Raphaël n’avait jamais été aussi longtemps dans un endroit que chez les Magiciens. C’était assez ironique, sachant que les Elémentals étaient censés les détester, et certains du peuple opposé également, bien que ce ne soit pas le cas de tous. Après tout, leur race était issue d’une erreur, d’un sort raté. Sympa pour se faire une place quelque part. Enfin bref, là n’était pas le sujet. Maintenant qu’il restait un peu plus longtemps dans un même lieu, il se permettait de visiter les alentours, leurs territoires. Il était protégé dessus, contre certains dangers, bien qu’il n’ait pas une entière confiance en cette protection qu’on lui offrait. Depuis quelques temps, il avait entendu parler d’un endroit appeler le cœur bleu. La plupart des gens ne s’y aventurait pas, ou alors suivait le chemin pour aller en son centre. L’Elémental, inconscient, ou téméraire comme il était, avait déjà pris la décision de prendre une bifurcation avant même d’y entrer, se demandant ce qu’il allait finir par trouver. Qu’est-ce qui pouvait bien autant effrayer les gens. Il s’avança sur le ponton en bois bleu, les mains dans les poches, son bâton fixé dans son dos. Avec ses pouvoirs de téléportation, il pourrait accéder au centre en un clin d’œil. Ou aller n’importe où au sein du Cœur, mais il préférait prendre son temps. Il avait déjà tendance à courir dans tous les sens, alors autant ne pas se gâcher tout le plaisir en y allant aussi facilement, et sans encombre. Cela enlevait tout le plaisir à l’aventure.

Alors qu’il se trouvait sur le chemin de Lynn, il apercevait quelques Magiciens qui avançaient tranquillement, marchant tout droit. Raphaël, lui, ne tarda pas à prendre la première bifurcation qu’il trouva. Il marcha un moment dans cette sorte de tunnel ne trouvant, pour le moment, rien d’exaltant à cette aventure. Peut-être que toutes les rumeurs qu’il avait entendu était exagérées. C’était loin d’être impossible. Mais, et les légendes ? Et oui, Raphaël accordait plus de crédibilité aux légendes, qu’aux commérages qu’il entendait par-ci par-là. Après tout, dans toutes les légendes, il y avait toujours une part de vérité, quelque chose qui s’était réellement produit, puis qui avait été déformé, ou très mal retranscrit. Et, tandis qu’il réfléchissait à tout ceci, il aperçut enfin une lumière au bout du tunnel.  A peine fut-il sortit, qu’il tomba sur un lieu très appréciable. En effet, devant lui s’étendait une clairière, entourée par la forêt. En son sein, s’écoulait une rivière, et sur l’herbe, poussait de magnifique fleur blanche au cœur jaune. Le soleil brillait doucement au-dessus de sa tête, installant une température adéquate, et il aperçut même quelques animaux de la forêt se prélasser non loin.

Raphaël s’avança dans ce lieu étrange, ne sachant comment le voir. Etait-ce normal un tel lieu dans ce qui devait être effrayant. Malgré sa méfiance, la curiosité l’emporta, et il sortit complètement du tunnel, froid et obscur, pour entrer dans la lumière. Il s’approcha de quelques animaux, qui n’étaient nullement effrayés par lui. Sans qu’il ne s’en rende compte, comme si cela collait parfaitement avec le décor, une chanson résonnait doucement. L’Elémental fut alors envahit par le bien-être et la détente. Il se laissa tomber en arrière en souriant, regardant le ciel, les feuilles volant dans le vent. Il entendit le chant des grillons, et se redressa, tendant l’oreille pour les écouter, puis se recoucha en arrière. Il roula sur le ventre, plongeant une main dans la rivière juste à côté, toujours se sourire béat sur les lèvres. Il se sentait tellement bien en ce moment, tellement détendu. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas été comme ça.

Raphaël bondit soudainement sur ses pieds, surpris par son comportement. Non, mais qu’est-ce qui lui prenait ? Il entendit soudain la chanson qui résonnait dans l’air, comme s’il venait tout juste de se sortir d’un rêve/ il essaya de trouver le chanteur, mais ne vit rien à travers les branches. Qu’est-ce qui se passait ici ?  Encore un coup d’un sort, ou c’était autre chose qui le provoquait ? Un Magicien qui lui jouait un mauvais tour pour être aller là où il ne devrait pas ? Non, il ne ressentait aucune présence de ce genre. Cela avait l’air plus naturel, plus en lien avec cet endroit. Un sourire éclaira le visage de l’Elémental, peut-être que cet endroit était plus intéressant qu’il n’en avait conclu au départ.

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Depuis quelques temps, l’océan appelait de plus en plus la sirène en son sein. C’était un appel inaudible, mais qu’elle ressentait en son for intérieur d’une manière très puissante. Etait-ce parce que cela faisait longtemps qu’elle avait quitté l’océan et que ce n’était que provisoire ? Ses semblables ne lui avaient jamais parlé de ce phénomène, tout comme ses parents qui avaient vécu de nombreuses années à la surface. Elle commençait à aimer la surface, les guerres et tous les évènements qui s’y produisaient aux quatre coins du monde. Elle ne s’arrêtait jamais trop longtemps dans un même endroit, ne souhaitant pas s’installer sur les terres du Yin et du Yang. Sa maison au sein de la cité engloutie dans le quartier commerçant la satisfaisait pleinement, même si elle n’y était pas trop souvent.

Les ondins ayant tous un lien puissant et particulier avec l’océan, ce qu’elle ressentait était peut-être dû à l’Abyssum qui avait un pouvoir encore plus puissant sur les eaux profondes que tous les autres ondins : dernièrement, il les rappelait tous dans l’eau et rejetait tous les deux jambes de l’océan. Avait-il vraiment le pouvoir de faire cela? En tailleur au beau milieu d’une prairie, Nissa méditait tout en apprenant à comprendre comment l’air fonctionnait, et comment la pression atmosphérique influençait ses mouvements. Son apprentissage de cet élément serait plus simple que lorsqu’elle avait dû apprendre à créer de l’eau, maintenant qu’elle comprenait mieux les forces de la nature qui l’entourait. Fort heureusement, les deux éléments : l’eau et l’air, étaient ceux qui se ressemblaient le plus. Dans quel endroit c’était-elle senti le plus en sécurité et détendue sur les terres qu’elle avait parcourues ? L’image du lac de la transparence apparue immédiatement à l’esprit : cet endroit dégageait de nombreuses ondes positives, et elle pourrait reprendre contact avec l’eau, même si elle n’était pas salée. Cela pourrait peut-être diminuer cet appel qui la taraudait.
Elle prit son temps pour l’atteindre : traverser les terres des magiciens n’était pas dangereux, ou ils ne la considéraient pas comme une menace, car ils ne l’abordaient pas, ni ne l’interrogeaient lorsqu’elle en croisait dans son parcours. A la vue du lac refletant le ciel comme un parfait miroir, elle prit une profonde inspiration, satisfaite des effets bienfaisants que sa vue lui procurait. La dernière fois qu’elle était venue là, elle était accompagnée de Land, son loup, et avait rencontré un élémental : Raphaël, ainsi que son dragon. Elle observa son environnement et remarqua un ponton de couleur bleue qui s’enfonçait dans l’eau. A sa première visite, elle était plus occupée à embêter Raphaël de prêter attention à ce qui se trouvait dans le lac. Elle ne se fit pas prier pour s’engager dessus. Le ponton descendait dans l’eau, lui permettant de s’octroyer une petite baignade. Alors qu’elle s’attendait à se transformer en sirène lorsqu’elle serait entrée dans l’eau, elle fut propulsée dans un tunnel arborant des fleurs mystérieuses et intrigantes poussant sur les murs. Son esprit d’herboriste était en ébullition et elle s’arrêtait à chaque nouveau végétal qui se présentait sous ses yeux.

La sirène progressait lentement, mais le bruit de l’écoulement de l’eau se cognant doucement contre des petits rochers attira son attention. Elle savait reconnaitre le bruit d’une rivière. Se laissant guider par le bruit, elle sortit du tunnel et arriva sur une clairière entourée d’une forêt bleue. Tout était bleu ici, ou se reflétait partout avec des éclairs bleutés. Des oiseaux volaient dans la prairie, et d’autres animaux gambadaient dans l’herbe. Cela aurait pu être surprenant étant donné qu’elle avait l’impression d’être sous terre et non à la surface, mais elle ne se sentait pas concernée. Une douce musique s’éleva dans l’air. Elle collait tant à son état d’esprit qu’elle avait l’impression qu’elle chantait trop fort à l’intérieur de sa tête. Elle tourna et gambada en sautillant dans les fleurs, vers le bruit de la rivière : un parterre de fleurs se trouvait à côté. Il en devint la chose la plus attirante au monde à ses yeux et elle se roula dedans, et continua de rouler dans l’herbe fraîche et les fleurs jusqu’à ce qu’un obstacle arrête sa course : de longues jambes. Nissa se redressa sur ses coudes en restant couchée au sol et sourit en reconnaissant Raphaël « Bonjour Raphaël, est-ce toi qui m’a drogué pour que je me sente comme ça ? Ou un tour des magiciens ? Elle se redressa pour arriver à son niveau, même si l’élémental la dominait de plusieurs bons centimètres. Elle n’avait pas l’attitude, ni le ton un peu hostile qu’elle était capable d’emprunter lorsqu’elle s’adressait à un homme. Les sentiments que lui avaient inspirée la chanson résonnaient encore en elle. Pour quelle raison nous rencontrons nous encore une fois, ici ? » Qu’elles étaient les chances pour qu’ils se croisent plus d’une fois par hasard : le destin semblait vouloir les faire se rencontrer très souvent. Une fois au lac de la transparence, une fois dans un bal où ils avaient passé la nuit ensemble à dormir, et voilà que maintenant ici. « En tout cas, c’est un magnifique paysage ici ! Et la rivière a une eau tellement pure, je n’en avais jamais vue une de cette clarté. Elle accompagna sa parole par un geste désignant l’ensemble de la vue qui s’offrait à eux. Une nouvelle chanson s’élevait dans les airs. Nissa sautillait presque en fixant la rivière des yeux qui l’attirait de plus en plus. Comme pour répondre à ses envies, un bâteau taillé dans le bois, juste assez large pour deux, arriva de l’amont de la rivière et s’arrêta devant eux Que dit un élémental de l’eau si je lui propose d’aller faire un tour ? » Elle sourit et sauta dans l’embarcation à l’avant. Elle en sortit une rame et la plongea dans l’eau dès que son second fut monté. L’embarcation légère s’ébranla et se mit à prendre de la vitesse rapidement. La rivière calme se transforma rapidement en rapide. Au lieu d’avoir peur, la sirène prenait du plaisir proportionnellement à la vitesse de la barque. Le vent dans ses cheveux lui procurait un bien fou. Ils arrivèrent en vue d’une cascade : elle aurait pu contrôler l’eau pour stopper l’embarcation, avec l’aide de Raphaël, ça aurait été un jeu d’enfant, mais elle accéléra « C’est partiiiiii ! » et ils tombèrent en pic.

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Raphaël continuait de chercher l’auteur de cette chanson, et sûrement son étrange état d’esprit, mais il ne vit rien. Qu’importe où il se trouvait, il était bien planqué. Soudain, il vit un mouvement dans la périphérie de son regard. Il se tourna, reculant d’un pas, prêt à subir une attaque, mais ce qu’il vit le surpris, et l’arrêta sur place. Une femme roulait dans l’herbe, un sourire planant sur ses lèvres. Femme qu’il crut reconnaître. Etait-ce… Nissa ? Ses doutes ne tardèrent pas à être confirmés lorsqu’elle vint buter contre ses jambes, la forçant à s’arrêter. Il lui sourit en retour. « Salut Nissa ! s’exclama-t-il d’un air enjoué, puis il prit un faux air vexé. Comment tu peux m’accuser, sérieux, je suis aussi innocent qu’un enfant ! Il lâcha un rire, tandis qu’elle se redressait. Sinon, je crois pas que ce soit l’un ou l’autre ». Les yeux de Raphaël balayèrent l’endroit du regard, puis vint les poser sur la rivière. C’est vrai que l’endroit était magnifique, et la rivière tellement claire qu’il ne ressentait qu’une envie, c’était se jeter dedans, mais il se retenait tout juste.

C’est alors qu’une nouvelle chanson résonna dans l’air, et, incapable de résister, il se sentit entraîner par son rythme. Une pirogue apparut, et la voix de la Sirène se fit entendre. Son visage s’éclaira d’un sourire lumineux. « L’Elémental ne peut pas résister voyons » Parler à la troisième personne était ridicule, mais amusant dans ce cas. Sans attendre, il suivit Nissa, attrapant une seconde rame, et ils se mirent à ramer, tandis que la musique se faisait de plus en plus forte, de plus en plus entrainante. Plus ils avançaient, et plus la rivière se faisait rapide, ce qui ne pouvait que plaire aux deux compères. Au moment de la cascade, ils tombèrent à pic. Raphaël écarta les bras en éclatant de rire, tandis que leur chute se faisait de plus en plus rapide, et qu’ils percutèrent la surface du lac. Pour d’autre, une telle chute aurait dû faire mal, mais il eut l’impression d’atterrir sur un matelas de plumes. Il remonta à la surface, toujours en riant, tournant la tête vers la Sirène. « On s’amuse toujours autant ensemble » Dit-il en souriant. Amusant certes, mais ils passaient leur temps à se mettre en danger. Pour le moment, c’était innocent, mais que se passerait-il ensuite si tout ce cirque continuait de la sorte ? « Sinon tu trouves pas que toute cette histoire est bizarre ? Je sais pas ce que c’est, mais c’est comme si on jouait avec nous. Pour le moment ça va, c’est innocent mais… » Alors que l’Elémental commençait à poser des questions, une nouvelle musique se fit entendre. Entrainante, ils ne tardèrent pas à se laisser aller. Soudain, l’eau sembla les attirer vers les profondeurs, et ils semblèrent dans une grotte, et Raphaël se changea en… En crabe.

D’abord surpris par sa nouvelle apparence, il n’eut pas le temps de s’en remettre, qu’il se mit soudain à chanter, se plaçant devant Nissa qui nageait, tendant ses pinces pour l’arrêter. « Ariel, écoute-moi ! Chez les humains c’est la pagaille ! » Il la ‘’força’’ à reculer, et à s’asseoir sur un rocher, se posant non loin d’elle, tout en continuant son chant, plus ou moins ridicule. « La vie sous la mer c’est bien mieux que la vie qu’ils ont là-haut sur terre » Le jeune homme agitait ses pinces, une expression sûr de lui sur le visage. Enfin, si lire sur le visage d’un crabe était possible. « Le roseau est toujours plus vert, dans le marais d’à côté. Voyant qu’elle ne l’écoutait pas, il se remit à nager pour se mettre en face d’elle. Toi, bien t’aimerai vivre sur terre, bonjour la calamité ! » Les émotions qu’il ressentait en ce moment était étrange. Il semblait réellement s’inquiéter du fait qu’elle veuille vivre sur terre, et voulait la vraiment la convaincre que la vie sous l’océan était bien mieux. Il ne savait même pas pourquoi il se comportait ainsi. Et puis, comment est-ce qui l’avait transformé en crabe ? Hallucination, ou réalité étrange ? Tout ceci était étrange, mais il n’avait pas tellement le temps d’y réfléchir, l’Elémental continuant de chanter pour convaincre Nissa que la vie était mieux sous l’eau, dans une mise en scène assez grotesque, mêlant poisson, et coquillage.

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Enfin la musique se finit, et Raphaël put arrêter de chanter comme un idiot. Il se sentit soudain tirer par la pince, et évita de la refermer pour ne pas blesser Nissa qui l’attirait vers le haut. Au moment où il sortit la tête de l’eau, il retrouva soudain son aspect humanoïde. Il lâcha un soupir, bien plus à l’aise dans cet état, plutôt que transformer en un crustacé. Il passa une main dans ses cheveux, rejetant ses mèches brunes en arrière qui lui tombait dans les yeux. Il ne remarqua pas le trouble de la Sirène, ni ce qui approchait d’eux, et soudain se retrouva embarquer dans il ne savait quoi. Il écarquilla les yeux en voyant la bouteille dans laquelle ils étaient désormais coincés. Le remous de l’eau les balada, les envoyant contre la paroi, les empêchant de se stabiliser. Il tourna la tête vers ce que la jeune femme venait de lui montrer. « Je sais pas s’il va nous aider, il a l’air… » En fait il ne savait pas vraiment comment terminer sa phrase.Toute cette histoire n’avait pas le moindre sens. Et alors qu’il se retrouvait à moitié écrasé sous Nissa, il réussit à dire. « Je crois pas que ce soit un rêve, j’en ai jamais fait d’aussi bizarre. Je pencherais plus pour une illusion » Même si en temps normal, il était plus o moins immunisé contre les illusions grâce à son pouvoir, ce n’était pas le cas actuellement. Ils finirent enfin par sortir de manière plus ou moins brutale. Il s’écrasa de manière assez disgracieuse par terre. Il se releva à quatre pattes, encore à moitié désorienté par leur tour dans la bouteille, et soudain Nissa l’attrapa par le bras, et l’entraina avec elle. En se relevant, il manqua de tomber, mais se rattrapa au dernier moment. « Pas la moindre idée, à peine arrivé ici que je me fais embarquer dans cette histoire ! » Lui répondit-il alors qu’ils tournaient en rond autour du dodo.

Petit à petit, les oiseaux disparurent, cédant la place à une forêt, et des enfants. Qu’est-ce que c’était encore cette fois-ci ? « J’essaierai de m’en montrer digne mon Général ! » S’exclama un enfant avec un parapluie. Puis : « En avant, marche ! » Et soudain ils se firent tout d’eux entraîner dans la file des enfants qui chantèrent une chanson sur le sujet en question. Ils passèrent sur des rochers, se suspendant ensuite à une liane, et glissèrent sur une suivante. Et bien d’autres péripéties. Ils s’arrêtèrent dans une clairière, tandis que les enfants s’en allaient. Raphaël s’assit au sol, rejetant la tête en arrière prit d’un fou rire incontrôlable. Il finit par tourner la tête vers Nissa, toujours le sourire aux lèvres. « Tu sais quoi, cette histoire est vraiment bizarre, mais je crois que ça me gêne pas. Ca faisait longtemps que je m’étais pas amusé comme ça » Avec la façon dont sa vie était compliquée en ce moment, il n’avait pas beaucoup eu le temps pour rire, et encore moins des gens avec qui le faire. « Pourquoi ne pas en profiter pour une fois ? Tant que ça ne devient pas dangereux, et qu’on passe pas des jours à faire ça, on devrait survivre à cette journée. Enfin, sauf si ça te dérange d’être dans des situations assez marantes, bien qu’honteuse parfois » Lui dit-il. Etre transformé en crabe n’avait rien de glorieux, mais il s’en fichait, lui qui n’avait pas énormément de fierté.

L’Elémental lança un regard amusé à la jeune Sirène, un sourire aux lèvres. « En tout cas je trouverai ça très marrant que tu sois la prochaine à te transformer, un crapaud, ça serait drôle non ? » Cette blague étira un peu plus le sourire de Raphaël. Il se releva époussetant ses vêtements. « N’empêche, ça me rend curieux tout ça. J’aimerai bien savoir qu’est-ce qui nous provoque ces illusions. Habituellement j’y suis insensible, à moins d’avoir un pouvoir supérieur au mien. Ou alors c’est pas des illusions, mais  dans ce cas je vois pas trop ce que ça pourrait être. Une idée ? » Il ne se souvenait pas non plus s’être endormi, mais en même temps, parfois c’était impossible de savoir différencier le rêve de la réalité.

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