"Bonne chance à toi, Jane Lulitlei." Sur ces dernières paroles, la lourde porte par laquelle on l'avait fait entré se referma dans un bruit sourd. Babelda - ou Jane, car c'est le nom qu'elle avait emprunté pour se présenter ici- inspira un grand coup avant de remuer ses épaules endolories. Le long voyage qu'elle avait dû effectuer pour venir jusqu'au désert ne l'avait pas laissée au meilleur de sa forme, mais cela importait peu. Heureusement pour elle, elle n'aurait pas besoin d'user de force pour venir à bout de cette épreuve : les humains misaient davantage sur l'intelligence et l’ingéniosité, des domaines où elle avait un chance de se débrouiller. La Rehla porta sa main au tissu que l'on avait noué autour de sa tête, lui bloquant la vue. Elle palpa l'étoffe, se gardant pourtant de la retirer : on lui avait bien fait comprendre qu'elle devrait attendre le départ avant de pouvoir l'enlever. Privée de sa vue, elle essaya de se servir de ses autres sens pour analyser son environnement, comme l'aurait fait n'importe quel autre candidat. La chaleur qui régnait en cet endroit était presque insupportable. La brune devina le crépitement d'un feu, à quelques mètres d'elle seulement. En tournant la tête d'un coté puis de l'autre, elle parvint à le localiser approximativement. Tendant les bras devant elle, la jeune femme se mit à marcher timidement dans la position opposée, avec des pas prudents, jusqu'à ce qu'elle ne se heurte à quelque chose de bas -elle grimaça et pesta lorsque la douleur se fit sentir dans son petit orteil. Tâtonnant ce qu'elle venait de cogner, elle devina une sorte de lit de camp sur lequel elle s'assit, patientant tranquillement jusqu'à ce que le signal de départ ne soit donné. La participante paraissait particulièrement calme. Ce n'était pas seulement une question de caractère : Babelda savait parfaitement ce qui l'attendait. Elle l'avait vu. Ou plutôt, elle l'avait rêvé, depuis plusieurs lunes déjà. La surprise n'avait plus sa place ici et si elle aurait pu décider d'aller droit au but et de remporter cette coupe des nations en quelques minutes seulement, mais elle savait que son Destin n'était pas celui de ressortir vainqueur de cette épreuve. Quelqu'un d'autre obtiendrait ce titre à sa place. Non, elle devait jouer le jeu. Chercher les indices, essayer de comprendre les énigmes, même si elle en connaissait déjà les réponses. Et puis, de toute manière, elle n'était pas à l'abri d'un renversement de situation. Si ses songes lui avaient révélé des secrets, sa magie était désormais inaccessible : elle ne pouvait compter que sur ses souvenirs. Dans un élan d'espoir, la voyageuse passa ses mains sur le lit où elle avait prit place, laissant sa magie traverser ses doigts dans une tentative de lire le passé de l'objet... A la place du flot d'image qui la submergeait d'habitude, la jeune femme fut prise d'un mal de cœur et sa tête commença à tourner dangereusement, comme si elle s'apprêtait à tomber dans les pommes. Une moue contrariée passa sur son visage. Même s'ils n'étaient pas dans la cité humaine à proprement parler, leurs geôliers devaient être suffisamment nombreux pour que leur Mahid interfèrent avec la magie des candidats...

Après plusieurs minutes d'attente, le gong raisonna et Babelda pu enfin dénouer le ruban qui lui cachait la vue. Ses yeux ne mirent pas longtemps à s'habituer à la demi pénombre de la grande salle circulaire. Comme elle l'avait vu en songe, un brasier occupait le centre de la pièce. Elle était installée sur un lit une place, bien plus confortable que d'autres auraient pu l'imaginer, avec des coussins et même une couverture, bien que la température du lieu face plus passer ce détail pour une mauvaise blague qu'une réelle intention bienveillante. A côté, une table basse où reposaient des verres, un pichet contenant du jus ainsi qu'une corbeille de fruits. A sa droite, une statue faite d'un acier noir. A sa gauche, des étagères remplies de livres ainsi qu'un bureau et du matériel pour travailler. En face d'elle, une armure de combat, vide, était fièrement exposée. En réalité, de nombreuses armes étaient fixées au mur. Si elle n'avait pas déjà vu cet endroit en rêve, Babelda en aurait sans doute frémis. Le tout donnait une impression bien peu accueillante, comme si une menace silencieuse pesait au dessus de sa tête.A cette pensée, la brune releva les yeux pour observer le plafond, qui avait été intelligemment travaillé pour donner l'impression d'être constitué de charbon incandescent, des gravures rouges fissurant le plafond noir. Après avoir terminée sa brève inspection, la brune se releva et s'avança jusqu'à la stèle, près du feu, où reposait une tablette dans laquelle étaient gravées des instructions sur l'épreuve et son déroulement. Et, finalement, le premier indice sur la chasse au trésor qui allait débuter. "Votre épreuve commence là où l'oeuvre du Créateur a débutée."

La Rehla resta figée un instant devant la stèle, faisant semblant de réfléchir. L'énigme faisait, de toute évidence, référence à l'Æther protecteur des humains. Sympan. Il n'y avait aucun doute là dessus. Ce qui pouvait être plus trompeur en revanche, était de savoir à quelle création l'organisateur faisait allusion. Un simple pensant sauterait sur son oeuvre la plus connue et la plus répandue : les Humains. Babelda marcha donc jusqu'à l'armure vide, comme si elle espérait y trouver un autre indice. La brune passa plusieurs minutes, qui se transformèrent finalement en heures, à chercher autour de cette coquille vide, en inspectant les alentours avant de commencer à la démanteler pour ne rien trouver, avant de passer à la statue de l'autre côté de la pièce. Finalement, elle jugea qu'elle avait suffisamment joué la comédie et qu'elle pouvait passer à la suite. La deuxième idée qui lui vint fut celle d'une représentation que l'on associait bien souvent au Créateur : celui d'une personne se trouvant dans un jardin, entouré de roses... Ici, bien sûr, aucune rose mais il y avait bien des fleurs, à l'intérieur d'un vase, duquel elle s'approcha après avoir réfléchit à voix haute. Là encore, elle inspecta l'élément pendant près d'une heure avant d'abandonner la piste et de s'approcher de la véritable solution : une carte du monde, accrochée au dessus du bureau. Le monde était après tout bel et bien la première chose qu'avait dû créer Sympan, non ? L'intellectuelle l'observa minutieusement, essayant de faire des calculs savant sur la marge du parchemin sur laquelle était tracée la carte, avant de découvrir à nouveau qu'une deuxième carte était évoquée sur la première : si de nombreuses contrées étaient inscrites sur la carte, d'autres restaient encore à découvrir pour le commun des mortels. Le nord était barré d'un simple brouillard marqué "inconnu", tout comme l'est. Le sud nuageux indiquait "à découvrir" tandis que la mer de l'ouest était simplement illustrée par des navires et des vagues. Pourtant, si l'on était suffisamment attentifs, l'un des bateau indiquait une trajectoire, à peine perceptible au milieu des vagues dessinées, menant jusqu'à une légende qui était inscrite en bien trop petite taille pouvoir être lue à l’œil nu -en réalité, au premier coup d’œil, il était impossible de se rendre compte qu'il ne s'agissait pas des enjolivures qui encadraient la carte. Il fallait être particulièrement attentif et observateur pour remarquer ce détail. Se munissant d'une loupe, Babelda pu lire très clairement la suite de l'énigme : "vogue jusqu'au delà des cieux". Une phrase qui n'évoquait pas grand chose, à ce stade des recherches. La brune commença donc de nouveau à tourner en rond, imaginant de fausses pistes qu'elle explorait tout en les sachant inutiles. Finalement, lorsqu'elle fut lasse de sa propre comédie, elle commença à flâner le long de la bibliothèque où elle s'arrêta pour lire quelques titres. "Oh !" s'exclama-t-elle à voix haute en s'emparant d'un ouvrage intitulé comme la légende qu'elle avait décrypté sur la carte. Aussitôt, la jeune femme l'ouvrit et parcourra les pages du livre, jusqu'à tomber sur la carte de la pièce. Si l'on était attentif aux détails, on se rendait rapidement compte que tout le décor était exactement à sa place, comme le disait la carte. Un seul élément mentait : là où aurait dû se trouver un tapis, la carte montrait une rose, sans doute un rappel à l'Æther évoqué plus tôt. Cette fois-ci, Babelda accéléra les choses, ne tardant pas avant de s'approcher du-dit tapis qu'elle souleva, abandonnant l'ouvrage au profit du sol en pierre qu'elle se mit à inspecter à genoux, jusqu'à tomber sur ce qu'elle cherchait : une simple capsule en fer de la taille d'une phalange, cachée entre deux briques du sol, renfermant un parchemin roulé sur lui-même. Sans attendre, elle le déroula pour lire : "Vous m'avez soulevé pour défendre ses ennemis." La chasse aux indices continuait mais elle se lancerait dedans après avoir pris un peu de repos : même si elle ne s'en était pas rendu compte, la nuit, dehors, était déjà tombée.

Le lendemain, après s'être désaltérée et avoir mangé jusqu'à ne plus avoir de place dans son estomac, la brune se remis à chercher des indices. Encore une fois, elle fit semblant d'être perdue, allant même jusqu'à retracer les énigmes passés pour "être sûre de n'avoir rien manqué", puisque l'investigation sur les armes n'avait pas été concluante. Finalement, la voyageuse se retourna vers l'armure qu'elle avait démantelée plus tôt et qu'elle avait jusque là délaissé. Elle attrapa l'épée qui avait autrefois été attachée aux hanches du mannequin, et la sortit de son fourreau. Peu surprise mais essayant de mimer au mieux cet effet, la jeune femme s'aperçu que le fourreau renfermait non pas une arme mais bien une clé. Une large clé en cuivre, au bout de laquelle était attaché un autre parchemin enroulé. "Pour trouver ce que j'ouvre, va chercher au cœur du feu qui m'a forgé." Sans grande surprise, Babelda s'empara donc du pichet de jus -dont elle se servit plusieurs vers avant de passer à la suite- pour en verser le contenu sur les flammes qui s'éteignirent. Après avoir attendu que les cendres refroidissent, la brune chercha ensuite une quelconque serrure qu'elle ne trouva jamais. Se rendant de nouveau compte que tout cela ne la menait à rien, elle inspecta toutes les autres source de feu, à savoir des bougies posées au murs ou sur certains meubles. Elle alla même rechercher à l'intérieur d'un vieux grimoire parlant de flammes. Au bout de plusieurs heures, la chaleur autrefois produite par le feu s'était totalement dissipée. La Rehla comprit mieux la présence de cette couverture, sur le lit de camp. Frissonnante, ses lèvres tremblant à cause du froid qui s'était installé avec la nuit extérieure, la candidate s'enroula dans la chaude couverture, s'allongeant sur son lit après avoir engloutit un autre repas à base de fruits juteux. Visiblement, elle avait passé une journée supplémentaire à se casser la tête sur cette nouvelle énigme... Encore une fois, peu lui importait. La participante laissa courir son regard sur le plafond de fausse braise, jusqu'à ce que son attention soit attirée par une zone, là où les flammes se reflétaient plus tôt, y cachant ce que l'on avait scrupuleusement dissimulé. La zone, désormais dans la pénombre, laissait apercevoir des rainures prenant la forme d'un cœur.  La jeune femme se redressa alors, la tête rivée vers le plafond, pour mieux observer les arabesques façonnées dessus... Une fois certaine que le cœur du feu auquel faisait allusion l'énigme était bien celui-ci, la brune se démena pour trouver une échelle ou quelque chose lui permettant de se rapprocher du toit. Après de longues recherches, elle se résolu à vider l'étagère qui faisait office de bibliothèque, et de la transporter en la faisant basculer d'un côté sur l'autre jusqu'à l'endroit où se trouvait plus tôt le brasier. Prudemment, elle grimpa dessus pour lire une inscription en Alikir, qu'elle ne connaissait pas. Un aller-retour plus tard, elle se trouvait munie d'un dictionnaire qui lui permit de déchiffrer la devinette : "Suivre la volonté du conquérant." Après avoir déchiffré cette traduction, la brune s'octroya le droit à un sommeil bien profond jusqu'au lendemain matin, où elle reprit ses recherches.

Des recherches qu'elle fit tourner en rond encore longtemps, perdant presque une journée supplémentaire. Elle se savait proche de la fin mais elle savait également qu'elle ne devait pas terminer l'épreuve avant quatre jour. Finalement, Babelda résolut l'énigme, comprenant que le conquérant était en fait la jeune femme représentée par la statue qu'elle avait vu dès son premier jour, et que sa volonté était en fait son regard grave, rivé vers une corniche abritant une manivelle, cachée derrière un narguilé. Une fois activé, une trappe s'ouvrait sous le socle de la conquérante, et Babelda pu en ressortir un petit coffre finement conçu. Se servant de la clé qu'elle avait trouvé plus tôt lors du jeu, la Rehla pu ouvrir le coffret qui se révélait rempli de pierres précieuses, elles aussi taillées avec soin. L'intérieur du coffre laissait entendre la dernière énigme avant d'obtenir la victoire : "Ta clé est également celle du Royaume qui t'accueil." Entre autre pierres précieuses, il fallait donc choisir celle taillée en forme de sablier, emblème de la nation humaine, tâche sur laquelle Babelda tourna en rond pendant plusieurs heures avant d'enfin se libérer.

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Il y avait bien longtemps que Neah n'avait pas revu ces paysages désertiques. Autant son rôle auprès des Humains lui paraissait important, autant venir sur leur territoire en l'absence de sa Protégée avait souvent été douloureux, voire presque insurmontable. Plus que les champs de bataille. Depuis son éveil, cependant, les choses avaient changées. Il y venait le coeur plus léger, sans doute aussi pour essayer de se dérober aux innombrables soucis qui traversaient son peuple. La situation sur les terres angéliques s'était dégradée depuis la mort de la Reine Asriel et Neah était loin de comprendre tous les tenants et aboutissants tellement le sort semblait s'acharner contre les siens. Il avait besoin de changer d'air et de ne plus être oppressé par une tension constante. Il avait sans doute été l'un des premiers candidats présents sur les lieux tant l'impatience l'avait conquis depuis qu'on l'avait désigné pour être le représentant de sa race, une fois de plus. Sans doute y avait-on vu un porte-bonheur que l'instigatrice soit son Humaine ou bien cela découlait-il du hasard ? Peu importe, les faits étaient là. Le guerrier donnerait tout ce qu'il avait pour faire honneur à son peuple, mais également à celle qu'il admirait. Le Gardien crevait d'envie d'aller la voir et de la prendre dans ses bras, mais il s'était interdit de revoir Mancinia avant d'avoir réalisé la Coupe des Nations. Il était évident que ni elle ni lui n'avaient envie que des rumeurs circulent quant à un éventuel favoritisme.

Son retour avait été remarqué et le Soldat savait très bien que quelques personnes envieuses attendaient un faux pas pour se permettre de la moquer. Il refusait d'en être la cause et de prendre le risque de la perdre à nouveau. Rien que cette idée le hantait. Un sourire étirait cependant ses traits en observant les alentours, conscient que la structure avait été construite à l'écart du véritable lieu de résidence des Humains, mais le secret devait être conservé pour leur sécurité. Vu la manière dont ils avaient été vaincus, leurs protégés étaient dans une position délicate. Pour l'instant. Dans un sens, Neah voyait très bien Mancinia lever une armée lorsque le moment serait venu. Il l'espérait. A eux deux, ils seraient capables de faire une véritable misère aux Démons. Lorsque vint l'heure décisive, quelques personnes vinrent le chercher pour le conduire sur le lieu de l'Épreuve, l'interrompant dans ses aspirations vengeresses. Si la confiance était de mise, une pointe de stress concernant ce que Mancinia avait bien pu réserver aux participants lui nouait l'estomac. C'est qu'elle pouvait être retors. On lui bandait les yeux avec un tissu ivoirien léger, en silence et on le conduisit, à l'aveugle, vers l'extérieur. Neah entendait les acclamations et encouragements d'une foule de manière assez lointaine, avant qu'on ouvre quelques portes. On le fit s'asseoir sur un banc, avant de lui demander de patienter jusqu'au moment du signal. L'Ange acquiesça. Patientant en mettant de l'ordre dans ses pensées agitées, entendant des clapotis proches de lui.

Ces derniers étaient perturbants à ses oreilles, c'était comme si on l'avait assis devant une source d'eau, rafraîchissant au passage la lourde atmosphère. Cela lui permit de se concentrer sur les choses immédiates et d'être parfaitement serein lorsque le gong retenti dans les airs. Le guerrier patienta quelques secondes avant d'ôter son bandeau et de s'habituer à l'ambiance environnante. Il fut surprit et déconcentré en découvrant le lieu de son épreuve. Devant lui se trouvait une haute statue de nacre blanc illustrant l'Aether de la Justice, des nuances de lumière bleu créées par l'effet de la luminosité sur l'eau lui donnait un air bienveillant. Cette représentation de pierre faisait circuler l'eau depuis sa main tendue, qui s'écoulait alors dans le bassin verdoyant. Neah était impressionné par l'oeuvre architecturale sous-terraine. Les Humains étaient toujours aussi doués avec leurs mains pour concevoir ce genre de prouesse sans la moindre once de magie. Une fierté. L'Ange eu un petit rire en relâchant un soupir, Mancinia en était la pure incarnation. Une fierté immense pour un si petit corps. Et pour cela, il devait au moins lui faire l'honneur de réussir. Qu'est-ce qu'il faisait ici, était-ce réellement le lieu de son épreuve ? L'homme se redressait, parcourant cet endroit du regard, appréciant les riches décorations. Son regard fini sa course sur une table où se dressait des mets, recouverts d'un tissu blanc, ainsi d'une amphore d'eau fraîche. Ce n'était pas ce qui manquait, il pourrait aisément se resservir en cas de besoin.

Au centre se trouvait une tablette de pierre, mise en évidence, contenant les instructions écrites en langage commun. Ainsi, l'Épreuve réalisée par sa précieuse Humaine consistait simplement à découvrir la cachette où se dissimulait la clé de cette cellule. Rien de bien complexe, du moins, à l'écrit. Rien n'était moins sûr concernant sa réussite. L'Ange prit une longue inspiration. La salle n'était pas étroite, mais il devait faire preuve d'une bonne dose d'observation et de fouille pour avancer. Neah se mit au travail sans attendre, tapotant les murs à la recherche de caches secrètes qui le conduirait peut-être à l'énigme suivante, cela ne fonctionnait pas. Il essayait ensuite de déchiffrer les symboles inscrits en Alikir sur les murs, mais il s'agissait de prières en l'honneur de Drejtësi. Ensuite, il s'intéressait à toute la décoration de l'endroit : retournant certains objets dans tous les sens à la recherche d'une piste, de trouver toute sorte de combinaison en les manipulant. Rien. Aucun indice ne lui sautait aux yeux. L'Ange dû passé trois jours sans que l'ombre de la solution ne pointe le bout de son nez, son cerveau tournait à vive allure, mais rien à faire. L'énigme ne devait pas être aussi dur. Lorsque l'évidence lui sauterait aux yeux, le guerrier était convaincu qu'il se frapperait le front de sa paume. La chaleur ambiante ne l'aidait pas, c'était intenable. Le guerrier avait besoin d'une pause, mais jamais il ne s'avouerait vaincu aussi facilement. Ce n'était pas dans son tempérament.

L'Ange, qui était pieds nus, fini par observer la statue qui trônait au centre de la salle. C'était le dernier endroit qu'il n'avait pas eu le loisir de fouiller. Il n'osait pas toucher la représentation d'une divinité, mais connaissant la dévotion de son Humaine pour l'Aether, sans doute y avait-elle dissimuler l'indice sous son nez depuis le départ. D'où le fait d'être rester assis devant avec les yeux bandés. Toute une révélation, au final. Ne pas voir ce qui est devant vos yeux. Sans doute avait-il perdu beaucoup de temps, mais au moins, cette certitude ne le quitterait pas. Marcher les pieds dans l'eau lui fit le plus grand bien, c'est au bout de trois pas que le guerrier compris. Il l'avait senti immédiatement. Une des mosaïques était en relief, manquant de lui arracher un morceau de peau. Neah s'accroupit dans l'eau pour sentir cette forme avec ses mains, essayer de décortiquer cette énigme dissimulée à sa vue, aux pieds d'une représentation de Drejtësi. Ce n'était pas une décoration grisâtre, mais un morceau de métal. Il se penchait, observant, puis saisi la chose entre ses mains. Elle se décrocha aisément. En forme de trois très rectangulaire. Un symbole géométrique qu'il reconnu. C'était l'incarnation du quantificateur d'existence. Ça alors. Est-ce que la clé était devant son nez depuis le début, Mancinia avait-elle été aussi perverse que cela ? L'homme haussait les épaules. Il avait désormais un indice.

Pour avoir observer la serrure quelque temps, il savait que sa forme n'était clairement pas ressemblante à cette clé. Elle devait avoir une autre utilité. Son regard croisa celui de la statue. Il comprit. Un morceau manquant. Cette forme géométrique était gravée dans le bouclier, il comprenait maintenant : c'était une autre serrure. Oui, effectivement. Il fallait observer et ne pas être aveugle. Est-ce que ce banc avait été placé là pour l'aider à comprendre ? L'Ange avait quand même mit du temps à voir l'évidence. Neah inséra le morceau de métal, ce dernier ouvrit une cache directement dans la main de la représentation, simplement à côté de l'eau. Il s'agissait de la clé menant vers la sortie, avec un étrange symbole formé par une labradorite étincelante. Un ouvrage de maître. À coup sûr, il s'agissait du travail de son Humaine. Envoûtant. Aucun autre mot ne lui venait à l'esprit. Le guerrier se redressait, hypnotisé, la fatigue lui tombant doucement sur les épaules, ainsi que le soulagement. En l'insérant dans la fente qui l'épousa parfaitement, l'Ange su qu'il avait réussi.

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