-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Partagez
 

 (A) - Bannie | Solo

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Daé Miirafae
~ Rehla ~ Niveau IV ~

~ Rehla ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 757
◈ YinYanisé(e) le : 29/05/2019
Daé Miirafae
Jeu 29 Juil 2021, 21:35


(A) - Bannie | Solo Alone-10
Bannie




"Un échec, Destaty. Un cuisant échec." commenta l'Eloqui assit à son bureau en se massant les tempes.

~~~

C’était une nuit comme les Rehlas ne les aimaient pas. Une nuit où Ethelba régnerait en maître jusqu’au petit matin. La Lune Blanche était cachée, se reposant pour revenir plus forte. Une histoire de cycle que tout le peuple de Phoebe avait bien compris, mais qui, à chaque fois, avait quelque chose d’agaçant. Une rengaine qui déplaisait. Les plaines rouges étaient sombres, éclairées simplement aux petites lumières magiques qui voletaient ci et là. Ce n’était que rarement un jour de fête, simplement un jour de repos, les activités religieuses étaient mises en pause ce soir-là et les Rehlas se saluaient calmement dans la rue. Daé étaient de celleux-ci. L’air se refroidissait avec la disparition du soleil sur les terres de Lua Eyael et la tunique de lin, du bleu qu’arbore le ciel lorsque la météo est paisible, que portait le Rehla avec une simple ceinture parsemée de fil d’argent commençait tranquillement à ne plus lui tenir assez chaud. Il avait pourtant effectué ce qu’il devait faire ce soir-là. Cacher une couronne, sur demande de celui qui commençait à prendre une importance étrange dans sa vie. Jun. Depuis que Daé savait que, celui qui semblait être cet Alfar qu’il avait embrassé sous le gui, avait une habitation dans le même quartier de Lua Eyael que lui, ses balades nocturnes étaient parfois troublées par la pensée de le croiser. Mais pas le trouble de l’émoi. Celui de l’inquiétude, l’inquiétude de croiser la personne à qui l’on a, sans le vouloir, dédier tant de temps. Daé avait été fasciné par ce Jun, pendant très longtemps, depuis qu’il l’avait regardé à l’accession au trône de l’Empereur Noir, mais…son intérêt se muait tranquillement en colère. Il avait l’impression d’être utilisé, de ne pas comprendre, ou pour être plus exact, qu’on ne voulait pas lui expliquer. Ainsi, la réponse à sa lettre était si cryptique qu’il avait hésité à simplement la déchirer, mais avait décidé, au vu du lien qu’avait cette personne avec les Rehlas, qu’il valait peut-être mieux la garder et faire ce qui était écrit à l’intérieur. Il avait donc caché cette couronne, il l’avait enterrée dans un champ, là où les animaux avec qui il s’était lié d’amitié passaient la majorité de leur temps de repos à paître quand iels n’étaient pas en train de suivre Daé dans une quelconque mission ou en train de vivre leur vie ailleurs. Il avait hésité à la cacher loin, très loin, mais s’était dit qu’il n’y avait pas meilleure cachette pour cet étrange – et apparemment puissant objet – que l’endroit le plus proche possible de celui qui le cherchait. Mais pourquoi le fils de Jun, cherchait-il cet objet ? Et qui était vraiment ce Baron avec qui Daé avait pris un repas sur les territoires vampires et qui semblait apparaître dans sa vie à des moments toujours importants ? Ses débuts dans l’ascension de la hiérarchie du peuple Rehla. L’assassinat de ses parents. Et jamais n’avait-il réellement osé lui adresser la parole à titre intime dans des événements mondains, auxquels le Rehla commençait maintenant à être convié à force de se faire remarquer, car jamais il n’avait compris la nature de leur relation. Et le Destin semblait si calme avec les missions qu’il confiait à Daé que ce dernier se dit que peut-être il était temps d’investiguer cette chose… Il était sûr d’une chose, si son instinct lui posait la question aussi fréquemment, c’est qu’il y avait une raison et qu’il devait en faire quelque chose. Depuis qu’il était né, son instinct n’avait pas une seule fois, de ce qu’il s’en rappelait, toquer aussi fort à la porte de sa conscience pour rien. En tous les cas, ce n’était pas quelque chose qu’il ferait un soir de Lune Noire. Il avait bien assez lutté pour ne pas tomber sous le joug d’Ethelba pour s’exposer ainsi à elle. D’autant qu’il était revenu quelques jours en Lua Eyael pour profiter de voir Yzex, saon amant•e qui ellui aussi avait une pause et pour s’extirper de l’ambiance pesante de la Vorace dans laquelle il passait la majorité de son temps à parfaire sa connaissance du monde sorcier au côté de son ignoble mentor sur place. Un Rehla détestable qui, comme tous les Rehlas, faisait passer la fin avant les moyens, mais qui le faisait avec une élégance si minime que de le voir effectuer son travail donnait à Daé un sentiment de dégoût.

L’intérieur de l’appartement qu’occupait Daé, donné par le gouvernement Rehla depuis bien longtemps, était très agréable. Il avait aménagé un espace dans la pièce à vivre pour méditer, au sol. Les murs étaient recouverts de tentures de couleurs sombres autour du bleu. Un des murs de la pièce était destiné à écrire les pensées obsédantes de Daé sur ses questionnements et recherches du moment et était actuellement realtivement peu occupé comparé à d’habitude. Dans un coin, proche de deux fenêtres, l’astrolabe que lui avait donné l’Eloqui Geralt, celui qui lui avait fait se rendre compte que sa vie serait un enfer encore un moment était calmement en train de tourner pour chercher à pointer où se trouvaient les différentes lunes et les différentes constellations. Il passa son doigt dessus comme pour se rappeler ce qu’il faisait là et alla se chercher un verre de jus de papaye, quelques glaçons et enleva sa tunique. Il aimait être nu chez lui, c’était souvent une des premières choses qu’il faisait en entrant. Son parfum, oscillant entre l’odeur de la bergamote et celle du pétrichor était encore puissant, il l’avait appliqué avant de sortir et c’était il y a quelques heures de cela. Alors qu’il était en train de boire son verre, allongé sur le tapis aux poils courts qui jonchait le sol, ses yeux, épuisés de rien – sa journée ayant été on ne peut plus calme et parcourue par la lecture et la méditation – se fermèrent quand même tranquillement, laissant la conscience sombrer, dans un ailleurs.

« Daé ! » La porte s’ouvrit à la volée et Geralt de Luhcil, entra. Il avait l’air épuisé, peut-être un peu moins que lorsque le Rehla l’avait entre-aperçu à Port Diraella en train de coordonner une partie des opérations, mais épuisé tout de même. Le Caeli leva sa tête du sol, prenant appui sur ses coudes et le regarda, les yeux grands écarquillés en secouant la tête de droite à gauche pour lui demander tacitement ce qui se passait. Daé n’était peut-être pas le Rehla le plus malin des terres de Sympan, mais il l’était assez pour savoir que la présence par effraction d’un Eloqui qui avait l’air stressé comme rarement dans son appartement n’était sûrement pas annonciatrice de bonne nouvelle. « Je t’expliquerai en route, prends tes affaires et viens. » A peine avait-il fini sa phrase que son corps avait déjà commencé une folle course en direction de l’extérieur de la ville. Et lorsque Daé l’avait rejoint, Geralt déploya une paire d’aile aux ailes grises et s’envola, suivi par son élève qui en fit de même. Ils prirent rapidement de la hauteur, voyant défiler sous leurs yeux, sans qu’ils n’aient le temps de le contempler, la ville, assombrie par la Lune Noire, de Lua Eyael. Presque personne n’était dans les rues, les temples qui à cette heure-ci laissaient habituellement s’échapper quelques litanies en Oraédera étaient parfaitement silencieux et seul sifflait à leurs oreilles le bruit du vent qui avait commencé à se lever de plus en plus et qui n’anonçait, lui non plus, pas des nouvelles plus que plaisantes. Se profilèrent au loin les profils élégants et fastes des Tours de Zéphyr, Geralt prit de la hauteur et se dirigea directement au sommet de l’une d’elles. Hiriel. La seule tour que Daé n’avait jamais visitée. L’Eloqui s’arrêta à son sommet, vérifia aux alentours et se posa en faisant disparaître ses ailes à un petit mètre du sol et en atterrissant souplement sur ses pieds. Il ne faisait pas spécialement cas de Daé pour le moment, le bas de sa robe, ouverte sur le devant claquait au même rythme que la tunique du Martyr de la Lune. « Elles ont évidemment choisi le pire jour. Les raclures. » Daé écarquilla les yeux en voyant, pour la première fois, Geralt de Luhcil perdre son sang-froid devant quelqu’un. Il jugea que c’était soit une marque de confiance, soit d’épuisement, soit un subtil mélange des deux. « Bon, Daé. La majorité des Destaty sur qui on pouvait confier pour ce dont je vais te parler sont affairés sur la présence d’une Bannie du Temps bien plus dangereuse que celle que je t’envoie arrêter. Je ne vais pas te mentir, tu as très peu de chance, mais fais de ton mieux…oui. Je vais recommencer. Il te manque des détails n’est-ce pas ? Tout d’abord, sache que tu es désormais Destaty, mais je t’adresserai des félicitations si tu sors vivant de cette tour. Les Maître•sse•x•s du Temps et moi-même avons détecté la présence de deux Bannies du Temps qui ont fait une erreur dans leurs voyages et nous avons compris qu’elles allaient arriver ici et maintenant. L’une d’elles est en train de s’affairer à détourner des expériences magiques que nous menons, je vais aller m’en occuper avec d’autres personnes, c’est celle qui nous inquiète le plus. La seconde est en train de chercher on-ne-sait quel ouvrage dans une des bibliothèques de cette tour. Je vais t’expliquer comment t’y rendre, tu vas faire ton possible pour préserver le Temps du fait qu’elle obtienne ce qu’elle veut. Si tu le souhaites, tu peux détruire du savoir, je préfère qu’il soit inexistant plutôt qu’entre les mains de ces impies. J’ai cette fois été clair ? »

Daé n’avait sûrement pas la possibilité d’écarter ses yeux plus loin que ce qu’il faisait actuellement. Il ne savait pas quelle information l’avait le plus marqué entre le grade, le fait de ressortir vivant ou non, le fait d’affronter une Bannie du Temps, de comprendre que ces êtres n’étaient pas que des êtres de légende ou de voir Geralt dans cet état. Il ne posa qu’une question : « Où est cette bibliothèque ? » Il avait peur. Il déglutit péniblement et prit une grande respiration. Geralt le vit et prit le temps, avant de lui indiquer le lieu de sa mission de lui mettre une main sur l’épaule. « Daé, il y a de grandes chances que tu échoues, tu ne peux donc rien rater. Fais de ton mieux, comme toujours. » Il leva la tête « Même si Phoebe ne nous est pas d’une grande aide ce soir. » Maintenant qu’il l’avait mentionné Daé se rendit compte plus clairement de leurs teints, légèrement moins vif que d’habitude et comprit ce que voulait dire Géralt par « bien choisir leur jour ». Il regarda une dernière fois l’Eloqui, repensa à son salon aux tentures de couleur, espéra le revoir et s’engouffra, par une trappe descendant sur un escalier, dans la tour.




[color=#cc66ff]1839 mots
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t36632-dae-miirafae-termin
Daé Miirafae
~ Rehla ~ Niveau IV ~

~ Rehla ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 757
◈ YinYanisé(e) le : 29/05/2019
Daé Miirafae
Dim 26 Sep 2021, 22:57


(A) - Bannie | Solo Alone-10
Bannie





Le Rehla, inquiet, s’enfonça dans la tour. Les murs étaient sombres et étroits, il se doutait bien que cet escalier n’avait pas été utilisé depuis très longtemps. En dépit de son incompréhension pour ce qui se passait, il régnait surtout en lui une certaine inquiétude, qu’il aurait aimé troquer contre des sentiments plus apaisés. Il s’arrêta un instant pour tenir de rassembler ses esprits et enleva de son poignet le bracelet en forme de croissant de lune qu’il portait. Il n’en aurait pas besoin. Il avait besoin de sa magie à son plein potentiel. Il souffla. Calmement. Plusieurs fois. Et sentit l’air commencer à crépiter de magie. De sa magie. Il la connaissait, car elle bouillait en lui et il avait pour habitude de la contrôler, à la fois pour se cacher et à la fois car il en avait parfois un peu peur, même si elle le constituait entièrement, il s’était rendu compte en fréquentant les puissant·e·x·s de ce monde des ravages dont elle était capable. Au bout d’un instant, alors que ses vêtement venaient de se transformer en un geste du doigt pour devenir une tenue proche du corps entièrement noire pour se fonde dans la nuit faite dans un mélange entre simili-cuir et tissu solide et souple, il continua d’avancer dans l’escalier. Sa respiration était plus calme. Au bout d’une petite centaine de marches, une porte en bois apparut face à lui, faite dans la simplicité qui était propre aux Rehlas. Il la poussa discrètement, elle grinça à peine, arrachant une grimace d’agacement au Caeli et il entra. La bibliothèque était immense. Bien plus grande que ce que la Tour semblait pouvoir contenir en terme de largeur et les livres s’accumulaient par milliers sur des rayonnages en pierre soigneusement répartis dans l’espace. Le pire endroit pour un combat contre un adversaire inconnu. La pensée fugace que cette tour devait renverser une quantité insensée de savoirs secrets travers l’esprit de Daé puis il se rappela les consignes, s’il le fallait, il avait l’autorisation de tout détruire. Sans vraiment réfléchir, suivant son instinct - pensant par ailleurs que c’était cette nuit-là son meilleur et plus fidèle guide - il grimpa sur l’une des bibliothèques en pierre afin de tenter de voir où se cachait celle qu’il devait retenir de détruire le Temps. Il scruta.
Mais rien.
Les rayonnages étaient obscurs comme une nuit bénie par Ethelba et il ne voyait ni n’entendait rien bouger. Peut-être avait-il raté la présence de la Bannie, raté sa première mission en tant que Destaty et même si cela aurait signifié sortir vivant de la Tour, il fut déçu, de ne pas pouvoir aider. De ne pas pouvoir comprendre exactement ce qui se passait. Ce fut en pensant à cela que la broche en forme de sablier qu’il portait à sa poitrine commença à frémir légèrement de magie. Quelqu’un·e·x était présent·e·x et Daé entendait distinctement une voix dans sa tête. « Mais où est-ce qu’iels l’ont mis ? Cette merde de Geralt l’aura encore planqué quelque part d’autre qu’ici, c’est la cinquième bibliothèque que je fais de la tour. Non….non. Noooon. Mais qui a rangé ça ? Tu m’étonnes que je sois partie ! Avec un système de classement pareil…Bon….Ethelba, si tu m’entends il est temps de faire apparaître le tome devant moi là, j’ai pas tout mon temps. Enfin…techniquement si, mais bon, tu m’as com… » Soudain l’esprit se ferma comme au milieu du mot et la broche arrêta de frémir. Daé savait très bien ce que cela signifiait. Il était repéré. En suivant le fil de magie qui s’était créé jusqu’à la personne qui avait activé les pouvoirs de son sablier, il se dirigea, en tremblant presque de peur, en direction de celle qu’il avait entendu pester. Personne là où il s’attendait à trouver quelqu’un. Il ne fallait pas qu’elle disparaisse. Daé n’hésita donc pas très longtemps. Il sortit un briquet de sa poche et commença à courir dans les rayonnages, allumant le plus de papier possible, s’il devait y laisser la vie, il l’y laisserait. Le feu prit rapidement et le Rehla ne comprenait toujours pas où était la bannie. Il avait identifié deux portes, et les avait toujours gardé dans son champ de vision, mais rien n’y était passé.

Soudain. Plus de feu. Et dans sa main, plus de briquet.

Il ne comprit pas pourquoi exactement, mais sortit Mobile, l’origami dragon qui l’accompagnait d’une de ses poches puis lui murmura quelque chose. Le dragonnet s’anima dans un froissement puis devint petit dragon avant de commencer à allumer des feux partout dans cette bibliothèque. Au moment où cela arriva, quelques secondes après pour être exact, Daé s’écroula au sol dans une mare de sang. Une mare de sang qui prenait son origine dans son flanc gauche, juste en dessous du coeur. Il se releva, ne comprit pas ce qui lui arrivait et alors que les flammes commençaient à monter, dit à Mobile d’arrêter. Il devait prendre du temps pour soigner sa blessure. Il s’arrêta contre un mur, l’air devenait plus chaud. Dans son champ de vision toujours les deux portes. Il n’était plus spécialement attaché à la vie, commençant bien à comprendre que sa mort ne serait qu’une part de plus dans la grande machine du Destin, mais il avait l’instinct - cet instinct qu’il croyait fidèle et ami dans cette situation - qu’il n’avait pas fini ici, que brûler les livres ne serviraient à rien. Il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas vraiment ce qui se passait. Ni d’où venait sa blessure, ni pourquoi le briquet avait disparu alors qu’il n’avait vu personne. Il ne conscientisait pas encore que face à une personne capable de se promener dans le Temps, ses chances n’existaient pas. Il avait été envoyé là comme chaire à canon, comme retardateur d’un évènement inéluctable, car touxtes les autres avaient été envoyés sur le reste de la mission. Mais il ne le comprenait pas. Il soigna rapidement sa plaie en la cautérisant avec un livre encore incandescent qu’il appuya de toute ses forces sur la blessure qui semblait faite par lame, le tout en serrant dans ses dents son autre main, afin de ne pas hurler pour ne pas attirer l’attention de son ennemi. La douleur était telle qu’il se mordit la main au sang, mais il n’avait pas le temps d’y réfléchir, l’air se faisait lourd et chaud et la bibliothèque était définitivement en train de brûler. C’est à ce moment qu’il l’aperçut du coin de l’oeil. La deuxième porte, celle par laquelle il n’était pas arrivée et qui elle était finement ouvragée en Oraédera, venait de s’ouvrir à la volée. Il n’hésita pas, sauta dans les airs et ce fût une corneille qui prit sa place à la poursuite de celle qu’il cherchait. L’aile droite de Daé avait gardé la blessure qu’il avait reçu sans même savoir comment et il vola donc à tire d’ailes, du moins comme il y arrivait, dans les couloirs de la Tour. Tour qui semblait être terriblement labyrinthique, mais le Rehla ne réfléchissait pas, il prenait les virages comme il savait qu’il devait les prendre. Sa magie électrisant toujours l’air autour de lui et lui indiquant les directions à prendre sans qu’il ne sache vraiment pourquoi ni comment. Il n’avait pas, plus, le temps de penser, il devait faire quelque chose. L’air de la Tour s’était réchauffé, le feu avait dû consommer la majeure partie des ouvrages de la bibliothèques qu’il venait de quittter et au bout d’un moment relativement long, il arriva face à une seconde pièce, bien plus petite, ronde, également faite en pierres. La pièce était relativement basse de plafond. Presque oppressante. Daé y arriva sans même réfléchir et reprit sa forme initiale. Une lame dans une main et son autre main posée sur sa blessure pour essayer de contenir la douleur. Il était en sueur, des parties de ses vêtements étaient brûlés, ses cheveux tombaient, trempes de transpiration, sur son visage. Le tissu collait au sang qui avait commencé à coaguler et ses mouvements étaient pénibles. Et alors qu’il cherchait où était la personne qu’il avait coursée, il tomba à nouveau au sol, un carreau dans son genou. Il était complètement à la merci de celle qu’il poursuivait et dans le désespoir, commença à comprendre pourquoi, même s’il n’était pas sûr. On donnait au Rehla une éducation relativement complète sur les questions de la Ligne du Temps, mais on parlait assez peu des voyages temporels, des sauts, de comment cela impactait le futur - ou le présent selon la perspective que l’on abordait. On gardait cela pour l’éducation de celleux qui deviendraient ensuite les Maître·sse·x·s du Temps, afin également que ce savoir, qui était uns avoir hautement dangereux, peut-être un des plus dangereux des Terres ne soient pas mal interprétés ou utilisés à des fins étranges. Pourtant il comprenait ce qui était en train de se passer. Il avait assez entendu, à demie-voix lorsqu’il rencontrait des Eloquis, parler des Banni·e·x·s. Ses blessures avaient existé depuis qu’il était entré dans la Tour, simplement, elles avaient été réalisées au moment où il les avait senties. Enfin…bien avant, mais il les avait senties au moment où il les avaient senties. Il luttait encore pour essayer de rester debout, mais cette compréhension de ce qui était en train de se jour acheva de le mettre à terre, dos à un mur, en train de regarder les bibliothèques de lire couvrir tout le pourtour de la pièce ronde presque entièrement plongée dans le noir. Elle n’avait ni fenêtre, ni autre sortie, un tombeau dans lequel il aurait le temps de lire des oeuvres rares et fascinantes jusqu’à l’éternité. Il aperçut, alors qu’il essayait de lutter contre un sentiment de douceur qui s’emparait de son corps et qui se mêlait à la chaleur du sang des blessures, dont celle de son flanc, rouverte à cause de son dernier mouvement pour aller au sol, une personne qui souriait, un livre en main. « Je ne vais pas vous tuer Miirafae. Déjà parce que je respecte bien trop votre famille et ensuite parce que votre rôle sur la Ligne du Temps est…trop intéressant pour l’arrêter ici. » Elle prit la poignée de la porte dans sa main et Daé eût le temps de lui dire : « Attendez ! » Elle s’arrêta et se retourna.




1831 mots
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t36632-dae-miirafae-termin
Daé Miirafae
~ Rehla ~ Niveau IV ~

~ Rehla ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 757
◈ YinYanisé(e) le : 29/05/2019
Daé Miirafae
Mar 12 Oct 2021, 21:02


(A) - Bannie | Solo Alone-10
Bannie





"Qui êtes-vous ?" Celle qui tenait entre ses mains le livre tant recherché se retourna et sourit. "Pourquoi voulez-vous le savoir, Miirafae ?" "Je veux connaître celle que je traquerai et que je tuerai." Daé ne savait pas pourquoi il avait prononcé ces mots. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, mais il savait qu'il avait fait mouche. Il le savait, car un sourire se dessina sur les lèvres de son ennemie. "Vous voulez quoi ? Un prénom ?" "Je ne vous ai pas demandé comment vous vous appeliez, mais qui vous étiez." Un sourire encore plus grand. Alors qu'il affrontait ce qui ressemblait, quel que soit l'angle de vue, à la mort, il gardait une forme d'esprit. Naïf et direct, mais une forme d'esprit quand même. "Je vous apprécie Miirafae. Et je tiens à vous dire que vous allez me tuer de manière relativement cruelle. Mais je vous reconnaîtrai bien là, votre réputation vous précédera...à ce moment-là." Daé savait très bien qu'elle parlait d'un futur possiblement immensément lointain. Et il comprit pourquoi il avait touché au bon endroit. Car sans le savoir, il avait compris qu'il la tuerait. "Qui je suis...Mh. Vous me posez un problème, Miirafae. C'est que je n'en ai aucune idée. Enfin, si. J'ai techniquement quelques informations, mais vous comprendrez bien deux choses : La première est que de base la question est une question difficile. La seconde est que lorsque l'identité devient une constante soumise au voyage temporel, elle ne garde de "constante" que le nom." Elle rit. Comme amusée par son propre trait d'esprit. "Alors je peux vous répondre, en quelques mots. Je suis une Rehla, quoi qu'en dise vos Sin Luxinreis. Vous m'appelez une Bannie du Temps. Alors que le temps est mon ami bien plus que le vôtre. Et disons que je crois en des choses...légèrement différentes. Que je tire mes pouvoirs...d'ailleurs." Daé ne comprenait pas tout. Il n'avait jamais été proprement confronté à cette thématique si mystérieuse qu'étaient les Banni·e·x·s du Temps même s'il en avait bien sûr entendu parler. "Vous ne comprenez pas, n'est-ce pas ? Évidemment. Aussi horizontale que se veut votre hiérarchie, iels ont à cœur de vous cacher ce pourquoi vous luttez vraiment. Car vos querelles autour de la Ligne du Temps ont un sens tout à fait...relatif. Les Aetheri elleux-mêmes en savent quelque chose. Enfin...je suppose que s'iels vous ont envoyé ici pour m'affronter c'est que leur effectif était comme...réduit ? Je me trompe ?" Un temps. "Évidemment que je ne me trompe pas. Je suppose que vos collègues sont en train d'affronter mes collègues. Et...nous nous retrouvons touxtes les deux. Le Destin est décidément une chose amusante. Vous savez quoi ? J'ai une offre à vous faire." Daé tenta de se relever légèrement, sa blessure à la jambe faisant battre la douleur dans tout son corps. Il s'adossa à un mur et regarda la Bannie comme pour lui demander quelle offre il avait à faire. "Je vais prendre le Temps de m'asseoir à vos côtés et de répondre à toutes les questions auxquelles je suis en capacité de répondre. En échange, une seule chose : Vous jurez sur les Trois Lunes que le contenu cet échange restera strictement entre nous et que personne parmi les autres Destaty, les Eloqui ou la Sin Luxinreis n'en entendra parler. Qu'en pensez-vous ?" Son air et sa confiance semblait montrer qu'elle avait évidemment tout à y gagner, mais Daé décida assez rapidement de prendre le pari. Il devait comprendre, comprendre ce qui se jouait, ce qui peut-être justifiait des décisions qu'il serait un jour amené à prendre. Il acquiesça. "Sur les Trois Lunes, vous avez ma parole." Elle se détendit la nuque en faisant tourner sa tête plusieurs fois, puis fit apparaître un coussin au sol à partir des ombres de la bibliothèque. "Je vous écoute." Les questions fusaient dans sa tête, mais il réfléchit auxquelles poser et dans quel ordre sachant bien que ce temps ne serait pas éternel. "Comment vous êtes-vous faire bannir du Temps ?" "En ne respectant pas les principes de la société Rehla dans laquelle vous vivez." Evidemment, même si elle allait répondre à toutes les questions, il fallait qu'elles soient précises et bien posées. Il ne réagit pas. "Quels principes n'avez-vous pas respecté et de quelle manière ?" "Au bout d'un certain temps, alors que j'occupais le rang que vous occupez actuellement et que les étoiles chantaient mon nom pour devenir Eloqui, j'ai décidé de ne pas respecter la Ligne du Temps. Je l'ai influé pour qu'elle aille ailleurs. En somme, j'ai tordu le Destin et radicalement changé l'avenir des mondes." "Tous les Rehlas peuvent faire ça ?" "Non. Seulement celleux qui sont assez puissant·e·x·s." "Pourquoi vous l'avez fait ?" "En voilà une bonne question. Tu te rappelles de ce qui est arrivé à tes parents ?" Daé la regarda d'un air intrigué. "Oui, iels se sont fait assassiner par un sorcier encapuchonné à Amestris." A son tour, et pour la première fois de la discussion, elle sembla perplexe. Quelque chose était en train de se jouer qui avait capté l'attention des deux protagonistes de la discussion. La Bannie ignorait que le souvenir de Daé vivait maintenant en quelqu'un d'autre et Daé ignorait qu'il avait commis cet assassinat au nom de la Ligne du Temps. "Oh...je vois. Oui." "Vous en savez quelque chose d'autre ? Parce que si je retrouve l'immonde qui a fait ça, il le paiera. Cher." "Mh. Non...je n'en sais pas plus." Premier mensonge. "Mais quel lien avec vos écarts du Destin des mondes ?" "Disons que...j'ai décidé que j'allais avoir le contrôle sur ma vie et que ce ne serait pas cette étrange Ligne dont personne ne sait rien réellement qui la dicterait." "Les Rehlas savent ce qu'il y a sur cette Ligne." "Vous en rêveriez n'est-ce pas ? Mais non. Les Rehlas n'en savent rien. Tout ce qu'il y a, ce sont des convergences de possible qui dessinent une probabilité maximale. C'est ce travail que font les Rehlas qui analysent, coupent et recoupent entre elles les prophéties, les visions et les chants des étoiles. Puis, une vision se crée. Mais tout n'est qu'un ensemble de subjectivité. Un ensemble presque parfait, mais vous l'avez entendu. Presque. Ainsi, il existe, des poches, des vides, des virages légers que nous, Banni·e·x·s, avons décidé d'emprunter. La plupart pour des raisons personnelles qui se sont...muées en autre chose." "Qui se sont muées en quoi ?" "Mh. Je suppose que comme tous les Rehlas en train de comprendre notre rôle, vous avez, à un moment, hésité à pencher pour les préceptes d'Ethelba ? Des préceptes louables, mais ma foi plus...sombres. Je me trompe ?" Un temps. "Non." "Et bien voilà. J'ai décidé de suivre ceux-ci et de m'éloigner de ce discours que vous servent vos puissant·e·x·s. J'ai décidé cela une fois que je me suis rendue compte de ce qui était vraiment en jeu depuis le début. De où se situaient ces fenêtres de choix. Mot terrifiant n'est-ce pas ? Que vous avez sûrement appris à bannir de votre vocabulaire dès vos premières missions. Ne vous inquiétez pas. J'ai fait strictement la même chose. Enfin....D'autres questions ?" Daé était sonné. Le sang avait continué de couler et sa tête commençait à tourner. En plus de cela, les révélations qu'il venait d'entendre, si elles étaient vraies et si elles ne servaient pas simplement à le débaucher de la cause de la Ligne du Temps avaient des implications. Des implications graves et qu'il ne pourrait pas vérifier rapidement étant donné qu'il avait juré qu'il ne répéterait pas ce qui s'était dit. Il n'allait pas pouvoir poser la question directement à Geralt. Il avait la sensation, plus qu'étrange, lancinante, qu'il venait de faire un pas sur un chemin qu'il aurait préféré ne pas prendre. Qu'il venait de pénétrer dans une de ces alcôves du Destin dont parlait son interlocutrice. Un recoin dans lequel les décisions prises allaient avoir une importance capitale. Pour la première fois depuis plusieurs mois il était confronté, à nouveau, à cette notion de choix. Et une phrase lui tournait dans la tête. Uniquement celleux qui sont assez puissant·e·x·s. Il ne voulait pas se faire bannir, mais il voulait comprendre. Comprendre ce qui se jouait, avec quelles règles le monde tournait, ce qu'entendaient ces Eloqui et de quoi iels discutaient, si réellement tout n'était qu'un faisceau d'indice concordant vers la preuve ou si quelque part il y avait une forme d'objectivité, de Destin. De destin. Pendant que Daé réfléchissait à tout cela. La Bannie s'était levée. Le regard perçant. "Vous vous imaginez bien que je sais ce qui traverse votre esprit. Je ne vais pas plus vous répondre, je dois y aller, mes camarades ont terminé. Si vous souhaitez me revoir, revenez ici et laissez un mot. Je passerai me servir de quelques ouvrages de temps à autre. Maintenant, je suis sincèrement désolée, mais je vous laisse." Et elle n'était plus là. Sans que Daé n'ait pu faire quoi que ce soit, il avait été parfaitement impuissant. Du début à la fin de l'entrevue, sur le plan physique ou magique, même intellectuel. Cette personne au corset lacé et aux cheveux noirs et lisses, au regard de la même couleur et avec cet air, dans ses yeux, de celle qui est constamment en recherche de quelque chose de plus important qu'elle, l'avait dominée. Et terriblement, terriblement - dans son sens le plus concret, de ce qui est terrible - intriguée. Il était épuisé. Il déploya ses ailes et vola, faiblement, jusqu'en haut de la Tour et se coucha au sol. En regardant Ethelba et avec l'impression étrange qu'elle était satisfaite de cet échange. "Tu ne me lâcheras jamais." "A qui tu parles ?" Geralt venait d'apparaître sur la tour. En sang lui aussi. "Viens avec moi."

~~~

"Un échec, Destaty. Un cuisant échec." commenta l'Eloqui assit à son bureau en se massant les tempes. Il était encore en sueur et ensanglanté et avait servi à lui et à Daé un verre de whisky bien trop grand que les deux descendèrent d'une traite. Sans commenter ce qui venait de se passer pendant de longues minutes. A travers les fenêtres l'aube pointait. Jamais Daé n'avait vu l'Eloqui dans un tel état de fatigue et d'inquiétude. "Aujourd'hui, les Rehlas ont échoué à leur mission. Nous avons manqué de vigilance. Je suppose que tu n'as eu aucune chance face à l'Erudite ?" "L'Erudite ?" "Oui, c'est comme cela que se fait appeler la Bannie que tu as affronté. Je suis sincèrement désolé de t'avoir mis dans cette situation...mais fier que tu rejoignes les rangs des Destaty. Va te reposer. Je me charge du reste et je te ferai venir en temps et en heure." Daé sortit, le long couloir de l'université était encore vide. Le sang de sa blessure avait séché. Pour la première fois, il avait l'impression de savoir quelque chose dont Geralt ignorait tout. Même s'il se trompait sûrement.

FIN

1938 mots
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t36632-dae-miirafae-termin
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

(A) - Bannie | Solo

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [EVENT solo Partie IV - solo] Rétablir un semblant de vie
» [Q] - Ẹṣọ Kọọ | Solo
» [Q] La fin | Solo
» [Solo] - Le désordre
» [A] | Colère | Solo
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Mystérieux - Sud :: Terres de Lua Eyael :: Lua Eyael-