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 [VI ; XXII] Voyager, c'est naître et mourir à chaque instant | Aliénor

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 3863
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Mer 21 Nov 2018, 11:18


Catégorie de quête : VI. Recherche. XII. Escorte.
Partenaire : Aliénor Vaughan (reprise de quête après la suppression de Mavis Kerparavelh).
Intrigue/Objectif : Priam approche de son but : le lieu de vie des Anges. Cependant, les indications précieuses de Gilbel n'ont pas suffi à le guider sur le bon chemin, puisque le voilà qui entre dans une ville qu'il ne connaît pas - Vervallée. Une nouvelle fois, il décide de se renseigner afin de pouvoir mener à bien sa quête : trouver enfin les Jardins de Jhēn, et sa sœur. Pour cela, il bénéficiera d'une aide précieuse : celle d'Aliénor, qui l'accompagnera.

Plus sa peur de se perdre à nouveau s'accroissait, plus Priam se promettait de ne plus jamais sortir de Lumnaar'Yuvon. Il n'était pas fait pour cela ; ces pérégrinations, il les laissait aux autres. Il rêvait déjà de sa ferme et de son champ dont la brise faisait frémir les brins dorés. Il imaginait les ailes des moulins siffler silencieusement la mesure des jours et le soleil jeter ses ombres immenses sur la terre. Il voyait les sourires chaleureux et sentait l'affabilité des maisons. Ces quelques pensées suffisaient à le rassurer. Et pourtant. Et pourtant... Il n'oublierait jamais les larges étendues vertes, les immenses forêts, l'éclat de ce vaste lac qu'il avait vu briller depuis un promontoire ; il n'oublierait jamais combien le monde est grand. Il n'oublierait jamais qu'il lui tendait les bras. Il n'oublierait jamais son appel, cette petite voix qui lui murmurait des merveilles et des frissons, celle qu'il ferait taire comme il faisait taire toutes ses idées discordantes. Il y aurait un après voyage. Un équilibre incertain, une volonté tiraillée, un fil tendu au-dessus du vide, un affrontement entre le confort alléchant et l'inconnu grisant. Rien ne serait plus pareil ; surtout, tout serait différent.
Juché sur Yuvon, il jeta un regard par-dessus son épaule. Derrière eux s'étendait une plaine. Au loin, un lapin la traversa à vive allure, avant de disparaître derrière des fourrés. Dans le ciel, des oiseaux dansaient sur des arabesques imaginées. Et plus loin, beaucoup plus loin, dans cette direction ou une autre, il y avait Lumnaar'Yuvon. Sa famille, ses amis, sa routine. Priam pivota à nouveau. Devant - ou sur la gauche, ou sur la droite -, l'inconnu. Des surprises, des imprévus ; le Destin ? Les Jardins de Jhēn. Laëth. Il fallait qu'elle y fût, ou tout prêt, pour qu'il pût espérer calmer l'inquiétude frénétique qui se jouait de son cœur. Il fallait qu'il s'y rendît. Il savait ne plus en être très éloigné ; néanmoins, ce ne pouvait pas être la cité qui s'étalait devant lui. Les indications du vieux Gilbel étaient-elles erronées ? Ne les avait-il pas correctement comprises ? En avait-il oublié une partie ? Sans carte - un coup de vent l'avait malencontreusement jetée dans le feu deux nuits plus tôt -, difficile de vérifier quoi que ce fût. L'agacement enfla dans son torse. Pas encore, pas une énième fois !

La jument et l'Ange plongèrent dans les rues. Les regards les dévisageaient, cherchaient à les décrypter, les corps les évitaient - évitaient cette masse au pas nonchalant, dont la tête levée la faisait paraître plus grande encore. Yuvon était aux aguets ; les yeux grand ouverts, les naseaux dilatés, les lèvres pincées. Elle n'avait pas l'habitude de tant de foule, pas l'habitude du son de ses pas sur les pavés, pas l'habitude d'évoluer sur un terrain qui lui paraissait si étroit. Priam, à peu de choses près, ressentait les mêmes sensations. Il crispa ses doigts sur les rênes, tandis que l'angoisse gonflait dans sa poitrine. Les Magiciens n'étaient pas un peuple menaçant, il le savait, il en avait rencontré quelques-uns ; toutefois, il se sentait si étranger à ce lieu qu'il ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la crainte. Il n'était pas à sa place ; il lisait dans les yeux la curiosité, l'étonnement, la bienveillance, mais tout cela ne suscitait en lui que de la gêne. Il n'avait jamais aimé se détacher de la masse. Il préférait se fondre dans l'ombre. Seuls les regards indifférents l'apaisaient. Néanmoins, il n'avait aucune envie de descendre de sa monture, comme si être perché lui garantissait une certaine sécurité. Il se contentait de courber le dos et de rentrer sa tête dans ses épaules, inconsciemment. Ils poursuivirent hasardeusement leur chemin jusqu'à une petite place au centre de laquelle une fontaine sifflotait des jets d'eau depuis la bouche d'élégants poissons. Yuvon se dirigea vers celle-ci et commença à boire l'eau claire. Le jeune homme jeta un regard circulaire. On avait cessé de les scruter - sûrement n'avait-ce été que le fruit de son imagination débordée par la situation. L'espace, plus vaste, tranquillisait le sentiment d'enfermement que les deux compères avaient pu ressentir. « Bon... » Il se gratta doucement la nuque. Il n'avait aucune idée de l'endroit où ils se trouvaient, ni comment sortir de cette ville, qui lui paraissait n'être qu'un incompréhensible dédale. Il se mordilla anxieusement la lèvre inférieure, avant de parcourir la place du regard. Il n'avait qu'une seule solution, qui ne le réjouissait pas outre mesure. Il aperçut un visage encadré de mèches châtaines, qu'il jugea avenant. « Excusez-moi ! » lança-t-il, avec son accent qui paraissait étrange à l'oreille de la plupart des habitants de ces terres. Il pivota un peu sur la selle pour faire face à l'inconnue. Ses yeux, d'un bleu d'outremer saisissant, s'étaient fixés sur lui et la jument. Celle-ci avait tourné la tête vers la jeune femme et l'observait. « Je... Les Jardins de Jhēn. Je cherche les Jardins de Jhēn. »

Post I - 880 mots

  1. « Voyager, c'est naître et mourir à chaque instant. » Victor Hugo, Les Misérables




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Aliénor Vaughan
~ Magicien ~ Niveau II ~

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Aliénor Vaughan
Dim 16 Juin 2019, 22:33



Voyager, c'est naître et mourir à chaque instant


Aliénor se promenait à Vervallée. Elle n’avait pas cours aujourd’hui et avait décidé de profiter du temps pour faire quelques emplettes. Elle n’avait besoin de rien de particulier mais elle se plaisait à contempler les étales et à entrer dans les boutiques pour converser avec les commerçants. Elle rêvassait le reste du temps, se laissant porter par des couleurs chatoyantes ou des odeurs attirantes. À la terrasse d’un salon de thé, un couple se tenait la main, l'homme et la femme discutant probablement de leur avenir commun. La Magicienne les trouvait beaux, tout en les enviant un petit peu. Depuis que la peau de la pomme qu’elle avait lancé en compagnie de ses sœurs avait déclaré qu’elle se marierait avec un homme dont le nom ou le prénom commençait par la lettre « L », elle cherchait dans ses connaissances l’heureux élu. Elle avait bien quelques idées mais elle osait à peine les partager avec les autres demoiselles Vaughan. En tout cas, malgré la rationalité qui lui criait que ce n’était pas raisonnable de croire dans ce genre de choses, sa vision du monde avait légèrement changé. Maintenant, à chaque fois qu’elle rencontrait un individu en « L », elle lui prêtait beaucoup plus d’attention. Sa sœur-jumelle, Douce, s’en amusait régulièrement, toujours de façon taquine mais gentille. Elle portait bien son prénom dans l’ensemble, sauf lorsqu’elle mettait ses chaussettes puantes sous le nez d’Aliénor lorsqu’elle était en train de lire ou de dormir. Ça, ce n’était vraiment pas drôle.

Le visage à moitié caché sous son grand chapeau, la Magicienne s’amusait à marcher sur certains pavés et non sur d’autres. Elle était restée très jeune dans sa tête. Avec autant de sœurs, beaucoup en bas âge, elle avait l’habitude des jeux d’enfants. Elle s’y prêtait volontiers. Elle préférait flâner et s’amuser plutôt que de penser à son avenir professionnel. Elle aurait aimé, en réalité, arrêter le temps à jamais. Faire des études quelques heures par jour et, ensuite, se perdre dans des activités plus intéressantes : dessiner en compagnie de ses sœurs, fabriquer des cerfs-volants, parler des heures durant des garçons ou des prochaines vacances et, surtout, regarder le ciel, couchée sous un arbre, au calme. Bien entendu, les bals et autres folles soirées l’intéressaient, elle adorait écouter les rumeurs qui s’élevaient ici et là, se faire plus coquine, voire mentir un peu pour rigoler. Ça lui rappela Harald. Harald Lazur, avec un « L ». Elle sourit. Lui, au moins, savait quoi faire de sa vie. Du moins, il avait une véritable activité, qui était d’aider son père avec les fromages. Elle ne pouvait en dire autant. En tout cas, elle les avait mangés avec appétit. Parfois, elle imaginait des choses, des rencontres à venir, ce qu’elle lui dirait, à Harald. « Ah… » soupira-t-elle tout en recommençant à faire des hypothèses. Avec des « si »…

Alors qu’elle était dans ses songes, un peu fleur-bleus et idiots au demeurant, elle entendit quelqu’un l’apostropher. Elle releva les yeux pour les figer sur un homme qui se promenait à cheval. Ce n’était pas commun. Il fallait qu’elle ait été réellement dans la lune pour ne pas le remarquer plus tôt. Pour le voir mieux, elle retira son chapeau. Son ton était étrange. Il avait un fort accent. Cependant, elle n’aurait su dire d’où celui-ci venait. Lorsqu’il lui en dit plus, elle ne put s’empêcher de rire. Elle avait essayé de se retenir, en se mordant la joue, mais c’était plus fort qu’elle. Cet accent était trop drôle. Il avait quelque chose de plutôt… Oh elle n’aurait su le décrire. Elle finit par se pincer les lèvres, les yeux pétillants. « Je… Pardon c’est que… j’aime bien la façon dont vous parlez. Ce n’est pas courant, c’est… mignon. ». Oui voilà, c’était un peu ça. On aurait dit un enfant qui a du mal à s’exprimer. Elle était à peu près sûre que Clérice avait adopté, un temps, une façon de converser à peu près similaire. « Hum… Les Jardins de Jhēn. Ce n’est pas ici. » dit-elle de façon un peu stupide. Si c’était ici, il n’aurait pas demandé son chemin. « Je ne saurais pas vraiment vous expliquer comme ça. C’est un peu perdu sur les plateaux et… hum… Pourquoi vous voulez aller aux Jardins, d’abord ? » fit-elle d’un air soudainement suspicieux. Il avait un accent bizarre qui ne ressemblait pas du tout à un accent angélique. « Vous n’êtes pas un Démon, au moins ? » demanda-t-elle, légèrement fébrile à cette idée. « Si vous êtes un Démon, j’appelle la garde, je vous préviens ! ».

760 mots



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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Sam 13 Juil 2019, 17:19


Peut-être était-ce le chapeau qui avait attiré son attention. Il n'avait rien à voir avec ceux de Lumnaar'Yuvon. Non, celui-ci était délicat, travaillé, soigné. Ce n'était pas qu'une protection : c'était aussi un élément de style. Bords larges, texture feutrée, couleur profonde. Priam ne put s'empêcher de le détailler avec curiosité tandis que l'inconnue s'avançait. Les Magiciens sont bizarres, ne put-il s'empêcher de penser. L'élégance était un concept qui lui échappait totalement. L'utilité et la coutume influençaient ses façons d'être et d'agir. Efficacité et habitude ; loin des atours, des fioritures et des futilités esthétiques. Lorsque la femme fut assez prêt, il reporta son attention sur son visage et tenta de s'exprimer. Le rire qui lui répondit lui fit froncer les sourcils et relever le menton, méfiant. Se moquait-elle ? Avait-il dit quelque chose d'insensé ? Avait-il écorché un mot ? N'avait-elle pas compris ? D'expérience, il savait que certaines personnes s'esclaffaient pour masquer leur incompréhension. Son père avait ce don-là. Lui préférait se taire et détourner le regard, l'air de rien. Sa mère avait tendance à se vexer de ses méprises. Laëth interrogeait. Pour autant qu'il s'en souvînt, elle avait cette attitude depuis l'enfance. Elle avait toujours été la plus extravertie des deux. La plus bavarde, aussi - au demeurant, cela n'avait rien de difficile. Il se demanda comment elle se débrouillait pour s'exprimer en langue commune. Ils en avaient une maîtrise rudimentaire. L'Ange essayait de trouver du temps pour apprendre tous les jours, cependant, c'était un travail ardu. D'abord, la prononciation constituait un véritable défi. Plusieurs sons lui étaient étrangers : il devait fournir des efforts fatigants pour courber sa langue de la bonne manière. Ensuite, il était courant qu'il oubliât ce qu'il avait appris la fois précédente, et de nombreux idiomes échappaient continuellement à sa mémoire. Certains jours, il se débrouillait bien mieux que d'autres - sûrement en raison de la fatigue. Rien d'aisé. Il y passait des heures, juché sur Yuvon et bercé par son pas nonchalant, un livre ouvert devant lui. Lorsqu'il s'arrêtait dans une auberge, il prêtait l'oreille pour percevoir les conversations des clients, et ainsi améliorer sa compréhension et son vocabulaire. Il avait conscience de sa faible maîtrise de la langue commune. Aussi, la réponse de la jeune femme le surprit - une fois qu'il l'eût comprise, puisque les hésitations rendaient l'assimilation de la phrase plus complexe. L'accent, juste l'accent ? Comment disait-on Lumnaar'Yuvon, déjà ? Il aurait voulu lui expliquer, mais elle poursuivit et il ne parvint pas à se focaliser sur le fil de ses propres pensées. Un Démon ? Priam secoua vigoureusement la tête. S'il avait vécu à leurs côtés toute sa vie durant, dans une cohabitation parfois chaotique, il n'ignorait pas ce qu'ils inspiraient aux autres races. Peur, mépris, dégoût, colère... « Non non ! » s'exclama-t-il tandis qu'il déployait légèrement ses ailes blanches aux scapulaires duveteuses, en preuve de sa bonne foi. Il les avait ramené dans son dos pour éviter de se faire remarquer. « Pas un Démon. Lumnaar'Yuvon... Bouton d'Or ! Je viens de Bouton d'Or. » Le jeune homme s'arrêta pour réfléchir à la suite de son propos. « Ma sœur est aux Jardins. » Elle devrait l'être, en tout cas. Ou pas très loin. « Peut-être, ou alors elle est en route. Je dois... vérifier. » Lorsqu'un mot lui manquait, il grimaçait. Comme il était frustrant de ne pas pouvoir s'exprimer avec fluidité ! Il détestait cette sensation qui l'envahissait à chaque fois qu'il buttait ou se trompait, si bien qu'il n'avait qu'une hâte : rentrer chez lui et se consacrer corps et âme au Zul'Dov. Puis, des paysages du monde extérieur se rappelaient à sa mémoire, et il se demandait si, regardant la ligne d'or de l'horizon, il ressentirait encore cette quiétude procurée par son cocon. Ne rêverait-il pas des inaccessibles étendues vertes ou de la surface pétillante du Lac Bleu ? Son imagination ne serait-elle jamais tentée de s'enfuir vers des territoires aussi inconnus qu'excitants ? Priam tentait, vainement, de ne pas y songer. Il y revenait souvent.

Il se rendit compte que ses yeux s'étaient perdus dans le vague et, surtout, plus bas, sur la poitrine de la jeune magicienne. Comme il relevait vivement la tête, il croisa son regard. La confusion troubla sa rétine et la honte carmina ses joues. « Sil silus io. Hum p-pardon. » Il n'avait pas du tout envie qu'elle se méprît sur ses intentions. Yuvon souffla bruyamment et secoua son encolure, comme si la situation l'exaspérait. Tout à sa gêne, Priam ne lui accorda pas même un coup d’œil. « C'est pas... Je... » Fébrilement, du bout des doigts, il tapota sur son front pour signifier qu'il pensait. Le trouble lui faisait d'autant plus perdre ses moyens. Face à Gilbel, il s'était étrangement bien mieux débrouillé. Il n'aurait su dire si l'appréhension et l'excitation de retrouver sa sœur, qui augmentait, nuisait à ses facultés, ou s'il ne pouvait en tenir rigueur qu'à sa fatigue grandissante. Au prix d'un effort supplémentaire, l'Ange se concentra de nouveau, prêt à reprendre la parole. « C'est loin ? Les Jardins. Tu... vous savez comment y aller ? » Il l'espérait. Peut-être même saurait-elle où trouver une carte ? Ou un autre voyageur ? Pourquoi pas, après tout ? Il avait tant été contraint à la sociabilité qu'une personne de plus ou de moins ne changerait pas grand-chose. Toutefois, il se contenta de demander : « Vous avez une carte ? »

Post II - 969 mots




[VI ; XXII] Voyager, c'est naître et mourir à chaque instant | Aliénor 1628 :


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Aliénor Vaughan
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Aliénor Vaughan
Mar 15 Oct 2019, 12:13



Voyager, c'est naître et mourir à chaque instant


Aliénor émit un nouveau rire. Hé bien, décidemment. Elle qui pensait que sa journée serait à l’image des autres, elle avait bien fait de sortir. Si elle ne l’avait pas fait, elle ne serait jamais tombée sur cet homme au drôle d’accent, juché sur son cheval. Aussi, la Magicienne imaginait déjà tout ce qu’elle allait pouvoir colporter sur lui. Ses amis et ses sœurs n’en reviendraient pas ! Si elle osait se montrer plus chipie que d’habitude, elle dirait à Isabeault que les fils de Réprouvés embrassaient bien mieux que les Magiciens et qu’elle avait eu la chance d’en rencontrer un de haute lignée ! Ça la ferait rougir de frustration de ne pas avoir croisé l’homme elle-même et la vantarde partirait sans doute dans sa chambre en claquant la porte sous le coup de la fureur. Et toc.

Comme elle voulait pouvoir correctement illustrer son histoire, la jeune femme le contempla minutieusement. Elle devait être en mesure de se souvenir de lui à la perfection. Le moindre grain de beauté ne lui échapperait pas, pas plus que la couleur de ses yeux ou celle de sa peau. Bientôt, elle se trouva plutôt puérile et s’en sentit étrangement gênée ; d’autant plus qu’il était un Ange, un être pur et chaste. Quoi que… Ce n’était pas vraiment ce que l’on disait à propos de Sir Raeden Liddell. Peut-être que lorsqu’on lui avait appris que les Ailées n’embrassaient que les individus qu’ils aimaient vraiment, c’était en fait uniquement par souci d’éducation. On ne voulait pas que les jeunes filles de bonne famille s’amourachent pour un oui ou pour un non, n’est-ce pas ? Est-ce qu’il avait déjà embrassé quelqu’un, lui ? Elle se pinça les lèvres et oublia sa question. Voyons, ce n’était pas décent. Ça la fit rire légèrement quand même. C’était toujours plus drôle de penser à des choses interdites et coquines. Il était marrant avec ses grimaces. « Votre sœur ? Oh je vois. Vous êtes un grand-frère très attentionné pour avoir fait tout ce trajet. » dit-elle en le pensant vraiment. « Personnellement, je n’ai pas de frère, que des sœurs. C’est à la fois amusant et très embêtant. Certaines sont gentilles mais beaucoup sont de vraies chipies ! Heureusement qu’Isabeault n’est pas là, elle aurait déjà essayé de vous embrasser. Mais, comme on me l’a déjà dit, les Anges n’embrassent jamais le premier jour, sous peine d’être déchus ! Je me demande comment la Bûche Sauvage a fait pour contourner le système. Peut-être que si j’avais un frère, il me l’aurait dit. » Elle déplaça sa main devant sa bouche et rit de nouveau, d’une façon plutôt espiègle et maniérée avant de reprendre son étrange contemplation.

Lorsqu’elle perçut le regard de l’Ange, elle se dit tout naturellement que ça ne pouvait pas être sa poitrine qu’il fixait ainsi. À moins qu’il ne soit tombé amoureux d’elle ? Non quand même pas, pas si vite ! Elle sourit, un peu moqueuse, devant sa façon de s’excuser. L’accent lui faisait quand même un peu d’effet. Elle le trouvait très original, cet homme, exotique, pas du coin. Forcément, il la rendait curieuse, même si beaucoup d’étrangers vivaient sur les Terres du Lac Bleu. Et puis, le fait qu’il soit perdu éveillait un léger côté maternel chez elle. Elle avait vraiment envie de l’aider. « Une carte ? » demanda-t-elle en souriant. « Non et, promis, je ne la cache pas dans mon décolleté ! » Pourquoi donc avait-elle dit cela ? Elle baissa un peu les yeux, se disant qu'elle était bien aventureuse aujourd'hui. « Je vais vous aider. Laissez-moi de la place. » fit-elle soudainement. Elle n’était pas montée sur un cheval depuis bien longtemps.

Comme si elle voulait s’en débarrasser, elle confia son chapeau au fils de Réprouvé et entreprit de se hisser sur la monture. Sa robe ne rendait pas la chose aisée. Ses fesses non plus. Quand elle s’aperçut qu’elle n’y arrivait pas et qu’elle avait réussi à se décoiffer, elle regarda l’Ange d’un air curieux. Elle reposa ses pieds sur le sol et plaça ses mains en poing sur ses hanches, coudes perpendiculaires. « Hé bien ! » commença-t-elle en soufflant sur une mèche de cheveux afin qu'elle ne lui retombe plus dans les yeux. « Nous autres, les femmes, portons des robes pour vous plaire, à vous les hommes. En échange, vous devez nous aider en ce genre de situation. On ne vous a pas appris cela à Bouton d’Or, … » Son index tourna un instant dans le vide avant qu’elle ne comprenne qu’elle n’avait pas un trou de mémoire mais qu’ils ne s’étaient réellement pas présentés l’un à l’autre. « Je suis Aliénor Vaughan, Comtesse Aliénor Vaughan. Et vous ? Quel est votre nom et votre titre, Ange de Bouton d’Or ? » Elle sourit. « Aidez-moi à monter devant vous et je vous guiderai jusqu’aux Jardins. Je trouverai un moyen de retourner chez moi après avant que mes parents ne s’inquiètent et appellent la garde. » L’avantage d’avoir autant de sœurs c’est qu’il faudrait un certain temps avant que Madame Vaughan ne remarque sa disparition. Cela dit, très sincèrement, Aliénor plaignait d’avance celui qui recevrait un coup de rouleau à pâtisserie de sa mère après avoir essayé d’accaparer l’une de ses filles.

839 mots



[VI ; XXII] Voyager, c'est naître et mourir à chaque instant | Aliénor Wmln
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Priam et Laëth
Sam 16 Nov 2019, 14:54


Elle parlait diablement vite. A mesure que le flot de paroles s'échappait de sa bouche, Priam fronçait les sourcils et plissait les yeux, de plus en plus concentré. Des sabots qui voulaient l'embrasser ? Soit il ne comprenait rien, soit elle était complètement folle. Il penchait plutôt pour la première option. Il se fit la réflexion qu'en tout cas, cette jeune femme était pourvue d'un enthousiasme considérable, qui ne manquait pas de lui arracher quelques sourires discrets, du coin des lèvres. Au moins, il avait eu la chance de tomber sur une personne agréable - et il ne pensait pas cela en vertu de son décolleté sur lequel il pouvait avoir une vue plongeante -, ce qui était amplement mieux que de se faire pourchasser par des individus armés de fourches. Pas de carte... Il eut une moue embêtée. Comment allait-il retrouver son chemin ? Il ne devait vraiment pas être loin, désormais. Néanmoins, la brune ne se démonta pas. Surpris mais rassuré de ne plus être livré à lui-même et à son pauvre sens de l'orientation, il se décala un peu sur la selle de Yuvon pour lui laisser la place de monter et s'installer. Si elle y parvenait, avec cette drôle de tenue qu'elle portait, et qui avait l'air d'être plus qu'inconfortable. Sans discuter, il prit son chapeau. La matière était douce. Il l'observa, le fit tourner entre ses mains, pour patienter et parce qu'il le rendait curieux. En dehors de Lumnaar'Yuvon, les gens avaient véritablement une drôle de manière de s'habiller. « Hm ? » L'interpellation le sortit de sa contemplation. Il baissa les yeux sur la Magicienne, toujours à terre. Quoi, elle n'était toujours pas montée ? Entre ses jambes, il sentit sa jument inspirer et souffler lourdement. « Pour vou-nous plaire ? » C'était une façon de concevoir les choses. Il préférait davantage les voir dans des tenues qui seyaient à leurs formes - plutôt que dans ces robes trop larges qui laissaient bien trop de place à l'imagination - ou même nues, dans une rivière, après le travail aux champs, par exemple - mais il chassa vite cette dernière pensée. Les us et coutumes d'Aliénor - puisque tel était son nom - coïncidaient difficilement, semblait-il, avec les siens. « Priam Belegad. » répondit-il succinctement. Il n'avait pas de titre, et n'était par ailleurs pas très à jour concernant la hiérarchie de ceux-ci, mais supposa que Comtesse, c'était déjà bien - sinon, elle ne le préciserait pas, et la garde ne se donnerait pas la peine de venir la chercher si elle disparaissait. Sa famille avait dû accomplir de grandes choses. Il concevait mal qu'elle pût être issue d'une fratrie de vaillants guerriers, toutefois, il existait sans doute diverses façons de s'illustrer, que chérissaient plus les autres peuples. Comprenant qu'il devait descendre de cheval pour l'aider à se hisser sur la monture, il soupira. Néanmoins, il obtempéra. A terre, l'Ange la surplombait d'une bonne vingtaine de centimètres. Il la toisa, et lâcha : « Tu dois... devrais retirer ta-ta... » Il esquissa un geste en direction de son vêtement. « Ta robe. » Puis, il ajouta : « C'est pas pratique. » Il se doutait qu'il allait pouvoir admirer l'étendue de l'encombrement que représentait cette tenue lorsqu'il l'aiderait à grimper. « Va là. » dit-il en indiquant le petit muret de pierre qui entourait la fontaine. Priam se positionna à côté de sa jument et la fit pivoter afin d'aligner son corps avec le rebord sur lequel se trouvait Aliénor. « Elle, c'est Yuvon. » Important à préciser. Revenant près de la jeune femme, il attrapa l'étrier. « Ton pied, et tu pousses. Je t'aiderai. » Comme elle s'attelait à la tâche, il se plaça derrière elle et, rapidement submergé par les froufrous et les couches de tissu de son accoutrement, tenta tant bien que mal de la pousser sur le dos de Yuvon. Il ne savait pas trop s'il appuyait sur une cuisse, une fesse, un mollet, les trois à la suite ou tout autre chose - en tout cas, le vêtement ne recouvrait pas tous les endroits où s'aventurèrent ses doigts -, mais après quelques grognements, l'entreprise périlleuse s'avéra être une réussite. La jeune femme était assise sur le cheval. Le brun posa à son tour son pied dans l'étrier et, après s'être tortillé, finit par s'asseoir derrière Aliénor - c'était moins facile de monter sans se tenir au pommeau. Il retira sa chaussure de l'encoche et lui intima d'y remettre la pointe de son pied. Il s'en sortirait sûrement mieux qu'elle en étant juste assis sur la bête. Maintenant, les rênes. Comme il constatait que le jupon de la Mage débordait jusque sur l'encolure de la jument, il haussa les sourcils et grommela : « Naal okker. » Fais chier Puis, sans prendre la peine de demander quoi que ce fût, il plongea ses mains dans la jupe à la recherche des deux lanières de cuir de bicorne, son torse collé contre le dos de sa guide. Il tâtonna un moment avant de les trouver. « Ah ! » Il se redressa et empoigna correctement les rênes. « C'est par où ? » Il avait demandé à Yuvon d'avancer : elle faisait le tour de la fontaine, de son pas tranquillement balancé. Les yeux des badauds, interloqués, se posaient de temps à autre sur eux. Ce n'était pas un spectacle qu'ils devaient pouvoir admirer tous les jours. Un enfant poussa même un cri surexcité et pointa le trio du doigt : « Maman regaaarde ! C'est un chevalier émérite qui sauve une princesse ! Faut qu'on trouve la carcasse du dragon ! » Qu'est-ce que c'était que ce non-sens ? Priam leur jeta l'un de ces regards en coin d'une froideur dont il avait le secret. La mère attrapa la main du garçon et le ramena près d'elle. L'Ange se racla la gorge et interrogea Aliénor : « C'est loin ? »

Post III - 1007 mots
Bon, s'il faut le baffer, vas-y, hein 8D
(au moins elle aura des trucs à raconter à ses sœurs xD)




[VI ; XXII] Voyager, c'est naître et mourir à chaque instant | Aliénor 1628 :


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Aliénor Vaughan
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Aliénor Vaughan
Jeu 12 Déc 2019, 00:21



Voyager, c'est naître et mourir à chaque instant


« Pardon ? » fit la Magicienne, outrée. Elle fronça les sourcils. « Retirer ma robe ? » Pour qui se prenait-il celui-là avec son allure rustre et ses manières bizarres ? Voilà qu’il voulait qu’elle se déshabille maintenant ! « Je… Je ne suis pas une Claudette couche-toi là je vous signale ! » Quel culot ! Elle expira, essayant de se reprendre. Il n’avait probablement pas l’habitude. Ce n’était pas de sa faute. Il avait dit qu’il venait de Bouton d’Or, là où les femmes s’habillaient comme les hommes. C’était si étrange ! Elle croisa ses doigts entre eux, pensant dur comme fer aux préceptes qu’on lui avait enseignés. Ce n’était pas digne d’une personne de son rang – heureusement qu’elle n’était pas plus élevée dans la hiérarchie – de s’énerver en public. Il fallait qu’elle se maîtrise, même si elle avait envie de le frapper. Et puis, vraiment, qu’est ce que c’était que cette coupe de cheveux ? Plus elle le regardait, plus elle trouvait qu’il ressemblait à une sorte de bouc aux poils longs. Il y avait même l’odeur qui allait avec, c’était pour dire ! Enfin… Elle devait le guider. Elle s’y était engagée. Il n’était pas décent de revenir sur une promesse, après tout.

Avec quelques manières – dont elle se rappelait l’existence uniquement lorsque ça l’arrangeait – elle obéit à l’homme et monta sur le petit muret. « Oui d’accord ! » dit-elle, pleine de bonne volonté. « Vous savez, ça me rappelle une anecdote ! Pâquerette, l’une de mes sœurs – j’en ai beaucoup vous savez… Nous sommes plus de vingt filles à la maison ha ha – bref et donc Pâque… Hé ! Mais qu’est-ce que vous faites ? Non ! Ne mettez pas vos mains… Mais ! Allons ! Hé ! Monsieur ! » s’exclama-t-elle, en essayant de se débattre et de monter sur le cheval en même temps. Elle se demanda même si elle ne lui avait pas donné un coup de pied sans faire exprès – enfin… « sans faire exprès » puisque cet individu malpoli avait tâté ses cuisses sans ménagement aucun ! Il ne méritait qu’une paire de claques ! D’ailleurs, c’est ce qu’elle lui aurait donné s’il n’avait pas réussi à la faire monter sur Yuvon. « Mais qu’est ce que vous dîtes encore ? » demanda-t-elle lorsqu’il parla dans sa langue de barbares. Oh elle ne voulait pas juger mais ça faisait vraiment barbares, en toute objectivité. Ça sonnait plutôt… En fait, pour tout avouer, ça la rendait toute chose de l’entendre parler ainsi, avec cet accent d’autant plus fort qu’il dialoguait dans son dialecte natal. Ça lui donnait un petit air autoritaire, un peu moins paumé que lorsqu’il essayait de lui parler en commun. Elle se mordit la lèvre lorsqu’il fouilla dans sa robe, pour s’empêcher de pousser de nouveaux cris, et se mit à fixer la crinière du cheval qui paraissait tout de suite très très trèèèès intéressante. Il était vraiment proche… vraiment.

La Magicienne tourna un peu la tête. Elle pouvait sentir ses cheveux et son odeur et… Oh et elle avait ses fesses contre… C’était… Elle se mit à rougir comme une abrutie et initia un petit mouvement qui la rapprocha de lui davantage. « Je euh… Oui… » Heureusement, un enfant la tira de sa rêverie. Elle sursauta, regarda dans sa direction et essaya de reprendre ses esprits. « Il ne faut pas lui en vouloir, vous avez l’air… » Non, il n’avait pas l’air d’un prince, en toute franchise. « … différent de ce qu’on trouve par ici. » Elle replaça l’une de ses mèches de cheveux et chercha la direction. « C’est par là-bas. C’est assez loin mais la route est dégagée alors ça ne sera pas dur. Vous euh… » Elle tourna la tête dans sa direction, de nouveau, penchant un peu son corps sur le côté pour mieux le voir. « Oh la la… Quand je vais dire à Isabeault que je vous ai croisé… Elle ne va pas en revenir. Ma sœur est une vraie garce je vous assure. Dès qu’il y a un homme dans les parages elle a envie de jouer à saute-mouton ! Alors je ne sais pas si elle a déjà joué pour de vrai – je pense qu’elle raconte des salades – mais si elle l’a déjà fait, j’espère qu’elle s’est protégée parce que ça peut être très mal vue de gober une pomme avant le mariage, si vous voyez ce que je veux dire ! Et vous euh… Priam… Vous avez déjà… » Plus elle le regardait plus il la rendait toute chose. Il n’avait rien à voir avec les Magiciens qui, la plupart du temps, étaient fluets. Certains, comme Harald, savaient y faire avec les travaux manuels mais les étudiants avaient des mains toutes lisses et aucun muscle. Lui était…

Comme elle l’observait, troublée, elle répéta ce qu’elle venait juste de dire. « … gobé une pomme ? » Elle se rendit compte de sa bêtise. « Oh non ! Bien sûr que non ! Vous ne pouvez pas, ha ha ha. Vous êtes un homme. Les hommes ne gobent pas de pomme… Par contre j’ai vraiment très envie de vous… » Elle partait totalement en vrille contre lui. Il y avait son odeur, musquée et enivrante. Il puait le bouc, en réalité, mais ça l’attirait vraiment. « … de vous… » Il lui suffirait de pas grand-chose pour l’embrasser dans le cou. Peut-être qu’elle devrait ? Peut-être. Elle pensa à Isabeault un instant. Elle serait verte de jalousie. « Dîtes… Je sais que ce serait beaucoup demander mais euh… est-ce que je pourrais vous faire un bisou ? Ça lui en boucherait un coin, à ma sœur si je le lui disais… » Ou peut-être qu’elle ne dirait rien ? Il valait peut-être mieux qu’elle se préserve jusqu’au mariage. Quoi que… elle ne le reverrait sans doute jamais. « Vous garderiez le secret ? Surtout que vous avez touché mes cuisses… Ce n’est pas très… Enfin, ça ne se fait pas, à part avec la femme que vous voulez épouser. Mon père pourrait vous y obliger s'il l'apprenait mais... Hum, je me demande… Est-ce que vous les avez trouvées trop grosses ? J’essaye vraiment de moins manger mais j’adore les choses sucrées…. Une fois, un papi m’a dit que mes cuisses ressemblaient à deux gros jambons… » Elle s’était détournée et regardait à présent droit devant elle en essayant d'oublier les papillons qui voletaient à l’intérieur de son ventre. Non vraiment, malgré le tissu de sa robe, elle sentait bien qu'elle avait les fesses contre... Oh la la.

1060 mots



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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mar 17 Déc 2019, 23:23



Différent. « Ah. » Forcément. Il dénotait avec ses peaux de bêtes, ses cuirs mats, ses cheveux bruns tressés et mal peignés, la poussière sur son visage et sous ses ongles, la sueur sous ses vêtements, le tout juché sur ce large cheval de près d’une tonne. Désormais qu’Aliénor était montée devant lui, sa robe encombrante éparpillée sur l’encolure de l’animal, la scène devait paraître encore plus incongrue. Sans doute semblerait-elle moins étrange aux yeux des habitants des Jardins ? Comme la Magicienne lui en indiquait la direction, il prit la route qui y conduisait. Le pas de Yuvon était souple et cadencé. Son dos fort était une chance : elle supportait sans mal le poids des deux cavaliers. Les gesticulations de la brune n’arrangeaient cependant pas son travail, si bien que Priam se sentit obligé de préciser : « Ne bougez pas. » Il essayait de faire taire au maximum son accent pour qu’elle pût le comprendre, malheureusement, c’était une tâche difficile, qui faisait souffrir sa langue peu entraînée. Il était absolument incapable de babiller autant qu’elle. Même en Zul’Dov, il ne se répandait pas en tant de bavardages. Devoir se concentrer sur la route et sur ce qu’elle disait lui demandait un effort considérable, si bien qu’il finit par conclure que ce devait être tout droit, et laisser la jument gérer son trajet. De toute façon, utiliser les rênes et ses jambes dans une telle position, la jeune femme devant lui, relevait de l’épreuve. Il n’était ni assez souple ni assez musclé.

Jouer à saute-mouton. Les Mages Blancs avaient vraiment des mœurs étranges… Les yeux plissés, il la dévisageait, incertain. Quand il était avec une femme – à tout hasard, Za –, il n’avait définitivement pas envie de s’amuser à bondir par-dessus des animaux. Cette coutume le dépassait. D’autant plus que la brune, qui évoquait une protection, avait l’air de trouver cela dangereux. A Lumnaar’Yuvon, si on devait se protéger dès qu’on entreprenait la moindre activité… on aurait peut-être moins de jambes et de bras cassés, à la réflexion. Bon, mais jouer à saute-mouton, quand même… ce n’était pas si terrible. Même les enfants le faisaient. Quant à gober des pommes… si les femmes le pouvaient, pourquoi les hommes ne le pourraient-ils pas ? Il en connaissait qui s’avéraient capables d’engloutir des panais ou des carottes – bon, presque, mais une petite déformation de la vérité ne causait de tort à personne. « Un bisou ? » demanda-t-il, interloqué. Elle passait vraiment du coq au cerfeuil. Il avait du mal à suivre. Comment pouvait-on parler de jeux et de nourriture et arriver à se perdre dans des histoires de bisous et de cuisses ? Non pas que ces sujets le gênaient, toutefois, il avait du mal à établir le lien. Peut-être qu’il n’avait rien compris ?

« Tu parles trop. » Il avait formulé la phrase dans son esprit pour qu’elle ressortît le plus nettement et le plus clairement possible. Puis, il baissa les yeux sur ses jambes enrubannées dans son jupon. Il ne voyait pas comment un vieil homme avait pu distinguer quoi que ce fût là-dessous. « Vous vous dés… déshabillez devant les papis ? » C’était sans jugement – une simple curiosité naïve. D’accord, il jugeait peut-être un peu. Mais plus elle alignait de mots, plus l’image bizarre qu’il avait des maîtres de la magie bleue se renforçait. Il l’imaginait, se dévêtir devant Gilbel, et… non, il ne fallait pas qu’il pensât à cette hypothèse, car elle lui donnait beaucoup trop envie de rire. D’un œil plus attentif, il inspecta la forme qui se dégageait à peine de l’amas de tissu. Il ne se rappelait plus de la sensation que ses cuisses lui avaient laissé lorsqu’il les avait touchées pour l’aider à se hisser sur le cheval de trait. « Je vois rien. » dit-il. Sans attendre et surtout sans aucune gêne, le fils de Réprouvés posa ses mains sur chacune des jambes de la jeune femme. Il pressa et tâta. « Non. Elles sont… elles sont bien. » A Lumnaar’Yuvon, il valait mieux cela que des membres frêles si on voulait survivre aux travaux dans les champs, aux combats, à la vie quotidienne et si on espérait se muscler. « Parfaites pour votre… le saute-mouton ? Ça amortit. » déclara-t-il sur le ton de l’humour, inconscient toutefois du sens que prenait cette expression pour Aliénor. Une once de réflexion fila dans son esprit. « Chez toi… toucher une cuisse… c’est comme demander en mariage ? » Après tout, ils n’étaient plus à une coutume saugrenue près. « Mais, tu peux… embrasser quelqu’un… comme ça ? » La logique avait fait ses bagages, enfilé ses petites chaussures et s’était même envolée. Les premières paroles à l’avoir véritablement perturbé lui revinrent alors. « Saute-mouton… jamais ? Chez moi, c’est sans protection. Même les enfants peut-pont-rah ! peuvent y jouer. » Il renifla bruyamment – quelque chose lui chatouillait le nez. Il avait presque envie d’éternuer. « Tu peux me faire une… » Il chercha son mot. Elle l’avait dit à peine deux minutes plus tôt. Frustrant. « Un bisou. » L’Ange arqua un sourcil. « Sauf si je dois te marier après. » Il se moquait un peu. Il la pointa du doigt. « Jolie. » Puis, il se désigna. « Mais pas amoureux. » C’était un beau résumé de sa manière d’envisager les choses. Il allait peut-être se mettre à parler en langage signé, aussi, avec quelques mots dispersés avec discernement. Cela lui paraissait moins fatigant.
Post IV - 896 mots




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Aliénor Vaughan
Jeu 30 Jan 2020, 00:00



Voyager, c'est naître et mourir à chaque instant



« Quoi ? Non pas du tout. Je parle beaucoup moins que ma sœur Isabeault ! Un vrai moulin à paroles celle-là ! Et puis pour se vanter en plus ! » se défendit Aliénor. Cet homme avait de drôles de manières. Elle fut d’autant plus étonnée lorsqu’il la questionna sur les grands-pères. « Non mais ça ne va pas la tête ? Je… Je ne ferais jamais ça ! Je ne me déshabille devant personne ! » Elle fit une petite moue, se demandant si ce Fils de Réprouvés comprenait réellement ce qu’elle disait. « Ah mais… » Elle se comportait légèrement comme une vierge effarouchée mais la vérité c’est que ses mains sur ses cuisses éveillaient aussi un autre type d’envies, bien moins avouables qu’elle ne l’aurait voulu. Rouge comme une pivoine, elle remercia presque Suris d’être devant lui. Il ne pouvait pas voir son visage cramoisi. « Mais… » fit-elle, quand il lui parla du saute-mouton. Elle s’imagina tout de suite des choses et baissa les yeux. Mince. Comment se sortir de cette situation ? Elle était sur un cheval, les fesses et le dos contre cet homme qui venait de lui certifier que ses cuisses étaient parfaites pour faire des galipettes et, maintenant, elle imaginait son bassin aller et venir sur elle dans un petit bruit de claquement et… Non non. Qu’est-ce qu’il lui prenait à la fin ?

« Quoi ? Les enfants ? Mais c’est dégoûtant ! » protesta-t-elle soudainement. La remarque de l’homme avait au moins eu le mérite de la faire sortir de son état d’excitation. « Erk… Vraiment ? C’est… Mais… Vous jouez à saute-mouton depuis que vous êtes enfant ? C’est peut-être pour ça que vous n’avez aucun savoir-vivre. » Elle reprit un peu contenance. « Et oui ! Un bisou ce n’est pas comme mettre ses mains sous une robe ! Vous ne pouvez pas toucher une femme impunément ! Qu’est ce qu’il se passerait si je devenais comme la fille du Comte de Tuscany, hum ? Elle n’a pas pu se marier parce que le gredin lui a mis un pépin dans le ventre et est parti sans demander son reste ! Du coup elle a dû l’élever toute seule ! Alors j’espère que vous n’êtes pas comme ça parce que je ne suis pas une Balandine couche-toi là ! » Elle marqua une pause. « Et puis je ne suis pas du tout attirée par les Réprouvés et assimilés ! » Elle essayait de s’en convaincre mais comme elle venait de lui demander si elle pouvait l’embrasser, c’était légèrement peine perdue. « Une ? » fit-elle, étonnée. À quoi pensait-il, ce pervers ? Elle fut rassurée quand elle entendit le bon mot. Quoi que non, elle n’était pas du tout rassurée en réalité. Elle n’avait pas envisagé qu’il puisse dire oui. « Non, ça va, c’est bon. » finit-elle par dire, rouge. Il lui avait dit qu’elle était jolie, non ? Oui… Il l’avait dit. Ça la rendait heureuse, même si le fait qu’il ne soit pas amoureux l’avait un peu déçue. Pas qu’elle l’aimât, plutôt parce que ça lui aurait fait du bien de se savoir aimée par quelqu’un.

Elle se retourna et essaya de se focaliser sur le trajet. Petit à petit, elle se laissa un peu glisser sur lui. Le temps passait et elle restait silencieuse, pensant à tout ce qu’il venait de se produire. Elle se pinça les lèvres. Les mouvements du cheval créaient un effet de balancier, un rythme régulier. Cet homme sentait fort. Elle était presque certaine de pouvoir dénicher dans ses cheveux des morceaux de foin si elle y regardait bien. Elle tourna le visage vers lui et fut prise d’un violent désir de revenir sur son refus. Elle sentait bien que la situation lui échappait. Elle remonta son bras pour venir glisser sa main dans ses cheveux. Elle lui sourit. « Vous ressemblez presque à un Prince, c’est vrai, en plus sale. Mais j’imagine que ceux des contes ne doivent pas sentir la rose non plus à force de monter leur cheval toute la journée pour aller sauver la Princesse. » Il l’attirait. « Finalement je veux bien vous embrasser. » Elle approcha son visage, essayant de ne pas être trop gauche à cause des à-coups. Elle posa ses lèvres juste à côté de sa bouche et les laissa glisser ensuite pour atteindre les siennes. C’était bizarre. Bizarre et agréable. Elle se mit à rougir en sentant son cœur battre la chamade. « Oh la la non… Non non non. » fit-elle en se détachant de lui à la hâte. Elle devait oublier ça, tout de suite. Nier. Enfoncer ce souvenir dans un coin de sa tête et ne plus jamais y penser. Curieusement, et même si elle n'en avait encore aucune idée, sa bonne résolution fonctionna à merveilles ensuite. « Arrêtez ce cheval ! » lui dit-elle soudain. « Je veux descendre ! » De toute façon, s’il ne l’arrêtait pas, elle sauterait en marche, tant pis. Elle se sentait trop honteuse et étrange. Elle voulait juste fuir. « Les Jardins c’est tout droit, vous y arriverez ! » lui lâcha-t-elle à la hâte tout en se débattant avec sa robe pour descendre. Elle sauta à moitié du destrier, manquant de se tordre la cheville, et entreprit de s’éloigner de lui aussi vite qu’elle le pouvait. Elle faisait vraiment n’importe quoi ! Un homme puant, en plus ! Même pas noble ! Même pas capable de parler correctement ! Vraiment !

905 mots



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Priam et Laëth
Dim 01 Mar 2020, 00:31



Priam arqua les sourcils, puis haussa les épaules. Elle avait changé d’avis. En moins de deux secondes et demie, d’accord… Mais enfin, peu importait. Il rentrerait à Lumnaar’Yuvon et il pourrait embrasser plein de filles, parce que les Réprouvées étaient beaucoup plus décidées que les Magiciennes. Il pourrait sans doute même se taper Za. Si elle ne lui en voulait pas pour la dernière fois… Si Laëth n’était pas arrivée, avec ses histoires de Déchéance… Fausses, en plus ! A tout le moins, d’une autre époque… Par tous les Zaahin, pourquoi avait-il fallu qu’elle se pointât ? Se remémorer ce moment de sa vie le rendait grincheux. Il adorait sa sœur, cependant, juste pour cette fois-là, il aurait surtout adoré qu’elle n’eût jamais existé. Il aurait pu profiter de l’instant, de l’étreinte de la blonde et de l’appel de ses cuisses chaudes… Et puis, il ne serait pas coincé sur Yuvon, une jeune femme effarouchée devant lui, en route pour les Jardins d’il ne savait plus trop quoi – il savait parfaitement bien leur nom, mais la mauvaise foi a ses raisons que la raison ignore. L’enfant de Réprouvés se concentra sur la route. Il n’aurait pas voulu se perdre une nouvelle fois. Plus vite il retrouverait Laëth, plus vite il pourrait rentrer chez lui, là où les gens sont normaux, sains et équilibrés. A peu de choses près. Les Réprouvés n’étaient pas connus pour chipoter sur les détails.

La main qui se perdit dans ses mèches noires le fit frissonner. Il baissa les yeux sur la jeune Mage, interloqué. Qu’est-ce qu’elle voulait, maintenant ? Elle n’avait pas encore changé d’avis, quand même ? Si. Nutaar, si. Avait-il croisé femme plus indécise durant sa courte existence ? Non. C’était lui, d’habitude, qui revenait en arrière à grands coups de : « je suis un Ange, la Déchéance… » ou de pirouettes sans queue ni tête. Quand une fille s’intéressait à lui, ce qui n’arrivait pas tous les jours non plus. Lumnaar’Yuvon comptait nombre de guerriers sur lesquels elles préféraient fantasmer. Il les comprenait. Il n’avait rien d’un individu fort et puissant. Toutefois, avec son nouveau titre de Fus’Naakar’Lus, il pourrait peut-être… Les lèvres d’Aliénor sur sa peau coupèrent le fil de ses pensées. L’Ailé ferma les yeux, prêt à lui rendre un baiser beaucoup moins chaste et innocent, cependant, elle se décala si vite qu’il n’en eût pas le temps. Il grogna d’agacement mais arrêta tout de même sa jument. « Sil gildarr wo ahst odon, dreell ? » Tu veux quoi à la fin, merde ? Il la regarda s’empêtrer dans son encombrant vêtement alors qu’elle essayait de descendre. Plusieurs fois, il faillit se prendre des coups, mais les évita de justesse. Ses propres mains s’agitaient un peu inutilement. L’Ange aurait bien voulu l’aider, toutefois, ses gesticulations brutales et son propre manque d’agilité l’empêchaient d’agir convenablement. Alors que la Magicienne chutait presque, Yuvon, qui venait de prendre un coup du fait de cette descente tempétueuse, fit un écart un peu brutal sur le côté. Priam manqua de passer par-dessus bord et se rattrapa de justesse à la crinière de sa monture. Il aurait préféré prendre à pleines mains les cheveux d’Aliénor et s’accrocher à son corps à elle plutôt que de devoir serrer les cuisses autour de la selle de l’équidé. Malheureusement, son refus paraissait désormais clair. Il n’était pas de ceux qui contraignaient les autres à satisfaire leur plaisir personnel. Stabilisé, le fils de Réprouvés la regarda s’éloigner, les sourcils froncés. Comment est-ce que Laëth pouvait vouloir vivre au beau milieu de ces dégénérés de Magiciens ?

Il ne savait rien de ce que l’avenir lui réservait, mais il aurait tout le loisir de repenser à cette rencontre. Il reverrait Aliénor au bal des douze Cycles Lunaires, au bras du monarque sorcier. Nouvelle épouse de l’Empereur Noir, elle se trouverait loin de ses contes de princes et de princesses, ou au moins plus près du méchant désirant les anéantir que du dénouement heureux. Sa situation le troublerait, car le souvenir qu’il en aurait serait celui-ci. Toutefois, il ne la percevrait plus seulement comme une vierge défiante, terriblement indécise et dotée d’au moins trois balais dans les fesses. Le temps passant et l’intelligence se développant, il aurait compris que son refus manifestait une peur plus profonde. Au demeurant, il la jugerait parfaitement compréhensible pour ceux qui n’ont pas été éduqués dans la tradition réprouvée, où la sexualité n’a rien d’un tabou. La liberté de mœurs régnait – il devrait la quitter et admirerait de trop près la chasteté, la pudeur et la pureté.

FIN

Post V - 762 mots




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