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 [XXXII | RP Célibataire] Magnifique diner | Yasmine

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Sam 21 Avr 2018, 18:19


Catégorie de quête : XXII. Autre -> RP Dirigé "Les célibataires"
Partenaire(s) : Yasmine [Anya Eorgor]
Intrigue/Objectif : Votre personnage reçoit une mystérieuse lettre signé d'un "L", l'invitant à un énigmatique rendez-vous romantique. Vous pouvez mettre ce que vous voulez dans la lettre, du moment qu'elle peut convaincre votre personnage de faire le déplacement. De manière générale, le rendez-vous a lieu sur les terres de la race à laquelle appartient votre personnage ^^ Pour ceux qui sont en couple mixte, trouvez un arrangement ;) Une fois que vous arrivez, le décor est réellement somptueux, mis en scène avec goût (selon la race toujours). Votre binôme arrive également. A partir de là vous faites un peu comme vous voulez ^^ Soit les deux décident de dîner, de passer une bonne soirée, soit y a un quiproquo etc.




Je claquai deux fois ma langue contre mon palais. Mon dromadaire s’abaissa et je descendis de ma monture. Je me penchais légèrement pour ouvrir une sacoche qui était fixée sur la selle. J’en tirais un petit papier plié en deux. Je le dépliais d’une main tandis que, de l’autre, j’essayais de décrocher la sacoche du dromadaire sans regarder ce que je faisais. J’avais les yeux rivés sur cette lettre. J’essayais encore de comprendre ce mystère sans y parvenir. J’avais été conviée à un rendez-vous, ici, par un ou une certaine « L. » qui avait signé la lettre.

Trop concentré par la lecture difficile de la lettre, je n’arrivais pas à séparer la sacoche de la selle de mon dromadaire. Je sentais une main frêle se poser sur la mienne pour attirer mon attention. « Besoin d’aide ? » Je levais tranquillement les yeux. Une adolescente me fixait avec un grand sourire. Je le lui rendis. « Non merci, je sais lire même si j’ai encore un peu de mal. » Un rire s’échappa de ses lèvres tandis qu’elle secouait la tête. « Je parlais plutôt de ça. » Elle pointa son index vers la sacoche que j’avais plus nouée autour de son attache qu’autre chose. J’émis un faible râle avant d’essayer de comprendre le casse tête que j’avais créé avec ce nouveau nœud.

Avec l’aide de la jeune villageoise et, en prenant quelques petites minutes, nous étions arrivés à détacher la sacoche bien lourde. Elle m’emmena vers sa maison où ses parents discutaient. « Quel bon vent t’amène ici ? » De nouveau concentré sur la lettre, je ne prêtai pas attention à son questionnement. « Excuse-moi, saurais-tu qui est « L » ? Il y a quelques jours, j’ai reçu cette lettre de sa part. » Je levais légèrement la main qui tenait la lettre pour lui montrer de quelle lettre je parlais. Elle s’arrêta avant de me dévisager quelques secondes. « Tu es Samuel ? » Je hochais la tête. « Nous avons été prévenus de ta venue. » Je fronçais les sourcils. « Tu es très légèrement en avance. Je te guiderais au lieu du rendez-vous d’ici une petite heure. Tu as le temps de te reposer et de te préparer. » Elle me prit la main et me guida à l’intérieur de chez elle. C’était légèrement étroit, mais il faisait agréablement frais.  

Je posais mon sac sur une petite table puis retira mon keffieh qui recouvrait mon visage et protéger ma tête. D’une main, je saisis un petit miroir qui traînait dans mon sac. Je ne m’en servais jamais, mais aujourd’hui était un jour spécial. Je regardais mon reflet tout en me disant, une nouvelle fois, que je n’avais rien de la physionomie habituelle des Humains. J’étais un blond aux yeux bleus et, ma peau blanche avait lutté pendant une longue période avant de se résoudre, non plus à cramer, mais à dorer au soleil.

Je passais ma main sur mon visage plein de sable et dans mes cheveux crasseux. Un brin de toilette s’imposait. Ne serait-ce que par respect pour la personne que j’allais avoir en face. Je quémandais donc un petit seau d’eau à la famille qui m’hébergeait puis commença ma rapide toilette où j’essayais d’atténuer la forte odeur d’homme que je dégageais. Quand j’eus finis, je m’habillais avec les vêtements les plus propres que je possédais tout en restant le plus simple possible. Alors que je me disais que j’étais fin prêt, l’adolescente posa sa petite main dans mon dos. « Il est temps. Suis-moi. » Je m’exécutais.

Elle m’emmena dans un petit passage assez étroit entre deux bâtisses. Alors que je me demandais dans quelle histoire je m’étais entraîné, je découvris le lieu du rendez-vous. C’était magnifique. Un voile, tendu par des piliers de bois, protégeait de son ombre la table qui était située en dessous. Un tapis aux couleurs vives était disposé sous les pieds de cette dernière et de beaux cactus étaient placés ici et là. Sur la grande table, faite du plus simple des bois, étaient disposés des décorations telles que des broderies qui formaient un chemin  de table ou des sculptures ou poteries faites avec un merveilleux savoir-faire. Il y avait aussi énormément de pétales de fleurs de safran qui apportaient de la couleur à la table. Derrière la table, il n’y avait que l’horizon ensablé dont les grains brillaient comme de l’or. Enfin, de l’encens brûlait pour donner à l’air un parfum envoûtant. « Je te laisse. Profite bien de ta soirée. Elle ne devrait pas tarder. » Sur ces mots, la jeune adolescente me quitta.

Seul, je m’avançais vers la table, mais ne m’y arrêta pas. Je continuais ma route pour m’adosser à l’un des piliers qui tendaient le voile au-dessus de ma tête. Je tournais les yeux vers l’horizon, tout en croisant les bras. Le ciel était magnifiquement bleu, bien que le soleil commençait à décroître. Bleu comme ses yeux… Je fermais les yeux tout en crispant ma mâchoire. Comment avait-elle pu m’envoûter à ce point ? Comment pouvais-je encore penser à elle, tous les jours de ma vie ?

Je soupirais tout en détournant mes yeux bleus vers la table. Deux assiettes y étaient déposées en bout. C’était aussi parce que je n’arrivais pas à me sortir cette femme de la tête que j’avais accepté de me rendre au rendez-vous. Je ne savais pas vraiment si j’y trouverais ce que j’y cherchais, c’est-à-dire une stabilité qui me permettrait d’oublier, ne serait-ce qu’un peu, celle qui hantait mes jours et mes nuits, mais j’étais déterminé à tenter ma chance.

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Ven 29 Juin 2018, 23:16

Le rire d’Amir retentit, grave et légèrement moqueur. « Un rendez-vous ? » fit l’homme en jouant avec quelques coussins. « C’est vrai que tu commences à te faire vieille. Il serait temps de te trouver un mari et de fonder une famille. » continua-t-il sur sa lancée. Il n’avait pas idée à quel point le temps était passé depuis la naissance de Yasmine. Nue, la jeune femme descendit dans le bain. Elle y avait mis le prix mais elle souhaitait mettre toutes les chances de son côté. La missive qu’elle avait reçu provenait d’un inconnu mais elle la voyait tel un signe des Ætheri et était, quelque part, convaincue que le parchemin guiderait ses pas vers des horizons nouveaux. « Non, vraiment ? » demanda Amir. « Juste avant le Voyage ? J’aurai assez d’Akim à m’occuper. Quitter sa famille ne sera pas facile pour lui alors si tu t’y mets… ». L’Humaine sourit, prise d’une envie folle de lui demander s’il n’était pas jaloux, par hasard. La chose était peu probable tant son compagnon de route avait de conquêtes. Il ne souhaitait pas s’attacher, pas se marier et pas avoir d’enfants. Ce n’était pas son cas à elle et, par ces différences de volontés, ils étaient, de ce fait, totalement incompatibles. Cela étant, ils s’adonnaient aux plaisirs de la chair volontiers. Ne souhaitant pas blesser son ego, elle se contenta de laver sa peau en le fixant, l’eau à la taille. Il s’affala sur les coussins, agacé par sa provocation silencieuse. Si elle se mariait, elle risquait de rester fidèle afin de ne pas compromettre son lignage. Il n’en avait pas spécialement envie. Après quelques longues minutes, elle finit par parler. « Ne crois pas que j’épouserai le premier homme venu. Je ne connais pas celui qui m’attend ce soir. ». « C’est vrai. Si cela se trouve, il aura quatre fois ton âge ou aura la tête d’un bouc. ». Elle rit brièvement, imaginant la situation. Si un vieillard se présentait à elle, les choses risquaient de devenir comiques. « Ne me crois pas si superficielle. ». « Je sais que tu es superficielle. Vous, les femmes, clamez toujours haut et fort que le physique ne compte pas mais il n’empêche que vous fantasmez toujours sur les hommes musclés et séduisants. ». « C’est vrai. Je me demande ce que je fais encore dans tes bras. » répondit-elle en se moquant de lui. « Ah oui ? Tu vas voir… ». Il se leva et descendit à son tour dans le bain.

Quelques heures plus tard, Yasmine arriva au lieu de rendez-vous. Elle portait des étoffes légères et aériennes, blanches et bleues. Elle avait demandé à ce qu’on lui dessine des dessins sur les mains et les avant-bras, au henné. Elle portait des bijoux dorés et fins. Plus tôt, elle vantait les mérites de se rendez-vous à Amir mais, à présent, elle avait l’impression de ne plus être adaptée socialement. Elle était à la fois curieuse de découvrir le visage de l’homme avec qui elle dînerait ce soir mais, en même temps, elle redoutait l’instant. Que ferait-elle s’il ne lui plaisait pas ? Que ferait-elle si les Dieux s’étaient détournés d’elle et que ses pas avaient été guidés ici par un esprit malin ? Légèrement anxieuse, elle se laissa guider à son tour et fit bientôt face à un jeune homme atypique. Elle plongea ses yeux dans le bleu de ceux de l’inconnu et resta immobile un instant. Yasmine avait imaginé un Humain standard, la peau foncée par le soleil, les yeux et les cheveux sombres. La blondeur de sa chevelure la fit sourire. « Bonsoir. » articula-t-elle avant de s’asseoir sur un pouf et de contempler la table en jetant, de temps à autres, un regard à l’individu. C’était joliment disposé et les parfums embaumaient l’air avec délice. Tout semblait fait pour créer une ambiance parfaite, propice à la discussion et plus encore. « Je pensais que je me retrouverai en compagnie d’un vieillard. Je suis agréablement surprise. » dit-elle en souriant. C’était un peu étrange. D’habitude, elle était plutôt pleine de vie, assez amusée et parfois provocante. Seulement, comme elle cherchait à se marier, elle ne voulait pas paraître grossière ou trop libérée sur les choses de l’existence. On ne construisait pas une famille comme on copulait sauvagement avec un inconnu. « Vous hum… Vous aussi une lettre vous a été envoyée ? ». Alors qu’elle venait de poser la question, un serveur entra, déposant sur la table plusieurs plats dont il ôta bientôt les couvercles. Il s’agissait de riz blanc pour l’un et d’agneau aux amandes baignant dans une sauce épicée et relevée avec goût pour l’autre. Des pains plats furent apportés à leur tour par une jeune femme ainsi que des légumes de toute sorte. Yasmine regarda un instant l’horizon après avoir remercié les individus. Le jour ne tomberait pas tout de suite. « Je m’appelle Yasmine. ».

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Dim 15 Juil 2018, 11:57


Lorsque mes yeux rencontrèrent les siens, une étrange pression noua mon estomac. La réalité s’imposait à moi. Mes propres ambitions m’avaient rendu aveugle. La femme qui me faisait face n’était pas qu’un moyen. Il s’agissait d’une véritable personne. Une personne qui avait des attentes, des désirs et des sentiments. L’égoïste que j’étais semblait l’avoir oublié. « Enchanté. » répondais-je à son salut. J’observais, sans dévisager, l’inconnue installée dans un pouf. Elle n’était pas désagréable pour les yeux. C’était indéniable. J’espérais que je ne l’étais pas non plus. Mon apparence atypique me rendait parfois étrange aux yeux des autres humains.

Sa remarque m’arracha un sourire malgré la gêne qui empreignait l’air. Je passais une main dans ma chevelure blonde. La propreté de cette dernière m’était étrangère mais pourtant agréable. « Heureusement que ma blondeur ne tire pas sur le blanc. Cela vous aurez causé une belle frayeur. » Je me détachais du pilier sur lequel j’étais adossé. Doucement, je m’approchais pour m’installer dans le pouf qui lui faisait face. Je laissais mes yeux glisser sur son corps. « Je suis, moi-même, agréablement surpris. » Je détournais le regard, trop couard pour affronter le sien. Cependant, je tournais de nouveau mes yeux vers le visage de la brune quand elle évoqua la lettre. J’ouvrais mes lèvres, prêt à répondre mais l’arrivée des plats et serveurs me coupait dans mon élan. J’observais la table se remplir encore et encore. Je savais que, même si j’appartenais à ceux qui mangeaient sans faim, il allait mettre difficile d’engloutir tout cela. Enfin… « As-tu un grand appétit, Yasmine ? » Je décidais de la tutoyer. Le vouvoiement m’allait être insupportable si tout le repas se passait sans encombre. Je lui adressais un sourire, révélant mes dents. Heureusement pour moi, je les possédais encore toutes. Et ce malgré les nombreuses bagarres dans lesquelles j’avais l’habitude de me retrouver. « Je m’appelle Samuel. Mais tu peux aussi m’appeler Sam. » J’observais les plats qui trônaient sur la table, faisant déjà une présélection. « Et pour te répondre : oui. Je suis bien ici car une lettre m’a été envoyée, tout comme toi. » Je passais ma main sur mon menton, caressant la barbe que je ne possédais pas. « Je ne sais pas vraiment si c’est le destin qui nous a réuni aujourd’hui, ni même pourquoi, mais j’apprécie cette soirée : il y a de la bonne bouffe. » Je ne prêtais guère d’attention à mon langage alors que mon sourire se fit plus taquin. Je respirais. J’avais la sensation que la gêne présente en moi se dissipait peu à peu.

Je m’autorisais, de nouveau, un regard sur son corps, tout en essayant de ne pas être trop intrusif. Elle était habillée avec soin et délicatesse. Mes yeux caressaient ses avant-bras bronzés pour admirer les motifs dessinés en henné. Ils décoraient magnifiquement sa peau. Pendant une petite seconde, perdu dans ma contemplation, je me mordais la lèvre inférieure. M’en rendant compte, je baissais les yeux vers le festin qui nous avait été offert. Je jetais finalement mon dévolu sur le plat d'agneau aux amandes. « J'espère que tu n'as pas été déçue de voir que ton… rendez-vous soit vêtu d’habits aussi classique. Je ne m’attendais pas que le mien soit aussi en beauté ce soir. C'est toi qui as peint ces motifs sur ta peau ? » Je me levais de mon pouf avant de le saisir et de le déplacer pour être non plus en face de Yasmine mais à ses côtés. J’entrepris la même opération avec mes couverts et assiette. « Ca ne te dérange pas j'espère. Sinon, tu n’as qu’à le demander et je retourne d'où je viens. » Le bras tendu, je m’apprêtais à me servir du plat qui éveillait le plus mon estomac. Cependant, je stoppais mon mouvement. « Et les bonnes manières ? » m’aurait sermonné Dahlia. Avec un sourire gêné, je me retournais vers Yasmine. « Désolé, mon estomac me crie « famine » tellement fort que j’en oublie les bonnes manières. Après tout, je ne voudrais pas que tu prennes conscience, dès les premières minutes, que je ne suis qu'un vulgaire rustre. » Je lui offrais un clin d'oeil avant de rire à gorge déployée, sans faire attention à être discret. « Du coup, tu veux que je te serve quelque chose ? » Naturellement, je lui offrais un aperçu de ma dentition alors que je lui souriais. Dans la timidité qu’elle semblait revêtir, j’espérais que je ne l’effrayais pas trop avec ma voix qui portait, mes gestes parfois brusques et mon naturel imprévisible. Je faisais de mon mieux pour dissiper la tension qui nous avait enveloppée dès notre premier regard. Espérons que mes plaisanteries ne lui paraissaient pas trop lourdes. Je voulais me faire pardonner pour ne l’avoir vu que comme le moyen d’arriver à mes fins.

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Dim 05 Aoû 2018, 20:24

Elle sourit, amusée. En temps normal, ses propres cheveux étaient blonds, tirant étrangement sur le blanc. Seulement, elle ne pouvait pas le lui dire. Elle avait décidé de refaire sa vie et d’être méconnaissable. Elle ne pouvait pas faire des révélations sur son passé à n’importe quel inconnu sous prétexte qu’elle dînait avec et envisageait de, peut-être, l’épouser pour fonder une famille. L’idée lui paraissait idiote à présent. Ces choses là ne se faisaient pas ainsi et elle se voyait mal lui avouer de but en blanc ce qu’elle désirait. Et puis, elle ne le connaissait pas. Peut-être n’avait-il pas les mêmes envies. Elle se demanda ce qui pouvait bien pousser un homme à accepter ce genre de dîner. Le sexe ? L’amour ? La nourriture ? « J’imagine que mon appétit dépend des ressources à disposition. » répondit-elle. « Mais de façon générale je suis assez gourmande, oui. ». Elle savait se priver lorsque c’était nécessaire mais elle avait vécu dans un monde où beaucoup mourraient de faim à cause du manque de nourriture. Certains mangeaient même de la terre dans l’espoir fou d’y trouver de quoi les empêcher de succomber. Seulement, elle avait trop vécu dans la misère et dans la privation pour continuer sur cette voie. Elle essayait donc de faire en sorte d’avoir toujours de quoi subsister et, quoi que l’on en dise, elle trouvait la situation des Humains aujourd’hui – peu importe les affres de la guerre – bien meilleure qu’avant la construction d’Utopia. Ce n’était pas parfait, loin de là, mais c’était mieux. Les moments de légèreté étaient possibles, aujourd’hui. Demain ne semblait pas si noir et, au moins, ce demain était possible, hautement probable.

En songeant, elle avait continué à le regarder, lui, ses mimiques, ses yeux, sa peau. C’était peut-être légèrement inquisiteur. « Déçue ? Un peu c’est vrai… » commença-t-elle avant de rire pour démentir tout de suite ses propos. « Si cela peut te rassurer, je ne m’attendais pas à rencontrer le Roi de Babelsba. En réalité, je ne m’attendais à rien de particulier, si ce n’est un vieillard un peu pervers. ». Elle serait sans doute repartie sans plus attendre. « À croire que la personne qui a organisé cette soirée a bon goût. ». C’était une façon détournée de lui faire un compliment. Elle ne mentait pas. Peut-être que dans une foule, elle ne l’aurait pas remarqué. Cependant, en cette fin d’après-midi, ils n’étaient que tous les deux et elle avait le loisir de le détailler autant qu’elle le souhaitait. « Et non, les dessins ne sont pas de moi mais d’une connaissance. ». Elle aurait pu les tracer elle-même mais cela lui aurait pris bien plus de temps.

Lorsqu’il se déplaça pour être plus proche d’elle, elle huma son parfum discrètement. Elle ne pouvait pas rester auprès de quelqu’un de qui elle n’appréciait pas l’odeur. La sienne était intéressante, presque enivrante. « Oui avec plaisir. » dit-elle. « Je servirai les boissons dans ce cas. ». Elle avisa une bouteille en terre cuite et en retira le bouchon. L’odeur de l’eau de vie ne tarda pas à imprégner ses narines. « Oh ! » s’amusa-t-elle alors. « Vous êtes joueur ou non ? ». reprit-elle en oubliant de le tutoyer. « Si oui, je propose un jeu : action ou vérité. Les règles sont simples. Je commence en choisissant de vous poser une question personnelle ou de vous faire faire une action plus ou moins longue et embarrassante. Si vous répondez… ». Elle précisa tout de suite. « Et attention, pas de mensonges ! ». Elle sourit. « Si vous répondez, donc, ou faites ce que j’ai demandé, c’est ensuite à votre tour de me poser une question ou de me faire faire quelque chose. Si vous souhaitez conserver le mystère ou n’avez pas l’audace d’obéir à mon commandement, alors vous devrez boire cul sec un verre de cette boisson avant votre tour. ». Elle trouvait qu’un jeu était toujours une bonne chose pour détendre l’atmosphère et faire plus ample connaissance. Et puis, en fonction de ce qu’il lui demanderait, ça lui en apprendrait beaucoup sur lui, sans doute même plus que ce qu'il lui avouerait. « Admettons que je commence, ma première question serait la suivante : pourquoi avoir choisi de répondre à cette invitation ? Autrement dit, dans quel objectif es-tu venu ici ? ». Elle était repassée au tutoiement sans s'en rendre compte, après s'être attardée quelque peu sur ses traits. Elle préférait commencer par une interrogation. Ce serait beaucoup plus évident pour manger en même temps, s’il acceptait de se prêter à ce petit manège.

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Dim 09 Déc 2018, 22:13



« Un jeu d’alcool ? » Mon ton était enjoué. Un sourire mûrit au coin de mes lèvres, révélant légèrement mes dents. Je l’écoutais patiemment, amusé comme un enfant à qui l’on explique les règles d’un nouveau jeu. Yasmine captait, à cet instant, toute mon attention. Mes yeux bleus étaient rivés sur cette bouche qui, j’en avais l’intuition, m’avait flatté quelques secondes plus tôt. Quand elle formula sa question, je restais muet pendant un bref instant. Pour toute réponse, je ne lui offris qu’un sourire rieur. « Aucun mensonge, c’est bien ça ? » disais-je enfin. Ma main se posait sur ma coupe en terre cuite. Je plantais mes yeux dans ceux de ma partenaire tout en caressant du bout de l’index le bord de mon verre. Lentement, mon sourire se transforma en un air songeur. La noirceur de la passion et du désir de vengeance dévorait encore une fois la lumière et la joie de vivre qui m’animait. J’attrapais ma coupe délicatement avant de l’approcher de mon corps, sans pour autant boire son liquide. Je ne savais pas si je voulais vraiment dire la vérité. Si elle s’attendait à trouver le grand amour ici, mes paroles la blesseraient. Cependant, elle ne semblait pas de ce genre-là. Elle ne semblait pas être le genre de femmes, mièvres à souhait, à la recherche du prince charmant. Aussi, après un instant de réflexion bien trop long, ma bouche se délia : « Pour trouver un peu de stabilité. » Mon sourire avait complètement disparu. Mes yeux fuyaient vers l’horizon ensablé qui nous entourait. « Et surtout, pour oublier… » L’air environnant était chaleureux et réconfortant. « Pour oublier une femme, à dire vrai. »

Bien que la vérité fût énoncée, je bus une gorgée de mon verre. Ma gorge me semblait aigre tandis que, en mon sein, des sentiments passionnels se livraient bataille. « J’imagine que tu veux en savoir plus. C’est même tout l’objectif de ce jeu… » Je caressais du regard les dunes de sable. Le vent qui les balayait semblait se teintait d’or. J’inspirais une goulée d’air avant de diriger de nouveau mes mires sur la jeune femme qui était à mes côtés. « Excuse-moi, je n’aime pas vraiment parler d’elle. » J’essayais de retrouver un semblant de sourire, un semblant de lumière. Inconsciemment, je passais ma main libre derrière ma nuque pour appuyer sur les poings de tension qui s’y étaient créés. « Je ne suis pas un homme très secret mais pourtant… » Je levais les yeux dans un soupir. « Cette femme est un peu le poison de mon existence. Alors même qu’elle est loin, elle arrive à me faire garder des vérités qui ne font souffrir que moi. » Un rire rauque émergea timidement de ma gorge. « Ta question m’a mis dans une vilaine posture. J’espère que je n’ai pas… Je ne sais pas… brisé toutes tes espérances pour ce diner. » Je me penchais pour reposer mon verre. Une fois cela fait, j’approchai ma main de la sienne sans pour autant la toucher. J’étais une personne plutôt tactile mais j’avais appris, parfois malgré moi, que tout le monde n’appréciait pas le contact. « Je te présente mes excuses si c’est le cas. Ce n’était pas très honnête de ma part de ne pas t’avoir dit que, avec ce diner, je n’ambitionnais pas à trouver le grand amour. Seulement une partenaire. Une stabilité qui me ferrait oublier. » Quoique désolé, mon sourire se fit plus franc. Je toussais pour m’éclaircir la gorge. « J’imagine que c’est à mon tour de te poser une question ou de te voir exécuter mes ordres. » Je me redressais et croisais les bras sur mon torse tout en prenant un air faussement songeur. Ce qui ne m’allait absolument pas puisque je n’avais aucunement l’habitude de vraiment réfléchir. « Moi aussi, j’aimerais apprendre à te connaître un peu mieux. Je vais donc te demander une vérité. » Oubliant peu à peu mon mal être quant à sa question, mon sourire redevenait rieur. « Je te proposerais peut-être une action à mon prochain tour. » Je me mordais la lèvre inférieure, de nouveau amusé par ce jeu d’alcool. « Alors, auras-tu l’audace d’obéir à mon commandement ? » plaisantais-je en reprenant ses propres mots. « Ma question est la suivante : Où te vois-tu dans dix ans ? Je veux dire : Dans quelle situation aimerais-tu être dans une petite décennie ? » Toujours en gardant une main proche de celle de ma partenaire, je saisis de ma main libre ma coupe toujours bien remplie. Je trempais ensuite mes lèvres dans le liquide enivrant pour en prendre une petite gorgée. « Si tu ne t’aies jamais posé la question, c’est le moment de le faire. » Je lui adressais un sourire complice.

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Mitsu
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Mitsu
Sam 19 Jan 2019, 18:29



Magnifique dîner


« Je me vois Reine » dit-elle avec une étonnante simplicité. « Oh… » rajouta Yasmine en se rendant compte de sa réponse. Celle de son partenaire de la soirée l’avait étonnée, à tel point qu’elle en avait oublié ses propres réflexions. Dire qu’elle avait passé un temps considérable à écarter cette possibilité une bonne fois pour toute… « Enfin non, disons que je l’ai envisagé mais qu’après y avoir réfléchi longuement, j’ai décidé que je n’avais pas les épaules pour supporter une telle responsabilité. ».

La jeune femme observait son interlocuteur depuis tout à l’heure, en silence. Son sourire avait quelque chose de magnétique. Pourtant, elle avait vu de la tristesse chez lui, également. Elle soupira. Au fond, ils n’étaient que deux imposteurs à ce dîner. « Je comprends, tu sais. » finit-elle par dire. « L’idée d’oublier le passé, ou une partie de celui-ci. ». Elle haussa les épaules, trempant ses lèvres dans son verre. « À vrai dire, je ne fuis pas une personne mais absolument toute une partie de ma vie. Cette partie-là est mon poison à moi. Un poison qui n’a rien de vivant. On ne tue pas son passé, on peut juste essayer de l’étouffer dans un coin. ». Elle plongea ses yeux dans ceux de l’homme. « Et puis, je ne suis pas ce qu’on pourrait appeler fidèle, ni très stable. Donc tu n’as pas brisé mes rêves, pas d’inquiétude à avoir. ». Elle reposa son verre sur la table. « Ceci dit, c’est vrai que j’aimerais assez fonder une famille. Je crois. Disons que c’est délicat. Je suis encore assez attachée à mon image passée. ». Elle sourit, son regard sondant des horizons lointains. « Celle d’une femme indépendante, qui ne pouvait s’attacher à personne sous peine de retrouver les êtres chers morts les jours suivants. J’aimais ça, être une diplomate, une guerrière, façonner un monde, créer à partir de rien, avoir des responsabilités, faire pour la communauté. ». Et entendre la voix des Divins, se laisser guider sur les sentiers que sa Déesse protectrice avait tracés pour elle, avec assurance, avec foi en l’avenir. Aujourd’hui, ses espoirs étaient comme morts. Lorsqu’elle pensait au passé, une terrible mélancolie la gagnait. Elle n’était plus celle qu’elle avait été autrefois. « Seulement, je crois que la solitude n’est pas vraiment une bonne chose. J’aimerais réellement avoir quelqu’un dans ma vie qui serait à même de me rassurer, d’entendre ce que j’ai à dire sans me juger. ». Elle sourit. « Je ne parle pas d’amour. Juste de confiance et d’un foyer. Quelque chose d’immuable, que je pourrais retrouver après un long voyage, que j’aurais même hâte de retrouver. ». Elle pencha la tête sur le côté. « D’ailleurs, bientôt, je devrais effectuer le Voyage Initiatique. C’est pour ça que je disais que je n’étais pas très stable. Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Je ne sais pas ce que tu recherches, au juste, hormis fuir ton poison. Je ne sais pas si je pourrai te convenir ou si j’arriverai à te faire oublier cette femme. ».

Tout en fixant Samuel, Yasmine pensait un peu à l’avenir. Il y avait ce sentiment étrange, au fond d’elle, qui la guidait vers les pas qu’elle avait fait par le passé. Elle voulait marcher de nouveau dans ses propres traces. Pourtant, comme une émotion contraire, une autre partie d’elle-même se battait contre cette envie. Elle culpabilisait de ne pas avoir été à la hauteur, d’avoir disparu, d’avoir laissé son peuple seul. Drejtësi ne lui parlait plus depuis longtemps maintenant. Et puis, sincèrement, que pouvait-elle faire ? Les Souverains d’aujourd’hui semblaient compétents. Elle n’était plus personne et ses forces et alliés passés n’existaient plus. « Enfin… de toute façon, avant de nous lancer dans quoi que ce soit, il faut que je vérifie quelque chose d’important. ». Elle préférait cesser de se poser des questions, de ressasser des choses qui étaient terminées depuis bien trop longtemps pour une vie humaine normale. « La première action du jeu… » fit-elle avec un sourire malicieux. Il ne fallait pas être très intelligent pour savoir qu’ils avaient tous les deux besoins de réconfort. Elle avisa que personne ne se trouvait dans la salle puis se déplaça, amenant avec elle son pouf. L’Humaine tourna le dos à Samuel puis enleva son haut de manière à laisser ses épaules et son dos dégagés. Elle attrapa ses cheveux afin de les attacher en hauteur puis, d’une voix amusée, livra la suite. « Je n’épouserai pas un homme qui ne sait pas me masser correctement alors ton action sera de me montrer tes talents en la matière. Qui sait ? Peut-être qu’après ça, tu entreras dans mes prévisions d’avenir ? ». Elle rit.

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Dim 20 Jan 2019, 22:07



Magnifique dîner
[Samuel]



Mon rire se joignait au sien. « Quelle audace ! » m’écriais-je, faussement scandalisé par le doute qui planait sur mes talents de masseur. En souriant, je ne pus m’empêcher de me mordre la lèvre inférieure. Ainsi, je pouvais retenir au mieux le fou rire qui me menaçait à chaque seconde. Sans doute était-il le résultat de la perplexité qui m’avait assaillit plus tôt et qui avait, à présent, totalement disparu. Il fallait dire que j’étais resté totalement pantois lorsque Yasmine avait dénudé son buste sans dévoiler ses attentions. À présent, je n’avais plus qu’un immense sourire sur le visage. Mes yeux étaient rivés sur la nuque halée de la jeune femme. Je n’aurais jamais pu prédire que ce dîner allait me conduire là. En réalité, je n’aurais rien pu prédire quant au déroulement de la soirée.

Après avoir levé les yeux au ciel, je pivotais sur mon pouf pour faire totalement face à ma nouvelle mission. J’écartais rapidement les jambes et colla mon assise à celle de Yasmine. Délicatement, sans exercer une véritable pression sur sa peau, je posais mon index sur sa nuque. Dans une caresse dénuée d’intentions concupiscentes, je fis glisser mon doigt le long de sa colonne vertébrale. J’arrêtais mon mouvement à la naissance de ses hanches avant de repartir dans le sens inverse. Dès que j’arrivais de nouveau vers la base de son cou, je posais mes deux mains sur ses épaules. Cependant, avant d’entamer le massage, je me penchais vers elle. J’entrouvris mes lèvres dans le but d’entamer ma phrase. Mon souffle chaud glissait sur sa peau lisse. « Voyons si je réussirais à répondre à tes attentes dans l’avenir... » Je profitais de la proximité pour m’enivrer de son odeur. Je ne savais pas exactement ce que Yasmine attendait de moi. Cependant, il ne fallait pas si m’éprendre, je n’étais pas un garçon très sage.

Mes pouces produisirent des cercles sur ses omoplates et la naissance de son cou. Mes mains commencèrent à palper. Mon contact était ferme mais attentionné. Le but n’était pas d’user de la brutalité de ma force pour atténuer les points de tensions qui se révélaient au fur et à mesure de mon toucher. Non. Le but était d’utiliser la délicatesse de ma poigne. C’était ce que m’avait enseigné une déchue en Avalon, après nos ébats quelque peu brutaux.

« Personne ne sait de quoi demain sera fait. » disais-je pour reprendre ses précédentes paroles. « On ne peut qu’espérer en profitant de l’instant. » Mes paroles semblaient légèrement philosophiques. Cependant, il n’en était rien. Ce n’était rien de plus que de paroles impulsives et franches. « Tu sais Yasmine, j’ai vécu durant très longtemps loin des contrées humaines. Je ne suis donc pas encore très au fait de ce qu’il s’est passé auparavant. Je ne connais donc pas la grande guerrière et diplomate que tu étais. » Je souriais avec espièglerie. « Si cela se trouve, je suis en train de masser la grande Matasif en personne. » Je riais brièvement. « Mais qu’importe, Yasmine. Qu’importe qui tu étais. S’il y a bien une chose que l’on ne peut pas enlever au temps, c’est le fait qu’il nous laisse la possibilité de faire des choix et de revenir sur nos décisions. Qu’il soigne progressivement nos blessures d’antan, en nous laissant une cicatrice pour que nous apprenions de nos erreurs. Qu’il nous permet de le prendre pour finalement arriver là où nous devrions être, au moment où nous devrions l’être. » Mon massage se transforma en caresses délicates. « Ma vision du monde est surement naïve. Cependant, j'ai foi quant au temps et à son œuvre. » Durant quelques secondes, je levais les yeux pour observer les couleurs impressionnantes qui accompagnaient le coucher du soleil. « Et ces épaules que je touche ne me semblent pas assez étroites pour ne pas pouvoir supporter les responsabilités que tu choisiras d’embrasser et d’épouser. » Je reprenais mon massage et glissai mes mains à la parallèle pour parcourir son dos. J’essayais de dessiner dans mon esprit les courbes de son corps mais ma mémoire était trop limitée pour me le permettre. « Tout ça pour dire que tu as toute la vie devant toi pour choisir ce que tu veux être. Peut-être qu’un foyer stable te suffira ou peut-être que tu te décideras de te lancer à la conquête de l’humanité lorsque tu seras toute vieille et ridée. » Finissais-je par dire, brisant toute la fausse philosophie que je m’étais inventé. « Haha. Si tu le souhaites, je pourrais même être derrière toi pour scander énergiquement à ta gloire. Enfin… Seulement si tu arrives à m’amadouer avec un programme digne de grands parlementaires. » Mes paroles étaient taquines, bien loin d’un romantisme époustouflant. Mais là n’était plus le but. Nous avions tous deux compris que nous ne recherchions pas l’amour. Nos âmes cherchaient simplement à se tâter, se découvrir. Elles partaient en quête d’une éventuelle compatibilité.

Je me mordais une nouvelle fois la lèvre inférieure tandis un sourire me barrait le visage. « J’espère, pour tes muscles et, surtout pour mon ego, que je ne me débrouille pas trop mal. » J’étais loin d’être habitué à masser. Pourtant, j’espérais posséder un talent naturel pour l’activité. Qui sait : l’espoir ne faisait-il pas vivre ? Je continuais à sourire tandis que je remontais mes mains pour les laisser reposer solidement sur les épaules de Yasmine. Mon massage était fini mais je ne voulais pas rompre le contact. « Je parle sans doute trop. » Ce qui me surprenait car j’étais légèrement taciturne avec les personnes qui m’étaient inconnues. « C’est de ta faute. Il est plus aisé de parler à dos qu’à un visage. » Je riais. « Quoique… Je pense qu’il est simplement aisé de te parler. Je n’ai rien à te prouver, hormis mes grands talents de masseurs. » Je retirais enfin mes mains de sa peau. « D’ailleurs, il est terminé. J’espère que tu as apprécié et qu’il te servira à entamer ton long voyage avec des muscles décontractés. » Je la caressais du regard. « Je reprends donc les rênes de notre petit jeu. Sans doute pour la dernière fois. Avec le soleil qui se couche, je ne voudrais pas te kidnapper et t’emmener loin du pays des rêves. » Ce diner m’avait légèrement fait perdre la notion du temps. « Comme je te l’ai dit, ce sera aussi une action pour moi. » Mon ton était jovial. « Mais avant ça, je vais t’éclairer sur ce que je recherche puisque tu te le demandes. » Je ne pouvais pas laisser planer le doute durant cette soirée. « Ce que je recherche c’est une femme. C’est une femme qui n’a pas froid aux yeux. C’est une femme qui sait ce qu’elle veut. C’est une femme qui doute. C’est une femme qui parle, une femme qui écoute. » Je souriais tout en levant une nouvelle fois les yeux. « Ce que je recherche c’est une famille. C’est un foyer que je construirais. C’est un foyer qui sera ma grande préoccupation. C’est un foyer que j’élèverais et qui m’élèvera. » Je baissais les yeux vers la jeune femme. « Voilà ce que je recherche, Yasmine. En sachant tout cela, souhaites-tu m’épouser ? » Je lui accordais un sourire moins espiègle mais tout aussi vrai. Je la regardais ainsi pendant quelques secondes avant de retrouver mon naturel espiègle. « Cela dit, je n’épouserais pas une femme qui ne sait pas embrasser. » Mon sourire se modifiait pour accompagner mon air de défi.

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Mitsu
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Mitsu
Jeu 14 Fév 2019, 19:53



Magnifique dîner



Yasmine se décida à fermer les yeux après seulement quelques secondes. Elle avait écarté l’hypothèse d’un psychopathe avide d’abuser les jeunes femmes depuis déjà quelques temps. Elle estimait donc pouvoir le laisser disposer de son dos comme il l’entendait. Il lui plaisait assez, pour tout avouer. Son odeur était loin d’être désagréable et dire que cela faisait beaucoup ne serait que rappeler l’évidence. Quant à son touché, il était agréable, peut-être même un peu trop. Amir serait sans doute un peu jaloux quand elle lui raconterait sa soirée. Il ferait la moue et grommèlerait quelque chose de désagréable. Il s’avérait être un ami possessif, finalement. Seulement, lui, ne voulait rien fonder du tout. Il s’opposait à la notion même de famille et préférait user de ses charmes sur n’importe quelle jeune femme consentante. L’ancienne Reine émit un petit gémissement. Il était naturel, même si elle aurait très bien pu l’empêcher de franchir ses lèvres. Pourquoi se priver d’avouer d’une manière détournée à Samuel qu’elle aimait sentir ses mains sur elle, après tout ? Le fait qu’il ait une histoire complexe avec une autre femme et qu’il ne recherche pas l’amour avait un côté rassurant. L’amour rendait idiot. Pire, l’amour rendait fragile. Pourtant, dans le cas où ils se mariaient et finissaient par avoir des enfants, elle les aimerait forcément. Était-elle prête à prendre ce risque, celui de voir sa famille menacée ? Elle inspira et pencha la tête lentement sur le côté, se laissant guider par la chaleur que produisait le passage des mains de son rendez-vous sur sa peau. Elle se remémora la façon qu’il avait de se mordre la lèvre et en sourit. Non vraiment, c’était un homme intéressant et cette rencontre s’avérait plaisante. Seulement, elle se demandait si, sur le long terme, ils s’entendraient. Le son de sa voix chassa ses pensées et elle se mit à l’écouter. L’obscurité et la proximité créaient quelque chose de bien plus intime. C’était plaisant, presque rassurant. Étrangement, elle se dit qu’elle s’imaginerait bien s’endormir entre ses bras.

« Ce n’est pas plus mal. L’ignorance a parfois du bon. » fit-elle dans une langueur particulièrement délicieuse. Le massage la détendait réellement, à tel point qu’elle devait se faire offense pour répondre. Et puis, elle imaginait secrètement ses lèvres se poser dans son cou. Il aurait pu, cela aurait été facile. Il restait cependant « professionnel ». Son souffle était néanmoins insupportable pour ses sens. Il était le déclencheur de son envie et la berçait de quelques frissons de temps à autres, frissons qu’elle ne souhaitait pas réprimer. Elle n’était pas femme à refuser des réactions si naturelles. Il lui faisait de l’effet, c’était une évidence. Elle rit lorsqu’il termina sur une allusion à elle, vieille et ridée. S’il avait su son âge, il aurait sans doute fui loin d’ici. « J’aimerais beaucoup te voir faire. » répondit-elle en l’imaginant en tête de cortège à annoncer sa venue imminente à dos de dromadaire, armé de drapeaux et de banderoles. Elle faillit lui répondre qu’elle pourrait très bien l’amadouer avec autre chose mais se mordit la lèvre. Les effets du massage sur ses idées étaient dévastateurs, tout comme la sensation qui était née dans son bas ventre et cette envie de lui sauter dessus. Seulement, elle préférait ne pas se précipiter. Fonder quelque chose de long et stable nécessitait bien autre chose que de l’attirance charnelle.

« C’était hum… comment qualifier ça ? Délicieux, je pense. ». Il massait bien mais ça allait au-delà. Ce n’était pas qu’une question de massage. Un professionnel aurait sans doute détendu son dos à la perfection sans provoquer chez elle ce sentiment. Le fait qu’il ne soit pas expert, que son contact soit chaud, qu’il s’applique, rendait la chose unique. Et puis, sa peau réagissait à son contact. « C’est vrai. Ce n’est pas comme si j’étais déjà Reine. » s’amusa-t-elle tout en rattachant le haut de sa tunique. « Oh tu sais, j’ai toujours rêvé de me faire kidnapper par un inconnu croisé à un dîner. ». Elle sourit tout en se retournant. « Mais vas-y, je t’en prie, dis-moi ce que tu souhaites que j’exécute. ». C’est vrai qu’elle avait un peu perdu la notion du temps. Seulement, cette notion là avait-elle réellement de l’importance ? Sans doute, oui, mais parfois, elle se plaisait à penser que le temps pouvait s’arrêter ou bien qu’il n’appartenait qu’à celui qui avait su s’en faire un allié. Passer du temps avec Samuel ne la dérangeait pas, pas plus que de voir le soleil disparaître à ses côtés. Néanmoins, le froid du Désert ramenait inévitablement les rêveurs à la réalité. Il était cruel et sans appel.

« Ah oui ? » fit Yasmine après la dernière tirade de l’homme. Elle glissa de son pouffe pour se retrouver sur ses genoux, proche, répondant à son air de défi. Elle resta un instant immobile avant de passer sa main dans les cheveux de l’Humain et de le regarder, plus sérieusement. « Sincèrement, je pense que tes attentes correspondent à mes attentes. À partir de là… hum… nous pouvons espérer passer un accord. ». Elle sourit, s’approchant encore un peu de ses lèvres, encore, pour finalement se raviser et se relever. « Mais pour le baiser, ce sera pour la prochaine fois. Je n’hésite jamais à embrasser le premier soir normalement mais… je préfère attendre un peu et te laisser imaginer. Et puis, peut-être que mon Grand Voyage commencera par Qaixopia alors… nous aurons l’occasion de continuer notre jeu et de glisser vers des désirs plus inavouables si l’occasion s’y prête. ». Elle avait un air légèrement coquin.

Malheureusement, le rendez-vous touchait à sa fin.

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[XXXII | RP Célibataire] Magnifique diner | Yasmine

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