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 Tester la concurrence | ft. Calanthe

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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

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Kitoe
Mar 02 Fév 2021, 22:29

Kitoe & Calanthe
Tester la concurrence
Légèrement chancelante, Kitoe se dirigeait, une main sur le front, vers le grand homme brun de l’autre côté de la cuisine. D’un geste expert, celui-ci découpait avec finesse et précision des fraises avant de les disposer avec passion dans des assiettes. Ce n’était pas du grand luxe, mais il allait sans dire que Jan aimait inconditionnellement son travail. Restaurateur depuis quelques années et Gourmand par nature, Kitoe avait eu un coup de cœur pour cet homme souriant et pétillant. Elle avait voulu en apprendre plus sur les secrets de la cuisine à ses côtés. C’était pour cette raison qu’elle se trouvait actuellement dans la cuisine de son établissement : elle l’avait supplié de rejoindre son équipe. Cela n’avait pas été facile. Réduite au rang de Corvus à cause, ou grâce, à sa bague raciale, elle avait dû lui montrer sa valeur en lui faisant une démonstration de son maniement du couteau et en lui prouvant sa résistance à ne pas piquer dans le plat des clients. La deuxième épreuve avait été la plus difficile. De son péché, Kitoe était revenue à ses pulsions les plus primitives.

Mais bref. Actuellement, la nouvelle Déchue vacillait en s’approchant de son patron. Elle faisait d’immenses efforts pour ne heurter personne sur son passage, surtout pas les serveurs qui partaient en salle avec les bras encombrés de plats en tout genre. L’équipe servait les desserts ; c’était la dernière ligne droite. Bientôt, tout le monde pourrait aller prendre sa pause jusqu’au service du soir. Entre temps, une autre équipe, plus restreinte, prendrait le relais pour s’occuper des clients en cours de journée – car la Gourmandise de certains était une source non négligeable et continuelle de revenu.

-Jan…

Mais à cette distance avec la cacophonie ambiance, il n’avait pas entendu sa voix fébrile.

-Jan. Répéta-t-elle.

-Hm ?

Il leva les yeux. Ce qui était agréable avec lui, c’était qu’on n’avait jamais l’impression de le déranger lorsqu’on l’interrompait. Cela rendait leurs interactions nettement plus agréables. Lorsque la brune l’atteignit enfin, elle s’appuya lourdement sur le plan de travail.

-Je ne sens pas très bien…

La jeune femme était pâle comme un linge et toute moite. Non, elle ne simulait pas, vraiment pas. Sa migraine ne faisait que s’accentuer depuis tout à l’heure au point qu’elle avait des vertiges. Jan soupira.

-Encore ?

-J’ai fait tout ce que j’ai pu, promis. Mais là je ne peux plus, si je continue je vais m’effondrer…

Elle baissa honteusement les yeux. Il la scrutait comme pour la sonder, mais en réalité, il n’y avait rien à sonder. Il était évident qu’elle ne pourrait pas travailler plus aujourd’hui. Il soupira une deuxième fois.

-Que veux-tu que je te dise, Kitoe ? Va te reposer. Mais tu es très souvent malade. Tu devrais aller te faire soigner plutôt que de venir travailler. Je veux des employer en forme pour fournir du bon travail, pas des pauvres souffrants. Je ne dis pas que tu fais du mauvais boulot, mais bon… je ne peux pas te garder si je te trouve sans arrêt dans cet état, tu comprends ?

-Oui, je comprends… désolée. Je vais trouver un médecin et quand je reviendrai, ça ira mieux.

Après l’avoir lourdement remercié, la petite Déchue disparut et rejoignit les vestiaires. Sur le chemin, elle dénoua son tablier qu’elle jeta dans son casier sans aucune considération. Soufflant de lassitude, Ellie se dépêcha de retirer cette foutue bague de son doigt. L’effet, autant libérateur que déstabilisant, lui arracha une plainte. Lasse, la Démone se laissa glisser par terre et inspira profondément. Sa tête bascula en avant et s’enfouit dans ses paumes.

-Quelle bague de merde.

Kitoe avait des idées tordues. Quelle idée de s’infliger ça. Elles auraient pu trouver mille autres façons de parvenir à leurs fins, mais cette gourdasse avait préféré cette infiltration pitoyable. Elle pouvait comprendre son envie de renouer avec ses racines, mais là… c’était juste de la torture. Elles n’étaient pas encore habituées aux effets secondaires de l’artefact. La première fois qu’elle l’avait mise, Kitoe avait lamentablement perdu connaissance. A force d’entrainements, les symptômes étaient de plus en plus supportables, mais rester plusieurs heures d’affilée sous la forme Déchue finissait toujours par la rendre malade. Inutile de dire que cet état lui pompait toute son énergie. Ellie ferma les yeux. Si elle avait pris le contrôle de leur corps, ce n’était que pour une seule raison : attendre calmement.

L’irruption du reste de l’équipe après le nettoyage des locaux la réveilla. Relevant les yeux, elle s’attarda sur chacun des collègues de Kitoe. Elle prêtait attention à ne pas trop relever la tête pour qu’on ne remarque pas sa physionomie différente.

-T’es encore là ? Qu’est-ce que tu fais, tu rentres pas Kitoe ?

-J’me suis endormie. Répondit Ellie en s’efforçant d’adoucir sa voix pour qu’elle ressemble davantage à celle de la concernée.

Elle l’appelait mais celle-ci prenait du temps à répondre. Quand la personnalité changea enfin, la Démone se releva.

-Ca va ? Tu veux qu’on te raccompagne chez toi ?

Kitoe sourit et déclina gentiment la proposition. D’un geste ferme, elle fit claquer le battant de son casier, comme pour attester de sa bonne santé.

-C’est gentil, mais je me sens mieux maintenant.

Suivant ses collègues, elle emprunta la sortie réservée aux employés. Chacun allait déjà dans des directions opposées. Kitoe effectua une dizaine de mètres avec l’un d’entre eux avant de s’exclamer :

-Mince, j’ai oublié ma veste !

L’autre lui adressa un sourire amusé puis continua sa route après l’avoir saluée. La Vile rebroussa chemin et reprit sa place dans les vestiaires. Elle n’avait oublié aucune veste, bien entendu. Son objectif n’avait été que de se débarrasser des éléments gênants. Le jour était venu. Elle avait passé du temps ici, suffisamment pour apprendre ce qu’elle avait voulu apprendre. Il était temps de passer à l’action. Et cela commençait par attendre encore un peu. Quoi ? La deuxième équipe de la journée. Celle-ci se pointa au bout de quelques minutes. Elle n’était composée que de trois personnes, ce qui était bien plus facile à gérer que la dizaine d’employés de tout à l’heure. En les saluant chaleureusement, Kitoe remit son tablier. Ceci fait, elle alla fermer à clef la porte d’entrée du personnel. Maintenant que Jan et tous les témoins ne pouvaient plus s’enfuir, elle pouvait commencer.

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Bijin
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Dim 21 Fév 2021, 18:57



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Thème.

e4oj.jpg Le regard verrouillé sur la façade de la maison, la jeune femme demeurait immobile, près de la porte du jardin. Le souvenir de son rendez-vous quotidien avec sa protectrice flottait quelque part, loin de ses pensées. Ses prunelles détaillaient les fenêtres du premier étage, devinant un trésor derrière une ombre. Les rideaux relevés lui permettaient d’apercevoir un tableau dont elle ne distinguait pas le dessin. Cela suffisait, pourtant. Depuis plusieurs minutes, elle restait ainsi, à contempler vainement l’intérieur. La jalousie lui serrait le cœur. Pourquoi tout cela ne lui appartenait pas ? La colère enflamma ses veines, et la chaleur de son sang la guida vers une intention malheureuse. Incapable de se raisonner, elle ramassa un pavé qui traînait non loin. Pourquoi ne pas détruire ce qu’elle ne pouvait obtenir, et prendre le reste ? Qui avait décidé que succomber à ses pulsions était mal ? Ses parents s’adonnaient à leurs vices sans le moindre scrupule, et personne ne trouvait rien à redire à leurs ébats ; elle connaissait des Gourmands qui dévoraient les réserves des restaurants, et des Paresseux qui passaient leurs journées à dormir. Pourquoi l’avait-on affligée d’un pareil fléau, et pourquoi ne tolérait-on pas qu’elle se laissât aller à son tour ? Un sentiment d’injustice montait en elle, avivé par une frustration qu’aucune richesse ne pourrait éteindre. Il lui en fallait plus. Elle en avait assez de réprimer son péché. Rageusement, elle lança son projectile vers la vitre la plus proche. Le bruit du verre brisé la ramena à la réalité. Stupéfaite, elle se couvrit la bouche de ses mains. Des larmes lui montèrent aux yeux. Qu’avait-elle fait ?

Quelques heures plus tard, la jeune femme poussa la porte d’un restaurant. Encore troublée par son attitude matinale, elle n’avait pas réagi en voyant le panneau de fermeture, et, le plus naturellement du monde, elle s’était servi du double fourni par le propriétaire des lieux. « Jan ! Je suis désolée, j’ai un peu de retard ! Tu sais comme c’est difficile pour moi de venir jusque-là. Je ne suis pas dans un très bon jour. » C’était le moins qu’elle puisse dire. Honteuse d’avoir cédé à ses plus bas instincts, elle demeura un instant sur le seuil. Méritait-il vraiment d’être consolée, elle qui ne savait qu’envier ou détruire ? N’aurait-elle pas dû rester au jardin, et chercher un moyen de se faire pardonner, ou au moins de réparer son offense ? Si elle apprenait son méfait, Nux accepterait-elle seulement de la revoir ? Déposant un sac sur le comptoir, elle tâcha de chasser ses idées noires. Il serait toujours temps de retourner lui présenter des excuses. « Je suis passée à la pâtisserie, comme d’habitude. Je n’ai pas trouvé de beignets à la fraise, alors j’ai dû improviser, mais je pense que ça te plaira. » Lorsque la vendeuse lui avait dit qu’ils avaient tous été achetés, elle avait été profondément contrariée ; l’estomac du cuisiner semblait ne jamais être rassasié, et s’il se tenait prudemment à l’écart des boulangeries, elle détestait voir la déception sur ses traits. L’absence de réponse la décontenança ; quand il s’agissait de viennoiseries, il ne faisait jamais la sourde oreille. « Jan ? » Le silence persistait. Qu'était devenue l'animation habituelle ?

Un peu surprise, elle fit quelques pas en direction des cuisines. Au lieu d’entendre les sifflements joyeux de son congénère, elle ne distinguait pas le moindre son. Avançant dans le couloir, elle commença à se demander si elle n’avait pas fait erreur. Soudain, le battant métallique s’ouvrit à la volée, laissant apparaître une femme aux traits doux. Tâchant de se montrer avenante, elle la salua. « Oh ! Bonjour ! Je cherche Jan ! Il n’est pas là ? Remarquez, à cette heure-là, il est peut-être parti aux Halles. Je devais lui apporter quelques pâtisseries. Il a dû oublier notre rendez-vous. » Bien que le restaurateur préférât envoyer ses commis faire les courses, il arrivait qu’il se laissât prendre à la tentative de dizaines de produits frais disposés sur les étals. De ces séjours imprévus, il revenait généralement les poches vides et le ventre plein. Observant l’inconnue, la Déchue se frappa tout à coup le front. « Mais vous devez être sa dernière apprentie ! Il m’a parlé d’une nouvelle, il y a quelque temps. Je m’appelle Calanthe. Ravie de vous rencontrer. » Amicalement, elle lui tendit la main. Ses iris descendirent jusqu’aux doigts de son interlocutrice. Cette dernière tenait un hachoir à la lame luisante, et une multitude d’éclaboussures rougissait son tablier. Venait-elle de l’interrompre dans son travail ? Prenait-elle de l’avance pour le service du soir ? « Vous étiez en train de préparer quelque chose ? Un gibier, peut-être ? Je serais curieuse de voir ça. Jan ne tarit pas d’éloges à votre sujet. Il paraît que vous maniez particulièrement bien les couteaux. » Souriante, elle crut apercevoir une étincelle sauvage dans le regard de la brune : la lueur de la passion, sans doute.

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Kitoe
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Kitoe
Lun 01 Mar 2021, 00:56

Kitoe & Calanthe
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Halloweenie III: Seven Days


-Tu n’étais pas au service précédent Kitoe ?

-Si.

Alors qu’Annabelle lui tournait le dos, enfilant sa tenue de cuisinière, la Démone plantait respectivement un couteau dans la poitrine de Yasper et de Pradi. En entendant leurs râles, la blonde regarda par-dessus son épaule avant qu’un cri d’horreur ne s’échappe de sa bouche. Prise par l’adrénaline, elle esquiva habilement la lame qui lui était destinée et son pathétique instinct de survie la poussa à fuir les vestiaires en claquant violemment la porte derrière elle. Cela fit rire la meurtrière. Dans quelques secondes, Annabelle se rendrait compte que la sortie la plus proche était bloquée. Elle traverserait la boutique pour la quitter par l’avant puis se précipiterait vers le premier garde venu pour lui rapporter les faits. Du moins, elle essayerait, car sa course était perdue d’avance. La Déchue était morte à la seconde où elle avait choisi de tourner à gauche, vers la sortie du personnel. Alors que cette dernière se rendait compte de son erreur, la Démone avait eu le temps de lui barrer le passage.

-S’il-te-plait Kitoe… Je ne sais pas ce qu’il se passe, mais s’il-te-plait ne me tue pas. Je ferai tout ce que tu veux. N’importe quoi.

Elle était surprise que sa collègue ne fonde pas en larmes, car c’était généralement ce que les gens faisaient lorsqu’ils s’adonnaient à ce genre de supplications. Néanmoins pas plus impactée que cela, Kitoe se jeta sur sa proie. Celle-ci parvînt une fois de plus à s’échapper. La Démone la poursuivit jusque dans la cuisine. En voulant éviter un évier, Annabelle dérapa sur le sol tout juste nettoyé. Kitoe la rattrapa, et d’un coup de pied, la fit tomber par terre. La tête de l’employée se heurta violemment au rebord de la céramique. Un craquement sonore retentit. Quelques secondes plus tard, une flaque de sang corollait sa tête.

-Qu’est-ce qu’il se passe ?! S’écria Jan.

Il sortait de son bureau. Kitoe se présenta à lui. Ce fut presque si elle n’encadra pas son méfais pour le lui montrer. De toute manière, il allait subir le même sort. Elle lui sourit, avec fierté. Comme on pouvait s’y attendre, c’était tout l’inverse que le restaurateur exprimait.

-Qu’est-ce que tu fais ? Tu as perdu la tête ?!

Elle ne put s’empêcher de ricaner. Exactement. Elle avait perdu la tête, mais depuis plus longtemps que ce qu’il croyait. Les deux cuisiniers se défièrent. Ils tenaient tous les deux un couteau aiguisé. Kitoe attaqua la première, mais sa lame n’atteignit pas sa cible. Jan n’hésita pas à riposter. Ce dernier n’avait rien d’un combattant, mais il n’appréciait pas qu’on lui manque de respect. Entamant une course poursuite entre les casseroles et les plans de travail, Kitoe finit progressivement pas essouffler sa victime. Contre une blessure superficielle à l’avant-bras, elle réussit à planter son arme dans le bras puis la cuisse de l’homme. Il s’effondra. Elle entoura son cou avec du fil à rôti jusqu’à ce que la pression lui fasse perdre connaissance.

La Démone s’assit près de sa proie ensanglantée. Haletante, elle s’assura qu’il respirait toujours. Elle voulait le garder vivant encore un peu pour… juste comme ça en fait. Kitoe traina le corps de Jan jusqu’au mur pour y appuyer son dos. Déroulant l’entièreté de la bobine de fil, elle lia fermement ses membres en effectuant plusieurs dizaines de tours. En attendant qu’il se réveille, la Vile partît s’occuper de sa victime précédente. Cependant, une voix retentit soudain, mettant tout de suite fin à ses activités. Kitoe fronça les sourcils. Elle était pourtant certaine d’avoir éliminé tout le monde. En tendant l’oreille, elle réalisa que le bruit provenait de la salle à manger.

-Merde.

Elle avait failli oublier les clients. Jan commença à gémir, reprenant peu à peu connaissance. Prise d’un réflexe idiot, Kitoe le frappa. Pas assez fort pour le remettre dans les vapes. Il grogna. La stratégie n’était pas bonne. Elle déchira la blouse du chef et en fit un bâillon.

-Toi tu bouges pas et si je t’entends hurler une seule fois, je ferai en sorte que tu meures lentement après m’avoir regardée tuer la personne là-bas. Tout ça par ta faute.

C’était déjà l’objectif, qu’il meure lentement, mais il ne le savait pas encore. Il s’en doutait probablement, mais l’espoir l’entretenait dans le déni. Après avoir balayé la cuisine du regard comme pour vérifier qu’elle n’avait rien oublié, la jeune femme épousseta ses vêtements, s’arma d’un sourire et se dirigea vers la salle à manger à grands pas.

-Bonjour ! Je peux faire quelque chose pour vous ?

C’était une femme. Elle était blonde, jeune, grande, mignonne. Et elle ne se doutait de rien, apparemment. Kitoe la laissa parler comme elle aurait laissé faire n’importe quel moulin à parole.

-Non, il n’est pas là. Il est parti il y a à peine dix minutes. Désolée.

Si cette fille inventait des excuses bidon à sa place, ça arrangeait grandement ses affaires. Mieux valait l’entretenir dans l’illusion et la brosser dans le sens du poil.

-C’est vrai ? Elle était toujours heureuse et un peu émue qu’on parle d’elle. Je m’appelle Kitoe, enchantée également !

Elle accepta volontiers sa poignée de main et son sourire s’agrandit. Il faillit disparaitre lorsqu’elle réalisa qu’elle tenait encore son couteau ensanglanté dans sa main. Mais visiblement, il semblait que Calanthe était aussi naïve qu’elle était blonde, c’est-à-dire très. Un rire s’échappa d’entre ses lèvres.

-Vous avez l’œil ! Oui, c’est du gibier. Après tout, elle avait véritablement couru après. Désolée, j’aurais préféré me présenter autrement, mais j’ai été surprise par votre arrivée.

Sa main libre partit chercher un torchon sous le comptoir pour essuyer l’arme du crime.

-C’est vrai ?

Que Jan dise autant de bien d’elle lui faisait véritablement plaisir. Ce type était en or. Vraiment, il méritait tellement mieux que ce qu’il était en train de vivre. Malheureusement, les circonstances étaient ce qu’elles étaient.

-Et donc vous et Jan vous connaissez ? Vous êtes amis ? J’espère que votre rendez-vous n’était pas trop important.

Elle se demandait à quel point elle et lui étaient liés. Cela pourrait changer ses plans, qui sait ? Maintenant que cette femme avait été si gentille avec elle, Kitoe avait envie de la connaitre un peu plus, à défaut de simplement lui demander de repasser plus tard et par la même, de se faciliter la tâche.

-Hm… Même si Jan est absent, je peux faire quelque chose pour vous ? J’étais en train de préparer le gibier pour ce soir, mais j’imagine que maintenant que vous êtes là, je peux vous cuisiner quelque chose si ça vous chante.

Et par « quelque chose », elle ne parlait pas de n’importe quoi, bien entendu.

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Mer 17 Mar 2021, 21:53



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Thème.

e4oj.jpg D’abord surprise de la rencontre qu’elle avait faite, la Déchue avait rapidement été conquise par la douceur de l’apprentie. Balayant ses excuses d’un geste de la main, elle renversa la situation. « Oh, non, c’est mois qui suis désolée ! Je n’aurais pas dû entrer. J’étais perdue dans mes pensées, et comme Jan m’a donné le double des clefs, j’ai ouvert sans réfléchir. Je ne voulais pas vous déranger dans votre apprentissage. » Un jour, prêter vaguement à son environnement finirait par lui attirer des ennuis ; elle avait de la chance d’être tombée sur la cuisinière en herbe. Là où d’autres auraient vu dans l’absence du propriétaire et le sang sur sa lame une coïncidence menaçante, elle ne discernait qu’un dévouement admirable envers la profession. L’enthousiasme que son interlocutrice manifesta devant les compliments de son chef la toucha. L’innocence joyeuse de son timbre lui rappelait Serena. « C’est vrai, oui. D’ailleurs, pour vous laisser seule au restaurant, il doit beaucoup vous estimer. » L’affaire de toute une vie ne se confiait pas à la première venue. Ses soucis temporairement envolés, la jeune femme pensa un instant à la relation qu’elle entretenait avec le propriétaire des lieux. « Amis ? Le mot est peut-être un peu fort. Disons que je lui apporte des viennoiseries, de temps en temps, et que nous parlons de tout et de rien. Vous comprenez, ça lui évite de se rendre à la boulangerie, et d’être tenté. Déjà que faire les commissions doit être une vraie torture... » Elle n’osait imaginer combien il devait être difficile pour lui de sillonner les marchés, et de préparer des repas pour les autres sans dévorer l’intégralité du garde-manger.

Suivant la brune en direction du comptoir, elle s’installa familièrement sur l’un des sièges en hauteur. Les pâtisseries traînaient sur le plateau, et, avec indifférence, elle les dégagea pour apercevoir la jeune femme. « Qu’il ait manqué notre rendez-vous n’est pas bien grave. J’ai un caractère difficile, alors je ressens parfois le besoin de parler à une personne neutre, et lui m’écoute en léchant ses doigts couverts de sucre. Nous nous rendons service, en quelque sorte. » Un sourire pensif se glissa sur ses lèvres. Avec l’insistance d’un insecte, le souvenir de l’incident lui revenait en mémoire, et elle devait sans cesse trouver un point d’attention pour distraire son esprit. En l’occurrence, ce fut l’amabilité de l’inconnue qui lui sauva la mise. « Vous voudriez bien faire ça pour moi ? » À la manière d’une petite fille réjouie par la promesse d’une sucrerie, elle écarquilla les yeux. Un peu trop enthousiasmée par la proposition, elle lui aurait sans doute saisi les mains dans le feu de l’action, si elle n’avait pas été en train d’essuyer son couteau. Reconnaissante, elle tâcha de recouvrer son calme. « Merci, Kitoe. C’est rare de croiser une personne aussi généreuse que vous. J’ai plutôt l’habitude des mauvaises rencontres. » Ce n’était rien de le dire. Par une sournoise manœuvre du destin, des individus peu recommandables croisaient fréquemment son chemin. La cause de ses mésaventures lui échappait, et loin de remettre en question sa naïveté, elle en attribuait la responsabilité au lutin de la malchance.

La bienveillance de l’apprentie éveillant la curiosité de la jeune femme, elle envisagea un instant de venir faire un tour aux cuisines pour observer de quelle manière elle sublimait les plats. À ses yeux, la cuisine tenait du mystère ; elle n’avait jamais vraiment l’occasion de préparer à manger. Comme tout cordon bleu qui se respectait, la brune devait en revanche y consacrer ses journées. « J’aurais bien voulu vous regarder travailler, mais il paraît que les cuisiniers ont toujours un ingrédient secret en réserve. Et puis, vous êtes nouvelle. Je ne voudrais pas vous perturber dans votre travail. » Tandis que son interlocutrice rejoignait ses quartiers, elle se plongea dans la contemplation de la décoration de la salle. L’envie de dérober un ou deux bibelots la tenaillant, elle demeura sagement immobile sur son tabouret. Imaginer la déception sur le visage de Nux la dissuadait de tendre les doigts dans leur direction. Après un certain temps _ les minutes s’évanouissaient dans la nature sitôt que l’envie la prenait _, des effluves vinrent lui chatouiller les narines. « Quel délicieux parfum ! Vous avez utilisé des épices ? J’ai reçu un pot de cannelle, en cadeau, un jour, mais je ne sais pas quoi en faire. Je vous l'apporterais un de ces jours, pour vous remercier. » Lorsque son péché la démangeait, elle aimait se distraire d’un rien, et cela la conduisait à être exagérément bavarde. Avant de dévoiler la merveille qui se dissimulait sous une cloche métallique, elle invita Kitoe à prendre place à ses côtés. « Peut-être pourrions-nous partager l’assiette ? Après tous ces efforts, vous méritez bien de vous régaler, vous aussi. » Il restait encore quelques heures avant le service du soir, et elle avait envie d'en apprendre davantage à son sujet. Comment avait-il atterri au restaurant, et d'où tenait-elle la jovialité discrète qui arrondissait son visage ? « Vous êtes originaire d'Avalon ? Vous avez l'air moins agitée que les gens d'ici. » D'humeur bavarde, elle s'efforça de garder un instinct sa langue au repos, et en profita pour tendre une fourchette à Kitoe. Un repas en bonne compagnie, que demander de plus ?

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Kitoe
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Kitoe
Lun 05 Avr 2021, 01:32

Kitoe & Calanthe
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Calanthe la faisait beaucoup sourire. Kitoe éprouvait déjà beaucoup de sympathie à son égard, autant parce que c’était réciproque que parce que la Déchue lui paraissait aussi candide qu’une enfant – et que la brune aimait les gens candides car ils étaient mignons, et les enfants parce qu’ils étaient fun. Avec eux, rien n’était difficile et ses crimes, s’ils ne passaient pas inaperçus, devenaient excusables et s’ornaient de tout un tas de circonstances atténuantes. C’était profondément agréable. En plus d’être drôle. Kitoe se demandait quelles mauvaises fréquentations pouvait avoir la blonde, histoire de savoir où est-ce qu’elle-même se situait dans le lot. Pour être exact, plus elle parlait, plus la Démone était curieuse de savoir à qui elle avait affaire.

-Je suis certaine que vous connaissez plein de personnes formidables.

Elle avait posé son arme pour se rendre, peut-être, un peu plus accessible. Ne sachant plus quoi faire de ses mains, elle s’était mise à nettoyer la surface du comptoir à l’aide d’un chiffon. Elle était nerveuse depuis qu’elle avait proposé de cuisiner pour cette cliente. Ce qu’elle s’apprêtait à faire était délicat, et après tous ces homicides et les effets secondaires laissés par sa bague raciale, elle était fatiguée.

-Oh, oui. Jan a un tas d’ingrédients secrets. Je pourrais vous donner les quelques-uns que je connais mais je ne pense pas qu’il apprécierait… Fit-elle, désolée. Enfin bref, la cuisine ne va pas se faire toute seule, n’est-ce pas ?

Offrant un dernier sourire à la jeune femme, Kitoe recula jusqu’aux cuisines. Lorsque les portes se rabattirent comme les rideaux à la fin d’un acte, son expression muta en celle d’une meurtrière pressée par le temps. Plus loin, étendu sur le sol, Jan s’agitait avec l’espoir ridicule de se défaire de ses liens. La Démone le saisit par le cou.

-Pas un seul bruit ou vous mourrez tous les deux. Rappela-t-elle. C’est compris ?

Pour s’en assurer, elle plaqua sa main contre la bouche de l’homme, tandis qu’elle enfonçait une lame à la frontière entre sa cuisse gauche et son bassin. Les yeux de Jan s’écarquillèrent autant que ceux d’une gerbille apeurée. Les larmes perlaient au coin de ses yeux et dévalaient ses tempes avant de se perdre dans le massacre. C’était un bain de sang. Sacrément galère, car malgré son tablier, il s’agissait de ne pas se tacher plus que nécessaire. Elle était déjà assez peu présentable.

-Je vais vous préparer du cimier. Déclara la cuisinière en herbe à travers la pièce pour couvrir les plaintes incontrôlables de sa victime. C’est une partie postérieure du chevreuil. Celui-ci est jeune d’après le boucher qui nous l’a revendu, donc le goût sera un peu moins prononcé que pour un adulte.

La chair désirée extraite, elle abandonna Jan pour commencer sa jolie préparation. Chanter pour cacher les gémissements était un véritable exercice auquel la Démone n’était pas encore entrainée, mais elle trouva le jeu amusant. Après avoir découpé le morceau en plusieurs tranches – ce n’était pas très adroit, elle allait vite – puis l’avoir fait revenir à la poêle, elle fit cuire des pommes de terre qu’elle rajouta dans l’assiette. Elle compléta le tout avec quelques brins de salade, des tomates cerises et un filet de la vinaigrette dont le chef conservait précieusement la recette – du moins, jusqu’à présent.

-Et voilà ! S’exclama-t-elle en revenant auprès de sa cliente toute particulière. J’ai mis des herbes et du poivre. Vous ne craignez pas le poivre j’espère ?

La question relevait davantage de la rhétorique que d’une réelle crainte. Certes, Kitoe n’aimait pas le gâchis, mais elle frémissait déjà à l’idée de découper un peu plus son chef cuistot préféré. Il y avait quelque chose d’excitant à devoir faire ça dans le silence. C’était à peu près aussi impossible qu’extraire un morceau de chocolat de son emballage en aluminium. Mais comme avec ce dernier, elle s’obstinait. Exposer ses clients toujours plus proches de ses horreurs était ce qui l’amusait le plus dans son travail.

-J’adore la cannelle ! Je crois que c’est mon épice préférée. Vous savez, vous pourriez apprendre à cuisiner avec. Ce n’est pas très compliqué. Surtout les gâteaux.

La Démone serait ravie de lui montrer. Quand elle aurait fait le ménage ici, pourquoi pas, ou bien chez l’une d’elles. La Déchue se montrait véritablement gentille à son égard, et les Aetheri savaient à quel point Kitoe avait un faible pour les gens gentils. Il lui semblait tout naturel de lui faire des faveurs en retour. Les gentils étaient ceux qu’elle mangeait en dernier. Jan était un exemple parfait : elle lui avait accordé de longues journées avant d’envisager d’en faire un plat de résistance.

-Oh, je… Enfin, c’était juste pour vous, mais… si vous voulez. Balbutia-t-elle tout à coup un peu timide.

Evidemment, la Gourmande ne pouvait pas dire non. Kitoe contourna sagement le comptoir pour s’installer près de la blonde. Elle en profita pour la détailler un peu plus.

-Oui. Enfin, non. J’étais une Ange avant, mais je suis tombée dans la Gourmandise et maintenant j’habite ici. C’est peut-être pour ça que je suis « moins agitée ». Enfin, c’est ce que les gens disent, je crois.

En soi, ce n’était pas faux. Elle louait un petit appartement pas très loin pour travailler dans ce restaurant. C’était temporaire, mais vrai. Ça ne le resterait pas longtemps, malheureusement. Elle ne pourrait pas rester là avec un tel crime sur les bras et de toute manière, elle devrait tôt ou tard retrouver sa boulangerie-charcuterie en Enfer.

-Et vous, du coup, c’est quoi votre péché ? Vous faites quoi dans la vie ?

Elle accompagna la Déchue dans la dégustation. Le goût de la viande effaça l’attitude enfantine qui l’avait rendue hésitante pendant quelques minutes. La Vile observa sa cliente déguster son plat avec attention. Elle retînt son souffle pour ne pas ricaner. La nervosité.

-J’espère que c’est à votre goût. Dites-moi s’il y a quoi que ce soit à améliorer. Oh, et euh… Ça vous dérange si on se tutoie ?

D’habitude, elle ne demandait pas. Calanthe pouvait considérer cela comme une grande marque de respect.

1012 mots
N'hésite pas à faire des critiques sur la présentation du plat ou le goût, c'est pas une pro. Ou même à faire intervenir Jan, qui sait /sbaf/




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