Ceci est un mini-rp sans importance entre Devaraj et Jezekael, merci de passer votre chemin. Umbrae, Post Génocide > Ambiance <
Devaraj parlait en continu. « Et alors là, Raoni me demande : mais depuis combien tu n'as pas dormi ?? Et là je lui répond, en faisant exprès de faire les gros yeux et la petite voix : depuis cent-deux-heures, trois minutes et quarante-cinq secondes -ce qui est vrai. Plutôt cent-cinquante, une minutes et trois secondes maintenant, mais bref. Du coup il rigole et il me dit « Mais Devaraj, tu vas faire de l'Ombre à la vieille bique -Kaori, » tu sais, celle qui ressemble à rien. Parce-que c'est vrai que j'ai beaucoup de cernes, du coup je suis obligé de mettre du maquillage comme toi, sauf que pour cacher tout ça suffit pas, alors je finis par peindre toutes les joues en noir et après Alséa est pas contente parce-que je lui vole son style. » C'était très important d'expliquer ses blagues, quand on discutait avec une Ombre, n'importe quel Chaman savait cela. Ils étaient... Où étaient-ils ? Devaraj n'en avait cure. La pièce ressemblait à un des saunas qu'il aurait pu tout aussi bien trouver dans son Palais. Ils étaient nus. Enfin, lui, en tout cas. Il ne se rappelait plus comment il était arrivé ici. Peut-être que ce n'était qu'un rêve. « C'est rigolo, quand je débute ma phrase, je me demande d'abord si tu vas m'accorder assez de temps pour me laisser finir et la réponse est toujours non. Sauf qu'aujourd'hui c'est oui. Pourquoi ? Tu as quelque chose à me dire ? Oh, je sais : MERCI PEUT-ÊTRE ?! » Le roi plissa les yeux. Tous les souverains Gardiens du Cycle étaient présent, si on pouvait qualifier Khaal de «être présente ». On ne la voyait même pas avec toute la vapeur qui se dégageait de l'eau chaude. On ne voyait pas non plus le corps de l'Ombre, ce qui était très fâcheux. « Souris pour voir ? Avec Delawam on a parié que tu ressemblais au Rhéalatiam quand tu souriais. Tu sais que je t'aime bien ? Sans l'Ombre d'un doute ! Ahahahahahahaha ! » Il n'en ratait pas une, mais parfois, il se demandait avec une obsession morbide, si pour obtenir une réaction de la part de son homologue, il ne ferait pas mieux de l'étranger.
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Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 01/02/2012
Jezekael entendait la voix du Chaman parler, parler et parler encore. Il réfléchissait. Le Génocide Démoniaque avait été une tâche complexe, délicate. Il avait réussi à le mener à bien mais, pour ça, il avait dû faire appel à la totalité des Ombres restantes. Certaines avaient disparu en revenant à Umbrae, avant que l’annonce de la présence des Dies Irae ne puisse leur parvenir. D’autres, beaucoup, se trouvaient actuellement sur la Terre d’Edel. Le Roi soupira et pencha la tête en arrière. La fumée était dense et le Suprême de l’Au-Delà était perdu quelque part. Il n’était pas bien loin, puisqu’il l’entendait toujours détailler son anecdote. Avoir un corps n’avait pas que des avantages. La chaleur en était presque dérangeante. Il songeait toujours. Son homologue avait créé un chaos particulièrement inattendu. Peut-être devrait-il le remercier, oui.
L’Esprit de la Mort se déplaça silencieusement dans l’eau, jusqu’à distinguer la silhouette du blond. « Je vois que tu te donnes du mal. » dit-il dans un sourire si discret qu’il était possible de croire en un mirage. Seules les commissures de ses lèvres étaient légèrement relevées, si peu. Il s’installa à côté de Devaraj et remonta ses mains à la surface. Il joua silencieusement avec le liquide, le faisant passer entre ses doigts dans des mouvements circulaires. Sa mine était sérieuse. « Le million d’Ombres sera utile, je te le concède. La situation reste cependant catastrophique et elle ne pourra évoluer que lorsque celui à qui j’ai voué mon existence sera de nouveau assez puissant pour rétablir l’équilibre. Cet équilibre passe par la création de nouvelles Âmes, chose qui ne s’est pas vue depuis les premières Ères de ce Monde. Qui sait ce que la nouveauté pourrait engendrer ? » Il continuait à jouer avec le courant qu’il créait, lentement. Ce million d’Ombres… Il n’était pas satisfait de la situation actuelle. Ceux qui venaient de se suicider ne restaient plus des mois voire des années ou des siècles sur le lieu de leur mort. Le temps était compté et la main d’œuvre manquante. Les Démons qui avaient été transformés étaient aussi inexpérimentés que les autres. Cela créait des erreurs, des Âmes mal nettoyées, des Âmes perdues aux quatre coins du Monde. C’était problématique. Une formation appropriée prenait trop de temps. Jezekael détestait le travail bâclé. « Pourquoi est-ce que tu m’aimes bien ? » demanda-t-il, entre deux réflexions. « Je ne ressemble pourtant pas à un crabe ou à un crocodile géant. » Il ne fallait pas s’y fier. Il savait beaucoup de choses sur son semblable couronné.
« Qui sait ce que la nouveauté pourrait engendrer ? » Le Chaman interrompit l'Ombre alors que sa main faisait un grand splash en remontant brusquement hors de l'eau pour gesticuler. « La fin du monde !! » dit-il tel un enfant de cinq ans, en faisant exprès d'éclabousser le visage de Jezekael dans le simple but de le voir réagir, ne serait-ce que pour obtenir un cillement des yeux. « Tu veux pas te rapprocher ? Dans l'Ombre, je te vois pas. J'ai envie de savoir si j'ai gagné mon pari. » A vrai dire, il se fichait bien de ce que lui disait son congénère. Ce n'était pas cela qui l'intéressait chez lui -encore heureux, car la conversation des Ombres n'étaient pas connues comme... quelque chose d'existant. Devaraj fixa le rictus de son homologue. « Ce n'est pas un sourire, ça. Et puis ton Ombre à paupière est en train de dégouliner sur tes joues. Ça t'apprendra à te servir des produits de mauvaises qualités. » C'est à dire, ceux qui ne sortaient pas des fabrications l'Île Maudite. « Moi aussi je suis dans une situation catastrophique, et alors ? Un petit massage pour faire passer ? » Il n'attendit pas l'avis de l'intéressé pour se rapprocher à son tour, jusqu'à ce que leurs peaux se frôlent. Devaraj tourna son visage vers l'autre roi, ruminant une réponse. « Mon pauvre, soit tu es débile, soit tu n'es plus que l'Ombre de toi-même, mais- » Le Chaman s'interrompit, ne pouvant réprimer un sourire moqueur face à sa propre blague. Il fallait bien rire pour deux, parce-que ce n'était pas son frigide d'interlocuteur qui allait réagir. « Je ne sais pas. Je suis attiré par les mages qui ont ma puissance, ou plus. Tu en fais parti. » Il ne précisa pas qu'il ne faisait pas allusion à des interludes sexuelles mais à quelque chose légèrement plus radical. « Ce n'est pas à moi de déterminer ce qui est une blague et ce qui ne l'est pas. »Il n'était pas le seul à vouloir jouer au mystérieux. Ils ne se connaissaient pas très bien, le terme « aimer » était trop exagéré. Devaraj n'était pas le premier ni le dernier Chaman à tenter de rendre une Ombre plus chaude que frigide ; le fait qu'ils soient rois agrandissaient légèrement l'ampleur de sa farce. « Chouette, un nouveau dieu, d'autres cauchemars et d'autres complications, j'ai vraiment hâte. » marmonna-t-il brusquement sérieux. Il détaillait depuis un moment les contours du visage de Jezekael. « Si je me coupe les veines, je deviendrai une Ombre moi aussi ? »
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Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 01/02/2012
« Surement. » répondit Jezekael d’un ton étrangement dénué de toute émotion. La fin du Monde… Il se questionnait. Tant que le Sympan existait, le Monde irait très bien. La fin des peuples ? Peut-être. Ce qui éliminerait les Ætheri. Mais le Sympan n’avait besoin d’aucun culte sur ces Terres pour exister. Ce serait illogique, en supposant qu’il ait été le premier Dieu, à façonner tout ce qui les entourait. Aucun culte n’existait, au commencement. « On nous ment, de toute façon. » susurra-t-il, alors que l’eau venait heurter son visage. Il savait pour la Bibliothèque d’Ilios. Il savait aussi que ce n’était pas l’unique Monde extérieur. Le Sympan… Il avait forcément eu un culte sur son Monde d’origine mais qu’en était-il, à présent ? Il devait demeurer, forcément, et détruire ce culte reviendrait à détruire le Sympan en toute logique. Sans doute. Sauf que personne n'avait accès à ce Monde. Parfois, il songeait que le Sympan n’était qu’une idée, une chimère, implanté dans l’esprit des Hommes. D’autres fois, ses théories étaient différentes. Quel Créateur voudrait vivre loin de sa création, reclus durant des millénaires ? Delta avait soi-disant tué une Déité. Pourquoi est-ce que le Sympan, s’il existait, n’en aurait pas été capable ? Une guerre contre d’autres Ætheri et les Maître du Temps aurait contraint le Créateur ? Il rit, pour de vrai. Pas à cause des gesticulations de son homologue. L’illogisme frôlait le ridicule et rien n’était certain avec les Dieux. Ils se fichaient du Temps et de l’Espace. Ils dépassaient sa propre compréhension. Les Mortels ne devaient voir que ce que leur esprit voulait et pouvait bien contempler. Et encore, il se supposait sachant par rapport à la grande majorité des peuples.
Jezekael fixa le Suprême de l’Au-Delà. Avait-il le choix entre accepter et refuser ? Il demandait mais n’attendait pas la réponse pour agir ; comme son père. « À notre niveau, c’est difficile d’avoir plus. » fit-il d’un ton dénué de joie. La magie qui coulait en eux était si grande et si ridicule à la fois. L’Esprit de la Mort disparut un instant. Quand il réapparut, son maquillage était de nouveau parfaitement fixé. « Tu dois savoir que je suis capable de me détendre. Ezechyel a relâché son contrôle après la Victoire de Sympan. Seulement, je n’en vois pas l’intérêt. J’ai déjà vécu et ressenti suffisamment. » Sans parler de la tâche qui lui incombait et qui était gargantuesque pour un seul homme. « Sans doute. Si tu fais ça, tu devras m’obéir. Je suis très exigeant. » précisa-t-il, les yeux de nouveau sur l’eau. Il continuait de jouer avec le liquide, peu importe l’intervention précédente de Devaraj. Il ne relevait d’ailleurs aucune blague, comme s’il ne les décelait pas. Il les décelait parfaitement, au contraire. Peut-être souhaitait-il simplement voir jusqu'où le Chaman serait prêt à aller pour le faire rire.
Le Chaman ouvrit la bouche, ne trouva aucun mot -fait rare- et la referma, l'air si ahuri qu'il pourrait facilement ressembler à une grenouille. Heureusement, ses réflexes ne l'avaient pas totalement abandonnés dans cette situation hautement critique : s'il n'arrivait pas à immortaliser d'une façon ou d'une autre le roi des Ombres en train de rigoler, absolument personne ne voudra jamais le croire. On attribuerait ses souvenirs à de la drogue. Ce serait... C'était tout simplement inconcevable. Ses doigts se mouvèrent pour faire apparaître un monocle, qu'il manqua de faire tomber dans l'eau. Il le plaça devant son œil et fit un clin d'œil pour que sa vision soit sauvegardée dans l'artéfact. Devaraj sourit comme un gamin. Il avait vu Jezekael rire. Autant dire que toute l'île Maudite allait en entendre parler pendant tout le prochain siècle, si bien que cela deviendrait une expression du langage commun. Les gens « riront comme des Jezekael » ou encore « Plus on est de Jezekael, plus on rit. » Savait-il seulement ce qu'il venait de déclencher ? Non. Devaraj rangea son appareil à l'aide de la magie.
« Te. Détendre. » répéta-t-il pendant que l'homme se remaquillait comme un automate. Ce fût lui qui se retint d'exploser de rire. Il préféra se réfugier dans l’obscène pour ne pas céder devant le ridicule de cette phrase et s’assommer contre un mur d'absurdités. Son visage se pencha sur le côté pour se reposer doucement sur l'épaule de Jezekael. « On se demande bien quelle partie de ton corps n'est pas tendue. Toutes, sauf celle qui m'intéresse... » Le Chaman haussa un sourcil. « Ça me plairait de t'appeler Maître. » sussurra-t-il, sachant parfaitement que son ton indécent n'aurait aucun effet. Il ne s'était jamais trouvé aussi proche de lui mais sa position l'empêchait délibérément de regarder en direction de son interlocuteur ou de son corps. Qui sait... Il l'aurait peut-être étranglé depuis. Ou bien... Il suffisait de planter ses crocs dans son cou pour mettre fin à cette mascarade. A vrai dire, Devaraj ne savait pas si les Ombres avaient des Esprits à dévorer. Maintenant que l'idée avait germé dans sa tête, elle tournait telle une bête en cage. Il frissonna, les yeux écarquillés fixés sur un point vague du mur, la main serrée pour ne pas la laisser divaguer sur la cuisse de son comparse, par inattention. A ce moment précis, il avait vraiment l'air d'un psychopathe. « Comment appelle-t-on une Ombre un peu bête ? » dit-il, avide de changer le sujet de conversation. Conversation qu'il faisait tous seul, bien sûr. « Une Ombrelle. Ah. Ah. Ahahahahahahaha ! » C'était un échec.
« Ecoutes, Jéze. » L'angle de sa tête avait légèrement changé pour qu'il puisse de nouveau regarder l'homme. « J'ai besoin de toi pour les momies. Mais je ne veux pas que cela te portes préjudice, alors ne m'obliges pas à retourner en Enfer maudire le restant des Démons. Et- je ne sais pas. Pourquoi ne laisserais-tu pas tout tomber quelques secondes ? Crois-tu que le monde s'écroule sans toi ? Et alors ? Ils ont déjà survécu à une invasion de zombies, une fois de plus, une fois de moins. Ezechyel attend ce moment, l'esclave doit prendre exemple sur son Maître. » Son bras descendit le long du torse de l'Ombre. Un peu trop. « Si Jun n'est pas content, tu diras que c'est ma faute. C'est vrai et en plus j'ai l'habitude. » déclara-t-il d'un ton parfaitement calme et engageant, tout en se demandant mentalement dans combien de secondes l'Ombre allait se volatiliser, bien sûr, sans lui répondre. Déjà parfaitement étonnant qu'il ait réussi à rester plus de dix secondes en sa compagnie... Le Chaman sourit comme un imbécile : aujourd'hui, il allait battre beaucoup de records, à commencer par celui de la stupidité et de l'imprudence.
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Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 01/02/2012
Le fait que la peau du Chaman le frôle ne provoqua aucune réaction chez l’Esprit de la Mort, qui semblait bien plus intéressé par le mouvement de l’eau sous l’emprise de ses doigts. Il ne réagit pas plus à la suite, si ce n’est avec un commentaire bref. « Tu ferais un Génie intéressant. » Nul doute qu’il pourrait tromper les Rêveurs ; ou les épuiser à force de discours incontrôlées et de blagues douteuses. « Hum. » fit-il, tout en réfléchissant concernant les Momies. Il n’allait pas lui dire que les écritures sacrées de l’Æther des Âmes prévoyaient leur arrivée. Peut-être que si. Il devait y réfléchir. Il y avait beaucoup de prophéties et de mystères autour d’Amsès. Les versions se contredisaient mais là était le propre de la religion. Les paroles des Divins étaient difficilement décelables autour des élucubrations des Mortels, même au cœur d’un culte perdu. Seulement, lui, avait été un disciple direct du Dieu. C’était ce dernier qui lui avait appris la thanatopraxie, des siècles et des siècles en arrière. Le cadeau d’Ezechyl avait un poids, il en était convaincu, et était une priorité. « Je t’aiderai pour la conservation des Momies. Cela ne veut pas dire que le Cycle en pâtira davantage. La situation reste néanmoins préoccupante. » Mais il avait bon espoir qu’elle finisse par redevenir stable. En attendant, il devait obéir aux volontés de la seule Déité du Cycle restante.
Il ne releva pas la possibilité d’une pause, ni même les suppositions de Devaraj sur les desseins du Dieu de la Mort. « Les Chamans devraient introduire le culte d’Amsès dans leur quotidien. C’est un Dieu pacifique et protecteur. Il est le régulateur des pulsions de Vie et des pulsions de Mort. Je pense qu’Edel ne se remettra pas de la fureur d’Ezechyel. » Il ignorait tout de ce qu’il se tramait mais il savait que la Déesse de la Vie était actuellement captive de sa propre Terre, ce qui ne signifiait rien de bon. « Amsès est le seul à pouvoir arranger le chaos lié aux Dies Irae et à la pénurie des Âmes et des naissances. J’ignore simplement quand son culte devra reprendre effectivement. » Ezechyel n’avait jamais été explicite sur la question. Amsès lui avait déjà parlé de sa relation avec la Vie et la Mort. Les derniers désiraient forcément sa venue mais son Maître, comme l’appelait Devaraj, devait avoir une idée bien précise de la date de cette renaissance. L’Æther des Âmes avait utilisé le Lien Divin pour prendre possession du Roi des Chamans. Le moment était proche. « Rien n’est notre faute. » susurra Jezekael.
Ses yeux finirent par faire un mouvement vers le bas, comme s’il venait juste de remarquer la main du Hǫfðingi sur lui. « Tu me rappelles cet homme, dans des bains comme celui-ci. C’était à l’Ère du Parjure du Schisme mais ce n’était pas avec sa main. » Son ton était neutre. Ses yeux se relevèrent et il continua. « Je devrais t’entretenir des écritures sacrées d’Amsès. Les prophéties indiquent la survenance de plusieurs événements avant que l’Æther ne recouvre pleines puissance et fonction. Les Momies y sont décrites, entre autres. »
Devaraj fit une moue. « Protecteur. Ezechyel aussi un dieu protecteur.» rallia-t-il en insistant avec sarcasme sur le dernier mot. « Si ce n'était pas pour toi, je me contenterai du chaos. » Il avait l'air d'une fausse amoureuse faussement attendrie par un fausse passion qui n'avait pour but que le goût de la provocation. Il se remémora le bal magicien en silence alors que sa main massait l'entrejambe de L'Esprit de la Mort. C'était amusant de ne pas le voir réagir. « Ah oui ? » fit-il, visiblement intéressé. « Cet homme a du s'étouffer avant de réussir à la lever. » Il avait bien eu plusieurs fantasmes sexuels à son sujet, mais étrangement ce n'était pas l'envie qui le taraudait le plus là tout de suite, alors qu'ils étaient nus et que son corps s'avachissait de plus en plus sur celui plus massif de son homologue. Certes, il nourrissait une curiosité morbide et malsaine à l'idée de voir sombrer ce frigide dans les plaisirs de la chair, avec lui ou un autre... Non. Avec lui. Devaraj fronça les sourcils et pensa à autre chose. « Je n'ai pas envie de me bourrer la tête avec des paraboles, figure-toi. Qu'y gagnerais-je, à part d'autres maux de tête, un nouveau couteau pour me saigner les veines et encore moins de temps pour dormir ? » C'était un caprice. Il était agacé. Ce n'était pas à cause des révélations sur un énième nouveau dieu. Alors quoi ? Il était partagé entre le désir de le secouer comme un prunier et de le jeter par la fenêtre, et celui de le plaquer au mur pour- Hum. Il aurait dû se méfier, il se connaissait bien à force. Les yeux du Suprême de l'Au-Delà s'illuminèrent, signe d'une métamorphose à venir. Cela commençaient par une simple lueur bénigne, un reflet brillant, et sans que l'on comprenne pourquoi ni comment, l'on se retrouvait en face de deux orbes fluorescentes qui fusaient à travers la vapeur à la recherche d'une proie. Tout ce qui commençait par une curiosité banale finissait en obsession paranoïaque avant de terminer dans un quelconque acte démentiel. C'était sans compter la magie qui se dégageait du corps de l'Ombre et lui hérissait le poil de jalousie, d'envie et d'excitation. Quelque chose remua au fond du bassin, au milieu de la vapeur : Khaal, lassée par ce spectacle affligeant, monta son corps éthéré jusqu'à disparaître, en prenant soin de les juger de haut avec un sourire méprisant.
Devaraj n'y prêta aucune attention et sourit comme un carnassier, son corps glissant petit à petit pour se mettre à califourchon sur Jezekael. Contrairement à lui, il n'était ni frigide, ni impuissant. Il avait chaud et quelque chose de sombre émanait de lui. Ses oreilles bourdonnaient, absolument incapables d'entendre le blahblah religieux et ennuyeux à mourir de l'Ombre. Toute sa concentration était fixée sur sa volonté de garder un air neutre, voire innocent, mais contrairement à son interlocuteur, il en avait beaucoup moins l'expérience. « Pourquoi ne me laisserais-tu pas marcher dans ton Ombre ? » Quand on voit un mur impossible à franchir, on ne tente pas de le faire. Ceux qui s'y collent pour s'écraser la tête indéfiniment sur la pierre sont à juste titre appelés fous. Sans prévenir et avec une agilité nerveuse et sèche, le Chaman prit sa forme éthéré, instable, mutante. Avec un sourire plein de canines digne du roi des Vampires, il visa le cou.
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Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 01/02/2012
« Hum. Je les garderai pour moi alors. » dit-il, ne semblant ni vexé ni heureux. Il paraissait simplement… neutre. Il ne prenait rien de façon personnelle. Ses yeux rencontrèrent ceux de son homologue chamanique et il se demanda s’il avait déjà assisté à des chants de son peuple. Peu connaissaient la voix des Ombres. C’était dommage car leur langue se prêtait à bien des prouesses. Elle avait le pouvoir de faire battre le cœur des Mortels, de se synchroniser avec ce dernier et de leur conférer une sensation qui pouvait varier mais qui, généralement, leur procurait des sentiments qu’eux-mêmes avaient bien du mal à éprouver. Le Cinere faisait vibrer l’Âme et l’Esprit. Aussi, plongé dans ses pensées, Jezekael fit à peine attention à la Reine des Esprits qui les toisa avec mépris en quittant leur compagnie. Sans doute aurait-il souri imperceptiblement s’il y avait accordé de l’importance. La cohabitation entre Khaal et Devaraj semblait improbable, tout comme la main du Hǫfðingi sur son sexe. L’Esprit de la Mort ne bougeait pas. L’étrange intimité qui s’était créée entre eux par le rapprochement du blond n’avait pas l’air de lui poser un quelconque problème. D’autres auraient réagi, soit par l’excitation, soit par le rejet. Lui, laissait le Suprême de l’Au-Delà faire des expériences. Il ressentit tout de même quelque chose mais laissa venir les événements, tout en contemplant l’arbre généalogique du Roi. Il était complexe et fourni. La Dynastie des Cauchemars étaient grandes.
Le Souverain pencha légèrement la tête sur le côté lorsque Devaraj s’installa sur lui. Son expression ne changea cependant pas. « Tu ne devrais pas… » Trop tard. Jezekael posa une main sur l’épaule de son comparse lorsque les dents éthérées de celui-ci s’arrêtèrent avec fracas contre sa peau, sans la percer. Il fixa un point imaginaire de la pièce, au cœur de la fumée. « Je pense que je te montrerai quand même ces écritures. Ça nous donnera l’occasion de nous revoir ainsi. » Ils se rencontreraient de nouveau pour le traitement des Momies, quoi qu’il en soit, et pour tous les événements que les Ætheri leur imposeraient. Rien n’était de leur fait et le Destin avait cette apparente fatalité. Celle-ci plongeait irrémédiablement la plupart de ceux qui connaissaient la vérité dans la dépression la plus profonde. Lui, l’acceptait, simplement. « J’aimais bien ses lèvres. » dit-il tranquillement en parlant de l’homme des bains qu’il avait évoqué précédemment, avant de descendre son regard sur la tignasse blonde de Devaraj. « Je dois partir. Mes condoléances, pour ton mariage. » Il disparut.
Umbrae, Post Génocide, Rêve et tout le tralalali > Ambiance <
Le choc fût brutal et violent, surtout qu'il eut le réflexe malheureux de recommencer immédiatement après la première fois, juste pour être sûr. Qu'il était con, le pire était qu'il en avait conscience. Sa langue lui témoigna que ses dents étaient toujours là, mais une douleur vive et sourde qui s'élança depuis ses gencives jusqu'en haut de son crâne lui fit immédiatement monter des larmes de rage et de souffrance aux yeux. « C'EST PAS DU JEU !! » hurla-t-il brusquement si fort que les murs tremblèrent et quelque chose tomba pour se briser au sol de l'autre côté de la pièce pendant que l'écho de son exclamation revenait leur déchirer les tympans. Son échec cuisant lui brûlait les tempes de honte et de colère, si bien que sa curiosité vira sans difficulté à la HAINE. « Je ne veux pas te revoir. » hurla le Suprême de l'Au-Delà dans un cri strident, mais Jezekael avait déjà disparu. Ce fait ne calma pas du tout Devaraj, qui au lieu de se remettre de ses émotions, s'enferma dans un cocon noir fabriqué de rancœur et de cruauté. L'eau du bassin se glaça et ce dernier explosa sourdement. Il ne trouva rien de mieux que de se cacher derrière ses ailes aussi monstrueuses que son cœur, pour se dissimuler lui et son égo blessé. Il resta assit dans cette position jusqu'à ce que sa magie ait terminé de détruire la pièce et d'en faire un endroit macabre et morbide où il pouvait exprimer la honte de son ridicule et sa douleur. Oui. Il n’aimait pas l'échec.
Les jours qui suivirent, le roi fût d'humeur massacrante. Il aperçut quelques fois la silhouette de Jezekael et se débrouilla pour le fuir, soit avec un dédain écrasant, soit avec la délicatesse d'un enfant de cinq ans enfermé dans sa bouderie. Ses canines lui faisaient toujours mal, ce qui était une sensation étrange puisque le restant de son corps éthéré ne sentait absolument rien, ni toucher, ni goût, ni gêne. Cependant la douleur devenait supportable, jour après jour. Le problème n'était pas là mais dans son orgueil. Pourtant, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Il avait en plus l'horrible impression que l'Esprit de la Mort s'était moqué de lui avec ses dernières paroles, sous-entendant qu'il était bien intéressé par les hommes, mais pas par lui. Lui, le Suprême de l'Au-Delà, qui n'avait qu'à lever le petit doigt pour coucher avec sept millions de personnes différentes. Non, ce n'était pas ça le problème. C'était plutôt que ce frigide méprisant était d'un ennui maladif et qu'il avait fait l'erreur de s'intéresser à lui. Oui, voilà.
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Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 01/02/2012
Les ténèbres semblèrent englober le ciel un court instant, assez pour que tous puissent remarquer le changement. La lumière ne passa plus, quelques secondes, le temps que l’œil se dilate, puis elle revint. Le phénomène s’était regroupé en un point précis, au-dessus de Zaowa. Un nuage ayant la forme d’une tornade descendit en douceur, jusqu’à ce que l’Esprit de la Mort le dissipe. Il regarda les Chamans présents, suivi d’une vingtaine d’hommes vêtues de la même manière que lui. Torse nu, ils étaient maquillés d’une façon similaire. Chacun portait un chendjit. Leur peau était exquise, de la couleur de celui qui dirigeait le cortège, et magnifiée par les bijoux dorés qui la parcouraient. Silencieux, certains portaient des caisses en bois qui contenaient le matériel nécessaire à l’entretien des Momies et les ouvrages enseignant l’art de la thanatopraxie. « Restez ici. » Ils n’allaient pas bouger. Il avait suspendu leur mission initiale. Autant dire que c’était une véritable aubaine pour ces Ombres. Tous restèrent donc parfaitement stoïques, répondant simplement aux questions lorsqu’elles fusaient. Que faisaient-ils ici ? Leur Roi venait rendre visite au Suprême de l’Au-Delà et il amenait avec lui un savoir divin. Rien de plus, rien de moins. Imperturbables, ils attendraient que leur maître revienne.
Comme Devaraj le fuyait, Jezekael avait décidé de ne pas aller à sa rencontre, spécifiquement. Au lieu de quoi, il s’avança tranquillement dans le palais, s’arrêtant méthodiquement pour contempler certaines fresques. Il fit un tour dans les bains et monta à l’étage, dans le harem. Il s’installa dans l’une des pièces à l’aspect velouté et aux couleurs chaudes. Un bassin s’y trouvait et l’aspect feutré donnait à l’endroit un charme intimiste. Des corps s’unissaient ici de temps en temps et les Ombres travaillaient à déposer des Âmes dans le ventre des femmes lorsque le moment était arrivé. Le Roi se laissa aller sur le côté, à présent allongé sur des tapis et des coussins. Ses doigts coururent sur les motifs. Il en appréciait la texture et semblait absorbé par cette tâche qui pouvait paraître banale à bien des égards. « Je vivais dans un endroit comme celui-ci auparavant. Enfant, alors que je m’apprêtais à aller me coucher, je fus attiré par une musique envoûtante, venant de l’une des pièces du palais. Mon père, dans une position semblable à la mienne, contemplait des danseuses habillées des mêmes couleurs chaudes de ton harem. Leurs hanches bougeaient dans un rythme sensuel et les bijoux présents sur leur corps résonnaient en même temps que les tissus fins virevoltaient. Elles dansaient derrière un bassin d’eau chaude et la fumée qui s’en dégageait donnait à cette vision l’air d’un mirage. » Jezekael se tut, puis continua, sans exigence ni questionnement véritable. « Je me demandais si tu savais danser. » Il ne pouvait ignorer la réponse.
Umbrae, Post Génocide, Rêve et tout le tralalali > Ambiance <
Attention, j'arrive. La discrétion n'était pour une fois pas le fort de l'Esprit de la Mort. Devaraj aurait voulu se téléporter ailleurs dès le moment où il vit l’Eclipse noire. Seulement... Quoi ? Quoi ! Une sorte de curiosité malsaine lui brûlait la poitrine. Il comptait faire quoi ? Se dissimuler et espionner le roi des Ombres dans son propre palais ? Oui, ce serait à la hauteur de sa paranoïa. Ce fût la présence de ses serviteurs -il ne trouva pas d'autres noms plus appropriés- qui l'interpella, à vrai dire. Il les regarda au sommet du troisième étage, entre deux rideaux, d'un air suspect, avant de fuir dans les méandres des appartements royaux. Il avait bien conscience qu'il ne pourrait pas fuir éternellement, mais il n'avait pas envie de le regarder dans les yeux de nouveau. Il y verrait son échec précédent et puis c'est tout. D'un autre côté... Il était curieux. Trop curieux. Il fit sept fois le tour de tous les couloirs du Palais, s'enfonça dans le sol, monta au plafond, se cacha dans le mur et observa pendant vingt minutes Jezekael phaser et s'exciter sur un tapis. Donc cet homme aimait bien quelque chose : les tapis. Très bien, il veillerait à l'étouffer avec le plus beau d'entre-eux. L'Ombre se mit à parler. Visiblement, elle avait démasqué la position du Chaman.
Devaraj sortit du mur et croisa calmement ses mains dans son dos. C'était moins gênant que prévu, surtout grâce au manque de sentiments et au robotisme de son interlocuteur. Il envisagea de faire une blague, de lui montrer la danse du ventre comme suggéré, finalement, après tout un arc-en-ciel d'émotions contradictoires, il le toisa avec haine. Non, avec défi. Pff, c'était stupide. « C'est toi qui va danser pour moi, dans mes appartements, nu. » Dans sa vie de tous les jours, il énumérait beaucoup de souhaits de ce genre, sur des sujets très différents. Des caprices, des pulsions, et autres... Le fait est qu'une émulsion magique entre lui et son souhait permettait de réaliser ce qu'il disait en partie ou souvent, totalement. Malheureusement, il ne l'avait jamais essayé sur une personne d'une puissance égale à la sienne. On verra bien. Il s'en foutait. S'il était téléporté à des milliers de kilomètres au lieu d'atterrir dans sa chambre, cela lui évitera de contempler la face de bichon de Jezekael. Une dernière chose à préciser : « Tu iras chercher tes sous-fifres à l'autre bout du monde, pour ceux que je n'aurais pas cramé. » Qu'allait-il faire ? Fuir ? Refuser, probablement. Résister au sort. Changer de sujet ? Le Chaman plissa les yeux.
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Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 01/02/2012
Jezekael releva les yeux vers Devaraj. Il ne semblait ni heureux de le voir, ni mécontent. En réalité, il ne marqua d’aucune manière l’apparition de son homologue, si ce n’est ce seul mouvement oculaire. Le blond aurait pu être dans la pièce depuis une heure, à converser avec lui, qu’il n’aurait pas réagi autrement. Il fixait son Âme et l’Esprit qu’elle contenait. Il ne paraissait pas perturbé par la haine que son interlocuteur se mit à éprouver à son égard. Ils étaient tous les deux Rois de peuples difficiles, profondément liés aux Ætheri. Alors que les Ombres ne priaient que deux Déités – deux Maîtres – les Chamans valsaient entre plusieurs Dieux, tous plus exigeants les uns que les autres. Certains demeuraient néanmoins relativement absents ou discrets. Malheureusement, les plus tempétueux étaient bien souvent incarnés par les mêmes figures. Il y avait toujours quelques fortes têtes dans une classe. Quoi qu'il en soit, les Souverains faisaient bien souvent face comme il le pouvait. La folie était une solution, comme une autre ; de même pour l'excentricité.
L’Esprit de la Mort sortit de ses pensées lorsque le Suprême de l’Au-Delà s’adressa à lui. Ses doigts n’interrompirent pas leurs mouvements sur le tapis. Il aurait pu lui dire que la météo était au beau fixe que cela aurait produit le même effet. Il cessa néanmoins lorsqu’il sentit qu’une magie était à l’œuvre. Il en profita pour répondre à la dernière phrase du blond. « Je doute que les choses se passent ainsi. » La magie d’Ezechyel protégeait son peuple, tout comme elle le protégeait lui. Du fait de leur non-application dans la vie des autres Mortels, de leur fonction vitale pour la continuité de l’œuvre de Sympan, et surtout parce qu’il les avait maudites, le Dieu de la Mort leur assurait cette forme de vie, certes douloureuse mais presque infinie. Ce n’était pas un acte charitable. C’était une torture infinie. Il refusait que quiconque échappe à son contrôle et, puisqu’il était la Mort, il écartait les dangers de ses sujets. Jezekael pensait que Devaraj avait compris, lorsque ses dents éthérées avaient été stoppées à la frontière de sa peau. Cette protection n’empêchait pas certains sorts de le toucher mais rien qui puisse contrevenir à sa pleine capacité de gestion du Cycle, rien qui puisse le blesser.
Ils se retrouvèrent dans une autre pièce. La texture sous les doigts de l’Ombre changea. Il s’agissait de fourrures. Il était exactement dans la même position qu’auparavant mais sur le lit royal, cette fois. Rien sur son expression ne changea. Impossible de savoir ce qu’il pensait de la situation. Il ne regarda pas son propre corps, très peu intéressé par le fait de savoir si la magie du Chaman avait emporté ses vêtements dans le processus. Il ne ressentait d’ailleurs pas l’obligation de danser. « Tu comptes entreprendre tes nuits de noce ici même ? » demanda-t-il tranquillement. « Je viendrais m’occuper des grossesses de tes femmes. » ajouta-t-il.
ça m'apprendra à vouloir tirer les dés BWAHAHAHAHHAHAHAA ! > Ambiance <
Devaraj se regarda. Il était nu mais cela lui importa peu. Pas besoin d'être un génie pour comprendre que le sors ne fonctionnait pas tout à fait puisqu'ils étaient bien dans sa chambre mais Jezekael n'était ni dévêtu, ni en train de danser. C'était lui-même qui était sans un habit, et qui avait envie de se trémousser. Une sueur froide lui descendit dans le dos lorsqu'il comprit que sa phrase s'était retournée contre lui-même. Encore un échec. Celui-ci était moins douloureux que le premier, littéralement, aussi parce-qu'il savait, en effet, danser, et que cela n'était pas déplaisait de s'exposer ainsi devant l'Esprit de la Mort. Donc le Chaman pensa saisir une perche et sourit d'un air entendu. Il contrôlait tout, de la musique à son déhanché, sauf peut-être son excitation.
Les paroles de Jezekael l'arrêtèrent cependant au milieu de son geste. Il croisa les bras, fronça les sourcils et le fusilla du regard malgré lui. L'idée de Circë nue à l'exacte place de Jezekael, ou même de cette pimbêche d'Anya, ou encore des deux Humaines le dégouta si bien que de brûlant, il passa à glacé et trembla légèrement alors qu'une certaine appréhension l'envahissait de la tête aux pieds. La bouche sèche, le Chaman serra les dents. Il se mit à tourner autour du lit avec la démarche d'un fauve énervé, sur le territoire duquel une autre bête sauvage aurait outrepassé ses droits. « Super l'ambiance, j'adore. C'est toujours comme ça avec vous. On se fait chier à en crever, vous comprenez jamais rien comme si vous aviez un petit poids dans la tête à la place du cerveau et puis en plus pour peu qu'on arrive à passer AU-DESSUS de vos multiples défauts mortels, ce qui est déjà HEROÏQUE, vous gâchez toujours tout. C'est pour me parler des trucs que je déteste que tu es affalé sur mon lit ? » Il vit tout rouge, emporté par son monologue. « Andskotinn ! merde ! » suivis d'une litanie colorée de blasphèmes visant à évacuer sa frustration. Ayant fait le tour du lit, il y monta et s'enroula dans une fourrure blanche, ne se gênant pas pour pousser l'Esprit de la Mort sur le côté dans le but de le faire tomber par terre. « Pousse-toi. » Il avait bien compris -à priori- que la magie ne fonctionnait pas très bien sur cette personne mais dans sa colère, émanait de lui l'aura qui décuplait et enflammait tous les bas-instincts des individus, une sorte de poison qui s'étendit à tous le Palais.
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Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5277 ◈ YinYanisé(e) le : 01/02/2012
Le regard de l’Esprit de la Mort suivait les mouvements de va et vient du Suprême de l’Au-Delà avec un flegme impressionnant. Pas étonnant qu’il garde une carrure de guerrier s’il s’adonnait à ce genre d’activités vives autour de son lit dès que quelque chose le contrariait. Jezekael observait et écoutait, se passant, comme toujours, de partager ses pensées ou ses émotions. Peut-être qu’il n’en avait pas. Il notait néanmoins que le blond fondait des espoirs intéressants sur la capacité des Ombres à sociabiliser. Sur la Terre d’Edel, peut-être. Il avait eu vent de plusieurs grossesses chez son peuple, impliquant ou non des Chamans. Retrouver une existence féconde avait de quoi effacer les tortures du passé. Pourtant, il s’adressait à une race composée d’individus qui s’étaient suicidés. Chez les Ombres, peu l’avaient fait pour en devenir une, en toute connaissance de cause. Lui était dans ce cas. La mère du Roi Fou l’était aussi. Les autres avaient subi le poids de leur vie, au point de vouloir fuir Edel au profit d’Ezechyel. La Mort ne les avait pas acceptés et, depuis la commission de l’irréparable, ils devaient payer le prix de leur acte, à jamais. Honorer Edel alors même que tous l’avaient fuie était paradoxal. Combien de temps faudrait-il aux Ombres présentes sur la Terre Miraculeuse pour sombrer de nouveau dans la dépression qui les habitait déjà de leur vivant ? Mais personne ne mourrait, là-bas. Il n’y aurait aucune échappatoire. Pas de mort. Pas de liberté d’attenter à ce cadeau offert par les Dieux que représentait la vie. Alors quoi ? Alors il n’y aurait plus que la souffrance, une folle souffrance qui amènerait sans doute les désespérés à des comportements l’étant tout autant. La malédiction ne pouvait pas ainsi s’arrêter à la frontière d’une terre divine. Comment être sûr que les enfants nés de ces unions non autorisées ne seraient pas maudits à leur tour ? Là où Devaraj préférait sans doute que les Ætheri se taisent, Jezekael préférait, au contraire, les entendre. Plus Ezechyel le fuyait, plus les chances de catastrophes se multipliaient.
L’Esprit de la Mort fit un mouvement vers le blond, enroulé dans sa fourrure. Comme il l’avait poussé, il se repositionna à ses côtés. Il s’appuya sur sa paume, bras en équerre, pour supporter sa propre tête. Il glissa une main ferme dans le cou du Hǫfðingi. Doigts en dessous de son oreille, son pouce vint relever son menton vers lui. Il le regarda. « Tu devrais danser plus souvent. » Il était calme. La magie incontrôlable qui émanait du Roi ne semblait pas fonctionner sur lui. « Je vais reformuler ce que j’ai dit tout à l’heure : je serai là pour tes nuits de noce. Tu ne seras pas obligé de penser à ces femmes. » Le ton ne signifiait rien de particulier. Il disait simplement ce qu’il disait. Devaraj interpréterait comme bon lui semblerait. De toute façon, Jezekael savait parfaitement qu’une même phrase pouvait paraître totalement différente, entendu par des personnes non identiques. « Tu devrais aussi relâcher ta magie, sinon Zaowa ne sera plus qu’un terrain de luxure et de colère d’ici quelques minutes. » Il y avait déjà de drôles de bruits qui s'élevaient.
De longues secondes se déroulèrent pendant lesquelles Devaraj s'imagina les doigts de Jezekael faire autre chose que de l'attraper par le menton. Cet imbécile était en réalité d'une force physique avoisinant celle de Zawa'Kar et sans sa magie effective, Devaraj ne pouvait que difficilement compenser. Le Chaman serra les dents jusqu'à s'en faire mal après que l'Ombre eut parlé. « Lâche-moi. » Il plissa les yeux. « Lâche-moi ou je vais te mettre tellement de génocides sur les bras que tu seras incapable de bouger. » Contrairement à ce que l'Esprit de la Mort lui conseillait, sa magie ne se relâcha pas. Il n'en avait pas beaucoup contrôle de toute façon lorsque sa rage brûlait ainsi. « C'est presque mignon. Tu crois que je vais me contenter d'un substitut. Au cas où cela t'échapperais encore, je ne suis pas homme à me contenter des miettes ni des juste-milieux. » Voilà qu'il était vexé, non pas par le peu d'attention gagnée mais par le fait qu'il lui jeta des restes à la face en s'attendant le voir s'en contenter. « Ce n'est pas la peine de venir, tu me couperais l'envie. Brethil va s'évanouir avant même d'arriver sur mon lit, Anya je vais l'étrangler, Circë... je n'ai pas envie d'y réfléchir, Alix... C'est elle qui va me faire vomir avec son Ma'Ahid. Il reste Dahlia, mais je n'ai aucune obligation de consommer avec elle. » Le Chaman réussit enfin à se dégager des mains de l'Esprit de la Mort, non sans brûlure le long de son cou. Il commençait à craquer, lentement mais sûrement. Que faisait-il avec cet homme, si ce n'était fantasmer sur lui ? Il n'aimait pas avoir sous le nez quelque chose hors de sa portée, voilà tout. Il était obsessif. Il appréciait bien Jezekael. « Maintenant, si tu veux passer par moi pour étendre le culte de ton chéri, il faudrait que tu apprennes au moins à me sourire. Ensuite, si tu n'es pas là pour m'expliquer la raison de ton escorte ou me parler de choses utiles qui ne me font pas avoir une crise de nerfs, je préfères que tu dégages. Parfois, quand je suis avec toi, j'oublie tout le reste et je crois que ça me fait du bien, mais parfois c'est tout l'inverse. Là, c'est tout l'inverse. » Sur ce, il s'empara d'un manteau qui trainait là et sortit en claquant la porte si fort que des objets qui n'étaient pas tombés dans ses précédentes crises s'écroulèrent sur le sol.
Jezekael entendait la voix du Chaman parler, parler et parler encore. Il réfléchissait. Le Génocide Démoniaque avait été une tâche complexe, délicate. Il avait réussi à le mener à bien mais, pour ça, il avait dû faire appel à la totalité des Ombres restantes. Certaines avaient disparu en revenant à Umbrae, avant que l’annonce de la présence des Dies Irae ne puisse leur parvenir. D’autres, beaucoup, se trouvaient actuellement sur la Terre d’Edel. Le Roi soupira et pencha la tête en arrière. La fumée était dense et le Suprême de l’Au-Delà était perdu quelque part. Il n’était pas bien loin, puisqu’il l’entendait toujours détailler son anecdote. Avoir un corps n’avait pas que des avantages. La chaleur en était presque dérangeante. Il songeait toujours. Son homologue avait créé un chaos particulièrement inattendu. Peut-être devrait-il le remercier, oui. 
