La rouquine avait pu entrer et sortir d'Aeden sans la moindre difficultés malgré tout les propos annonçant le contraire qui lui avait été fait part. L'important était surtout d'avoir réussi à évacuer ceux qui le nécessitait via les portails contrefait. Elle ne savait pas où ils avaient atterrit mais déjà de ne plus être dans cette cité était pour eux une libération et une sécurité. Maléna poussant sa chance, elle y retourna pour y trouver quelques achats chez un marchand qu'elle avait remarqué lors de sa précédente visite mais dont les évènements avait chambouler ses plans de base. D'un air innocente, saluant les gardes avec une pointe de feu bleu involontaire au bout des doigts, se dirigeant vers le marché pour aller trouver ce qu'elle désire. Visitant brocante du coin et boutique plus raffiné, y voyant vêtements, bijoux, accessoire en tout genre et qualité plus que variable. Elle ne se doutait pas que la quiétude de sa visite était éphémère, c'était sans compter sur la milice qui n'avait rien manqué de cette lueur bleuté, venant l'interpeller alors qu'elle glissait ses doigts sur le fin tissu d'un corset qui lui faisait envie.
- On vous arrête pour vol.
Maléna n'eut pas le temps de rien comprendre, elle se retrouvait retenue par les bras et les hanches, touchant à peine le sol. Un des sbires agrippant sa crinière rousse pour lui garder la tête droite alors qu'elle essayait de se débattre.
- J'ai rien fait !
Le soldat fit mine de fouiller le sac de l'élémentale et en sortit un bijou.
- Et ça c'est arrivé par hasard peut-être ? Il a été déclaré volé il y a peu.
- Mensonge !
Elle reçu une gifle pour réponse, marquant sa joue d'une teinte rougeâtre qu'elle comptait bien rendre en temps opprtun. Se voyant amenée à travers un dédale de ruelle peu fréquentable et jetée dans une maison sans la moindre douceur. Se retrouvant à genoux au sol, elle leva la tête pour y voir d'autres captifs et un trop grand nombre de gardiens qui n'hésitait pas à arroser quiconque essayait d'user de leur feu. Tout les prisonnier avait ce même élément en commun, elle pouvait le sentir gronder en chacun d'eux.
- Pourquoi nous sommes là ?!
- Vous êtes des traitres, un danger pour l'Impératrice du Tout.
- Sous quel motif ?
- Elle l'a décrété.
- C'est tout ? Un papier stupide que l'on doit traduire par "j'ai peur du feu" !
La rouquine se prit une autre gifle et elle hurla de plus belle.
- C'est une pourriture ! Une impératrice de rien du tout, incapable de maîtriser la puissance du feu, nous sommes plus fort qu'elle  et sommes apte à la détruire ! Voilà ce dont il en retourne, ce dont elle a peur ! De perdre son trône par son incompétence !
Le corps de Maléna s'embrasait de sa flamme bleue, de plus en plus virulente alors que la colère s'intensifiait. Consumant ses vêtements, elle se fit arroser a grande trombe sous la crainte des gardes qui ne voulait pas voir la maison partir en flamme aussi.

La colère était palpable parmi tout les captifs mais le moment n'était pas le bon pour fuir, pas en étant au coeur de la ville. Les gardes discutant entre eux que le groupe allait être évacué par un portail dans la prochaine erreur. Dès que la nouvelle Reine aurait condamné à l'exil chacun d'eux sur la place publique. Il ne fallut donc pas longtemps avant de les voir les douze enchainés l'un à l'autre défilé jusqu'à la grande place où une estrade de fortune avait été installé pour la prestance de Gabriella au-dessus de la foule qui c'était amassé pour voir ce dont il en retourne. La ligné de prisonnier se voyant mettre à genoux avec rudesse devant la souveraine, Maléna n'ayant que des lambeaux de tissus pour vêtements mais se tenait la tête haute face à cette usurpatrice.
- Peuple d'Aeden, ce soir sont jugés ces traitres à notre peuple. Une véritable conspiration de ces pitoyables élémentals de feu qui veulent ma perte et mon trône. Je les condamnes tous à l'exil, à ne jamais pouvoir remettre les pieds dans notre magnifique ville !
- Vive Gabriella !
- Gloire à la Reine de Glace !
- Exil ! Exil !
La foule scandait son approbation à la Reine, soit par conviction, soit pour éviter de subir le même sort que cette douzaine. Captifs qui furent mené à l'un des cinq portails avec des consignes bien précise. Il n'était pas question de libération mais bien d'exécution.  Il était vrai qu'aucun ne pourrait remettre les pieds à Aeden de leurs vivant car cette vie allait s'achever une fois de l'autre côté. Gabriella qui venait de paraître clémente en laissant la sauf ses détracteurs cachait plutôt une cruauté sans borne, un côté obscur pour mener d'une main de fer ce peuple et le soumettre à son joug. Pour l'heure c'était le feu sa plus grande  menace, puis viendrait tour à tour les autres opposants pour ne garder que la meilleure chimie, la soumission absolue pour un règne sans heurt.

Tous remis à genoux en cercle devant le portail, leurs chaines étaient enlevés pour permettre de tracer et rejoindre cette liberté promise après l'humiliation sur la place publique. Les captifs avaient eu un moment d'attente alors que les sbires de l'Impératrice discutaient entre eux des consignes à appliquer après le passage de l'autre côté. Six passèrent les premiers, armes à la main, prétextant une vérification pour l'arrivée. Souhait annoncé par la Reine devant le peuple que rien ne devait leurs arriver. Elle pourrait ainsi vanter qu'elle a fait inspecter avant de les envoyer et qu'ensuite elle n'était pas responsable de leurs sort. Ce qu'elle n'avait pas pensé était que rendre la liberté à une douzaine d'élémentals du feu, dont une qui avait montré sa colère avec intensité et exprimé son dédain face à la royauté. Chacun avait des étincelles dans les yeux, Maléna murmurait à ses voisins qui passaient le message, de l'autre côté il faudrait se battre, soumettre les gardes par la peur ou les tuer si ils résistent. Il en allait de leurs vies et aucun prix ne serait trop élevés pour leur salut. Un garde vint empoigner l'un d'eux par le bras pour le mener vers le portail en marchant. La rouquine comprit qu'en les envoyant un par un, ils pourraient éliminer sans difficultés cette douzaine d'exilés. La rouquine fit non de la tête à celui qui avançait, ce dernier se mit à se débattre pour ralentir la progression.

Maléna se leva d'un trait, une boule de feu bleu dans chaque main qu'elle lança sur deux gardes dans l'instant qui suivi.
- Debout mes frères et soeurs ! Que le feu domine et nous ouvre les portes de la liberté véritable ! Vengeons ceux qui sont morts et reprenons notre race en main !
Chacun avec les capacités qu'il avait se fit menace envers les gardes restant alors que les deux victimes de la rouquine se tordaient de douleurs avant de mourir. L'autorité n'était plus la leur, tous mis à genoux, la garde royale baissait la tête pour laisser quitter en un seul groupe vers le portail. La crainte se lisant dans leurs yeux, ne voulant subir le même sort que leurs confrères. Ceux qui avaient été attentifs à toute la scène depuis le début purent remarquer que les deux morts étaient celui qui avait giflé Maléna et celui qui lui avait tiré les cheveux vivement. Elle leurs avaient fait payer leurs insultes par le moindre mal, la mort presque rapide. Voyant que toute menace était éclipsé pour eux, l'élémentale de feu bleu fit signe aux autres de foncer vers le portail pour le traverser dans une seule et même vague.
- Soyez prêts ! Ils ne s'attendant pas à avoir douze personnes d'un coup à tuer. Profitez de la surprise pour les déstabiliser, menacez d'abord, exécutez ensuite si ils ne coopère pas !
Les condamnés arrivant au Berceau Cristallin, apercevant une stupéfaction totale sur le visage de leurs bourreaux. Douze êtres animés par le feu, se tenant devant eux, tout autant de flammes prêtes à jaillirent. Menace suffisante pour que quatre des six plient les genoux et déposent leurs armes en guise de soumission.
Maléna fit signe à ses alliés de s'écarter du portail pour les laisser passer tout en gardant sous bonne surveillance les deux n'ayant pas courbé l'échine.
- Vous avez le choix de fuir dans le Berceau ou de retourner à Aeden, nul doute que vous y serez jugés pour trahison et désobéissance pour avoir eu peur vous aussi de ceux que craint la Reine illégitime. Prenez votre décision maintenant !
Trois foncèrent au portail et le dernier vers les collines environnantes. Il était impossible de savoir quel choix avait été le meilleur pour eux mais la rouquine en avait que faire de toute façon. S'approchant des deux plus coriaces à convaincre, sont corps de nouveau totalement embrasé, s'avançant tel une torche humaine.
- Fuyez pauvres fous ! Fuyez avant que je ne vous réserve une mort faite de souffrance et longue agonie !
Ce fut suffisamment convaincant pour les voir quitter eux aussi vers Aeden comme des chiens vers leurs maîtresse. Lorsque le second passa, Maléna s'effondra au sol, feu éteint, épuisé par cette demande qu'elle avait soumise à son corps. Tant de magie et autant d'intensité en peu de temps avait eu raison d'elle.

Ses nouveaux alliés l'encerclèrent et la soulevèrent à six pour bien la soutenir, réduisant l'effort requis par chacun. Une femme venant la couvrir d'un manteau pour ne pas qu'elle prenne froid par son absence de vêtement. Quittant au plus vite cet endroit si Gabriella prenait l'envie d'envoyer un régiment à leurs trousses pour se venger de cet affront et cet échec qu'elle venait de subir. L'un et l'autre se relayant pour ne pas arrêter, atteignant un petit village où un homme leur permis d'utiliser la grange pour se reposer, offrant nourriture et eau à ses hôtes. La femme de celui-ci apportant vêtements chauds et couverture qu'ils pourraient partager deux par deux. Maléna avait longtemps resté inconsciente, ouvrant les yeux avec un chemisier et un pantalon un peu trop grand pour tenue, soupirant de cette chaleur qui l'anime alors qu'un homme et une femme était près d'elle sous la couverture pour l'aider. Elle était à la fois gênée de cette attention et fière d'avoir réussir à les libérer, tous. Elle passa le bras autour de celle devant elle pour se blottir un peu plus alors qu'un frisson la traversait, murmurant un merci au duo avant de redresser la tête.
- Rejoignons la rébellion, continuons à nous battre pour les nôtres qui sont encore là-bas, pour ceux qui n'auront peut-être pas la même chance que nous de fuir. Notre évasion ne passera pas inaperçu, ils seront bien plus prévoyant pour les prochains exilés.
Maléna toussa, mélange de fatigue et du coup de froid qu'elle avait eu le temps de prendre.
- Prenons la nuit de repos, à l'aube nous partirons à la recherche des rebelles.
- Comment sais-tu qu'il y en a d'autres ?
- Ils m'ont déjà contactés, j'ai fait fuir des familles d'Aeden pour eux avant d'être fait prisonnière. Ils sauront nous trouver, j'en suis certaines.
La rouquine ferma les yeux à nouveau, la fatigue trop grande pour rester éveillée. Un sourire au coin des lèvres alors qu'une brise lui caressait le visage, l'aidant à se régénérer pour être en forme au petit matin. Au fond d'elle, elle était fière. Ne pas être la personne la plus charismatique de ce monde mais sa rage et sa conviction avait permis de convaincre et lier ces gens pour assurer leur survie.