Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez
 

 [Q] Vole, mon ange | Solo

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Mer 26 Aoû 2020, 11:04



Vole, mon ange

Thème.

Intrigue : Ayant aperçu Calanthe lors de la Coupe des Nations Ondine, César est contrarié de la paire d’ailes dans son dos, et la suit jusqu’à Avalon pour la lui ôter. Horrifiée par ses intentions, elle subit tant bien que mal l’opération.

e4oj.jpgDebout au milieu de larges pans d’étoffe, la jeune femme réfléchissait. Récemment, elle avait fait l’acquisition d’une malle, qui, loin d’être un simple rangement, allait considérablement lui servir. Merveille dénichée par Joliel aux Halles des Titans, elle le soupçonnait de n’avoir pas fait don que sa bourse pour se le procurer. Cela lui importait peu : l’objet valait largement quelques concessions. En apparence semblable à toutes les autres, la caisse paraissait usée par le temps. Sur le bois, les précédents propriétaires avaient laissé les éclats de leur passage, et bien que la trace de lanières de cuir fusse encore visible, elles avaient disparu depuis longtemps. Depuis sa découverte, la blonde se faisait une joie de soulever le couvercle. Jamais elle n’y voyait la même chose. Couleurs et matières se renouvelaient sans cesse. Conquise par cette fantastique trouvaille, son ardeur pour la couture s’en trouvait renouvelée. Délaissant le manuel de Severus, elle se consacrait à des travaux plus manuels. En l’occurrence, puisqu’elle disposait d’une quantité illimitée de tissu, elle s’amusait à piquer des aiguilles dans chaque échantillon à sa disposition. Autrement plus parlante que les écrits de son professeur, la pratique lui donnait l’impression de progresser pour de bon. Désormais, son principal problème consistait à ne pas se laisse tenter par la profusion soyeuse que le coffre délivrait. À l’étage, il était déjà difficile de vivre à deux, et, connaissant sa maladresse, elle n’osait pas étendre son domaine jusqu’au rez-de-chaussée, craignant d’abîmer les bijoux dans sa joie. Avant qu’ils ne dorment au milieu de chutes informes piquetés en tout sens, il allait falloir trouver une solution.

Le tintement d’une clochette la fit sursauter. Ses doigts s’écorchèrent sur la pointe qu’elle s’apprêtait à planter dans un morceau de soie. Une goutte de sang perla à la surface. Ravie à l’idée de pouvoir partager ses dernières découvertes avec le propriétaire des lieux, la Déchue se précipita dans les escaliers. Avec précipitation, elle énonça son compte-rendu. « Je suis contente que tu rentres ! Je n’ai pu faire que cinq ou six essais, mais je crois... » Sa gaieté s’évanouit brusquement. Ce n’était pas la silhouette lascive de son confident qui se tenait dans l’embrasure. Le souffle coupé, elle s’immobilisa. Envahie par la panique, elle entendit à peine la porte se refermer. Que faisait-il ici ? « Vous. » Incapable de prononcer le moindre mot, ses phalanges se crispèrent sur la rambarde. Etait-elle à nouveau la victime d’un cauchemar ? Devant son flagrant manque de courtoisie, son interlocuteur fronça les sourcils. « Ne doit-on pas faire preuve d’un peu plus d’enthousiasme, quand on reçoit un ami ? » Prise par la culpabilité, elle se mordit la lèvre inférieure. À ses yeux, le Sorcier demeurait un mystère, et pourtant, l’impression qu’ils étaient plus que des étrangers s’enracinait profondément en elle. Contrite, elle descendit les quelques marches qui les séparaient encore. La blonde ne savait comment réagir. « Oui, mais… C’est que… Je ne vous attendais pas. Que faites-vous ici ? » Qu’il pénètre ainsi dans son intimité allumait dans sa cervelle innocente tous les signaux du danger. Elle voulait croire qu’il s’agissait d’une pure coïncidence.

Le nouveau venu lui tendait son manteau. D’une voix aussi calme que la surface d’un lac, il lui fournit la raison de sa venue. « Je vous ai vue à Port Diraella. Je vous ai suivie sur le voyage du retour, et j’ai attendu que vous soyez seule. » Loin d’être rassurante, la révélation cloua la jeune femme sur place. Interloquée par son explication, elle battit des cils. « Vous avez besoin de parler ? »  Qu’il prenne la peine de venir jusqu’à la capitale des Ailes Noires pour une conversation lui semblait un peu gros. « Non, pas cette fois. Auriez-vous quelque chose à boire ? » Sans s’agacer de son manque de politesse, il déposa lui-même son vêtement sur le dossier d’une chaise. La jeune femme ne pouvait décemment pas prendre un verre en sa compagnie. Pas en ces lieux. « Vous ne pouvez pas rester. Si Joliel vous trouvait là, je devrais tout lui expliquer, et il serait furieux contre vous. » Ce n’était pas loin de la vérité, et, s'ils en venaient à se battre, elle pressentait que son confident n'aurait pas l'avantage. « Ne vous en faites pas. J’ai pris mes précautions. Personne n’entrera dans la boutique. » Nerveuse, la blonde fit comme si elle n’avait rien entendu, et se dirigea vers l’arrière boutique. L’endroit servait modestement de cuisine, entre autres fonctions. « Je peux vous servir du thé, mais je n’ai pas grand-chose d’autre. » Incertaine de ce que ses prunelles lui présentaient, elle vit l’homme prendre place sur l’un des sièges habituellement réservés aux clients. « Ce sera très bien. »

Lorsque la boisson fut prête, la jeune femme invita le Sorcier à la suivre à l’étage. La perspective que quelqu’un puisse les apercevoir à travers la vitrine de la boutique lui donnait des cheveux blancs. « C’est donc l’endroit où vous vivez. Votre sens de l’élégance s’arrête aux vêtements. » Malgré la désapprobation dans sa remarque, pas la moindre pointe de mépris ne troubla son timbre. « Ce n’est pas chez moi. » Un rire léger lui répondit. Toute son attention porté sur elle, il espérait que sa déclaration suscite en elle une quelconque contrariété. « Je crois pourtant que vous n’avez nulle part ailleurs où aller. » La blonde s’abstint de faire un commentaire ; elle ne voulait pas attirer son attention sur la maison familiale. « Vous n’aimez pas les bijoux ? » « Je les trouve superflus, la plupart du temps. » Pensif, l’intrus porta la tasse à ses lèvres et prit le temps d’avaler une gorgée de thé. Un air satisfait détendit ses traits. « Vous avez gardé le collier. C’est bien. » Par réflexe, Calanthe porta la main à son cou. Elle éprouvait le désir brusque de l’arracher ; elle n’osa pas. La lune noire lui brûlait la peau. « Est-ce que la ville vous plaît ? » « Pas vraiment, non. On ne peut pas dire que vos congénères soient des êtres mesurés. Je n’aime pas beaucoup les excès. » Il avait beau ne pas y être étranger, la modération seule permettait de conserver le contrôle. « Pourquoi m’avoir suivie ? » Avant même qu’il ne prononce un mot, elle regretta sa question.

Anéantie par une colère glacée, la sympathie dans le regard de César déclina. Des ombres vinrent obscurcir l’azur. « Vous présentez un défaut. À dire vrai, vous en avez beaucoup, mais celui-ci me déplaît. » Que lui racontait-il ? Elle n’avait pas besoin de lui pour connaître ses faiblesses, et elle travaillait déjà pour les corriger. « Je ne comprends pas. » « Déshabillez-vous. » Interdite, elle se figea. « Pardon ? » « Déshabillez-vous, et asseyez-vous sur le lit. » Devant le ton impérieux qu’il employait, Calanthe n’eut pas la force de résister à sa demande. En douceur, elle défit les rubans qui retenaient sa robe. De sa main libre, elle attrapa le drap et s’en couvrit avant que son vêtement ne choie. Sagement, elle prit place sur le rebord du matelas. « Déployez vos ailes. » « Mes ailes ? » « Ne protestez pas. Je ne suis pas d’humeur. » Quelque chose lui disait que si elle refusait, l’après-midi tournerait mal. Inquiète, elle s’exécuta. « Quelle disgrâce de voir sur vous une chose d’une telle blancheur. Vous me rappelez mes anciens jouets. Pourtant, vous n’êtes pas une esclave. Vous êtes mon amie. » Entre les inflexions froides de sa voix, la rage suscitait de légers tressautements. Il lui était difficile de ne pas se jeter sur elle pour la punir. « Vous ne pouvez pas la garder. » « La garder ? » « Arrêtez de répéter tout ce que je dis. Vous n’êtes pas non plus un perroquet. » Comme une enfant prise sur le fait, elle baissa la tête. La situation lui échappait totalement.

Spectatrice craintive et fascinée, Calanthe vit le Sorcier s’approcher d’elle et retrousser ses manches. D’un geste velouté, il lui caressa la joue pour la forcer à le regarder. « Voilà ce que nous allons faire. Je vais vous arracher cette immondice, et vous allez vous tenir tranquille. » Sous le choc de sa déclaration, elle ne bougea pas d’un centimètre. Sans doute faisait-elle encore un de ces mauvais rêves qui, ces derniers jours, la pourchassait. D’un instant à l’autre, elle allait se réveiller. Entre ses doigts experts, le blond tenait un scalpel. À sa vue, elle frissonna. La satisfaction peignit les lèvres du tortionnaire d’un sourire. « Est-ce que je vous fais peur ? » Lentement, elle hocha la tête ; elle voulait crier. S’époumoner jusqu’à ce que quelqu’un fasse disparaître le visage d’Ange de César. Même avec les pires intentions, elle le trouvait sublime. Que pouvait-elle faire face à sa beauté noire ? Sans se presser, l’homme s’installa derrière elle. Pour exposer pleinement le problème, il dégagea ses cheveux sur le côté. Avant de se mettre à l’ouvrage, il se pencha vers son oreille. Elle avait l’impression que, si proche d’elle, il pouvait entendre son cœur palpiter de terreur et de désir. Sa présence était un supplice. « Pourtant, vous en avez envie, n’est-ce pas ? Vous voulez sentir mes doigts sur vos épaules, et la morsure de ma lame dans votre chair ? » Ils savaient tous deux qu’il avait raison.

À la manière d’un artiste réjoui de l’œuvre qu’il s’apprête à créer, le pinceau à la main, César savourait d’avance son travail. Pour réchauffer le métal, il déposa le scalpel sur le dos de la jeune femme. Ses extrémités s’égarèrent à la naissance de l’aile blanche. Celle-ci ne s’accrochait pas au corps par un os. Les plumes s’échappaient directement de la surface. Ce serait douloureux, sans être insurmontable. « Vous ne criez pas au secours. » Avec précision, il fit glisser le couteau autour de sa cible. L’heure de la première incision venait. Aussi concentré qu’il pouvait l’être, il entailla le contour. L’invasive étreinte fit perler du sang. « Vous ne vous débattez même pas. » Il aimait qu’elle ne lui résiste pas ; il n'avait pas envie de la forcer à quoi que ce soit. Qu'elle choisisse de souffrir était autrement plus jouissif. « C’est bien. » Le Sorcier prenait son temps. Sous sa lame, il sentait le tumulte qui agitait la jeune femme, à mesure qu’il fouillait en elle. Secouée par un tremblement intérieur, elle se laissait dévorer par l’horreur. Son angoisse l’enivrait. En la choisissant, il ne s’était pas trompé. « Est-ce que je vous fait mal ? » Dans l’attente pleine d’espoir d’une réponse, il empoigna l’aile blanche qui lui faisait horreur. Pour se débarrasser de ce déchet, il tira d’une main. Lentement. Il pouvait sentir la chair se détacher. Point par point. Sa brutalité même était délicate. « Oui. » Sans qu’il ne puisse le voir, de grosses larmes roulaient sur les joues de Calanthe. La vision l’aurait rendu fou. Déjà, la fièvre menaçait de le submerger.

Parasite adoré, le mal rampait en lui comme une couleuvre. Être l’instrument qui exprimait la volonté d’Ethelba le rendait heureux. D’une voix devenue rauque, il formula une dernière demande. « Dites-le encore. » En cet instant, elle aurait pu faire de lui ce qu’elle voulait. Pourvu qu’il soit la source de tous ses maux, il lui aurait décroché la lune. Le monde, cependant, n’existait plus. Il n’y avait plus que son dos strié de rouge, le scalpel, et lui. « Vous me faites mal. » Soumise à l’hébétude dans laquelle la réalité plongeait quelquefois les proies, la jeune femme parla avec assurance. La confirmation de sa souffrance conquit le cœur du Sorcier. Accompagnée d’un bruit sec, l’aile se détacha. « C’est bien. » Devant le squelette blanc, la colère du blond retomba. Irrespectueusement, il la jeta au loin. Désormais, il devait s’occuper de la seconde ; avoir trois membres pour voler ne rimait à rien. Avec patience, il se consacra à la tâche, cédant volontiers à la tentation de plonger la lame plus profondément que nécessaire, à la recherche d’un nerf qui tourmenterait son front innocent. Il aurait voulu qu’elle crie son nom. Pas de plaisir, mais de douleur. Lorsqu’il eut terminé, il se releva et s’essuya brièvement les mains. Son regard se posa sur Calanthe. Elle était belle, lorsqu’elle souffrait. « J’aurais aimé vous laisser le souvenir de ce moment, mais je crains que vous ne soyez trop fragile pour le supporter. » Au rez-de-chaussée, il trouva une bassine, qu’il remplit d’eau. À l’aide d’un linge humide, il nettoya attentivement les deux blessures. Qu’elle tombe malade l’aurait contrarié. Muette, elle ne réagissait plus. Saisi par l’envie de la réconforter, il prit place à ses côtés. Longuement, il lui caressa les cheveux, lui promettant que, la prochaine fois, il serait plus doux. Des volutes obscures tournoyèrent autour d'elle pour chasser le mauvais rêve qu'elle venait de vivre. Porteuse d'oubli, la magie la plongea dans le sommeil. Entre les bras de César, Calanthe ressemblait à une poupée inerte. À contrecoeur, il déposa son corps meurtri sous les draps. Il ne pouvait rester plus longtemps.

2 142 mots

Revenir en haut Aller en bas
 

[Q] Vole, mon ange | Solo

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Ni Ange ni Magicienne | Solo
» [II] Sauver un Ange [Nikolaz] [Solo]
» Le voleur volé!
» [EVENT solo Partie IV - solo] Rétablir un semblant de vie
»  Sur la route du cidre volé PV Babel
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Côtes de Maübee :: Avalon-