-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 | La première fille du Comte Vaughan |

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Aliénor Vaughan
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 569
◈ YinYanisé(e) le : 20/12/2016
Aliénor Vaughan
Sam 24 Déc 2016, 12:55


| La première fille du Comte Vaughan | 935573Pquerette
La première fille du Comte Vaughan


« Papa ! Papa ! Pâquerette elle m'a encore piquée mes chaussons ! ». « J'ai rien fait ! J'ai rien fait ! » chantonna une voix en provenance de l'un des nombreux couloirs de la maison du Comte Vaughan. L'homme en question leva les yeux au ciel, seul dans son bureau. Sa fille tambourina de nouveau à la porte de la pièce dans laquelle il se trouvait. « Papa ! Papa ! Mais fais quelque chose ! Je ne vais pas pouvoir m'entraîner ! ». « Oui... Oui... J'arrive, Francette. ». « Si je ne peux pas m'entraîner, je ne pourrai pas avoir de métier ! Et si je n'ai pas de métier, personne ne voudra m'épouser ! ». Le mariage était un sujet de conversation fréquent dans la famille Vaughan. Le Comte avait un nombre incalculable de filles. Personne à l'horizon ne pouvait douter du bonheur de son ménage. Madame Vaughan avait pris du poids à cause de ses accouchements multiples mais, à chaque fois, elle n'avait pas souhaité recourir à la magie. La dame était petite et ronde mais possédait une joie de vivre sans pareil qui faisait bien vite oublier qu'elle avait mis au monde une tripotée d'enfants et que son corps en avait souffert. Parfois, ses voisins murmuraient qu'à elle seule, elle serait capable de repeupler la race des Magiciens entièrement. Si elle avait entendu ces racontars, Madame Vaughan aurait signalé, avec raison, que lorsque l'argent coule à flot et que l'on possède autant de terres qu'elle, il est convenable de donner autant à la vie que l'on a reçu d'elle. Monsieur Vaughan, lui, était une sorte de force tranquille. Depuis que sa femme le connaissait, il n'était sorti de ses gonds qu'une seule fois, devant un jeune effronté qui avait fait beaucoup de mal à l'une de ses filles aînées. Cette histoire, néanmoins, sera racontée plus tard.

Enfin prêt, l'homme ouvrit la fameuse porte en chêne qui le séparait de la scène mélodramatique qui se trouvait là. Le Comte avait tellement de filles qu'il aurait été possible de croire qu'il avait fait le tour de tout ce qui était susceptible d'arriver à un père de famille mais que nenni. Il allait de surprise en surprise et avait décidé que se faire du souci serait la meilleure chose à faire pour finir ses jours de manière prématurée. Il y allait donc étape par étape et réglait les problèmes un à un, au fur et à mesure qu'ils se présentaient. « Où est partie ta sœur ? » demanda-t-il devant Francette qui avait déjà enfilé sa tenue de danse. Pieds nus sur le parquet ciré, ses petites jambes potelées étaient les témoins d'une enfance qui battait son plein. L'intéressée haussa les épaules pour indiquer qu'elle ne savait pas. « Papa ? ». « Oui ? » dit l'homme qui commençait à se diriger vers les jardins. « Tu penses que je pourrai épouser un roi plus tard ? ». « Un roi... Voyez-vous ça ! Je ne crois pas que Madame Vaughan vivrait favorablement l'expérience. Elle frétille déjà lorsque nous invitons les voisins à dîner, alors un roi... ». Il sourit, puis passa la paume de sa main sur la tête de sa fille. « Tu épouseras l'homme que tu aimeras et qui t'aimera. Prince ou pas, cela n'a que peu d'importance. ». « Et si c'est une fille ? ». « Une fille ? Mais... Qui t'as mis ces idées dans la tête. ». « C'est Carmen ! Je l'ai vu la dernière fois, dans les jardins, faire... ». « Tu tu tu ! Cela ne me regarde pas. Je vais déjà m'occuper d'aller chercher tes chaussons. ». « Ouais ! » s'écria Francette, visiblement ravie.

Le Comte Vaughan s'avança dans les jardins attenants à sa propriété. Il possédait une grande demeure, symbole de la réussite de sa famille. Le Duché d'Eliassen avait rendu possible bien des réalisations et son jardin était magnifique, empli de fleurs plus belles les unes que les autres. Les Vaughan étaient riches, notamment parce qu'ils avaient su diversifier leurs activités. La malédiction qui pesait sur la famille les y aidait énormément également et ils en tiraient parti. Ce n'était pas le genre de la maison de s'apitoyer sur son sort. Entre deux massifs d'hortensias, l'homme finit par tomber sur Pâquerette qui taillait tranquillement les fleurs qui avaient fané. L'homme sourit. « Depuis que tu es toute petite, tu adores les hortensias. ». Il marqua une pause. « Les fleurs en général même, je dirai, même si celles-ci sont, de loin, tes préférées. ». La pré-adolescente sourit. Elle était différente de sa sœur jumelle, bien plus calme et réservée, bien qu'il lui arrive, de temps en temps, de s'adonner à des moments de folie. Son corps était différent également, mais sans doute était-ce dû, là encore, à la malédiction. Francette était restée plus enfantine alors que Pâquerette arborait presque un corps d'adolescente. Ses jambes s'étaient affinées, tout comme sa taille et son visage. « Les fleurs ne sont jamais méchantes. ». Le Compte soupira, comme l'aurait fait un vieux loup de mer à qui l'on aurait conté les caprices de l'océan. Il savait d'expérience que certains individus pouvaient se montrer rudes ou injustes ; lui-même l'avait sans doute déjà été, également. « C'est encore à cause d'Isabeault ? ». Le silence qui s'en suivit était très révélateur. Pâquerette et Isabeault ne s'entendaient pas et la plus grande avait toujours à cœur de tourmenter la plus petite. Ce n'était jamais bien méchant, simplement irritant. Petite, Pâquerette avait adoré être en compagnie d'Isabeault. Cela dit, cette dernière avait grandi et  s'adonnait à présent à des activités de « grande », son envie d'avoir sa petite sœur sur le dos ayant disparu avec l'apparition de celle de vivre ses premiers émois auprès des garçons. « En plus, il est moche son amoureux. Elle croit que personne ne la voit l'embrasser dans les massifs mais... ». Le Comte eut l'air un peu surpris mais se radoucit, commentant pour lui-même : « Décidément, il se passe bien des choses dans mon jardin. ». « De toute façon, je n'ai aucun goût pour tous ces froufrous. Je préfère être ici. Les plantes sont calmes et j'aime les voir évoluer au fil des saisons. ». Le père de la petite jardinière finit par poser l'une de ses mains sur l'épaule de celle-ci. « Plus tard, elle reviendra vers toi. Je pense que ta sœur a simplement besoin de... hum... disons, d'indépendance. ». « Plus tard, c'est sans doute moi qui ne voudrais plus d'elle. » murmura la jeune fille d'un air boudeur. Les conflits entre les sœurs Vaughan étaient fréquents. Parfois, il s'agissait de simples bouderies passagères ; d'autres fois, l'affaire était bien plus grave. L'homme se rappelait d'une dispute qui avait duré trois cycles lunaires entiers, juste parce que l'une avait pincé l'autre un peu trop fort. Il ne cherchait plus véritablement à comprendre et fournissait quelques conseils, ici et là, à celles à qui il parlait. Les heures de repas étaient d'ailleurs toujours très animées, la table immense n'étant pas de trop pour séparer celles qui se chamaillaient le plus souvent. Le Comte, voyant qu'il ne servirait à rien de continuer sur cette voie là, s'accroupit afin de regarder les fleurs. « As-tu aperçu de nouveau les Faes ? ». « Non, pas ces derniers temps. Je pense qu'elles se cachent. Et avec Francette qui n'arrête pas de virevolter partout en se prenant pour un cygne, elles ne risquent pas de se montrer. ». Pâquerette avança son visage vers les bouquets d'hortensias, sentant leur parfum. « Vous êtes belles. » dit-elle doucement. Son père n'était plus étonné de rien. Il savait que Pâquerette parlait aux fleurs et, à vrai dire, pensait qu'il avait bien choisi le prénom de cette dernière. Comme si la nature lui répondait, un petit vent frais vint faire danser les tiges, faisant valser les fleurs avec légèreté. Reprenant le fil de la conversation comme si de rien n'était, Pâquerette leva les yeux vers son père. « J'ai caché ses chaussons de danse dans l'un des arbustes du jardin. Je ne sais plus lequel. ». Elle haussa les épaules puis, sans qu'elle ne puisse l'empêcher, un petit sourire apparut sur les traits de son visage. Le Comte leva les yeux vers le ciel ensoleillé puis, après un silence apaisant, passa l'une de ses mains dans sa barbe. « De la pluie est prévue pour le milieu de l'après-midi. Il serait agréable que les chaussons de ta sœur réapparaissent avant que les premières gouttes ne tombent. ». L'homme se releva et passa de nouveau sa main sur l'épaule de sa fille. Il était temps pour lui de rentrer. Il avait fait ce qu'il avait pu pour amorcer le traité de paix entre ses deux filles et, à présent, il comptait sur l'intelligence de Pâquerette pour signer ce dernier. Elle avait en son pouvoir la possibilité d'exiger des conditions, comme moins de vacarme auprès des massifs par exemple, et il espérait qu'elle obligerait Francette à être plus discrète car, si cette dernière avait bel et bien des prédispositions pour la danse, il n'en allait pas de même en matière de chant. L'homme rit en s'éloignant, une main toujours dans sa barbe.

Pâquerette regarda son père se retirer un moment puis se dirigea vers un autre massif. Le jardin était, pour une fois, calme. La plupart de ses sœurs étaient parties en Cael avec leur mère afin de faire des courses. Parfois, la Comtesse envoyait des domestiques les faire à sa place mais cela restait très rare. Sa mère était une femme simple, qui aimait s'occuper de la gestion de son ménage et qui ne refusait jamais de magasiner avec ses filles. Bien entendu, il s'agissait toujours là d'une sorte d'épreuve puisque les demoiselles souhaitaient toujours acheter plus que nécessaire mais Madame Vaughan s'en amusait plus qu'autre chose. Pâquerette écarta les feuilles des hortensias et trouva ce qu'elle cherchait sans difficulté. « Je pense que je devrais vous construire un abri dans le jardin, un peu éloigné de la maison. Sinon, vous allez finir par être repérées. ». Assises sur une branche plus imposante que les autres, trois Faes l'observaient. L'une d'elles était bien plus majestueuse que les autres. Peut-être était-elle la Reine des Faes ? Pâquerette n'en était qu'au balbutiement d'une relation qu'elle entendait bien conserver. Le peuple de la nature aimait les fleurs autant qu'elle et, même si elle ne connaissait pas les prénoms des trois demoiselles, elle voulait en savoir plus, curieuse à leur sujet. Déjà, celles-ci se laissaient approcher. Il lui avait fallu du temps pour les « apprivoiser » et elle ne souhaitait pas voir tous ses efforts réduits à néant par l'une de ses sœurs, un peu bruyante. Elle avait tant de choses à découvrir et tant de questions à poser... Pâquerette sourit aux petites créatures, reprenant doucement son activité de jardinage tout en invitant silencieusement les Faes à l'accompagner.

1828 mots


| La première fille du Comte Vaughan | Wmln
| La première fille du Comte Vaughan | 3298876942 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34361-alienor-vaughan
 

| La première fille du Comte Vaughan |

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» | Aliénor Vaughan |
» | Nymeria Vaughan |
» | Aliénor Vaughan |
» | Aliénor Vaughan |
» Les nymphes des neiges | Aliénor Vaughan
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Est :: Mer du Feu Bleu :: Caelum-