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 [XI ; XXVI ; XIX.] - Affaires de contrebande

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Mar 23 Avr 2019, 00:39

Catégorie de quête : XI Mission temporaire ; XXVI Famille ; XIX Enquête
Partenaire : Khazel Afran
Intrigue/Objectif : Azraël est missionné pour réunir des informations sur un groupe de contrebandier qui réalise et vend de la contrefaçon d'argenterie Afran. Pour y arriver, le démon contact naturellement Khazel qu'il va convaincre de l'aider pour remonter la piste et toucher l'argent qui lui a été promis.





-Alors ? T’en penses quoi ?

Matherys Le Terrible, un démon à l’allure étrange était assis en face d’Azraël. Le regard mauvais, une lueur de folie dans les yeux, le contrebandier observait la réaction du démon quand il goûta le vin rouge qu’il avait apporté. Le visage défiguré par une fine cicatrice ainsi que par les ravages de l’alcool et de la drogue, Matherys correspondait bien à l’image qu’on pouvait se faire d’un malfrat. Décalé, dans son attitude et sa gestuelle, on pouvait facilement comprendre qu’il n’était pas de ceux qu’on qualifie de « bonnes fréquentations ».

-Une merveille.

Satisfait, Azraël faisait danser son verre à hauteur de ses yeux une fois de plus en s’humectant les lèvres. L’œil expert, il observait les larmes du vin qui coulaient sur le cristal. Appréciant le goût de l’alcool sur son palais il but une nouvelle gorgée en laissant les saveurs du vin flirter avec ses papilles gustatives. Le sourire du client heureux se dessina sur les lèvres du démon quand il posa sa coupe sur la table, appuyant son expression par une inclinaison de la tête.

-Ce vin est vraiment exceptionnel Math’.

Le contrebandier souris en hochant de la tête vigoureusement tout en rappelant, pour la dixième fois au moins, les mérites et atouts de ce vin rarissime. Mais déjà, Azraël avait perdu son sourire. Il avait tiré sa chaise et s’était éloigné de la table pour s’affaler sur le canapé. Sans se lever de sa chaise, Matherys l’avait suivi du regard jusqu’à être obligé de se tourner pour continuer à voir le démon.

-Alors ?

Les mains croisées derrière la tête, le jeune démon s’était confortablement installé et fixait Matherys sans ciller. Il resta silencieux une longue minute avant de se redresser pour s’asseoir bien droit, voulant ainsi appuyer sa réponse par sa posture.

-Alors tu sais que je n’ai pas les moyens. Combien je te dois déjà ?
-Non Az’, pas de ça entre nous ! Voyons !

Le ton trop amical de Matherys sonnait faux. Il s’était levé brusquement, levant les mains au ciel comme pour signifier qu’il était scandalisé par les propos du démon. Tout en parlant, il se hâta de rejoindre Azraël sur le canapé.

-Tu es l’un de mes meilleurs clients Az’, et en tant que tel, je veux que tu aies ce vin.

Le regard fou, le contrebandier fixait Azraël avec une insistance presque gênante mais il ne semblait pas y prêter attention. Néanmoins, le démon se redressa un peu pour gagner en distance soudain méfiant des intentions de Matherys Le Terrible. Ce dernier commençait à montrer des signes de stress ; il parlait de plus en plus vite et sa main droite pianotait sur son genou comme s’il avait été devant un piano.

-Ecoute Az’, voilà, j’ai une proposition à te faire, ok ? Voilà, tu sais, j’fais pas que dans l’alcool, mais ça tu sais, hein ? Alors voilà, tu vois, j’ai un p’tit problème. Pas grand-chose, pas grand-chose et j’ai besoin d’une personne de confiance et tu vois, toi, allez ! Ça fait combien de temps qu’on s’connait ? Dix ans ? Quinze ans ? Voilà, tu vois, j’ai confiance en toi alors j’voudrais te proposer une sorte d’échange de services tu vois ?

Matherys Le Terrible avait débité son discours d’une traite sans reprendre sa respiration et sans lâcher Azraël du regard. Ses lèvres tremblaient un peu et il commençait à transpirer. Le démon hésitait alors à en déduire s’il s’agissait du stress engendré par le « p’tit problème » dont lui parlait Math’ ou s’il était question de signes de manque dû à la drogue. Dans tous les cas, il n’osa pas relever et resta silencieux, attendant la suite de la fameuse proposition.

-Ok, ok, alors écoute Az’, mon p’tit problème tu vois, c’est qu’il paraît qu’y’a un p’tit groupe de nouveaux contrebandiers sur les Terres Arides et tu vois, ça, c’est pas bon pour mes affaires tu vois ? Alors j’voudrais que tu t’renseignes et que t’essayes de savoir d’où ça vient et qui tire les ficelles tu vois ? Eeeeeeet il se trouve que la seule piste qu’j’ai pour l’instant, c’est qu’ils font des contres-façons d’argenterie, maiiiiiis pas que, pas que, tu vois ? Il s’agit de l’argenterie forgée par la famille Afran, eeeeeet tu vois, mon p’tit doigt m’a dit qu’t’avais d’jà eu affaire à eux, que t’avais des contacts, tu vois ?

Matherys eu un rire nerveux, fou et malfaisant. Le genre de rire qui pouvait vous faire froid dans le dos. Azraël s’était figé, non pas à cause du rire ou du fait que le contrebandier se balançait d’avant en arrière comme une personne qui n’est plus saine d’esprit, mais à cause du nom « Afran ». Cela faisait des semaines qu’il n’en n’avait plus entendu parler et il s’en portait mieux ainsi. En entendant leur nom, il avait tressailli puis s’était crispé. Comment diable Matherys pouvait-il être au courant ? Sariya avait-elle vendue la mèche ? Le démon n’eut pas le temps de répondre à cette question car son fournisseur de vin enchaîna de plus belle.

-Alors, alors, tu vois. Si tu me rends ce tout p’tit service, j’effacerai ta dette, ok ? Et ce vin-là, c’est cadeau d’la maison, ok ?

Nombre de question se chamboulaient dans la tête du démon mais il était surtout terrorisé, il fallait l’avouer. S’approcher de près ou de loin de la famille Afran vous exposait à des risques considérables, que les intentions soient bonnes ou mauvaises. Impulsif mais peu suicidaire, Azraël refusa nettement la proposition.

-Je préfère largement payer ma dette plutôt que d’avoir à faire à la famille Afran, désolé Math’.
-Nooon ! Non, non, non, non ! Az’ ! Tu comprends pas !? J’ai vraiment besoin de toi tu vois ? Ecoute, si tu m’rends ce service, je parlerais de toi au patron ok ? Et il te payera ok ?

Matherys semblait totalement paniqué et son regard suppliait le démon de l’aider. Azraël ignorait qui était le « patron » mais le contrebandier semblait le craindre suffisamment pour être aussi désespéré. Le démon soupira. En un sens, il avait besoin d’argent s’il voulait espérer pouvoir quitter la propriété Zanel mais en même temps, il s’agissait de la famille Afran. Les deux hommes restèrent silencieux de longues minutes. Azraël avait besoin de réfléchir et Matherys attendait en se rongeant les ongles. Finalement, le démon se leva et plongea son regard dans celui qu’on appelait « Le Terrible ».

-D’accord. Mais je veux deux caisses de ce vin.

Fou de joie, le contrebandier ne broncha pas et se leva d’un bon, serrant la main d’Azraël en signe que le marché était conclu. Rassuré, Matherys sembla se détendre et sans attendre plus longtemps, il prit congé, sans doute pour se hâter chez le « patron ».

Seul dans ses appartements – dans le sous-sol de la propriété Zanel – le démon entrepris, à contrecœur, la rédaction d’une missive à l’attention de son « contact » de la famille Afran ; Khazel. Il fut bref dans sa lettre, ne voulant en aucun cas éveiller les soupçons, organisant simplement un rendez-vous dans la taverne du village où résidait le démon.


****

Trois jour plus tard, comme convenu dans leurs échanges de missives, Azraël se rendit à la taverne du village à la première heure du jour. Sur les conseils de Sariya, il avait choisi cet horaire car il y avait nettement moins de monde aux aurores qu’à la tombée de la nuit. Sur place et comme à son habitude, le démon choisi une table à l’écart, bien au fond de la taverne. Le tavernier le connaissant bien le salua depuis le comptoir et lui apporta bien vite une boisson chaude. Le jeune démon le remercia d’un geste de la main. En silence et le regard rivé sur la porte de l’établissement, il attendait.

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Mer 24 Avr 2019, 00:22

Maëlle regardait Khazel à la dérobée. Dans la finalité, ils n’avaient pas pu beaucoup discuter. Elle ignorait ce qui s’était dit. Elle ignorait ce qui se passait. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’il avait vu son père. Au-delà de ça, Khazel était resté muet comme une tombe. Ils en parleraient le moment venu. Peu de jour après elle lui avait révélé l’existence de la lettre. Le délai était court et à la surprise de la Lyrienne, il avait accepté. Elle y voyait un moyen pour lui de s’éloigner en un sens. Sans se l’admettre, elle avait peur qu’il finisse par partir trop loin pour elle et qu’il l’abandonne là. Tout en l’observant préparé ses affaires, elle devait admettre qu’il était plus… Plus quoi ? Elle se gifla intérieurement. Peu importait, elle fit bifurquer son regard et jeta un œil au chaperon. Elle ignorait l’accord qui avait été passé avec son père. Juste que pour le moment, ils avaient un chaperon, enfin lui plus qu’elle. De manière indirecte ça devait être lié. D’ailleurs, elle ignorait jusqu’à son nom. C’était plus une vague silhouette qui était là au milieu de leurs vies. Soupirant face à tout ces changements, elle se mit à penser que leurs vies étaient un minimum plus simple avant tout ça. Et intérieurement elle savait que ça n’en finirait plus. Elle grimpa à l’étage pour préparer ses affaires à son tour. Khazel avait quitté le Domaine, et elle l’avait suivi. Investissant la propriété des Afran dans le Berceau Cristallin, leurs familles respectives lui paraissaient loin. Elle n’avait pas demandé l’autorisation, elle l’avait juste suivie. Alors qu’elle fixait sa penderie, elle se dit que dans la finalité, c’était peut-être la meilleure décision qu’elle ait prise depuis longtemps. Juchant quelques affaires sur le lit, elle prépara ses affaires.

Khazel avait encore du mal à s’habituer. Ça viendrait certainement avec le temps. Une fois son sac prêt, il se laissa tomber sur l’un des énormes coussins qui servait un peu à tout et était posé à même le sol. Les Terres Arides. Azraël les attendait à l’aube. Quelques heures de répit leur permettraient au moins de dormir un peu. Quelques douleurs revenaient parfois, ça restait gérable. Il ignorait réellement pourquoi le démon voulait les voir. Et pour le coup, il avait été aussi surpris que Maëlle face à sa demande, la rejoignant quand elle avait supposé que ce fût peut-être plus qu’un simple verre. Les démons ne faisaient rien sans rien non ? Étrangement, depuis son étreinte, tout semblait s’accélérer. En un sens ça l’arrangeait, quelque chose vibrait en lui. Une poussée puissante venant des tréfonds de son être. Il avait besoin de bouger et avait du mal à rester en place. Il n’arrivait pas encore à définir à quel point ça l’avait changé. Sachant ses réflexions, il tenta de trouver le sommeil. Ce ne fut qu’au bout d’un temps que celui-ci pu saisir le Lyrienn. Il ne sentit même pas son amie déposé une couverture sur lui par la suite.

Un son familier le réveilla. Le raclement de la pierre sur la lame. Il ouvrit une paupière et tenta de saisir la scène. Son esprit encore embrumé eut du mal, mais sut y parvenir. Le chaperon aiguisait ses lames sur le comptoir quelques mètres plus loin. La nuit était encore là, plongeait les environs dans la pénombre. Les braises de la cheminée diffusaient une lumière blafarde au creux de la pièce donnant à la silhouette encapuchonnée une allure dangereuse. Baillant, il s’étira et roula sur le côté doucement pour se lever. Se dirigeant vers le comptoir sans prêter attention à l’autre, il observa la coupe de fruit et attrapa au passage l’un des fruits qui la composa. Croquant dans le fruit dont il ne distinguait pas grand-chose, un liquide rafraîchissant coula dans sa bouche. Cela lui permit au moins d’achever son réveil. Se dirigeant vers l’escalier, il grimpa les marches une à une, n’ayant pas le courage d’activer un quelconque éclairage. Une fois ses yeux habitués à la pénombre, il accéléra le pas et se dirigea vers la chambre de Maëlle, entrant sans frapper, il s’approcha du lit. S’asseyant sur le bord, la literie grinça. Maëlle encore endormie tata Khazel de ses mains et entoura son torse dans un mouvement étrange. Ne disant rien, il fit la moue. « Réveille-toi Malé. » Il n’avait pas parlé trop fort. Voyant qu’elle ne réagissait pas, il haussa le ton une première fois. N’ayant qu’un grognement en guise de réponse, il cria presque cette fois-ci. Maëlle ouvrit les yeux à la volée, le poussa violemment ce qui le fit chuter et tombé sur le sol. Elle attrapa le drap et le tira vers elle cherchant encore ce qui se passait. « Que. Oui. Quoi. Hein ? » Elle cligna des yeux plusieurs fois et remarqua le regard bleu de Khazel à hauteur de son matelas. « Qu’est-ce que tu fais ? » Une question stupide. « Je te réveille. C’est l’heure. » « Hein ? L’heure de quoi ? » Se relevant, il la fixa sans rien dire. Alors que les bribes de son sommeil s’évacuaient, elle soupira. Ça lui revenait. Le démon. L’aube. « C’est bon, c’est bon, j’arrive. » Il l’avait réveillée ? Peu importait. Elle se laissait retombée sur le lit. Elle lui jeta un regard en biais. « Tu attends quoi ? » Elle ne le vit pas, mais il haussa un sourcil. « Rien. » Elle grogna et attrapa un coussin pour lui jeter dessus au jugé. Touché. « Ça va, ça va, je sors. »

Quelques minutes plus tard, tout le monde était prêt. Maëlle avait l’air fatigué et grognon. Khazel était perdu dans ses pensées et le chaperon faisait le pied de grue. Ce voyage s’annonçait merveilleux. La silhouette encapuchonnée sortit une petite pierre qui servait d’ancre. Assez large pour que tout le monde puisse la touchée, une fois le contact établi, elle se mit à émettre une lumière rougeoyante. Un bourdonnement résonna dans le silence de la pièce et après quelques secondes le monde autour d’eux commença à se mélanger. Le bourdonnement gagna en intensité alors que tout autour d’eux semblait changé puis il se stoppa. Ils étaient arrivés à destination. Les Terres Arides. Maëlle observa les alentours avec un air déprimé. L’aube commençait à pointer. « S’il nous a fait venir que pour un verre, il s’en souviendra. » Cela fit sourire Khazel. Elle n’avait pas tort. En temps normal, ils ne devaient pas être très loin. Au moins le paysage ne les dépaysait pas de trop. Cela leur prit plusieurs minutes pour rejoindre le village qui abritait la taverne et quelques minutes de plus furent nécessaires pour la trouver. Khazel poussa la porte, le regard du tenancier les observa discrètement. Ils ne devaient pas avoir trop le profil des habituels. Azraël était dans le fond, cela rappelait étrangement leurs premières rencontres. Maëlle s’avança suivant son ami de prés. Leur chaperon leur laissa un peu d’espace en s’attardant vers la porte. Khazel ignorait comment allait réagir le démon. Frisant maintenant le mètre quatre-vingt-dix, il était plus grand. Pas forcément plus musclé, mais son étreinte lui avait épargné de ressembler à une longue ligne tout en hauteur. Sa chevelure à l’origine noire était maintenant parsemée de mèches aussi blanches que la neige. Ses iris verts avaient pris une couleur bleue orageuse. Quelques lignes de tatouages dépassaient de ses manches. Il accosta le démon de la seule manière possible à ces yeux. « Tu paies ton verre ? »

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Mer 24 Avr 2019, 21:47

A cette heure bien matinale, il n’y avait que très peu de client à la taverne. On ne comptait que quatre autres individus en plus d’Azraël ; deux d’entre eux, d’après leur tenue vestimentaire et leur allure, devaient faire partie du groupe d’ouvriers humains récemment engagés pour s’occuper de la construction de nouvelles propriétés pour des démons fortunés. Le troisième, qui les accompagnait, était un ange réduit en esclavage pour satisfaire les démons. Il n’avait pas fière allure et était simplement là, assis à table, silencieux, il était enchainé à l’un des hommes. Le quatrième n’était autre que le propriétaire de l’établissement qui s’affairait à essuyer des chopes le regard perdu dans le vide.

Azraël s’étant levé tôt, il était arrivé en avance et il ne s’étonna pas de ne pas voir arriver les deux lyrienns tout de suite après lui. Il jouait à faire rouler une pièce entre ces doigts pour faire passer le temps et pendant qu’il était là, à patienter, il se remémora la lettre qu’il avait reçu en réponse à la sienne. Elle n’avait pas été rédigée de la main de Khazel comme il s’y était attendu, non, mais de la main Maëlle. Dans sa manière d’écrire, elle semblait avoir l’air d’être bien remontée. Le ton contrarié de la jeune femme avait tout de même étonné le démon, en un sens, au vue de leur dernier échange plutôt pacifique par rapport à leurs débuts. Cette agressivité et cette colère avaient refait surface sans que le démon n’en comprenne vraiment le fond, mais s’agissant d’une femme, il ne s’était pas posé plus de question. Selon Azraël, elles avaient le don d’exploser sans raison particulière, une caractéristique qu’il avait définie de « typique de la gente féminine » et à laquelle il n’était pas du genre à y prêter attention. Il lui avait fallu s’y reprendre à plusieurs reprises pour lire la missive jusqu’au bout, la trouvant trop longue par rapport à la réponse simple et efficace qu’il avait espéré. Mais, toujours selon lui, les femmes avaient toujours tendance à vouloir trop parler, un défaut qu’il avait bien de la peine à supporter. Par son peu de considération pour le sexe opposé, Azraël ne leur voyait pas grande autre utilité que de satisfaire les désirs des mâles. Dans son idéal, les femmes devaient se taire et être soumise, tout l’opposer de ce que représentait Sariya en fin de compte.

La porte de la taverne s’ouvrit et Khazel apparût, suivi de près par Maëlle et d’un homme qu’Azraël ne reconnut pas. Le démon se crispa et se redressa sur sa chaise, rangeant la pièce avec laquelle il était en train de jouer quelques instants plus tôt. Khazel était différent. En apparence mais pas seulement. Il y avait autre chose. Et cette chose, le démon ne l’aimait pas. Il ne savait pas dire de quoi il s’agissait, il n’était pas sûr de le comprendre mais ce dont il était certain, c’était que cela le rendait méfiant. Il toisa le lyrienn du regard, ne prêtant aucune attention à Maëlle qui semblait toujours être la même mais gardant un œil sur l’inconnu qui était resté près de la porte. Le démon ne cacha aucunement sa réaction, le visage fermé et la mine contrariée. Khazel était plus grand, beaucoup plus grand que la dernière fois. Il semblait avoir mûri, vieilli peut-être. Sa chevelure avait changé, sa carrure aussi et la couleur de ses yeux. Tant de changements physiques ne pouvaient se produire sans raison, quelle que soit la race ou l’origine de l’individu. La plupart du temps, cela était dû… à la magie. Le démon serra les poings, sa méfiance ayant monté d’un cran. Il regretta alors d’avoir accepté cette mission. Approcher la famille Afran était vraiment une mauvaise idée. Une très mauvaise idée. Le doute s’emparait de lui : avait-il bien fait de contacter le jeune lyrienn ? Pouvait-il lui faire confiance ? Qui était cet inconnu au fond de la pièce ? Est-ce que tout ceci expliquait le ton de la lettre de Maëlle ? A présent que Khazel semblait être devenu comme « eux », était-il toujours le rebelle en quête de liberté que le démon avait rencontré la première fois ? Ou avait-il ajouté son propre échiquier à la partie que les Afran jouaient entre eux ? Le doute, la méfiance et la colère étaient bien visibles dans le regard du démon. C’était étrange, mais il avait presque l’impression d’avoir été trahis, un sentiment qu’il avait de la peine à s’expliquer.

Khazel s’était approché, l’air de rien, mais Azraël fut incapable de lui répondre. Sur la défensive, il se contentait de le fixer, attendant de pouvoir juger s’il pouvait lui faire confiance où s’ils étaient désormais ennemis. Le seul fait rassurant pour le démon était qu’ils se trouvaient sur son territoire et que les lyrienns ne tenteraient rien de stupide s’ils ne voulaient pas attirer une foule de démon. Forgé dans son silence, il attendait simplement. Il s’humecta les lèvres, crispé.


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Dim 28 Avr 2019, 10:38

La réaction du démon était normale en un sens. Le Lyrienn soupira, avec des gestes délibérément lents, il s’approcha et s’installa à une table proche. Il invita le démon et son amie à s’installer d’un léger signe de tête. Maëlle grimaça. Se raclant la gorge, il se préparait à expliquer quelque chose d’inexplicable. « Pas besoin d’être aussi crispé, c’est bien moi. Disons qu’il s’est passé plusieurs choses. » Sa voix dénotait de la lassitude, il savait que cela pouvait être perturbant, et même déconcertant dans une certaine mesure. Ça n’empêchait pas que ce fût quelque peu agaçant. Se mettant à la place du démon, il se rendait compte que la brutalité du changement survenu pouvait le perturber un minimum. Le calme qui irradiait de Khazel jurait avec la lassitude dans sa voix. Il y avait cette énergie électrique qui vibrait en lui et autour de lui. Ce n’était pas une question de présence, plus de nature. Quelque chose dans son attitude, sa façon, d’être était différente, et même s’il était toujours lui d’une manière concrète, il ne l’était plus non plus. Maëlle s’installa et salua le démon, fatiguée, elle en avait déjà assez. Ce qui l’inquiétait était plus les possibles réactions de Khazel et de savoir comment ça allait se passer dorénavant. Le chaperon était là pour veiller bien entendu. Là où sa confiance péchait était lié à l’environnement. Les deux Lyrienns avaient discuté sur le fond et savaient que le démon ne les avait pas fait venir pour boire un verre, même un idiot s’en serait rendu compte. La question était de savoir dans quoi, il allait les embarquer. Si cela se passait comme cela, c’était déjà passé, ça allait rapidement devenir problématique. De plus, il ne se rendait certainement pas compte du réel changement de Khazel. Elle se mordilla la lèvre inférieure tout en fixant son ami. Semblant décelé quelques questions au creux du regard du démon, Khazel se permit de renchérir. « Je ne pourrais pas être comme eux. Écoute Azraël, j’imagine que c’est déroutant, mais nous sommes là donc autant faire avec. » Maëlle se pencha légèrement vers Khazel. « On peut repartir au pire, on dirait qu’il a l’air traumatisé. » Khazel lui jeta un regard de biais qui en disant long. Elle leva les mains en l’air devant elle. « Ça va, ça va… » Au fond d’elle-même, elle avait peur qu’il ne maîtrise rien. Il ne maîtrisait rien bien sûr et en un sens, ils avaient fui. Loin de chez eux, loin de tout. Se tournant vers le démon, elle fronça les sourcils. « Il n’est pas vert avec un troisième bras. Tu as déjà vu pire non ? Si ça peut te rassurer, il a fait le même effet chez beaucoup de gens. » Étrangement depuis sa révélation, les deux Lyrienns s’étaient rapprochés. Elle chassa la pensée en secouant doucement la tête. Il fallait qu’elle se concentre. Cette journée s’annonçait particulièrement longue.

Khazel observa durant une seconde la silhouette à l’entrée qui n’avait pas bougée. Elle restait là, comme si de rien n’était. Sans dire pour quoi ou comment, la silhouette encapuchonnée le mettait mal à l’aise. Tout de noir vêtu, il n’y avait rien de discernable. Impossible de dire si la personne était armée. On ne voyait même pas son regard. Un fantôme. C’était l’effet escompté. Si le démon savait ce que c’était, il imaginait que son état l’aurait laissé indifférent, plus concentré à se demander ce que faisait un être comme l’autre ici. Même une Famille comme les Afran avaient leur propre croquemitaine. Une façon pour eux de toujours garder la main. Khazel en était devenu à se demander si le désir de son père n’avait pas été d’éloigner la chose de chez eux. C’en était presque risible. Quoiqu’il en soit, la silhouette restait là, tranquillement appuyée vers la porte. Son allure avait l’air détendu, légère. Il n’émanait de celle-ci aucune menace. Juste une présence tranquille et facilement oubliable. Maëlle ramena son attention à la tablée. « Donc qu’est-ce qu’on fait tous ici ? On boit un coup et on s’en va ? Ça m’arrangerait bien. » Elle priait intérieurement que ce soit le cas. Il fallait que ce soit le cas, sans quoi ça allait encore mal finir. Quelque part dés qu’il se retrouvait en présence du démon, ça finissait toujours mal. Il devait porter la poisse. Khazel mis en forme la pensée qui avait habités les Lyrienns depuis la réception du courrier du démon. « Qu’est-ce qui se passe Azraël au juste ? »

Décompte - 745 Mots - Post II
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Lun 29 Avr 2019, 13:16

Figé dans son silence, le démon s’était levé pour rejoindre Khazel à la table où il avait pris place. Il ne le quitta pas des yeux tandis qu’il prenait soin de s’assoir à l’opposé de lui, écartant un peu sa chaise de la table, juste au cas où. Le jeune homme avait remarqué la méfiance d’Azräel, aussi il tenta de détendre la situation en essayant de rassurer le démon d’une voix lasse. Avec cette attitude et cette façon d’être, le démon le trouva presque dépressif. En l’observant, il avait l’impression que toute ce qui l’animait auparavant avait disparu avec son « lui » qu’Azarël avait rencontré. Il ne sentait plus cette volonté rebelle dans sa voix et dans ses gestes. Khazel lui donnait la sensation d’être comme une coquille vide. Et même si ses propos confirmaient que Khazel était toujours Khazel, cette nouvelle nature, cette nouvelle apparence ne plaisait guère au démon. Il en revenait à douter sur son choix de l’avoir contacté. Le jeune lyrienn se rapprochait toujours trop de ce à quoi ressemblait les Afran mais là-dessus, ce dernier confirma également sa position et le démon commença à se détendre légèrement, sans pour autant baisser sa garde. Maëlle intervint et Azraël, qui avait toute son attention portée sur Khazel jusque-là, sembla soudain prendre conscience de la présence de la jeune femme. Le jeune démon posa un regard indifférent sur elle. Tout l’intérêt qu’elle avait éveillé en lui lors de leur première rencontre était parti en fumée avec la lettre qu’elle avait rédigée à la place de Khazel. Il imaginait parfaitement le ton de voix qu’elle aurait pris si elle avait pu lui dire ce qu’elle pensait bien en face et rien que cette pensée l’irritait. Pourquoi fallait-il toujours que les jolies femmes se sentent obligées d’en rajouter ? de trop parler ? de jouer sur de l’ironie d’un ton raillant ?  Les propos qu’elle tenait ne l’atteignaient pas et le regard désintéressé qu’il lui adressa en disait long. Contrairement à son ami, la jeune femme elle, n’avait en rien changé. Peut-être était-elle jalouse de rester « en arrière » ? Peut-être avait-elle peur de se faire rejeter par le lyrienn maintenant qu’il était devenu quelqu’un alors qu’elle, elle était toujours « rien » ? Ceci pouvait expliquer le ton frustré de sa lettre et de ses propos. Sans prendre la peine de répondre à ses provocations, il jeta un regard sur la silhouette qui se tenait debout vers la porte de la taverne. Elle n’avait pas bougé. Rapportant son attention sur Khazel, Azraël allait ouvrir la bouche lorsque Maëlle ajouta encore un commentaire qui, cette fois, fit souffler le démon de lassitude. Il avait baissé la tête en même temps qu’il soupirait pour exprimer son profond agacement. Fatigué de l’attitude de la jeune femme, il ignora Khazel dans un premier temps et s’adressa à Maëlle.

-Qu’est-ce qu’il y a femme ? Un sourire mauvais apparut sur les lèvres du démon. Tu es pressée de partir en quête du « paquet d’homme qui viendra s’activer entre tes cuisses » ? Il la regarda de haut en bas, l’air hautain, un sourcil arqué. Remarque, il te faudra bien cela pour oser espérer me satisfaire. Son regard devint alors méprisant, comme s’il fut pris d’un soudain dégoût. Quoi qu’après que tu te sois tapée tout ce petit monde, tu ne seras plus très fraîche. Il grimaça.

Le démon secoua la tête et se hâta de répondre à Khazel, se moquant profondément de savoir si la jeune demoiselle allait lui cracher une réponse désobligeante ou si elle allait - enfin - se murer dans le silence.

-J’ai été informé qu’un nouveau groupe de contrebandier avec décidé de faire concurrence à ta famille en proposant de l’argenterie Afran. Des faux, évidemment. Sur le principe, j’avoue que cela m’est bien égal, surtout que cela pourrait grandement nuire à la réputation de ta famille mais… néanmoins, on m’a demandé de mener une petite enquête car ce groupe de contrebandier prend trop de place sur le marché et cela déplaît à… mon contact. Le démon avait baissé la voix, il chuchotait presque en expliquant la situation à Khazel. Le seul indice que j’ai pour l’instant, c’est que les plans des pièces d’argenteries sont fournis par quelqu’un qui travaille pour ta famille. Et comme tu es la personne que je connais la plus proche des Afran – le démon afficha un petit sourire amusé – tu es le seul à pouvoir m’aider à trouver de qui il s’agit.

Le démon se redressa un peu sur sa chaise, se rendant compte qu’il s’était baissé pour se rapprocher de Khazel lorsqu’il avait parlé. Croisant les mains sur la table, il ajouta simplement.

-Je comprendrais que tu exiges quelque chose en échange de ce service. Ton prix sera le mien.

Le démon ne donna pas plus d’information. Dans son for intérieur, il espérait gagner une place au sein du groupe que Matherys gérait sur le marché noir, mais il était inutile de le préciser à Khazel. Il doutait déjà qu’il ose se lancer sur une affaire de contrebande alors lui expliquer le fond des choses ne lui semblait pas être approprié. La mine indifférente, le démon attendait sa réponse.


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