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 Ils n'étaient pas seuls [Xanthium]

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Dim 20 Jan 2019, 15:24

Elle avait froid. Tebrynn croisait les bras. Elle les tenait fermement contre son buste pour maintenir le peu de chaleur qu’elle pouvait encore trouver. Elle s’était dégotée de vieux habits. Elle les avait volés dans la petite maison d’un vieux pendant l’heure de la sieste. Elle avait eu peur de le réveiller, alors elle avait vite fouillé dans ses armoires et s’était enfuie sans perdre une seconde, laissant un bordel sans nom derrière elle. Elle n’avait rien pris d’autre qu’une seule tenue, quelque chose pour avoir chaud. Elle ne s’était même pas attardée sur quelques objets de valeur. A quoi bon ? Les vêtements qu’elle portait étaient beaucoup trop grands pour elle. Ils trainaient par terre. Ils la réchauffaient à peine parce que l’air froid s’y infiltrait facilement. Autant dire que son délit avait été inutile. Elle était presque tentée de faire demi-tour pour tout rendre au vieux et s’excuser. Mais qu’est-ce qui lui arriverait si elle le faisait ? Il la tuerait. C’était aussi pour cette raison qu’elle n’avait pas essayé de faire en sorte qu’il l’embrasse. Elle avait eu trop peur qu’il la tue. A coups de fourche ou de chaise, il aurait détruit son insignifiante existence sans le moindre état d’âme. N’était-ce pas terrifiant ? Et pourtant si compréhensible... Il ne serait pas à blâmer, autant qu’on ne l’aurait pas blâmé d’écraser un insecte. Elle était cet insecte. En plus gros et en plus hideux. En plus incapable, aussi.

Elle ne savait pas vraiment où elle était. Elle ne connaissait quasiment rien à la géographie, ni même aux différentes races qui peuplaient les Terres du Yin et du Yang. Elle ne connaissait que l’anormalité de son être et la haine qu’on lui portait à cause de sa simple apparence. Tebrynn errait, sentant doucement la dépression reprendre ses droits, contrôler son esprit et le pourrir à la manière d’une gangrène. C’était idiot. Lorsqu’elle quittait cet état de tristesse, elle n’était pas capable de se rendre compte, ni même de profiter de la vie qui l’habitait. Ça lui paraissait si naturel qu’elle oubliait de le faire. Alors elle regrettait, retournait dans les limbes de son mal-être en attendant la prochaine lumière de vie, qui serait aussi fugace que la précédente.

Tout ça la fatiguait. La Fae était fatiguée de déambuler elle ne savait trop où, à la recherche d’elle ne savait trop quoi. De la motivation pour aller risquer sa vie dans un nouveau hameau, peut-être. Elle ne visait jamais trop grand. Elle n’en avait ni le courage, ni la force physique. Elle préférait s’exposer à la vue d’un minimum de personnes. Ainsi, elle avait plus de chances de survie. Tebrynn s’était imposée quelques règles de sécurité à ce sujet. Dans tous les cas, elle faisait toujours en sorte de pouvoir d’échapper le plus vite possible. Le risque était son pire ennemi.

La Kirottu s’assit au pied d’un arbre. Ses jambes faisaient peur à voir. Elle-même se demandait comment elles faisaient pour la soutenir sans céder. Voilà un mystère qu’elle n’avait toujours pas résolu. Néanmoins l’appellation d’insecte lui allait parfaitement. Le dos contre l’écorce, Tebrynn contempla le bois dans lequel elle s’était réfugiée. Les arbres n’étaient pas très hauts. Ils laissaient facilement passer la lumière. Ce n’était pas un bois terrifiant, comme elle avait pu en traverser par le passé. Celui-ci était… paisible. Tebrynn se dit que le calme de l’endroit compensait le froid ambiant. Ses grands yeux parcouraient les lieux, allant du haut vers le bas. Elle se demanda soudain si elle était vraiment en sécurité. Certains bois étaient sujets à des passages fréquents. Cependant, ici, il n’y avait aucun sentier, ni même aucun bruit, si ce n’était le piaillement régulier des oiseaux. A peine eut-elle pensé cela que la Fae sursauta. Plaquée contre son arbre, elle examinait ce qu’elle avait pris pour une silhouette. En fait, non. Il ne s’agissait que d’un rocher, ou d’une souche, elle ne savait pas trop. Un truc assez imposant, recouvert de mousse et de lierre. Il était tout de même perturbant, ce caillou. Il lui donnait la désagréable impression d’être observée. Un frisson parcourut son dos. Elle avait envie de partir.

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Ven 25 Jan 2019, 16:52

En rejoignant la lisière du bois, Xanthium eu l’impulsion de se retourner. Il fut pris d'un frison puissant à la vue de ce paysage libre baignant dans l'aube, cette plaine qui lui avait pris trois nuits pour simplement la traverser... Si longtemps à découvert, à sentir la malédiction lui ronger la raison... Il avait encre la possibilité d'y retourner, d'y chercher un non-Fae, de le mettre au sol et de lui arracher la délivrance par tous les moyens. Mais non, ce n'était pas lui et il ne laissa pas la bête prendre à nouveau le dessus. Et de toutes les façons, Basilic avait déjà commencé son exploration des fourrées, sans lui, le Kirottu serait incapable de surprendre ses proies. Il se força à suivre l'exemple du petit et à trouver un emplacement d'observation.

Bien sûr la discrétion de son arrivée fit fuir la faune, Basilic à leurs trousses.  Il lui fallut seulement quelques heures pour découvrir une légère cuvette démunie de végétations à deux pas d'un terrier. Malgré plus d'une dizaine d’échec, il eut finit son installation avant le coucher du soleil. Ses mains lacérées tenaient fermement une tige de ronce « prête » a coulissé sur une branche d'un imposant hêtre et se terminant, au pied de l'arbre, en un collet couvert de mousse et de feuilles mortes. Un si familier jeu de patience pouvait enfin commencer.

Les oiseaux furent les premiers à revenir, suivis d'un hérisson qui contourna crânement le piège avant de rejoindre son terrier. Mais ce fut la troisième arrivée qui retint réellement l'attention de Xanthium. Il crut d'abord qu'il s'agissait d'une sorte de loup gris, pelé, bouffi, marchant à deux pattes... Non, elle n'avait pas de pelage, plutôt  une sorte de fourrure trop grande pour elle, un « habit » ? Elle n'était pas du tout bouffie ! Elle avait carrément l'air cadavérique et vieille ! Vielile ? Comment le savait-il ? Il n'avait jamais vu ce genre d'animal... Pourtant, il y avait quelque chose de familier. Était-ce une « personne » ? Peut-être, il n'en avait pas vu depuis longtemps après tout cependant il avait quelque chose de plus profond, de fondamentale...

Soudain, il se rendit compte que la nouvelle venue s'était assise juste au-dessus du collet. C'était probablement sa seule chance d'en savoir plus avant qu'elle ne le remarque. Son corps se gorgea de magie et alors que les instants semblèrent ralentir, il s'élança........ la tête la première vers le sol... Mal synchronisées, ses chevilles avaient effectué et fini le mouvement avant que le reste de Xanthium ne puisse réagir. Il lui fallut deux humiliants essais pour enfin se relever, heureusement il n'avait pas lâché la tige. Durant ce laps de temps, le nœud de ronce s'était refermé sur la jambe de la créature grise et malgré les secousses imprévues, maintenait à présent la-dite jambe à une vingtaine de centimètre au-dessus du sol.

-« Qu'est-ce.... *tousse* Qu'est-ce que tu es ? »

exprima Xanthium dans un dialecte, qu'il n'avait plus entendu, depuis le jour quatre fois maudit de sa naissance... la langue Faerique.

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Dim 27 Jan 2019, 00:46

Tebrynn poussa un cri suraigu. Elle aurait dû partir. Elle se haïssait déjà d’avoir été aussi stupide. Elle pleurait, morte de terreur, se débattant dans le vide contre son agresseur qu’elle ne voyait même pas, puisqu’elle fermait les yeux. Sa cheville lui faisait mal. Elle avait senti une violente force la happer par la jambe, et elle s’était retrouvée malmenée dans elle ne savait quoi, mettant sa perception de l’équilibre à rude épreuve. Néanmoins, les brusques évènements semblèrent avoir une fin, et Tebrynn put enfin comprendre qu’elle avait la tête en bas. Elle n’osait toujours pas ouvrir les yeux, de peur de découvrir la hauteur à laquelle elle était rendue. De toute manière, elle n’aurait rien pu voir : à défaut de couvrir son ventre, son pull cachait l’entièreté de sa tête et de ses bras, prêt à tomber si elle ne s’était pas recroquevillée comme présentement. Seuls quelques cheveux abîmés dépassaient du vêtement.

-Non, lâchez-moi ! Parvînt-elle à articuler. Sa petite voix fluette était étouffée par le tissu. S’il-vous-plaît…

Elle sanglotait, le visage déjà trempé par ses larmes. Elle avait peur, si peur qu’on la tue, misérable monstruosité qu’elle était. Elle osa enfin ouvrir un œil lorsqu’elle perçut la question qui lui était, semblait-il, adressée. Elle dégagea les cheveux qui collaient à son visage gris et remonta timidement le rideau de laine qu’était son pull. Tout ce qu’elle rencontra furent des yeux rougeoyants. Elle sursauta, poussa un autre cri et se cacha de nouveau. Sa panique avait repris de plus belle. Elle respirait vite et mal. Être à l’envers n’arrangeait pas les choses.

-Je… je vous en supplie, ne me tuez pas ! Je suis une Fae, pas un monstre, pas un monstre… Je suis une Fae…

Une Fae, elle ? Elle prononçait ces mots autant pour répondre à sa question que pour essayer de se convaincre. Elle se tuait à se le dire, à se le répéter inlassablement, mais cette simple dénomination ne semblait pas s’intégrer dans son crâne. Elle y était complètement imperméable. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle était une Fae. Pas même une Kirottu. Elle était juste là, seule au monde. Elle existait, mais elle ne savait pas trop pourquoi. Pour le moment, elle n’existait pour rien. C’était tout.

La peur l’avait fait beaucoup parler. Cela faisait longtemps. D’habitude, elle n’était pas très loquace, d’autant moins qu’elle n’avait jamais personne avec qui parler, si ce n’était à elle-même, parfois. Encore moins en Cyriaël, comme elle venait tout juste de le faire. La Kirottu n’était plus sûre de bien maîtriser la langue à force de n’entendre que le langage commun. Elle avait été surprise que le… la… créature lui parle en Cyriaël. Elle se demandait qui elle était pour le pratiquer. Tebrynn calma sa respiration. Elle risqua un nouveau coup d’œil à l’extérieur de son cocon de tissu. Elle n’avait pas rêvé. Deux pupilles rouges l’observaient bel et bien. Son interlocuteur – elle n’était pas encore certaine qu’il eut s’agit de ça – n’avait rien d’humanoïde. C’était la souche, le rocher, celui qu’elle avait remarqué seulement quelques minutes auparavant et qu’elle avait été incapable de définir.

-Q… qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous me voulez ?

Elle n’osait pas lui demander s’il pouvait la reposer par terre. Elle était intimidée par sa taille somme toute très imposante. Elle avait vu des humains plus grands, certes, mais ça l’impressionnait quand même. Elle aurait aimé disparaître, devenir invisible. Elle en était capable, mais n’était pas certaine que ça serve encore à quelque chose, puisqu’elle était sous l’emprise d’un autre. Pour couronner le tout, la magie était un art qu’elle ne maîtrisait pas encore très bien. Ses constantes sautes d’humeur devaient y être pour quelque chose, mais ça, elle n’en savait rien. Tebrynn tenta de remettre correctement ses habits, histoire de ressembler à quelque chose. C’était impossible, mais ce n’était qu’une tentative. Tant pis… Tebrynn détourna le regard. Elle avait toujours peur. Sa respiration s’était calmée, mais pas ses pleurs. Les larmes continuaient de dévaler son front et ses tempes. Elle avait beau les sécher avec ses petits bras maigrichons, ça ne servait à rien. Bon sang… Qu’allait-il se passer ensuite ? Pour une fois, elle priait pour que la réponse soit : rien.

~703 mots~
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