J'étais fatigué et les marches, que je connaissais que trop bien, me parurent soudainement bien plus grande. Je soupirais et je me lançais, dans un dernier effort, à leurs ascensions. J'étais ravi d'arriver à leur sommet et de pouvoir contempler la porte de son chez soi. Je me hâtais d'ouvrir la porte. - Rinn ? Mais aucune voix ne m'accueillit. Je détachais mes lames pour les poser contre une commode juste à coter de la porte. Je retirais mes bottes et les envoyais faire un tour avec le reste de mon équipement. Mon regard se posa sur un morceau de papier sur la table basse. Apparemment Rinn était partie voir sa famille et elle serait partie depuis à peine deux jours d'après la date. J'étais à bout et m'étala sur le canapé, je fermais les yeux. Lorsque je les rouvris, les rayons du soleil avaient disparues. Je restais allongeais, cette sieste m'avait revigoré et le sommeil ne sera pas présent. Je cherchais ce que je pourrais faire jusqu'à ce qu'un gargouillement vint m'interpeller. Si je ne savais pas ce que je voulais, mon estomac, lui, le savait. Cependant, je n'avais aucune, mais absolument aucune, envie de faire à manger et encore moins la motivation de forcer mon ventre à subir la difficile digestion de mes plats. Après quelques instants de réflexion, je me souvins que le père de Mélios avait encore sa taverne d'ouverte. - Et si on allait y faire un tour ? Demandais-je à mon estomac. Un second grognement de ce dernier me confirma la décision. - C'est décidé alors ! Je me dégageais de la douce étreinte du divan afin d'enfiler mes bottes et ma cape rembourrée, je tâtais mes poches cherchant un peu d'argent et le tintement métallique me rassura sur ce point. Au moment de partir je pris machinalement une de mes épées et mon couteau, que je plaçais dans leur encoche à la base de mon dos. J'étais prêt et claquais la porte derrière moi. Je dévalais les escaliers me retrouvant rapidement dehors. Le vent était froid et je m'emmitouflais dans ma cape. ~Si je me souviens bien ça devrait être par-là~ Je débutais alors ma marche. Si la chaleur du désert me posais problème, ses nuits froides beaucoup moins. Cela commençait à faire un moment que n'y étais pas retourné et pourtant, je passais par le même chemin, les mêmes ruelles que j'emprunté plus jeune. À chaque pas, je me sentais de plus en plus nostalgique. Les hommes ivres qui racontaient leur histoire ou chantaient aventures et légendes. Au bout d'une bonne dizaine de minutes, j'arrivais devant la porte de la taverne dont l'écriteau où était affiché autre fois "Une chope, une Histoire"avait aujourd'hui disparu. J'ouvris, la porte avec une légère appréhension. Une fois à l'intérieure je fus agréablement surpris. Après tout ce temps et tout ce qu'il c'était passé, rien n'avait changé si ce n'est qu'il y avait plus de monde encore. Je m'avançais jusqu'au moment où j'entendis - Hey ! Kryll ! Ça faisait un moment. T'a bien grandi dit donc. J'étais étonné et content que le patron me reconnaisse - Salut ! Ouais j'étais pris ailleurs. Mélios est là ? - Non il est partit, il y a peu, pour le royaume Babelsba, mais reste pas planté là je te sers quelque chose ? - Ça ne m'étonne pas de lui. Je ne dirais pas non à une boisson fraîche et une assiette de la première chose qui te tombe sous la main. - Ça marche je t'apporte ça, va t'asseoir il doit rester quelques places aux tables du fond. Je m'exécutais et me mis en route pour le fond de la pièce. Il y avait vraiment plus de monde que dans mes souvenirs et au final la seule place de libre était à la table d'un homme seul. Je m'avançais et pris place en face de lui sans un mot. Je laissais mes oreilles vagabonder sur les conversations de ceux qui nous entouraient. J'étais à peine posé que le chef était là avec une chope et une assiette de viande séchées, qu'il posa devant moi avant de repartir aussi sec lâchant avec un sourire : -Bon appétit. Je pris la chope pour me désaltérer. La première gorgée me stoppa net et je manquais de m'étrangler avec. Cette acidité et cette amertume qui reste en bouche. C'était de la bière ! Je reposais aussitôt la chope avec un air de dégoût, me jetant ensuite sur la viande pour faire passer le gout. Cependant il serait dommage de gâcher. Je regardais mon voisin de table cherchant son attention. -Vous en voulez ? Il m'a servi de la bière et j'ai horreur de l'alcool. Ça serait dommage de la jeter non ?
