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 Garçon ! [Quête - Pv Miles Köerta]

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Dim 10 Avr 2016, 22:43

Jeanne était encore sous l'effet des enchantements du Théâtre. Elle n'était ni triste ni inquiète, seulement sous le charme de la prestation qui s'était déroulée sous ses yeux. Contrairement à ce que certains avaient bien voulu admettre de leurs songes, la Déchue s'était agréablement bien divertie et espérait pouvoir bientôt y retourner. Ce petit séjour sur le Continent du Matin Calme était décidément très intéressant, ils avaient bien fait de venir se détendre ici ! Cependant, toutes ces émotions lui avaient creusés l'estomac et elle mourrait de faim. Littéralement. La Déchue n'était pas la seule dans cet état, son mari n'était pas en reste. Marchant main dans la main dans les ruelles de la Rue Commerçante, les deux époux cherchaient un endroit agréable où se poser et où leurs estomacs seront apaisés. Surtout Jeanne. Qui demeurait d'une exigence absolue quant à la qualité de sa nourriture : elle avait l'habitude de côtoyé certaines tables d'Avalon et celle de ce Continent lui étaient méconnues : il fallait cependant choisir et prendre le risque d'être déçu. En cuisine, l'innovation et la surprise étaient les armes dominantes. Le goût n'était que le bonus. C'est au bout de quelques minutes que les deux Gourmands entendirent les demandes d'un homme un peu plus loin, ce dernier tentait vainement de distribuer des feuilles de papier, superbement ignorer des passants.

Comme à chaque fois dans ce genre de situation, Jeanne et Cédric s'échangeaient un regard qui déterminait ce qu'ils souhaitaient. Ils étaient tellement fusionnels qu'un coup d'oeil suffisait pour se comprendre. Ils étaient vraiment une exception dans le monde des Ailes Noires. Un autre couple vint à la rencontre de l'homme qui leur parla très respectueusement, ce n'était pas pour converser de ce qu'il tenait dans la main, mais pour lui demander si il restait des places de libres pour qu'ils puissent revenir après leurs courses. Un sourire commun et ils désignèrent ce restaurant de taille respectable comme étant leur future table : des clients qui demandent une table bien avant d'entrer, cela ne pouvait que vouloir dire que la nourriture devait en être délicieuse et le restaurant, reconnu !

Bien le bonjour, monsieur !

La voix gaie de Jeanne interpella l'inconnu qui ne devait pas dépasser la vingtaine, de fines lunettes tombaient sur son nez et bien qu'il fût souriant, son regard cachait un sens certain de sérieux et une fierté digne des plus grands restaurateurs. Ce devait être un apprenti, auquel le patron faisait faire toutes les crasses possibles.

Soyez les bienvenus ! répondit-il.
Eh bien ! Qu'avez-vous donc à vous agiter ainsi ?
...Je dois réunir du personnel pour le service de ce midi.

Cette révélation semblait douloureuse à admettre. Il baissa même le regard vers le sol quelques instants avant de se reprendre et de sourire à ses potentiels clients, ou mieux, futurs employés. Est-ce que cela voulait dire qu'il était le gérant ? Jeanne en demeurait stupéfaite.

Mais il est midi ! Vous n'avez pas du personnel pour assurer cette tâche ?
Non. Ils sont tous partit ce matin.
Tous ? resta stupéfait Cédric.
Tous, répéta l'homme en ravalant sa salive. Je dois aussi engager quelques serveurs pour le coupe-feu de ce soir, mais...Non. Ça ira. Je le ferais.
Non, mais on croit rêver ! s'indigna Jeanne. En assurant tout vous-même dans un tel établissement, la qualité de vos plats sera impactée et vos potentiels clients ne remettront plus les pieds ici ! Ce sera le fiasco assuré !
J'en suis...
Donnez-moi ça !

Jeanne saisit les feuillets de ses mains, déterminée à ne pas lui faire perdre de temps. La nourriture était sacrée, le client encore plus. Il n'avait pas de temps à perdre avec de vaines futilités ! En tant que Déchue de Gourmandise, elle savait les sacrifices que faisaient les chefs pour assurer la survie de leurs restaurants. Oui, la survie ! Le monde de la gastronomie était implacable !

Nous allons vous aidez ! Mais en retour de nos services, vous devrez nous fournir de la nourriture à titre gracieux ! On assure le service, on vous ramène des clients et en prime, de nouveaux employés plus compétents !

Devait-il répondre par l'affirmative ? Prendre le risque de décevoir sa clientèle et, à terme, fermer son établissement ? Bien que réticent, voire complètement interloqué de ce qu'elle avait osé faire, il ne pouvait pas se permettre de faire la fine bouche.

...J'accepte. Essayez au moins de me trouver d'autres serveurs pour le service de ce soir. Pour vous déchargez un peu. En cas de besoin.
Eh bien, commencez vos préparations en cuisine et nous nous en chargeons !
Ne lui donne pas des ordres ainsi, ma chérie. C'est le tenancier, pas un commis !
Oh, je..., bredouilla-t-elle en devenant rouge. Je suis tellement habituée que...
Je vais de ce pas suivre ces conseils, répondit-il. Mais veillez à faire votre travail de votre côté !
Je vous accompagne pour nettoyer et préparer les tables, dit Cédric.

Son mari lui rendit un sourire taquin et Jeanne demeurait rouge d'embarras durant un temps, ignorant le ton cassant de son employeur provisoire. Mais la Déchue se reprit bien vite : elle avait une tâche à accomplir !

Bonjour ! dit-elle en élevant la voix, un large sourire encré sur son visage. Est-ce que vous voulez découvrir l'une des meilleures cuisines du Continent ? Si vous voulez un emploi, nous recherchons aussi du monde ! On embauche à la carte !

Jeanne avait choisi de parier sur la cuisine de ce restaurant. Elle était certaine qu'il ne la décevrais pas.


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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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Miles Köerta
Sam 14 Mai 2016, 02:55

Garçon!
« À table, messieurs, dames! »

« J’ai faaaaim! »

Je roulais des yeux, relâchant un soupir au passage, alors qu’Hakiel tirait frénétiquement le bas de mon veston pour attirer mon attention.

« Miles, j’ai faaaaim! »

Je me pinçais l’arête du nez, me disant qu’il ne faudrait pas céder sinon, le petit Corbeau engloutira son troisième « repas » de la journée – alors que midi venait à peine de sonner! Oui, repas entre guillemet, car il grignotait plus de sucre qu’il ne mangeait de la vraie nourriture. Ce garçon était un gourmand, friand des sucreries de toutes les sortes, et même si je n’étais pas quelqu’un de particulièrement sévère et intransigeant à l’ordinaire, je me disais qu’il fallait que j’agisse lorsqu’il se mettait à se goinfrer comme une véritable baleine devant un buffet de fruits de mer.

« Miles, il y a un boulanger là-bas! »

Bon, ça commençait à bien faire cette histoire.

« Écoute Hakiel, faut que tu arrêtes de t’empiffrer comme un Gourmand.

- Mais j’ai…

- Non, tu n’as pas faim. Tu as envie de manger, mais tu n’as pas BESOIN de manger: ce n’est pas la même chose. »

Il ne pipa mot, ses doigts en serre accrochés au tissu de mes vêtements.

« Tu me fais un caprice depuis dix minutes et je t’avoue que ça commence à me chauffer grave », grommelais-je en prenant une grande inspiration, passant une main dans mes cheveux.

Dans cette seule phrase, maints efforts avaient été déployés pour ne pas hausser plus que nécessaire le ton de ma voix.

« … T’es fâché?

Je me tournais doucement vers le Bélua, qui semblait comprendre la maturité excessivement basse de ses agissements. Yeux baissés, visage tendu et lèvres pincées, je sentais ses doigts griffus jouer nerveusement avec les pans de mes habits. Lentement, je ralentis mon pas, le freinant complètement par la suite pour me pencher à la hauteur du petit bonhomme. D’un geste, aujourd’hui si naturel, je gonflais sa tignasse de plumes en la lui ébouriffant vigoureusement. Dès cet instant, Hakiel redressa timidement la tête dans ma direction, et je lui adressais un sourire. Aussitôt, ses yeux s’illuminèrent, ses lèvres s’étirèrent et un soulagement infini apparut sur ses traits…

« Bien sûr que ça me rend furieux quand tu décides de jouer à ton enfant pourri-gâté! »

… Jusqu’à ce qu’une ombre plane de nouveau sur son visage, qui se tendit.
S’il s’était attendu à des paroles douces et réconfortantes de ma part, c’était raté. Je détestais plus que tout ce caractère, celui de la personne qui pouvait penser émettre ses quatre lois et volontés partout sur tout alors que ce n’était pas le cas. Ce genre de caractère, en effet, m’horripilait et avait tendance à me hérisser le poil. C’était une attitude de bourgeois ça, de petits fils et petites filles à leur maman et à leur papa qui n’avaient qu’à crier, pleurer ou – plus facile encore – claquer des doigts pour que leurs désirs et envies leur soient apportés et loués sur un plateau d’or et d’argent. Et je ne voulais pas qu’Hakiel développe cette mentalité, même si je savais que, tout enfant que nous avions été, nous avions tous traversé cette passe de la jeunesse où nous désirions que tout nous soit donné. Enfin, je n’avais pas employé le moyen le plus pédagogique pour qu’il cesse de me casser les noix avec ça – je connais des gens qui m’auraient arraché la tête pour avoir si durement parlé à un gosse – mais c’était le seul qui, à mon sens, était efficace contre ce genre d’esprit: ne pas céder et ne pas le laisser prendre le dessus sur ma volonté. Il aurait beau me supplier, pleurer à mes pieds, non, je ne le laisserais pas gagner sinon il n’apprendrait jamais rien de ce qu’est la vie – la vraie vie – et des sacrifices que l’on devait sans cesse exécuter pour pouvoir avancer et jouir pleinement de celle-ci.

« Tu saisis bien que ce n’est pas spécialement contre toi que je dis ça. Seulement, il faut que tu apprennes à savoir te contrôler: il y a des choses que l’on désire ardemment, mais que nous ne pouvons avoir, malheureusement. Et faut vivre avec ces contraintes.

- C’est ironique ça, venant d’un Orisha… Maugréa le garçon en détournant les yeux, faisant la moue.

- Assez ironique, en effet, admis-je en lui adressant un sourire, qui se voulait plus conciliant et doux à l’égard du petit Bélua. Cela dit, tout Orisha que je suis, je sais voir les limites de nos Libertés: il y en a qui peuvent être franchies lorsque la situation l’exige, d’autre qui nous serons à jamais interdites. Et aujourd’hui, tu veux franchir des limites qui ne sont pas nécessaires de traverser pour le moment, tu comprends? »

Le garçon prit quelques secondes de réflexion avant d’acquiescer discrètement d’un mouvement de la tête. Bien heureux de cette situation, je me redressais de toute ma longueur.

« En somme, tu pourras manger plus tard, mais pas maintenant. D’ailleurs, tu peux m’expliquer où tu irais stocker toute cette bouffe si tu mangeais maintenant, avec les trois autres plats que tu as englouti?

- Dans mon estomac, triple buse! Où tu veux qu’elle soit d’autre? S’esclaffa Hakiel en roulant des yeux devant ma pitrerie ridicule.

- Ton estomac a suffisamment d’espace? Continuais-je en affichant un air faussement étonné, ce qui me valut un léger coup dans les côtes. Aïe! »

Mais au moins, nous avions tous les deux le sourire aux lèvres et le malentendu semblait, désormais, dissipé.


Notre journée s’était déroulée sur une note plus joyeuse et conviviale, la suite de notre déménagement à Ciel-Ouvert se faisant petit à petit, sans nous presser, sans même nous en préoccuper véritablement. Pour une fois que je pouvais passer du temps avec le gamin, ça me faisait plaisir de mettre de côté quelques affaires pour pouvoir n’être qu’avec lui et profiter de ces instants d’exception qui nous étaient donnés ensemble. Pas que je craignais qu’une quelconque distance risquerait de nous séparer un jour, mais après avoir perdu mon père, après m’avoir mis des œillères et n’avoir pu passer plus de temps avec lui, je m’étais fait à l’idée de vivre le moment présent. Oui, le vivre, le respirer, se baigner dedans s’il le fallait vraiment! Mais il fallait le sentir, en prendre soin et surtout – surtout! – ne pas le négliger comme je l’avais si bien fait avec Draug. Dorénavant, je suivais cette maxime et je ne voulais faire les mêmes erreurs avec Hakiel.

Par conséquent, après avoir terminé – ou du moins, en partie – nos affaires à Médigo, nous prîmes le premier navire nous menant au continent du Matin Calme. Pourquoi nous amarrés si loin de notre nouveau foyer? Par fantaisie, tout simplement! Rien ne nous obligeait de ne faire qu’un voyage pour nous rendre sur le continent Naturel et rejoindre Ciel-Ouvert, alors pourquoi ne pas passer quelques temps ici même, chez nos voisins de l’autre côté de l’Océan, que nous ne visitions pas très souvent?

« Eh Miles, il a l’air sympa, ce restaurant! M’indiqua Hakiel du doigt et aussitôt, je virais mon attention dans la direction qu’il me pointait. Casser la croûte, ça te dit? » Rajouta le garçon en me gratifiant d’un large sourire.

Comme toute réponse, je lui ébouriffais la tignasse. Tout joyeux, il fonça vers l’entrée en me tirant derrière lui, poussant la porte de celle-ci avant d’être assailli par une douce odeur, que nous inhalâmes tous les deux avec gourmandise et bonheur.

« Huum… C’est vrai que ça donne l’eau à la bouche. »

Puis, il ne fallut qu’une petite seconde passe avant que nous soyons accueillis par une ravissante serveuse au sourire invitant et sympathique. Instantanément, son sourire à elle fit naître un autre sur nos visages, à Hakiel et à moi. Si nous voulions découvrir l’une des meilleures cuisines du continent? Assurément! Mais le petit garçon me devança, intrigué plutôt par la seconde information que la jeune femme venait de nous communiquer.

« Vous embauchez? »

Je lui jetais un regard en biais. Tiens? Qu’est-ce qu’il avait à être si excité, celui-là?

« Est-ce que je pourrais aller dans les cuisines si vous m’embauchez? Demanda-t-il et, comme un automatisme, mes sourcils s’arquèrent.

- Hakiel, on n’est pas là pour ça… »

Mais le gamin n’en faisait qu’à sa tête, criblant déjà la servante de mille et une questions.

« Vous proposez quoi comme repas? Et comment vous préparé les repas? Et comment sont les cuisiniers? Est-ce qu’ils sont gentils, les cuisiniers? Ce serait la première fois que j’irais dans une vraie cuisine de cuisinier! C’est comment? Est-ce que c’est grand? … »

Seigneur! Je posais les yeux sur la jeune femme, esquissant un sourire. Désolé pour ce qu’il vous fait endurer!


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Sam 20 Aoû 2016, 17:15

Jeanne ressentait les odeurs émanant du restaurant dans son dos. C'était agréable de travailler dans cette ambiance, mais l'inconvénient est que son appétit ne faisait que s'ouvrir d'autan plus. Elle-même était venue pour savourer un bon plat et se retrouvait à faire un travail, mais aux odeurs qui s'échappaient de la cuisine, traversaient la salle assez spacieuse pour une trentaine de personnes et parvenaient au-dehors avec la porte ouverte, une chose était certaine : les deux Gourmands avaient faits une bonne affaire ! Un des hommes à qui la Déchue vantait les mérites de l'établissement, choisi de décliner sa proposition et de s'échapper en quelques enjambées rapides. Certes, elle méconnaissait l'établissement, mais savait aisément lire une carte et en comprendre le fonctionnement pour essayer de rameuter quelques potentiels employés. Ce n'était pas le moment de faire la moue boudeuse ! Si elle devait barrer les chemins des passants pour attirer leur attention, elle le ferait sans hésiter. Son esprit guerrier paya lorsqu'un garçon l'interrogea sur ladite embauche. Avant de lui demander s'ils pourraient aller dans les cuisines. Se pourrait-il qu'eux aussi aient envie de manger de la vraie nourriture ?

C'est intéressant de voir un petit garnement s'intéresser à la cuisine ainsi ! dit-elle avec un large sourire. Néanmoins, les cuisines sont réservées aux cuisiniers et non aux modestes serveurs. Bien qu'il y est des exceptions.

Cette dernière remarque était mise tout à fait innocemment dans sa phrase.

Nous, cuisiniers, sommes comme des guerriers qui combattent avec nos plats. Ça demande des années de pratique, mais n'importe qui peut devenir un grand nom dans le métier s'il s'en donne les moyens.

Elle-même croyait en ce qu'elle disait, ce qui sonnait d'autant plus vrai. Jeanne n'était pourtant pas sans méconnaître la dureté du métier, les règles absolues et les exigences de vie que cela impliquait.

Alors, les spécialités de la maison sont les plats aux épices en provenance directe d'Utopia. Ces derniers sont à la charge du Chef lui-même qui assure toute les commandes...Il est un peu fou sur les bords.
Eh bien, Jeanne, tu bailles aux corneilles ?

Cédric réapparu devant elle avec un petit tablier sombre et un chemisier blanc surmonté d'un noeud papillon. Il avait changé ses vêtements de voyage contre une tenue plus professionnel. La Déchue cru défaillir devant la beauté de son époux.

Woooh, ça sent bon. Et si on mangeait ici ?
Chut. Ce restaurant à mauvaise réputation, allons ailleurs.
Vous ne savez pas ce que vous rater ! dit-elle à haute voix en leur direction, alors qu'ils essayaient de partir. Je peux dire à l'odeur qu'il est en train de cuisiner un canard aux épices de première qualité. L'odeur est irrésistible, vous ne trouvez pas ?
Bien vu. Tu n'as pas mis les pieds dans la cuisine, tu le sais comment ?
Je sens de la coriandre, du fenouil et de l'origan en dominance. Ce sera épicé tout en étant doux. Léger et fort à la fois. Ça ferait presque peur une qualité pareille !

Cédric la dévisagea.

C'est toi qui fais sérieusement flipper, tu en es consciente ?
La gastronomie est un univers d'arômes. On doit vivre avec et les ressentir. Un bon cuisinier ne met pas de parfum pour cette raison !
Super, va aider notre Chef à préparer le reste si tu es si...
J'y cours ! Allez, viens, on y va !

Sans lui laisser le temps de terminer sa phrase, Jeanne prit le garçon par la main et l'entraina à sa suite d'un pas pressant. Cédric resta dehors en compagnie de l'homme qui n'avait eu le temps de rien faire. Embarrassé, le Déchu toussota.

J'espère que votre fils ne sera pas traumatisé. Ma femme adore les enfants. Faite attention, elle pourrait omettre de vous le rendre. Si vous voulez travailler, venez. Je vais vous montrer où vous changer.

A vrai dire, qui avait le choix ? Jeanne était un vrai courant d'air. Même le Chef au regard émeraude semblait lui lancer des éclairs à distance en l'observant faire dans sa cuisine, la jeune femme étant en train d'observer les longues étagères murailles où reposait son trésor.

Eh bien, c'est une sacré collection d'épices ! J'espère que vous savez les utiliser, Chef.
T'as une grande gueule, toi, dis donc. Joue pas à la plus maligne avec moi. Tu es dans ma cuisine ici. Hé ! Qu'est-ce que je viens de te dire ?
J'avais raison. Il s'agit bien d'un canard aux épices. Oh ! Du kaloupilé ! Et c'est une plante fraîche en plus !

Jeanne observait ces feuilles luisantes à sa droite, dont le vert foncé et la forme pennée ne pouvait pas trahir la provenance. Après un instant de silence, le Chef reprit d'une voix plus douce.

Je suis surpris que tu connaisses.
On l'appelle aussi la feuille de curry, c'est une plante très sensible aux variations de température et se flétrit si cette dernière est trop froide. En général, on n'en possède qu'en forme séchée à moins de vivre sur le lieu de la production. C'est rare d'en avoir des fraîches.
Ne sous-estime pas l'énorme potentiel des épices.
Cet endroit incarne vraiment une autre dimension de la cuisine. J'avais cuisiné un Vartha au poulet, une fois.
Tu crois maîtriser quelques spécialités propres aux Humains sans avoir mis les pieds à Utopia ?
Mon palais me suffit pour reproduire un plat.
Oh ? La magie est vraiment pratique, dis-moi. Mais ta place ici. Retourne en salle. Et emmène ce mioche avec toi ! Si vous faites bien votre travail, je vous ferais le meilleur plat de ma carte. En attendant...Dehors !

Il lui attrapa le col pour la mettre dehors avec ce fichu gamin, refermant la porte pour laisser son plat cuir avec douceur. Jeanne rit de sa réaction.

Tu vois ? De vrais guerriers ! Viens, allons nous changer !


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Miles Köerta
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Miles Köerta
Lun 03 Oct 2016, 04:08

Garçon!
« À table, messieurs, dames! »

« Attends, Hakiel! »

Mais le garnement prenait déjà la poudre d’escampette, précédé par la femme qui le tirait par la main en direction des cuisines tant convoitées par l’enfant. Lorsqu’il disparut de mon champ de vision, j’exhalais un soupir de résignation, roulant des yeux. Bon sang… Et moi qui croyais qu’Hakiel, ici, était le seul enfant. Voir la serveuse s’exciter avec autant de frénésie au sujet des plats et des saveurs gourmets commençait à me faire sérieusement douter. En tout cas, ce qui était clair, suite à la scène que je venais de voir, c’était que ces deux-là étaient de véritables puces surexcitées, incapables de se tenir en place durant une seconde, et le soupir que relâcha l’homme resté avec moi, à l’extérieur, ne faisait que confirmer mes pensées. Moins découragé que gêné par sa femme, il s’excusa indirectement du comportement de celle-ci, calmant un peu l’ambiance de folie qu’avait emporté avec eux Hakiel et la serveuse dans leur course. Pourtant, je ne pus m’empêcher de rire devant la situation, secouant doucement la tête en direction de mon interlocuteur pour lui signaler que tout allait bien. Du moins, pour le moment.

« Ne vous en faîtes pas pour lui! Il est pire lorsqu’il s’y met. On verra lequel des deux s’essoufflera en premier, tiens! Dis-je en me passant une main dans les cheveux, bien heureux, néanmoins, d’avoir pu constater qu’Hakiel possédait un tel sourire. D’ailleurs, rajoutais-je brusquement. Ne vous embarrassez pas, hein, mais le garnement n’est pas mon fils: c’est mon petit frère. »

J’adressais un grand sourire au serveur qui se tenait devant moi pour ne pas l’embarrasser plus qu’il ne l’état déjà avant d’entrer de moi-même dans le bâtiment. La méprise, quoi que surprenante pour moi, était pourtant récurrente. Aller savoir pourquoi! Sérieusement, ils me donnent quel âge, tous ces gens, pour croire que je suis le père d’Hakiel? C’était une question à laquelle je ne possédais aucune réponse, mais dont j’aurais aimé en connaître ne serait-ce qu’un dixième du raisonnement, parce que là, ça devenait presque une blague. À moins que tout pouvait s’expliquer dans le fait que je pouvais paraitre plus vieux que je ne l’étais réellement… À réfléchir… Mais pas pour l’instant. Parce qu’il y avait tout de même une autre interrogation qui roulait depuis un moment dans mes méninges et ce, depuis que ce drôle de duo nous avait accostés, Hakiel et moi. Pas que sa proposition de travailler comme serveur ne m’enchantait pas, mais j’étais curieux de savoir ce qui avait tant poussé cette femme à héler pratiquement tous les passants qui s’étaient approchés d’un peu trop près du restaurant, comme dans un acte… désespéré? Non, je ne le qualifierais pas sous ces termes, mais il était clair qu’ils avaient besoin de bras supplémentaires. Puis, je n’étais pas fou non plus: j’avais très bien perçu la méfiance de la clientèle vis-à-vis l’établissement. Était-ce parce qu’ils n’étaient pas nets? Ou alors était-ce autre chose?

« Qu’est-ce qu’il se passe au juste pour que vous manquiez tant d’employés à cette heure de la journée? Ils font grève ou quoi? »

Je perçus, au même moment, des éclats de voix en provenance des cuisines et, par simple habitude, je soupirais de nouveau, levant un doigt en direction du serveur pour lui demander de patienter quelques secondes. Puis, d’un pas assuré, je me dirigeais vers les cuisines. Pourvu qu’il ne fasse pas de bêtises… Songeais-je avant de m’arrêter brusquement devant les battements. Cette sensation… J’hésitais à faire des pas en plus, avant de reculer et de revenir sur mes pas, auprès du serveur. Mon front, profondément, s’était creusé pour former une ligne mince au-dessus de mes sourcils.

« Laissez-moi deviner: Humains? »


Je restais estomaqué durant plusieurs secondes, incapable de détacher mon regard des tablettes et des instruments qui nous entouraient. C’était donc à ça que ressemblait une cuisine de vrai cuisinier… Mais c’était gigantesque! Alors que la madame et le chef parlaient, je tournais sur moi-même pour ne rien manquer de la grandeur des cuisines, m’avançant, pas à pas, dans ces dernières pour en découvrir chaque coin et recoin. Puis, lorsque la jeune femme s’exclama de surprise devant du… du… kaploutié? Je me dirigeais aussitôt dans leur direction, voulant voir, moi aussi, cette fameuse plante fraîche qu’elle examinait avec attention. Je l’écoutais attentivement, impressionné autant par ses connaissances que par la plante en question, que je me mis à analyser de haut en bas avec la même minutie et finesse que la jeune femme. Cependant, manquant quelques centimètres pour atteindre l’étagère sur laquelle reposait le plant, je dû me faire grandir en me soulevant sur la pointe des pieds et je pus, enfin, contempler cette belle plante aux feuilles luisantes.

« Wow… » Fis-je, fasciné, à peine conscient de ma perte provisoire de Magie en raison du cuisinier.

Mais je ne pus admirer plus longtemps le kaploutié quand je fus soudainement poussé vers la sortie par le chef.

« Eh! Mais je n’ai même pas eu le temps de regarder comme il le faut le kaploutié et le reste de la cuisine aussi! » Bougonnais-je alors que le rire de la serveuse me parvint jusqu’aux oreilles.

Cependant, lorsqu’elle m’invita à aller me changer, je me mis à la fixer avec de grands yeux étourdis, essayant de comprendre ce qu’elle voulait insinuer par ces mots.

« Je… Je suis embauché? Alors, c’était pas une plaisanterie? Le chef va vraiment nous faire son meilleur plat?

- Eh bien, on glande? S’exclama une voix volontairement moqueuse à quelques pas de notre position et je me retournais d’un bloc pour voir Miles s’avancer dans notre direction. Qu’est-ce que tu attends pour enfiler ça, petite peste? »

Il m’adressa un sourire espiègle, me lançant des bouts de tissus dans les bras et je me mis à les examiner avant de saisir qu’il s’agissait de vêtements de serveurs. Mes yeux, alors, se mirent à pétiller. Aujourd’hui, j’allais travailler. C’était mon premier vrai emploi…

« Il faudra arranger les bords des manches et des pantalons par contre, je crains qu’ils soient un peu trop grands pour toi, même si c’est la plus petite taille que nous ayons trouvé.

- Génial! Je suis serveur!

- Arrêtez de jouer! On a un commerce à faire tourner ici! Vibra, ronchonne, la voix du cuisinier et à cet éclat, je n’eus pas peur: j’étais plutôt monstrueusement excité et emballé.

- Bon! Le chef a parlé, j’imagine. On peut s’occuper des premiers clients pendant que vous allez vous changer, tous les deux, assura l’Orisha en faisant un signe en direction de l’homme au nœud papillon.

J’hochais de la tête, courant à toute allure vers la pièce pour me changer. La salle n’était pas très grande, mais elle était séparée en deux pavillons pour permettre aux sexes différents de se changer sans être vus par la gente opposée. J’enfilais rapidement mes pantalons, mon chandail tout blanc ainsi que mon tablier. Cependant, comme dit par Miles, les vêtements étaient trop grands. Je soupirais, roulant du mieux que je le pouvais mes manches ainsi que le bas de mes pantalons. Puis, vint le nœud papillon. J’avais beau me battre, le tourner dans tous les sens, essayer de l’attacher, rien ne marchait et au final, cela ressemblait plus à du crottin d’Orignal qu’à un superbe nœud papillon, comme celui de Miles et de l’autre serveur. Du coup, j’appelais la serveuse qui devait se changer de l’autre côté.

« Est-ce que vous pourriez m’aider à attacher mon nœud papillon? Je ne suis pas très doué… Et aussi… Hum… »

Nerveusement, je me mis à jouer avec les bords enroulés de mon chandail.

« C’est ma première fois en tant que serveur, vous savez et hum… Je… ne sais pas trop quoi faire en fait… »


1 294 mots | 2 post
J’ai considéré que Cédric avait répondu aux questions de Miles avant que Jeanne et Hakiel sortent de la cuisine x)



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Sam 24 Nov 2018, 13:47

Cédric avait de la chance de ne pas avoir un Coléreux comme interlocuteur, parce que ce genre de choses auraient pu se terminer chez le guérisseur du coin. Il lui était difficile de savoir comment pouvait réagir son épouse dans certaines situations, autant elle pouvait être d'un sérieux démesuré, autant elle pouvait être une vraie gamine sur laquelle il devait parfois gronder. Le Déchu avait beau être le plus âgé des deux, les réactions de Jeanne pouvaient vraiment êtres amusantes à ses yeux. Au moins, son interlocuteur ne prenait pas mal cet enlèvement improvisé sur l'instant. Et il semblait être doté d'un bon sens de l'humour, en plus !

C'est vrai que vous êtes encore jeune, mais vous avez l'air plus mature que ma femme. Inutile de dire que ça se voit sur votre visage.

Sûrement des épreuves de l'existence, comme tout un chacun. Lui avait beaucoup plus voyagé que sa moitié, alors, il comprenait mieux ce genre de choses. Cédric l'invita ensuite à le suivre pour lui donner sa tenue de serveur. Avait-il eut seulement le choix ? Au moins, il n'aurait pas à gérer en duo l'ensemble des clients de ce restaurant. Cette personne semblait songeuse quant au manque de personnel, lui-même en comprenait la raison et s'en fichait un peu.

Je crois savoir qu'ils sont tous partit hier soir.

Des bruyances leur parvinrent de la cuisine. Ce remue-ménage devait être l'oeuvre de Jeanne. Non seulement il n'en doutait pas, mais il avait aussi conscience qu'il était inutile d'agir. Un peu inquiet pour son petit frère, l'autre s'approcha pour mieux entendre, mais il revint, troublé, lui demandant si la raison de ces départs pourrait être parce que le tenancier était un Humain.

J'crois bien, admit Cédric. Beaucoup de monde évite l'endroit alors qu'il est bien entretenu, avant que Jeanne ne soit dehors, il s'est fait rejeter par pas mal de personne, alors que certaines avaient visiblement besoin d'un emploi. Je suis certain que les autres employés sont partit à cause de cette raison. Pourtant, son antimagie est moins intempestive que certains Humains. Il y a des rumeurs comme quoi certains d'entre eux pourrait priver une ruelle entière de magie !

Cédric haussa les épaules.

Moi, je m'en moque. Je suis un Déchu de Gourmandise, les restaurants sont mes amis. C'est pareil pour Jeanne. Et puis, c'est pas un petit humain qui va nous faire du mal.

Ou il finira avec le feu aux fesses. Littéralement. Cette pensée lui arracha un sourire. Jeanne était une personne joyeuse. Elle n'aimait pas se faire marcher sur les pieds, mais quand il s'agissait d'un cuisinier ayant son propre restaurant et qui promettait en plus de lui faire un plat, c'était hors-de-question de se rebeller. Ce qui l'intriguait vraiment, c'était ce kaloupilé dans la cuisine. Comment diable avait-il fait pour en posséder avec une fraicheur aussi excellente ? Des amis chez les Humains qui le fournissaient ? Difficile de supporter un voyage pareil pour une telle plante. Tandis qu'elle s'interrogeait, le petit avait l'air ravi, mais aussi intrigué.

S'il essaie de nous tromper, je dévalise la cuisine et te ferais un repas moi-même ! J'ai cinquante ans de pratique derrière moi, donc cela ne pourra être que délicieux !

Une voix moqueuse coupa court à son petit délire et la ramena à la réalité. Le frère aîné du gamin se demandait s'ils avaient l'intention de se changer. Ce n'était pas tout ça, mais l'heure tournait ! Jeanne se passa une main dans ses cheveux.

Ouh. Je suis me suis emportée, désolée ! Hé hé !

Après une petite inspection technique sur le vêtement, Cédric lui fit aussi remarquer qu'elle ferait mieux de se changer.

Je suis chan...Ah, non, tiens. Pourquoi ?
Parce que tu ne voulais être plus sociable qu'une serveuse.

Ce qu'elle pouvait être bête parfois ! Rapidement et dans une pièce à l'écart, elle revêtit son uniforme de serveuse. Un tailleur très stylé, mélange de noir et de blanc, optant pour une cravate qui correspondait plus à sa féminité. Bien qu'elle aime les vêtements légers, les tenues professionnelles ne la dérangeaient guère. Jeanne entendit qu'on l'appelait pour un coup de main dans la salle d'à-côté. Pour ce petit garçon, les vêtements étaient vraiment trop grands pour lui. Elle rit un peu derrière sa main. C'était tellement mignon. Pendant qu'elle réglait ces petits détails d'ordre technique, se munissant d'un ciseau pour couper le bas du pantalon à la longueur souhaité, lui l'interrogeait sur ce qu'il devrait réaliser ce soir.

C'est très simple. Tu vas accueillir les clients à l'entrée, en n'oubliant pas de leur souhaiter le bonjour et la bienvenue. Tu demandes avant tout s'ils ont une réservation. Bon, nous n'en avons pas eu pour ce service, mais cela permet de donner une importance discrète à l'établissement. Tu dois ensuite leur demander combien ils sont et tu les installes à une place où il y a le même nombre de sièges en leur donnant un nombre suffisant de carte. Puis, tu attends un peu qu'ils fassent leurs choix, tu t'occupes d'une autre table en attendant, ou débarrasser les couverts et la nettoyer si les clients sont partit ou attendre qu'ils t'appellent. Pour ne pas te tromper dans les commandes, il y a un petit numéro sur la droite de la table, vers notre direction, il te faut le noter en plus de la commande. Pas d'erreur possible ainsi !

Elle marqua un temps de pause, réfléchissant.

Pour apporter les plats, nous nous en chargerons. Ils n'en ont pas l'air, mais ils sont très lourds. Nous t'aiderons aussi dans tes taches. Si tu as du mal, tu ne dois pas hésiter à demander !

Jeanne l'aide ensuite à mettre son noeud papillon, croisant autour du cou le plus long pan sur le plus court. Avant de glisser ce dernier vers le haut sous le papillon, formant ainsi deux ailes de papillon pliant horizontalement le pan le plus court, rabattant le long pan sur le devant du noeud en formation. Cachant ensuite le long pan en dessous du pan plié, enfin, elle ajustant le papillon en tirant sur les deux ailes.

Et voilà ! Et surtout, ne t'en fais pas, même si tu commets une erreur ou deux ce soir, l'essentiel est de faire de ton mieux !

Jeanne leva ses deux pouces en l'air pour l'encourager. Il n'y avait que ça de vrai pour motiver les troupes !

Je ne me suis pas présentée d'ailleurs, je suis Jeanne. Et c'est quoi ton petit nom à toi ?

A peine le temps de répondre qu'on les appelait déjà.

Bon, Jeanne, tu as terminé ? Il commence à y avoir du monde.
On arrive !


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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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Miles Köerta
Sam 05 Jan 2019, 21:27

Garçon!
« À table, messieurs, dames! »

Par tous les Ætheri, il y en avait des choses à faire en travaillant comme serveur! La jeune femme m’expliquait mes différentes tâches tout en ajustant les bords de mon uniforme et, à l’intérieur de mon crâne, j’avais l’impression que mon cerveau allait s’affaisser sous le poids de mes nouvelles responsabilités. Il fallait accueillir et saluer la clientèle – avec le sourire, très important le sourire –, les placer à une table libre, noter le numéro de cette même table, demander leur commande… Non, non… Avant ça, il fallait leur donner la carte du menu, n’est-ce pas? E-Et avant de les installer, il fallait leur demander combien ils étaient, sinon je ne pouvais pas les assigner à une table! Aaah! Maman! Paniquais-je intérieurement. Toutes les informations allaient et venaient dans mon esprit et je tentais d’en conserver l’essentiel, de me retrouver dans ce schéma mental à l’aide de mot-clé que je répétais inlassablement dans ma tête, mais, même cela, je n’étais pas en mesure de le faire sans me perdre. L’inquiétude et un léger début d’affolement substituèrent l’excitation qui me grisait quelques minutes plus tôt, le nombre de tâches m’ahurissant, la volonté de bien faire me hantant. Comment je pouvais garder à l’esprit tous les devoirs liés à ce travail? Comment pouvais-je servir les clients sans me tromper avec toute ces fonctions à endosser? J-Je ne pense pas que ce soit une bonne idée… Songeais-je finalement en observant, vaguement, les doigts de la jeune femme tirer, lacer, lier mon nœud papillon. Lorsqu’elle eut terminé, je relevais le visage dans sa direction, lui adressant un sourire qui se voulait sincère, mais même moi qui ne le voyait pas, je le trouvais archi faux. En même temps, c’était particulièrement difficile de paraître assuré quand on avait le cerveau en compote à cause d’incertitudes et de craintes. Même les encouragements de la jeune femme m’aidèrent plus ou moins à me redresser un peu.

« O-Oui! De mon mieux! Je ferai de mon mieux! »

Et, accompagnant cet aplomb chancelant, je relevais moi aussi mes deux pouces dans les airs. Motivation! Motivation! Tout allait bien se passer! J’allais assurer! Je m’encourageais pour ne pas succomber à la peur, me répétant sans arrêt, à la manière d’une comptine, que j’étais capable de servir les gens, que j’allais être parfait en tant que serveur et que tout allait bien se passer au service aujourd’hui. Miles allait être fier de moi, la jeune femme aussi et le cuisinier me fera sûrement mon plat préféré! Cette fois-ci, un véritable sourire se dessina sur la ligne de mes lèvres et je gratifiais la prénommée Jeanne, qui venait de se présenter, de ce sourire.

« Moi, c’est Hakiel! » Me présentais-je à mon tour avec enthousiasme, mais nous n’eûmes pas le temps de rajouter quoi que ce soit, une voix masculine, que je reconnus comme étant celle du monsieur resté avec Miles, nous interpellant.

Aussitôt, l’adrénaline s’insinua dans mes veines, souillée par une appréhension qui ne voulait – ou qui ne pouvait – être purifiée, mais je tentais du mieux que je le pouvais de la repousser pour me concentrer sur mon travail, mon premier vrai travail. Suivant le pas de Jeanne, qui avait pris les devants, je me retrouvais au cœur d’une salle à manger qui ne cessait de se remplir au fur et à mesure que les clients pénétraient dans l’établissement. Dans un rapide coup d’œil, je parvins aisément à distinguer Miles et l’autre homme dans la salle, qui faisaient des allers et retours entre les différentes tables et l’entrée du restaurant. En remarquant qu’une file commençait à se créer, je déglutis de malaise, la confiance d’il y a quelques minutes s’évaporant comme de l’eau au Soleil.

« E-Euh… Je… Hum… »

Je fis un pas vers l’arrière, profitant que Jeanne soit devant moi pour me cacher dans son ombre et observer la clientèle s’agglutiner aux tables et à l’entrée.

« C-C’est impressionnant quand tu n’es pas qu’un simple client… »

La jeune femme posa sa main sur mon épaule et m’adressa un sourire d’encouragement. Timidement, je hochais de la tête. Aller, Hakiel! Tu es capable!

Lentement, je me soustrayais de son ombre pour m’avancer jusqu’à l’entrée. Tout d’abord, il fallait accueillir et saluer le client.

« B-Bonjour! M’exclamais-je à l’attention du couple qui se trouvait en tête de la file, échangeant avec eux le plus grand et le plus large sourire qui m’était possible d’esquisser.

- Oh! Bonjour! Tu es bien jeune… » Avisa la demoiselle, aux bras de son mari, et je rougis à ce commentaire.

Pourtant, je m’étais attendu à ce genre de réflexions.

« Même si je suis jeune, je viens d’être engagé! Comme serveur! Lui fis-je remarquer en bombant le torse. Hum… Donc, euh… vous désirez une table pour deux personnes?

- Exact. Tu en as une pour nous? »

Rapidement, je clignais des yeux, regardant autour de moi avant de voir Miles, non loin de là, me faire un signe de la main pour me désigner une table libre composée de deux chaises.

« O-Oui! J’en ai une! Suivez-moi! »

Aussitôt, d’un pas qui se voulait confiant, je les guidais jusqu’à l’Orisha.

« Est-ce que tu as les cartes de menu avec toi?

- Ils sont où?

- Sur le comptoir, là-bas, à l’entrée. De cette manière, dès que tu as des clients, tu prends directement le nombre de cartes dont tu as besoin et tu les amène en même temps d’installer les clients.

- Ah! D’accord! C’est compris! »

Comme une flèche, je revins sur mes pas, attrapant deux cartes de menu avant de revenir à la table et de les offrir au couple.

« Voilà pour vous!

- Tu gères, champion! Je vais m’occuper de leurs commandes, d’accord? Occupes-toi de placer les gens aux tables et n’oublie pas les cartes!

- Compris! Répondis-je à Miles avant de sourire aux deux clients. Passez un agréable moment! Le cuisinier a du kaploutié dans sa cuisine! Il pourrait sûrement vous faire quelque chose de super bon! »

Le couple se mit à rire avant de me remercier et, tout heureux, je me redirigeais vers l’entrée, où un autre duo m’attendait. Finalement, c’était plus facile que ça en avait l’air! En plus, c’était plutôt amusant de jouer les serveurs!

« Bonjour et bienvenue! C’est pour combien de personnes? »

Cette fois, mon regard croisa celui de Jeanne. Je lui adressais un grand sourire, lui soufflant discrètement que je m'amusais beaucoup plus que prévu.


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Mer 31 Juil 2019, 23:22

L'enthousiasme de Jeanne avait de quoi relativisé la situation. Elle voyait bien que son petit partenaire, répondant au doux nom d'Hakiel, semblait perdu devant l'étendue de sa tâche, un peu amusée et égoïste de le voir aussi tendu, mais son travail n'en serait que mieux, peu importait les éventuelles maladresses. Cependant, elle avait volontairement dissimulée qu'elle serait à ses côtés en cas de besoin ou pour répondre à ses questions, pour ne pas que le stress ne remporte la partie. Même si la Déchue s'attendait à faire de ce service un événement éclatant, il fallait une chose primordiale pour cela, à savoir, une clientèle. Un ombre passait doucement sur son visage. Il n'y avait pas eu de réservations, mais quelques badauds avaient eu l'air intrigué devant leur fine équipe. Elle croisait les doigts pour les voir revenir prendre un plat du jour dont l'odeur se faisait sentir dans tout l'établissement. Exquis. En passant la porte, la femme vit son époux et son partenaire s'affairer à terminer les dernières tables et poussa un soupir de soulagement intérieur en distinguant une dizaine de clients à l'entrée. Ça avait payer. Jeanne lui donnait une tape sur le haut du dos, pour l'engager sur la bonne voie. Jeanne eu un éclat de rire en voyant son visage plus que nerveux, loin de se moquer, mais de seulement chercher à l'encourager.

Très bien, Hakiel, faisons de notre mieux !

Jeanne lui donnait une tape sur le haut du dos, pour l'engager sur la bonne voie. Du coin de l'oeil, elle l'observait faire. Fier comme un paon, précautionneux malgré son hésitation et avec un couple qui ne semblait pas avoir un comportement exigeant. Finalement, mieux valait le laisser faire seul. Avec un sourire, la Déchue prit une carte à sa suite pour ne pas rester sans rien réaliser devant ces personnes impatientes et curieuses.

Bonsoir et bienvenue dans notre établissement ! Mon nom est Jeanne, je serai votre serveuse pour ce soir ! Une table pour cinq, c'est bien ça ? Veuillez me suivre, je vous prie !

Son véritable talent était indéniablement derrière les fourneaux, Jeanne ne se sentait jamais aussi vivante qu'en réalisant un plat, mais la femme appréciait tellement le contact avec les clients. Cela lui permettait de voir leurs réactions, saisir au vol leurs appréciations ou leurs critiques, essayer de combler ses lacunes éventuelles en apprenant. Ce métier était exigeant et implacable, mais il était si gratifiant. C'était rassurant de les voir s'installer et d'énumérer quelques plats. Elle n'avait pas eu le temps d'être complètement apte à servir en ces lieux en se rappelant de tout ce qui composait le menu, mais rien ne devait transparaître malgré quelques temps d'hésitation. Improviser. Il fallait que son travail soit le mieux possible et cela les inciterait à revenir. Autant le Cuisinier avait besoin d'une équipe de serveurs après la désertion de leurs prédécesseurs, autant lui-même dépendait fortement de la fréquentation de son établissement. Elle avait entendu quelques remarques désobligeantes sans comprendre d'où cela pouvait venir : cet endroit était propre et spacieux, la cuisine était impeccable et regorgeait d'éléments incroyables et, malgré un patron exigeant, rien ne justifiait ces départs. C'était bizarre. Haziel passait près d'elle après avoir installer des clients à leur table. La Déchue le gratifiait d'une nouvelle tape dans le dos pour encourager ses efforts.

Bravo champion, tu te débrouilles bien ! Je vais chercher les plats, tu viens m'aider à prendre les boissons pour la septième table ?

Son sourire était caractéristique. Ce service se passait bien. C'était une bonne chose et, intérieurement, elle imaginait savourer l'excellent plat du jour que leur préparait le cuisinier. Il y avait de quoi être motivé, d'une certaine manière. En regardant son épouse chercher les premiers plats pour les servir, Cédric se passait la main sur le menton tout en venant se mettre près de Miles.

Nous avons du monde, nota-t-il à voix haute. Sûrement le charme de ma femme...

Cette remarque le fit sourire. Il observait la salle relativement remplie, aux aguets malgré son air nonchalant, dans l'éventualité où quelqu'un les appellerait. Intrigué de la situation.

Je me demande...Pourquoi les autres sont-ils partit de cet endroit vu le cadre agréable ? Pourquoi les passants ont dit que cet endroit avait mauvaise réputation ? La seule chose qui me vient à l'esprit est un problème, hum, racial, non ?


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