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 Cours de Cuisine | ft. Adam

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Jil
~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~

~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~
◈ Parchemins usagés : 495
◈ YinYanisé(e) le : 23/07/2014
◈ Activité : Prof de Botanique, Puff-Puff Gueurle (Équipe C), Patronne de la Tendre Miche
Jil
Lun 23 Déc 2019, 00:25


La lumière passait à travers les carreaux de l’entrée en autant de tâches lumineuses sur les murs lambrissés. Jil plissa les yeux en examinant le verre et trempa de nouveau son chiffon dans le seau pour effacer une autre trace de doigt. Chaque carreau était un large cube de verre coloré qu’elle avait agencé aléatoirement, chacun d’une couleur différente allant du vert pomme au rose pale, en passant par l’orange vif et le bleu ciel. Du bout du pied, elle réajusta le paillasson ; et du bout des doigts, elle redressa le porte-manteau au mur. Elle quitta le hall d’entrée en se saisissant du seau d’une main, et en attrapant la serpillère au sol en la coinçant entre deux orteils. Elle sautilla jusque dans la cuisine, et se contorsionna en levant le pied jusqu’à l’évier. D’un regard, elle fit le tour de la pièce : tout était propre, et bien rangé. Adam était censé arriver dans l’après-midi, mais elle ne s’en était rappelée qu’au réveil – et elle n’avait pas arrêté depuis. Elle enfila son tablier, une pièce de cuir usée qui la suivait depuis bientôt trois cents ans, et qui s’était vu éclaboussé d’un millier de substances. Elle ne portait en dessous qu’un haut sans manche blanc, et une robe courte qui lui arrivait à mi mollet. Ses cheveux étaient attachés par une simple bande de tissu, et elle était pieds nus. Dans un soupir, elle repoussa une mèche derrière son oreille, vida l’eau de son seau et alla poser le récipient sur le pas de la porte-fenêtre qui menait au jardin. Là, elle s’étira au soleil en gémissant, et à petit pas, descendit le long de l’allée qu’elle avait tracée dans l’herbe à l’aide de quelques dalles de pierre.

Son potager était relativement petit, un simple carré bordé par les murs des bâtiments voisins. Dans l’un des coins, un vieux chêne avait eu tout le temps de grandir et aujourd’hui, il projetait son ombre sur une bonne partie de la maison. Dans ses feuillages, une demi-douzaine de niches à oiseaux en bois, presque toutes occupées, d’où jaillissait sans cesse les piaillements de la portée du moment ; et accrochée entre deux basses branche, un hamac en lin. Une haie de thuya s’élevait de chaque côté du carré, et au centre, une petite mare limitée par de grosses pierres moussues était envahie de roseaux à quenouilles ; on y entendait croasser quelques batraciens guillerets. L’allée en pierre circulait au milieu de ce petit monde vert, mais c’était le potager lui-même qui prenait l’essentiel de la place qui lui était allouée. On y trouvait toute sorte de courges, aux couleurs et aux formes variées, ainsi que quelques plans des légumes les plus communs. Ils n’étaient pas particulièrement bien séparés, ni même ordonnés, et le tout s’épanouissait pourtant dans un joyeux chaos. Elle avait fait enchanter l’endroit lorsqu’elle avait amassé suffisamment d’argent pour se le permettre, et même au milieu des bâtiments élevés de la ville, le soleil et le vent lui parvenait comme si elle se trouvait en pleine campagne. Quelques années auparavant, elle avait commencé à peindre une fresque mimant un ciel bleu et sans nuage sur les murs qui entourait son antre, mais comme bien souvent, l’idée lui était passée bien vite et aujourd’hui, seules quelques traces de peintures demeuraient, à moitié cachées par les feuilles de sa haie.

Presqu’au niveau de la cime du chêne, chaque mur possédait une double fenêtre donnant sur le jardin, et si elles n’étaient pas tout le temps ouvertes, il n’était pas rare qu’un de ses voisins y soit penché pour lui dire bonjour, ou pour s’y accouder en rêvassant tandis qu’elle y déambulait nue. Ils étaient en Avalon et une telle chose n’avait rien d’anormal, cependant c’était le plus souvent les Déchus eux-mêmes qui s’y adonnaient. Mais depuis le temps qu’elle y vivait, elle avait adopté leur culture, leurs us et coutumes, et même leur nationalité. La seule chose qui la différenciait aujourd’hui d’un Déchu pur-sang, c’était la mue, car elle possédait ses propres ailes, et était loin d’être exempte de péchés. Alors non, elle n’était pas dérangée par les regards intéressés de ses voisins, et ils n’avaient jamais semblé en être importunés non plus. Au fil des ans, elle avait partagé la couche de plusieurs d’entre eux, et entre les déménagements, les décès et les départs, chacun s’était toujours accommodé de la flamboyante rousse qui occupait les lieux, et qui dispensait sa bonne humeur avec autant de générosité qu’elle offrait ses petits gâteaux. Aujourd’hui toutefois ils semblaient tous ailleurs, seul subsistait le fil tendu de linge entre deux fenêtres, chargé de draps et de sous-vêtements en dentelles. Jil fit le tour de sa petite propriété, préleva çà et là les fruits de son labeur, ajouta quelques graines dans le dispensaire qu’elle mettait à disposition des oiseaux. Elle ramassa un quignon de pain à peine picoré en fronçant les sourcils, puis l’émietta davantage avant d’en semer une partie devant le chêne, et de jeter le reste dans son étang. Quelques « cui-cui » et quelques « croa-croa »  la remercièrent avec chaleur, et elle rentra en chantonnant avec entrain. Elle vérifia les cagettes dans lesquelles étaient alignés les ingrédients pour la leçon du jour, sortit les pots de condiments et d’épices bien en évidence sur le plan de travail, et se saisit de sa pierre à aiguiser ; quelques couteaux méritait un affutage. Lorsqu’elle eut finit de ranger ses lames et de suçoter les coupures qui en résultait inévitablement, elle joignit ses mains et s’assit sur un tabouret. Tout était immobile dans la cuisine, à l’exception de la jeune femme, qui balançait ses jambes, jouait du bout de ses doigts, ou gonflait ses joues avec impatience. Moins d’une minute s’était écoulée avant qu’elle ne se lève à nouveau pour filer jusqu’à la chambre à coucher.

Elle gravit l’escalier quatre à quatre, ses marches en bois grinçant à chaque enjambée. En haut, un couloir desservait trois pièces dont une salle d’eau et deux chambres ; la sienne était au fond, et la porte était déjà ouverte. Sur un large coussin, Thor ronflait paisiblement, roulé en boule, le nez sous la queue. Elle se baissa pour le gratter derrière les oreilles, avant de le laisser tranquille et d’ouvrir sa fenêtre : elle donnait sur la rue et les bruits si familiers qui en provenaient, du passage des chevaux aux appels distants des marchands. Elle salua vivement de la main quelques visages familiers, puis recula pour aller secouer la grande couette qui couvrait son lit. Elle rangea une petite culotte qui ne lui appartenait pas, demeurée accrochée à l’un des pieds du lit comme le trophée d’une nuit agréable, puis gonfla les oreillers en les remuant un peu. Lorsque tout fut en ordre, elle redescendit, satisfaite. Il ne lui restait plus qu’une dernière tâche, la plus complexe de toute : attendre. Il ne s’était pas passé une heure qu’elle était allongée par terre, sur le ventre, en train d’essayer d’apprendre des tours à un lézard décidemment perplexe quant à la raison de toute cette agitation. Du bout des doigts, elle lui désignait un cerceau de taille réduite – fabriqué à la va-vite avec du fil de fer – l’enjoignant à y sauter comme un animal de cirque. Chaque fois que le petit reptile tentait de s’enfuir loin de cette Lyrienne un peu trop exigeante, elle se téléportait face à lui, le regard plein d’espoir. Il avait presque abandonné et résolu d’essayer à passer à travers l’anneau, lorsqu’on frappa à la porte.

1253 mots.


Cours de Cuisine | ft. Adam 3TFZNQ
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Adam Pendragon
~ Déchu ~ Niveau V ~

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Adam Pendragon
Lun 13 Jan 2020, 22:48

    Pomme - Pauline

    Tyza : « Ohé ! Professeur ! »

    Je souris et fis un petit signe de main à Tyza. Dire qu'elle avait été mon élève, quelques décennies plus tôt, à Basphel. Elle était aujourd'hui prostituée dans un établissement renommé d'Avalon. Je venais juste de passer devant, m'attirant le regard de la demoiselle. L'une de ses anciennes camarades de classe s'en rendit compte et se pressa pour arriver à la hauteur de la blonde. Elle la bouscula et lui passa devant.

    Ena : « Adam ! Viens ! »

    Adam : « Plus tard peut-être. »

    Tyza : « Tu le fais fuir, idiote. »

    Ena : « C'est toi qui le fais fuir avec ta poitrine atrophiée ! »

    Tyza : « Pardon ? Je préfère avoir ma poitrine que la tienne. Tu vas finir bossue. »

    C'était des moqueries un peu vides de sens. En tant que Déchus, nous étions capables de moduler notre physionomie comme nous le désirions lors de la mue. Si Tyza avait des seins menus, c'est qu'elle le voulait bien. Quant à Ena, effectivement, sans doute avait-elle un peu abusé la dernière fois qu'elle avait mué. Sa poitrine était plus grosse que sa tête. Ça me rendait curieux, si bien que je me demandai soudainement ce que je pourrais faire tenir entre ses seins. Mon pénis, ça ne faisait aucun doute, mais des objets bien plus gros devaient pouvoir se positionner entre sans tomber par terre. Peut-être que j'irais, finalement, juste pour la science.

    Ena : « Il m'a toujours préférée à toi. »

    Tyza : « Non. J'avais les meilleures notes. Toi tu passais ta vie à lui faire de la lèche. »

    Je m'arrêtai. Elle aurait pu me faire de la lèche, c'est vrai. Au fil des années, j'avais tout de même gagné une éthique. Mes débuts à Basphel avaient été bien sulfureux. Malheureusement, les deux filles avaient été élèves lorsque la sagesse avait commencé à m'envelopper. Pourtant, je ne pus m'empêcher de penser qu'il n'était jamais trop tard pour rectifier le tir.

    Ena : « Tu avais les meilleures notes parce que tu suçais Emerald pour qu'il te fasse tes travaux. »

    Tyza : « Je suis une bonne suceuse. Pas toi, visiblement. »

    Elles rirent. Cette fausse dispute était faite pour que je finisse par craquer. Si elles me brossaient assez dans le sens du poil, en gonflant mon ego - et pas que mon ego - je risquais d'accepter leurs avances, ce que je fis.

    Adam : « Je reviendrais plus tard. Vous continuerez à vous chamailler et on s'amusera. »

    J'étais trop souvent partant pour jouer un peu. C'était terrible.

    Ena : « Quand ? »

    Adam : « D'ici quelques jours. J'amènerai un ami. Entre temps, faites-vous plaisir entre vous, je paierai plus tard. Profitez bien et criez mon nom en mon absence. Je demanderai confirmation à la patronne. »

    Elles rirent. C'était si simple à Avalon, même si le service de ces filles était payant. Ça m'était égal. Elles vivaient bien leur profession. J'avais été prostitué aussi, à une période de ma vie où je ne pouvais pas me détacher de ma sexualité. Ce n'était pas leur cas. Elles se servaient de leur péché pour égayer leur quotidien. Elles aimaient ça. Après leur diplôme, elles auraient pu se lancer en politique ou dans n'importe quel corps de métier de la classe dirigeante. Pourtant, elles semblaient avoir préféré opter pour quelque chose de plus agréable. Je comprenais. Baiser était mille fois plus intéressant que d'écouter un quelconque souverain parler du moyen le plus adéquat de redresser l'économie.

    Tyza : « Oh professeur ! »

    Elle venait de simuler en pleine rue, ce qui m'arracha un grand sourire amusé.

    Adam : « Comme ça oui. Très convaincant. »

    Savoir quand est-ce qu'une femme simulait était compliqué. Certaines le faisaient mal mais d'autres étaient expertes en la matière. J'avais abandonné le délire en cours de route et essayais simplement de faire au mieux. Je ne posais même plus de questions sur mes performances.

    Je passai une main dans mes cheveux et me dirigeai vers chez Jil. Je toquai et n'attendis pas qu'elle vienne m'ouvrir pour entrer. J'avais voulu lui faire une surprise une fois mais, étant donné qu'il m'avait fallu bouger pour lui ouvrir la porte, ça avait légèrement gâché l'effet. Nous avions néanmoins beaucoup rigolé de la situation cocasse qui s'était profilé.

    Adam : « Salut ! »

    J'étais heureux de la voir, heureux et excité. Elle avait fait le ménage. Ça sentait bon et les vitres étaient bien trop propres à mon goût. Quelqu'un aurait hurlé face à cette pensée. Tyza et Ena m'avaient un peu émoustillé. Je pris la jeune femme dans mes bras et sourit d'un air amusé et coquin, peut-être un peu taquin aussi.

    Adam : « Tu sais ce dont j'ai envie ? Te prendre contre la fenêtre comme la dernière fois. Ton voisin avait l'air de bien aimer. »

    Je lui avais fait un signe de la main, absolument pas choqué de le voir s'astiquer en face. Ça pimentait un peu le tout. Je ris en me remémorant la scène. Il y avait des choses qu'on ne pouvait expérimenter qu'en Avalon.

    Adam : « On fera ça plus tard si tu veux. Ça va ? Tu sens super bon ! T'as tout lavé ? Il ne fallait pas tu sais.  »

    Je lui souris en me détachant d'elle.

    Adam : « Tu veux qu'on commence ? J'ai plein de choses à te dire. Plein ! »

    Je m'arrêtai de parler un instant. C'était bizarre.

    Adam : « Thor est malade ? »

    Normalement, il venait toujours me voir, l'air plus ou moins ravi selon les périodes. Je regardai un peu partout à la recherche du chien.

    Adam : « Thor ? Il est où Thor ? Viens mon beau. »

    Je parlais au chien avec un ton un peu bête.

    949 mots



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Jil
Mer 15 Jan 2020, 23:32


La poignée tournait encore quand elle se matérialisa devant la porte, suivie par une odeur d’ozone ; dans son coin, le lézard saisit l’opportunité pour s’échapper et s’en aller très loin de cet enfer. Quand Adam fit son entrée, elle l’accueillit dans ses bras avec un court baiser sur les lèvres. Ravie, un large sourire se dessinait sur son visage alors qu’elle débitait avec empressement :

— « Adam ! Comment ça va ? Tu as l’air en pleine forme ! », et elle pointa du doigt la bosse que formait son entrejambe. « Toi, tu es passé par la Chatte Endormie en venant, non ? Tu as vu Ena ? Elle a passé les auditions pour l’équipe F des Puff-puff Gueurles la semaine dernière, ça leur ferait enfin assez de gens pour démarrer les représentations ! On était avec Reki, son copain et une autre fille que je ne connaissais pas – elle avait des cornes, laisse-moi te dire que c’est quand même pratique, parce que tu peux… »

Le Déchu la coupa avec douceur, et elle ne s’en offusqua pas : c’était une question de survie s’il ne voulait pas finir enfoui sous le flot constant de ses paroles. Il évoqua d’un ton mutin ses pensées obscènes, et elle haussa les sourcils d’intérêt, une douce chaleur au creux du ventre. Puis elle se claqua les joues en secouant la tête. Aujourd’hui, c’était cuisine, et rien d’autre. Rien d’autre tant qu’ils n’auraient pas fini. Ou pas avant la pause en tout cas. Elle marmonna, les yeux dans le vague :

— « … Et c‘est quand la pause? Hein? Ah, oui, j’ai tout récuré dans la matinée! J’suis un peu collante du coup, mais j’irais prendre un bain – j’ai acheté un savon au Ginseng et au Gingembre : une folie, mais ça vaut le coup, il mousse bleu et il t’excite comme une puce, tu sautes partout après ! Bon ! La cuisine ! Enfile ça. »

Elle s’était téléportée au milieu de la pièce, et sortit un tablier d’un tiroir. La seconde d’après, elle était à nouveau contre lui, et lui passait autour du cou, avant d’aller d’un pas guilleret jusqu’aux cagettes contenant les ingrédients. La rouquine en entassa quelques-unes, et alla les poser sans douceur sur la grande table qui trônait au centre de la pièce. En entendant son invité appeler le chien, elle pointa le plafond du doigt, en disposant çà et là les divers ustensiles nécessaires à leur cours.

— « Il dort ! Il a pas bougé de la matinée, mais parce qu’il a passé la nuit dehors : tu sais, hier soir j’étais avec Julie ! Mais si, Julie, celle qui a deux langues. On a dû le déranger, il est parti tôt. Tu peux monter le voir, si tu veux, le temps que je sorte tout. Et passe te laver les mains dans ma chambre, il doit rester un bac d’eau claire propre. Et enlève tes bottes avant de monter ! », lâcha-t-elle tandis qu’il s’éloignait.

Elle sortait les couteaux quand des gémissements se firent entendre par la porte qui donnait sur le jardin. D’un coup d’œil, elle vit la chevelure blanche de Kethys, la voisine, s’agiter à sa fenêtre. C’était une bonne amie, qui possédait des ruches et à qui elle avait maintes fois demandé conseil pour s’occuper des abeilles de Basphel, qui, malgré les différences anatomiques qu’elles avaient avec l’espèce commune, fonctionnaient similairement. En attendant Adam, elle s’accouda au petit portique qui la séparait de la cour, en observant le visage rosi de l’apicultrice aller et venir avec un petit sourire. C’était un petit jeu auquel elles s’adonnaient régulièrement. Ni l’une ni l’autre n’étaient Déchues, mais si Jil avait su s’adapter avec une facilité effrayante au mode de vie d’Avalon, la seconde, une Orisha installée depuis un peu moins de cinq ans, ne s’y était pas encore tout à fait habituée. Elle tentait de réserver ses ébats aux moments intimes, et ne prenait pas part au voyeurisme ambiant sans s’y contraindre. La rousse lui avait proposé de s’y entrainer en se faisant spectatrice occasionnelle, et en s’exhibant de temps en temps dans le jardin ; mais elles n’interagissaient pas plus que ça, pas comme c’était généralement le cas avec les Déchus. Elles se contentaient d’être présentes et d’observer sans rien dire, avec une politesse discrète qui aidait sa voisine à appréhender petit à petit la chose. La voir s’adonner à des ébats et donner de la voix plus qu’elle n’osait le faire d’habitude était un bon signe que leur petite thérapie faisait effet. Lorsque l’Orisha la remarqua enfin, elle lui tira la langue avant d’être de nouveau ramenée en arrière par les mains puissantes de son bûcheron de mari. Jil en fit de même et s’en retourna à sa cuisine. Elle tira un large livre d’une étagère, et commença à le feuilleter. Elle haussa la voix pour se faire entendre d’Adam :

— « Tu veux préparer quoi pour commencer ? Un dessert, une entrée, un plat, une pâtisserie ? J’ai de quoi faire une tarte au citron, ou un flan. On peut faire des brownies aux herbes, ou une quiche au fromage de Wëltpuff… »

861 mots.


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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Ven 24 Jan 2020, 17:12

    Milk & Bone - Natalie

    - « T’es sûre que tu n’as pas déjà pris un bain ? »

    Un savon qui moussait bleu et qui excitait comme une puce ? Je m’imaginai la jeune femme encore plus hyperactive qu’elle ne l’était déjà et me mis à rire. Si de la fumée venait un jour à lui sortir des oreilles, ça ne m’étonnerait même pas. Quant à moi, je n’avais pas besoin de savon magique pour être excité comme une puce, dans un autre sens.

    Je pris le tablier qu’elle me tendait. Ça me rappelait un rêve que j’avais fait quelques temps auparavant, un rêve pas très sage. Je n’en avais toujours pas parlé à Kaahl mais préférais le taire, des fois qu’il essaye de m’étrangler soudainement pour avoir toucher à l’Ange dans mon subconscient. Taré. Je mis donc le tablier, évaluant ma silhouette un court instant. Je n’étais pas particulièrement maladroit mais il valait mieux protéger mes affaires. Jil avait toujours pleins de choses très utiles chez elle.

    - « Je m’en rachèterai peut-être un… »

    Je l’avais dit tout bas. Le dernier avait été découpé par une femme un peu trop folle pour moi qui, en plus de me faire peur dès que nous avions mis le pied chez moi à cause de son regard soudainement changeant, avait sorti une paire de ciseaux au beau milieu de notre séance de cuisine sensuelle. Je ne voulais même pas évoquer ce qu’elle avait fait avec ensuite. Traumatisant, même pour un Luxurieux.

    - « D’accord, je reviens. »

    Julie à deux langues. Elle m’en avait déjà parlé. Depuis, j’avais envie de la rencontrer.

    J’enlevai mes bottes et montai à l’étage pour aller voir le chien. Je le trouvai sur son tapis. Je jouais le jeu devant Jil mais j’avais compris depuis un certain temps que ce n’était pas un vrai chien. Je m’assis par terre à côté de lui, le dos appuyé contre le lit. Je mis ma main sur la couverture.

    - « Moi, je serais resté si j’avais surpris Jil avec Julie. Mais je comprends, ça doit être sacrément frustrant. Enfin… J’imagine que tu dois voir quelqu’un toi-aussi depuis les siècles que tu vis avec elle. »

    Jil ne se rendait pas compte à quel point il était impossible que son chien soit un véritable animal. Il aurait pu être éternel mais qu’il puisse survivre tout seul quand elle partait des mois… Il y avait énormément d’histoires autour de Thor, qu’elle racontait à qui voulait les entendre. Je crois que la plupart des gens avaient compris qu’il s’agissait d’un Eversha mais que personne n’osait lui en toucher mot. Peut-être que quelqu’un l’avait déjà fait et qu’elle ne l’avait pas cru… En tout cas, ce n’était pas à moi de le faire.

    Après m’être lavé les mains, je me dirigeai vers le rez-de-chaussé tout en faisant un petit signe de la main au chien, qui semblait continuer de roupiller, au passage. Il jouait bien les innocents celui-là.

    - « Attends j’arrive ! »

    Je préférais être à côté d’elle et voir ce qu’elle faisait. Je me glissai dans son dos et regardai les images par-dessus son épaule.

    - « Tu sais que je ne suis pas très doué de mes doigts hein ? »

    Je m’assurais qu’elle savait.

    - « Pour la cuisine en tout cas. »

    Je pouvais suivre une recette mais inutile de me demander d’improviser quelque chose. Je n’étais pas bon non plus pour les décorations et, à chaque fois que je cuisinais, c’était toujours des choses simples qui ne demandaient pas beaucoup de temps. Mon fils m’en voudrait sans doute plus tard de ne pas avoir franchement éveillé son palais. Peut-être qu’il fallait que j’engage un cuisinier ? J’en avais les moyens. Ce n’était pas une si mauvaise idée.

    - « Voyons ça… »

    Je tournai un peu les pages, doucement, pour lui laisser le temps de protester si elle voulait rester sur un plat.

    - « Je ne sais pas… Le fromage de Wëltpuff c’est délicieux… ummm… Comment faire ? Peut-être faire le dessert d’abord. Si c’est un gâteau, il aura le temps de refroidir pendant qu’on fait le reste. Sinon… J’ai vu que tu avais pleins de courges, ce serait bête de ne pas les utiliser. »

    Je plaçai mon doigt sur une recette de lasagnes aux six légumes.

    - « Ça a l’air bon. »

    Je me reculai un peu, pivotai et m’appuyai sur le plan de travail pour la regarder.

    - « Deux langues quand même… »

    Le commentaire m’avait échappé et j’en ris, profondément amusé.

    - « Ça devait être bien. Enfin… La cuisine on a dit. La cuisine. La cuisine. Ce que j’aimerais bien c’est… en entrée, une salade avec des briques de fromage de Wëlpuff chauffé et quelques noix. En plat les lasagnes aux six légumes avec… Je ne sais pas trop ce qu’on pourrait faire avec, tu as une idée ? Et en dessert… un flan ! Quoi que ton brownie aux herbes me tente aussi… J’ai envie de tout dévorer. »

    La Gourmandise, ça me parlait aussi.

    - « Ça se passe bien tes entrainements de Puff-Puff Gueurles ? J’aimerais bien venir vous voir un jour. »

    858 mots



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Jil
Mer 04 Mar 2020, 19:52


Distraitement, la Lyrienne porta son pouce à ses lèvres, l’humecta et tourna une page de son épais recueil de recettes. Le papier était jauni et raidi par les années, les coins de la reliure étaient usés et décharnés, mais entre tous, cela restait l’un de ses livres favoris. Il portait l’odeur du vieux parchemin et de la cuisine : la farine, l’huile et la friture, subtiles et presque indiscernables, mais bien présentes. Quand le Déchu s’en revint à la cuisine, il se cala dans son dos, le menton sur l’épaule. Ses bras passés sous les siens, il commença à parcourir le livre doucement. Elle ignora superbement le commentaire tendancieux du Luxurieux, car bien consciente de l’effort qu’il produisait déjà pour rester concentré sur une tâche qui n’impliquait pas d’activité sexuelle immédiate. Malgré sa propre envie, elle savait qu’au moindre signe de faiblesse de sa part, ils se redresseraient une ou deux heures plus tard, couverts de farine. Le laissant se chercher une recette, elle s’appuya sur sa poitrine, commentant avec entrain chacun nouveau plat :

— « Ah alors ça, c’est super bon, mais c’est vrai que c’est pas souvent qu’on met la main sur du cœur de dragon. Oh, alors ça j’en ai fait l’autre jour pour les filles, mais j’avais mis trop d’épices : on avait toutes la bouche en feu, mais on avait pas assez d’eau et de lait pour tout le monde, alors Maegritta a fait comme elle pouvait et elle a mis la main sur un humain qui se baladait dans la rue ; je te jure qu’en à peine une minute, elle avait obtenu de quoi se rincer la bouche. Hm, ça c’est bien, mais plus en hiver, quant à ça, c’est une variation à base de fibule de Bousillette, et j’en ai plus. Tu veux ça ? En entrée c’est parfait, c’est assez simple et c’est de saison. Faudra peut-être aller chercher un peu de pastèque au marché, mais tout le reste, j’ai. Niveau dessert, si tu veux on peut mixer un peu. Des cupcakes brownies aux herbes, et on a qu’à faire une tarte au flan à côté. Les lasagnes ça sera super, en plus tu vas voir, c’est pas si simple qu’on y croit. »

Il se dégagea d’elle pour s’appuyer sur le plan de travail, et sembla rêveur un instant en évoquant les deux langues de Julie, elle lui fit les gros yeux avant d’éclater de rire. Avec un sourire triomphal, elle ouvrit grand la bouche et tâcha de lui montrer son nouveau petit tour :

— « ‘Ai appris –a au-i, regar- ! »

Du fond de sa gorge, une petite lumière orangée monta, et l’espace d’un court instant, une étincelle lui courut sur la langue avant de scintiller et de s’éteindre. Ravie d’avoir réussi du premier coup, elle prit une pose triomphale, la langue toujours pendante :

— « Bon –ar cont-e ça en-ourdi –a –angue ! »

Tout en allant poser le livre sur un petit chevalet prévu à cet effet, elle mâchonna sans but jusqu’à retrouver toute sa sensibilité. Très vite, elle fut de nouveau apte à parler aussi clairement que d’ordinaire.

— « Crois-moi, crois-moi pas, c’est super efficace, me reste plus qu’à trouver le bon dosage ! »

Elle enchaîna avec légèreté sur le sujet des Puff-puff Gueurles, laissant le Déchu à son imagination.

— « Super ! On s’amuse comme des folles, et en plus de ça, sans vouloir me vanter – mais un peu quand même – on gagne en renommée depuis que j’ai repris les rênes de l’équipe, on va bientôt faire une représentation chez les Magiciens, je peux te dire qu’on va en entendre parler pendant quelques temps. On a des nouvelles recrues qui sont aussi agiles qu’affamées, ça va donner ! Oh bein ça, tu peux venir, les filles seront ravies d’avoir un peu de public pour s’entrainer – surtout si c’est toi, celles qui te connaissent pas encore en meurent d’envie à cause ce qu’on leur raconte : je leur ai parlé du coup avec le machin et le truc, elles tenaient plus en place ! »

Sans s’arrêter de parler, elle puisait ses ingrédients dans les tiroirs, les placards et les cagettes de la cuisine, identifiant d’un coup d’œil les légumes murs et ceux qui gagneraient à rester encore un peu au soleil. Elle posa tout sur un coin du plan de travail, sorti un sac de farine, et en étala une bonne poignée.

— « BON ! On parle, on parle, mais tu vas devoir mettre la main à la pâte. Quatre œufs, du sucre, de la farine, et on trime, allez hop hop ! »

Elle lui jeta presque un saladier en bois, et avec des gestes lents et précis qui faisaient ressortir son côté institutrice, elle lui montra comment ouvrir un œuf sans mettre d’éclat de coquille dans le mélange.

— « Et une fois qu’on aura fait ça, il faut éplucher les légumes, beurrer le moule – arrête de rire – mettre le four en marche, aller chercher la pastèque et sortir le fromage qui est à la cave. Tu sais le reconnaitre ? Non, bon, on ira ensemble. Allez, en avant ! Ça va être super ! »

850 mots.


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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Sam 09 Mai 2020, 23:27

    - « En une minute ? D’un autre côté… Oui. »

    Soit elle était très douée, soit l’homme avait été totalement pris au dépourvu. Je penchais plutôt pour la deuxième option. S’il n’était pas habitué à la chaleur d’une bouche ni à se faire alpaguer dans la rue par une femme, ça pouvait donner ça… ou l’empêcher de bander. Ça me rappela un peu ma jeunesse : je voulais le faire tout le temps mais était incapable de tenir longtemps. Ce genre d’anecdotes ne m’arrivait plus maintenant.

    - « Oh… Et sexuellement, y a un truc à tenter ou c’est juste un effet lumineux ? »

    Je pris une grande inspiration, juste après qu’elle m’eut donné sa réponse. J'avais envie de me laisser glisser sur sa langue maintenant.

    - « Cuisine. »

    Jil parlait beaucoup, souvent pour ne rien dire. J’adorais pourtant l’écouter monologuer. Sincèrement, j’aimais ça, mais mon esprit avait tôt fait de revenir à mon sujet de prédilection. Je voulais lui faire l’amour en pleine conversation, juste pour voir jusqu’où elle tiendrait son débit de paroles. L’idée de l'entendre me parler de lasagnes entre deux gémissements m’excita plus que de raison. J’avais dit que je resterais concentré. Il fallait que je reste focaliser sur notre tâche.

    - « Ça ne m’étonne pas que vous gagniez en renommée si c’est toi qui gères l’équipe. »

    J’aimais cette femme, toujours partante et motivée. Elle s’investissait à fond pour ce en quoi elle croyait. Je l’admirais pour tout ce qu’elle savait faire de ses mains. Contrairement à moi, elle avait plusieurs domaines de prédilection. J’aurais aimé pouvoir toucher à tout et être débrouillard mais ce n’était pas le cas. J’étais constant dans mes passions : le sexe, la littérature, l’éducation et l’écriture. Ces quatre domaines construisaient ma vie jour après jour.  

    Quand elle eut fini son paragraphe verbal, je ris.

    - « En même temps, le truc et le machin c’est l’une de mes spécialités… »

    Lorsqu’elle poussa son « Bon », je me mis à l’observer avec plus d’attention. Elle aurait pu être chef de chantier. J’étais certain qu’elle aurait mené tout le monde à la baguette. La mienne était tendue et n’avait pas l’air de se soucier de ma volonté de rester pleinement concentré sur la cuisine. Si, en plus, elle continuait d’employer des expressions comme « mettre la main à la pâte », mon état ne s’améliorerait pas.

    Je pris le saladier et la regardai faire. C’était mignon cette volonté de me montrer comment casser un œuf. Si je n’étais pas un grand chef, je connaissais quand même les bases. Il fallait bien que je me nourrisse. J’avais envie de lui montrer d’autres choses. Je soupirai. Je ne savais pas ce qui me prenait aujourd’hui mais j’étais particulièrement obsédé, plus que d’habitude. Je n’arrivais pas à décrocher, sans doute parce que le sexe m’était interdit. Je n’aimais pas que l’on m’enchaîne à des obligations. Ce que je ne pouvais pas avoir me faisait toujours cet effet là. Il suffisait qu’on me dise non pour une raison que je considérais comme injustifiée et mon envie ne faisait que décupler.

    - « Bien, chef ! »

    Je continuai à m’occuper des œufs tout en l’écoutant. Je ris lorsqu’elle parla de « beurrer le moule ». Elle faisait exprès, il n’y avait pas d’autres explications possibles. En attendant, je n’avais toujours pas perdu le contrôle. Comme mes mains étaient occupées, ça aidait. Si je ne les avais pas eus sur le saladier et le fouet, j’aurais commencé à la tripoter, même inconsciemment.

    - « Il n’y a pas longtemps j’ai rêvé que je faisais une bûche avec une Ange, Laëth Belegad. Je ne sais pas si ça te dit quelque chose ? On faisait la cuisine et le rêve n’arrêtait pas de tressauter. Tantôt on mettait la main à la pâte de façon sage et tantôt… c’était beaucoup moins sage. Ça m’arrive souvent de faire des rêves érotiques mais celui-là avait l’air si réel que ça en était troublant. »

    Je ne savais pas vraiment pourquoi je lui racontais ça, peut-être parce que j’avais l’habitude de lui parler de tout et de rien.

    - « C’est drôle parce que je connais quelqu’un, ne me demande pas qui, qui aimerait cette femme pour lui seul. C’est un peu une chasse gardée, mais ça m’embête, par principe. J’ai envie de la séduire juste comme ça, sans raison. Je crois que je ne suis pas très gentil au fond. C’est une Ange en plus, si jamais elle tombe amoureuse de moi, elle sera malheureuse. Tu crois que je suis méchant ? »

    C’était une vraie question. Irresponsable, je savais que je l’étais. Il n’y avait qu’à compter le nombre de femmes qui étaient tombées enceinte par ma faute. Je fuyais mes responsabilités dès que j’en avais l’occasion et c’était presque un miracle que j’ai tenu en tant que professeur aussi longtemps. J’aimais ça, tout simplement. Gentil ou méchant… Je ne savais pas vraiment. Mon comportement irréfléchi causait parfois du tort aux autres.

    - « On va la chercher cette pastèque ? »

    Prendre un peu l’air me ferait du bien.

    845 mots



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Jil
~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~

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◈ Activité : Prof de Botanique, Puff-Puff Gueurle (Équipe C), Patronne de la Tendre Miche
Jil
Ven 29 Mai 2020, 09:19


Elle écoutait patiemment le rêve d’Adam, ne l’interrompant que rarement avec un conseil : « Plus vif, d’un coup sec du poignet, comme ça, hop ! ». Ce n’était pas la première fois qu’ils échangeaient des histoires de rêves érotiques, mais depuis quelques temps, ceux du Déchu s’étaient complexifiés, et il n’était pas rare que des considérations qui tenaient plus de l’Envie ne s’y tissent. En réalité, son meilleur ami s’étoffait avec le temps, il changeait un peu à chaque fois qu’ils se voyaient ; Jil supposait – à juste titre, pour une fois – qu’il devait vivre des aventures autrement plus complexes que les siennes. La Lyrienne, elle, était bien différente. Elle était plus vieille que lui de quelques siècles, et n’était pas passée par le quart des transformations physiques ou psychologiques qu’il avait pu connaitre. Elle vivait et rencontrait des choses et des gens surprenants, mais elle, elle était toujours fidèle à la Jil qui avait emménagé à Avalon, des ères auparavant. Ce n’était ni une bonne, ni une mauvaise chose, et elle-même n’y prêtait pas particulièrement attention. Il ralentit progressivement le mouvement de son fouet en terminant le récit de son rêve, presque mélancolique sur sa propre moralité. Quand il eut fini, elle répliqua sans hésiter :

— « Moi, je te trouve pas méchant. Et puis c’est sa faute, à l’autre aussi ! Depuis quand on peut pas s’aimer à plusieurs ? Et aussi, je vois pas comment on peut être malheureuse si on est amoureuse, enfin –  je suppose. Tiens, épluche-moi ça. »

Elle lui tendit deux courgettes, et un économe. Ils avaient encore un peu de travail à effectuer avant de partir au marché, et il fallait lui garder l’esprit et les mains occupées. Elle s’attela à l’évidage et à la découpe d’une courge joliment bombée, manipulant le couteau avec une dextérité durement acquise.  D’un coup de poignet, un cercle fut tracé sur le sommet de la citrouille, et elle ôta le chapeau improvisé avec un ‘pop’ satisfaisant. Pendant qu’elle usait d’une grosse cuillère pour en prélever les entrailles, elle donna son avis au Déchu :

— « Si les Anges n’étaient pas aussi têtus, ils pourraient tout simplement se mettre au mode de vie à l’Avalonienne. Regarde Kethys : bon, elle a pas été élevée avec toutes les règles Angéliques, mais à la base, elle vient d’un peuple monogame, et pas porté plus que ça sur le sexe. Après quelques temps d’acclimatation, elle envisage déjà sérieusement d’inviter quelques copines pour baiser. C’est dommage que la Déchéance n’existe plus, ça c’est vrai – d’ailleurs est-ce qu’on pourrait pas juste la faire nous-même ? Il y en a bien qui changent d’apparence, ça doit pas être si compliqué de changer de race… En fait, faudrait que les Déchus soient des genres de Vampire, comme ça tu lui mords le cou et paf ! T’en fais une Déchue. Et tu me la ramène pour qu’on fasse connaissance ! Je suis sûr qu’elle doit être très jolie. Hé, les Eversha ils peuvent faire ça aussi ! Illuvetie me disait que c’était d’ailleurs assez problématique, de temps à autre. Il faut vraiment faire attention quand tu mordilles, et apparemment, les Cobra c’est vraiment leur truc. En fait, c’est ça : il faut que les Déchus reprennent la Déchéance, mais chez eux ! Comme ça vous pourriez avoir un genre de système pour convaincre les Anges de venir s’amuser un peu, et ils se rendraient vite compte de ce qu'ils ont manqué. Et tant pis pour les Anges si leur pays est trop nul pour garder leur peuple chez eux ! »

Jil eut terminé d’éplucher sa part bien avant son invité, et elle alla raviver les braises qui couvaient sous le four, en actionnant le soufflet régulièrement. Elle jeta un œil au Déchu, penché sur sa tâche, en étrange contemplation devant la rigidité d’un concombre. Pas besoin d’être très vif pour savoir ce qui lui passait par l’esprit : et la Lyrienne était très vive. Sans un bruit, elle fit tomber sa robe au sol, et retira son haut, sans quitter son tablier. Elle ne portait rien en dessous - ç'aurait été une insulte à la tradition Avalonienne du Tablier. L’air de rien, elle alla chercher le moule en porcelaine, la brique de beurre, et avec un sans gêne apparent, donna un petit coup de coude à Adam pour qu’il se décale.

— « Fais-moi un peu de place ! »

Elle se glissa entre lui et le plan de travail en bois, les fesses pressées contre son bassin, légèrement penchée en avant, et commença à étaler le beurre sur les parois du plat, sans se presser. Il ne pouvait voir son visage de là où il était, mais elle faisait son possible pour se retenir d’exploser de rire ; lèvres pincées.
813 mots.


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Adam Pendragon
Mar 04 Aoû 2020, 16:39



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Cours de cuisine


« C’est vrai qu’il est égoïste et sans doute plus méchant que moi. »

Ce n’était pas « sans doute », c’était le cas, même s’il était obligé de bien traiter Laëth s’il ne voulait pas risquer sa couverture.

« Oui madame. »

Je pris ce qu’elle me tendait entre les mains. Un grand sourire éclaira mon visage. Les courgettes avaient souvent une taille parfaite. Celles du marché étaient assez petites mais je savais, pour en avoir déjà vues, que si on les laissait pousser plus, elles devenaient si énormes qu’aucune Luxurieuse ne pourrait s’asseoir dessus. Je ris, en retirant la peau, tout en regardant Jil faire de son côté. Elle était bien plus douée que je ne l’étais, aussi parce qu’elle adorait cuisiner. Si je m’écoutais, je passerais sans doute ma vie chez elle, juste pour pouvoir goûter chacune de ses préparations et lécher le plat (et là, je ne parlais plus vraiment de cuisine). J’étais quand même curieux vis-à-vis de son chien. La prochaine fois qu’elle partirait en excursion, je lui demanderais de garder Thor. Puisque j’étais certain qu’il s’agissait d’un Eversha, j’essaierais de le faire sortir de sa cachette de poils.

J’écoutai la suite du discours de Jil, qui parlait toujours autant, avec intérêt. La Déchéance était un gros problème chez les Déchus et, ce, depuis le début de l’Ère de la Conciliation. Depuis toujours, les Anges s’étaient occupés de déchoir et les Déchus de repentir. Qui de plus experte que la race en question pour savoir qu’un individu n’était plus apte à en faire partie ? Pourtant, le processus semblait cassé. Les pourparlers avec les Anges étaient au point mort et plus aucun Ange ne devenait un Déchu depuis la troisième partie de la Renaissance du Dieu-Roi. Ça inquiétait et interrogeait, même si mon peuple n’avait pas besoin des déchéances pour survivre. C’était simplement contre-nature de laisser un Pécheur évoluer parmi les Anges. Il n’y avait plus sa place.

« Des Vampires hein ? »

Je ris. Au fond, elle n’avait pas tort, pas pour le fait de mordre les Anges mais pour le reste. À l’heure actuelle, je me doutais que ce qui gelait le processus était surtout d’ordre politique, afin d’éviter d’offenser les Ailes Blanches. D’un autre côté, qu’en avions nous à faire de leur avis ? Ils représentaient les pires coincés des terres et, en plus, ils n’étaient plus qu’une poignée. Le Dædalus pourrait parfaitement décréter dès demain que, maintenant, les Déchus se chargeaient de la déchéance et point. Ce qui avait appartenu jadis aux Ailes Blanches pourrait appartenir dès maintenant aux Ailes Noires. Ce ne serait plus une cérémonie de la honte mais une cérémonie de bienvenue qui attendrait ceux qui s’étaient perdus dans n’importe quel Péché.

« C’est vrai qu’elle est jolie. Ça va. Puis je ne suis pas sûr de pouvoir la mordre pour en faire une Déchue. Ce serait plutôt elle qui me mordrait si tu veux mon avis. Elle a un caractère de chien. »

Au moins, Kaahl et Laëth iraient bien ensemble. Publiquement, il ferait l’homme patient et coincé et elle sa petite boule d’énergie, instable émotionnellement parlant et provocante à ses heures.

« Et je ne parle pas de Thor mais plus d'Athéna, la chienne de Madame Ponphyta. J’ai arrêté de coucher avec elle à cause de cette bête enragée. Elle m’a mordu les fesses alors que j’étais en train de copuler avec sa maîtresse… Pour le coup, je ne me suis jamais enfoncé aussi profondément dans personne. »

Je ris en me rappelant la scène.

**

Je me demandais si Jil utilisait parfois les légumes qui poussaient dans son potager pour se faire plaisir. Bien lavés…

« Hum… »

Je donnai quelques petits coups d’index dans un concombre. C’était suffisamment gros et rigide (même si je le savais déjà).

« Oh d’accord d’accord ! Arrête de me pouss… »

Je souris, en baissant les yeux et en bougeant la tête de façon négative, tout en m’humectant les lèvres.

« Dîtes voir, professeur Jil, ça ne se fait pas de se trimballer les fesses à l’air juste à côté de mon entre-jambe. On a dit que c’était un cours de cuisine respectable ici. »

J’avais déjà baissé mon pantalon. Le respect pouvait mourir dans son coin, je n’en avais jamais rien eu à faire de lui. Mes mains glissèrent sur les fesses de Jil afin de la positionner correctement et de l’amener à moi. Comme disait le proverbe : Lyrienne excitée, préliminaires évités. J’adorais en faire mais c’était bon aussi comme ça.

« Je vais aller doucement pour ne pas te déconcentrer mais si jamais tu veux que j’accélère, dis-le. »

Elle n’était plus du tout la seule à sourire à présent.



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