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 [IX] Du baume au coeur [Nikolaz]

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Mar 12 Juin 2018, 22:47

Catégorie de quête : IX. Apprentissage
Partenaire : Nikolaz [Anîhl]
Intrigue/Objectif : Alors que Nikolaz et Samaël donnent tous les deux un coup de main pour soigner les Anges rescapés de la Chasse, ils sont réquisitionnés pour réaliser des nouveaux onguents/baumes/crèmes, ce qui est l'occasion d'apprendre de nouvelles choses
Délicatement, à peine le toucher d'une aile de papillon, Samaël prit la main du jeune homme dans la sienne. Mais ce dernier tressaillit quand même. La peur qu'il éprouvait flottait dans l'air tel un parfum aux effluves douceâtres. L'Okan ne bougea pas, sa paume immobile tenant soutenant celle de l'autre homme. Il ne le brusquerait pas, ferait à son rythme. Le Sonu venait à peine d'être libéré des griffes démoniaques. Les seuls contacts qu'il avait connu dans sa réincarnation, c'était ceux de la douleur. Il lui faudrait du temps pour ne plus avoir peur à chaque fois que quelqu'un le toucherait. Mais son calvaire était terminé. Il était aux Jardins de Jhen à présent. Le silence s'était installé entre eux, mais il n'était pas pesant. Inquiet et scrutateur de la part du fraîchement libéré, comme pour essayer de déterminer qui il avait en face de lui. Sam ne s'en formalisait pas. Quand la main posée sur la sienne ne tressaillit plus, il se mit calmement à nettoyer les plaies présentes autour du poignet, témoignage des chaînes si longtemps attachées qu'elles avaient fini par laisser leur marque dans la peau.

Il entreprit de faire la même chose avec l'autre poignet et avec les deux chevilles du blessé. Après quoi, il le laissa en paix. C'était déjà pas mal. Même si le gamin – il ne pouvait s'empêcher de penser à lui tel un gamin qu'il fallait protéger – n'avait dit mot, au moins, il n'était pas resté totalement prostré et s'était intéressé à ce qui se passait autour de lui et aux soins qu'on lui prodiguait. Il fit pivoter les roues de son fauteuil et gagna l'extérieur. Cela lui prit deux fois plus de temps qu'en temps normal parce qu'il n'avait nullement l'habitude de manier un tel engin. Quant il atteint enfin la sortie, il s'y installa, posant ses coudes sur ses genoux, appuyant son menton sur ses poings joints. Il aurait dû être plus prudent, plus réfléchit. S'i se retrouvait dans cette situation, c'était uniquement du à sa bétise. Enfin, il s'en sortait plutôt pas mal. Il n'avait rien d'irrémédiable, d'à long terme. Sa colonne n'avait simplement pas vraiment aimé la chute sur les Terres Arides. Attendre, c'était tout ce qu'il avait à faire et ça se remettrait tout seul et dans pas si longtemps que cela.


Ah, Samaël, je te cherchais. J'aurai besoin d'un coups de main pour m'aider à préparer des onguets. Avec l'arrivée des rescapés de la chasse, on a bien entamé nos réserves.

Une Ange, la trentaine, des cheveux noir de jaie coupés aux épaules et un regard vert émeraude s'était portée aux côtés de l'Okan.

Je veux bien t'aider, Célie, mais ceci n'est pas un art que j'ai pratiqué.

Des onguents, des baumes et des crèmes, ça, il en avait déjà utilisé plus d'une fois. Tout bon guerrier s'en faisait une réserve, quoiqu'il advienne. Par contre, il s'était toujours contenté de se les procurer auprès d'apothicaires, moyenant quelques pièces ou du truc.

Ce n'est pas grave. J'en profiterai pour t'apprendre … D'ailleurs, tu n'as qu'à aller chercher le nouveau … Nikolaz je crois. Comme ça, je pourrai vous inculquer mon savoir en même temps. Vous n'aurez qu'à me retrouver dans la pièce du fond.

Samael regarda s'éloigner la jeune femme dans les dédales du bâtiment qui servait d'hospice avant de reporter son attention autour de lui. Maintenant, il fallait qu'il trouve ce Nikolaz. Cela ne lui prit pas tropde temps car après tout, le lieu n'était pas si grand que cela.

Nikolaz, c'est ça ? Viens, suis moi, Célie a besoin de nous pour l'aider à réaliser des onguents.

Puis il refit traverser les lieux à son fauteuil roulant en direction de la pièce qui lui avait été indiqué plus tôt. Cette dernière n'était pas très grande mais était suffisante pour acceuillir trois personnes sans qu'elles ne se bousculent, en plus du mobilier déjà présent. En son centre se trouvait une grande table de bois massif, rectangulaire. Des pions et des mortiers, des récipients, des pots et des morceaux de tissus propres se trouvaient dessus. Les murs étaient recouverts d'étagères, sauf en face de l'entrée où se trouvait une autre porte et une fenêtre, donnant sur un jardinet. Chaque étagère contenait différents pots étiquetés, des petites bouteilles, contenant des essences, des huiles diverses et variées, des plantes séchées et bien d'autres choses encore qu'il était difficile d'identifier tant que l'on n'avait pas le nez dessus.

Au fait, je ne me suis pas présent. C'est Samaël

Post I
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Dim 24 Juin 2018, 17:44

Dix jours s’étaient écoulés depuis la mission de sauvetage des Anges rescapés des Terres Arides. Dix jours, qui avaient vu défiler dans les Jardins de Jhën de nouveaux arrivages de blessés, qui portaient tous sur eux la marque de la vie chez les Démons.
Nikolaz avait évité d’aller à leur rencontre, dans un premier temps. Le seul souvenir de ce qu’il avait vu dans les plaines le hantait et il se croyait incapable d’affronter plus d’horreur. Il avait préféré s’occuper de son installation dans les Jardins. Mais ça avait été réglé rapidement : dès le retour de leur expédition, Anita était venue vers Nikolaz et lui avait offert de l’héberger, le temps qu’il se trouve une situation plus stable.
Il dormait donc désormais sur une couchette dans la pièce à vivre. Comme il n’avait pas tardé à le comprendre, les Anges des Jardins vivaient modestement et avaient l’habitude d’accueillir, au moins temporairement, des inconnus chez eux, du fait de l’arrivée régulière de nouveaux venus sur leur territoire. L’Ultimage, comme l’avait expliqué Anita à Nikolaz, avait certes usé de ses dons pour faire du petit village une réelle cité capable d’accueillir tout ce monde, mais la population des Jardins était en constante mutation et les hautes maisons se retrouvaient la plupart du temps à accueillir en leur sein des dizaines d’individus, répartis entre les étages.
Gêné à l’idée d’abuser de la gentillesse d’Anita, Nikolaz passait le moins de temps possible dans la maison et consacrait le plus clair de ses journées à arpenter les rues des Jardins. Malgré les récents événements, il ne se lassait pas d’observer les Anges dans leur quotidien. Tout lui semblait plus paisible que chez les Réprouvés. Les Anges étaient plus ouverts, plus chaleureux, plus généreux. La vie paraissait plus simple chez eux.
Quand il s’adonnait à ce genre de réflexions, Nikolaz faisait tout pour oublier le bâtiment de l’infirmerie qui, plus imposant que toutes les autres bâtisses des Jardins de Jhën, jetait une ombre au tableau et rappelait à chaque instant la plaie à vif du peuple angélique.
Une ombre que le jeune homme n’avait pas pu ignorer longtemps.
Après avoir assisté à l’arrivée d’un nouveau groupe d’Anges mutilés, Nikolaz, la gorge serrée, leur emboîta le pas en direction de l’infirmerie, presque malgré lui. Il savait ce qu’il y trouverait et cela lui était insupportable à l’avance mais rester les bras croisés plus longtemps était bien plus insoutenable.
Il se joignit au groupe de blessés, qui était déjà escorté par une poignée d’habitants des Jardins.
-Prends appui sur mon bras, invita-t-il l’une des victimes, qui lui adressa un regard reconnaissant.
Nikolaz avait rapidement assimilé le fait qu’aux Jardins, la plupart des gens se tutoyaient entre eux. La communauté angélique ne s’arrêtait plus aux barrières qu’érigeait le formalisme.
Nikolaz escorta le groupe vers l’infirmerie, en tentant de ne montrer aucun signe de faiblesse à l’homme qui s’appuyait de tout son poids sur lui. Les gémissements qu’il laissait échapper de temps à autres lacéraient déjà la poitrine du jeune homme. Il inspira profondément pour se calmer. Il devrait être prêt à affronter l’intérieur de l’hôpital. Il gravit la pente douce qui menait à la bâtisse d’un pas réglé sur la lenteur de son escorte. Puis ils entrèrent dans les bâtiments et furent presque aussitôt accueillis par du personnel, manifestement débordé.
-Merci, lança rapidement l’un d’entre eux à l’intention de Nikolaz, tout en inspectant les plaies du blessé avec expertise.
-Si vous avez besoin d’aide quelque part, je suis à votre disposition, répondit le jeune homme après avoir jeté un rapide coup d’œil autour de la grande pièce.
Le médecin leva les yeux vers lui.
-Il y a toujours besoin d’aide, ici, répondit-il avec un faible sourire. Les volontaires affluent mais il nous faut toujours plus de bras.
Nikolaz acquiesça, ne sachant qu’ajouter.
-Nos stocks d’onguents s’amenuisent, lança l’homme en s’éloignant déjà, le bras du blessé passé sur ses épaules. Il faut les reconstituer. Je vais prévenir Célie que tu es disponible.
-D’accord, répondit Nikolaz, mais je n’ai jamais…
Il ne finit pas sa phrase, car son interlocuteur ne l’écoutait plus. Nikolaz demeura planté là, indécis. Il ne savait pas qui était Célie, ni où se confectionnaient les onguents. Il finit par faire quelques pas hésitants dans la salle, dans l’espoir de tomber sur un panneau fléchant le laboratoire.
Il arpenta les rangées de lits, qui avaient été aménagées partout où il y avait de la place. Si l’ensemble des Jardins avait un aspect calme et ordonné, l’infirmerie révélait en son sein la véritable situation du peuple angélique : déstabilisé et exsangue. Des médecins couraient dans tous les sens, l’air aussi débordé que leur collègue auquel avait parlé Nikolaz. Ils avaient tous l’air épuisé.
-Excuse-moi, osa-t-il demander à l’une d’elles qui ne semblait pas aussi pressée que les autres, où se fabriquent les onguents, ici ?
Intimidé, il avait balbutié dans un naciaze approximatif. En quelques jours dans les Jardins, il avait plus progressé dans la langue qu’en plusieurs années d’études à Lummaar’Yuvon, mais il n’en était encore qu’aux bases.
-Les laboratoires sont au fond du couloir, lui indiqua-t-elle avec un geste de la main. Je suis désolée, je n’ai pas le temps de t’y accompagner.
Elle était donc finalement pressée, elle aussi.
-Merci, répondit Nikolaz.
Il s’enfonça dans le couloir qu’elle lui avait indiqué, s’éloignant quelque peu de l’activité foisonnante de la salle principale. Mais il n’avait pas fait quelques pas qu’il se fit aborder par un homme en fauteuil roulant. Surpris qu’il connaisse son nom, Nikolaz demeura muet et se contenta de suivre l’homme vers les laboratoires. C’était un Ange dont les cheveux blonds et ondulés lui tombaient sur ses larges épaules. Il n’avait pas l’air de quelqu’un qui avait passé sa vie entière dans un fauteuil roulant, ni qui avait l’intention d’y rester longtemps.
Ils entrèrent dans une petite salle surchargée de flacons et d’odeurs. Nikolaz explora rapidement le laboratoire du regard, jusqu’à ce que son guide se présente.
-Samaël, répéta Nikolaz d’un ton respectueux.
Il avait l’intime conviction que cet homme occupait une place importante auprès des siens. Cela transparaissait dans son port de tête haut et son regard incisif. Nikolaz se sentit stupide de ne pas connaître les personnalités importantes de son propre peuple.
-Je n’ai jamais préparé d’onguents de ma vie, avoua-t-il.
Il s’approcha des tables ensevelies sous des montagnes d’ingrédients.
-Mais je reconnais la plupart de ces plantes, constata-t-il avec soulagement.
Il devait bien cela à ses origines réprouvées. Et, s’il n’avait jamais préparé de crèmes soignantes lui-même, il avait vu sa mère le faire sous ses yeux plus d’une fois.
Empli d’une éphémère assurance, il attrapa quelques bocaux et les aligna devant lui sur la table.
-On devrait avoir besoin de ça…
À ce moment, une femme surgit dans la pièce et Nikolaz se retourna.
-Ah, je vois que vous êtes prêts à commencer, lança la nouvelle arrivante d’un ton énergique. Je n’ai pas le temps de rester avec vous pendant toute la confection des onguents dont nous avons besoin, mais je vais vous montrer comment faire.
Nikolaz se recula rapidement de la table, déjà un peu honteux d’avoir touché au matériel sans autorisation. La femme, qu’il supposait être Célie, s’approcha à son tour et inspecta les ingrédients d’un œil expert. Nikolaz échangea un rapide regard avec Samaël, plein d’attente.
Célie parut un peu surprise devant la sélection de Nikolaz et elle se tourna brièvement vers lui.
-La bourrache sert plutôt aux femmes enceintes, mais le reste est bon, commenta-t-elle avec un rapide sourire.
Nikolaz hocha la tête, partagé entre la gêne et le plaisir.
En quelques gestes et explications précis, Célie leur montra comment préparer une crème anti-inflammatoire. Nikolaz s'efforça de retenir toutes les étapes, dont il lui semblait qu'elle déversait les explications à toute vitesse.
-On va commencer par ça, conclut-elle. Je reviendrai dans une heure, j'ai des choses à faire en attendant. Je compte sur vous.
Sans plus de cérémonie, elle disparut de la pièce aussi vite qu'elle y était apparue. Nikolaz prit une inspiration et se tourna vers Samaël, qui n'avait pas prononcé un mot de toute l'intervention de Célie.
-Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris, elle a parlé si vite, avoua Nikolaz. J'espère que nous y arriverons quand même.

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Jeu 09 Aoû 2018, 19:18

Samaël observait le blond aux yeux bleus qu'on lui avait demandé d'aller chercher. A la façon qu'il avait de regarder autour de lui et de se comporter, cela semblait être un fraîchement débarqué. Plus du côté Réprouvé que du côté Démon vraisemblablement. Et tant mieux pour lui. Cela voulait dire qu'il était normalement moins traumatisé. Il disait n'avoir jamais préparé d'onguent et pourtant, il commençait à choisir des éléments, presque naturellement, comme s'il s'y connaissait un peu. C'était en tout cas déjà beaucoup plus que ce que ne savait faire lui-même l'handicapé provisoire. Il s'apprêtait à le lui faire remarquer quand Celie entra dans le local. Apparemment, l'effervescence ne s'était pas calmée car elle leur annonça qu'elle ne pourrait pas rester avec eux et se contenterait juste de leur montrer comment réaliser les pommades avant de les laisser se débrouiller seuls.

 N'ai pas d'inquiétude. A deux, nous arriverons bien à nous rappeler tout ce qu'elle a dit. Et puis, si nous nous trompons, pas grave, nous recommencerons. C'est ainsi que nous apprendrons. C'est ainsi que nous devons contribuer, même si cela peut paraître insignifiant.

Le paraplégique fit couliser son fauteuil jusqu'à la grande table où il le bloqua pour faire en sorte qu'il ne se mette pas à rouler tout seul

Bon … Récapitulons. Commençons par mettre le materiel nécessaire sur la table. On a besoin de quoi déjà ? … Un récipient pour faire cuire le tout, des bocaux pour quand ça sera fait, le truc huileux …. Le macérât huileux et la cire. Par contre, je n'arrrive pas à me souvenir de la plante qu'elle a mentionné. Celle que l'on doit utiliser pour faire de l'anti-inflammatoire. Je crois qu'elle a mentionné le cassis mais je n'en suis pas certain. Qu'est ce que tu en dis ?

Pendant qu'ils discutaient, ou plutôt que l'Ange parlait tout seul, il avait étalé devant lui ce qui allait être nécessaire. Ou tout du moins, ce qu'il avait pu attraper sans bouger de sa place. Il ne manquait plus que le fameux macérat huileux à prendre, s'ils arrivaient à se souvenir de la plante. Sinon, ils étaient bons pour aller demander à Celie alors qu'elle venait à peine de quitter la pièce. Il fallait reconnaître que cela la foutait un peu mal.

Ensuite, les étapes. Prendre un pot remplit d'eau et le mettre à mijoter sur le feu. Dedans, mettre un pot plus petit, contenant l'huile et la cire qu'on aura préalablement coupée en morceau. Faire fondre le tout. Occupons nous déjà de ça.

De toute façon, tant que le tout n'avait pas fondu, ils ne pouvaient pas passer à la suite. En fait, le processus était plutôt simple en lui même. Enfin, celui-là. Tant qu'elle ne leur demandait pas de fabriquer eux-même l'huile, ça pourrait aller. Surtout que, même s'il ne connaissait pas le processus exact, l'antédiluvien savait que cela demandait un certain temps de repos. Peut être qu'ils pourraient tenter d'en préparer par la suite, s'ils observaient qu'ils avaient fini ou qu'il allait en manquer. De toute façon, cela ne pouvait qu'aider et ça ne serait pas perdu. Mais en attendant, ils avaient un autre travail à effectuer.

Cela fait longtemps que tu es arrivé ? Tu as trouvé où t'installer ?

Ils s'étaient finalement souvenu de la plante que Celie avait cité. En fait, elle en avait même cité plusieurs donc ils pouvaient en faire différentes sortes. Enfin, ils en étaient pas encore là. Déjà faire une première tournée sans faire d'erreur, ça serait pas mal. Faire chaque chose en temps et en heure. Et à présent, c'était la cuisson. Il fallait touiller et remuer régulièrement pour être certains qu'aucun grumeau ne se forme ou ne reste collé au fond du récipient.

Alors comme ça, tu connais un minimum les plantes. Ce sont tes parents qui t'ont appris ?

Lentement, le tout était en train de fondre et de se mélanger. Ils avaient mis un peu les dosages au pif. Plus de macérât huileux que de cire, mais comme ils n'avaient pas peser au grain de poussière exact et que c'était la première fois qu'ils le faisaient, l'un comme l'autre, ce serait la surprise. De plus, il fallait dire que ce n'était pas ce qu'il y avait de plus facile que de faire mouvoir un fauteuil roulant dans cette pièce exiguë. Car finalement, Samaël s'était rendu compte que quasi rien ne se passerait autour de la table et que ça ne servait à rien de s'y bloquer.

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Ven 26 Oct 2018, 16:09

Malgré le ton rassurant de Samaël, Nikolaz se sentit tout de même un peu perdu à mesure que la confection des onguents avançaient. Son aîné disait certes ne s’être jamais essayé à cette tâche, il avait parfaitement retenu la plupart des étapes édictées par Célie et manipulait avec aisance le matériel, malgré son handicap. Après être demeuré bredouille quelques instants, Nikolaz se reprit et tâcha de se rendre utile.
-Oui, elle a parlé de cassis, bredouilla-t-il lorsque Samaël exprima son hésitation.
Le jeune homme attrapa un bol et des fioles et entreprit d’imiter les gestes de son collègue. Ce dernier, à l’opposé de Nikolaz, paraissait parfaitement détendu et parlait d’une voix tranquille tout en s’affairant. Le jeune homme ne pouvait s’empêcher de le regarder, lui, plus que ses mains travailleuses. Il n’avait aucune idée de la place qu’il occupait dans la diaspora angélique mais il lui semblait incroyablement assuré et compétent. Nikolaz frémit. Serait-il un jour aussi charismatique ?
Il s’arracha à ses pensées pour suivre les consignes que répétait Samaël. Chaque étape était remplie de mots nouveaux pour le jeune homme et il dut demander à son aîné de les reprendre et de les lui expliquer. C’était frustrant. Nikolaz avait la sensation d’être un étranger, qui ne connaissait ni les coutumes, ni la langue des autochtones. À certains moments, Nikolaz se sentait horriblement différent aux Jardins de Jhën ; pire encore, il ne se sentait pas vraiment Ange.
Le jeune homme respira profondément et desserra les dents. Il lui fallait toute sa concentration s’il ne voulait pas rater sa préparation. Il mit le double d’application à écraser les herbes au mortier.
Il était si absorbé par sa tâche qu’il mit un peu de temps à réaliser que Samaël lui avait adressé une question. Il finit par relever le nez et ralentir ses mouvements.
-Je suis ici depuis… dix jours, répondit Nikolaz, qui butait toujours sur les nombres. Je dors chez une Ange très généreuse.
Il rougit un peu, gêné. Il n’avait pas envie que Samaël interprète cela de la mauvaise manière. Le jeune homme débordait de gratitude à l’égard d’Anita mais il ne la voyait pas du tout sous un angle romantique. Il ne savait pas quelles étaient les coutumes de mariage chez les Anges – il avait simplement remarqué qu’il y avait beaucoup plus de couples mariés ici qu’à Lummaar’Yuvon. Toujours était-il que chez les Réprouvés, on lui avait enseigné que le mariage se faisait par amour et non par obligation. Un frisson lui parcourut l’échine lorsque la pensée le traversa qu’Anita attendait en fait peut-être de lui qu’il l’épouse en échange de son hospitalité.
Horrifié, il chassa cette réflexion de son esprit du mieux qu’il put. Samaël s’intéressait encore à lui.
Parlant un peu plus fort pour couvrir le bruit de la concoction qui bouillonnait, il répondit à l’interrogation de l’Ange :
-Je viens de Lummaar’Yuvon. Tout le monde connaît les plantes, là-bas.
Il ne voulait pas songer à ses parents. Il avait senti son propre visage se fermer à leur simple évocation. Ils lui manquaient, mais repenser à eux réveillait également l’amertume diffuse qu’il éprouvait à leur égard depuis bien longtemps. Il se demanda s’ils pensaient à lui, de temps en temps. Il préférait ne pas le savoir.
Pour se changer les idées, Nikolaz entreprit de remuer un peu la préparation. Elle dégageait désormais une odeur entêtante de plantes et embaumait toute la pièce. C’était un parfum un peu écœurant.
-Tu penses que ça va être réussi ? demanda-t-il à Samaël, lui-même un peu dubitatif.
Il tourna le regard vers l’homme. Maintenant que celui-ci lui avait posé des questions, il avait envie de faire de même, mais il était intimidé. C’est pourquoi il laissa un silence prendre place et s’étendre, seulement égayé par l’éclatement des bulles dans la décoction.
-Je pense qu’on peut couper le feu, finit-il par dire lorsque le mélange se mit à épaissir, comme l’avait indiqué Célie.
Alliant le geste à la parole, il se pencha et éteignit les flammes sous le récipient. Il attrapa des flacons et les aligna devant lui en attendant que le mélange refroidisse.
-Quel métier exerces-tu ? osa-t-il enfin demander à Samaël une fois l’opération terminée.
Un peu excité à l’idée d’avoir eu le courage de s’exprimer, Nikolaz posa les doigts sur la casserole, prêt à la manipuler. Mais il les retira aussitôt, traversé de la douleur aiguë de la brûlure.
-Aïe ! s’exclama-t-il en Zul’Dov.
Il attrapa ses doigts rougis dans l’autre main et réprima un juron.
-Je suis bête, pardon, s’excusa-t-il en essayant de ne pas faire passer sa voix pour un gémissement.
Il plongea les doigts dans le bol d’eau resté sur la table après leurs opérations et poussa un léger soupir de soulagement lorsque le froid apaisa quelque peu la douleur.

Post II
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Mer 12 Déc 2018, 22:03

Le jeunot n'était pas très bavard. En fait, il ne paraissait pas à l'aise du tout. Samaël essayait de détendre l'atmosphère mais pour le moment, cela n'avait pas l'air de bien fonctionner. Il ne savait pas si c'était lui qui intimidait le garçon, si c'était dû au fait qu'il venait juste d'arriver aux Jardins de Jhen ou bien si c'était tout simplement son comportement habituel. Le paraplégique provisoire ne souhaitait pas non plus s'imposer. Il essayait juste de se montrer avenant et de faire tranquillement la conversation pour faire connaissance. S'il voyait que cela ne fonctionnait pas, il arrêterait ses efforts et continuerait à faire ce que Célie leur avait demandé sans plus un mot. Après tout, lui aussi pouvait être un adepte du silence quand il le souhaitait. Quoiqu'il en soit, les deux Anges réalisaient les gestes en même temps, l'antédiluvien répétant quelque fois certains mots ou donnant leur définition au plus jeune. Il se demandait s'ils étaient toujours employés ou si c'était lui qui employait du vocabulaire quelque peu désuet. Au vue du temps qu'il avait passé à dormir, c'était fort probable. Il faudrait qu'il se renseigne à ce sujet … Comme sur bien d'autres choses.

On verra bien. Après, je pense que si Célie nous a donné cette tâche et nous a laissé seul, c'est que cela ne doit pas être bien compliqué et que l'on doit pouvoir se débrouiller tous les deux sans besoin d'aide. Au pire, nous verrons bien quand elle viendra rendre son verdict.

Nicolaz ne semblait pas très confiant quant à ce qu'ils venaient de faire. Samaël n'avait aucune idée quant au fait que cela soit réussi ou on mais il n'était pas du genre à se montrer pessimiste, ou en tout cas, pas pour des choses aussi simples et basiques. Après, il était vrai que cela la foutrait un peu mal s'ils s'étaient totalement trompés et avaient gâchés des matériaux pour une mixture qui ne vaudrait rien. Mais il n'y avait pas de raison au fait qu'ils soient tombés complètement à côté de la plaque. Ils avaient beau ne pas s'y connaître l'un comme l'autre, ils avaient quand même un cerveau et ils savaient s'en servir. Enfin, il fallait l'espérer sinon, c'était mal barré. Le Sonu prit un peu les choses en main en voyant qu'il était temps d'arrêter la cuisson de la concoction. Il installa les bocaux devant eux, prêts à être remplis, laissant refroidir un peu la mixture avant de la versée dedans. Etait-ce d'avoir agis ou bien parce qu'ils arrivaient à la fin de leur préparation, quoi qu'il en soit, il se mit à son tour à poser des questions, alors qu'il n'avait fait jusque là que répondre à celles posées par l'Okan.

Je suis apprenti prêtre pour le culte de Thalos, Aether de la Lumière. Tu pourras venir y faire un tour quand tu auras le temps.

Certainement distrait par leur discussion, le jeune homme commit une erreur d'inattention en attrapant le récipient chaud à mains nues. Il le relâcha immédiatement, sans que celui-ci ne se renverse, mais c'était trop tard, la blessure était déjà là. Instinctivement, sous la douleur, il avait employé la langue qu'il avait utilisé depuis sa naissance. L'Ange reconnût la structure du Zul'Dov. Il aurait été incapable de dire ce que cela signifiait même si l'intonation laissait assez facilement deviner. Après tout, quelque soit le langage, les gros mots se prononçaient sur le même temps à chaque fois. Quoiqu'il en soit, le blessé avait plongé son doigt dans l'eau fraîche pour apaiser la brûlure. A présent, il se traitait d'idiot, en langage courant. Attrapant son doigt, Samaël passa sa main dessus, usant de sa magie de soin pour faire disparaître la cloque qui était déjà en train d'apparaître.

Mais non, il ne faut pas dire cela, ça peut arriver à tout le monde. Je suis sur que si on posait la question à Celie, elle aurait une centaine d'anecdotes du même genre à nous raconter, si ce n'est plus. Il ne faut pas t'en faire pour ça. Tout le monde s'est déjà coupé au moins une fois en épluchant des légumes … Là, c'est la même chose. La prochaine fois, tu seras juste plus prudent.

Le paralysé lui sourit avant de relâcher sa main, son travail de soin étant terminé. Il regarda autour de lui avant de reporter son attention sur le blond.

On aurait certainement pu utiliser un onguent pour apaiser cela mais user de magie de temps en temps ne peut pas faire de mal. Et puis, nous sommes faire pour cela.... Aller, finissons de remplir ses récipients avant de prévenir Célie.


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Mar 18 Déc 2018, 15:10

Nikolaz observa avec curiosité Samaël attraper sa main et faire disparaître sa blessure d’un geste rapide. Le jeune homme savait qu’il était doué du même pouvoir pour soigner les blessures, mais il n’avait jamais été très habile dans l’exercice de la magie d’une manière générale ; les Réprouvés de Lummaar’Yuvon, qui avaient un goût prononcé pour le travail manuel, privilégiaient la force physique à la manipulation des pouvoirs de l’esprit, et s’ils s’y adonnaient, ils préféraient les sorts qui permettaient d’ensemencer plus vite les graines ou de déplacer plus facilement le foin.
-Merci, répondit-il à Samaël lorsque celui-ci l’eut en outre rassuré par des paroles tranquillisantes. Ce pouvoir est très utile. Il doit être très demandé à l’infirmerie.
Nikolaz se fit la réflexion que s’il s’entraînait correctement, il pourrait un jour se rendre utile de la même manière dans ces bâtiments.
-C’est peut-être trop demander, osa-t-il ajouter, mais ce serait super si tu pouvais m’aider à m’améliorer dans l’utilisation de ce pouvoir.
Pour illustrer son propos, il tendit son avant-bras, sur lequel restait une égratignure comme signe de sa récente escapade dans les plaines, et actionna son pouvoir de guérison. La plaie rétrécit à peine sur les bords, avant que le pouvoir ne fasse plus du tout effet. Nikolaz haussa les épaules.
-Pas très impressionnant, commenta t il avec un petit sourire.
Sur ces mots, il se remit à la tâche, faisant attention à ne pas se brûler une nouvelle fois.
-Parle-moi du culte de Thalos, reprit-il après quelques instants de silence appliqué. Est-ce que beaucoup de gens le pratiquent, ici ?
Nikolaz savait avant même d’arriver aux Jardins de Jhën que la question de la religion serait un terrain glissant entre lui et les autres Anges. En effet, les Anges étaient traditionnellement de fervents disciples des Aetheri et depuis son arrivée aux Jardins, Nikolaz avait eu l’occasion de croiser de multiples temples. Or, les Réprouvés étaient le seul peuple des Terres à vénérer non pas les Aetheri ou Sympan, mais les Zaahin. Le jeune homme avait été élevé dans cette croyance et malgré l’ardeur de son désir de s’intégrer à son peuple aux ailes blanches, il ne pouvait faire une croix sur la foi que lui avaient transmis ses parents toute sa vie durant. Il n’osait en parler avec personne, même s’il se doutait que d’autres Anges, venus comme lui de terres réprouvées, devaient avoir été élevés dans la même croyance que lui et étaient désormais confrontés au même dilemme. À ses yeux, les Aetheri étaient des dieux étrangers. De plus, il voyait les dégâts qu’avait provoqué Sympan sur les peuples qui avaient décidé de se rallier aux Aetheri ; les Anges se retrouvaient privés de descendance et les Réprouvés, contraints de choisir leur camp pendant la guerre, étaient obligés de verser le sang pour s’en assurer une. Cela ne donnait pas à Nikolaz une très bonne image de ces dieux lointains, même s’il était allé sans broncher déposer des offrandes au temple avec Anita, la dernière fois.
Mais il avait malgré tout la volonté d’en apprendre plus sur les Aetheri. S’il voulait s’intégrer vraiment à son peuple, il lui faudrait connaître par cœur ses mœurs. Et peut-être qu’un jour, il se mettrait à croire aux Aetheri – seuls les Zaahin le savaient.
Cette pensée paradoxale arracha un léger sourire à Nikolaz, même si sa situation inconfortable n’avait rien de drôle en soi.
Les fioles étaient désormais toutes remplies de l’onguent et soigneusement alignées sur la table.
-Je suis content qu’on ait fini, lança Nikolaz avec un sourire.
Malgré ses incertitudes, il était fier de lui et se sentait utile pour la première fois depuis son emménagement chez Anita.
-Célie a dit qu’elle reviendrait au bout d’une heure, je crois, ajouta-t-il. Elle ne devrait pas tarder.
Comme si elle avait attendu qu’il dise cela, la femme surgit dans l’encadrement de la porte, laissant entrer avec elle la rumeur de centaines de voix lointaines. L’ambiance ouatée du laboratoire faisait facilement oublier qu’ils se trouvaient en réalité dans un lieu où d’innombrables blessés séjournaient chaque jour.
La porte se referma et le silence retomba.
-Ah, vous avez fini, on dirait ! s’exclama Célie sur le même ton énergique qu’au début. Je vous remercie vraiment de votre travail, chaque main supplémentaire mise à la pâte est un gain de temps énorme pour nous.
-Ce n’est rien, répondit Nikolaz avec un sourire. Heureusement que Samaël était là, il a fait presque tout le travail.
-Voyons voir ça, lança Célie en s’approchant du plan de travail. Si tout est en ordre, je n’exclus pas d’abuser encore de votre générosité pour vous demander de m’aider à ranger les onguents et deux ou trois autres bricoles. Est-ce que ce serait possible pour vous ?
-Je suis disponible, répondit le jeune homme.
Il tourna un regard d’interrogation vers Samaël.

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[IX] Du baume au coeur [Nikolaz]

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