Après la fin de l’Ère de la Renaissance du Dieu Roi, les temples élémentaires qui existaient jadis disparurent, emportant avec eux les Faes élémentaires et les Éléments Éternels que les Esprits Élémentaires devaient garder précieusement jusqu’ici. Curieusement, les mondes qui tenaient enfermés les huit Ætheri vénérés des Lyrienns se fissurèrent, faisant recouvrer la liberté à ces derniers, pour le meilleur et pour le pire. Lorsque Aeden se disloqua, onze îles en découlèrent. L’une d’elle fut dévolue aux Lyrienns de la Nature où le culte Natyrië s’installa progressivement. Longtemps resté sans visage, le culte du Dieu évolua au début de l’Ère de la Conciliation au fur et à mesure que se construisait une véritable histoire concernant les huit Dieux. L’histoire en elle-même n’est qu’une légende mêlant à la fois une logique propre au peuple et un illogisme concernant les autres croyances. Le plus difficile pour les Lyrienns reste, en effet, de concilier les différents Ætheri entre eux, en dehors des huit qui sont réputés avoir mille et un domaines dans les esprits alors qu’ils n’en possèdent qu’un : celui de leur seul élément. Natyrië est une Déesse souvent décriée comme étant fausse, simple dérivée de Méli. Néanmoins, nul Mortel ne peut prétendre savoir si c'est le cas ou si Natyrië existe réellement. Les Lyrienns en sont, en tout cas, convaincus.

Fille de Lyë, Natyrië s’est unie à Shaana pour engendrer Tokë. De cette union est née une haine destructrice entre les deux Ætheri, haine qui n’a jamais pu être annihilée du côté du Feu. La passion des débuts, dit-on, a donné naissance à une rivalité sans fin et à un cercle vicieux. Car la nature renaît toujours de ses cendres et le feu a beau l’étreindre, il finit par périr sur l’asphalte. Sans doute Natyrië et Shaana auraient-ils pu s’allier contre un ennemi commun, Akull, mais les anciens amants préfèrent visiblement la combattre chacun de leur côté tant ils sont différents. En effet, Natyrië est une divinité qui recherche l’harmonie et la tranquillité autant que faire se peut. Elle n’aime pas combattre vainement et ne le fait que lorsqu’elle n’a guère le choix. Attachée au passé, elle aime construire le futur dans un environnement propice au bien-être. Æther peut encline à s’énerver, elle est sans doute la Déesse la plus calme des huit, la plus optimiste également. Néanmoins, on dit d’elle qu’elle est parfois attirée par son contraire, comme si ce qui était dangereux pour elle avait un pouvoir d’attraction sur sa personne, comme si le foyer protecteur avait tendance à l’ennuyer et que son esprit voulait l’amener ailleurs, vers d’autres possibles. Ainsi, si elle est en guerre permanente avec Shaana et Akull, elle ne peut s’empêcher de les trouver fascinants. Fantasque à ses heures, les Lyrienns considèrent qu’elle inspire les jeunes filles et les jeunes garçons à la recherche de l’âme sœur. Natyrië entretient une relation tendue avec Vëtëtimë qui la fatigue grandement. Bien que Hekur soit une divinité particulière, elle a réussi à garder ses distances avec lui. Ses alliés sont Lyë, sa mère, Ajrov et Tokë, son fils. Natyrië est souvent représentée comme une femme aux multiples bras, tenant une sphère contre son buste.

Le culte de Natyrië se fait par l'intermédiaire de la nature, peu importe la forme et la manière.