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 [XXIII] Comprĕhensĭo.

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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Jeu 24 Jan 2019, 10:42


Catégorie de quête : XXIII. Métier;
Partenaire : solo;
Intrigue/Objectif : Nostradamus se trouve à Valera Morguis pour conclure une affaire et obtenir un tableau très spécial, demandé par son employeur.

Nostradamus se pencha pour admirer avec plus de minutie le tableau. « Hum... Il est vraiment magnifique. » commenta-t-il. « L'œuvre d'un véritable artiste -d'un expert, même; un bon connaisseur saura apprécier la précision du coup de pinceau. » A ses côtés, un second mage noir observait la scène. Il semblait visiblement peu concerné par ce qu'il se disait sur la peinture. Tout ce qui l'intéressait, c'était de s'en défaire au meilleur prix possible. « Oui. Il s'agit du travail de l'un de mes aïeuls, Sir Matgrover. Ses peintures avaient un véritable succès, à l'époque. Tout le monde s'accordait pour dire qu'il était un géni, dans cet art. » Nostradamus hocha la tête, comme pour affirmer la parole de son hôte. « Et maintenant qu'il s'en est allé -paix à son âme- le prix de cette merveille doit s'être envolé. C'est ce que vous vous êtes sans doute dit, n'est ce pas ? » Le plus jeune fronça les sourcils, n'appréciant sans doute pas la remarque. « Mon gout pour l'art ne s'est simplement jamais développe. Je ne saurais apprécier cette œuvre comme le feraient de véritables connaisseurs, ce que vous m'assuriez être. » Le traqueur esquissa un sourire, répondant par un signe de tête respectueux. « Il serait dommage d'enfermer ce tableau dans une salle où personne ne pourrait l'admirer comme il le mérite. » « J'en conviens, et je vous remercie d'ailleurs de me permettre de regarder cette œuvre de mes propres yeux. » La prétendue excuse faisait doucement rire le mage noir, qui ne se leurrait aucunement sur les véritables intentions du vendeur. Le descendant du peintre n'avait nulle considération pour cet art et se moquait bien que la toile se trouva dans sa cave ou exposée dans un musé. En revanche, il se souciait grandement du poids de sa bourse, qui était sur le point de gonfler significativement. Mais il ne pouvait reprocher à son jeune confrère de ne pas être honnête. Lui-même n'était pas tout à fait franc sur ses intentions. « Peu sont ceux qui auront encore le loisir d'admirer le travail de Sir Matgrover. Ses tableaux sont connus dans le monde entier, pour ceux qui s'y connaissent. Les plus renommés sont certainement les toiles de temptātĭo, représentant les tentations du Mal sur le Bien… » Une suite de tableau mettant en scène des esprits maléfiques noircissant le cœur de personnes innocentes. A leur sortie, ils avaient récoltés beaucoup de succès, ce qui avait fait la renommée du peintre. « Ce tableau, en revanche, fait partie d'une série moins connue… Elle est appelée comprĕhensĭo, et composée de sept panneaux. » « Hum... Vous semblez en connaitre beaucoup, sur le travail de mon ancêtre. » « Eh bien, comme vous le savez, je suis un fin connaisseur. Je me doute que vous n'auriez pas fait appel à mes services, autrement. » Le jeune Matgrover acquiesça, soudainement intéressé. Il n'avait jamais prit le temps de s'intéresser à la peinture, mais peut être que cet homme pourrait lui en apprendre davantage : il devait tout faire pour en retirer le meilleur prix. Il devait néanmoins faire attention à ne pas se faire avoir non plus, son homologue restait un sorcier, sans doute aussi fourbe que lui. « Oui, effectivement… En parlant de cela, je dois être honnête avec vous. Lorsque nous avons discuté du prix associer à cette toile, je n'avais pas pris en compte certains détails. Comme vous l'avez si bien dit, les œuvres de feu monsieur Matgrover sont désormais limitées. Il ne pourra plus jamais en créer, et ses collections sont très précieuses. Cette pièce, tout particulièrement, lui était très chère. Je ne saurais vous la vendre à un prix aussi dérisoire que ce que nous avions discuté. En plus du travail d'artiste, il y a également une valeur sentimentale. Cette pièce se transmet de génération en génération dans ma famille, et ma défunte mère se retournerait dans sa tombe si elle apprenait que je m'en étais séparé pour quelques brouettes. » Nostradamus, qui avait continué son inspection de la toile, se redressa pour faire face à son interlocuteur. « Je comprends, bien entendu. Quel prix aimeriez-vous fixer, dans ce cas ? » « Je pense qu'il serait nécessaire de doubler, à minima, le prix que nous avions convenu. Des amis plus fins connaisseurs que moi m'ont même conseillé de le tripler, mais comme je vous l'ai dit, je ne suis pas là pour l'appât du gain. Je souhaite simplement faire un heureux. » Le sorcier fit mine de réfléchir un instant, déambulant devant le tableau. « Hum, cela change la donne. C'est une grosse somme, que vous me demandez là. Mais soit... » « Vraiment ? » le jeune héritier sembla étonné. Il ne s'était pas attendu à ce que l'on accepte son offre aussi facilement, sans débattre. Ce n'était pas une raison pour afficher son étonnement, et il se racla la gorge pour essayer de regagner de la contenance. « Oui, comme je vous l'ai dit, je reste raisonnable, comparé à ce que mes amis m'ont conseillé. » « C'est un fait. » Une pointe de cynisme pointa dans la voix de l'acheteur, mais le plus jeune, excité par la promesse d'enrichissement, ne sembla pas la distinguer. « Eh bien dans ce ca, c'est une aff- » « Mais où sont les autres ? » Le jeune homme regarda son invité d'un air perplexe. « Les autres ? Les autres quoi ? » « Et bien, les autres peintures. » Un silence s'installa pendant quelques secondes. « Je ne suis pas certain de vous suivre. » « Eh bien oui… Comme je vous l'ai dit, cette collection possède sept tableaux, en tout et pour tout. Malheureusement, seul deux sont encore en circulation. Le premier se trouve dans une galerie d'art, à Hébény. La seconde se trouve en votre possession. » Nostradamus s'approcha d'un meuble à bar, où était posés une bouteille de whisky, ainsi que deux verres. Sans se gêner, il se servit un fond du liquide ambré. « Vous vous doutez que dans ces conditions, les contrefaçons sont monnaies courantes. Votre certificat d'authenticité n'aurait eut aucune valeur à mes yeux si je n'avais pas effectué mes recherches au préalable, et si je n'avais pas vu que vous étiez bel et bien un héritier de Sir Matgrover. » D'un geste sec, il referma la bouteille et porta son verre à ses lèvres pour boire une première gorgée. « Peut-être me suis-je fourvoyé, mais il me semblait évident que pour augmenter le prix à ce point, vous aviez en votre possession au moins plusieurs œuvres, que vous auriez souhaité me vendre également. » Le visage du novice s'était soudainement assombri. Il toisait son invité d'un regard sombre. « Une pièce n'a de valeur que lorsqu'elle est accompagnée de ses sœurs. Seule, elle n'est pas plus valable qu'un tableau d'amateur. Si vos amis avaient véritablement été des connaisseurs, je suis certain qu'ils vous l'auraient précisé. » Un sourire narquois répondit à la grimace mécontente. « Mais à en juger par votre réaction, il s'agit là de votre seul et unique tableau. Ai-je tort ? » A contrecœur, le scientifique finit par lâcher un « non » peu gracieux. « Eh bien mon camarade, permettez moi de doutez de la confiance de vos camarades. Si je n'avais pas une totale confiance en l'héritier de cet illustre peintre, je croirais que vous cherchiez à me voler. Mais je suis certain qu'il ne s'agit là que d'une naïveté trompée. » Le jeune mage noir rougit jusqu'au sommet du crâne, tremblant de rage. Nostradamus n'avait pas mâcher ses mots, et sans doute l'emploi du terme "naïf" ne l'avait-il pas enjoué. Il sonnait telle la pire des insultes, dans l'oreille d'un sorcier orgueilleux. « Votre miséricorde est honorable, mon cher. » « Je vous conseille de toucher deux trois mots à vos camarades qui auraient sans doute comploté dans votre dos pour vous discrédité. Peut-être même cherchaient-ils à vous extorquer de l'argent : sitôt l'affaire conclue, ils vous auraient fait valoir leur implication dans cette vente, et auraient exigé une part du butin. Ils vous auraient dépouillé, récoltant tout les fruits d'une récolte qui vous revient pourtant de droit. Mon brave, heureusement que vous faites affaires avec un gentilhomme tel que moi. Quelqu'un de moins honnêtes se serait contenté de vous laisser au prochain, sans se soucier un tantinet pour votre réputation sur ce marché, ni pour vos affaires à la banque ! » Le blond serra les dents tellement fort qu'une veine se dessina sur l'une de ses tempes. Il parvint néanmoins à contenir son tempérament, et à articuler quelques mots. « Pardonnez-moi, vous êtes un saint. » « Eh bien, oublions ça ! Je ne suis pas rancunier. » renchérit le marchand. Quelle hypocrisie, lui qui ne supportait pas les affronts et n'oubliait jamais une vengeance. Il but une autre gorgée, qui avait un gout plus exquis encore que la précédente. Oui, définitivement, il n'y avait pas meilleur sensation que celle du pouvoir. « Je suis prêt à effacer cette bavure et à vous reprendre le tableau à son prix d'origine. Rappelez vous que je vous fait là une faveur, Sir Matgrover avait beau être un génie, il ne vaut toujours pas cette somme -vous avez sans doute remarqué que mes concurrents n'envisageaient pas des sommes comparables à celle que je vous propose. Mais mon employeur comprend l'ajout sentimental, et est prêt à se plier à ce petit excès. Lui même admire le travail de votre aïeul et apprécie de pouvoir aider quelqu'un de sa famille. » A ce point de la discussion, le sorcier ne faisait que bavarder pour écouter sa propre voix. Dans la position délicate où il avait mit son camarade, ce dernier pouvait difficilement se refuser à sa proposition. « Bien. Nous sommes d'accord, n'est ce pas ? Bien sûr, que nous le sommes. Brave petit. Laissez moi sceller cette affaire par un autre verre. » Alors que le Dementiæ s'apprêtait à pousser l'insolence jusqu'à servir les propres consommation de son hôte, il fut stopper dans son élan. « A vrai dire, je vous remercie de votre offre, mais j'attends encore un autre acheteur potentiel. » « Oh. » Nostradamus s'arrêta un instant, relevant son regard sur la silhouette du vendeur. Pendant quelques secondes, le regard du meurtrier qui sommeillait en lui surgit à la surface. Le novice eut un mouvement de recul, sans doute dicté par ses instincts primaires qui ressentait l'approche du danger. « Dois-je supposer que vous voudriez faire appel à Madame Nazul ? » « Vous comprendrez que par souci de discrétion, le reste de mes acheteur souhaiterait rester anonyme. Je ne dévoilerai aucunement leur identité, tout comme je m'engage à taire la votre. » Nostradamus termina son verre d'une traite, visiblement contrarié. Il s'était trop avancé, avait mal anticipé les réactions du garçon. Voilà qu'il payait le prix de son arrogance. « Dans ce cas, laissez moi vous donner un dernier conseil : ne jouer pas avec elle comme vous avez essayer de le faire avec moi. Là où elle plante ses griffes, les choses se finissent rarement bien. Sa réputation n'est plus à faire, dans notre milieu… » Sur ce, le mage se retira.

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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Ven 15 Fév 2019, 19:28


« Alors c'est pour ça qu'on a fait tout ce chemin ? » Vulpina esquissa une moue déçue avant de s'éloigner de la toile fièrement exposée. « Je m'attendais à quelque chose de plus… sensationnel. » commenta la sorcière. Sa remarque déclencha le soupire de son acolyte, qui rangea avec précaution les papiers d'authentification de l'œuvre d'art. « Et à quoi t'attendais-tu, exactement ? Une hache de deux mètres de hauts ? » La femme haussa les épaules. « Sans doute que la taille aurait pu aider… » « Tu sais pourtant qu'il ne s'agit pas d'un critère de sélection, pour mes petites affaires. » S'il arrivait au collectionneur de courir après des artefacts de grande envergure, il s'agissaient de cas plutôt isolés, voire rares. Le plus gros de ses achats se concentraient sur des objets insignifiants, de taille banale ou petite, de ceux que l'on ne remarque pas. Des objets anodins, du quotidien, que les gens utilisent sans se douter une seconde des maléfices qui auront été lancés sur eux : des vêtements qui rétrécissent jusqu'à en étouffer le porteur, une tasse qui transforme tout ses contenus en poisons mortels, un cendrier qui consume de l'intérieur celui ou celle qui y déposera ses cendres… La plupart des malheureux ne prennent conscience de leur funeste destin qu'une fois que le mal est fait, parfois sans même en comprendre la cause. Il lui était déjà arrivé de devoir partir à la recherche de portes magiques ou d'armures ensorcelés, mais ce genre de possession semblait moins intéresser son employeur… Comme s'il ne s'intéressait qu'aux objets vicieux et mesquins comme lui. « Hum... Espérons au moins qu'il soit plus distrayant qu'il n'en a l'air… » « Tu es plutôt mal placée pour dire ce genre de chose non ? Toi qui doit cacher ton véritable corps pour attirer les faveurs. » « Je souhaite simplement comprendre. Mais elle doit être exceptionnelle pour que l'on t'envoie jusqu'à ce trou paumé. » La cité sorcière n'était en soit pas si perdue que le sous-entendait la mage, mais son côté brute et austère la rendait bien moins attractive que beaucoup d'autres villes. Peut-être même encore plus ennuyeuse qu'un village de magiciens, comme elle l'avait si bien dit plus tôt. « Pourquoi ne pas vérifier par toi même, dans ce cas ? » La sorcière hésita quelques secondes avant d'accepter la louche que lui tendait le mage noir : même si elle médisait sur cette toile, elle se doutait que Nostradamus ne serait pas partit aussi loin si l'objet de sa quête n'avait pas recelé un sombre secret. La curiosité l'emportant néanmoins, la brune se pencha en avant pour examiner la peinture avec un œil plus attentif. D'abord, elle ne remarqua rien : elle ne savait même pas quoi regarder exactement. Elle s'attarda sur les murs en pierre du manoir, le lac aux abords de la demeure, le cimetière décrépit en arrière plan. Puis son œil fut attiré par la lueur d'une fenêtre, où une silhouette se découpait. L'homme derrière la vitre semblait la scruter en retour. Un frisson dévala son dos, tandis que le personnage faisait demi-tour et échappait à sa vision. « Il y a quelqu'un dans le tableau. » La Raagus s'éloigna de la toile pour rejoindre son protecteur, et attrapa la coupe qu'il lui tendait. « En effet. » « Est ce… une vraie personne ? Ou bien s'agit-il simplement de l'œuvre d'un Alfar ? » « Voyons, s'il ne s'agissait que de cela, mon employeur ne se serait pas autant intéressé à cette peinture… » L'homme trinqua avant de boire une gorgée. « J'en conclu donc que tout l'intérêt de cet objet réside en l'identité du retenu… » « En partie seulement. » « Oh... Et quelle est l'autre partie, dans ce cas ? » Pile à ce moment, des coups furent donnés à la porte. « Voilà que la réponse arrive juste à temps. » Nostradamus sourit et alla accueillir l'esclave qu'il avait gagné la veille lors de la chasse. Il déposa l'aveugle devant la peinture. « Vous souvenez-vous de la petite formule que je vous ai apprise, hier ? » La jeune femme, apeurée, acquiesça. « Bien, veuillez la répéter pour moi, s'il vous plait. » Sur ces mots, le sorcier recula à nouveau. « Claustra, custōdĭa, concludo. » « Bien. Répétez les, encore. Jusqu'à ce que je ne vous arrête. » L'aveugle s'exécuta. Au bout de la deuxième répétition, la peinture se mit à scintiller. Peu à peu, elle devint éblouissante, tellement lumineuse qu'il aurait été impossible de ne pas la voir, à moins bien sûr d'avoir été privé de sa vue. L'esclave, ne se rendant compte de rien, continua à psalmodier son incantation, et avant qu'elle ne puisse réaliser ce qui lui arrivait, elle fut aspirée par le tableau. Nostradamus applaudit dans ses mains, visiblement ravi. « Oui, c'est bien lui. » confirma-t-il. Vulpina, à ses côtés, semblait moins impressionnée que lui. « Bien, votre tableau peut téléporter des gens de l'extérieur dans sa toile. En quoi est ce utile ? » « Oh non, ma chère. Ce tableau fait bien plus que cela. Il se nourrit. » Un sourire carnassier passa sur son visage. « S'il ne reçoit pas une offrande à chaque cycle lunaire, la tableau décidera de lui même d'invoquer son propriétaire. Au cycle prochain, s'il n'a toujours rien reçu, il dévorera le précédent, et ainsi de suite. » La brune se tourna vers l'homme, visiblement troublée. « Et pourquoi voudriez-vous être en possession d'une telle chose ? » « Oh non, détrompe-toi. Je ne suis pas le propriétaire légitime de cette toile. L'acte de propriété désigne mon employeur. J'aime les œuvres rares, à conditions qu'elles ne risquent pas de me tourmenter par la suite. » Son employeur, en revanche, était un collectionneur aux goûts parfois extravagants. « Et comment se fait-il que cet idiot à qui vous l'avez acheté n'ait pas disparut dans ses griffes ? Vous disiez qu'il ne savait rien de cette toile. » « En effet. C'est sa mère, qui en était la propriétaire jusqu'à très récemment. Mais elle a mystérieusement disparue… » D'un geste lent, il désigna le château. « Sans doute les esclaves ayant remarqué la disparition régulière des leurs collègues ont décidés de ne plus se présenter aux entretiens de leur maîtresse… Peut-être aurais-je dû laisser le tableau réserver le même sort à cet ingrat avant de m'en emparer, cela m'aurait éviter des soucis. » Vulpina vint s'assoir sur le canapé où avait pris place le sorcier. Elle nota mentalement de rester le plus possible éloigné du tableau. « Je ne vois pas en quoi cela le rendrait plus attirant. » « Eh bien, nous savons tous les deux qu'il peut parfois être utile de trouver un moyen discret de se débarrasser d'un gêneur… Disons que nous venons d'en trouver un… »

La jeune femme avait attendue plusieurs heures, postée à l'endroit parfait pour pouvoir l'observer sans se faire remarquer. Elle avait guetté ses faits et gestes sans se manifester, essayant de trouver un moyen de lui faire payer amèrement le tour qu'il lui avait joué. Malheureusement, elle ne parvenait toujours pas à comprendre ce qu'il lui était arrivé, comment elle avait pu perdre à ce défi stupide. Elle ne pouvait crier au scandale. Il aurait été aisé de le piéger en inventant quelques trafics scrupuleux, mais le temps lui manquait et elle ne souhaitait pas faire de vagues, pas ici. Cela ne serait pas bénéfique pour les affaires de son supérieur. Eve sortit finalement de l'ombre pour réapparaitre la seconde suivante dans les appartements loués par le sorcier. Il lui tournait le dos. « Où est passée votre complice ? » Nostradamus se figea un instant avant de se retourner pour lui faire face. « Un complice ? Pour quel méfait aurais-je donc eu besoin d'un partenaire ? » Le regard assassin de la noble se fixa sur la silhouette de son interlocuteur. Son humeur semblait encore plus atroce que d'habitude. « Oh, je suis sûre que vous voyez parfaitement de qui je veux parler. Elle vous a aidé pour me chiper cette merveille… » La jeune femme fit glisser ses doigts fins sur le cadre doré du tableau, avant de se rapprocher du mage noir. Ses yeux brulaient de haine : elle n'avait pas digéré de se faire humilier par un simple novice. Elle avait été dans un tel état qu'elle n'avait pas pu se rendre à l'entretient qu'elle avait pris avec le vendeur, malgré sa défaite lors du paris. Devant son absence, le cupide avait finit par céder la toile à son adversaire. « Mais soit. Vous pouvez jouer les ignorants, la réponse m'importe peu, au final. » Un silence s'installa, tandis que leurs yeux se croisaient à nouveau, entamant un combat silencieux. « Que me vaut le plaisir de cette visite, dans ce cas ? » « Je viens vous mettre en garde. De façon civilisée. Ne venez plus jouer sur mon plateau de jeu. Vous avez réussi à me surprendre, mais il s'agissait d'un simple coup de chance. Vous ne voulez pas de moi comme ennemi, croyez moi. » « Oh je n'ai aucun doute à ce sujet : personne ne souhaite se frotter au venin de la veuve noire. » Un sourire cruel se dessina sur les traits de la belle à l'entente du surnom qu'on lui avait donné dans le milieu. « Vous savez donc que notre prochaine rencontre, s'il devait y en avoir une de plus, serait beaucoup moins courtoise. Je ne suis pas réputée pour ma patience. Prenez donc cet avertissement comme le dernier. » La brune, qui était à présent à sa hauteur, glissa ses mains jusqu'au col de sa chemise qu'elle lissa avant de serrer le nœud de sa cravate. Un battement de cils plus tard, Nostradamus se trouvait de nouveau seul dans sa chambre louée. Il lui fallut quelques secondes avant de pouvoir reprendre ses esprits. Le sorcier ne se définissait pas comme quelqu'un d'impressionnable, mais cette entrevue était loin d'être anodine : comme il l'avait dit à cet idiot, la Veuve Noire possédait une réputation déjà prouvée. Et voilà qu'elle avait déclaré haut et fort que les hostilités étaient ouvertes… Ca ne présageait rien de bon pour ses futures chasses. Il restait encore cinq pièces à récolter avant d'espérer négocier avec les musés d'arts qui possédait la septième pièce. Si la concurrence avait convoité celui-ci, nul doute qu'ils se lanceraient à la poursuite des autres également. Ce serait la guerre. Nostradamus écrasa son talon sur l'araignée qu'il avait repéré. Il avait gagné la première bataille, et il n'avait pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin.
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