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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 09 Jan 2021, 23:43



:)

Intrigue : Après avoir recueilli Constantine chez lui, Kaahl en vient à régler les problèmes de l'Ange. Une fois son divorce acté, elle choisit de rester vivre au château avec sa fille, Apoline. Pendant ce temps, Kaahl aide Lucius a rencontré un dragonnier. Tout aurait pu être parfait sans Ârès dans l'équation. Texte violent.


« Tu ne devais pas rester sur Boraür avec les enfants ? » Je souris en direction de Constantine. L’Ange portait un tablier. Dans le salon, je pouvais sentir l’odeur du riz s’élever depuis la cuisine. Elle avait dû préparer un bouillon pour accompagner le tout. La chaleur moite de la pièce se remarquait aisément sur ses cheveux. Quelques-uns avaient subi l’effet de l’humidité. « J’avais envie de passer du temps avec toi alors je suis rentré plus tôt. » Ses joues demeurèrent d’une couleur discrète mais je lus facilement dans ses yeux qu’elle était ravie de cette nouvelle. Elle se sentait spéciale et ses espoirs allaient au-delà de toutes mes attentes. Peu importait Laëth, Constantine était offerte. « Il y aura assez à manger pour nous trois. » La fille. Je l’avais oubliée. « Je pense. » rectifia-t-elle. « Si ce n’est pas le cas, je pourrai te donner ma part. » Pauvre idiote, à toujours se soucier du bien-être d’autrui avant le sien propre. Je m’approchai. « Je vais aller la chercher. Tu n’as qu’à mettre la table pendant ce temps-là. » « D’accord, merci. » Elle me sourit, inconsciente. Je n’allais pas jouer la comédie longtemps. Ça me demandait des efforts que je n’étais pas prêt à fournir plus que nécessaire. Je tournai les talons vers l’étage.

Lorsque je revins, je me glissai derrière l’Ange et lui caressai le bras. « Elle était en train de dormir quand je suis arrivé. J’ai préféré ne pas la réveiller. » Elle dormirait pour toujours, à présent. « Il n’y aura que nous deux au repas. » « Oh. J’imagine que c’est mieux si elle se repose. Si jamais elle se réveille, je lui ferai réchauffer le plat, ce n’est pas grave. » « Oui. Inutile de la déranger. En plus, ça fait longtemps qu’on n’a pas été en tête à tête. » Elle sourit. « C’est vrai. Tu vis avec tellement de gens. » « J’aime être entouré. » Je me déplaçai pour arriver en face d’elle. « Constantine… » Je soupirai. « Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as l’air tellement sérieux… » « Je dois te dire quelque chose. » « Vas-y. Tu me fais peur à ne rien prononcer. » Ma main rejoignit sa joue. « Je crois bien que… » Je souris, l’attirai à moi et l’embrassai. Elle poussa un léger cri qui mourut dans l’étreinte. Toute offerte, comme je le songeais plus tôt. Cependant, au bout de quelques secondes, elle me repoussa légèrement. « Mais… » L’incompréhension dans ses yeux me révélait très facilement ses doutes. Et Laëth ? Et le reste ? Pourquoi maintenant ? Étais-je sûr ? C’était ce qui tournait en boucle dans son esprit. Son corps, lui, pourtant, m’était acquis. Elle se fourvoyait néanmoins. Je n’étais pas celui qu’elle croyait et elle ne vivrait pas au-delà de cette soirée. J’allais la torturer et la tuer.

En ignorant ses hésitations, je m’approchai de nouveau. Je collai mon corps au sien. Elle me dégoûtait profondément. Sa pureté m’écorchait l’âme. J’avais envie de la pourrir, de voir sa peau se fissurer et sa chair se déchirer. Je la voulais éventrée et ensanglantée. Elle ne pourrait me plaire qu’ainsi, soumise ou réduite à l’état de charpie. « N’as-tu donc pas envie d’entendre ce que je désirais te dire ? » la questionnai-je. « Je… Si. Si, dis-moi. » Derrière ses émois, je savais qu’un sentiment diffus commençait à la saisir. Il y avait quelque chose chez moi qui sonnait faux. Si elle n’avait pas été si amoureuse, elle s’en serait aperçue plus vite. Sa raison lui criait l’évidence mais son cœur la voilait sous des excuses naïves. Elle ne désirait pas y croire. Elle préférait le conte de Faes, celui dans lequel elle et moi aurions été destinés l’un à l’autre. Kaahl l’avait conditionnée à merveilles, si bien que je me questionnais sur sa nature actuelle. Était-il pire qu'aujourd'hui, lorsqu'il était adolescent ? Il avait pris un temps considérable à l’attacher à lui et à faire en sorte qu’elle essayât de comprendre ses comportements parfois destructeurs et méchants. Elle avait cherché à soigner ses plaies, l’avait adulé et aimé. Il avait joué à merveilles les pervers narcissiques. L’était-il ? Je n’en étais pas certain. Son existence m’irritait. Je n’avais aucune prise sur sa réalité. Pouvait-il réellement faire preuve d’empathie ou la recréait-il de toutes pièces ? J’aimais me mettre à la place des autres, comprendre leurs sentiments mais uniquement dans l’objectif de mieux les détruire et de ressentir un plaisir profond en le faisant. Les cris de douleur m’excitaient davantage. Le sadisme m’habitait avec force. J’adorais ça, les voir plier, se tordre et souffrir.

Pour répondre à sa déclaration, je me penchai vers elle tranquillement, un fin sourire aux lèvres. Lorsque ma bouche trouva son oreille, l’une de mes mains avait rejoint ses cheveux. « Je crois bien que je ne suis pas Kaahl. » susurrai-je, sans aucune once de culpabilité ou de méchanceté. Mon ton était neutre. Je voulais créer un doute plus grand, je voulais qu’il y ait un blanc puis une brisure en elle. Parce que si je n’étais pas Kaahl, alors mon comportement actuel était déplacé. S’il était déplacé, c’était parce que je le désirais. Qui agirait ainsi, si ce n’était un détraqué ? Si je n’étais pas son Magicien adoré, qui étais-je et, surtout, que lui voulais-je ? Pas du bien. Ce serait la conclusion qu’elle tirerait toute seule, à supposer qu’elle prenne ma déclaration pour ce qu’elle était : la vérité.  

Comme escompté, il y eut un instant de flottement entre elle et moi. Ses pensées se désordonnèrent. Son instinct reprit le dessus. Elle l’avait senti, plus tôt. Le bien en elle s’agitait. J’étais un moins bon comédien que lui. Je n’avais pas cette faculté à paraître charmant. Je ne pouvais compter que sur ma capacité à rester maître de mes pulsions destructrices. Cela ne signifiait pas que mon sourire ne pouvait pas être agréable mais je détestais donner une image bénéfique. Je haïssais dessiner la sympathie. Je n’y prenais aucun plaisir sur le long terme. Je n’arrivais pas à me projeter dans la future jouissance que me rapporterait la manigance, lorsque mes interlocuteurs découvriraient la fourberie. J’aimais obtenir les cris tout de suite. J’adorais prendre dès le début et éteindre les espoirs avant même qu’ils ne se fussent allumés. Je vénérais la désolation et l’affliction. Constater l’effroi dans le regard de ceux qui me voyaient apparaître me manquait. Je ne voulais en rien être une expectative favorable. Je désirais que l’obscurité torturât l’esprit de mes victimes. Avec moi, il n’y avait d’autres fins que la torture et la mort. C’était ainsi. Je ne laissais pas en vie. Je n’accordais aucun pardon. Je ne murmurais jamais de mots doux. Je n’en ressentais pas le besoin. Le Chaos seul était mon dessein.

Alors qu’elle allait effectuer un mouvement pour se dégager de mon corps, mes doigts se resserrèrent douloureusement sur sa chevelure. Je tirai son visage en arrière violemment, arrachant par-là même quelques mèches. « Ne crie pas. Tu n’aimerais pas que ta fille se réveille, n’est-ce pas ? » Les enfants étaient des faiblesses. Elle serait sage, tant qu’elle penserait qu’Apoline vivait toujours. Elle serait sage, tant qu’elle se raccrocherait à ses illusions remplies d’espoirs. C’était amusant, de constater à quel point l’obéissance s’obtenait facilement. Le silence liait les lèvres des femmes lorsque je les violais. Parfois, j’avais cette impression qu’elles finissaient par sortir de leur enveloppe charnelle, alors même qu’elles auraient dû se débattre avec vigueur, ne rien lâcher, ne rien me concéder. Leur immobilisme m’obligeait à sévir, à redoubler de cruauté. Je n’aimais pas lorsqu’elles arrêtaient de hurler, lorsqu’elles arrêtaient de pleurer, pour atteindre cet état de détachement muet. Elles se protégeaient, elles se dissociaient. Je ne le permettais jamais. Je m’approchai encore, pour introduire mes intentions de salissure. « Tu vas détester ça. » lui avouai-je, un sourire sadique sur le visage. « Qui… » « Ferme-la. » dis-je sèchement en tirant de nouveau sur ses cheveux. Je m’arrêtai pourtant et me mis à réfléchir. Peut-être serait-il plus intéressant de tout lui révéler ? Elle aimait trop Kaahl pour son propre bien. Elle l’aimait plus qu’elle n’aurait dû. Il ne méritait pas ses sentiments, ce que beaucoup avaient du mal à comprendre. Je devais au moins lui reconnaître ce talent, celui de réussir à être entouré et apprécié, là où je n’essuyais que la crainte de ceux qui me connaissaient et le mépris de ceux qui n’avaient pas encore idée.

« Viens avec moi. » lui ordonnai-je, en la trainant vers la cuisine. Je fouillai dans les tiroirs et trouvai une sorte de pince. Elle devait servir à ouvrir les bocaux. « Je vais tout t’expliquer pendant que je t’arracherai les dents, d’accord ? » Je tirai une chaise et m’assis, l’attirant sur le sol. « Tu vas essayer d’être discrète. Apoline. » précisai-je. « N’essaye pas de te rebeller. Ça ne fera que compliquer ta situation. Je suis bien plus puissant que tu ne le seras jamais. Un comportement de travers de ta part et c’est à elle que j’arracherai les dents. C’est elle que je pénétrerai. Ce n’est pas ce que tu veux, n’est-ce pas ? » Je caressai faussement tendrement son crâne. Elle serait ma chose, à partir de maintenant, et jusqu’à ce que j’en eusse fini d’elle. Une fois que je me serais amusé, j’avais prévu de préparer une petite mise en scène pour mon double, afin de lui rappeler que je ne l’oubliais pas et que s’il ne cherchait pas à m’arrêter avec plus de vigueur, personne ne le ferait. J’allais le rendre fou, lui arracher tout ce qu’il aimait, dans l’objectif de lui rappeler ce qu’il était. « Alors chut. » conclus-je sur le sujet. J’espérais qu’elle finirait par essayer de m’atteindre, mue par l’une de ces stupides Vertus. Je supprimerais ses croyances, éteindrais la lueur qui scintillait encore en elle. Je souris, satisfait par son silence et lui fourrai la joue contre ma cuisse, afin d’avoir accès plus facilement à l’un des côtés de sa bouche. « Il faut que tu comprennes l’absurdité de ton existence. Ton petit copain, Kaahl, t’a manipulé depuis votre adolescence. » Je me penchai un peu, amenant la pince jusqu’à ses gencives. Je pinçai l’une de ses dents, tirai légèrement pour m’assurer de la prise et relâchai momentanément la pression. Ma bouche descendit à son oreille. « C’est un Sorcier. » avouai-je. « L’Empereur Noir. » Elle s’insurgea. Je mentais, d’après elle. Ça naïveté me fit rire. Malheureusement, le déni n’avait jamais sauvé personne du grand méchant loup. J’allais continuer à lui raconter mes petites vérités, entre deux extractions dentaires. Lorsque l’Ange n’aurait plus ni ongles ni dents, plus rien pour s’en prendre à moi d’une quelconque façon, alors je ferais d’elle ce que je désirais. Je jouerais, prendrais mon temps. Lorsqu’elle serait totalement désarticulée et qu’elle m’aurait lassé, je la transformerais en objet d’art. J’étais certain qu’il apprécierait le geste.

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Kaahl Paiberym
Jeu 11 Fév 2021, 00:10



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Quelques semaines plus tôt.

« Je me souviens de sa tête. » Je ris devant la mine pétillante de l’Ange. « Tu lui avais réellement cloué le bec. Khaal n’a jamais aimé avoir tort. Là, il a été servi. » « Il était tout rouge ! J’ai culpabilisé après coup. » Je me tournai vers elle. Nous étions tous les deux couchés sur son lit. La conversation avait commencé debout puis, progressivement, nous nous étions assis le temps de déguster un thé et, enfin, une fois les tasses vidées, elle s’était allongée. Je m’étais joint à elle et nous fixions, depuis, tous les deux le plafond, en se racontant des histoires sur nos instants à Basphel. C’était lointain mais, plus on en discutait, et plus j’avais l’impression que c’était hier. « Il ne faut pas. Franchement, il le méritait. La seule chose que je regrette, c’est que ça n’ait pas dégonflé son ego. » Je ris de nouveau, en me remémorant le visage de mon frère, cramoisi sous la colère et la honte de s’être fait contredire par une Ange devant tout le monde. Il m’avait haï aussi ce jour-là, quand j’avais pris la défense de Constantine en lui disant qu’il n’avait probablement pas lu le même manuel que nous, pour sortir pareilles âneries. « Puis il y avait cette fille aussi dont il était épris. Celle avec une frange et les cheveux blonds. Elle lui avait fait croire être une Sorcière alors que c’était une Eversha putois. » « Oui je m’en souviens. Qu’est-ce qu’on avait ri quand il avait voulu lui faire une surprise et que ça avait mal tourné ! » La jeune fille en question avait eu peur et relâché une odeur nauséabonde qui avait parfumé la bibliothèque nord pendant plusieurs heures. Khaal ne s’en était jamais remis. Il vouait une haine farouche à ce peuple depuis.

Ma main chercha la coupelle que j’avais amenée avec le thé. À l’intérieur, il restait plusieurs biscuits à la cannelle. « Tu en veux un ? » demandai-je. « Oui, merci. Je vois que tes goûts n’ont pas changé. Toujours aussi gourmand. C’est étonnant que tu n’aie pas fini aussi gros que ton frère. » Je ris. « La chance. » « Le sport plutôt, non ? » Mes iris se tournèrent vers elle. Elle me regardait aussi, mais pas dans les yeux. « Depuis quand es-tu une Déchue, Constantine ? » demandai-je avec un énorme sourire sur les lèvres. « Ah ! Comment oses-tu ? C’est toi qui es couché sur mon lit ! Ce n’est pas très respectable, Baron l’Honorable ! » « Je suis plus que ça. Je suis l’Ange de Volatys ! Attention ! Les Vertus n’ont aucun secret pour moi ! » « Pourtant, la Gourmandise a l’air de t’habiter ! T’en as mangé au moins huit ! » « Est-ce que tu vois du gras quelque part, toi ? Moi non ! » « Vantard avec ça ! Déchu de Volatys, oui ! » Nous rîmes de plus belle.

Après quelques secondes, je la regardai de nouveau. « Alors… Est-ce que tu vas m’expliquer ? » Elle redevint sérieuse. « Je ne sais pas… J’ai l’impression que je fais toute une histoire de pas grand-chose. Il est vraiment… » Elle inspira. « Je trouve qu’il a changé. Au début de notre relation, il était vraiment amoureux, il me faisait des promesses et… Maintenant il a des phases. Parfois il est gentil, d’autres fois il me fait des réflexions qui sont vraiment… » Elle avait du mal à finir ses phrases. « Il te critique ? » « Oui mais peut-être qu’il a raison et que je ne suis ni une bonne mère ni une bonne épouse. » Je plissai légèrement les yeux. « Je passe peut-être trop de temps à… » « Non. » affirmai-je, d’un ton ferme. Elle me regarda. « Tu ne vis pas avec moi au quotidien. Tu ne peux pas savoir. » « Je peux imaginer et je te connais. Tu es une Ange, Constantine. Tu ne peux pas être une mauvaise personne. Lui le peut. » « Mais… » « Il n’est peut-être plus un Magicien. » « Je ne sais pas. Peut-être qu’il traverse juste une mauvaise passe. » « Ou peut-être qu’il te fait du mal parce que ça lui fait plaisir de t’en faire. » « Je ne crois pas… » Je fis claquer ma langue sur mon palais. « Tu ne vas pas aimer ce que je vais te dire mais je vais aller le voir. » « Quoi ? Non Kaahl… Il pourrait te… Je… » « Il ne pourra rien faire. Je t’assure que ça ira. Mais je n’ai pas l’intention de te laisser entre les mains d’un sale type. » Un sale type autre que moi. « Si tu ne penses pas à toi, penses à ta fille. »

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Kaahl Paiberym
Ven 12 Fév 2021, 17:26



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« Antonin Hautbourg ? » demandai-je, devant la porte d’une large maison aux murs de pierres. Je savais que c’était lui, sans avoir besoin de demander. Néanmoins, nous ne nous étions jamais rencontrés par le passé et il n’avait pas besoin de savoir que, du haut de mon ancienne position de Kamtiel, je connaissais pratiquement tout de ses habitudes et de ses petits travers. Il me fixa quelques secondes. Il m’avait reconnu sans trop de difficulté. Je devinai la mécanique de son cerveau rapidement. J’étais le Baron Kaahl Paiberym. Que faisais-je devant chez lui, alors que nous ne nous étions jamais adressés la parole ? La réponse s’imposa à lui : Constantine était venue se réfugier chez moi. Je venais donc discuter du problème. Après une fraction de secondes, il m’adressa son plus chaleureux sourire. « Baron Paiberym, je ne m’attendais pas à votre visite. Mais je vous en prie, entrez. Je suis bien Antonin Hautbourg. » Feindre l’innocence. « Qu’est-ce qui vous amène ? » Allais-je le laisser développer son argumentaire ? Peut-être. « C’est un peu délicat. » commençai-je. « Il se trouve que Constantine est venue me trouver il y a quelques jours… » Il prit un air soudain attristé, voire dépité. « Je… Je suis vraiment désolé. » dit-il. « Je ne sais pas ce qu’il lui prend en ce moment… » Il releva les yeux vers moi, comme s’il hésitait. « Je sais que vous êtes très proches alors… Peut-être que vous serez plus à-même de l’aider que moi. Je… » Il se tut. « Je vais faire un peu de thé. Ce n’est pas facile pour moi d’avoir à vous expliquer la situation. » « Faîtes. »

Nous étions à présent assis autour de la table de son salon. Ses mains entouraient sa tasse et sa façon de se tenir ainsi que l’expression de son visage étaient la parfaite image que n’importe qui se ferait d’un homme dévasté et hésitant. « Expliquez-moi. » lui soufflai-je. C’était très amusant. J’hésitais à lui donner plus d’éléments. Je finis par me dire que ce serait d’autant plus intéressant. « Elle ne m’a pas dit grand-chose, à vrai dire. Simplement que vous aviez des problèmes de couple et qu’elle désirait rester chez moi quelques jours. » Il acquiesça. « C’est vrai… J’essaye de l’aider pourtant mais… Vous savez, le génocide angélique et le fait qu’elle n’arrive pas à avoir un deuxième enfant ça la perturbe vraiment. Je lui ai dit de consulter un spécialiste qui pourrait l’aider mais… Vous savez comment elle est parfois je suppose. » « Oui, je vois. » « C’est devenu difficile pour moi de lui venir en aide. Elle pense que je la trompe et, quand j’essaye un rapprochement, elle croit que je veux lui faire du mal. Je ne veux que son bien mais parfois elle me fait peur. Elle invente des histoires saugrenues et j’ai peur pour notre fille… » Ses doigts se serrèrent davantage sur sa tasse. « Je n’ai pas eu le courage de les retenir quand Constantine a décidé de partir mais… » Il baissa les yeux. « J’aurais dû. Ça vous aurait évité tout ça. » « Ne vous inquiétez pas. Je comprends totalement votre situation. C’est vrai que je trouve qu’elle a changé, moi-aussi. Je vais lui suggérer de rentrer vous retrouver et d’entamer les soins que vous lui conseillerez de faire. » « C’est vrai ? » « Non. » La surprise se lut sur son visage. Un petit sourire éclaira le mien. « Pardon ? » demanda-t-il, incrédule. Je pris la tasse qu’il m’avait servi, bus une gorgée, la reposai sur la table à l’image de mes coudes et croisai mes doigts entre eux. « Vous savez ce que je pense ? » Il hésita. « Non. » « Je pense que vous êtes un sombre connard. » Je vis qu'il était en train de réfléchir à une porte de sortie. Au bout de quelques secondes d'hésitation, il finit par la trouver. « Je comprends, ça doit être vos sentiments pour Con… » « Arrêtez de parler. » Plus aucun son ne sortit d’entre ses lèvres. Obéissance était un pouvoir terrible. « Vous êtes bien trop stupide pour comprendre à qui vous avez affaire. » Je me levai. « Lorsque l’on essaye d’étendre son emprise sur quelqu’un, il est toujours plus prudent de chercher, au préalable, si la personne n’est pas déjà sous l’emprise de quelqu’un de plus puissant que soi. » La matière de la table s’effrita petit à petit jusqu’à disparaître. Sur sa chaise, Antonin devint livide. Je marchai dans sa direction, posai brutalement mes mains sur ses genoux et le fixai de près. « Constantine est à moi et personne ne me la prendra. Personne ne la fera souffrir tant que je ne l’aurai pas décidé. Certainement pas vous. Touchez-la encore, adressez-lui la parole ou regardez-la ne serait-ce qu’une seconde et je vous assure que je vous ferai éviscérer. C’est clair ? » Il acquiesça avec difficulté. « Bien. Maintenant, vous allez refouler cette rencontre au plus profond de vous. Je vous interdis de communiquer sur cette dernière de quelque façon que ce soit, même si vous veniez à vous en rappeler un jour. Je vous interdis d’y repenser. Vous allez simplement garder en tête ce que je vous ai ordonné de faire à propos de Constantine, sans vous rappeler qui a prononcé ces mots. Je veux également que vous alliez au Temple de Lyre vous déclarer comme Sorcier. Vous serez amené à Amestris. Une fois là-bas, je veux que vous vous portiez volontaire pour les expériences de Valera Morguis. » Il allait vivre des jours sombres. Je me redressai. « Et si l’on vous demande ce qui vous est arrivé, vous direz que vous êtes tombé dans les escaliers. » Je détachai la boucle de ma ceinture et l’ôtai lentement.

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Mar 06 Avr 2021, 22:07



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Lorsque je fus de retour, je sus, et ce bien avant que Constantine me rejoignît, qu’elle m’attendait depuis de longues minutes. L’ambiance de ma demeure était légèrement différente. En son sein régnaient l’angoisse et le doute. Je les sentis dès que je passai le pas de la porte. J’imaginai sans peine l’Ange se ronger les ongles en priant pour que je revinsse entier, en effectuant les cent pas. Cette emprise que j’avais sur elle n’avait jamais cessé et ce simple fait me plaisait à bien des égards. Entre son mari et moi, ce ne serait pas lui qu’elle choisirait si elle devait n’en sauver qu’un. C’était une certitude. La question ne se posait plus. Il était de l’histoire ancienne. Elle perdait un mal pour en gagner un autre. Pourtant, au-delà du contrôle que je pouvais exercer sur elle, j’avais de l’affection pour l’Ailée. Elle n’était pas qu’un faire-valoir. Ce n’était plus le cas, du moins. Lorsque nous étions adolescents, je l’avais approchée spécialement pour sa pureté. C’en était presque risible, à y penser. Je répétais les mêmes schémas, à courir après le Bien pour qu’il m’englobât de ses illusions tout en le laissant faire s’épanouir des roses sur les ronces qui m’enserraient le cœur. Si je jouissais de ma maîtrise, du fait que je pusse faire d’elle une poupée docile, j'étais aussi affecté par mes émotions à son égard. C’était un amour-haine. J’aimais sa compagnie, tout en souhaitant atrocement la voir se tordre de douleur. Heureusement, mes sentiments restaient amicaux, là où les siens étaient bien plus profonds. Il était bien plus facile pour moi de gérer une amitié qu’un amour. Les vibrations de mon cœur me faisaient souffrir. Le fait que j’essayasse de rendre mes ressentis sains avait un aspect contre-nature. J’aurais dû apprécier les tourments infligés par mes soins à l’être aimé. Je n’étais pas certain de ne pas y adhérer. J’avais peut-être simplement peur de ne pas pouvoir m’arrêter si je laissais mes pulsions destructrices prendre le dessus. Honnêtement, je n’en savais rien. Les rares moments de liberté totale que j’avais eu ne concernaient pas l’amour. Ces moments où j’avais laissé la Magie Bleue m’envahir étaient des instants de pure création, transcendant mes peurs et mes doutes, transcendant ma nature et mes obligations. Lorsque j’avais acquis la Couronne des Rêves Interdits, j’avais senti quelque chose d’indescriptible, comme une épiphanie. Plus le temps passait, moins je me comprenais et plus je me disais qu’il valait mieux garder ces manifestations enfermées. Elles étaient aussi dangereuses que magnifiques. Elles étaient au-delà de tout. Lorsque je créais, une chaleur englobait ma poitrine et une lumière éclatante et poétique éradiquait les monstres de mon esprit. Je me demandais. Je me demandais si un Sorcier pouvait devenir Magicien le temps de quelques minutes, avant de retrouver son état premier.

« Kaahl ? » La voix provenait de la cage d’escalier. Mes yeux coururent sur la base de la robe de Constantine et suivirent le tissu de celle-ci au fur et à mesure de sa descente. Son visage montrait qu’elle avait pleuré. Son anxiété était palpable. Elle n’osa pas me demander comment ça s’était passé. Elle avait dû nourrir beaucoup de scénarios. Je lui souris, pour lui dire que tout allait bien de mon côté. Elle s’approcha un peu. Mes prunelles se levèrent vers la droite, signe de réflexion, avant de se poser de nouveau sur elle. Je soupirai et sortis d’une sacoche un parchemin. Il s’agissait du contrat de mariage qui liait l’Ange au Sorcier. Il était accompagné d’un autre document : une feuille qui libérait Constantine de ses engagements matrimoniaux, signé d’Antonin Hautbourg. Je lui tendis le tout. « J’ai obtenu ça. Bien sûr, libre à toi de t’en servir ou non mais il accepte de divorcer. La décision t’appartient maintenant. Tu peux te servir de ce document ou le garder précieusement. Rien ne presse. Sache juste que tu as la capacité de te détacher de lui à tout moment. » Je marquai une courte pause. J’espérais qu’elle le ferait rapidement. Néanmoins, en lui laissant pleinement le choix, je doutais qu’elle décidât de réaliser mes vœux du jour au lendemain. « Pour moi, il ne fait aucun doute qu’il n’est plus un Magicien. Je lui ai conseillé de se présenter au Temple de Lyre afin d’être aidé. Je ne sais pas s’il le désirera mais, en tout cas, je pense qu’il vaut mieux que tu restes loin de lui pour l’instant. Si, au début, il était souriant et assuré, lorsque j’ai abordé le problème fermement, il a commencé à se montrer virulent. Je ne crois pas que ce soit une bonne idée de t’exposer, ni toi ni ta fille. » Je lui pris la main. « Je connais les Sorciers. Il ne t’apportera que souffrance et trépas. » Parce que les Mages Noirs étaient ainsi. En la gardant près de moi, je la condamnais bien plus que ce que j’imaginais.

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Mer 07 Avr 2021, 22:00



:)


« Kaahl ? » Ce n’était qu’un murmure, à peine audible. Les sons me parvenaient néanmoins de plus en plus précisément. Parfois, je m’imaginais qu’ils étaient des vibrations colorées qui venaient habiller l’air et percuter les êtres capables de les entendre. Actuellement, la musique de mon piano emplissait la pièce et s’engouffrait dans le couloir, comme étant à la conquête d’un nouveau territoire à annexer. Un son sans auditeur n’était rien, pas plus qu’un Roi sans peuple ou qu’une œuvre d’art sans spectateur. Il fallait une rencontre pour que la magie opérât. La voix de Constantine, sur le son empli de mélancolie que je jouais, avait une saveur toute particulière. « Continue de parler. » lui dis-je, sans autre explication. « Mais… » « Vas-y. Parle, doucement. Raconte-moi ce que tu veux. Épouse la musique. » Il y avait quelque chose. Son timbre me semblait fait pour être accompagné par mes notes.

Comme elle était gênée, elle commença à passer ses doigts dans ses cheveux. Ses deux mains s’activèrent sur une mèche innocente, allant de haut en bas dans des mouvements alternés. Je souris et attendis patiemment, les touches de l’instrument continuant leur danse. « Je suis allée à Cael ce matin. » Je me contentai de jouer et, comme pour montrer que je ne reparlerais pas tout de suite, je fermai les yeux. J’avais tellement pratiqué que je n’avais plus besoin de voir pour deviner. Comme un prolongement de mon propre corps, le piano m’obéissait. Il me renvoyait le son de mon état interne. Par mon intermédiaire, il vivait, incarnait bien plus qu’un simple objet. Par mes mains, il devenait beau et capable d’émouvoir. Notre alliance nous élevait tous les deux. Le meuble inerte s'animait d'un souffle de vie sous les mouvements de son musicien. L’homme se transformait en artiste par l’intermédiaire de son instrument. « J’ai été déposer les papiers du divorce. J’ai réfléchi mais je ne veux pas rester liée à un homme qui m’a fait souffrir. Je me dis que… » Elle s’arrêta. Si j’écoutais ce qu’elle me disait, une partie de mon attention restait pourtant focalisée sur sa voix en elle-même et sur ce mariage singulier qui se produisait. « Je me dis que, peut-être… Je ne sais pas. Je réfléchis beaucoup et… Peut-être que s’il finit par aller mieux alors je pourrais vivre de nouveau avec lui. » Elle était bien trop naïve, à toujours vouloir aider son prochain, à toujours se remettre en question et douter. Je ne lui permettrais pas de rejoindre le Mage Noir. Il n’était pas bon pour elle, pas digne d’elle. Je ne désirais pas être celui qui la serrerait dans ses bras mais, si elle devait m’échapper de nouveau à l’avenir, je ne voulais pas que ce fût pour un Sorcier de bas étage, incapable de contrôler ses pulsions. Si je la laissais partir, un jour, ce serait au profit d’un homme qui mériterait son amour. Sans doute était-ce stupide de penser que j’avais un droit de regard. Cependant, si tel était le cas, j’étais prêt à endosser la charge de ma bêtise. « Mais, en attendant, j’aimerais vraiment continuer à vivre ici, avec toi. Je me sens bien chez toi. Il y a de la vie et Apoline est vraiment heureuse de pouvoir jouer avec tes enfants. » Elle se tut de nouveau et lia ses mains entre elles. Je compris qu’elle ne savait pas comment formuler le reste. Elle cherchait le meilleur moyen, une façon d’en dire assez sans en révéler trop. Elle respectait ma vie privée. Même si elle m’aimait, elle comprenait que j’étais épris de quelqu’un d’autre. Elle ne voulait pas être un poids ou une source d’ennuis pour moi, ni même un risque. Taire ses sentiments était préférable. « Viens t’asseoir à côté de moi. » lui proposai-je.

Après un moment, elle se déplaça. Je profitai d’un silence musical pour me décaler sur la droite. Elle s’assit à ma gauche et resta là un instant, avant de faire glisser sa tête contre mon épaule, en prenant garde à ne pas bloquer mon bras. « Je voulais te remercier de tout ce que tu as fait pour moi. Je crois que, sans toi, je n’aurais pas eu la force de demander le divorce, ni même de m’enfuir longtemps. C’est parce que tu fais partie de ma vie que j'ai réussi à me montrer déterminée. » Je déposai un baiser sur son crâne. « Cesse de te rabaisser. Tu es une Ange : bien sûr que tu es forte. Tu as simplement besoin de soutien parfois, comme tout le monde. C’est naturel. On ne peut pas tout supporter seul. La charge finit toujours par être trop importante. » Mes lèvres quittèrent ses cheveux. « Je suis là pour toi, tu le sais. »

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Jeu 08 Avr 2021, 22:09



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« J’aimerais vous rencontrer… » dictai-je à Lucius. L’enfant était assis sur le bord de la chaise. Ses pieds étaient fixés derrière le barreau de celle-ci. Concentré, il fronçait parfois les sourcils ou plaçait sa langue sur sa lèvre supérieure. Sur le parchemin, il formulait une lettre à l’attention d’un Dragonnier. L’exercice ne lui était pas difficile mais il avait souhaité ma présence à ses côtés pour qu’il formulât correctement. Il avait peur que son interlocuteur refusât une rencontre s’il faisait une faute d’orthographe ou de syntaxe. Il s’appliquait, comme il ne s’était que très rarement appliqué jusqu’ici. Mon fils était pourtant attentif en classe. Il essayait de faire de son mieux parce qu’il pensait que c’était ainsi qu’il pourrait aider plein de gens. Très tôt, il s’était intéressé aux médecins et autres professionnels qui parcouraient le monde dans l’objectif d’aider. Il vouait un intérêt particulier à toutes les histoires qui mettaient en scène des individus altruistes qui, à force d’efforts, arrivaient à soulever des montagnes. Je ne le décourageais pas dans ses croyances, bien au contraire. Je l’encourageais, même si nos objectifs divergeaient. En tant que Grand Chaos, je devais me méfier de n’importe quelle figure bénéfique aux motivations inébranlables. Plus spécifiquement, je devais me méfier de lui, parce que la fatalité de son existence nuisait à la fatalité de la mienne. J’étais un enfant de l’Oracle de la Lune Noire, là où il était un enfant de l’Oracle de la Lune Bleue. En tant que père, il était néanmoins impensable que je dissuadasse mon enfant d’embrasser son Destin. Toute réflexion était, de toute façon, vaine. J’aimais mon fils. Les Rehlas seuls savaient ce qu’il adviendrait de moi à l’avenir. Je ne pouvais changer le futur. Si Lucius devait être amené à m’éliminer un jour, je ne pourrais rien y changer.

« C’est bien. » le félicitai-je, une fois qu’il eut terminé. « Tu crois qu’il va répondre ? C’est la dame qui est venue la dernière fois qui t’a donné ses coordonnées ? » Je souris. « Oui, c’est elle. » Pour la première question, je n’en étais pas certain. « Tu sais, les Dragonniers bougent beaucoup. » Je vis sur son visage que ce que je lui disais avait été assimilé depuis longtemps par son jeune cerveau. Il ne jurait que par eux. Il ne respirait que pour eux. Même si je pensais qu’il serait pris, tant sa détermination se ressentait par tous les pores de sa peau, je ne pouvais pas m’empêcher de redouter un refus. Il en serait dévasté. Je devais me montrer prudent dans le choix de mes mots, tout en continuant de le soutenir. Si les Dragonniers le trouvaient trop jeune ou décrétaient qu’il n’avait pas le profil, bien sûr, je serais là pour sécher ses larmes et apaiser ses maux. Cependant, jusqu’au moment où la décision serait prise, je m’étais promis de faire tout mon possible pour lui permettre de se rapprocher de son rêve. J’avais donc fait plusieurs démarches dans l’objectif de lui obtenir un entretien, sans jouer de mes contacts plus que nécessaire. Je ne voulais pas me montrer insistant, juste faire en sorte que l’intérêt de mon fils fût connu des concernés. « Il n’aura peut-être pas ta lettre tout de suite. Néanmoins, j’ai bon espoir qu’il te réponde. Si Madame Monteverdi lui a parlé, il est au courant de tes démarches. » Je lui souris. « Et il ne faut pas oublier que tu es encore jeune, Lucius. Tu dois étudier et un régime aménagé n’est peut-être pas possible. » Il fit la moue. « Mais moi je veux être un Dragonnier… » Je passai l’une de mes mains sur le sommet de son crâne. Mes doigts se faufilèrent entre ses cheveux et je lui grattai la tête d’un mouvement affectueux. « Et je suis sûr que tu en seras un. » Je voulais être rassurant. Honnêtement, je savais que c’était un garçon encore chétif mais il disposait d’un capital énergétique important pour cette passion qui ne cessait de le hanter. Depuis qu’il était petit, son intérêt pour les Dragons n’avait jamais décru. « Simplement, parfois, les choses prennent du temps. » « C’est pour ça que Laëth et toi n’êtes pas encore mariés ? » Je ris à la remarque, sans y répondre. Il n'en fut pas découragé. « Est-ce que Constantine restera encore, après le mariage ? » « Oui. Constantine restera le temps qu’elle voudra. » « Trop bien ! Parce que je trouve qu’elle est gentille et Apoline aime bien jouer aux dragons avec moi ! » Il ne se rendait pas compte que s’il devenait Dragonnier, ce serait lui qui partirait. L’équilibre familial qu’il avait toujours connu s’éloignerait au profit de quelque chose de nouveau.

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Kaahl Paiberym
Ven 09 Avr 2021, 21:53



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Sur l’un des hauts plateaux qui surplombaient Caelum, Lucius et moi attendions. Le Dragonnier avait répondu étonnement vite, si bien que je me demandais si Madame Monterverdi n’avait pas décelé chez Lucius le profil idéal d’une jeune recrue. Je savais néanmoins que la sélection était plus ardue qu’une simple rencontre. S’il était convaincu, l’homme lui donnerait une mission. J’espérais qu’il tiendrait compte de son âge, car mon fils ne pourrait pas partir seul dans le monde pour prouver sa valeur. Je ne le permettrais pas. Il était encore bien trop jeune. J’étais prêt à l’accompagner effectuer son épreuve mais j’avais également des obligations, sans parler du fait que je ne savais encore rien des exigences des adorateurs de Dragons. La quête requérait peut-être d’être effectuée seul, sans aucune aide externe.

« Regarde papa ! » Lucius, jusqu’ici parfaitement calme, venait de pointer du doigt une direction. Je sus à ses yeux ce qu’il voyait actuellement. Mon regard se porta vers les cieux qu’il désignait. Au loin, des ailes caractéristiques battaient l’air avec force. J’inspirai profondément. Je n’avais aucune confiance en ces bêtes. Elles étaient un atout non négligeable pour quiconque en possédait, même si le terme « posséder » n’était pas le plus adapté. Je n’aimais pas clamer que je « possédais » un cheval. Je ne le considérais pas comme mien. Au-delà de ma non-appétence pour la faune, que je trouvais sale et instable, j’avais appris, en côtoyant l’Ange que je pouvais devenir parfois, que ma vision était bien plus complexe. Si je ne nommais pas les animaux, c’était par simple refus de leur attribuer ce dont ils n’avaient probablement ni besoin ni envie. Qui étais-je, pour affubler une bête d’un nom vide de signification pour elle ? Surtout, qui étais-je pour devenir « propriétaire » de ce qui, pour moi, ne devait avoir aucun maître, aucune barrière, aucune frontière ? Finalement, si des animaux choisissaient de me suivre, je ne désirais pas que ce fût par obligation ou conditionnement. Le pire, pour moi, consistait à admirer des oiseaux en cage, privés d’une liberté que j’aurais tant voulu posséder. Ça ne voulait pas dire que j’aimais les animaux. Peut-être les aimais-je uniquement lorsqu’ils étaient loin de moi et de mes semblables, hors d’atteinte. Ainsi, ils étaient beaux, sans parler du fait qu’ils ne salissaient pas mon intérieur.

Lorsque l’animal se rapprocha, l’air devint turbulences. Les yeux de mon fils pétillaient de plus en plus, sans que jamais la peur ne vînt les habiter. Pas une seule once d’hésitation, pas un seul regret. En le fixant, je sus que, même s’il n’en avait aucune conscience, il serait capable de mourir pour sauver la vie d’un Dragon. Pour les comprendre et se lier à eux, il donnerait tout, comme j’avais tout donner avant lui pour m’intégrer chez les Magiciens. En tant que Grand Chaos, j’aurais peut-être dû rester de marbre face à la bête gigantesque. Cependant, en occultant le fait que j’incarnais actuellement Kaahl, je me savais faillible. Un long frisson remonta le long de mon échine. La majesté du Dragon m’ébranla. Il m’effrayait et me fascinait à la fois. Lorsqu’il se posa, il porta sa gueule gigantesque vers moi. Je paraissais petit, face à lui. Je soutins néanmoins l'éclat de ses pupilles jaunâtres. Il me jaugeait autant que je le faisais de mon côté. J'eus bientôt l’impression que la bête était capable de lire ce que les hommes et les femmes qui me côtoyaient chaque jour étaient incapables d’entrapercevoir. Son souffle rencontra ma peau. Son haleine me retourna les boyaux, sans que je ne me détournasse pour autant. Ce fut la voix forte d’un homme qui me dépassait de trois têtes et qui devait faire deux fois ma largeur qui coupa court à notre « rencontre ». « Ben dit’donc là ! Y vous a drôlement décoiffés ! C’est t’y pas malheureux ça ! » fit-il, tout en flattant la bête. « T’exagère quan’même ! ‘Fin, tant qu’y vous laisse la tête, c’déjà ça ! »

Je passai mes doigts dans mes cheveux, comme si je venais tout juste de me réveiller d’un songe. Bien après avoir détourné les yeux, des lunes après, le regard du Dragon continuerait de me hanter. Pour l’heure, un simple coup d’œil à Lucius m’apprit que le Dragonnier avait raison. Les cheveux de mon fils s’étaient transformés en champ de bataille, ce qui devait être également mon cas. « Bon alors ? C’qui le p’tit gars qui veut d’venir un Dragonnier ici ? » Nous étions tous les deux petits, pour lui. « C’est moi ! » s’exclama Lucius, soudainement excité comme une puce. « C’est bien mon p’tit père ! Et toi là ? Tu veux t’y pas d’venir un Dragonnier ? Ma bestiole a l’air de t’aimer t’sais. » Certes.

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Lun 12 Avr 2021, 20:19



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« Alors ? T’y veux ou pas ? » Son imposante stature avait quelque chose d’impressionnant. Malheureusement, dès qu’il ouvrait la bouche, il perdait toute prestance. Il avait l’air d’être de ces hommes à ne pas s’encombrer de certains sentiments comme l’angoisse ou le doute. Il ne semblait d’ailleurs pas répondre aux traits de caractère des Dragonniers. Proposer à qui croisait son chemin de rejoindre l’Empire portait peut-être préjudice à ce dernier. À moins que ce ne fût le contraire ? Face à la concurrence des Rois et des Reines, les regroupements d’intérêts avaient sans doute besoin de bien plus de main d’œuvre qu’il n’y paraissait. À vrai dire, j’attendais surtout de connaître la teneur de l’épreuve, avant de rendre mon jugement. « J’espère que cela ne vous offensera pas mais je pense décliner votre offre. Je crains fort de ne pas avoir les qualités requises ni le temps nécessaire pour endosser un tel rôle. » dis-je. Il plissa les yeux, afin de me jauger. L’instant dura quelques secondes, avant qu’il ne passât sa large main dans ses cheveux. « Ben si t’y veux pas, j’y vois pas d’inconvénients mwoé. T’y veux pas au moins entendre l’épreuve avant quand même ? » « Je suis là pour mon fils. » articulai-je. Son manque de manière commençait à m'agacer.

Lucius, de son côté, était bien trop occupé à s’extasier devant la bête pour ne serait-ce qu’écouter des bribes de notre conversation. « C’est dommage, ah ça oui, vraiment dommage. Hein, Sham ? » Demander l’avis du Dragon ne ferait pas avancer le débat. Comme il lui parut assez évident que je ne me laisserais pas tenter, il s’avança vers l’enfant et s’accroupit devant lui. « Tu veux devenir un Dragonnier ? » demanda-t-il, pour confirmer ce qu’il avait entendu plus tôt. « Oui. »  « Pourquoi ? » « Euh… » Mon fils avait des centaines d’arguments à disposition. Je l’avais fait travailler en ce sens. Pourtant, je compris que la situation, particulièrement exceptionnelle, l’ébranlait considérablement. Ses yeux remontèrent vers moi. Je lui souris, pour l’encourager. Il savait pourquoi, ça ne faisait aucun doute. Cependant, il devait l’articuler.

Comme rien ne sortait, il ferma les yeux. Cette méthode, je la lui avais apprise plus tôt, en précisant que s’y plier en public pourrait paraître légèrement déplacé. Le voir faire m’amusa. Mon garçon m’attendrissait. Il était trop gentil pour son propre bien, trop naïf et confiant. Je l’aimais pourtant, pour tout ce qu’il était. Alors, je l’aidai, en l’apaisant grâce à ma magie. Lucius sentit un flot de sentiments positifs saisir sa cage thoracique et une douce chaleur l’englober. C’était comme les câlins, comme lorsque je lui lisais une histoire et qu’il se mettait entre mon bras et mon torse, à somnoler là, au chaud. Dans ces moments de calme, je voyais souvent son crâne, recouvert des mêmes cheveux sombres que les miens, tomber d’un côté ou de l’autre, s’affaisser tranquillement. Depuis sa naissance, j’aurais pu le tuer des milliards de fois. J’y pensais, parfois, sans que la raison, jamais, ne l'emportât sur l'affect.

Le Dragonnier me regarda durant le processus, se demandant sans doute ce que faisait le garçon. Néanmoins, avant qu’il n’eût pu ouvrir la bouche, Lucius releva les yeux vers lui. « Parce que je le sens. Au plus profond de moi, je sais que là est ma place. » Il l’avait dit avec un sérieux qui dissimulait pourtant difficilement l’émotion qui teintait sa voix. Son regard, bien que déterminé, était humide. Ce qu’il vivait, ce raz-de-marée mélangeant certitude et peur, je l’avais déjà ressenti : la certitude d’être fait pour une fonction mais la peur de ne pas avoir sa chance, de se tromper ou d’échouer, purement et simplement. « Ben dis donc ! T’as pas peur des mots toi ! Bon. J'vois pas trop ce que j’pourrais redire là-dessus. J’vais te donner ton épreuve. » Le sourire du Dragonnier était une large fente franche et sans aucune délicatesse. « Tu vois ça ? » questionna-t-il, en montrant un anneau argenté. « Oui. » « Ben tu vas aller sur Volatys quand j’te donnerai le signal. Tu m’en trouveras cinq ! Ton papa peut t’accompagner, c’pas un problème mais tu dois les trouver seul, sinon c’d’la triche. Et j’aime pas les tricheurs, vu ? » « Oui, d'accord ! » « Et, toi, si tu veux faire l’épreuve, tu m’en ramèneras cent. T’as t’y compris ? » me questionna-t-il. Visiblement, il ne comprenait pas le sens du mot « non ». Je restai muet, ce qui n’empêcha pas Lucius de relever les yeux vers moi. Je compris qu’un espoir venait de naître en lui, celui que, moi aussi, je le rejoignisse parmi les rangs de l’Empire.

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Mer 14 Avr 2021, 21:05



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Rp précédent : Interlude


Avant de rentrer chez moi, je marchai un temps si long que j’en eus mal aux pieds. J’en étais là, au point où tuer des figures que j’avais toujours jugées intouchables me devenait possible. J’avais conscience de la partie que j’avais débuté, du fait que l’assassinat de l’Impératrice Blanche n’en était pas réellement un. Nous ne jouions pas comme la plupart des individus. Elle ne pouvait pas mourir pour de bon. Le pouvais-je seulement ? Personne n’avait jamais réussi à attenter à ma vie. Je ne le saurais pas avant longtemps. Je comptais être un adversaire de taille, comme si ce duel à lui seul aurait le pouvoir de me maintenir debout. Sa lumière rencontrerait mes ténèbres et, un jour, peut-être réaliserait-elle à quel point elle se fourvoyait. Je possédais peut-être l’apparence d’un gentil mais je n’en étais pas un. J’aimais et je créais, mais cela ne voulait pas dire que je ne désirais pas haïr et détruire. J’essayais simplement de contenir Lux in Tenebris. La complexité de la tâche m’obligeait à pactiser avec Umbra in Lucem mais, même ainsi, celle-ci avait bien des difficultés à contenir le mal qui souillait l’intérieur de mes veines. Parfois, je me demandais quand est-ce que je deviendrais fou. Tous les Empereurs Noirs connaissaient cette folie destructrice. La raison, à un moment, quittait le Grand Chaos, pour laisser place à l’envie d’annihiler totalement le monde. Mon objectif ultime était l’apocalypse et je la mettrais en œuvre, tôt ou tard. Ça adviendrait, lorsque toute bonté m’aurait quittée, lorsque je n’aurais plus à me soucier de l’avenir de mes enfants, lorsque mes proches m’auraient trahi. J’étais un cataclysme à retardement et plus les figures du bien s’attachaient à moi et plus elles seraient impuissantes le jour où il n’y aurait d’autre choix que celui de me tuer. Par chance, mon mal-être était aussi dangereux pour moi que ma fonction pour les autres. Avec un peu de chance, je déciderais d’en finir avec la vie avant d’avoir à raser des villes entières.

Aujourd’hui, alors que je venais de faire tomber la Reine Blanche, je me questionnais sur mon avenir, le nôtre. Je me demandais ce qu’il serait advenu si elle avait osé me faire face, jadis, lorsqu’elle avait appris les sentiments que je ressentais pour elle, cette forme d’obsession si sorcière. J’avais eu envie de la posséder à m’en faire crever de frustration. J’avais eu envie de la tuer à m’en scarifier moi-même, en imaginant sa douleur, en la vivant. Maintenant qu’elle était morte, je ne ressentais plus rien. Ce que j’avais désiré éperdument me semblait, à présent, fade, sans aucun intérêt. La mort lui était interdite. Si j’avais cru que l’acte serait enivrant, je devais au moins admettre que je n’avais ressenti aucune joie, au contraire. Les limites qui m’avaient toujours retenu et agacé n’existaient plus. J’étais puissant. Cette constatation m’effrayait, comme le jour où j’avais reçu l’anneau sigillaire du Kamtiel, objet aux milles informations. Mon pouvoir me plaisait autant qu’il me révulsait. Je l’embrassais mais je voulais éperdument le fuir. Être capable de tuer l’Impératrice Blanche signifiait être capable de tout. Mes responsabilités s’accumulaient en même temps que le poids sur mes épaules. Qui m’empêcherait de mettre le monde à feu et à sang, maintenant ?

Je levai les yeux vers le ciel. La Lune Blanche, entourée d'un manteau de charbon, était si fine qu’il me sembla qu’elle me souriait. Peut-être se moquait-elle de ce Roi qui se pensait puissant ? J’avais conscience qu’il y avait d’autres figures aussi significatives que la mienne, qu’il suffirait d’un plan bien établi pour venir à bout de ma personne. Pourtant, l’œil attentif de la Lune Noire me promettait un règne long, bercé d’hésitations et de souffrance. Je devais accomplir mon Destin. Je n’étais qu’un pantin au service d’une cause bien plus grande que moi. J’enviais les Rehlas, d’être enfermés dans le cadre de leur mission, de savoir ce qui les attendait. Je ne pouvais que tâtonner, prendre les décisions qui me semblaient les plus opportunes et attendre de tomber. Chaque être tombe un jour. Mon trépas adviendrait, dans un an, dix ans ou cent ans. Paradoxalement, alors qu’il m’arrivait fréquemment de penser au suicide, je redoutais ma fin. Plus précisément, je redoutais la main qui me porterait le coup fatal. Au fond de mon cœur, j’avais cette unique certitude : si je ne choisissais pas de devenir une Ombre alors l’un de mes fils, Lucius ou Érasme, serait mon bourreau. Lucius m’éliminerait pour protéger le monde. Érasme m’éliminerait pour prendre la place qui lui était destinée. Que ce fût de la main de l’un ou la main de l’autre, j’étais d’ores et déjà condamné.

La nuit était presque totale. Pourtant, elle rivalisait difficilement avec les ténèbres qui m’entouraient, m’englobaient. Heureusement, Edwina avait ranimé une nécessité chez moi. Si je voulais la Couronne Blanche, je devrais devenir Magicien, car l’Ashiril ne pourrait plus me couvrir à l’avenir. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Ce serait le dernier avant longtemps.

801 mots
Fin

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