêtait, mettrait le monde à feu et à sang. Depuis l’autre côté de la salle, sa magie se relâcha. Dans l’épais brouillard obsidienne qui l’entourait, je vis des silhouettes squelettiques essayer de se débattre, des formes hideuses et monstrueuses tenter de lui échapper. Elles se mirent à crier, à appeler, à supplier, mais la magie du Sorcier dévorait tout sur son passage et rongeait même les ténèbres de la salle. « J’ai dit : à genoux. » Un sourire en coin apparut sur mon visage. « Tss. » Je finis par produire un rire effronté. « Tu sembles avoir bien des choses à prouver. » articulai-je, la lame acérée de mon regard ne le quittant plus.

Ce fut lorsque ma magie se diffusa autour de moi qu’il comprit que quelque chose était différent. Jusqu’ici, Ârès pensait que je jouais avec lui, que j’essayais une nouvelle technique, qui serait forcément vaine, pour le vaincre. Pourtant, à la seconde où la Magie Bleue se répandit en vagues, tel un tsunami irrésistible, il percuta. Ce qui aurait dû être un avertissement le plongea dans un état d’autant plus déterminé. « Regarde-toi. » dit-il d’un ton sardonique. « Une raison de plus pour t’éliminer. » ajouta-t-il, convaincu du bien-fondé de sa prétention. Nous nous rapprochions alors de plus en plus. Le moment fatidique surviendrait bientôt. Dans mes iris, il n’y avait pourtant aucune trace de peur. Je ne vacillai pas. Je restai debout, fort, marchant vers l’entité maléfique avec, autour de moi, cette aura céruléenne qui semblait contenir la création même. Je n’avais qu’une certitude : il allait périr s’il s’entêtait. Je l’avais averti. Il n’avait pas tenu compte de mon avertissement. La suite ne m’appartenait plus. J’avançais et il pouvait faire le choix de s’arrêter ou, mieux, de reculer. Mais le Mal est têtu et, même si je n’en avais pas conscience, Ârès avait pris goût à ses victoires écrasantes. Dans son esprit, il ne pouvait pas perdre contre moi. Je lui étais inférieur. Il ne se rendait pas compte du fait que mon esprit, marqué par la dépression, ne pouvait pas lutter. Malheureusement, le Magicien, lui, ne se morfondait pas. Seul le Sorcier avait été maudit. Lui seul devait porter le poids du massacre des natifs de Lagherta. Il n’était pas prêt à ce qui allait survenir. Dans mes prunelles se reflétait la Lune Bleue et sans doute son assurance se fendit-elle à la dernière seconde, là où la mienne n'avait jamais été aussi pleine et entière. Lorsqu’il sentit vibrer son corps entier, lorsque sa magie elle-même trembla, il était trop tard. Mon corps, irradiant d’azur, percuta le sien et sa réalité lui échappa. Il se décomposa dans ses propres ténèbres, dévoré par elles, et fut englouti sous l’implacabilité de mon regard.  





Ce qui me tira de mon rêve était petit, noir et poussai des cris stridents en essayant d’avaler le lobe de mon oreille. Paresseusement, ma main saisit l’animal pour le retirer de là. La veille, je lui avais fait un petit nid avec une vieille gazette que j’avais trouvée coincée dans un buisson. Elle avait été déchiquetée par le petit monstre pendant la nuit et reposait à présent sur mon torse, en lambeaux, avec ma chemise, dans l’exact même état. Un cercle presque parfait courait sur mon buste, dévoilant à qui voulait bien regarder ma musculature. Je me redressai et m’étirai, avant de m’apercevoir de ce détail. « Vraiment ? » l’interrogeai-je, comme si l’heure de rendre des comptes avait sonné. Au lieu d'éprouver des remords, l’animal sembla fier de lui. J’avais légèrement mal au dos. Dormir à la belle étoile sur ce banc, au beau milieu d’un parc, n’avait pas été ma meilleure idée. Je m’étais perdu. Dans mes souvenirs, la maison de Bellada était quelque part par là. Je n’avais pas réussi à la retrouver et, au lieu de m’arrêter passer la nuit dans une auberge ou un hôtel, j’avais préféré m’arrêter sur ce banc. Je n’avais de toute façon pas d’argent sur moi, ce qui risquait de devenir problématique si je ne trouvais pas rapidement quelqu’un que je connaissais.

Je levai les yeux vers le soleil naissant. Tant pis. Je pouvais vivre d’amour et d’eau fraîche.


1340 mots
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