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 [XIII] - Soleil levant

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Mar 08 Jan 2019, 17:06



Catégorie de quête :Recherche
Partenaire(s) : Solo
Intrigue/Objectif : Wenda effectue le voyage qui le mènera aux Terres Oubliés afin d'intégrer le Léviathan [flashback]

[XIII] - Soleil levant  Alena-10

Wenda regarda une dernière fois l'ombre sombre du port dont les maisons entassées les unes sur les autres se démarquaient dans la nuit bleuté. Les lumières des fenêtres s'éloignaient au loin, de même que la fumée qui s'échappait des foyers. Lentement, il se reposa la liste de questions qu'on lui avait balancé pour se moquer de lui au fil de sa longue préparation. Était-ce de la folie ? Oui, probablement, il ne se pensait pas d'une intelligence remarquable. Avait-il pensé à sa famille ? Oui, il y pensait encore aujourd'hui. La différence avait ce qu'imaginaient ces marins pêcheurs était que ses proches l'avaient oublié depuis longtemps, lui le petit dont l’Élément était désagréable et dont l'éducation avait été fastidieuse. Pour le peuple Lyrienn, il était certainement mort depuis longtemps. Etait-il certain de sa destination ? Oui et non. La carte qu'il avait gagné en pariant aux dés était peut-être fausse. Cependant si elle indiquait réellement l'emplacement des Terres Oubliées et de la capitale du Léviathan, alors ses rêves deviendraient réalité. Enfin, n'avait-il rien oublié ? Non. La somme de ses possessions se limitaient à sa veste en vieux cuir, une bourse de pièces de différentes monnaies qui était le résultat de trois années de préméditations, un sac de vivre, un cimeterre rouillé, une hache, une boussole, la fameuse carte au trésor... et du matériel pour entretenir sa maigre embarcation. Si l'Océan était clément, il avait de quoi tenir pendant deux mois de voyage.

Un frisson le parcourut. Il attendait ce moment depuis plusieurs années et cela n'avait pas été mince affaire de repérer le Léviathan, ni de rassembler l'audace nécessaire pour grappiller des renseignements, sans parler de la patience qu'il avait alors dû mettre à l’œuvre pour se trouver un toit et un travail afin de faire des économies pour acheter son bateau. Il n'avait pas voulu s'embarquer avec un autre équipage, pour la simple raison que ce morceau de voyage était un chemin à faire seul pour lui. Quel crédit pourrait-on lui donner s'il ne faisait même pas l'effort de prendre la mer par lui-même ? C'est dans la marine avant tout qu'il voulait faire ses preuves. D'ailleurs il n'avait pas vraiment le choix : la chance inouïe d'avoir un navire pirate qui accepterait de le prendre à bord ne s'était jamais présenté à lui. Il avait pu en voir de ses propres yeux et discuter avec différents membres de l'Empire. Mais le jeune explorateur avait bien vite compris que leur confiance ne se gagnerait pas en faisant les beaux yeux. Quoiqu'il en soit, il avait suffisamment discuté avec ces marins si particuliers pour comprendre et croire fermement que ces mercenaires de la mer n'étaient pas seulement une légende pure et dure sortie de ses livres de contes. Ils existaient. Ils avaient même un territoire à eux, des lois à eux, une économie à eux. Et ils acceptaient : les rejetés comme lui qui n'avaient rien à faire dans leur race et qui avaient suffisamment d'ambition ou de rêves tenaces pour se frayer un chemin jusqu'à leur confiance, puis assez de courage ou d'intelligence pour survivre sur les eaux et s'y faire un nom. Pendant quelques secondes, Wenda se demanda quel sera son acronyme pirate... Le temps qu'il finisse d'épeler toutes les possibilités qui lui venaient en tête, le port avait disparu à l'horizon.

La nuit avançait vite. Après avoir terminé ses prières à Lyë  et Eoda -culte qu'il ne maîtrisait pas encore très bien pour ne l'avoir découvert que récemment dans les ports- le jeune Lyrienn se déshabilla et plongea dans son élément, sentant qu'il s'agissait du meilleur moyen pour se donner confiance et s'offrir en quelque sorte aux deux Aetheri. Maintenant que toute trace de terre et de civilisation avait disparu de sa vue, l'ombre du doute commençait à planer sur sa tête. C'était idiot pourtant... Il avait travaillé sur ce projet pendant trois ans, et même s'il avait de nombreuses raisons d'échouer comme l'avaient souligné tous ses anciens patrons en le voyant démissionner pour partir à l'aventure, il existait une chance de réussite. Minime mais bien réelle. L’immensité aquatique qui l'entourait était pour lui le meilleur don qu'on pouvait lui offrir et aussi le moyen parfait pour ne plus penser à la possibilité de son échec. Il s'y immergea complétement et nagea en profondeur, ne faisant plus qu'un avec sa véritable nature.




Ce n'est pas ainsi qu'il s'imaginait découvrir les rivages de son lieu rêvé -s'il s'agissait bien du bon continent. Pas avec une embarcation en piteux état, dont le mat pendait dangereusement et la voile laissait à désirer... Il s'était vu débarquer plus glorieusement qu'à demi mort de faim et de soif et malade. Il redoutait maintenant de poser un pied à terre, bien que son frêle navire ait terminé sa mission et se soit enlisé dans le sable de la baie. Avait-il au moins la force de s'expliquer ? Etait-ce vraiment le Léviathan ? Qu'avait-il fait à Lyë pour mériter un sort pareil ?! Mais on ne lui laissa pas le choix de parler, ni de connaître la réponse à ses multiples questions et il s'évanouit peu après qu'on l'ai brutalement tiré hors de son piteux refuge.

On le soigna. Plutôt par intérêt que par charité. Puis on lui prit l'entièreté de sa bourse en échange du toit, du lit et de la nourriture. Cela provoqua en lui une vague de rébellion juvénile face à l'injustice, mais il ravala bien vite ses véhémences en réalisant qu'en tout bien tout honneur, il était de toute façon nécessaire de payer ses hôtes. Enfin, lorsqu'il eut digéré la honte de voir sa faiblesse comme première impression affichée devant tout le monde, il put se réjouir d'avoir atteint son but. En partie... Car même en ayant répété trois fois son parcours avec exactitude : ses envies et ambitions de marins, la discorde avec son peuple d'origine et le manque d’adhérence entre ce qu'il souhaitait et ce qu'on voulait de lui, son naufrage, ses petits boulots ci et là, son désir d'explorer toutes les mers et d'appartenir à une ethnie qui tirait des eaux son profit... Il finit par convaincre les capitaines de la véracité de ses propres, mais pas de sa propre valeur. On lui asséna simplement de se taire et de se rendre utile. Silence. Wenda ne s'attendait pas à ce que la réalisation de son rêve ait le goût de la poussière mordue. Il se réveillait lentement d'une longue nuit de fantasmes concernant son futur. Heureusement pour lui qu'il s'en remit bien vite en se rendant compte de l'opportunité de toute une vie qui s'offrait à lui. Impossible de la laisser passer... Si l'on refusait de le laisser habiter ici, la blessure à son égo d'enfant serait trop grande pour être soignée cette fois-ci.

Le vieux pêcheur chez qui il avait cuisiné inlassablement les soupes de poissons pour un régiment entier le lui avait bien dit : "Ferme là et arrête de te plaindre. Tu verras un jour que ça te servira à quelque chose de savoir écailler et vider les cabillauds de pouilleux comme tu dis." après qu'il se soit plaint de l'odeur et de l'utilité de son travail... Maintenant il comprenait qu'en effet, il aurait mieux fait de se taire. Mais par chance, il avait continué de se faire de l'argent dans la cuisine et ce dans différents ports, ce qui lui permettait de connaître des recettes de différentes peuplades et de vendre ainsi ses talents exotiques. Cela dit les trois premières tavernes où il demanda une place en commis de cuisine n'eurent que faire de ses petits talents. Il y avait deux explications : soit il se vendait très mal, soit sa qualité d'étranger faisait monter une méfiance qui primait sur le reste. En découvrant ruelle par ruelle ce royaume idyllique, il ne pouvait s'empêcher de remarquer que ses faits et gestes étaient surveillés. Le soir tombait. Il avait faim, se sentait sale et quelque peu désespéré. Si personne ne pouvait vouloir de lui, il n'allait pas réussir à se trouver une place. Plus que dépité, le Lyrienn retourna sur la place où son bateau avait été démantelé. Les pièces utiles avaient dû partir à celui qui l'avait vu au large le premier. Quant à la coque bleue, elle gisait échouée sur le sable et attendait que le temps fasse son travail. Le jeune homme s'appuya sur les planches en bois peint, regarda les étoiles, se lassa bien vite. L'eau salée fût son seul refuge.

Au soleil levant, l'Océan prit feu. Lui, qui aimait si fort les couleurs froides et argentées de son élément, ne fit que se brûler la rétine en regardant l'astre monter. Après s'être arrangé pour être présentable, Wenda entreprit de refaire un tour dans la ville. Sa journée fut aussi infructueuse que la veille et que les deux qui suivirent. Pourtant il revenait inlassablement, n'ayant rien d'autre à faire que prouver qu'il n'était toujours pas mort de faim ou dans une des disputes qu'il avait essuyé avec quelques ivrognes le soir. Comme un bateau repartait au large vers un port Réprouvé dont il connaissait le nom vaguement, on lui proposa même de venir pour être lâché là-bas, l'occasion d'oublier sa tentative et de continuer sa vie tranquillement. C'était tentant, surtout qu'il se voyait à bout d'options. Mais entêté comme une mule, il refusa. Il avait élargi son panel de compétences à tout ce qu'il avait pu imaginer, du lavage de sol au récurage de toilettes en passant par tout ce qu'un larbin de service pouvait faire. L'on finit par le reconnaître de loin et par s'habituer à sa présence, ce qui était déjà pas si mal. Lorsqu'un des taverniers lui annonça qu'il avait peut-être une place pour lui mais qu'il ne faudrait pas faire le difficile, Wenda douta que ce fût grâce à sa démonstration de persévérance. La chance plutôt, ou les Aetheri, ou bien un des capitaines à qui il s'était adressé le premier jour qui avait finit par être convaincu de son utilité et de ses ambitions. Il ne saura jamais et cela n'avait aucune importance. Pour le moment il se contenait de mordre à pleine dents dans une miche de pain frais que son employeur venait de lui fournir.

Mots : 1852
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