Siruu ne savait pas où il logerait, en faisant ses premiers pas à Amestris. Sans doute pensait-il rester à une auberge un temps, avant de se trouver un bâtiment à rénover en périphérie de la ville. Pourtant, Lysium — son employeur de l’époque — fit le choix audacieux de lui proposer une maison. Siruu l’accepta sans négocier, bien conscient que les tractations ne joueraient pas en sa faveur au vu de sa situation financière. C’est ainsi qu’il acquit un chez-soi citadin, ainsi qu’une dette.

Cependant, la somme due est plus colossale que la maison en elle-même. Peu large et toute en longueur, elle s’étend sur trois niveaux, reliés par des escaliers : une chambre à l’étage, un salon et, enfin, un sous-sol. Paradoxalement, cette dernière pièce est la plus grande. Ici, Siruu trace des runes lorsqu’il en a le besoin. Depuis peu, il accueille aussi un esclave dans cette même cave.

Au-dessus de ce sous-sol se trouve une salle étriquée, que le sorcier aime appeler son bureau, mais qui s'apparente plus à salon. On y trouve ça et là des papiers, premiers jets d’articles ratés, rentrés dans des tiroirs dans ce qui semble être un désordre méthodique. C’est là que se trouvent la porte d’entrée et la majorité des meubles. À ce sujet, le mobilier est dans son intégralité présent d’origine : Siruu ne pensa jamais à le changer. Cette salle est à la fois cuisine, cabinet de travail et bibliothèque, mais ne remplit aucun de ces rôles à la perfection. C’est là que le sorcier passe le plus clair de son temps.

Enfin, à l’étage se trouve la dernière pièce de cette maison : la chambre. C’était initialement un grenier, aménagé par l’ancien propriétaire. Moins chargé en bibelots que le séjour, il ne consiste que d’un lit, d’une armoire et d’une bassine d’eau que le sorcier utilise pour se laver. Aussi peu large que le salon, cette chambre se paie le luxe d’avoir un plafond particulièrement bas, qui pousse à la prudence : les poutres étant apparentes et fragiles, mieux vaut ne pas les briser d’un coup de tête involontaire.

Dans cette même pièce se trouve un meuble essentiel : l’armoire. Pas bien grande, elle contient néanmoins les possessions les plus précieuses de Siruu : ses costumes. Somptueux, il suffit de les enfiler pour se fondre dans la bourgeoisie — chose essentielle pour un journaliste —. Les individus que le mage noir interroge dans le cadre de son métier seraient surpris de savoir que le blond vit dans un endroit aussi humble et précaire.

Si le portrait des lieux semble assez abominable, il est important de remettre les choses dans leur contexte, et de citer plusieurs avantages non négligeables. Tout d’abord, la maison est bien située : éloignée du quartier des Mayfair, elle n’est qu’à quelques minutes à pied du centre-ville. Un secteur modeste entouré par des demeures bien plus luxueuses, en somme. Cela peut donc représenter une opportunité, afin de grimper l’échelle sociale. Aussi, bien que l’isolation phonique des murs soit inexistante, les voisins semblent relativement calmes. Siruu leur rend la pareille en tâchant lui aussi de ne pas faire trop de bruit. Enfin, il peut se réjouir d’être à Amestris, capitale sorcière protégée en toute heure. Il s’agit sans aucun doute de l’endroit le plus sûr des Terres de Nementa Corum — pour un sorcier —.

Propriétaire : Sirh Juuka.

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Propriétaire : Famille Belhades

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