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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Dim 16 Mai 2021, 14:37



Partenaire : Solo
Intrigue/Objectif : Bim bada boum, ça va être très violent ♪

~~~

" Zawa'Kar, par pitié, arrêtez de me suivre… " Il allait en devenir fou.

À force d'être aussi bruyant, les rumeurs sur le Draugr se répandaient telle une traînée de poudres. Il ne s'était jamais présenté aussi discret, mais le mariage de la Hǫfðingi n'avait fait qu'empirer les choses. Raciste et passionné, la liaison avec un Orisha – sans parler des enfants – lui resta en travers dans la gorge. Les Chamans semblaient l'avoir omis, mais on se situait encore dans les racines de l'ère de Nīḍalu. En outre, Zawa'Kar s'était mis en tête que le jeune Draaskag ne pouvait être que son fils et pas celui de ce cul bordé de nouilles de Köerta. Au milieu de tout ça, Kewa'Enre'O perdait foi en ses plus ferventes idoles. Il venait tout juste de comprendre pourquoi le précédent Roi les traitait tous de "sombres imbéciles". De la part du Fou des Dieux…


" Dasäha'lhm (Prince), c'est l'heure de votre entraînement quotidien ! " L'envoyé du Draugr n'en démordait pas.

" Je n'ai jamais eu d'entraînement quotidien avec le Draugr… "

Sur le coup, le soldat se sentait perdu. Pourquoi alors son chef s'impatientait autant ? Le Souw'Ni roula des yeux. Pour un peu, le peuple finirait bien par croire qu'il y ait un lien fort et caché entre Soa'Lêtó'Ha et Kewa'KirZam'O ; alors que les multiples discussions entre les heureux mariés tournaient cette histoire en ridicule. Draaskag ne voyait guère sa mère être aussi attachée à ce grand lourdaud. Enfin bon, il n'était qu'un adolescent qui ne captait pas toujours les subtilités de la vie adulte.

Puis, le fils de Léto avait une nouvelle à confier sur-le-champ.

Il la retrouva dans le jardin caché de Zaowa. Un jour, sa mère lui raconta que c'était ici que Devaraj se rendait pour trouver la paix, avec ses bestioles et autres monstruosités. Dans le plus grand des secrets, elle s'était arrangée pour connecter cet endroit à ses propres quartiers. Mis à part la recherche de calme, Léto en avait fait son atelier de recherche. Ridere, Akésarlha, Omije, les projets se multipliaient dans la tête de la Souriante. Mais bien sûr, l'ancienne Orisha utilisait tout autant les lieux pour peindre en toute sérénité. Il parut qu'elle s'était penchée sur une nouvelle collection de tableaux, même s'il n'avait rien compris à son charabia sur des "rêves". Parfois, sa mère pouvait paraître autant comme un génie qu'une véritable folle à lier.

Pour cette fois, la Hǫfðingi méditait. Du moins, son regard coulait sur son propre reflet dans l'eau. Au centre de cet étang, Draaskag crut avoir affaire à une représentation effrayante de la colosse. Pourquoi fixait-t-elle l'eau avec une telle intensité ? Pourquoi ses iris vairons s'illuminaient autant ? Elle était vraiment une reine : à la fois mystique et inaccessible pour le commun des mortels. Le jeune Souw'Ni avait tant d'obstacles à surmonter pour se rapprocher d'un tel statut.


" Mère. " Se manifesta-t-il en prenant la peine de s'agenouiller, même si elle détestait ce genre de courbettes au sein du cercle familial.

Aussitôt, les yeux de la Chamane s'éteignirent pour remonter sur Kewa'Enre'O. Un sourire aux lèvres fit office de salutations.

" Pardon de te déranger, mais il y a des bruits étranges dans une chambre. " Il était sérieux et cela dissipa son scepticisme.

" Des bruits ? "

" On aurait dit des chuchotements et des rires lugubres. Un guerrier s'est permis d'entrer pour vérifier mais n'en est jamais ressorti. "
Il baissa les yeux, cette situation l'embêtait pas mal.

" Tu aurais voulu voir par toi-même, pas vrai ? " Touché, avec son sourire narquois si caractéristique.

" Ce qui m'a rendu méfiant est le fait que même les Esprits n'osent pas s'en approcher. Et le garde ne répond plus… "

Pas un mot de plus n'était nécessaire : quelqu'un ou quelque chose cherchait à secouer leur quotidien aux palais. Ce n'était pas la méfiance qui l'animait ; c'était son instinct de protectrice. Si sa propre chair en avait la chair de poule, il n'y avait plus qu'elle pour régler le problème.

Après avoir insisté suffisamment pour que Draaskag demeurât en retrait, la Hǫfðingi alla se planter devant cette soi-disant porte maudite. Les Chamans se montraient sensibles aux flux magiques, les liens spirituels dont se servaient les défunts pour se raccrocher à leur monde. Leurs yeux parvenaient à les discerner et à voir par-delà. Dans ce cas précis, n'importe quel médiateur saurait que le surnaturel intervenait. Mais pour Léto, une élue des Ætheri, c'était à la fois plus précis et plus profond : ce qui s'y tapissait relevait du divin. La Sùlfr était résolue à surmonter ce genre d'épreuves, ainsi ne se morfondit-elle pas en questionnements. Agir et répliquer par la suite. Elle ouvrit la porte ; rien d'anormal. Elle y esquissa quelques pas ; cela semblait naturel. Elle referma derrière elle ; son destin fut scellé.

Il y avait une odeur familière. Froide et tenace, comme si on cherchait à l'étouffer. La blonde ne parvenait pas à identifier cet effluve, elle lui évoqua néanmoins de douloureux souvenirs. À première vue, la fameuse chambre ne dénotait guère de ses consœurs. Toutefois, une nouvelle fragrance très particulière vint la contredire : l'odeur du sang. Elle jeta un œil de l'autre côté du lit et y trouva le cadavre encore bien frais du malheureux ayant sauvé, in extremis, son fils d'un funeste sort. Ce qu'il lui sembla très étrange sur le coup était la cause de cette mort. Le Zawa'Kar ne portait aucune blessure et son sang ne coulait point sur leur sol ; cependant, Léto était persuadée que cette émanation provenait du liquide vital et écarlate. La Reine y était bien trop accoutumée pour être aussi catégorique. Son attention vogua plus en amont sur la pièce : Draaskag disait vrai quant à l'absence des spectres. Plus qu'une anomalie, un tel phénomène s'apparentait à de la…

Folie.

Le Masque. L'espace d'un bref moment, Léto se revit plonger dans le tourbillon démentiel qui couvrit Awaku No Hi, à l'époque où l'emprise de Nīḍalu commença à s'affirmer. Juste un instant suffisait à lui rappeler ce que cet artefact provoqua en elle. Il s'était immiscé jusque dans ses plus profondes blessures, enfouies sous cette solide armure. Si la Chamane craignit le pire à la vue du Masque, il n'en fut pourtant rien. Il reposait sur l'oreiller, comme trônant sur ce maigre royaume où Ezechyel le menaçait constamment. Le Masque était juste là et ne fit qu'attirer son attention. Cette fois, la Sùlfr exprima sa méfiance. C'était comme si son ennemi changeait de tactique. Soudain, les interstices orbitaux de l'artefact se mirent à s'illuminer d'une lueur turquoise. Le Masque lévita au-dessus du lit, prêt à se manifester à la nouvelle intermédiaire des Dieux.


" Quand est-ce que ta Folie a commencé ? "

La voix était caverneuse, elle résonnait en écho dans son crâne, tenace. Ce ne pouvait être que de l'ordre du divin. Léto ne songea point à répliquer ou à se protéger, car face à Nīḍalu, il était déjà trop tard pour fuir. Elle ferait ce qu'elle savait faire le mieux : endurer et survivre. Quant à la réponse à cette question…

" Drosera. "

En un battement de cils, Léto n'était plus à Zaowa. Les fragrances glaçantes de tantôt persistèrent et sa vision lui fit aussitôt comprendre ce qu'elle craignait. Autour d'elle se dressait d'immenses murs à la roche noire, de la vase y serpentait jusqu'à joindre l'eau stagnante dans laquelle plongeaient ses pieds nus. Au plafond, telles mille lames, des stalactites menaçaient d'abattre les pauvres fous cherchant à sortir. Tous ces détails et cette pression lui rappelèrent cette épreuve qui avait balayé sa brune félonie, ce défi qui lui avait été donné afin de nouer un lien avec ses pairs. Cette chance de ne plus porter la marque de l'hérésie. Le Labyrinthe.

J'ai déjà survécu. Cela ne fut pas facile mais Léto en était, effectivement, ressortie vivante et suffisamment indemne pour rallier les rangs du peuple. Comprendre les intentions de l'Æther de la Folie ne l'aiderait pas plus à avancer. Et quand bien même, en était-elle capable ? Par moments, elle admettait elle-même ne pas arriver à comprendre Devaraj, alors l'incarnation de la Folie pure… Pour autant, la Sùlfr ne se dégonfla pas. L'Æther souhaitait lui faire subir à nouveau les épreuves du Labyrinthe ? Soit. Elle sortira.


" Tu as traversé les plus grandes démences de ton existence. "

Elle avança. Pour illustrer les propos de Nidalu, un sifflement de serpent se fit entendre en fond. Aglakh – et par extension Aëran – fit germer cette graine bouillonnante en elle. Elle l'amena à endurer les sévices qu'une Orisha libre craignît. Les chaînes à ses poignets ne représentaient qu'une maigre partie de son supplice. De là démarra sa lente descente, où son Amour meurtri se métamorphosa en poison. L'eau sur son chemin prit une teinte verdâtre, quasi visqueuse. Tout comme la première fois, Léto ne comptait sur aucun plan pour s'extraire du Labyrinthe ; car seuls les Ætheri décideront de sa libération. En l'occurrence, elle savait que Nīḍalu cherchera à émietter son armure le plus possible, jusqu'à se lasser.

" Pourtant, tu n'as pas cherché à guérir, mais à subir. "

Elle atterrit dans une grande salle, guère différente des dédales précédents. Elle y discerna des ombres, certaines familières, d'autres moins. Les ténèbres ne lui adressèrent pas la parole, malgré tout leurs regards suffisaient à lui faire comprendre le message. Elles étaient ses bourreaux. Léto est déjà morte une fois, mais même Ezechyel n'était parvenue à la recueillir suffisamment vite ; elle s'était déjà relevée. Un tel exploit serait-il encore possible, alors qu'elle sentait les pinces de Nīḍalu contre son cou ? Il l'obligeait à les fixer. Comme si… ils étaient encore présents.

" Nier et endurer. Ceci est ta Folie. "

Les silhouettes reculèrent pour se fondre dans la roche. Néanmoins, leur présence continuait de l'accabler. Elles la laissèrent passer, afin de continuer ce périple. Maintenant qu'elle y pensait : depuis combien de temps s'engouffrait-elle dans les profondeurs ? Des jours et des nuits s'étaient-ils écoulés ? La faim et la soif tiraillaient-elles ses entrailles alors que la fatigue servit d'anesthésiant ? Nier et endurer. Cela devenait si clair. Comme si son visage revêtait le Masque. Elle s'immobilisa et porta aussitôt ses mains à son visage, en panique. Non, il était nu de l'artefact. Celui-ci apparut face à elle, flottant à sa hauteur.

" Tu seras parfaite. "

Un flash l'aveugla et la fit apparaître au centre d'une nouvelle salle. Sombre mais beaucoup moins poisseuse que le Labyrinthe en lui-même. La configuration cyclique de cet endroit lui rappela leurs temples. Celui-ci, pourtant, ne lui disait absolument rien. Le Masque continuait de léviter face à elle, ses iris bleutées plantées en elle. Le propre regard de Léto flotta pour capter les différents totems disposés autour d'elle. De petits autels les cerclaient et rappelaient quelques Dieux ayant guidé sa vie tumultueuse. Elle reconnut Edel et Ezechyel, forcément, puis Isahora, Sarina, Isemli, Haziel, Déiopéa, Freya, Kennocha, et le pire de tous : Sympan. Et en leur centre, Nīḍalu les narguait. Ce lieu était son ultime autel.

" À quoi bon ce vulgaire temple quand tu es capable de me proposer bien plus ? Elle n'avait alors plus le choix : elle avait une solution toute prête grâce aux Réprouvés de Gona'Halv. En gage de notre amitié, je vais te dévoiler la fin de ton existence. "

Un son heurté tonna dans le songe des pensées. Ses yeux s'écarquillèrent et sa peau devint livide. Ce n'était pas la Mort qui l'effrayait – tant les Chamans la vénéraient – mais les circonstances de celle-ci disséminèrent de nouvelles blessures en son âme. Léto n'arrivait pas à se convaincre que ce n'était qu'un vulgaire tour du Dieu ; car ce n'était pas le cas.

" Non… C'est impossible… Ses iris tournèrent au verdâtre et la magie s'emballa. JE REFUSE D'Y CROIRE ! " Le hurlement de Midos masqua le sien et le Báng opéra.

L'édifice s'écroula pour laisser place aux lueurs du jour. Elles éclairèrent la silhouette fumante de la Souriante. De l'autel de Nīḍalu, il n'en resta que des débris. Le Masque s'était volatilisé ; mais il n'était après tout qu'une représentation matérielle. Ce qui comptait, c'était le poison qui se mêlait à son sang.


" C'est faux… Drosera n'était pas le commencement. "

Léto savait exactement où regarder, par-delà les marécages de Pourprea. Au-delà de bien plus loin qu'Awaku No Hi. Ses iris demeurèrent fermes, tandis que sa main caressait une drôle de boule duveteuse.

" Miaou. "


2193 mots ~



By Jil ♪
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Latone
Ven 04 Juin 2021, 17:34




Un frisson. Ce sentiment, cette étrange intuition… Elle l'oppressait depuis bien trop longtemps. Elle était si familière, si palpable pour la Númendil. Pourtant, il lui était impossible de mettre le doigt dessus. Enserrée par le doute, Prune décida de se couvrir d'ignorance afin de pouvoir poursuivre sa mission. En tant que Guide, elle ne pouvait se permettre de paraître incertaine face à ses compagnons. Ils la regardaient, ils la suivaient. Un faux pas, une seule erreur, et leur confiance vacillera. Ce fut avec cet état d'âme que la guerrière débarqua de leur navire, afin de fouler les inhospitalières Terres Arides. La Marche Terne possédait peu de moyens pour se déplacer entre les continents, se mêlant bien souvent à des navires de voyageurs ou de marchands. Celui-ci, en revanche, leur fut attitré en guise de récompense pour une opération d'envergure à l'époque de Tlaalee-Aan. C'était un fier vaisseau, suffisamment neutre pour ne pas attirer les soupçons de quelconques pirates. On ne lui faisait quitter les côtes qu'en de rares occasions, plutôt exceptionnelles.

Cette fois, cette Marche était exceptionnelle. Car elle était secrète.

Les Marcheurs de Prune s'étaient réunis au Sud du continent afin d'embarquer pour le Dévasté. Se rendre sur ce dernier relevait toujours d'un certain défi pour les libérateurs ; tant d'ennemis les y attendaient. Sorciers, Démons, Vampires, autres bêtes assoiffées de violence… Sans une route précise pour rallier leurs alliés naturels – les Orishas – il leur aurait été presque impossible de pouvoir agir en de tels territoires. Récemment, on assistait à ce qu'on dénommait déjà la Guerre des Crocs, les tensions entre Vampires et Evershas ayant fini par éclater d'autant plus. Le navire Marcheur s'était alors éloigné le plus possible du plateau de Durienrisda. Hors de question d'être mêlé aux conflits de l'Antre des Marais, quand bien même le peuple bestial s'avérait être un voisin direct à leur citadelle. C'était un combat que les Voix ne pouvaient mener, pas encore. Du point de vue de Prune, la question fut vite répondue : la Marche passerait avant tout. Celle-ci, en l'occurrence, comportait bien plus d'impact. La jeune Hurabis s'était montrée très claire avec ses camarades, des hommes et des femmes uniquement de confiance. Leurs cibles étaient toutes désignées, leur quartier général dans le collimateur ; il ne manquait plus qu'à agir. Du moins, c'était bien tout ce qu'elle espérait. L'Orisha ne semblait plus souffrir des séquelles de sa capture par le Bleu Roi. C'était du moins ce que les guérisseurs pensaient, car un mal bien plus profond sommeillait, un maléfice aussi ancré que son propre Monstre. Et c'était la règle du jeu : avec sa promesse, il lui était impossible de se détacher de ces chaînes, tant qu'elle n'aura pas émis ses ultimes mots. Si les chœurs du Bleu Roi ne l'affectait plus autant depuis sa délivrance et l'éveil de sa propre Voix, il n'en était rien lorsqu'il était question de la véritable gangrène de Linos.


" Hurabis, nous attendons vos instructions. "

Pour les Marcheurs, il leur était inconcevable qu'une telle femme ait pu être kidnappée. Elle n'était point aussi impressionnante que sa mère, encore moins que leur glorieuse Latone, mais Prune faisait étonnamment partie des Guides que l'on craignait par leur simple regard. Elle était sympathique, mais ne l'exprimait guère plus. Elle était mignonne, et pourtant diablement dangereuse. Elle a survécu au Bleu Roi durant des heures, et ceci suffisait à lui accorder une certaine puissance. Si le récit de Latone était chanté… La Vigilante seule connaissait l'existence de Vertigo et de son lien avec la Bleue. En revanche, Prune fut la première à se voir confier le secret de Latone. Ce soir-là, cette dernière s'était livrée avec de nobles intentions, tout ça pour retourner se terrer dans le rôle de la Souriante. En ce sens, la Hurabis l'avait inspirée, elle lui avait donnée une chance de se lever ensemble face à l'adversité. Cette présente Marche était sa réponse, sa contribution à l'Empire.

" Marcheurs, retenez ces portraits. Ce sont les cibles à abattre en priorité. Les dessins griffonnés circulèrent autour de la table du campement principal. Les membres du Haut Parti font partie de la famille Númendil et gèrent l'édifice d'Eluvies. Ils possèdent une main d'œuvre remarquable, des mercenaires et des gardes dévoués. Leurs fanatiques représentent leur arme la plus dangereuse. Elle glissa un autre dessin, celui d'un enfant accompagné d'une créature s'extirpant de son abdomen. Ils les appellent "Vedelea", la plupart ne sont que des prisonniers, les autres sont des soldats d'élite. Les dits prisonniers sont souvent des enfants, très jeunes, conditionnés pour obéir au Haut Parti. Elle leur laissa quelques secondes pour digérer ces informations déchirantes. Dans l'idéal, nous pourrions libérer les Vedelea, mais s'ils passent à l'assaut… il est trop tard pour eux. Exécutez-les sans hésitation. Alors que le doute commençait à germer dans les rangs, elle posa sa main gantée sur la table. Dans d'autres circonstances, j'aurais pu devenir une Vedelea. Franche, ses yeux vairons dardèrent les Marcheurs. En tant que Númendil, je peux vous assurer que mes choix sont mûrement réfléchis. Il n'existe pas d'alternative à la suppression totale de ce vil réseau. Tuez les Hauts et leurs alliés, examinez les esclaves avant de prendre une décision quant à leur sort. "

" Nous ne faisons pas de prisonnier ? Y compris parmi les Hauts ? "

" Non…
Elle se redressa. Ce sont des êtres impossibles à soumettre. Son regard se fit sévère, résolu. Nous devons réduire leur existence à néant. Leur attention se focalisa sur la carte du territoire. Lorsque nous aurons évacuer les survivants, nous ne laisserons derrière nous que des ruines et des fantômes. "

~~~

D'un geste sec, Prune se débarrassa du sang poisseux de ces scélérats. Son Troisième Œil le lui avait fait entrevoir les suspicions de ses subordonnés, et ce depuis ses ordres stricts. Cependant, à partir du moment où ils virent par eux-mêmes les horreurs enfouis au sein de l'édifice, toute leur aversion se mua en rage. La sévère justice des Voix. Ainsi se dessinait le dessein de Senere, dont le Silence s'abattra sur cette maudite dynastie. Son culte s'ancrait petit à petit dans leurs esprits, sans pour autant que son existence fût connue, son nom encore moins scandé. Cette action, pourtant, s'apparentait comme une évidence. Les Númendil annihilaient les Voix pour les manipuler à leur guise. Intolérable. Sous cet angle, Prune commençait presque à assimiler les divagations du souverain déchu de Linos.

Dans un recoin du couloir, le petit garçon chercha à s'échapper par des cavités semblables à des tunnels pour rats. Ce fut ainsi que les Marcheurs furent accueillis : par des bêtes meurtrières se terrant dans les ombres de la bâtisse. Toutefois, ces fameux monstres revêtaient la forme d'enfants. Prune souffla du nez, agacée d'être plongée dans un tel ouragan de folie. Une Marcheuse chercha à calmer le gamin, devenu inoffensif depuis l'abattage de son Monstre ; il n'avait pas peur d'eux, il craignait plutôt le courroux de ses maîtres s'ils apprenaient son échec. Il ne se montra guère coopératif, peut-être même ne savait-il pas s'exprimer comme un être normal.


" Ramenez-le à la caravane, par la force s'il le faut. " À bien y réfléchir, ils en auraient clairement besoin.

Plus loin, les forces locales se rassemblèrent pour contrer la percée des Marcheurs. La Númendil rebelle savait déjà qu'il était trop tard pour eux : lorsque la Marche s'infiltrait, elle gangrénait tout sur son passage. En soi, Eluvies fut plus compliquée à localiser que prévu, mais la secte ne semblait pas se formaliser autant pour se cacher. Ceci s'avérait être une erreur récurrente des réseaux criminels : ils pensaient être peinards ad vitam eternam dans leur cocon. Bientôt, l'Empire aura des yeux partout, et surtout des mains armées partout. Le Haut Parti ne représentait qu'une étape à cette ambition. Son propre démon intérieur commençait à s'agiter à cette perspective, malgré tout Prune ne souhaitait pas relâcher une telle monstruosité sur eux, et dans ses propres rangs ; car elle combattait essentiellement ce qu'elle craignait.

Un carreau d'arbalète siffla et faucha l'épaule du Marcheur en retrait. Vraisemblablement, on la visait. Prune garda son sang froid alors que les brutes de Ciel-Ouvert firent barrage pour charger les misérables. Ces derniers ne dressaient ni barrage, ni couverture adéquate. Pour l'Orisha, c'était forcément un leurre. Son épée fila à leur droite et sectionna le cou d'un ennemi. Impressionnés par l'instinct de leur cheffe, les Marcheurs redoublèrent de vigilance dans cette nouvelle salle, aussi sombre et humide que les cachots de tantôt. Ils n'avaient pas affaire à de simples malfaiteurs : la secte des Hauts comportait une grande partie d'assassins. Malheureusement pour eux, ils étaient tombés sur la caravane de Prune Númendil, les spécialistes du nettoyage à forte vitesse. Ils seraient l'ouragan que les Alfars cherchaient à canaliser.


" Tonohr ! " Ordonna-t-elle à ses alliés.

Avec un simple mot de sa part, tout fut balayé à plusieurs mètres devant soi. Les Marcheurs maîtrisaient peu à peu le singulier art de la Voix ; le Khitarr et le Tonohr revenaient le plus souvent dans leur arsenal, tandis que Hihtyx représentait un défi technique, même pour les Hurabis. Le monde n'était pas encore prêt à se confronter à de tels virtuoses. Comment croire que les rustres du Voile Blanc gardaient de telles habiletés dans leurs gorges ? L'effet de surprise était primordial et leur servit à renverser la cadence. Les cadavres s'alignaient sur leur passage, tandis que les Vedelea furent jetés aux fers, autant que possible. Mais bien évidemment, la fille d'Aëran Númendil s'intéressait davantage aux cerveaux de ce cauchemar.


" Laissez-les-moi. "

Beden. Prune le reconnut de suite, alors qu'il apparut du haut de son balcon. Beden, l'un des membres du Haut Parti, pour ainsi dire un oncle éloigné. Cet homme n'était pas à prendre à la légère, tant son tableau de chasse pourrait couvrir le mur de Verillon d'innombrables noms disparus. Finalement, face à l'assurance de l'Alfar et à son regard meurtrier, la Guide songea à s'en remettre à…

Un souffle les secoua, fugace, comme si le vent puissant de Faugmi les avait accompagnés jusqu'en ces Terres Arides. Prune s'assura que ses alliés ne furent pas affectés, avant de constater qu'une brume couvrait les endroits où se tenaient leurs cibles. Plus particulièrement du côté de Beden, où une silhouette irréelle se présentait.


" Identifiez-vous ! " Tonna-t-elle en le menaçant de sa lame.

L'intrus ne fut absolument pas impressionné. Il se mit à flotter au-dessus du vide, à la manière d'un feu follet. Les Marcheurs eurent du mal à l'observer, car il scintillait d'une extrême intensité.


" Je suis sa main armée. Il fixa la Númendil. Elle vous voit. Un silence glacial ponctua la mystique révélation ; seule Prune pouvait comprendre une telle information. Vous devriez sortir. Ou alors… "

Une nouvelle secousse s'opéra, plus forte. Cette fois, le bruit confirma l'origine : c'était une explosion.


1900 mots ~



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Sam 05 Juin 2021, 17:41





Ce qui s'apparentait à un séisme finit par prendre de l'ampleur. C'était ce qu'ils auraient voulu croire, que tout ceci ne relevait que du naturel. Au sein de leur cercle fermé, ils contrôlaient tout. Ils étaient les Hauts, ceux que les misérables ne pouvaient atteindre, encore moins voir de leurs propres yeux. Ce ne pouvait être qu'impensable d'imaginer le pire. L'Edifice d'Eluvies existait depuis des ères et enracinait ses ronces sur ces Terres avec une fermeté sans faille. Si l'intérêt y était, les Númendil pourraient retourner Drosera ; voire plus. Terrés dans leur salle de conseil, les membres du Haut Parti se morfondirent dans un déni palpable. Jamais, ô grand jamais la doyenne Hlavora les avait fixés avec un tel dédain. Ils osaient parler d'erreurs, de systèmes de sécurité faillibles, d'une potentielle intrusion dans leurs locaux. C'était tout bonnement impossible, car personne ne s'invitait à l'Edifice : on y entrait que pour y mourir. Pourtant, ce qui la chagrinait d'autant plus dans ce capharnaüm d'incapables, c'était le sinistre dans les yeux de sa propre fille, Llorayna. Celle-ci fut toujours accommodée au contrôle, les imprévus ne rythmaient que rarement son quotidien. Bien sûr, elle fut formée dans le but de maintenir cette emprise sur les Vedelea ; mais pour ce qui était d'une telle attaque, seule la crainte de l'inconnue remontait jusqu'à sa gorge. Si Hlavora ne fut pas aussi vieille, elle les aurait toujours giflés d'une force…

Plus qu'un simple chaos sonore, la pierre s'effrita jusqu'à leur cachette. Les tables tremblaient, le sol communiquait les vibrations plus si lointaines que cela. Les verres chutèrent, se fissurèrent. Il n'était plus question d'une probable tempête à partir du moment où les premières plaintes leur parvinrent. Ce qui les frappèrent de stupeur, ce n'était pas juste l'intensité de ces lamentations : c'était surtout leur caractère fugace, comme si les martyrs subissaient une douleur phénoménale avant le trépas.


" Que sont ces cris d'horreur ? " Llorayna s'impatientait, sa voix s'écoutait rarement aussi tremblotante.

La porte s'ouvrit dans un fracas, annihilant au passage quelques battements de cœur. L'un des Hauts avait tant sursauté que ce serait un motif de torture pour Hlavora. Après avoir été autorisé par ses collègues d'élite postés à l'entrée, le garde osa se rapprocher, couvert de sang qui n'était pas le sien. Essoufflé, visiblement traumatisé, il ne parvint à soutenir aucun regard.

" Qu'arrive-t-il aux gardes ?! " Le ton n'était pas digne d'un Haut, même si la situation n'aidait pas.

" Ils… explosent ! " Littéralement.

" Où est Beden ? " La voix de la doyenne tétanisa l'Alfar, sans pour autant cesser ses tremblements initiaux.

" Il explose ! " Le fou à lier se répéta tant qu'on le congédia sur-le-champ, à la manière des Númendil.

~~~

Báng. Báng. Tout disparaissait sur son passage, tout fut balayé au rythme de ses pas. À chaque tentative de ses proies, Léto répondait par un cataclysme comme jamais ils en avaient vécu. Des marques rouges enserraient les traits de son visage et cherchaient à creuser d'autant plus sa peau. Ceci représentait un reliquat du masque de Nīḍalu, ayant tenté de posséder l'élue à la manière de Ré'Yll'Wa et de Devaraj. Toutefois, la Sùlfr ne se laissa pas faire et l'avait arraché par la force. La marque persistait sur elle, comme si cette étape ne fut qu'une formalité pour l'Æther. Léto n'était pas assez lucide pour comprendre que, touchée ou non, il était déjà trop tard pour elle. Il avait inséminé les graines de la Folie en son esprit, y retrouvait les blessures les plus anciennes pour les rouvrir, les amplifier. Dans un futur plus radieux, Léto ne serait jamais revenue à l'Edifice : elle aurait continué d'ignorer les Númendil, tout comme elle avait choisi de couper les ponts avec Aëran. Et pourtant, Nīḍalu lui avait fait poser une question essentielle : "et pourquoi pas ?" Oui, pourquoi pas ? Pourquoi laisserait-elle ces tortionnaires en vie ? Pourquoi n'en finirait-elle pas avec Elina, cette salope qui lui instillât la peur et la douleur physique ? Pas le serpent. Les picots du reptile la hantèrent une nouvelle fois, les bandes restrictives à même la peau se resserrèrent comme à l'époque où elle s'était retrouvée dans une cage ; elle, une Orisha libre. Oui, pourquoi pas. La vengeance relevait de la folie, mais c'était impardonnable.

La Fusion Báng s'opéra à l'instant même où l'Alfar pensait l'atteindre avec sa lame. La silhouette titanesque s'illumina et le souffle auquel il se confronta lui lacéra l'épiderme. Peu à peu, les murs s'écroulaient autour d'elle et le plafond – ainsi que les étages supérieurs – menaçaient de leur tomber dessus à tout moment. Léto reprit sa respiration, un peu plus haletante qu'à son arrivée. Les hérétiques de la Banquise l'avaient prévenue : le Báng était bien plus addictif que la Demencia ; au moins pour elle. Chaque Báng successif la plongeait dans un état inexplicable où son Esprit s'en remettaient entièrement aux fonctions motrices de son Corps. La vapeur s'extirpant des pores de son enveloppe s'épaississait à mesure que les Esprits Explosifs entraient en elle afin de détoner. Oh bien sûr, parfois, les Bángs se chargeaient eux-mêmes de détoner leurs cibles sans passer par l'intermédiaire de la Hǫfðingi ; mais pour cette dernière, cela représentait un pas en moins vers la félicité. Elle adorait la Fusion et les Bángs lui apportaient tout ce qu'elle désirait : puissance, intensité, volatilité, sensationnel. Ils gravaient son sourire persistant. Ils étaient si parfaits !

Au centre de cette désolation, la Chamane n'entendait même plus les plaintes et les supplices. Le moindre Alfar sur son passage devait périr, le moindre Vedelea trop hargneux signait son arrêt de mort. Parfois, leurs corps encaissaient l'énergie et ils tombaient dans l'inconscience, voire la mort ; d'autres fois, leur fragilité ne parvenait pas à compenser le surplus, les réduisant en bouilli et tas de membres difformes. Malgré sa folie meurtrière, Léto conservait une part de lucidité qui la faisait avancer vers un objectif bien précis, un nom qui hantait ses pensées trop longtemps à l'époque. Si cette fameuse cible comprenait les tenants et aboutissants de sa venue, alors elle devrait se préparer. Car c'était l'heure.


" Elina. "

Elle était là. Juste là. Si misérable, enfermée dans un ersatz de cellule, mieux aménagée que les cachots des Vedelea. Le Haut Parti n'avait pas été tendre avec elle, pour avoir laissé échapper une Orisha, le fameux Aëran Númendil, et aussi – surtout – sa fille, Mozaga. Le sourire de Léto s'agrandit, si contente d'avoir retrouvé sa Némésis. Elle ne lui opposera aucune résistance notable, tant elle lui paraissait si faible.

" Toi… ! " Siffla la Vampire entre ses crocs ; juste avant de se prendre un puissant poing dans la face.

Avant que la déchue des Hauts ait eu le temps de comprendre ce qu'il lui arrivait, Léto la traîna en dehors de la pièce par les cheveux. La Souriante lui empoignait si fortement qu'elle pourrait lui arracher le haut du crâne par mégarde. Au lieu de cela, elle la balança dans le couloir, où de nombreux Bángs attendaient leur tour pour exploser et rejoindre l'Au-Delà. Téméraire, Elina se releva aussitôt et se jeta sur elle pour lui mordre le bras. Léto haussa un sourcil, plus prise au dépourvu.


" Oh ? Tu m'approches ? Sa main libre s'apposa sur la tête de la Vampire, afin de l'obliger à laisser ses dents en elle. Au lieu de t'enfuir, tu viens droit sur moi ? Elina eut beau lutter pour s'écarter, Léto conservait tout le contrôle. Ça ne va pas se passer comme ça. "

D'un coup sec, la Chamane tira la Vampire en arrière et la repoussa une nouvelle fois contre un mur. Avant qu'elle n'ait eu le temps de se remettre du choc, Léto esquissa un pas en sa direction et la frappa à l'abdomen. L'impact du coup aurait pu lui faire cracher tous ses boyaux. Impossible, pourrait-elle songer, mais il n'était plus temps aux regrets. Dépassée, accablée, Elina ne put que subir les innombrables attaques de la titanide, chaque coup étant une réponse au moindre supplice que l'Orisha d'antan avait enduré. Lorsque la blonde finit par se lasser, elle l'agrippa par le cou pour la soulever au-dessus du sol.

" Je suis la femme la plus forte de ces Terres ! Et pas elle, ni une autre, ainsi était son message, sa Folie. Une fois de plus, les muscles de la Chamane s'illuminèrent. Que mes mots se gravent en toi pour l'éternité ! " Báng.

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" C'est terminé ? " Vissée à son siège, Hlavora ne prenait plus son mal en patience.

Une grande partie de l'Edifice s'était effondré, tous leurs hommes étaient morts ou le seront bientôt, des suites de leurs blessures. Les Hauts exécutés, que ce fût par les Marcheurs durant leur fuite ou sur la route de l'explosive Sùlfr. Cette dernière se pencha en avant pour pouvoir franchir cette porte, cette fameuse entrée où se terraient – d'ordinaire – le Haut Parti afin de comploter, œuvrer pour un monde plus malléable. Le spectacle qui s'offrait à elle était bien plus pitoyable que son propre état : seule la doyenne restait, assise au beau milieu de ces ruines. Personne pour la protéger, aucune famille pour la soutenir. Llorayna était partie, incapable de supporter la pression. En soi, elle avait bien fait. Léto revêtait un manteau de sang, son corps fumait et menaçait de rendre les armes à tout moment. Les explosions avaient cessé, ses amis de l'Au-Delà ayant terminé leur feu d'artifice.


" Des siècles de travail, des ères d'héritage… Tu penses pouvoir les réduire à néant ? À toi seule ? Sombre prétentieuse. Tu aurais dû te contenter de retourner dans ta cage. On l'a gardée bien propre pour ton arrivée. C'est un exploit d'avoir pu revenir jusqu'ici, nous aurions pu faire passer cela pour un test.  Exactement, un test que tu aurais remporté haut la main. Ensuite de quoi, on aurait pu mettre à profit tes talents. Les Vedelea t'auraient respectée, tu nous aurais bien servi. Quel gâchis… Plus qu'irritée par la situation, c'était le flegme de la Sùlfr qui la tiraillait : elle se contentait de sourire et d'avancer lentement vers elle, sans s'arrêter. Enlève ce satané sourire de t— ! "

D'un simple contact, d'un simple toucher du doigt sur le front, Léto fit abattre sa sentence sur le cerveau de cette secte. Le tout, en silence. La Malédiction d'Ezechyel emporta la terreur de cette vieille Alfar, la réduisant en un amas sombre et informe. Enfin, il ne demeurait ici-bas que des lamentations et la mort. Enfin, c'était terminé.

" Hmm… L'artefact des Ombres apparut dans sa main. Elle haussa les épaules et jeta la couronne dans un coin. Je n'ai plus besoin de ça. " Elle entama sa sortie, tout le sang sur la route lui permettra de se remettre de ses sensations.

En vérité, Léto n'avait guère tout détruit au sein de l'Edifice. La plupart des Vedelea vivaient et seront conditionnés chez les Tchézaré, ils feront d'excellents Chamans une fois apaisés par la grâce des Ætheri. Quant aux autres, Prune a dû les récupérer pour la Marche. Ainsi, il ne restait plus qu'à rentrer au bercail, après avoir balayé une ultime fois ces vestiges.


~~~

L'ancre levé, son cœur battit de moins en moins la chamade. Llorayna n'aurait jamais pensé avoir le courage de s'affranchir de sa mère, de s'extirper du Haut Parti. Sans de telles forces de la nature, une telle occasion ne se serait jamais présentée. Ses mains tremblaient sur la rambarde, alors que l'horizon effaçait peu à peu ces maudites Terres Arides. L'Alfar n'arrivait toujours pas y croire, mais il n'était plus question de faire machine arrière. Drosera ne risquait pas de l'accueillir en bonne et due forme, surtout depuis la disparition du Hlendrisa Númendil. Toutes ces histoires familiales la dégoutaient. D'autres opportunités devaient être évalué. Elle aura tout le temps d'y réfléchir durant la traversée, longue et paisible. Elle se sentait si défaillante ; elle devrait dormir. Se reposer puis agir.

Par tous les Ætheri, tous ces cris, cette épouvante…


" Il est trop tard. Paralysée, la demoiselle n'osa même pas se retourner vers ce mystérieux personnage, perché sur la rambarde. Vous auriez dû le comprendre. Les eaux frémirent. Elle a des yeux partout. "

Dévore-la, Krakinou.


La dernière vision qu'eut Llorayna Númendil fut de gigantesques dents et un gouffre organique sans fin. Ce qui s'ensuivit se résuma à l'obscurité, l'affliction causé par l'acidité gastrique. Une mort lente.


~~~

Décidément, Draaskag finissait toujours par la retrouver dans ce petit coin caché de Zaowa. Sa mère aimait beaucoup traîner par ici dernièrement, comme si une force surnaturelle l'y attirait. Elle était encore là, à méditer au centre de ces eaux, à fixer les ondulations d'un regard pénétrant.

" Mère ? C'est réglé ? Il se gratta les cheveux, se doutant qu'il aurait dû être plus spécifique, surtout vis-à-vis de sa génitrice. Tu sais, la chambre que tout le monde fuit. " Elle sourit.

" Oui. Les yeux de son reflet scintillèrent. C'est réglé. "


2270 mots ~



By Jil ♪
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[Q] - Boom

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