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 [Q] - L'intensité | Adam

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 04 Nov 2020, 11:17



L'intensité


Intrigue : Judicaël amène Kaahl à Seaghdha afin d'enquêter en douceur sur le meurtre commis par Ârès et ce qu'il s'est passé à Avalon, sous couvert d'une sortie culturelle. Ils rencontrent Adam.
Rps liés : Aussi pur qu'un cygne noir et le Grand Fessetival de la Charité.


Je voyais bien aux regards que l’Archimage Sirigon me lançait qu’il devait s’entretenir avec moi à propos de quelque chose d’important. Pourtant, il avait choisi de m’inviter à Seaghdha, loin de chez nous. L’opéra était rempli. Nous avions une loge pour nous deux, sans aucun doute réservée pour l’occasion. Le fait qu’il fût une haute autorité diplomatique lui donnait accès à bien des avantages. « Qu’avez-vous à me dire ? » finis-je par demander. J’avais dû quitter Constantine et la laisser seule avec quelques-uns de mes enfants, Cendre et Dolcidée, alors qu’elle n’était pas au mieux de sa forme. Renforcer l’emprise que j’avais sur elle me contentait à bien des égards. Je l’avais perdue, plus tôt. Je venais de la retrouver. Je l’avais eue à mes côtés toute mon adolescence, ce qui avait contribué à me faciliter grandement la tâche dans mon jeu de dupe. « Que pensez-vous de l’opéra ? » me demanda-t-il. Cette manie de détourner la conversation m’était connue. Je souris, frustré mais certain de finir par avoir le fin mot de toute cette histoire. Judicaël Halloy, lui, ne savait comment aborder le sujet. Il n’était normalement pas compétent. L’armée s’était emparée de l’affaire. Elle me concernait mais était délicate. Il voulait y aller en douceur et essayer d’en apprendre davantage sans me brusquer. « J’aime beaucoup la musique. » laissai-je entendre. Les voix dépendaient des artistes. « Vous saviez que lors de sa période glorieuse, Somnium était la cité la plus renommée pour l’opéra ? » « J’en ai entendu parler durant mon apprentissage, oui. » Je détournai le regard pour le poser sur le chanteur qui s’exprimait de façon tragique. Je revins à la charge. « Vous savez, moins vous parlerez, et plus je me poserai des questions. » « C’est vrai. » Il y eut un temps. « Est-ce que vous avez des ennemis, Baron Paiberym ? Et, par-là, j’entends des gens qui vous voudraient réellement du mal, pas d’un voisin qui vous trouverait trop bruyant à son goût. » « Des ennemis ? » Si l’on regroupait la totalité de mes identités, je devais très certainement atteindre un score record. « Je ne vois pas spécialement non. Mes frères ambitionnent de me tuer et leur passion risque de les pousser à passer à l’acte un jour, effectivement, mais sinon... » Nous n’avions pas reparlé de la mission qu’il m’avait confiée. Je n’avais pas encore eu le temps de m’en occuper. « Pourquoi ? » demandai-je. « Et cet homme qui est apparu à Avalon sous vos traits, en annonçant avoir violé Laëth Belegad au frère de cette dernière ? » Je soupirai. « Sincèrement, je n’en sais rien. Enfin… » « Enfin ? » « Je ne suis pas sûr. C’était il y a un certain temps, après l’empoisonnement de Sa Majesté je crois… Mais ce n’est rien, qu’un élément qui me revient comme ça. Je ne l’ai jamais revu. » « Tout élément aidera, je vous assure. » « Et si vous me disiez de quoi il en retourne ? » « Expliquez-moi d’abord cet élément. » Je soupirai de nouveau, en passant la paume de ma main sur mes yeux avant de la faire glisser vers mes lèvres et mon menton. Le geste fut suivi par le Sirigon. « C’est… Je me promenais dans la rue et un homme mal rasé et mal habillé a voulu se battre contre moi, en bredouillant que je lui avais volé son destin ou quelque chose comme ça. Il m’a marqué parce qu’il me ressemblait, si bien que j’ai cru à une mauvaise plaisanterie, avant de sentir les effluves d’alcool qui se dégageaient de l’individu. J’ai préféré éviter le conflit et je suis parti. » J’avais pris un air ennuyé. Je l’étais, d’avoir à parler de ce jour-là. « Peut-être aurais-je dû alerter les autorités, en y repensant. » ajoutai-je. « C’est curieux. » « Oui, n’est-ce pas ? Mais je ne sais pas si c’est lié à votre affaire. Le temps a passé depuis. »

Alors que Judicaël allait prendre de nouveau la parole, la porte de la loge s’ouvrit. Nos deux têtes pivotèrent vers cette dernière et nous nous levèrent. Un domestique apparut et s’inclina légèrement. « Duc Halloy, Marquis Paiberym. » Ici, mon titre nobiliaire sorcier prévalait. « Je suis désolé de vous déranger mais d’autres invités diplomatiques sont arrivés à l’instant. Je vais vous présenter, en espérant que cela ne vous contrariera pas de partager votre loge. » « Non, absolument pas. » déclara Judicaël. Je ne pouvais pas en dire autant, du moins, jusqu’à ce que je visse de qui il s’agissait. « Madame Yæss et Monsieur Pendragon sont tous les deux des diplomates du peuple des Déchus. Madame, Monsieur, voici Judicaël Halloy, l’Archimage Sirigon chez les Mages Blancs, et le Marquis Paiberym, membre de l’armée magicienne. » « Enchantée. » commença la Déchue. Mes yeux croisèrent ceux d’Adam au moment où la chanson était à son paroxysme. « Professeur Pendragon. » laissai-je entendre, avant de me tourner vers la dame. Elle me tendit sa main. Je me penchai pour y déposer un semblant de baiser et me redressai. « Vous avez malheureusement manqué une bonne partie du premier acte. » Je savais pourquoi. Il avait dû souhaiter lui faire visiter quelques pièces interdites. Ses doigts et leur odeur discrète mais bien présente la trahissaient. « Installez-vous, je vous en prie. » reprit Judicaël. La jeune femme s’excusa du dérangement et prit place à côté du rouquin. Je m’assis au rang qui se trouvait derrière eux, attendant qu’Adam posât ses fesses à côté de moi. Une fois que tout le monde fut installé, le serviteur sortit.

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Mer 04 Nov 2020, 23:01



[Q] - L'intensité | Adam Lvrq

L'intensité


Ou comment me faire regretter instantanément de m’être vidé quelques minutes plus tôt, pour le dire sans filtre.

Je souris en découvrant les deux hommes. Judicaël Halloy avait fait jaser les Esprits longtemps. Je n’avais prêté l’oreille à ce qu’ils racontaient que parce que ça concernait le sexe et mon mari. Ex-mari. Depuis que j’avais appris la nouvelle, je m’inquiétais pour Kaahl. Je l’avais vu pleurer de rage à cause du comportement de Devaraj. Ce n’était pas la seule chose dans la balance ce jour-là mais il faisait partie du problème. Je savais pourtant qu’il l’aimait beaucoup. Il ne m’en avait pas reparlé depuis. Je ne lui en avais pas touché mot non plus, alors même que ça m’impactait. C’était encore flou. Il allait me manquer. Je n’avais fait que sucer des chocolats en sa compagnie, là où j’aurais préféré le sucer lui. Judicaël Halloy avait eu cette chance si j’en croyais les morts. Ça me rendait presque jaloux.

« Professeur Paiberym. »

J’aimais le rencontrer par hasard, toujours impeccablement habillé. Ses costumes lui allaient si bien qu’aucun doute n’était possible : il les faisait faire sur-mesure. J’avais commandé le mien pour l’occasion aussi.

Je passai un doigt dans le nœud de ma cravate pour la desserrer. Je l’avais remise un peu plus tôt, après qu’elle ait servi à bander les yeux de la Déchue qui m’accompagnait. Un Vampire nous avait dit que sucer les yeux fermés était meilleur. Elle avait voulu vérifier.

J’étais d’ailleurs là pour ça : le suçage. Sous le règne d’Eerah Von Dreth, les relations entre les Déchus et les Vampires étaient au point mort. Le Dædalus ne les considérait pas comme une race à part entière mais comme des parasites. Depuis, les relations s’ouvraient progressivement. Il y avait matière à travailler. Les Vampires avaient besoin de sang et les Déchus aimaient se faire plaisir. Si la morsure pouvait provoquer la douleur, elle pouvait également provoquer le plaisir. C’était ce qui nous amenait principalement. Nous verrions bien ce que les discussions donneraient.

Je m’assis à côté de Kaahl.

Judicaël chuchotait des informations à l’oreille de ma collègue. Je me penchai sur le côté.

« Je ne savais pas que vous étiez Marquis. »

Je le savais mais je ne pouvais pas me permettre de lui dire ce que je lui disais lorsque nous n’étions que tous les deux. Je devais m’en tenir à une conversation banale.

« Nous essayons d’ouvrir les négociations avec les Vampires en ce moment. C’est un travail conséquent, après tout ce temps à ne pas se considérer les uns les autres. »

Je baissai les yeux sur ses cuisses. J’avais envie de glisser doucement l’une de mes mains sur sa peau, jusqu’à son entre-jambe. Je ne pouvais pas à cause des circonstances. Rectification : je ne pouvais pas le faire physiquement. Il y avait d’autres moyens.

« Les Magiciens traitent avec les Vampires ? »

Contrôler les sens était un pouvoir fascinant. Je souris en exerçant ma magie, de façon à lui faire ressentir l’effet d’une main. J’imaginais sans problème les courbes de ses jambes. Je les avais parcourues à de nombreuses reprises. Plus je le faisais jouir et moins nous avions à parler des sujets qui fâchent. Je n’étais plus le mari de son frère. Je doutais que nous en reparlions un jour.

Ma main imaginaire descendit sur l’intérieur de ses cuisses et remonta. Elle passa sur son aine, longea ses abdominaux, ses pectoraux, jusqu’à son cou et ses cheveux. L’arrogance se lut sur mon visage. J’aimais ça. J’avais envie de voir son visage se fermer, dans un essai de garder son sang-froid. Je savais qu’il pouvait aisément le faire mais… le voulait-il ?

Mes doigts redescendirent, pour entourer une autre partie de son anatomie. Sans bouger, je pouvais lui faire subir un véritable enfer sensoriel.

« Je n’ai pas l’habitude de porter un costume. C’est fou comme on se sent rapidement à l’étroit dedans. »

Je regretterais sans doute mon audace plus tard. Je l’espérais, même si je savais que ce serait peut-être compliqué de se recroiser durant notre séjour.

« Duc Halloy ? Puisque nous sommes tous à Seaghdha, j’aimerais que nous discutions un peu de l’alliance entre les Magiciens et les Déchus. Je ne suis pas accrédité normalement mais ça m’intéresse. Si vous avez du temps, bien sûr. »

La vitesse de ma main fictive grandit.

« Si vous voulez, nous avons réservé plus de chambres que nécessaire. Nous devions être trois normalement mais un virus a cloué au lit notre collègue. Il y a des masseurs exceptionnels à l'hôtel. »

Je relâchai la pression.

« Qu’en dîtes-vous ? Et vous Professeur Paiberym ? »

Je le regardai avec l’insolence de ceux qui savent qu’ils ont la main.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 05 Nov 2020, 15:52



L'intensité


Je souris, en profitant de notre proximité. Rien dans son geste ne laissait deviner quoi que ce fût. Vu de l’extérieur, nous ne faisions qu’avoir une discussion murmurée, proches l’un de l’autre pour pouvoir converser sans que les chants ne couvrissent nos voix. Son odeur me ravit. Lorsqu’il était près, comme ça, mon corps réagissait sans que je ne le voulusse. « Je n’en parle jamais. Je préférerais oublier être Marquis. » J’étais surtout Roi. Néanmoins, en incarnant Kaahl, mon lien avec les Sorciers n’était pavé que de difficultés. La famille Paiberym était délicate à gérer tant ses membres me détestaient. Un Magicien qui portait mon titre était difficile à concevoir. C’était honteux que l’un des enfants d’un Archimage Noir eût rejoint le « mauvais » côté du spectre. La lumière qui était censée m’envelopper attisait les flammes de leurs ténèbres. « Je suis certain que vous arriverez à venir à bout des difficultés de la question. » dis-je, distrait par son regard. À quoi jouait-il ? Je connaissais déjà la réponse. « Oui, périodiquement, même si je ne suis pas certain que l’Archimage Sirigon soit ici pour ça, cette fois. » Je n’en savais rien. Il ne m’en avait pas dit beaucoup sur les raisons de notre présence à Seaghdha. Il m’avait simplement invité à passer une soirée en sa compagnie. Peut-être faisait-il d’une pierre deux coups ? À mieux y réfléchir, le dîner auquel nous avions prévu de nous rendre ensuite serait peut-être l’occasion d’effectuer quelques négociations. Je n’étais pas compétent.

Mes pensées furent interrompues par une caresse. Après un mouvement de surprise, je m’immobilisai complètement. Mon regard rejoignit le sien. Mes lèvres se serrèrent. Dans mes prunelles, il devait lire mon manque d’approbation. Pas ici. Pas juste derrière Judicaël et la Déchue. Je déglutis et laissai progressivement ma raison se déliter totalement. Ma peau fut parcourue de frissons qui remontèrent depuis le bas de mon dos jusqu’aux racines de mes cheveux. Je le détestais. « Hum. » répondis-je simplement à sa remarque sur les costumes. En temps normal, je lui aurais surement fait remarquer que le sien n’était peut-être pas à sa taille mais je savais que le message n’était pas celui d’un problème de couture. Il ne faisait que constater ce qu’il croyait provoquer chez moi. Il avait raison, j’étais à l’étroit. Je savais aussi que ça lui plairait de noter mon incapacité à former des phrases correctes. J’aurais pu, en me concentrant. Je préférais pourtant lui donner cette victoire. Je lui rappellerais plus tard que je pouvais le faire taire, lui aussi, et gémir, également.

Je me redressai lorsque Judicaël se tourna vers nous. Mon état d’excitation ne m’aidait pas à être concentré mais je pouvais faire bonne figure, tout en imaginant des scénarios érotiques que je ne confierais à personne. Si Adam avait été sage, je les lui aurais racontés. Il ne l’était pas. « Oui ? » Le rouquin dévisagea le Déchu. Je crus percevoir un intérêt qui n’était pas purement diplomatique chez lui. Peut-être que ma position me faisait envisager des hypothèses inexistantes. « Vous devriez nous accompagner dîner, après le spectacle. Nous pourrions discuter à cette occasion si vous le désirez. » Je me raidis, à cause des sensations brûlantes qui m’enrobaient. Judicaël n’avait pas l’air de faire attention à moi. Je ne pouvais en être certain mais j’espérais que ce fût le cas. « Nous devions rentrer dans la nuit mais c’est une bonne idée, si mon invité n’y voit pas d’inconvénients. » « Non. » soufflai-je, reconnaissant à la pénombre d'exister. « Bien. Néanmoins, trois chambres pour quatre, ça reste un problème numérique insurmontable. » Ses yeux étaient rieurs. Il ne prenait pas le souci au sérieux. « À moins que vous et Madame Yæss ne dormiez ensemble ? Je ne voudrais pas m’imposer dans votre chambre, Monsieur Pendragon, même si dormir avec vous ne me dérangerait pas du tout. » Mes soupçons ne faisaient que se confirmer, au fur et à mesure que la « main » d’Adam s’affirmait, elle. « Je doute que le Baron Paiberym souhaite partager votre lit et ce serait mal venu qu’il dorme avec votre collègue. » La pression se relâcha, ce qui me laissa plus de marge de manœuvre. « Si vous me permettez, ça ne me dérange pas de partager la chambre du Professeur Pendragon ou la vôtre. Bien sûr, Madame Yæss, comme l’a si justement affirmé mon collègue, je préfère éviter de dormir avec vous pour des raisons de décence. Les rumeurs vont vite et je pourrais difficilement justifier ce choix auprès de ceux qui me sont chers. » « Nous sommes donc d’accord sur le fait de partager les deux chambres entre nous trois ? » J’acquiesçai. « Il reste donc à déterminer qui ira avec qui. Un tirage au sort en bonne et due forme me semble une excellente idée. Nous demanderons à une tierce personne durant le dîner, ce sera plus amusant. » « Sinon, nous pourrions louer une quatrième chambre. » proposai-je finalement. Judicaël souriait toujours mais je sentis que mon idée ne lui plaisait pas. Il préférait le risque. « Inutile de dépenser de l’argent pour rien. Néanmoins, si vous voulez, vous pouvez prendre l’une des chambres rien que pour vous, Baron Paiberym. » Touché. Je fis mine de réfléchir et souris, comme vaincu. « Tirons au sort. Un peu de hasard ne me fera pas de mal. Gustine n’arrête pas de dire que je suis trop sérieux et qu’un peu de fantaisie me ferait du bien. » « Et elle a parfaitement raison. » répondit-il.

La fin du spectacle se déroula sans accroc. Mes yeux croisèrent ceux d’Adam de temps en temps mais il se tint tranquille. Il n’en resta pas moins que durant tout le reste de l’opéra, je n’écoutai pas vraiment les chanteurs. J’avais furieusement envie de lui.

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Dim 08 Nov 2020, 11:21



[Q] - L'intensité | Adam Lvrq

L'intensité


« J’avais justement faim. »

Je souris. Je ne parlais pas forcément de nourriture mais j’aimais manger. Tout ce qui passait par ma bouche me faisait le même effet, l'effet du délice. Je me posais pourtant quelques questions sur la capacité des Vampires à ravir mon palais. Je savais que le sexe n’était pas envisageable, bien sûr, mais comme ils se nourrissaient exclusivement de sang, ils n’avaient peut-être pas une grande maîtrise des arts culinaires. Un Gourmand aurait dépéri ici. Un Luxurieux aussi, même si Seaghdha était connue pour être une région qui accueillait beaucoup d’étrangers.

Ma collègue prit la parole.

« Je ne me serais pas inquiétée si j’avais dû dormir avec vous, Baron Paiberym. C’est même dommage que vous soyez un homme de principes.
— Je suis sûr que n’importe lequel d’entre nous ne vous aurez pas dérangée. »

Elle rit à mon clin d’œil, me donnant raison d’un hochement de tête assumé. Je ne la vouvoyais pas lorsque nous n’étions que tous les deux. C’était mieux de le faire en public, même si j’avais tendance à prendre rapidement mes aises dès qu’on m’en donnait l’occasion.

**

Lorsque nous sortîmes de l’opéra, Triss Yæss me glissa quelques mots à l’oreille qui m’arrachèrent un sourire.

« Être seule dans une chambre en imaginant ce qu’il se passe dans les vôtres rendra ma solitude extrêmement plaisante je suis sûre.
— Si je suis seul, je ferai en sorte de venir te tenir compagnie. »

J’espérais pourtant ne pas l’être.

« Si tu es joueuse, tu pourras toujours entrer nue dans la chambre du solitaire. Peut-être que ça s’avérera concluant.
— Bonne idée.
— J’espère pour toi que ce ne sera pas le Baron Paiberym. Il n’est pas ouvert à ce genre de pratiques.
— Ce serait un défi intéressant pourtant.
— Tu n’y arriverais pas. Je le connais.
— On verra. »

C’était tout vu.

**

Le restaurant était aussi bien ouvert aux Vampires qu’aux étrangers. Les plats y avaient été adaptés. Plusieurs techniques magiques entraient en jeu afin de solidifier le sang et de le rendre de nouveau liquide une fois sur les papilles. Je passai un temps considérable à poser des questions à ce sujet et avais même demandé à goûter. Ce n’était pas bon mais les Enfants de Lubuska avaient l’air de se délecter. Ça ne devait pas remplacer la chasse à leurs yeux mais les Suceurs de Sang qui étaient ici semblaient tous appartenir au haut de la hiérarchie. Nous fûmes d’ailleurs rejoints par quelques-uns d’entre eux. Notre table s’agrandit comme ça de six nouveaux dîneurs, des joueurs.

« Connaissez-vous le jeu des Vampires et des villageois ? »

L’un d’eux, chapeau haut de forme et cravate rouge, venait de poser la question. Je souris. S’il me l’avait demandé poliment, je l’aurais laissé me sucer le sang sans faire d’histoire.

« Je n’ai pas ce plaisir non. Et vous, Madame Yæss ?
— Pas du tout. »

Les autres émirent des rires discrets et entendus. Le meneur reprit.

« C’est un jeu de stratégie et de manipulation. Il peut se jouer en plusieurs tours ou en un seul, tout dépend de la version. Nous préférons l’unique tour car il laisse plus de place à la discussion. Les talents de chacun dans la persuasion sont mis à rude épreuve.
— J’ai entendu dire que les Vampires avaient une magie capable d’hypnotiser. Jouer contre des étrangers doit vous sembler facile, non ?
— La magie est bannie du jeu. Sinon, il perd tout son intérêt. Seul le talent compte.
— C’est bon joueur.
— Contrairement à certains, notre cercle sait se tenir. Tous nos territoires ne sont pas aussi ouverts que celui-ci, précisa-t-il. Mais pour en revenir à nos vierges, le jeu se compose de plusieurs rôles, essentiellement des Vampires et des villageois. L’objectif pour les Vampires est de tuer les villageois. L’objectif pour les villageois est de tuer les Vampires. Un vote est décidé par le groupe entier, afin de déterminer qui tuer. Sa mort entraîne celle de tous ses alliés et la fin du jeu. Si vous voulez jouer, nous jouerons à la version en un tour qui consiste à discuter durant un temps avant de voter pour la personne que nous voulons tuer. Entre diplomates, cela devrait s’avérer intéressant. »

Il sortit une boîte ainsi que les règles du jeu de sa mallette et me tendit les feuillets.

« Il y a d’autres rôles desquels vous devez avoir connaissance. Si vous êtes d’accord pour jouer, je convierai d’autres personnes à notre table. Nous pourrions également parier.
— Parier quoi ?
— Les gagnants auront le droit de demander un service aux perdants.
— Leur sang ?
— Pourquoi pas. Aimez-vous le risque Monsieur Pendragon ?
— Tant qu’il ne me fait pas mourir. »

Je ris.

« Si je gagne, je demanderai sans doute à l’un d’entre vous de me sucer de toute façon.
— Je suppose que ceci n’a rien à voir avec le sang.
— Effectivement. À vos risques et périls. »

L’instinct de survie n’était pas une chose qui me caractérisait spécialement. Pourtant, il avait commencé, en me proposant un acte qui pouvait s’apparenter au sexe, ou faire extrêmement souffrir. S’il était capable de m’ouvrir la carotide pour en extraire mon sang, il était aussi capable de s’agenouiller devant moi.

Je me tournai vers Judicaël, Kaahl et Triss.

« Qu’en dîtes-vous ? Sommes-nous de la partie ? »

Notre groupe serait forcément scindé momentanément.

888 mots


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Kaahl Paiberym
Dim 08 Nov 2020, 14:17



L'intensité


Après la pièce, je me rendis aux toilettes de l’opéra. Mes paumes à plat de chaque côté du lavabo, je fixai l’eau s’y écouler magiquement un instant. J’avais deux problèmes : mon excitation, qui allait redescendre, et mon sang. À en croire l’opinion publique, Kaahl n’avait jamais consommé une union charnelle. Kaahl était un Magicien aussi, soit un être bénéfique. Or, je n’étais pas mon personnage. La noirceur de mon essence se sentirait rapidement au sein du restaurant. Si Judicaël avait prévu que nous fussent rejoints, mon masque tomberait aux yeux des Vampires. « Vous allez bien, Kaahl ? » me demanda l’Archimage en rentrant dans la pièce à son tour. Je me redressai légèrement. « Oui. » Il me fixa un instant. « J’ai senti la magie de Pendragon opérer sur vous. » précisa-t-il. Je me figeai. Même s’il ne l’avait pas précisé, je savais précisément qu’il avait pu percevoir de quoi il s’agissait au juste. Il appuya ses fesses contre le rebord, à côté de moi. Il croisa les bras sur son torse et m’observa. Je l’admirai à mon tour et le silence s’installa avant que je ne le brisasse. « Je ne suis pas sûr de vouloir en parler. » « Pourquoi ne pas avoir objecté ? Il vous force ? » « Je ne veux pas en parler. » répétai-je. Il eut un mouvement de tête et se tourna vers l’un des points d’eau pour mouiller ses mains. Je continuai également mes mouvements et m’aspergeai le visage. Il n’y avait pas de miroir sur le mur. Je pris une serviette afin de m’essuyer. « D’accord. Dîtes-le simplement si vous préférez que je dorme avec lui. » Un moyen comme un autre d’en savoir plus, pensai-je. Je restai muet, ce qui le fit sourire. « Je vois. Nous pourrions peut-être dormir tous les trois, ensemble, dans ce cas ? » J’avais la désagréable impression que mon silence ne m’aiderait pas davantage. Pourtant, je ne trouvais rien à dire. Avouer coucher avec Adam ne m’aiderait pas plus que de lui confesser une relation où le Déchu ne comprenait pas mes refus successifs. « Non. » finis-je par articuler. J’avais l’impression d’entendre les tic-tacs d’une pendule dans ma tête. Chaque chemin était périlleux. Avancer le moindre pion était dangereux. Il ne me restait plus que la défense, là où Judicaël attaquait avec panache. Il se déplaça même jusqu’à moi. « Non ? » Je me retournai, pour éviter qu’il fût dans mon dos. « Je me demande… Si j’avais utilisé une magie semblable à celle de Pendragon sur vous, qu’auriez-vous fait ? » « Je n’aurais rien fait parce que cette hypothèse est stupide. Contrairement au Professeur, vous savez vous tenir. » Il sourit, conscient d’avoir mis le doigt sur quelque chose qui ternissait mon image trop lisse. Pourtant, ça faisait déjà un certain temps qu’il savait que je n’étais pas exactement celui que les autres voyaient. Trop sérieux. Trop propre. Trop ennuyeux. Il se demandait à quel point je cachais des choses. L’apparition de cet homme maléfique me ressemblant trait pour trait venait alimenter ses hypothèses, tout comme le crime perpétré plus tôt et qui me visait sans aucun doute possible. « Vous en êtes sûr ? » dit-il, en s’approchant au-delà de ce que l’étiquette aurait pu tolérer. Je compris facilement qu’il essayait de me pousser à bout, dans mes retranchements, pour voir ce qui en ressortirait. J’inspirai très lentement et expirai. « J’en suis sûr. » La tension était palpable. « Maintenant, j’aimerais autant que vous cessiez de me poser des questions sur ma vie privée. Certaines choses du passé n’ont pas à être rendues publiques. » « Du passé, vraiment ? Parce que ça a l’air très actuel. » « Non et, croyez-moi, si le hasard pousse le Professeur Pendragon et moi-même dans la même chambre, je me ferai un plaisir de lui rappeler certaines règles de savoir-vivre. » Le silence, encore. Il bougea, pour poser ses paumes sur le rebord, une de chaque côté de moi. « Vous savez, Kaahl, si nous devons nous voir souvent à l’avenir, parce que, non, je n’ai pas abandonné l’idée de vous retirer de la juridiction d’Alister, j’aimerais que vous retiriez ce masque que vous avez posé sur votre jolie frimousse. Je préfère que vous me disiez qu’Adam Pendragon et vous baisez en secret depuis des années plutôt que vous vous complaisiez dans les mensonges. Ce sont les Sorciers qui mentent. » Cette fois, je me redressai légèrement, m’avançant d’un mouvement aussi vif que précis. J’attrapai le col de sa chemise. « Avec tout mon respect, Judicaël, j’aimerais que vous ne me compariez plus à un Sorcier à l’avenir. » « Alors arrêtez de mentir. » « Non, c’est vous qui devez arrêter de mettre votre nez dans mes affaires. Je ne vois pas au nom de quoi je devrais vous parler de ma relation avec Adam. Ça ne vous regarde pas. » Il essaya de forcer les barrières de mon esprit. Je lui opposai un non farouche. Il sourit et s’apprêta à dire quelque chose, avant que des bruits de pas ne se fissent entendre de l’autre côté du battant. Nous nous séparâmes, chacun reprenant un lavage de mains minutieux. « Cet opéra était fabuleux. Vous ne trouvez pas ? » « Si. Je ne connaissais pas l’histoire mais l’intensité des émotions de chacun des personnages était spectaculaire. »

Une fois au restaurant, Judicaël et moi adoptâmes le comportement de rigueur : cette discussion n’avait jamais eu lieu. Il accueillit les Vampires avec ravissement. Ils étaient raffinés et ça lui plaisait, ça se voyait. Je n’en restais pas moins tendu. J’avais réussi à m’extirper de sa surveillance afin de boire la potion angélique, seul moyen pour moi de paraître pur aux yeux de nos hôtes de Seaghdha. En Ange, je ne me sentais pas à l’aise au milieu des Enfants de la Nuit. C’était comme être un Enfant d’Ethelba chez les Sorciers : convoité. Pourtant, ce n’était pas à ça que je pensais. Je pensais à l’Archimage Sirigon et à ce qu’il risquait de se passer par la suite. Je ne croyais pas qu’il doutât de mon alignement, parce que j’avais déjà passé le test du Temple de Lyre. J’allais devoir y retourner bientôt. Pourtant, il avait compris que ma vie était légèrement plus mouvementée qu’elle n’y paraissait. Dans le pire des cas, il demanderait une confirmation du test ou à être présent lors du prochain. Même si la possibilité était mince, je devais la prendre en compte. Si le Sorcier se faisait prendre, ça n’arrangerait pas les affaires de l’Ange, les miennes. Je savais qu’il n’y avait qu’une seule solution pour que le test du Temple fût positif. Je soupirai intérieurement à cette idée. Autant demander à Beth de me fournir un alibi en confirmant la version de l’histoire que j’avais racontée à Laëth : à savoir que j’étais un espion, sans pour autant dévoiler mon rang hiérarchique chez les Mages Noirs. Peut-être, en espérant qu’elle voulût bien coopérer gentiment.

Je finis par m’intéresser au jeu. Je ne brillais pas par ma capacité à communiquer depuis le début du dîner. Heureusement, d’autres s’occupaient d’alimenter la conversation. « J’aime les nouvelles expériences. » confirma Judicaël. « Baron Paiberym ? J’espère que vous jouerez aussi. J’ai hâte de voir à l’œuvre vos capacités. » Il espérait surtout que nous ne jouassions pas dans le même camp. S’il gagnait, nous pourrions reprendre notre conversation, avec un avantage pour lui. Si j’étais un vrai homme de principe, j’accepterais forcément ce qu’il me demanderait. Je souris, après avoir demandé les règles à Adam. « Bien sûr. » Je plongeai mes prunelles sur les différents rôles. Il n’y avait pas que des Vampires et des villageois, en effet. Il y avait aussi des rôles avec des effets. Les Vampires savaient qu’ils étaient dans le même camp, pour s’éveiller ensemble durant la nuit.

Pendant que nous apprenions ce que nous devions savoir, le Vampire se leva pour proposer à d’autres personnes de sa connaissance de nous rejoindre. Judicaël se pencha vers moi. « C’est ainsi que tisser des relations diplomatiques est un jeu d’enfant. Nous allons nous amuser ensemble et, ensuite, nous serons bien plus à-même de faire des affaires. » « Sauf si le jeu dégénère. » dis-je. Je lus dans son esprit qu’il n’allait pas faire comme Adam : caresser mes parties à distance. L’information me parut si limpide que je le soupçonnai instantanément d’avoir fait exprès. Certes lui renvoyai-je. Il sourit.

Quelques minutes plus tard, les cartes nous furent distribuées. Je regardai la mienne en secret. « Je vais servir de conteur. » précisa le Vampire. « Ce qui signifie que, si vous êtes tous d’accord, l’un de vous, celui que je choisirai, me devra un service. » Facile. J’acquiesçai néanmoins. « Vous avez tous regardé et mémorisé votre rôle ? » demanda-t-il afin de s’assurer que tout le monde était prêt. « Bien. La nuit tombe et le village s’endort. Fermez tous les yeux. » Je m’exécutai. « Vampires, réveillez-vous et reconnaissez-vous. S’il n’y qu’un Vampire, il peut regarder la carte d’un autre joueur ou l’une des cartes au centre. » J’ouvris les yeux. Judicaël n’était pas un Vampire, pas plus qu’Adam. « Vampires, fermez les yeux. Vampire-Chaman, réveille-toi. Tu peux regarder la carte d’un autre joueur. » J’ouvris les yeux de nouveau. Cette appellation ne me laissa pas de marbre, ni même la capacité du Vampire chamanique à observer en secret. Adam ou Judicaël ? Quelqu’un d’autre ? Je fis mon choix. « Vampire-Chaman, ferme les yeux. » Le Vampire continua. Mes paupières restèrent closes alors que les mouvements s’effectuaient autour de la table. Il appela la voyante, le voleur, la sorcière, l’Ange Cupidon, le conservateur, l'idiot du village et l’insomniaque. D’autres rôles étaient en jeu, dont trois placés au centre de la table. Si le conservateur était attribué, lorsque nous  nous réveillerons, une marque serait déposé sur l’un de nos rôles. « Le jour est sur le point de se lever. Ouvrez les yeux afin de commencer les débats. Le joueur qui a reçu la marque du conservateur peut la regarder. Il doit appliquer immédiatement ce que la marque lui indique. » Judicaël regarda sa marque. Soit il était le conservateur et il s’était marqué lui-même, soit il ne l’était pas et avait été la cible d’un conservateur qui se trouvait donc autour de la table. La première solution me semblait être périlleuse, puisque le conservateur ne pouvait pas regarder l’artefact qu’il posait. Je relevai les yeux vers Adam.

1753 mots
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Adam Pendragon
Lun 09 Nov 2020, 14:04



[Q] - L'intensité | Adam Lvrq

L'intensité


« Maintenant, il vous faut débattre jusqu’au moment du vote. Monsieur Pendragon, quelque chose à nous signaler peut-être ? »

Je regardai un instant chaque carte, posée à l’envers, ainsi que les trois qui se trouvaient au centre. Je n’étais pas bon à ce genre de jeu puisque je n’arrivais pas spécialement à mentir mais ça ne me dérangeait pas. Je pouvais essayer. De toute façon, je n’étais pas mauvais joueur pour un sou. Je voulais juste gagner pour avoir mon service.

« Honnêtement… J’étais le voleur. »

Un Vampire prit la parole. Nous n’avions pas encore échangé nos prénoms et noms mais j’étais certain que ça viendrait au fur et à mesure.

« Et vous avez volé qui et quoi ? »

Valait-il mieux attendre avant de tout dévoiler ? Ce que j’avais volé ne me désavantageait pas. Pourtant, peut-être avait-on échangé ma carte ensuite ?

« J’ai volé la Sorcière à votre amie…
— Ékaterina, répondit-elle.
— Merci. Je l’ai volé à Ékaterina.
— Vous confirmez avoir été la Sorcière ?
— Oui.
— Et qu’avez-vous fait ?
— J’ai regardé l’une des cartes au centre et l’ai remise au Marquis Paiberym. »

Je souris.

« Quelle était cette carte ?
— Un Vampire.
— Tiens tiens. Quelqu’un pour contredire cette version ? »

Je regardai Kaahl. Les choses semblaient se tenir et être contre lui. Néanmoins, le Vampire à côté de lui prit la parole.

« Moi. J’étais le voleur.
— Nous avons donc deux versions différentes. Expliquez votre point de vue je vous prie, Igor.
— Je ne peux pas en dire plus pour le moment.
— Pourquoi donc ? C’est suspect, répondit Ékaterina. Vous ne seriez pas un Vampire par hasard ?
— Bien sûr que non ! se défendit-il.
— J’ai quelques doutes, dis-je, en souriant. Puisque j’étais le voleur. »

Je l’étais vraiment. Il mentait. Je commençais à comprendre toute la complexité du jeu. Il ne suffisait pas d’affirmer quelque chose mais de le prouver, tout en se montrant convainquant.

« Piotr ? Quelque chose à déclarer ?
— Quelqu’un a volé ma carte.
— Tu étais quoi ?
— Insomniaque. Je suis villageois à présent. »

Certains phénomènes me dépassaient. Mentait-il ou non ?

« Qui avait la carte du villageois ? »

Il y eut un silence, puis Triss prit la parole.

« Moi. »

Je n’avais aucune idée de si elle mentait ou non. Si ce qu’elle disait était vrai, elle était à présent l’insomniaque, ce qui ne la mettait pas en danger vis-à-vis du village mais la plaçait en difficulté vis-à-vis des Vampires. Nous ne les avions pas encore trouvés pour l’instant.

« Je suppose donc être l’insomniaque à présent. Ça ne règle pourtant pas le souci de savoir qui ment entre Adam et Ékaterina et, vous, Igor. Vous êtes seul, alors j’aurais tendance à penser que vous êtes le menteur mais le fait que l’on ait échangé nos cartes, à Piotr et à moi-même, prouve qu’il y a forcément un rôle échangeur autour de la table.
— L’idiot du village ?
— Nous ne sommes malheureusement pas à côté. »

Elle regarda rapidement un Vampire qui se trouvait plus loin. Même si je perçus le regard, je ne le notai pas comme une stratégie quelconque.

« J’étais l’idiot du village, dit-il. J’ai décidé de ne pas faire mon action.
— Les Vampires seraient-ils donc tous au centre ? plaisanta l’un des joueurs.
— Puisque vous parlez, mon cher, vous feriez bien de nous en dire plus sur votre rôle.
— D’accord. Je suis le conservateur et ai marqué le Duc Halloy. Malheureusement, je ne sais pas quelle marque il a reçu.
— Quelqu’un d’autre pour le rôle du conservateur ? »

Il y eut un silence.

« Nous pouvons donc valider cette version du conservateur. Elle ne nous avance pas plus, à part de savoir que vous n’êtes probablement pas un Vampire. »

Et n’importe qui qui le viserait se rendrait suspect.

Je souris.

« Je crois que ce jeu n’est vraiment pas fait pour moi.
— C’est une habitude à prendre. On ne gagne pas souvent lors de sa première partie. C’est stratégique et la connaissance des différents rôles s’acquiert avec le temps.
— C’est vrai. Il m’est déjà arrivé de jouer avec des personnes qui ont prétendu être un rôle qui n’était pas présent sur la table. Ou avec des personnes incapables de mentir ou de manipuler, alors même que notre peuple est réputé pour ses capacités en la matière.
— Trop de sexe a dû tuer la partie stratégique de mon cerveau. » plaisantai-je.

Je regardai Kaahl. Il n’avait pas parlé jusqu’ici.

« Baron Paiberym ? Je suis curieux de savoir ce que vous avez à déclarer. Et vous Judicaël ? Quelle est donc cette fameuse marque que le conservateur vous a mise ? »

784 mots
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Kaahl Paiberym
Lun 09 Nov 2020, 15:41



L'intensité


« Je prendrais volontiers un whisky. » répondis-je. Je me redressai légèrement, liai mes doigts entre eux et posai mon menton sur mes mains. Judicaël hocha la tête. « Moi aussi. Je n’aime pas avoir à vous accuser Baron Paiberym mais vous êtes sans aucun doute un Vampire. » Il n’avait pas idée de la véracité de ses propos dans la réalité. Pas actuellement mais je pouvais l’être. Igor reprit la parole. Je l’écoutai d’une oreille distraite. Il n’était pas ce qu’il annonçait être et son comportement me semblait suspect. Il n’était pas un Vampire à l’origine mais si son intention avait été celle de se faire suspecter, il n’aurait pu s’y prendre autrement. Il était subtil mais pas assez pour moi. Je pris mon verre et trempai mes lèvres dans le liquide. Je fermai les yeux et cessai d’utiliser mon contrôle des émotions pour retrouver mon état naturel, celui que je fuyais mais qui était le plus efficace dans ce genre de situation. Je visualisai les différents rôles et reconstruisis toutes les possibilités. J’étais certain que ni Adam ni Ékaterina ne mentaient. Je connaissais trop le Déchu pour qu’il pût me tromper. Il ne mentait presque jamais. Il préférait la vérité, jusqu’à être acculé ou obligé de faire autrement. Il était le voleur. Il avait volé la Sorcière. Judicaël était muet, alors même que j’avais vu sa carte. Il avait utilisé son pouvoir, ce qui expliquait que la carte du villageois se fût retrouvée entre les mains de Piotr. Il aurait dû être le voleur mais la marque du conservateur avait changé ce rôle. S’il ne parlait pas de son nouveau statut, c’est que celui-ci était risqué. Un Vampire ? Quant à Triss et le Vampire qu’elle avait regardé, ils étaient tous les deux des Vampires à l’origine. Nous nous étions reconnus entre nous. Restait la voyante, qui n’avait pas parlé. Elle le ferait forcément. Si Igor était ce que je pensais… Je souris et regardai Judicaël. « Sans mentir. » lui dis-je. Il me rendit mon œillade, intrigué. Je fermai de nouveau les yeux, revisitant les versions les plus probables. Les certitudes succédèrent aux hypothèses. Je finis par passer aux aveux. « Je suis la voyante. J’ai regardé la carte d’Adam et il n’était pas le voleur. » « C’est faux, Marquis Paiberym. » me contredit tout de suite un Vampire à droite de Piotr. « Je suis la voyante et c’est la carte d’Adam Pendragon que j’ai regardé. Il était le voleur. » « Non, vous mentez. » dis-je.

Le silence fut brisé par Judicaël. « Comme je l'ai dit, je pense que le Baron Paiberym ment. Le Professeur Pendragon a parlé en premier, ce qui révèle un certain courage. Sa version a été tout de suite appuyée par Ékaterina. Je pense que le reste a été inventé de toutes pièces. » Il se tourna vers ma voisine de droite. « Quel est votre rôle ? » « Je suis chasseur. Vous n’avez donc aucun intérêt à me désigner. » dit-elle, avec un ton aussi hautain qu’assuré. « Peut-être que je ne dis pas toute la vérité mais je vous assure que nous devrions voter contre Igor. Il est le plus suspect d’entre nous. » repris-je. Igor me regarda avec un air étrange, sans rien ajouter. Peut-être avait-il compris ? « Non. » répondit Judicaël. Il ne restait pas beaucoup de temps pour la discussion. « Ékaterina a dit qu’elle avait échangé votre carte avec celle d’un Vampire. Il faut donc voter pour vous. » Il était sûr de lui. « Je suis d’accord. » déclara la concernée, en me regardant. « Vous n’êtes pas très fort pour mentir, Marquis Paiberym. » « Le temps est de toute façon écoulé. Procédons au vote. »

Je fus désigné par la majorité. Mon regard se figea dans celui de Judicaël. Je pris ma carte entre mes doigts et la retournai lentement. Son sourire disparut instantanément. Le mien se fit éclatant. « Je ne suis plus très sûr des règles mais… » Oh si j’étais sûr. « Il me semble que vous me devez tous un service. » J’étais le tanneur, le suicidaire. Pour gagner, il devait se faire désigner par autrui. Sa victoire signifiait la défaite de tous les autres. Igor ouvrit la bouche. « Mais… ? » Je tournai les yeux vers lui. « Voici ma théorie sur le déroulement de la partie. Triss, votre ami là-bas et moi-même étions tous les trois des Vampires. J’avais la particularité d’être un Vampire-Chaman. J’ai vu la carte de Judicaël. Il était l’idiot du village. La voyante s’est réveillée et a effectivement vu la carte d’Adam qui était le voleur. Il a volé la carte d’Ékaterina qui était vraiment la Sorcière. La Sorcière a échangé un Vampire du centre contre ma propre carte. Il doit donc y avoir, au centre, un Vampire-Chaman, l’Ange Cupidon et un simple villageois. Le conservateur a apposé une marque sur Judicaël qui a changé de rôle. Celui-ci a décidé d’utiliser son pouvoir et a décalé toutes les cartes vers la droite, ce qui explique que Piotr, qui était insomniaque, se soit retrouvé villageois et ait pu le constater par la suite. Judicaël a préféré cacher son rôle pour la bonne et simple raison qu’il est à présent un Vampire à cause du conservateur. S’il m’a enfoncé c’est qu’il savait que je n’étais plus un Vampire, du fait de sa propre action, n'est-ce pas ? » lui demandai-je au concerné. « Si j’ai vu juste, les vampires sont actuellement Judicaël, vous, l’ancienne chasseuse, vous, l’ancien conservateur et Adam. Triss est à présent l’idiot du village, Ékaterina le chasseur et le voisin de gauche de Piotr une Sorcière. » J’amenai de nouveau mon verre à mes lèvres. Mon état actuel, purement stratégique, m’amenait à penser que Judicaël Halloy serait bien plus utile mort que vivant. Je devais étudier chaque hypothèse, en bougeant les pièces et les rôles jusqu’à obtenir une situation satisfaisante. La réalité était un jeu bien plus vaste que celui auquel nous nous étions adonnés ce soir. L'Ange en moi suffoquait.

« Quel est le service que vous voulez nous demander, Marquis Paiberym ? » J’allais tous les mettre à genoux et l'Ailé n'y ferait rien. La potion perdait de sa splendeur face au Sorcier. À moins que je fusse en train de me complaire dans les Péchés ? « J’aimerais que nous réservions le restaurant pour nous seuls et que nous continuions notre soirée jeux jusqu’au bout de la nuit. Mieux, je vous propose un tournoi. Tous contre moi, à votre jeu favori, l’un après l’autre. Je vous prends tous. À chaque victoire de ma part, vous me devrez un service. En cas de défaite, ce sera le contraire. En attendant votre tour, vous pourrez jouer les uns contre les autres ou faire n’importe quelle autre activité entre vous. Nous fermerons les rideaux. Bien sûr, tout ce qu’il se passera ici devra rester entre nous. » Judicaël me regarda. Un Vampire se mit à rire. « Vous êtes vraiment quelque chose, Marquis Paiberym. » « Je me demande juste quoi. » prononça l’Archimage Sirigon, pensif. Je me levai afin de me dégourdir les jambes. Je posai une main sur son épaule. Je susurrai à sa seule destination : « Vous m’avez demandé d’arrêter de faire semblant, Duc. Ne venez pas pleurer si je vous écrase à plate couture à l’avenir. Vous vous en rendrez rapidement compte : je vous assure que vous me préférez lorsque je fais en sorte de paraître plus limité que je ne le suis vraiment. » Je retirai mes doigts et demandai un autre whisky. « Commandons carrément quelques bouteilles. » laissa tomber le Duc.

Je m'avançai vers Adam, afin de lui murmurer quelques mots à l'oreille. « Il sait pour nous. »

1239 mots
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Adam Pendragon
Lun 16 Nov 2020, 15:14



[Q] - L'intensité | Adam Lvrq

L'intensité


Plus je l’observais, plus il me paraissait suspect. Ce n’était pas par rapport au jeu mais par rapport à son comportement. Il lui manquait quelque chose. Il prononça les faits un à un, suivant son propre raisonnement avec une précision chirurgicale. Il savait qui avait quel rôle, là où je n’en avais aucune idée. Ça ne me dérangeait pas, parce que c’était un jeu et que perdre ou gagner m’était égal. Pire, j’aimais ne pas savoir, juste me laisser porter par mes intuitions, parfois foireuses. Certaines de mes hypothèses semblaient se vérifier, d’autres pas du tout.

Je passai une main dans mes cheveux. Cet homme était dangereux et j’espérais vraiment qu’il ne considérerait jamais le monde comme un terrain de jeu. Peut-être était-ce déjà le cas ? C’était comme si, momentanément, il avait laissé toute humanité de côté, pour se concentrer sur le factuel. Je n’aimais pas du tout cette impression parce que j’avais conscience de toutes les décisions que cet état pouvait engendrer. Quand on ne se préoccupe plus de l’humain, on peut ordonner la destruction sans sourciller. Les vies deviennent des données sans grande importance au service de buts parfois discutables.

Je sentais qu’il avait changé depuis que nous étions dans le restaurant. Son aura angélique ne me laissait pas indifférent et les Vampires le regardaient avec intérêt. Pourtant, cette absence de sensibilité et la volonté de nous battre tous n’étaient pas très angéliques. À moins qu’il ne le désire uniquement pour vaincre les forces du mal présentes ? J’ignorais ce qu’il avait pris ou mis pour devenir un Ange. Je savais cependant que certains objets avaient des effets secondaires.

Lorsqu’il se leva et me murmura à l’oreille, mon regard remonta vers Judicaël Halloy. « Il sait pour nous. » C’était vague. Je me demandai si c’était grave. Je doutais qu’il dise quoi que ce soit à qui que ce soit. Peut-être aurait-il un cas de conscience par rapport à Laëth mais ça restait de l’ordre du privé. « Il sait ». Peut-être que j’avais merdé à l’opéra. La possibilité d’avoir condamné un homme me traversa.

« Gagne contre lui et demande-lui de garder le secret. »

Ça ne me dérangeait pas personnellement, que la terre entière sache. Il n’y aurait eu que mes intérêts dans la balance, je l’aurais crié partout : « Avis à tous, je me tape le Baron Paiberym ! ». Malheureusement, il y avait Laëth. Laëth, l’Ange parfaite, l’incarnation de la pureté, l’illustration d’un foyer aimant et dénué de vices. Je n’avais pas envie de la blesser malgré mes taquineries incessantes à son égard. Elle était trop instable. Elle était fragile, derrière son épée et son surnom d’Aile d’Acier. Aile de Chamallow lui aurait mieux convenu.

Je me levai et aidai deux Vampires à fermer les rideaux. J’enlevai ma cravate, déboutonnai ma chemise et remontai ses manches, avant de me diriger vers le Chancelier Sirigon. Je savais déjà comment vaincre Kaahl à son propre jeu. C’était simple. J’étais le plus fort dans le domaine et même si la pratique était plus rustre qu’intellectuelle, ça restait quand même un jeu. J’allais attendre avant de le défier. J’étais curieux de voir ce qu’il allait demander.  

« Est-ce que vous avez de quoi fumer ? »

On me fit signe que oui. Ce n’était pas du tabac que je demandais. La soirée prenait des airs de nuit chez les Déchus et je voulais déchoir le faux Ange de la pièce. Nous allions tous prendre du bon temps, c’est ce que mon instinct me soufflait. Je pouvais accélérer les choses. Ma magie se prêtait bien à ce genre de situations : raviver les sens, libérer les Péchés.

Mon genou se glissa entre les cuisses de Judicaël et mes mains se posèrent sur ses épaules. Je le regardai et souris.

« J’ai entendu dire que vous étiez le Magicien le plus libéré de votre peuple. Je suis curieux de voir si c’est vrai. »

S’il y avait un domaine où mon cerveau était compétent, c’était celui de la Luxure. Je savais qu’il avait envie de moi, comme j’avais envie de lui. Nous pouvions jouer longtemps à nous chercher. Nous pouvions aussi coucher ensemble sans s’encombrer plus que ça de la séduction.

« Que diriez-vous d’un jeu, en attendant d’affronter le Baron Paiberym ? Si je gagne, je vous fais ce que je veux. Si vous gagnez, c’est l’inverse. »

Je me décalai pour m’asseoir en face de lui.

« Mais avant de jouer et de parler affaires, je dois savoir : vous avez envie de Kaahl ou c’est juste une idée que je me fais tout seul ? »

Ce n’était pas clair pour moi. Il y avait quelque chose entre les deux mais ce n’était pas si limpide que ça. J’avais le mérite d’être franc et direct.

799 mots


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Kaahl Paiberym
Sam 28 Nov 2020, 16:04



L'intensité


Du coin de l’œil, je regardai la scène entre Judicaël et Adam. Je retins un sourire. Le Déchu ne perdait pas de temps. Sa proximité avec le Magicien laissait envisager bien des choses. L’objectif, à présent, était clair : faire en sorte que nous ayons chacun assez de dossiers sur les autres pour que cette soirée fût affublée du sceau du silence absolu. Je n’avais aucune idée de ce qui me passait par la tête ou de ce qu’il était en train de se produire. Entre les effets secondaires de la potion angélique, la possibilité d’une drogue placée au sein de la nourriture ou ma déchéance probable, les hypothèses se bousculaient dans ma tête. Peut-être avais-je envie d’éradiquer le mal, en employant une méthode trop douce et joueuse pour que mes aspirations fussent réelles ? Peut-être étais-je simplement en train de devenir complètement fou ? Sans doute, étant donné les risques qui se profilaient et que j’accueillais avec joie. Plus le temps passait, plus mon cerveau semblait anesthésié. J’avais envie de danser et de tous les défoncer. Je bus en regardant le Vampire battre ses cartes. Il me suffisait de compter ce qui sortirait pour prévoir ses mensonges et essais de manipulation. Ça me paraissait simple, limpide. D’un même temps, j’utilisais mon hypersthénie pour espionner la conversation entre le Déchu et le Magicien. « Dans les deux cas, j’imagine que ce sera agréable. » répondit le dernier, à la proposition d’Adam. Forcément. Cette fois, je souris réellement. Mon sourire s’agrandit à la suite. Judicaël rit. « Disons que s’il se mettait nu devant moi, je ne dirais pas non, pour être franc. » Je tournai la tête vers eux et croisai le regard du concerné. Ma tête fit un léger mouvement, le mouvement qui signifiait « Ah oui ? ». C’était intéressant. « Est-ce que le Baron Paiberym aurait une ouïe surdéveloppée par hasard ? Je savais déjà qu’il ne fallait jamais chuchoter en présence des Déchus mais j’ignorais que coucher avec l’un d’eux donnait accès au contrôle de l’ouïe. » Il sourit. Je vis un changement dans ses yeux. Il se fit beaucoup plus provocant. « Si vous vous questionniez, le prendre n’importe où me plairait. » Je rigolai encore, avant de reporter mon attention sur mon partenaire tout en continuant d’écouter. « Mais dîtes-moi, Adam, si vous et lui avez des relations sexuelles, est-ce que Laëth Belegad est au courant ? Sont-elles actuelles ou passées ? J’avoue avoir du mal à comprendre la situation, même si elle me plaît. Moi qui pensais trouver un lac plat et ennuyeux, voilà que je me retrouve face à une mer agitée. » Il fit apparaître un jeu de Haggydz. « Mais jouons. En onze manches, ça me semble correct. »

De mon côté, j’alignais les victoires. Mes vœux furent divers et variés. « J’aimerais que vous dansiez sur la table, en imitant les danses traditionnelles des Humains. » « Imitez un Cyraliel. Soyez bien hautain. » « Faites-moi une parodie de l’Empereur Noir. » L’autodérision, tout un art. Après un échauffement de rigueur, je passai à des services bien plus intimes. « J’aimerais que vous alliez voir Judicaël Halloy et que vous lui proposiez de le mordre. » Bien sûr, le service était en la faveur du Vampire. Il n’allait pas rechigner à s'abreuver du sang d’un Magicien, aussi libéré fût-il. Je bus, trinquant en même temps que l’Archimage. C’était la déchéance. Il n’y avait que ça. Je consommais comme quatre et m’amusais des défaites consécutives de mes adversaires, jouissais de ma supériorité qui, loin d’être de l’Orgueil, s’avérait assez véridique. Ça me plaisait et je me sentais semblable à un Dieu qui s’amusait avec les fils du Destin. Pour une fois, je ne déprimais pas. J’étais dans l’abondance de tout. Mes sens me semblaient décuplés et je planais complètement entre mes fantasmes et mes envies. Je ris et trinquai de nouveau en direction de Judicaël. « Saignez Adam aussi, mais mordez-le plutôt dans la cuisse. Il acceptera, soyez en sûr. » Au fur et à mesure que je buvais, ma notion du temps s’étiolait. Mes facultés intellectuelles étaient concentrées sur les jeux. Je gagnais, toujours. Le reste me filait entre les doigts. Je comprenais sans peine les volontés d’autodestruction du Déchu que j’étais en portant la Bague. Là, c’était pareil. Je planais loin de tout problème et les lèvres du roux me disaient de plus en plus. J’avais envie de boire à n’en plus pouvoir, de baiser avec les deux hommes qui se trouvaient plus loin et d’oublier le reste. Quelque part, je savais que je risquais de me réveiller le lendemain avec un mal de tête aussi atroce que le goût de la culpabilité que je ressentirais alors. J’ouvrirais probablement les yeux contre un morceau de peau qui ne m’appartiendrait pas et me tournerais vers un autres, différent mais toujours pas à moi. Là, je penserais à Laëth, me dirais vaguement que j’étais un mufle, avant de me souvenir du plus gros souci : Judicaël. Il risquait de m’enculer à la fin, de façon allégorique et non plus littérale cette fois. Fort de ma constatation, je sus que j’avais un choix à faire, maintenant ou jamais. Mon verre dans ma main se porta à mes lèvres, aveu de ma décision. Demain est un autre jour, non ? Je gagnai, encore. « Montrez-moi comment les Vampires pallient l’acte charnel. » Autour de mon partenaire et moi, les Enfants de la Nuit s’étaient mis à jouer à leur tour et les services pleuvaient, dans une ambiance tamisée et secrète. La Déchue qui était arrivée avec Adam se faisait séduire par les Vampires, avides de son sang. Pour des créatures à ne rien pratiquer de charnel, elles savaient y faire. Quelques parties plus loin, deux Vampires étaient agenouillés de chaque côté de ma chaise, leurs canines plantées dans mes poignets. J’avançais les pièces sur l’échiquier par télékinésie. J’étais extatique, avec cette impression d’être en dehors de mon corps et d’observer la scène depuis le plafond, dans le Péché le plus absolu. J’aimais ça. Je gagnai, encore. « Déshabillez Adam Pendragon. Soyez sensuel. » Je ricanai. Si je n’étais pas complètement ivre, je me trouvais en revanche dans un état intermédiaire, le plus agréable de tous.

Plus tard, je vis Judicaël s’avancer vers moi. Une morsure maculait la peau de son cou. Sa chemise était tâchée et ouverte. Il me fixait avec un air qui en disait long sur ce qu’il pensait de tout ça. Il s’amusait, je m’amusais, nous nous amusions. Simplement, il n’aurait jamais cru ça de moi. Il était surpris, énormément. « Il va falloir que nous ayons une petite conversation. » dit-il. « Taisez-vous. » lui répondis-je, sans animosité mais fermement, ma voix portant avec elle un désir à peine dissimulé. Il avait amené avec lui un jeu uniquement basé sur le hasard. « Je vois. » Malheureusement pour lui, ma chance était insolente ce soir. Je ris face à sa défaite et lui articulai ma requête. « Ni vous ni moi ne reparlerons de tout ce qui s’est déroulé durant notre séjour à Seagdha. Ce sera notre secret. » Je lui servis un verre de whisky et avançai le mien. « D’accord, aussi longtemps que votre comportement n’aura aucune conséquence notable sur les sujets qui me concernent. Je me fous de vos histoires d’amour mais je vous trouve suspect, Baron Paiberym. Êtes-vous au moins le Baron Paiberym que je connais ? » Je lui souris et trinquai. « Parfois, je me le demande moi-même. » J'avalais le contenu, cul sec. Mes poignets étaient dans le même état que son cou. « Mais n’était-ce pas vous qui disiez que s’amuser ensemble créait un terrain propice aux relations diplomatiques ? » Je souris et appelai Adam. Nous ne nous étions pas encore affrontés. Si je gagnais, il allait devoir s’agenouiller. Pas ici mais dans la chambre.

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Mar 01 Déc 2020, 22:09



[Q] - L'intensité | Adam Hl93

L'intensité


I See Red

« Toujours. Je sais m’adapter. »

Certains aimaient avoir mal mais s’ils le désiraient, c’est qu’ils y prenaient du plaisir.

Je me laissai tomber contre le dossier de ma chaise lorsqu’il avoua. J’en étais sûr. Je souris malgré ce que je ressentais au fond. J’étais ouvert, sur tous les plans de la sexualité. Pourtant, l’alcool devait renforcer un côté possessif qui me semblait risible en temps normal. Avec lui, les choses étaient différentes. J’étais pourtant celui des deux qui se battait le plus pour la défense de sa liberté. J’étais même parti sur Awaku No Hi à cause de ça, pour signaler que j’étais un oiseau et que celui qui m’enfermerait dans une cage n’était pas encore né. Aujourd’hui, j’avais envie d’acheter une cage et de l’y fourrer.

« Coucher avec les Déchus augmente l’ouïe et d’autres choses, c’est bien connu. Vous devriez pratiquer plus souvent. »

Je souris avec espièglerie avant de croiser les bras sur mon torse quand la suite arriva.

« Non, elle ne sait pas. Ça date de quand nous étions tous les deux professeurs à Basphel. Il ne la connaissait pas encore très bien à l’époque je crois. C’était un amant exécrable de toute façon. Elle n'aurait pas voulu de lui. »

Il était violent, brutal. Les préliminaires lui passaient totalement au-dessus. Ses frustrations ressortaient dans l’acte. Il ne le faisait pas par plaisir. Il le faisait pour se défouler. La première fois avait été douloureuse pour moi. La deuxième fois aussi et ça avait continué jusqu’à ce que je le prenne en main. Il aurait défloré l’autre Ange d’une façon malhabile et redoutable s’il ne m’avait pas connu. J’aurais dû le laisser faire. Elle aurait fui.

« Oui, faisons ça et parlons d’autres choses. Je sais que les relations entre les Déchus et les Magiciens sont bonnes depuis des siècles maintenant. C’est pour ça que je vais vous expliquer ce je suis chargé de faire ici. Comme les Vampires et les Déchus ne se sont pas côtoyés depuis très longtemps… ça date d’avant le règne d’Eerah Von Dreth… on m’a demandé d’approcher les Vampires pour essayer de nous entendre sur le sang et le sexe. La morsure confère du plaisir parfois. L’objectif est d’ouvrir des établissements de plaisir à Avalon, en coopération avec les Vampires. Vous vous y feriez sucer à deux endroits distincts, pour encore plus de sensations. Il faudrait faire une première prise, afin de savoir si l’effet produit est le bon. C’est toujours quitte ou double et ça dépend des gens. »

Je jetai un coup d’œil à Kaahl.

« En commençant comme ça, on pourra envisager ensuite de faire d’autres échanges économiques et d’ouvrir des ambassades. Puisque je vous ai devant moi, que diriez-vous de m’aider à débloquer un peu les choses avec les Vampires ? Je pourrais vous aider avec d'autres peuples en échange. En plus, je suis curieux de savoir quelles sont vos relations avec eux. »

Au cours de notre discussion, plusieurs éléments perturbateurs nous dérangèrent. Un premier Vampire vint proposer à Judicaël de le mordre. Il accepta. Un autre vint vers moi.

« La cuisse ? »

Je me levai de mon assise.

« Pourquoi pas. »

Mes mains se rejoignirent sur la ceinture de mon pantalon. Je l’enlevai et le jetai négligemment sur la table. Je me rassis et écartai les jambes pour permettre à la créature de s’agenouiller entre. Les canines se plantèrent. Je poussai un soupir d’aise. Le contraire m’aurait déçu. Je repris le jeu, en essayant de ne pas me laisser déconcentrer. Ce fut plus dur lorsqu’un autre Vampire arriva dans l’objectif de me déshabiller. Les mains qui me caressèrent me donnèrent envie, même si je savais que je n’aurais rien de ce style là avec eux.

Judicaël me laissa à mes occupations pour se mesurer au premier de la classe des jeux de stratégie. J’allais lui faire manger son échiquier.

Lorsqu’il m’appela, je n’avais pour seul vêtement que celui qui cachait difficilement mon érection. Je m’assis, déplaçai ce qui se trouvait devant lui et appuyai mon coude sur la table, main en l’air. J’attendis qu’il la saisisse. Puisque j'avais dû choisir notre activité, j'avais sélectionné celle qui allait me faire gagner à coup sûr. J’étais physiquement plus fort que lui. Ça ne prêtait pas à discussion. C’était d’ailleurs amusant parce que, entre lui et moi, j’étais celui qui faisait le moins d’exercices, hormis le sexe. J’avais dans mon camp une forme de colère aussi. Il avait beaucoup de défauts mais dans ses qualités, j’aurais aimé qu’il n’y ait pas la capacité d’éveiller la libido de ses collaborateurs. J’aurais aussi aimé qu’il déteste les Anges. Sans tout ça, j’avais l’envie folle de lui dicter les règles et de le voir plier devant mes volontés.

Une fois la victoire en poche, je demandai qu’on m’apporte ma veste. Je fouillai dedans et en sortis la Bague des Déchus que je lui avais confisquée.

« Ce soir, Judicaël, toi et moi, on va dormir dans la même chambre. Tu porteras ça. »

Je fis glisser l’anneau sur la table. Il allait me donner ce que je n’avais pas pu tester jusqu’ici : une nuit avec lui, en femme. J'étais sympa de partager.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 13 Jan 2021, 17:18



L'intensité



J’étudiai la position du bras d’Adam et grimaçai. Quel connard. Derrière sa légèreté, il n’était pas dénué d’intelligence. Il la cachait simplement entre deux sourires provocants voire insolents. Il aimait titiller et faire ce qui lui passait par la tête, comme un enfant turbulent. Pourtant, derrière ses prunelles, il y avait un sens pratique dont il se servait de temps en temps, quand ça l’arrangeait, comme ce soir. « Très bien. » concédai-je, en l’imitant. La peau de ma paume rencontra la sienne. Le contact m’électrisa. J’aurais aimé gagner, pour faire ravaler ses certitudes au Prœliant. Néanmoins, ma chance, contre sa force, l’alcool, la drogue et mon état de déchéance avancé, préféra s’envoler vers d’autres cieux. Je luttai un certain temps, les muscles de mon bras se contractant sous un effort qui se transforma en torture. Mon poignet commença à me faire souffrir, comme le maintien de la position initiale. Je savais pourtant qu’en perdant du terrain, je signerais ma fin. Il était bien plus difficile d’avancer en devant récupérer ce qui avait été perdu plus tôt que de simplement conquérir. Je serrai les dents devant l’inévitable.

La défaite m’agaça. Elle m’agaça d’autant plus que j’en étais à l’origine. En permettant à mes adversaires de choisir les épreuves, tout en pariant sur le fait qu’ils se contenteraient de jeux d’esprit, j’avais laissé une faille qu’Adam avait exploitée. Je détournai les yeux, inspirant d’un même temps pour tenter de chasser ma frustration. Judicaël souriait. La défaite piquait mon Orgueil. L’Ange que j’avais été plus tôt n’avait pas lutté longtemps contre les vices. Pourquoi ? Voulait-il me faire passer un message ? Le mal avait-il était trop puissant pour lui ? Cet épisode allait me hanter longtemps. L’Aile Blanche n’allait avoir de cesse de me rappeler mes faiblesses, mes failles en présence d’Adam, ma fuite vers la facilité. Surtout, les risques que je prenais actuellement étaient au-delà du raisonnable.

« Pardon ? » demandai-je, après avoir entendu la demande de l'Aile Noire. La Bague, sur la table, marquait un point de non-retour. Si j’acceptais son désir, les choses ne seraient plus sous mon contrôle. Honnêtement, elles ne l’étaient déjà plus depuis le milieu de la soirée. Je m’étais complètement laissé aller, pour oublier ce qui me contrariait. J’avais besoin de lâcher prise, totalement. Peut-être était-ce la solution ? M’emparer de l’anneau, le mettre à mon doigt et laisser la Déchue servir de catharsis. Je me mis à rire et attrapai mon verre. Je bus et me levai. Mon index alla chercher l’objet et je refermai ma main dessus. Le lendemain matin, j’allais m’en vouloir affreusement. Pourtant, ce soir, je voulais aller au-delà, répondre au vœu de mon amant, m’enfoncer dans la drogue, dans l’alcool, et les sentir tous les deux en moi. Plus je me détruirais, mieux ce serait. Plus je me rapprocherais du gouffre, plus j’aurais envie d’en sortir. Plus je me roulerais dans le chaos, plus je désirerais retrouver l’ordre. Je l’espérais, parce que, sinon, je risquais de me retrouver enfermer dans un enfer éternel.

Je m’approchai des Vampires qui nous avaient tenu compagnie durant la nuit. « Cela a été un plaisir, vraiment. Il est néanmoins temps pour nous de nous retirer. » La politesse avant tout. Intérieurement, je riais. Je savais que j’étais ivre et que le sang qui m’avait été prélevé ne faisait qu’aggraver mon état. Brièvement, je m’interrogeai. Le liquide de vie, imbibé d’éthanol, rendait-il ivres les Créatures de la Nuit ? Si oui, certains devaient ne plus avoir les idées très claires actuellement. Pourtant, malgré mon état, mon corps se déplaçait presque mécaniquement. Je pouvais faire semblant d’aller parfaitement bien, marcher droit et envoyer des sourires sereins aux alentours. Ma mémoire était dysfonctionnelle malgré tout. Je ne me rappelai pas la moitié du voyage jusqu’à la chambre. Une fois à l’intérieur de celle-ci, j’enlevai le reste de mes vêtements. « Je compte sur votre discrétion. » redis-je, en direction de Judicaël, en m’apercevant seulement maintenant qu’il s’était dirigé vers Adam et avait scellé ses lèvres aux siennes. Je fronçai les sourcils. Je n’aimais pas ça, vraiment pas. Je pensais avec difficulté. J’avais envie de frapper ce bâtard de Magicien. Je n’en fis rien. Le mieux, la solution parfaite selon moi, trouvée dans ma condition approximatif, fut de passer la Bague à mon doigt. J’allais être le centre de tout. S’ils étaient occupés avec moi, ils n’auraient pas le temps de trop se toucher. Je crus entendre Judicaël commenter ma nouvelle physionomie mais oubliai la teneur de ses propos instantanément. Il avait intérêt à bien faire les choses, sinon j’allais le frapper si violemment qu’il ne pourrait pas travailler plusieurs jours durant. Je voulais qu’ils m’englobassent. Dans mon état d’ébriété, les sensations se décuplèrent et s’effacèrent à la fois. Le paradoxe m’apporta une certaine satisfaction qui étancha ma colère.

Le lendemain, je me réveillai la bouche pâteuse. La migraine qui vint cercler mon front et mes yeux me fit gémir. En me déplaçant un peu, je devinai reposer jusqu’ici sur quelqu’un qui n’était pas Adam. « Fais chier. » murmurai-je.

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Fin
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