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 Confessions entre les draps | Caliel

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Dim 16 Déc 2018, 14:29

Confessions entre les draps | Caliel  Hdbs
Confessions entre les draps



« Depuis je me méfie. ». « Et vous ne savez réellement pas pourquoi il vous en veut ? ». « Non. Nous avons grandi ensemble, avec Næ, mais il n’est plus le même depuis quelques années. Après… il reste un homme, je doute qu’il puisse me faire quoi que ce soit sans en subir de lourdes conséquences. ». Edwina acquiesça. « C’est amusant cette configuration. ». Elle parlait de la place de l’homme et de la femme dans la société ondine. Chez les Magiciens, l’égalité primait en ce domaine. Lhyæræ sourit.

Elles étaient toutes les deux entre les draps du lit de la Reine. Cette dernière avait invité la Sirène dans ses appartements et, de fil en aiguille, au fur et à mesure que leur conversation devenait plus intime, elles s’étaient mises à l’aise. D’abord dans le canapé, puis sur le lit. Comme Edwina avait eu un peu froid, elle s’était glissée sous la couverture et son interlocutrice l’avait suivie. Elles étaient ainsi, toutes les deux, à discuter de quelques secrets enfouis. « À vous, maintenant. ». Les deux femmes alternaient les confidences. Si elles avaient débuté par des révélations simples, comme le fait que la Reine Blanche n’aimait pas le thé, elles en étaient à un stade nettement plus personnel. « Vous et le Diable, peut-être ? ». La Belle baissa un moment les yeux, se demandant ce qu’elle pourrait bien avouer à ce sujet. « Je suppose que si vous avez gardé sa statue, c’est qu’il y a vraiment quelque chose entre vous, non ? ». La première fois qu’elles s’étaient rencontrées, Lhyæræ l’avait sauvée d’une situation désavantageuse. Dans la précipitation, Edwina les avait téléportées dans la salle où elle gardait les présents du Monarque Démoniaque qu’elle trouvait à son goût ; une pièce secrète. Après une brève conversation, ponctuée d’un humour qui lui avait plu de la part de la fille de l’eau, elle avait voulu la revoir. « À vrai dire… je n’en suis pas sûre. Il est assez difficile à comprendre, vous savez. ». « Mais vous ? ». « Quoi, moi ? ». L’Ondine sourit, amusée. « Qu’est-ce que vous ressentez ? ». « Cela dépend des jours… ». « Parlez m’en. ». « Je ne saurais pas quoi dire au juste. Il est assez… imprévisible. ». L’autre haussa les épaules. « Dites-moi un secret, n’importe quoi. ». La Magicienne resta un instant silencieuse avant de tendre le bras pour ouvrir le tiroir de sa commode. Elle attrapa un miroir à main qu’elle montra à sa nouvelle amie. « J’espionne le Monarque, parfois. ». Elle réfléchit. « En fait, souvent. ». Lhyæræ n'émit aucun mouvement, légèrement incrédule, avant que la Reine ne demande au Miroir de lui montrer l’homme. « Oh je vois… Vous l’observez pour… ? ». « Plusieurs choses. La politique, déjà, mais aussi parce que… j’aime ça. ». L’autre se fit un peu plus coquine. « Vous l’observez lorsqu’il est nu ? ». Edwina se mit à rougir, soudainement. C’était amusant mais, jusqu’ici, elle avait réussi à refreiner ses tendances enfantines, ses réactions puériles. Seulement, entendre cette question dans la bouche d’une autre, la renvoyait à ses propres torts, à ses propres faiblesses. Sans doute avait-elle légèrement honte de l’avouer. Elle se racla la gorge. « Cela m’arrive… parfois. ». « Il doit être ravi d’être la source distante de vos activités nocturnes. ». « Oh euh… Il ne le sait pas et puis… je ne fais que le regarder. ». « Que regarder ? ». Lhyæ avait cette intonation particulière, la même qu’elle prenait avec ses élèves lorsqu’ils lui disaient quelque chose qu’elle trouvait peu probable. « Majesté, sans vouloir vous offenser, si je pouvais observer le Diable en plein ébat, je me ferai plaisir toute la nuit. ». Edwina était, à présent, clairement mal à l’aise. « Je ne fais pas ce genre de choses… ». L’autre émit un petit rire bref. « Pardon ? ». La Souveraine se mordit la lèvre, répétant un peu plus bas. « Je n’ai jamais fait ce genre de choses… ». « Pourquoi ? ». « Je ne… ». À y réfléchir, elle se demandait pourquoi, oui. Sans doute trouvait-elle la chose impure ou déshonorante. Peut-être n’osait-elle pas, tout simplement, incapable de prévoir ce que cela provoquerait chez elle. Après un nouveau silence, elle releva les yeux vers l’Ondine. « Vous le faites, vous ? ». « Bien sûr. ». « Comment vous faites ? Je veux dire… à quoi est-ce que vous pensez ? ». « Parfois c’est simplement mécanique. Je n’ai pas besoin de penser à quelqu’un ou quelque chose. D’autre fois, je ferme les yeux et j’imagine mes fantasmes du moment. Mais je ne reviens pas du fait que vous n’ayez jamais rien fait. Votre mari doit être sacrément frustré, et il ne doit pas être le seul. » fit-elle en lançant un petit coup d’œil en direction du miroir. « Je crois que les deux ont une vie sexuelle suffisamment remplie pour se passer de moi. » avoua l’Ultimage.

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Dim 10 Fév 2019, 17:28




Quelques gouttes tombaient paresseusement. Elles ne faisaient pas le moindre bruit, se bornant à laisser des ronds dans l’eau trouble. Dans cette infinie étendue, dont on ne saurait dire s’il s’agissait d’un océan profond ou d’une simple flaque, il n'y avait rien. Était-ce réellement important ? Personne ne pouvait voir ce paysage, encore moins apprécier son étonnante impureté. Cela n’avait rien à voir avec la brume, épaisse et blanche, qui noyait et étouffait les environs. Il n’y avait simplement pas une âme pour contempler ce spectacle, pas une âme si ce n’est celle du Fils des Rêves, assis en tailleur au beau milieu de cet endroit inconnu et perdu. Il soupira tout bas. « Quelle laideur. » murmura-t-il, le menton négligemment posé au creux de sa main. Il détestait ce lieu. Il abhorrait son ciel gris et son manque de luminosité. De couleurs, aussi. Il exécrait son silence pesant et l’écho dérangeant qui accompagnait chacun de ses pas, chacun de ses mots. Ce monde était horrible. C’était malheureusement le sien. Caliel serra les poings. Il se sentait terriblement humilié. Il avait été contraint de recourir à ce stratagème, pour survivre malgré le déclin de la magie, des siècles auparavant. Aujourd’hui … Il payait son insolence, captif d’un habitacle bâclé qui l’enchaînait à ses propres tourments. Il n’était pas un Génie comme les autres. Il ne devrait pas subir les affres d’une prison comme celle-ci. Ce n’était pas son destin. Il devait se débarrasser de ce médaillon. C’était sa résolution, depuis bien longtemps déjà. Cependant, il devait faire preuve de prudence. Il ne tenait guère à disparaître, sous un trait de vanité et d’arrogance. Il ne pouvait pas se permettre de simplement détruire le bijou, risquant par la même d’effacer sa propre existence. Il devait se libérer du joug de cette magie, et retrouver pleinement sa condition de Djinn Originel. Il avait des doutes sur la marche à suivre. Il n’allait pas se priver d’expérimenter pour autant. Caliel ferma doucement les yeux puis prit une grande inspiration.

« Hum … Navré de vous importuner, mes Dames. Je vous jure de croire en mes bonnes intentions. » Caliel arqua très légèrement les sourcils, vaguement déconcerté par l’étrange scène qui se déroulait devant ses yeux. Il était suffisamment courtois pour éviter de poser des questions. Il n’était pas certain de vouloir savoir quoi que ce soit, à bien y réfléchir. Ce n’était pas déplaisant, de voir deux femmes dans un lit, de toute manière. Quant à la conversation dont il avait surpris des brides … Il préférait feindre l’innocence. « Mon médaillon est toujours dans votre chevet. Je ne peux apparaître qu’à ses côtés, lorsque je m’en extirpe. » Le Génie était assis par terre, contre l’un des meubles de la chambre. Son regard se posa doucement sur l’Impératrice Blanche puis sur la jeune femme, couchée à ses côtés. « Lhyæræ … ? » souffla-t-il, sans vraiment dissimuler sa surprise. La Sirène ne le connaissait sans doute pas. De son côté, il n’avait en sa possession que les informations connues de tous. Il s’était intéressé à chacun des frères et chacune des sœurs de sa véritable mère, désireux de retracer sa généalogie. « Je suis désolé de vous déranger. » Il était étonné de sa propre politesse. Il faisait réellement preuve de prévenance, lorsqu’il s’agissait de son épouse. Instinct de survie, à n’en pas douter. « Je crains d’être en piètre forme. » Caliel était blanc comme un linge, un détail surprenant pour une créature de son espèce. Il n’était pas supposé souffrir qu’une quelconque maladie ordinaire. Il grimaça très légèrement. Tout cela était de la faute de cet habitacle. « Je vais tâcher de vous ... » Il se releva, soudainement maladroit dans ses faits et gestes. Il tituba et manqua de s’effondrer sur le lit, se rattrapant de justesse à des rideaux. « Quoi ? » marmonna-t-il, les dents serrées. « Quoi ? » répéta-t-il plus fort en pressant ses mains sur son ventre, une ride creusée entre les yeux.

Caliel n’avait jamais ressenti le besoin d’emprunter la forme humaine et mortelle, dont les Génies pouvaient se prévaloir depuis le Triomphe de Sympan. Il était un Originel. Il n’avait jamais connu la faim, la soif ou la fatigue. Ces sensations étaient inconnues. Elles ne pouvaient pas lui manquer. Cela ne l’attirait pas. Il ne savait même pas ce que cela pouvait bien signifier. C’est pourquoi le Génie ne comprit pas tout de suite que, pour une raison nébuleuse, il avait été contraint de prendre ce corps matériel au détriment de son aspect éthéré. Il jeta un regard confus à la Reine des Magiciens, abandonnant l’espace d’un instant le masque froid et impassible qui recouvrait perpétuellement ses traits pour dévoiler un instant de faiblesse. « Que ... » Il attrapa sa tête entre ses mains, prêt à s’arracher les cheveux. Ses traits étaient figés. Il tomba aux pieds du lit en étouffant un juron. Son corps lui paraissait tellement lourd, presque incapable de supporter son propre poids. Il tremblait, le cœur au bord des lèvres. Ses doigts se crispèrent dans sa tignasse céruléenne, et il commença à taper son crâne contre le sol. Il ne comprenait pas ce qu’il éprouvait. C’était simplement horrible. Cet habitacle allait avoir sa peau, d’une manière ou d’une autre.

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Lun 25 Fév 2019, 21:58

Confessions entre les draps | Caliel  T7hb
Confessions entre les draps


« Oh ! ». Le son était sorti de la bouche de Lhyæræ qui, d’un geste un peu surpris, désigna l’homme du doigt. Edwina tourna le regard dans la direction de l’index. Ses yeux s’agrandirent très légèrement mais assez pour que l’on puisse lire l’étonnement sur ses traits. « Hum. » fit-elle, abandonnant par là même le fait de se justifier d’une quelconque manière sur la scène qui se déroulait dans sa chambre. L’Ondine était dans son lit et elles discutaient toutes deux de choses charnelles avec un entrain peu habituel. Que pouvait-elle dire ? Qu’il s’agissait d’une sorte de soirée pyjama ? Qu’elle venait d’avouer haut et fort qu’elle savait qu’il la trompait mais qu’il ne devait pas s’en inquiéter outre mesure puisque, de toute façon, elle n’était pas toute blanche non plus ; surtout dans ses fantasmes ? Non. Le mieux restait de ne rien spécifier au Génie. Leur mariage avait été façonné pour faire illusion et la chose marchait plutôt bien. Elle ne lui avait jamais demandé ce qu’il en pensait, comment il vivait son statut de Roi des Magiciens. Il lui rappelait bien trop son frère, d’un côté. Cela la gênait un peu. Finalement, peut-être qu’elle n’y mettait pas suffisamment du sien mais elle doutait que leur union puisse devenir fructueuse. Elle s’était déjà questionnée. Pourrait-il l’aimer, un jour ? Pourrait-elle l’aimer ? Les Djinn avaient cela d’agaçant qu’ils ne semblaient jamais sincères. Ils étaient des comédiens hors pair. Elle se pinça les lèvres un instant, essayant de faire fuir ses pensées. Les choses étaient parfaites comme elles étaient, point. Il jouait son rôle de façon magistrale et c’était tout ce qui comptait. Sans doute s’en voulait-elle de le connaître si peu, en réalité. Elle avait peur de ce qu’elle trouverait en creusant davantage. Le vide ? Ou son contraire ? « Oh, oui… » susurra-t-elle. Le médaillon, son habitacle. Il le lui avait confié bien avant leur mariage. Son sentiment de nostalgie pour une toute autre époque fut balayé par la réaction de Lhyæræ. Elle semblait confuse. Aussi, l’Impératrice Blanche crut bon d’intervenir, de façon plus officielle, afin de permettre à la Sirène de se reprendre. « Lhyæræ, voici Caliel Araé-Suellan, mon époux. Vous devez le connaître, au moins de nom. ». « Hum… Oui, évidemment. ». Elle cherchait toujours la raison de la réaction de l’homme, comme s’il était surpris de la voir ici, comme s’il la connaissait. Elle ne se souvenait pas l’avoir déjà rencontré, par le passé.

« Est-ce que vous allez bien ? » souffla Edwina, remarquant qu’il n’était pas aussi impassible que d’habitude, aussi énigmatiquement imperturbable. C’était cet état qui l’aidait, aussi, à rester distante malgré la proximité qu’ils se devaient d’afficher en public. Pour elle, il n’avait aucune faiblesse. « Il est vraiment blanc… » susurra Lhyæ à la seule adresse de la Magicienne. L’Impératrice Blanche plissa les yeux, incrédule face aux événements. « Caliel… Ce n’est pas drôle… » commença-t-elle, persuadée que, pour une raison obscure, il jouait la comédie. Qu’avait-il ? Que faisait-il ? Essayait-il de lui faire comprendre quelque chose ? Était-ce Lhyæræ qui produisait cet effet chez lui ? Était-elle sa maîtresse ? « Je ne sais pas pourquoi vous faites ça mais… ». Lorsqu’il s’écroula, elle se recula de surprise. « Caliel ? ». « Je crois qu’il est souffrant… ». « Mais il ne peut pas l’être ! » fit Edwina, légèrement agacée. « Vous êtes sûre ? ». « Je… C’est que… ». En réalité, elle ne l’était pas mais les souvenirs qu’elle avait de son frère et de son mari les montraient toujours parfaitement maîtres de la situation. Peu importe les événements, la magie qui courait dans leurs veines les rendait presque indestructibles. Ils restaient debout et stoïques là où bien d’autres avaient courbé l’échine depuis bien longtemps. De ce fait, le voir aussi mal lui semblait impossible. Elle commençait à s’inquiéter et à culpabiliser de son inaction jusqu’ici. Une partie d’elle-même continuait de croire qu’il se moquait d’elle et qu’il se relèverait en souriant de sa propre plaisanterie. L’autre partie, celle qui lui criait d'intervenir, commençait néanmoins à prendre le dessus. Quelque chose n’allait décidément pas.

Edwina finit par repousser les draps qui cachaient sa tenue de nuit et bascula sur le côté pour se mettre à quatre pattes, proche de son mari qui semblait être devenu dément. « Caliel ! Arrêtez maintenant ! » fit-elle d’une voix forte tout en lui attrapant les poignets. D’un geste un peu sec, elle les tira pour qu’il lâche son propre crâne et le força à se positionner sur le dos. Elle lui grimpa dessus et lui plaqua les mains au sol, de chaque côté de sa tête, avec toute la force dont elle était capable. Lhyæræ fixait la scène avec un sentiment mitigé. Elle n’était d’aucune utilité et avait, en même temps, l’impression d’être une spectatrice non souhaitée. Silencieusement, elle choisit de s’éclipser afin de donner de l’intimité au couple royal. La Souveraine lui raconterait probablement les événements ultérieurement. « Je ne sais pas ce que vous avez mais… ». Elle ne perdrait rien à essayer quelque chose. Ses paumes se mirent à briller faiblement, une douce lueur bleutée se répandant sur le corps du Génie. Elle tentait de le soigner, ne sachant pas si cela fonctionnerait sur lui. Si ce n'était pas le cas, elle aviserait. Par contre, si c'était une blague, elle sentait qu'elle allait réellement le tuer.

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Sam 10 Aoû 2019, 18:53




Quelques jurons s'échappaient des lèvres du Djinn. C’était plutôt inhabituel. Il mettait un point d’honneur à toujours être d’une courtoisie remarquable, à s’exprimer avec un langage plutôt soutenu, d’ordinaire. Oh … Il lui arrivait de se comporter comme un sale gosse, prétentieux et insupportable, voire carrément insolent et exaspérant - c’était d’ailleurs son comportement normal à mieux y réfléchir - mais toujours avec de beaux mots. Il n’était pas du genre à user de termes crus ou familiers. Pourtant, Caliel s’en donnait à coeur joie. Il utilisait la totalité du vocabulaire à sa disposition, dans tous les dialectes qu’il connaissait, et allait même jusqu’à faire des associations inédites, particulièrement imagées mais plutôt parlantes. Il se laissa néanmoins faire lorsque la Magicienne grimpa sur lui pour l’immobiliser. Il ferma les yeux, les traits figés dans une grimace pincée. Puis il commença à se détendre, et prit une grande inspiration. Il laissa passer quelques secondes, avant de rouvrir les yeux, pour les poser sur Edwina. « Ca va. » articula-t-il, péniblement. Il avait l’air maître de lui, même si ses poings restaient obstinément fermés et un peu tremblants. « Je … » Que pouvait-il bien dire ? Il ignorait tout de ce qu’il venait de se passer. C’était incompréhensible. Caliel ferma la bouche. Il préférait se taire. Il se mit à dévisager Edwina, détaillant son visage avec soin. Comme s’il allait pouvoir trouver la réponse à toutes ses questions, quelque part sur son front ou au fond de ses yeux. Il tendit une main vers la jeune femme, les doigts toujours un peu maladroits et frémissants. Puis il enfonça son index dans la joue de la Souveraine. Elle avait la peau douce et satinée. Un peu chaude. Il le sentait, parce que la sienne était froide, presque glacée. Ce n’était pas un geste tendre. Plutôt … Curieux. Il n’était pas censé sentir tout ça. « Mais … » Il fronça les sourcils. « Il … Hum ... C'est à dire ... Je ... » Il avait une espèce d’intuition mais se sentait un peu bête de ne pas en être certain. « Il y a quelque chose à manger ? J’ai faim. Je crois. » Il affichait une petite moue, penaud. En réalité, il essayait de donner le change. Il était complètement paniqué. Durant des siècles, il avait cherché à éprouver des sensations réelles, mortelles. Il avait été exaucé de manière un peu brutales. Beaucoup trop, en réalité. Il ne comprenait rien. Ca faisait mal. Tout se mélangeait. Il n’aimait pas ça. Caliel resta pensif quelques instants, avant de vouloir se relever d’un coup. Ses gestes étaient un peu brusques, et il passa rapidement ses mains sous les jambes et les aisselles de la Magicienne avant de se mettre sur ses pieds, en mode « même pas besoin de m’appuyer sur le sol j’ai des abdos en acier. » Mais quelque chose lui disait qu’il n’allait pas faire des pompes aujourd’hui, ses muscles n’allaient pas être d’accord. « Je suis ... » Il soupira. Certaines choses n’étaient pas faciles à dire, et cela en faisait partie. Il déposa la jeune femme sur le rebord de son lit, avec mille et une précautions. Il avait l’impression d’être un peu gauche et empoté. C’était sans doute le cas. « … dé ... » Que ça brûlait les lèvres ! « … so … » Il n’arrivait pas à savoir s’il était trop orgueilleux pour s’excuser ou simplement trop fier pour revenir sur ce moment de faiblesse. « … lé … » Il se racla la gorge. « Pour ... ça. » Il fronça un peu le nez, avant de reporter son attention sur ses propres mains. Tout était tellement étrange. Il grimaça à nouveau, moins de douleur que d’inconfort. Il ne comprenait rien à ce qui lui arrivait. Les traits un peu crispés, il balaya la chambre du regard, comme s’il voyait tout d’un oeil neuf. Puis il remarqua quelque chose. Ou plutôt, l’absence de quelqu’un. « Où est Lhyæræ ? » Il n’avait même pas remarqué son départ. A cause des sensations qui se mélangeaient et de la confusion de son esprit, il doutait même qu’elle ait jamais été présente. « J’ignorais que vous vous connaissez. » Il esquissa un petit sourire. Il aimerait beaucoup se présenter à la jeune Sirène.

Puis, dans le silence de la pièce, le ventre de Caliel gargouilla. Pas de doute : il avait faim. En même temps, il n’avait jamais rien mangé, de toute sa vie. Il avait espéré que ce moment arrive. Aujourd'hui, il regrettait. C'était tout bonnement insupportable.

Bénédiction ? Mon œil.

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Sam 30 Nov 2019, 00:41

Les lèvres de la Magicienne s’entrouvrirent lorsqu’elle sentit le doigt de son mari sur sa joue. Elle resta interdite un instant avant que ses lèvres ne se tordent. Elle s’empêchait de rire. C’était trop étrange et, même si elle ne l’avouerait sans doute pas, au-delà de sa crainte, ça lui faisait du bien de constater qu’elle n’avait pas épousé une sorte de machine. « Qu… ? » Edwina plissa les yeux. Qu’avait-il dit ? Ses pupilles faisaient de légers mouvements, illustration du sentiment partagé qui la hantait à présent. Il ne pouvait pas avoir faim. Elle l’observait, attendant une suite qui ne fut pas du tout celle qu’elle aurait pu normalement envisager. « Caliel, qu’est-ce que vous faites ? » lui demanda-t-elle lorsqu’il la souleva. Elle ne comprenait pas. Il semblait si faible, plus tôt, mais il arrivait quand même à la porter. Aussi, elle se mura dans un silence religieux le temps qu’il finisse sa phrase. En fait, elle cessa tout bonnement de parler jusqu’à ce que son ventre gargouille. Là, elle sourit. « Je vais m’occuper de ça. Mettez-vous entre les draps. » dit-elle d’une voix un peu autoritaire. Il l’inquiétait quand même. Elle répondrait à propos de Lhyæræ plus tard. Elle allait essayer de la retrouver. Elle ne devait pas être bien loin.

Une fois dans le couloir, elle tomba directement sur la Sirène. Elle était restée derrière la porte. « Alors ? » « Je ne sais pas. Il semble un peu perturbé… mais il a parlé de vous. » « Ah ? » « Je pense qu’il est malade… Vous ne voudriez pas rester avec lui le temps que je revienne avec de quoi manger et boire ? » L’Ondine regarda la porte un court instant puis acquiesça. En réalité, l’Impératrice Blanche n’avait pas besoin de descendre aux cuisines pour obtenir de la nourriture. Elle aurait pu la créer. Seulement, marcher un peu lui permettait de réfléchir à la situation, de s’extirper de celle-ci pour mieux l’envisager dans son ensemble. Les Djinn pouvaient-ils être maudits ? Y avait-il quelque chose qu’il lui cachait ? Était-il devenu autre chose ? Et s’il était Magicien à présent ? Peut-être qu’ils pourraient mieux se comprendre s’il était moins… lui. Elle ne vivait pas si bien ce mariage. Elle l’avait souhaitée ou, plutôt, il lui avait été imposé par les Chanceliers, mais ce n’était pas franchement l’idée qu’elle s’en faisait. Elle aurait aimé qu’ils fassent des choses ensemble, plus, qu’ils finissent sans doute par s’aimer et qu’ils le fassent. Sa ressemblance avec son frère était tout de même importante.

Lhyæræ entra de nouveau dans la pièce. Sortir du lit lui avait donné un peu froid et elle ne se fit pas prier pour y retourner, s’installant à gauche du Roi. « Votre femme m’a dit que vous étiez malade. » lui dit-elle en s’appuyant contre l’oreiller qu’elle avait quitté un peu plus tôt. Sa place était encore chaude et elle soupira d’aise. L’Ondine n’aimait pas spécialement les hommes. Elle les trouvait inférieurs. Aussi, elle n’y alla pas par quatre chemins. « Vous devriez peut-être penser à faire l’amour à votre femme. Elle nourrit de sacrés fantasmes qui pourraient la mettre dans l’embarras. Je ne comprends pas pourquoi vous allez voir ailleurs alors que vous l’avez elle. Ce serait moi votre épouse, je vous aurais déjà fait castrer. » dit-elle en enlevant les couches de vêtements superflues. Elle lui sourit ensuite, pensive.

Lorsque la Magicienne entra de nouveau dans la pièce, elle portait un plateau rempli de différents aliments. Deux bouteilles de vin la suivaient en flottant, accompagnées de trois verres. Elle s’arrêta un instant en voyant le duo dans son lit puis sourit. Finalement, il semblait que la soirée serait bel et bien une soirée pyjama, avec un invité supplémentaire. « J’ai amené de quoi grignoter et boire. » dit-elle en s’avançant. Elle lâcha ce qu’elle tenait et les différents objets vinrent se déplacer lentement pour se positionner au-dessus du lit, de façon à ce que chacun puisse se servir sans risquer qu’un faux mouvement renverse le tout. « Je pense que vous avez dû faire connaissance. » continua-t-elle en se déshabillant un peu avant de se glisser entre les draps. Elle ne voyait pas vraiment Caliel comme une menace. Ils n’avaient jamais rien fait. Elle servit trois verres de vin par magie, chacun d’eux venant flotter à côté de son propriétaire attitré. Ses yeux vinrent rencontrer ceux de Caliel. « Et si vous nous faisiez part de ce qu’il vous arrive ? Vous m’avez inquiétée. »

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